L’UGB ET ENDA-JEUNESSE ACTION MUTUALISENT LEURS EFFORTS
C'est une rencontre dite stratégique l’UFR SEFS de l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis a organisé, à travers son Unité de Santé mentale, en collaboration avec le bureau Saint-Louis de l’ONG Enda--Jeunesse Action.

L’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis a abrité avant-hier, mardi 15 juillet 2025, un atelier ayant réuni l’ensemble des décideurs du management de ce temple du savoir, notamment les Directeurs centraux, pour échanger sur la problématique de la santé mentale. Le but est d’engager une dynamique de réflexion et d'actions concertées pour prévenir certains incidents tels que les cas de suicides souvent causés par la pression qu’exercent les familles sur les étudiants, selon le Docteur en Psychologie, Ibrahima Giroux, et Coordonnateur de l’Unité de Santé mentale de l’Unité de Formation et de Recherches (UFR) des Sciences de l’Education, de la Formation et du Sport (SEFS) de l’UGB.
C'est une rencontre dite stratégique l’UFR SEFS de l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis a organisé, à travers son Unité de Santé mentale, en collaboration avec le bureau Saint-Louis de l’ONG Enda--Jeunesse Action. «Nous avons convié l'ensemble des décideurs du management de l'université, l'ensemble des Directeurs centraux, pour pouvoir discuter de la problématique de santé mentale. C'est nous qui avons perdu, rappelez-vous, en début d'année, un de nos étudiants pour des problèmes de santé mentale, sans aucun doute. Et donc, il était important, après avoir déployé beaucoup d'activités de préparation des étudiants, de sensibilisation, de prise en charge, il était important de pouvoir aussi travailler maintenant avec les décideurs de l'université, avec les Directeurs centraux, les services du Rectorats, pour pouvoir aller ensemble», a fait savoir Ibrahima Giroux, Docteur en Psychologie et Coordonnateur de l’Unité de Santé mentale de l’Unité de Formation et de Recherches (UFR) des Sciences de l’Education, de la Formation et du Sport (SEFS) de l’UGB.
«ON VOUDRAIT QU'IL N'Y AIT PLUS DE SOUFFRANCE EMOTIONNELLE A L'UNIVERSITE, MAIS QU'IL Y AIT A LA PLACE… UN EPANOUISSEMENT INTELLECTUEL»
Il a rappelé que cette Unité de Santé mentale, bien que peu connue, existe avant même le drame qui s'est passé dans cette université, avec le suicide de l’étudiant Matar Diagne. «On veut changer les choses. On voudrait qu'il n'y ait plus de souffrance émotionnelle à l'université, mais qu'il y ait à la place à ce que nous appelons un épanouissement intellectuel. C'est-à-dire qu'il faut qu'il y ait l'envie de venir à l'université, l'envie d'apprendre à l'université et l'envie d'innover. Nous avons la crème de notre société qui se trouve être notre jeunesse. Tout le monde sait que nous n'irons nulle part avec une jeunesse qui souffre», a-t-il déclaré, avant de rappeler qu’il n'y a aucune raison que les étudiants souffrent dans les études. «Cela n'a aucune base scientifique, ni pédagogique. Donc, il faut créer les conditions pour que les étudiants aiment ce qu'ils font, c'està-dire apprendre, et qu'ils produisent pour le bien du Sénégal», a expliqué M. Giroux.
RESPONSABILITE DES FAMILLES ET LA COMMUNAUTE DANS LES PROBLEMES A L'ORIGINE DES COMPORTEMENTS EXTREMES D’ETUDIANTS
Pour le spécialiste des questions de santé mentale, les problèmes que rencontrent les étudiants et qui sont à l'origine de ces comportements extrêmes, ce sont des problèmes qui ne sont pas nés à l'université, dans la majorité des cas. Ce sont des problèmes que les étudiants amènent à l'université. «Ce sont des problèmes qui sont nés dans les familles. C'est très important. C'est-à-dire que ce qui se passe entre époux, les problèmes qu'il y a entre parents et enfants, les problèmes qu'il y a dans la fratrie, les problèmes de jalousie, les problèmes de sentiments d'être moins bien aimés par le parent que l'autre frère ou sœur, ce sont autant de privations, autant de frustrations que nos étudiants amènent ici à l'université. Donc, si vous venez maintenant dans un contexte très compétitif comme l'université, c'est très difficile de pouvoir réussir. Si vous rajoutez à ça qu'il y a des parents qui appellent les étudiants pour partager leurs bourses. Donc, c'est énormément de pression que les étudiants ont aujourd'hui avec laquelle ils doivent travailler et réussir leurs études», a-t-il expliqué. Selon lui, un espace universitaire où il fait bon vivre, nécessite qu'il y ait des politiques familiales en amont, qui vont renforcer les capacités financières des familles et les capacités psychologiques et morales également des familles. Cette activité est portée par EndaJeunesse Action, à travers son bureau de Saint-Louis.
Pour sa part, Marie-Thérèse Sambou, chargée de Programme A l'Ecole En toute Sérénité, cette rencontre est un moment où leur bureau renforce leur réseautage et leur partenariat avec toutes les organisations qui travaillent sur la santé mentale. «Pour nous, cette rencontre est un moment de redevabilité où toutes les organisations qui travaillent sur la santé mentale vont présenter les résultats, mais aussi nous allons affiner notre stratégie de mise à l'échelle. Et nous nous sommes rendus compte que la santé mentale, pour bien accompagner les enfants, il faut aussi travailler avec les acteurs communautaires, les parents, les enseignants, les leaders, bref, toute personne qui est en relation directe avec les enfants», a-t-elle conclu.