LE SENEGAL ETALE SES ECHECS SUR LE MARCHE AFRICAIN
Au moment où des pays comme la Cote d’Ivoire et le Maroc affichent un taux des exportations qui représente plus de 30% de leur PIB, le Sénégal lui, rame avec un faible rythme de croissance de 9 % en moyenne annuelle sur un barème de 27% du PIB national.

Au moment où des pays comme la Cote d’Ivoire et le Maroc affichent un taux des exportations qui représente plus de 30% de leur PIB, le Sénégal lui, rame avec un faible rythme de croissance de 9 % en moyenne annuelle sur un barème de 27% du PIB national. Des résultats alarmants qui ont poussé la ministre en charge du Commerce et des petites et moyennes entreprises (PME), Mme Aminata Assome Diatta, à se pencher sur cette situation préoccupante dans un contexte fortement marqué par le libre échange continental africain. Hier, sur recommandation du président de la République, Macky Sall, les autorités en charge du commerce et le secteur privé national se sont réunis pour élaborer une stratégie de développement et de promotion des exportations afin d’atteindre les objectifs commerciaux sur le marché africain. Ce qui ressemble fort à une gageure !
Chères élèves, la balance commerciale du Sénégal est déficitaire ! Cette phrase, tous les apprenants sénégalais ont dû l’entendre au moins une fois durant leur cursus scolaire, tellement la balance commerciale de notre pays est structurellement déficitaire depuis notre indépendance. Cela dit, actuellement, face aux perspectives du marché international qui s’annoncent incertaines, l’heure est au repositionnement stratégique. La zone de libreéchange continentale africaine (ZLECA) mise en place par les Etats membres de l’Union africaine peut constituer une nouvelle donne allant dans le sens de promouvoir l’essor du commerce intra africain, notamment les exportations. En ce sens, les autorités en charge du commerce et le secteur privé national ont tenu hier un atelier de réflexion autour de la faillite du système commercial sénégalais afin de produire un document d’orientation stratégique des exportations. Le diagnostic effectué à cette occasion fait apparaître que le volume de nos transactions sur le plan de l’export est loin d’être reluisant. En particulier, les performances réalisées sont restées mitigées sur la période de mise en œuvre de la première phase du Plan Sénégal émergent (PSE). Ce même si pendant cette période, les exportations par habitant ont été multipliées par 1,27 passant de 111 749, 91 FCFA en 2014 à 142 888,6 FCFA en 2018. Il reste ainsi un gap à combler de 1,73 pour l’atteinte de l’objectif, renseigne un document provenant des services du ministère du Commerce et des PME. D’où l’appel lancé en direction de nos opérateurs économiques à redoubler d’efforts.
« Si les efforts sont menés pour juguler les contraintes auxquelles font face nos exportations compte tenu notamment de la faible pénétration des marchés mondiaux, de la faible transformation des produits exportés, la faible sophistication des produits, l’insuffisance de la logistique et du réseau d’infrastructures de commerce, les performances du Sénégal peuvent être améliorées » s’est dit convaincue la ministre du Commerce et des PME, Mme Aminata Assome Diatta, venue présider la rencontre. Selon celle qui fut, justement, directrice du Commerce extérieur, « la mise en œuvre de l’accord instituant la ZLECA représente une aubaine pour le Sénégal qui réalise déjà 43 % de ses exportions sur le marché africain. D’où la nécessité de promouvoir la pénétration du marché continental où le potentiel de croissance et la taille de la demande sont parmi les plus importants au monde », a indiqué Mme Diatta. Ainsi, pour arriver à cet objectif qui est de pénétrer le marché africain, le successeur de Mme le ministre au poste de directeur du commerce extérieur estime que la qualité de l’offre doit être au rendez vous. A l’en croire, avec la mise en œuvre de la seconde phase du PSE, s’impose une « diversification et une amélioration des produits et services exportés pour amener le taux de marchandises exportés à 45,21 % en 2023 ».
CHEIKH NGANE, DU SECTEUR PRIVÉ
« Il faut une autonomie des PME » « Nous avons une masse de petites et moyennes entreprises qui devraient être connectées sur les chaines d’approvisionnement. Mais malheureusement, il y a de grosses firmes internationales qui se sont installées dans le pays et font tout à l’horizontal en s’occupant entièrement du processus de production. Alors que cela influe négativement sur le développement des entreprises nationales qui vont avoir de la peine à pouvoir tendre vers l’exportation. Il faut une autonomie des PME ! », a soutenu Cheikh Ngane, venu porter la voix du secteur privé national. Selon lui, il urge de renforcer les PME qui doivent constituer le socle de l’économie de notre pays. Sur le plan continental, M. Ngane estime que les échanges interafricains sont entravés par une politique commerciale mal définie dans l’ensemble. « On parle de la CEDEAO et on parle partout aussi de la Zleca mais il n’y toujours pas de lisibilité claire sur les domaines de l’offre et de la demande. Or, on ne peut se lancer dans des exportations d’envergure sans pour autant maitriser le marché des autres pays africains. Donc, il faut que les acteurs soient au même niveau d’informations par rapport à la réalité du marché » a préconisé le représentant du privé national.