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20 juillet 2025
LE VIRUS PÉNÈTRE MBACKÉ
La situation alarmante, selon le médecin-chef de la région, qui demande la fermeture des marchés et la suspension du transport entre les deux villes d’autant plus que les deux nouveaux infectés travaillent au marché Ocass
La commune de Mbacké a enregistré hier ses deux premiers cas communautaires. Alors que les malades étaient seulement recensés à Touba. Une situation alarmante, selon le médecin-chef de la région, qui demande la fermeture des marchés et la suspension du trans port entre les deux villes d’autant plus que les deux nouveaux infectés travaillent au marché Ocass. En une semaine, le département a connu 7 cas com munautaires et plus de 30 personnes sont présentement confinées.
Depuis le début de la pandémie, le virus était «confiné» à Touba. Finalement, Mbacké vient d’enregistrer ses deux premiers cas, qui sont tous issus de la transmission communautaire. En effet, ils sont originaires de cette ville mais travaillent au marché Ocass de Touba, devenu une bombe au cœur de la ville religieuse. Selon Dr Mamadou Dieng, médecin-chef de la région médicale de Dakar, «l’un est un bijoutier et l’autre un marchand ambulant et ils fréquentent tous le marché Ocass de Touba».
Sans compter, précise le médecin-chef de région, que le 5ème cas issu de la transmission communautaire détecté samedi dernier est un professionnel de la santé qui travaille à l’hôpital Matlaboul Fawzeyni de Touba. Par conséquent, les contacts de cet agent de santé sont mis en quarantaine. De l’avis de Dr Dieng, il fallait s’attendre à ce que la commune de Mbacké ait des personnes testées positives au Covid-19 avant d’ajouter qu’elles ont sûrement infecté d’autres personnes qui ne sont pas encore identifiées.
Que faire pour rompre la chaîne de contamination ? «Il est temps de fermer les marchés et arrêter le transport entre Touba et Mbacké. Sinon la situation sera beaucoup plus compliquée car les marchés et le transport constituent une véritable source de propagation des cas communautaires», alerte le médecin.
Il insiste : «La meilleure manière de réussir la lutte contre la propagation des cas communautaires, c’est la fermeture des marchés et l’arrêt du transport interurbain. On ne peut pas fermer les mosquées et continuer à ouvrir les marchés alors que les gens passent plus de temps dans ces lieux de commerce.»
A l’en croire, les gens doivent respecter les mesures édictées par les autorités sanitaires.Toutefois, Dr Mama dou Dieng a fait savoir que ces deux malades sont internés au centre de traitement au coronavirus de Darou Marnane tout en soulignant que les équipes sanitaires sont sur le terrain pour identifier tous les contacts de ces tout nouveaux malades au coronavirus. Il faut savoir que le département de Mbacké a enregistré 7 cas communautaires en une semaine.
par Jean Pierre Corréa
UN GÉNÉRAL POUR DISSIPER LE « RIZ-LE-BOL » DES SÉNÉGALAIS
Au-delà de cette nomination d’un Général à la tête de ce comité de suivi du Covid-19, c’est une image d’une Armée réconciliée avec sa nation et à son service qu’il faudra donner
Les gouttes de sueurs qui ont giclé, puis ruisselé sur le visage du ministre Mansour Faye lors d’une Conférence de presse pour le moins mal préparée, et qui du point de vue du langage corporel, en ont fait un coupable malgré lui, se sont transformées en un fleuve gluant pour, arrivées au Palais, y transformer le parquet en dangereux facteur de glissades incontrôlées.
Au-delà de la panique qui polluait ses réponses et en assombrissait les contours, et au vu de la manière d’agiter son mouchoir blanc trempé, comme une reddition, il était urgent d’abord de le thermoflasher, pour savoir si d’aventure il ne couvait pas un Covid-19, pour le coup sarcastique. Mais je digresse… Les choses sont plus sérieuses, et il convient de maîtriser son fou-rire, parce que l’heure est à la gravité.
Le discours du président fait de clairvoyance notamment lors de son entretien télévisé sur RFI et France24, était télescopé par cette douloureuse séquence qui brouillait nettement ses vœux de prise au sérieux de la méthode sénégalaise dans l’affrontement de cette crise sanitaire dont personne ne peut présager de l’issue pour la santé de nos populations. Le chef de l’Etat joue gros dans cette gestion. Et l’image désastreuse qu’il a donnée en allant seul comme un héros antique, recueillir les tonnes de riz au Port, défilant martial devant un mur de vivres, pour aller au final « remettre symboliquement les clés du camion » à son frère et son beau-frère, plutôt qu’à un CEMGA auquel il tendrait le drapeau de la révolte contre le Covid 19, devait être corrigée, à tout le moins enfouie sous une décision rassurante pour une population qui commence à être plus qu’agacée par les turpitudes, doux euphémismes, de certains responsables politiques, provoquant chez elle un sacré « riz le bol ». Le truc est vieux comme le monde politique : Quand surgit un problème, créer une commission est l’urgence. Là c’est un comité, que nous n’oserons pas pour l’instant baptiser « Théodule » qui est mis en orbite, avec à sa tête un Général de 40 ans, pour atténuer les polémiques et soustraire Mansour Faye des tranchées de cette guerre qu’il n’est pas en mesure de conduire, puisque devenu inaudible.
