MAKHTAR CISSE ANNONCE LA MUTATION DE SENELEC EN HOLDING ET LA «MORT» DE L’ASER
L’Etat va procéder à une réorganisation de la Senelec pour garantir de meilleurs résultats dans le cadre de l’accès universel à l’électricité d’ici à 2025.

L’Etat va procéder à une réorganisation de la Senelec pour garantir de meilleurs résultats dans le cadre de l’accès universel à l’électricité d’ici à 2025. C’est le ministre du Pétrole et des énergies qui en a fait l’annonce hier, vendredi. Makhtar Cissé a annoncé ainsi la transformation prochaine de la Senelec en holding et la disparition de l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (Aser).
L’Agence sénégalaise d’électrification rurale va disparaitre et Senelec sera transformée en holding. L’annonce a été faite hier, vendredi, par le ministre du Pétrole et des énergies qui présentait la feuille de route du secteur de l’électricité du Sénégal à l’horizon 2035. « Le schéma d’organisation et de fonctionnement du secteur de l’électricité est défini à l’horizon 2035. Il offre les meilleurs résultats et s’articule autour de l’opérateur Sénélec qui va être organisé en holding public avec des filiales autonomes et séparées que sont : la production, le transport et la distribution-vente », a affirmé Makhtar Cissé pour qui « la feuille de route dessine l’évolution du secteur de l’électricité. Comment nous allons passer, par phases successives, jusqu’à arriver à un secteur optimisé, viable et qui puisse garantir un accès à l’électricité le plus large possible, à tous les Sénégalais. Depuis une vingtaine d’années, l’accès à l’énergie et le coût de l’électricité ont toujours été identifiés dans les documents de stratégie de politique économique comme une contrainte majeure pour la croissance ».
Présent à l’atelier, l’ambassadeur des Etats-Unis, Dr Tulinabo Mushingi, a promis un appui ferme de son pays pour rendre effectif l’accès universel à l’électricité au Sénégal. «Depuis 1960, les États-Unis et le Sénégal ont des liens diplomatiques étroits. Et depuis près de 60 ans, nous avons développé ensemble des relations et des liens économiques qui nous ont permis d’avoir les partenariats fructueux d’aujourd’hui. Le Compact du MCC axé sur l’énergie, d’un montant de 320 milliards de francs CFA auxquels se rajoutent les 30 milliards du Gouvernement du Sénégal, est un nouveau chapitre de l’histoire du partenariat entre le Sénégal et les États-Unis. L’investissement du MCC au Sénégal vise à améliorer la stabilité et la performance du réseau de l’électricité à Dakar et dans les zones rurales. Outre ces investissements dans de nouvelles infrastructures matérielles, le Compact met l’accent sur la réforme institutionnelle visant à créer un secteur de l’énergie stable financièrement et un environnement favorable à un accroissement des investisseurs du secteur privé», a affirmé le diplomate.
D’après lui, «la feuille de route du secteur de l’énergie est un document stratégique qui, non seulement, est un prérequis à l’entrée en vigueur du Compact du MCC, mais s’inscrit également dans la droite ligne de la vision et des objectifs du Gouvernement, tels que figurant au Plan Sénégal Emergent 2 (PSE 2). Cette feuille de route présente des alternatives stratégiques et des plans d’action d’ici 2035 pour essayer d’atteindre ces objectifs. C’est le résultat de plusieurs années de collaboration intense avec les parties prenantes clefs, dont la plupart sont ici »., a-t-il conclu.
MOUHAMADOU MAKHTAR CISSE SUR L’ELECTRIFICATION RURALE : «Nous sommes à un taux de 42,3% en 2018»
Le taux d’électrification rurale est passé de 24% en 2012 à 42,3%, en 2018. C’est ce qu’a affirmé hier, vendredi, le ministre du Pétrole et des énergies, Mouhamadou Makhtar Cissé. Il s’exprimant en marge de l’atelier de restitution du Plan d’actions de la Lettre de politique de développement du secteur de l’Energie (LPDSE 2019-2023) ; et le ministre de préciser dans la foulée : « On m’a fait dire un taux que je n’ai jamais sorti. Je parlais du taux d’électrification générale. On l’a pris pour celui de l’électrification rurale. La moyenne africaine, au Sud du Sahara, est à 30%, (électrification globale). Pour le Sénégal, on est à 63%», tient-il à préciser. Mouhamadou Makhtar Cissé a tenu en outre à dire que «L’autre priorité concerne l’accès universel à l’électricité en 2025. Même si d’importants progrès ont été réalisés, il n’en demeure pas moins que le milieu rural reste un important défi qui mérite toute l’attention du gouvernement». Et le ministre de renchérir : «la stratégie d’opérationnalisation de l’accès universel à l’électricité est en cours d’actualisation». Dans ce sillage, poursuit-il: «Il est prévu prochainement des consultations «pour regrouper l’ensemble des acteurs pour la mobilisation des financements». Des concertations qui devront aboutir à « une rencontre avec les bailleurs pour capter tous les financements (en vue) de l’atteinte de l’objectif à l’horizon 2025. Parce que, l’accès à l’électricité est devenu un droit et de plus en plus, les populations n’accepteront pas d’être dans l’obscurité. Il nous faut accélérer le processus pour vraiment y arriver»