LA BANQUE MONDIALE APPUIE LA POLITIQUE D’HABITATS DECENTS DU SENEGAL
Dans le but d’accélérer le rythme de la production de logements sociaux au Sénégal, le ministère de l’urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique a signé hier une «convention d’appui-conseil» avec la Commission de l’Uemoa et la Banque mondiale.

Dans le but d’accélérer le rythme de la production de logements sociaux au Sénégal, le ministère de l’urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique a signé hier une «convention d’appui-conseil» avec la Commission de l’Uemoa et la Banque mondiale. Suite à une sélection rigoureuse, indique le ministre Abdou Karim Fofana, la Commission de l’Uemoa a recruté un cabinet de consultants afin de fournir un appui-conseil aux états membres de l’Uemoa dans le cadre des programmes de logements sociaux avec une phase pilote pour le Sénégal (Pôle urbain de Daga Kholpa 1164 ha) et la Côte d’Ivoire (Songon 500 ha).
La production de logements abordables dans la zone Uemoa est encore faible. Pour parer au risque d’une offre insuffisante et répondre à la demande facilitée par la ligne de crédit accordée à la Boad par la Banque Mondiale, il a été proposé d’intégrer une composante d’appui technique de 15 millions de dollars pour améliorer la chaine de production des logements et lever certains points de blocage.
Et selon le ministre du Renouveau Urbain Abdou Karim Fofana, le don obtenu de la Banque Mondiale servira à financer les composantes 3, 4 et 5 du Projet d’Assistance technique dont l’objectif global est d’appuyer les politiques de l’habitat et les politiques foncières entreprises par les états membres de l’Uemoa. «C’est dans ce cadre que la commission, à la suite d’une sélection rigoureuse, a recruté un cabinet de consultants à l’effet de fournir un appui-conseil aux Etats membres de l’Uemoa dans le cadre des programmes de logements sociaux avec une phase pilote pour le Sénégal (Daga Kholpa 1164 ha) et la Cote d’Ivoire (Songon 500 ha)», renseigne-t-il.
À l’en croire, l’état des lieux du secteur de l’habitat dans les pays de la zone Uemoa montre que la production de logements est en grande majorité informelle et que la sécurité foncière n’est pas garantie. «Cette situation plus que préoccupante cause une contrainte majeure pour le développement du financement du logement, notamment le financement hypothécaire qui s’appuie principalement sur la propriété foncière. Malgré la mise en œuvre des vastes programmes d’habitats sociaux, on constate un déficit énorme dans la production de logements dans la zone Uemoa.
En effet, on estime aujourd’hui que 800.000 nouveaux logements au moins seraient nécessaires chaque année pour remédier au déficit de logement dans l’Union. Or, les banques de l’Uemoa n’octroient qu’environ 15.000 nouveaux prêts hypothécaires par an. Ce qui représente une infime fraction de nos besoins», clame Abdou Karim Fofana.
Afin de répondre aux déficits accumulés depuis des années et à la demande qui ne cesse d’accroitre sous l’effet de l’urbanisation accélérée, poursuit le ministre, les gouvernements ont mis en place des programmes de logement social ambitieux. «Mais force est de constater que la mise en œuvre de ces programmes reste difficile et les résultats sont en dessous des objectifs quantitatifs fixés. Ces programmes de logements sociaux reposent en grande partie sur une répartition des rôles assez similaires d’un pays à l’autre, entre Etats, secteurs privés et institutions financières et collectivités territoriales. Compte tenu de l’ampleur des programmes, les besoins fonciers et ceux en infrastructures primaires à la charge des institutions publiques sont importants.
Or, le financement de l’aménagement repose en majorité sur les budgets des Etats. Ce qui rend le financement incertain et amortit considérablement la mise en œuvre des opérations. Le Sénégal à l’image des autres pays de l’Uemoa a connu une très forte et rapide croissance démographique, entrainant un déficit de plus de 300.000 logements, dont 150.000 dans l’agglomération Dakaroise.
La combinaison des différents facteurs comme le financement inadapté, des parcelles viabilisées insuffisantes, le coût élevé des matérielles de construction, le cadre législatif complexe, le défaut de maitrise du foncier et la présence de l’informel rend difficile la production massive de logements à des prix abordables», dit le ministre de l’Habitat. Pour faciliter l’accès à un habitat décent, le Sénégal a lancé un nouveau programme de construction de 100.000 logements en 5 ans, afin de résorber progressivement le déficit et de parer à la demande nouvelle.