Et ça tombe plutôt bien… Le Général de division François Ndiaye occupait jusqu’à cette date, les fonctions d’Inspecteur Général des Forces Armées (IGFA). Au cours de sa carrière, il a assuré notamment les fonctions de chef d’état-major de l’armée de terre (CEMAT). Un fantassin pour remettre un peu d’ordre dans cette obscène pagaille créée par des affamés autour d’un bol de riz. Pour nettoyer un escalier, commencer par le haut est nécessaire. Pour que les Sénégalais accrochent au discours de discipline qu’on attend d’eux et qui devrait s’accentuer si l’on en croit le président, il faudrait montrer un peu de rigueur là-haut, pour que ça puisse suivre, exemplarité oblige. Mais la raison commande aussi de penser que la présomption de neutralité et d’efficacité qui entoure les officiers et les Généraux n’est pas toujours avérée. Armée loyaliste, c’est son honneur, ses chefs ont toujours obéi à l’autorité politique, qui les a par ailleurs « bien traités », au nom de la loyauté républicaine. Sous les uniformes vivent et se comportent tout de même des « sénégalais comme les autres », et ce n’est pas le manque de réponses il y a quelques années de cela, aux questionnements du Colonel Ndao sur les agissements douteux de certains de ses pairs, qui nous rassurera totalement. Jusqu’au jour d’aujourd’hui il ne nous a pas encore été démontré que ces questionnements étaient saugrenus. On a fait sonner la charge du brouhaha et on est passé à autre chose.
Il faut à présent casser tous paradigmes fallacieux qui nous maintiennent dans un conservatisme qui ne peut parfois être de mise. Les humbles magistrats d’hier ont été remplacés par de plus ostentatoires juges et procureurs, c’est ainsi que notre monde va, se « bling-blinguant » un peu plus davantage chaque jour. Au-delà de cette nomination d’un Général à la tête de ce comité de suivi du Covid-19, c’est une image d’une Armée réconciliée avec sa Nation et à son service qu’il faudra donner, comme un défilé du 4 Avril géant et en live sur tout le territoire qu’il faudra exécuter avec responsabilité, pour que le Sénégal sorte vainqueur de cette crise sanitaire qui nous menace tous tant que nous sommes et qui met en péril le futur de nos enfants pour des générations. Ce général est face à l’Histoire de son pays… Comme le président qui lui met le pied à l’étrier de cette glorieuse mission, lequel doit aussi savoir que pour qu’il emprunte cette porte de l’Histoire qui s’ouvre devant lui, il doit pouvoir avancer avec dignité, courage, grandeur et élégance. Cette démarche ne peut être que claudicante si il trimballe des cailloux dans ses mocassins. Il lui faut s’arrêter, les prendre en mains, les secouer et les remettre une fois balancés, pour avancer serein vers le destin que son peuple alors l’aura aidé à dessiner. La prestance et l’élégance de son allure dépendront des quelques cailloux qu’il aura su éjecter de ses babouches. Sinon nous continuerons à regarder notre film préféré sur l’écran noir de nos nuits blanches et qui a pour titre : « Ndoumbelane ».
par Amadou Tidiane Wone
LA CHUTE DES IDOLES
Pensons que la terre aux habitants si turbulents, si bavards et vaniteux, est la plus petite planète du système solaire. Devenons plus humble. Ressemblons à ce que nous sommes : des gouttelettes de vie répandues sur terre pour la féconder
Qui l’eût cru ? L’humanité entière mise au pas par une créature invisible à l’œil nu ! Il est vrai que le virus qui hante nos sommeils, bouleverse toutes nos habitudes et transformera en profondeur nos manières de vivre ensemble, s’est présenté sous la forme d'une tête couronnée... Rien d’étonnant à ce qu'il mette à genoux tous les pouvoirs politiques, économiques et sociaux de la planète, surpris pour ne pas dire déroutés par sa virulence. Le Coronavirus, installé dans l’histoire contemporaine sous le titre (royal ?) de Covid 19 a ouvert une brèche dans le déroulé qui paraissait implacable, de la domination d'un modèle économique et politique, culturel et militaire, triomphant depuis la fin de la guerre froide. Suite à l’irruption du Covid 19 sur la scène internationale en effet, les superpuissances doutent, les puissances s’affolent, les dirigeants des pays qualifiés de « pauvres » écarquillent les yeux face à la déconfiture de leurs mentors et modèles. C’est que les faiblesses des « puissants », masquées aux regards en temps de…paix, éclatent au grand jour devant le péril inattendu. Les temps actuels dévoilent la fragile vanité de ceux qui se prétendaient les maîtres du monde. Eh bien ! Le maître des mondes vient de siffler la fin de la récréation ! Tous confinés, tous empêtrés dans les mensonges successifs qui ont fini de les démythifier au regard de l'opinion publique mondiale. Ni les jactances en quête de tempo gaullien, ni les bravades de moins en moins drôles dans la twittosphère, ne sauront freiner la chute inéluctable des idoles. A plus ou moins long terme…
Dans la foultitude des informations contradictoires, et bien des fois manipulatrices qui essaiment sur les médias mainstream et leurs nouveaux concurrents, les réseaux sociaux, il est difficile voire impossible de distinguer le vrai du faux. Des multiples théories du complot aux prêches apocalyptiques, il y a de quoi faire le marché de spéculations interminables. Et pourtant c'est dans ce fouillis que se trouvent, dans le désordre, les pièces du puzzle qui dévoilera la réalité de la scène. En attendant, arrêtons-nous un instant sur une affirmation du Professeur Montagnier (Prix Nobel de Médecine 2008) qui avait découvert le virus du sida. Il a déclaré en effet que : «…Le Covid-19 serait un virus manipulé, sorti accidentellement d'un laboratoire chinois à la recherche d'un vaccin contre le sida... » Cette voix, pour le moins autorisée, pose les termes de l’équation de la tragédie actuelle en distinguant la responsabilité humaine (manipulation) d'une responsabilité… autre (accidentelle)… Nous y reviendrons car, les tentatives de le tourner en bourrique vont jaillir de partout tant son hypothèse réduit à néant les récits fantastiques qui occupent le devant de la scène depuis. Les tentatives de détourner notre attention de Wuhan et de son laboratoire P4 fruit d’une coopération franco-chinoise seront vaines. Les faits sont têtus !
