MES BÉQUILLES NE CONSTITUENT PAS UN HANDICAP POUR MOI
Moustapha Seck est un jeune handicapé, résidant dans le populeux quartier de Diamaguène. Artiste, compositeur très connu dans la capitale du nord où il ne passe jamais inaperçu, «Amdy Rap» vient de sortir son premier single dénommé «Handicapé».

Moustapha Seck est un jeune handicapé, résidant dans le populeux quartier de Diamaguène. Artiste, compositeur très connu dans la capitale du nord où il ne passe jamais inaperçu, «Amdy Rap» vient de sortir son premier single dénommé «Handicapé». A travers ce morceau, il dénonce avec la dernière énergie la «mendicité des personnes handicapées», à qui il invite à gagner leur vie à la sueur de leurs fronts. Le rappeur a aussi abordé d’autres faits de société dans ses chansons.
«Amdy rap» est clair dans son discours. Il fustige l’attitude de certaines personnes handicapées qui tendent la main à longueur de journée. «Mon handicap ne me bloque pas du tout. Je trouve du plaisir en jouant de la musique. La musique est faite par quelqu’un qui réfléchit, quelqu’un qui n’a pas de complexe vis-à-vis des autres. La personne handicapée, pour moi, c’est celle qui ne réfléchit pas et qui dépend des autres. Quelqu’un qui n’a pas confiance en lui.
Les béquilles ne constituent pas une entrave pour moi», a soutenu l’artiste qui a sorti un single qui cartonne depuis quelques temps dans les bacs et dans les bandes Fm de la vieille cité. Les émissions interactives auxquelles il est invité, sont très prisées. La tête sur les épaules, le membre de handisport de Saint-Louis estime que les personnes handicapées doivent se respecter d’abord.
Dans le single, il lance un appel à ses camarades : «Etre handicapé ne me pousse pas à mendier . Il faut se lever pour gagner sa vie, se battre pour être quelqu’un dans la société. Le manque de mobilité n’est pas un
alibi. Il faut refuser d’être dans les coins de rue pour tendre la main. La personne handicapée ne doit pas se baser sur la mendicité pour subvenir à ses besoins. Elle doit vivre à la sueur de son travail. Elle ne doit envier personne », a estimé Moustapha Seck qui invite ses pairs à redoubler d’effort. Interpellé sur le choix du rap, il répond que la musique rap éveille les consciences.
«A travers le rap, nous pouvons dire ce qui nous fait mal et ce qui nous plait pour faire avancer la société. Nous pouvons aussi dénoncer le manque de considération de certains individus contre les personnes handicapées. Nous composons nos titres aussi pour dire non à l’injustice dont sont victimes certaines personnes handicapées», a martelé le rappeur qui a contracté la poliomyélite à l’âge de sept ans. La crise universitaire a été évoquée par l’artiste compositeur qui a écrit un morceau titré. «Universitaire» où il appelle à la paix. « Les autorités doivent respecter leurs engagements vis-àvis des étudiants. Elles ne doivent pas entrer dans les universités pour les mater .
L ’université n’est pas un lieu de violence. Mais les étudiants aussi doivent étudier , car ils représentent l’avenir de la Nation. Le peuple compte sur eux. Donc, ils doivent constituer des références et éviter de sombrer dans la violence», a conseillé notre interlocuteur qui a quitté l’école en classe de 4ème primaire pour exercer le métier de charretier qu’il continue toujours. Le natif de Diamaguène, un quartier réputé chaud, dénonce la violence chez les jeunes.
Par ailleurs, Il interpelle les autorités locales à faire la promotion des artistes locaux, en nous donnant nos chances, au lieu de faire appel à d’autres qui sont payés à hauteur de plusieurs millions. Il y a des artistes qui ont besoin d’être soutenus», a-t-il conclu.