UNE DECISION DURE COMME LA LOI
C’est la guerre entre le Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA) et le groupe de presse D Media qui a vu le signal de sa chaîne de télévision, la Sen Tv, coupée depuis les premières minutes de l’année 2020

C’est la guerre entre le Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA) et le groupe de presse D Media qui a vu le signal de sa chaîne de télévision, la Sen Tv, coupée depuis les premières minutes de l’année 2020. Une décision que le CNRA a basée sur le non-respect de la loi interdisant la diffusion de publicités de produits de dépigmentation. Mais, pour la SenTv, c’est juste une décision absurde et honteuse.
Sept jours après cette mise en demeure, le CNRA a annoncé, ce mardi 31 décembre avoir pris la décision de suspendre le signal de la télévision du groupe D media présidé par Bougane Guèye Dani. Dans une lettre adressée au conseil dirigé par l’ancien Directeur Général de la RTS, Babacar Diagne, le propriétaire de la chaîne de télévision et candidat recalé à la dernière présidentielle rappelle que le groupe avait sollicité un délai pour la poursuite des diffusions au moins jusqu’à l’expiration des contrats y afférents. C’était pour éviter un arrêt brusque de la diffusion des publicités et un contentieux qui risque d’être très onéreux.
L’ancien journaliste à la radio Walf Fm poursuit en disant que le Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel s’est appuyé sur les mêmes bases pour ne pas sanctionné l’autre chaîne, la Tfm qui avait été mise en demeure en même temps que la Sen Tv. Cependant, cet argument d’une rupture de contrat qui serait onéreux ne semble pas tenir. Car la loi, aussi dure qu’elle soit, reste la loi.
En plus de la chaîne du groupe Futurs Media, le CNRA avait averti d’autres organes de presse qui passaient des publicités de produits dépigmentant. Ces derniers s’étaient conformés à la lettre de la structure dirigée par Babacar Diagne. Mais, selon les responsables du groupe de presse de Bougane Guèye Dani, D Media ne pouvait pas faire de même que les autres organes de presse dans le souci de respecter des contrats signés bien avant l’injonction du CNRA au courant de mois de décembre.
Du côté du conseil, la décision de suspendre le signal est arrivé au mauvais moment. D’abord un jour de fin d’année, le 1er janvier à minuit, à l’heure où tous les yeux sont rivés sur l’écran pour suivre les différentes festivités marquant le nouvel an. A la Sen Tv, c’est sûr qu’un programme alléchant avait été calé pour accompagner les téléspectateurs restés chez eux jusqu’au milieu de la nuit. Malheureusement pour eux, le signal a été coupé à minuit pile, empêchant ainsi la chaîne de dérouler son programme. Il faut dire que des heures avant l’annonce de cette décision, la chaîne avait déjà annoncé qu’elle aurait comme invité le leader de Pastef, Ousmane Sonko entre 20 heures et 22 heures.
Pour Bougane Guèye, la machine répressive avait été déjà lancée en représailles au plateau offert au député et leader des Patriotes. Même si la chaîne de télévision Sen Tv n’est pas exempte de tout reproche, le président du CNRA, Babacar Diagne pouvait laisser agir d’une autre manière et laisser la chaîne débuter l’année sans être coupée. Le Conseil pouvait faire preuve de compréhension et laisser passer, même si du côté de la chaîne privée, la règle interdisant la publicité de produits de dépigmentation est faite pour être respectée.