La troisième guerre mondiale ? Ce qui est constant et qu’il va falloir désormais prendre en compte de manière conséquente, c'est que la troisième guerre mondiale est en cours ! Elle a, en fait, commencé depuis la fin de la guerre froide par la déliquescence du bloc communiste qui se posait en alternative au modèle capitaliste et néolibéral. Depuis, le monologue (trop ?) sûr de lui du bloc occidental conduit les destinées du monde, au gré de ses intérêts stratégiques, notamment pétroliers et miniers. Autoproclamé, « monde libre » la vieille Europe et ses excroissances, pavées de sang indien en Amérique du Nord et du Sud, en Australie avec des aborigènes apeurés et confinés dans leur propre pays, la vieille Europe et ses banderilles profondément fichées dans la terre et la chair africaines commence à dérailler sérieusement. Car, aujourd’hui cette vieille Europe et ses excroissances (à quel prix d’ailleurs ?) cherchent à contrôler la démographie mondiale, et notamment africaine, quitte à inoculer des substances étranges à sa jeunesse. En fait, l’occident se retrouve désemparé face à une perte de contrôle inattendue des rênes de l’histoire par le vieillissement inexorable de ses populations. Et certains milieux financiers et idéologiques occidentaux ne cachent plus leur peur panique de la disparition progressive de la race blanche ! Les théories nazies les plus sordides refont surface. Des moyens colossaux sont mis à la disposition de cerveaux maléfiques qui pensent que certains ont droit de vie et de mort sur d'autres. Que des vivants ont le droit de fermer la porte de la vie à de nouvelles générations appelées à les remplacer ainsi qu’il en a toujours été. Personne n'est éternel. La ronde des générations est consubstantielle du cycle de la vie. Il est triste de voir des hommes et des femmes ayant dépassé la soixantaine se préoccuper de limiter les naissances au lieu de se préparer à mourir pour céder la place aux futurs héritiers de la terre… Il est tout autant absurde de voir les moyens colossaux que Bill et Melinda Gates, par exemple, déploient pour freiner la démographie africaine. Dès lors, ce débat macabre qui nous est imposé devient incontournable. Il va falloir que les intellectuels africains l’affrontent de face et taillent en pièces les théories de ces illuminés fantasques. L'Afrique n’est pas surpeuplée. Elle dispose de bras et de terres arables pour se nourrir et pourvoir aux besoins de plusieurs pays à travers le monde. Elle dispose de ressources naturelles à suffisance. Il ne manque à l'Afrique que des leaders éclairés, rigoureux, honnêtes et travailleurs ayant de l’empathie pour leurs peuples. Voilà les termes de l’équation à résoudre !
Si les deux guerres mondiales précédentes (14-18 et 39-45) étaient militaires, physiques, stratégiques et techniques, de plus en plus les conflits ont évolué vers une sophistication des moyens technologiques. Du renseignement à l'observation à distance, en passant par les kilotonnes de bombes déversées sur des civils innocents, la guerre est devenue, de plus en plus, un enjeu de recherche scientifique et d'application des résultats de la recherche sur des terrains d’opération, au mépris du caractère sacré de la vie humaine. De plus en plus les « grandes puissances » veulent faire la guerre sans mettre en péril la vie de leurs propres soldats. De plus en plus la guerre est unilatérale car opposant des belligérants aux forces inégales, sans que la « communauté internationale » ne daigne rappeler à l'ordre celui qui impose sa loi par la force, même si le droit lui donne tort. Drôle d’époque où les crimes d’Etat restent toujours impunis ! Pour tout dire, c'est bien dans le cadre de recherches d'armes bactériologiques qu’un virus malicieux s'est échappé pour mettre à nu les stratégies maléfiques que déroulent quelques humanoïdes pour contrôler l’humanité et son avenir. Combien de laboratoires du genre de celui de Wuhan existent à travers le monde avec des projets de recherches au service d’une guerre bactériologique? Combien d’intelligences dévoyées dans le meurtre et le sang au lieu de se mettre au service de la vie et du bonheur de l'humain ?
Rien ne sera plus comme avant ! Après le passage de la pandémie, un nouveau monde devra jaillir des cendres du désordre mondial actuel qui a poussé tous les pays à se replier sur des égoïsmes nationaux et les humains à cultiver un égocentrisme qui laissera des traces sur notre manière de vivre ensemble. Les relations internationales devront subir une mutation profonde dans le sens de plus de justice et d’équité. Le continent africain, malmené depuis des siècles, ploie encore sous le joug de « puissances » qui pillent nos ressources et veulent définir un nouvel ordre mondial à leurs conditions. C'est le moment de dire non ! On sait désormais qu'elles ne sont ni omniscientes ni omnipotentes… Un virus si petit au point d'en être invisible vient d'ouvrir un trou béant dans leurs fanfaronnades. D'autres surprises sont à attendre…
Si l'Asie est parvenue, au sortir de la seconde guerre mondiale, à se reconstruire le moral et à bâtir des économies fortes et conquérantes, le continent africain reste ce no man's land constitué de micro-états dessinés par les puissances coloniales. Il est temps pour la jeunesse africaine de donner de la voix et de se donner comme horizon la construction d'une Afrique unie, libre et industrieuse. Les dirigeants africains contemporains sont généralement décevants : paresse intellectuelle, tendance à la jouissance plutôt qu’à l'exercice du pouvoir, gestion familiale, clanique ou partisane des intérêts nationaux. Corrompus et corrupteurs, pour la plupart, les dirigeants africains sont oublieux du sort de leurs prédécesseurs tous rangés aux oubliettes. Combien de « guides éclairés, Maréchal à vie, Empereur » dégagent une odeur pestilentielle dans les poubelles de l'Histoire ? Est-il admissible que le Continent noir en soit encore à solliciter obséquieusement un siège de membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies ? L’Union africaine devrait organiser un boycott total des travaux de l'ONU jusqu’à ce que cette injustice soit corrigée. L'Union africaine (UA) devrait prendre en charge la mobilisation optimale des ressources humaines et économiques de la diaspora, sixième région du continent. Au lieu de s’épuiser dans l’arbitrage de conflits interminables souvent suscités par les « amis de l'Afrique », et leurs mercenaires… Pour tout dire, l’UA devrait investir le champ de l’avenir et celui de la reconstruction du moral des jeunesses africaines en facilitant la circulation des personnes et des biens, en faisant la promotion des joint ventures intra africaines. L’UA doit retrouver le sens de sa mission : nous rassembler sur ce qui nous unit et gommer progressivement toutes les différences/divergences et causes de conflits pour parvenir à l’union continentale rêvée par tous les panafricains.
Covid 19 au Sénégal. Jusqu'au moment où j’écris ces lignes, la pandémie n'a pas encore atteint le seuil de l’irréparable. Les malades guéris sont plus nombreux que les cas de décès. Mais les signaux d'alarmes commencent à pointer la nécessité de faire preuve d'une vigilance accrue tout autant que d'une mobilisation sociale sans précédent. L’accroissement et la multiplication territoriale des cas communautaires sont des alertes sérieuses qui doivent retenir toute notre attention. En vérité, nous devons absolument gagner la bataille de la prévention parce que nous n'avons pas les moyens de la prise en charge correcte de milliers de malades en même temps. Au vu de la débâcle constatée dans des pays aux systèmes hospitaliers mieux lotis, ne nous voilons pas la face : limiter la propagation du virus est notre seul option. Cependant, la sensibilisation ne doit pas être le prétexte à une banalisation de la tragédie : les multiples artistes qui se produisent pour faire danser sous le prétexte de mobilisation sociale se trompent de vecteur. C'est le temps de toucher les cœurs et de faire percevoir le péril dans toute sa virulence. Tout peut basculer en un jour et les morts se compter par milliers. A Dieu ne plaise ! Les messages doivent être clairs et sans équivoque : la mort rôde !
C'est le lieu de rendre un vibrant hommage aux médecins et personnels de santé du Sénégal. Civils et militaires. Les conditions de travail surréalistes dans lesquels ils opèrent des miracles nous obligent, au sortir de cette épreuve, d'exiger un relèvement significatif du plateau technique de nos structures sanitaires. Le secteur de la santé et de l’éducation viennent de faire la preuve, encore une fois, de leur caractère supra prioritaire. Il va falloir passer des discours aux actes et surtout dépolitiser les enjeux stratégiques nationaux.
Au demeurant, les rumeurs fondées ou non sur la gestion des fonds et moyens destinés à la sécurisation de nos populations doivent être, au plus vite, contenues par une politique de transparence au dessus de tout soupçon. Nul n'a le droit de jouer avec nos vies et l'avenir de nos enfants. Nous ne sommes pas, ici, dans le cadre de la politique politicienne. Nous sommes collectivement en danger de mort. Aussi simple que cela.
Pour ne pas conclure. Le fait que le Covid 19 ait commencé par sévir dans les puissances économiques et militaires de l'heure, et parfois en ciblant des personnalités à priori hors de portée, est le signe que de nouveaux paramètres incontrôlables par l'esprit humain peuvent surgir à tout moment.
A ceux qui doutent encore de l'existence d'un être Supérieur qui, au fond, est au contrôle de l'univers : pensons que la terre aux habitants si turbulents, si bavards et vaniteux, est la plus petite planète du système solaire. Devenons plus humble. Ressemblons à ce que nous sommes : des gouttelettes de vie répandues sur terre pour la féconder le temps d'une saison. Retrouvons le sens et la force de la prière qui nous relie à la source suprême de toute vie humaine, minérale ou végétale… Retrouvons le sens et le goût du repentir. Alors le Créateur du Covid 19, que certains dont le Professeur Montagnier appellent « accident » le rappellera à l'ordre. Et le véritable Nouvel Ordre Mondial deviendra possible…
Comprenne qui pourra.
DIX NOUVEAUX CAS POSITIFS
Les cas positifs au coronavirus sont loin de s'estomper au Sénégal. Selon les résultats des examens virologiques contenus dans le communiqué numéro 50 sur 281 tests réalisés, 10 sont revenus positifs.
Les cas positifs au coronavirus sont loin de s'estomper au Sénégal. Selon les résultats des examens virologiques contenus dans le communiqué numéro 50 du ministère de la Santé et de l'Action, du lundi 20 avril, sur 281 tests réalisés, 10 sont revenus positifs.
Il s'agit, renseigne la Directrice générale de la Santé publique et présidente du Comité national de gestion des épidémies, Docteur Marie Khémesse Ngom Ndiaye, de 5 cas contacts suivis par les services du ministère et de 5 cas issus de la transmission communautaire. Ces derniers testés positifs au Covid-19 ont été détectés à Guédiawaye et Touba respectivement 1 et 4 cas.
1 cas communautaire à Guédiawaye et 4 à Touba
Pa ailleurs, le pays a enregistré 2 décès liés à cette maladie, dimanche dernier et lundi matin.
La bonne nouvelle, lors du point sur la situation du coronavirus du jour, au Sénégal, est la guérison de 15 patients hospitalisés. En sus, l'état de santé des malades hospitalisés est stable.
Au Sénégal, 377 cas ont été enregistrés positifs au total. Ils sont 235 guéris, 5 décès, 1 évacué et encore 136 patients sous traitement dans les hôpitaux.
Sur ce, le ministère de la Santé exhorte les populations au respect strict des mesures de protection individuelle et collective.
UN CINQUIÈME DÉCÈS ENREGISTRÉ CE LUNDI
Un patient est décédé lundi du Covid-19, ce qui porte à cinq le nombre de décès causés par cette maladie au Sénégal, a annoncé le ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Dakar, 20 avr (APS) - Un patient est décédé lundi du Covid-19, ce qui porte à cinq le nombre de décès causés par cette maladie au Sénégal, a annoncé le ministère de la Santé et de l’Action sociale.
‘’Le Sénégal vient d’enregistrer son cinquième décès lié au coronavirus. Il s’agit d’un homme de sexe masculin âgé de 75 ans, qui était hospitalisé au service des maladies infectieuses de l’hôpital de Fann, à Dakar’’, affirme le ministère dans un communiqué reçu à l’APS.
Selon la même source, le patient est décédé peu avant 5 heures.
Un autre patient est décédé dans la nuit de dimanche à lundi au service des maladies infectieuses de l’hôpital de Fann, soit près de trois jours après le décès, à Ziguinchor (sud), d’un homme de 63 ans, qui a, lui aussi, succombé à la maladie à coronavirus.
Le Sénégal a enregistré son premier décès lié au nouveau coronavirus le 31 mars, en la personne de Pape Diouf, ancien président de l’Olympique de Marseille.
Le deuxième décès par le coronavirus a eu lieu le 3 avril. La victime, une dame âgée d’un peu plus de 50 ans, était sous traitement au service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital de Fann.
Depuis l’apparition de la pandémie de coronavirus dans le pays, le 2 mars, 367 cas positifs de Covid-19 ont été recensés, selon le ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Un patient a été évacué vers son pays d’origine, et 220 ont recouvré la santé.
Le Sénégal enregistre son 4e décès
Le bilan des décès liés au Covid commence à s’alourdir au Sénégal. En effet, hier dimanche 19 avril 2020, dans la soirée, notre pays a enregistré son 4e décès lié au Coronavirus. D’après le ministère de la Santé et de l’Action Sociale, il s’agit homme de 68 ans habitant à Keur Massar et qui était hospitalisé au service des maladies infectieuses de l’hôpital Fann de Dakar que dirige le Pr Moussa Seydi. Avec la mort de ce sexagénaire, le Sénégal totalise désormais 4 décès. Conséquence : 142 patients se retrouvent ainsi hospitalisés dans les structures sanitaires.
Le Fonds Médina Baye met la main à la pâte
Le gouverneur de la région de Kaolack, Alioune Badara Mbengue, a reçu avant-hier samedi, des mains du vice-Khalife de Médina Baye, Cheikh Mahi Ibrahima Niass, une enveloppe de 10 millions Fcfa destinée au Fonds Covid-19. En sus, le Fonds Médina, initiateur de cette action de bienfaisance, va distribuer 110 tonnes de riz aux populations démunies de Kaolack. La cérémonie de remise symbolique a eu lieu au domicile du Khalife Cheikh Ahmed Tidjiane Ibrahima Niass, en présence du vice-khalife, Cheikh Mahi Aliou Cissé.
Un cas guéri à Kolda
La région de Kolda ne compte désormais que 5 patients qui sont sous traitement à l’hôpital régional. Un deuxième patient sur les sept a été déclaré guéri samedi dernier après deux tests qui sont revenus négatifs. Les deux malades guéris sont transférés dans un hôtel de la place pour un suivi psychologique. Pour rappel, les 7 patients sont venus du Liberia. Ils ont été mis en quarantaine à la frontière avec la République de Guinée, à Dialadiang le 31 mars dernier. Leurs tests étaient revenus positifs.
Arrivée de la dépouille de Mamadou Ndiaye Doss
La dépouille de notre confrère El hadji Mamadou Ndiaye Doss, décédé depuis le 22 mars dernier en Espagne, est finalement rapatriée. Elle est arrivée à Dakar hier dans la soirée. Mamadou Ndiaye Doss sera inhumé ce lundi dans la matinée. Le groupe D-Média a reçu cinq autorisations afin de prendre part à la cérémonie de levée du corps et à l’inhumation à Mbao. El hadji Mamadou Ndiaye Doss a débuté sa carrière à la radio Oxy-jeunes avant d’atterrir au Groupe Walfadjri. Après un brillant passage à Walfadjri, Mamadou Ndiaye Doss a déposé ses baluchons au groupe DMédia. Il est décédé à la suite d’une longue maladie.
Le voleur de véhicules à la clé «passe partout» tombe
Les éléments du Commissariat d’arrondissement de Pikine ont interpellé hier un jeune homme nommé Cheikh Diop alias «Passe partout». Il utilisait des clés «passe-partout» pour voler des véhicules et des téléphones portables. Son modus operandi consistait à voler d’abord un véhicule en usant de sa clé «passe partout». Ensuite, il s’en sert pour transporter des gens et leur emprunte leurs téléphones portables. Une fois en possession d’un téléphone, il gare le véhicule et abandonne le client dedans avant de se fondre dans la nature. Un exercice qu’il a toujours réussi. Il a fait plusieurs victimes à Yeumbeul, Guédiawaye, Dalifort et Pikine. Ces dernières ont déposé des plaintes dans les différents commissariats de Police. Activement recherché depuis plusieurs mois, le quidam est tombé hier avant d’être conduit à la Police de Pikine. Il est poursuivi pour abus de confiance, vol et tentative de vol. Nous y reviendrons avec plus de détails.
Plainte contre le maire Issakha Diop et Cie
Les vivres de soudure du gouvernement installent la tension dans la commune de Pikine-Est avant même la distribution. Dans cette commune de la banlieue, des militants du Parti Pastef annoncent une plainte contre le maire Issakha Diop et deux délégués de quartiers pour avoir réclamé des photocopies de cartes d’identité aux populations pour un recensement, dans le cadre de la distribution de ces vivres. Nos tentatives de joindre le maire Issakha Diop sont restées vaines.
Le nombre de patients guéris passe à 7
La région de Louga compte 22 patients sous traitement entre Dakar et Saint-Louis. Hier, deux malades du Covid-19, déclarés guéris, sont du Ndiambour. Ce qui fait un total de 7 patients rétablis.
Deux morts à Kédougou à cause du couvre-feu
Les faits se sont déroulés dans la nuit du vendredi au samedi dernier, au village de Batanko, situé à quelque 40 kilomètres de Kédougou. En effet, pour faire respecter l’état d’urgence et l’interdiction de l’exploitation de l’or dans les sites aurifères, une patrouille de la gendarmerie est tombée sur trois jeunes habitants de Batanko, commune de Tomboronkoto. D’après Dakaractu, ces derniers, pris de panique, auraient tenté de prendre la fuite et s’en est suivie une course-poursuite qui aurait mal tourné. Un des jeunes qui ne savait pas nager s’est jeté dans l’eau et se serait finalement noyé. Les recherches entamées ont permis de retrouver le corps sans vie du jeune garçon. C’est alors que les populations ont demandé que le corps leur soit restitué, chose que les forces de sécurité auraient refusée. Il s’en est suivi des heurts qui auraient occasionné la mort d’un autre jeune.
La Médina encore..
Après un incendie vite maîtrisé par les pompiers, plusieurs habitants de la Médina, un des foyers de Dakar avec plusieurs cas positifs au coronavirus, sont encore sortis dans la rue, pour se défouler. Selon «Libération Online», la veille, ils étaient déjà dehors, à l’heure du couvre-feu, pour accueillir, en grandes pompes une famille revenue de quarantaine.
Un rassemblement nocturne à Darou Rahmane 4
Si à la Médina la population est sortie, hier soir, pour «fêter» le retour d’une famille revenue de quarantaine, d’après «Libération Online», à Wakhinane Nimzaat, plus précisément au niveau de Darou Rahmane 4, il y a eu aussi un rassemblement nocturne d’un autre genre. A l’appel d’un charretier, la population a «oublié» le couvre-feu, vers 20 heures 45, pour... neutraliser un boa et brandir le trophée dans le quartier. Le même jour pourtant, un cas communautaire, qui fait redouter le pire, a été détecté aux alentours.
JAMRA pour le rapatriement des corps de nos compatriotes fauchés par la pandémie
Dans un communiqué parvenu à «L’As» JAMRA, « après en avoir été mandatée par le Coordonnateur du «Collectif international pour le rapatriement des corps des Sénégalais décédés», le frère Seydina Oumar Ba, basé en France, demande respectueusement au chef de l’État du Sénégal, M. Macky Sall, de faire revenir le ministre des Affaires étrangères sur son opposition au rapatriement des corps de nos défunts compatriotes de la Diaspora, arrivés en fin de parcours terrestre». Qu’il permette, déclare Mame Matar Guèye, « à leurs familles de pouvoir leur offrir, lors de leur inhumation, un rite funéraire conforme à leur confession religieuse, plutôt que d’être réduits en cendre dans les crématoriums d’OutreAtlantique, ou entassés dans des fosses communes, ou encore d’astreindre leurs familles respectives au paiement d’une redevance locative de la tombe ». « QUE l’État du Sénégal permette aux familles d’offrir à leurs défunts des sépultures décentes, dans les cimetières du Sénégal de leur choix. Afin qu’il soit loisible aux parents et aux proches de se rendre à volonté au chevet tombale de leurs êtres chers, pour s’y recueillir dans la ferveur religieuse et les gratifier de leurs prières. Atténuant ainsi la douleur de leurs deuils », conclut-il.
Situation du Covid-19 à Touba
On en sait un peu plus sur l’identité du cas issu de la transmission communautaire à Touba. D’après nos confrères du site «Dakaractu», le patient qui a porté le nombre de cas à cinq dans la capitale du Mouridisme par transmission communautaire est un agent de santé. L’agent en question n’a pas été en mesure d’identifier la personne qui l’a contaminé. Il est présentement sous traitement au centre de santé de Darou Marnane où ils sont au nombre de quatre. 20 autres personnes sont placées en quarantaine à l’hôtel de Mbacké, le temps de trouver les autres cas suspects qui ont été en contact avec l’agent de santé.
Le Synpics de «le Soleil» prend la défense de Mme Croquette
La section Synpics de «Le Soleil» prend fait et cause pour Mme Fatou Ly Sall dite Croquette, agent commercial. Cette dernière est en contentieux avec le Directeur général Yakham Mbaye qui l’a licenciée. Le Secrétaire général Maguette Ndong trouve illégal, abusif et injuste le licenciement de la dame. La Section Synpics de «Le Soleil» estime que l’agent commercial n’a commis qu’un «délit d’éternuer» pour avoir été invité à se faire consulter à l’institut Pasteur pour des soupçons de Covid-19. Selon Maguette Ndong, Mme Sall qui a refusé toute stigmatisation s’est soumise par la suite, et avec ses propres moyens, à une consultation médicale. Alors qu’il lui a été reproché de mettre en danger les autres employés, ajoute le responsable syndical, Mme Sall qui a naturellement envoyé le certificat médical à sa hiérarchie par voie électronique s’est vue licenciée pour «faute lourde». Le Section Synpics demande à la Direction générale de revenir sur cette décision et de présenter à Mme Croquette ses excuses suite au préjudice moral qu’elle a subi. Pour Maguette Ndong, leur collègue n’a commis aucune faute qui mériterait un licenciement. Il rappelle à Yakham Mbaye son obligation de faire régner une paix sociale au sein de l’entreprise.
Pr Moussa Baldé offre 5 millions
Le ministre de l’Agriculture, de l’Equipement rural vient au secours des populations du Fouladou en cette période de crise sanitaire. Pr Moussa Baldé a mis encore la main à la poche pour offrir 5 millions Fcfa à des impactés du Covid-19 dans la région de Kolda. Cette enveloppe est répartie entre les chauffeurs de la gare routière de Kolda pour 500.000 Fcfa, les conducteurs de moto Jakarta dont l’activité est à l’arrêt. Les trois comités départementaux de gestion de l’épidémie à savoir Kolda, Vélingara et Médina Yoro Foulah vont recevoir chacun un appui d’un million de francs. Le million restant est destiné aux activités de sensibilisation notamment dans les lieux accueillant du public comme les marchés et dans les cars de transport urbain entre autres. Le président du Conseil Départemental de Kolda a invité les populations à porter des maques partout pour éviter la propagation de la maladie.
La mesure va s’appliquer dans les services de l’administration publique qu’elle qu’en soit le mode de gestion, les services du secteur privé, les lieux de commerce et les moyens de transport
Le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, a publié dimanche, un arrêté recommandant l’obligation de porter des masques de protection, en raison de la hausse des cas de transmission communautaire du Covid-19.
La mesure va s’appliquer dans les services de l’administration publique qu’elle qu’en soit le mode de gestion, les services du secteur privé, les lieux de commerce et les moyens de transport, précise-t-on dans l’arrêté dont l’APS a obtenu une copie.
Selon le document, "tout manquement aux présentes dispositions sera puni par les peines prévues par les lois et règlements".
Vendredi, Le ministre de la Santé et de l’Action sociale a "recommandé fortement" le "port systématique" du masque en particulier dans les marchés, les transports et autres lieux publics, face à l’accroissement des cas issus de la transmission communautaire.
Les autorités sanitaires ont dénombré 37 cas issus de la transmission communautaire dans plusieurs communes du pays.
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale, a annoncé dimanche, la contamination supplémentaire de 17 personnes au nouveau Coronavirus (Covid-19) sur 313 tests virologiques réalisés.
Parmi ces nouvelles contaminations, 15 sont des cas contacts suivis par les autorités sanitaires et 2 issus de la transmission communautaire, notamment des communes de Derklé et de Guédiawaye, a précisé la directrice de la Santé, Marie Khémés Ngom Ndiaye, lors du point quotidien sur la situation de l’épidémie au Sénégal.
Elle a annoncé que 9 patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris, portant le total à 220 guérisons
Au total, 143 patients sont sous traitement dans les différents centres de traitement dédiés à la maladie dans le pays, a-t-elle fait savoir, ajoutant que leur état de santé est stable.
Le Sénégal compte 367 cas positifs de Covid-19 depuis l’apparition de la maladie dans le pays, le 2 mars dernier, 220 guérisons et trois décès. Un patient a fait l’objet d’une évacuation à son pays d’origine
INTERROGATIONS AU TCHAD APRÈS LA MORT DE 44 DJIHADISTES DANS LEUR PRISON
Suicide collectif, mauvais traitements ou assassinats ? La mort mystérieuse de 44 membres de Boko Haram dans leur cellule à N'Djamena provoque l'effroi au Tchad, où ce drame aux circonstances floues soulève bien des questions
Quarante-quatre membres de Boko Haram ont été retrouvés morts dans leur cellule à N'Djamena, provoquant effroi et interrogations au Tchad.
Suicide collectif, mauvais traitements ou assassinats ? La mort mystérieuse de 44 membres de Boko Haram dans leur cellule à N'Djamena provoque l'effroi au Tchad, où ce drame aux circonstances floues soulève bien des questions.
Il est 19h30 samedi lorsque le Procureur de la République Youssouf Tom annonce à la télévision qu'une quarantaine de combattants de Boko Haram, faits prisonniers pendant l'opération lancée début avril par le Tchad contre le groupe jihadiste, ont été retrouvés morts jeudi matin par leurs geôliers à N'Djamena.
Sur les 44 dépouilles, quatre seulement ont été autopsiées, précise-t-il. Le rapport révèle alors la présence d'une substance toxique dans leur organisme, ayant entrainé "une crise cardiaque pour les uns" et "une asphyxie sévère pour les autres". Il ajoute que les 4O autres corps ont déjà été enterrés.
Mercredi soir, le ministre de la Justice du Tchad, Djimet Arabi avait annoncé à l'AFP que les 58 éléments de Boko Haram faits prisonniers lors de l'opération venaient d'être transférés à N'Djamena, pour être auditionnés, puis jugés par une cour criminelle.
"Que s'est-il passé entretemps? Nous sommes encore sous le coup de la stupéfaction", déclarait samedi le ministre à l'AFP après l'annonce du procureur, précisant que l'enquête se poursuivait.
Samedi, avant l'annonce du procureur, une source sécuritaire, parlant sous le couvert de l'anonymat, avait affirmé à l'AFP que 44 prisonniers avaient été retrouvés morts dans une cellule, où ils avaient été enfermés sans eau, ni nourriture.
Mais, assure le ministre de la Justice, "il n'y a eu aucun mauvais traitement, et la veille les prisonniers allaient encore très bien".
Et dimanche matin, les réactions de la société civile et de l'opposition ont afflué. "C'est une violation grave du droit humanitaire international", s'exclame Jean Bosco Manga, fondateur du Mouvement citoyen pour la préservation des libertés (MCPL). "Lorsque l'ennemi est sous votre contrôle, désarmé, il doit bénéficier de toutes les protections humanitaires", ajoute-t-il.
"Le gouvernement tchadien est responsable de ce qui leur est arrivé en prison, il faut que les causes soient réellement déterminées, qu'une enquête indépendante soit ouverte", déclare Mahamat Alabo, l'une des principale figures de l'opposition au Tchad.
Des dizaines de prisonniers retrouvés empoisonnés "à ce que je sache, ce n'était jamais arrivé", explique à l'AFP Ahmad Yacoub Dabio, président du Centre d'étude pour la prévention de l’extrémisme au Tchad. "Nous devons attendre les résultats pour y voir plus clair", tempère le chercheur, qui demande que "toutes les dispositions soient prises pour sécuriser les prisonniers encore en vie".
Car sur les 58 prisonniers, quatorze sont encore en vie, sans que l'on sache s'ils ont été en contact avec la substance toxique. "Ils vont très bien", assure le gouvernement, qui précise que leur audition permettra d'en savoir plus sur les circonstances du drame.
Les prisonniers décédés auraient-ils ingurgité du poison pour échapper à l'humiliation d'un procès et ne pas livrer d'informations stratégiques pendant leurs interrogatoires et auditions ? "C'est un des scenarii plausibles", affirme à l'AFP Bulama Bukarti, spécialiste de Boko Haram à l'Université de Londres.
"De mémoire, il n'existe pas de cas antérieur d'éléments de Boko Haram qui se seraient suicidés en prison", ajoute le chercheur, "mais il est possible qu'ils aient pris exemple sur Abou Bakr al-Baghdadi". Le chef du groupe jihadiste Etat islamique (EI) est mort en octobre dernier, acculé dans un tunnel syrien par des commandos américains, en actionnant sa ceinture explosive.
Autre scénario avancé par le chercheur, que "les prisonniers aient été empoisonnés par des forces de sécurité". Des exactions pour venger leurs frères d'armes tués par le groupe jihadiste ? Les combattants avaient été faits prisonniers lors de l'opération "Colère de Bohoma", lancée après la mort de 98 soldats tchadiens tués dans une attaque de Boko Haram, la pire défaite jamais enregistrée en 24 heures par l'armée tchadienne, pourtant réputée la plus efficace dans la région.
"Les armées de la région ont exécuté sans aucune forme de procès des milliers de personnes suspectées d'être membre de Boko Haram, selon les rapports d'ONG internationales", fait remarquer M. Bukarti.
Autre hypothèse, que ces prisonniers "n'aient en fait jamais été capturés", avance le chercheur.
Il est possible "que le Tchad ait exagéré le nombre de prisonniers faits", de la même façon que "de nombreux observateurs" pensent que "les autorités tchadiennes ont gonflé le chiffre avancé de 1000 jihadistes tués au cours de leur opération militaire", suggère-t-il.
"La seule façon de ne pas perdre la face, au moment de les présenter à la justice pourrait être de concocter une histoire pareille".