EXCLUSIF SENEPLUS - Des chambres surpeuplées, une bouffe malsaine, tortures et intimidations exercées par les gardes... Le quotidien des prisonniers raconté par d'anciens détenus.
Samsidine Diatta, Fanseyni Djité et Aminata Diallo |
Publication 06/09/2019
Les anciens détenus de la prison de Rebeuss ont marché vendredi de la Place de la Nation jusqu'au niveau du rond point à coté de la RTS pour dénoncer les conditions carcérales quiprévalent dans cette prison. Mohamed Sidibé, Abdoulaye Wade et Leu, décrivent le dur quotidien des goeliers de cette maison d'arrêt.
PAR Abdou Karim Salam
SAINTE JEANNE D’ARC, NOUVEAU LÉGISLATEUR DANS UN ÉTAT DÉFAILLANT
Le règlement intérieur d’une école exerçant une mission de service public sur la base d’un agrément délivré par l’autorité administrative qui interdit un signe religieux aux élèves pose fondamentalement un problème de droit
De quoi le renvoi d’élèves portant le voile par l’Institut Jeanne d’Arc est-il le nom ? Est-ce une nouvelle provocation ou bien la suite logique d’un Etat défaillant et totalement indifférent à la bonne marche du service public de l’éducation nationale dont il a la responsabilité ?
Le règlement intérieur d’une école exerçant une mission de service public sur la base d’un agrément délivré par l’autorité administrative qui interdit un signe religieux aux élèves pose fondamentalement un problème de droit. Donc on est en face d'un problème de droit positif et non d'un conflit religieux qui ne peut être réglé par les islamologues. Le problème juridique est simple : l’Institut Jeanne d’Arc a-t-il le droit d’interdire le port du voile dans son établissement ?
Un règlement hors la loi ! Déjà, il faut souligner que la méthode employée par la direction de l’école tendant à faire signer aux élèves le règlement intérieur de l’école avant toute inscription est un chantage inacceptable. Soyons clairs, un règlement intérieur ça ne se signe pas par les élèves ! Ça s'affiche ! C’est ce qui le rend opposable à ses destinataires. La signature des élèves est un acte superfétatoire qui dénote plutôt une volonté de retourner la signature contre elles le moment venu. Nous y sommes. Cependant, peu importe. Le règlement intérieur n'est pas un contrat. Il s’agit d’un acte administratif unilatéral pris dans le cadre de l’exercice d’une mission de service public confiée à l’école par l’Etat sur la base d’un agrément qui peut être retiré à tout moment. Il n’a par conséquent de valeur juridique que dans le respect de la Loi. Or, la Constitution en ces articles 5, 8, 22 et 24 ainsi que l'article 4 de la loi d’orientation de l’Education nationale n° 91-22 du 16 février 1991 garantissent sans ambigüité la liberté de conscience et la liberté religieuse. De même le décret n° 98 – 562 du 26 juin 1998 fixant les conditions d'ouverture et de contrôle des établissements d'enseignement privés n’offre aucune brèche permettant à l’Institut Jeanne d’Arc de s’arroger le droit de choisir ses élèves parce qu’elles ne respectent pas un règlement intérieur qui interdit le voile. L’institut Jeanne d’Arc ne tire aucun titre juridique dans la législation sénégalaise lui permettant d’interdire le voile.
Une nouvelle tutelle, la Congrégation.
Ce qui est le plus choquant dans le nouveau règlement intérieur de cette école, c'est qu’au lieu de viser la loi d'orientation sur l'éducation, cette école a l’outrecuidance de se baser sur un "texte" sans effet dans notre ordre juridique à savoir celui de la congrégation des Sœurs de Saint Joseph de Cluny, tutelle religieuse de l’Institution Sainte Jeanne d’Arc. Depuis quand les sœurs françaises ont-elles le droit de régenter une partie l'école sénégalaise ? Les actes pris par la congrégation française ne sont pas opposables aux élèves encore moins à l’Etat sénégalais. Accepter que les nouvelles règles de la congrégation s’appliquent en terre sénégalaise c’est non seulement leur donner un effet juridique, mais assurer en même temps leur application extraterritoriale alors que techniquement les actes pris par la congrégation sont de purs faits. En tout cas, selon la loi, la tutelle administrative de l’Institut Jeanne d’Arc c’est le ministère de l’éducation nationale.
A y regarder de plus près, l’Institution Jeanne d’Arc veut prendre aussi la figure du législateur, l’Assemblée nationale. C’est pourquoi, devant un juge administratif sérieux et dans le cadre d'une requête en référé-liberté (48h), ce nouveau règlement intérieur de l’Institut Jeanne d’Arc peut tout naturellement être annulé dès la semaine prochaine. Soulignons au passage que l’Ecole n’apporte aucun argument juridique digne de ce nom pour justifier sa mesure discriminatoire.
Lorsqu’on sort maintenant de l’argumentaire juridique, la direction de l’école, tout comme ceux qui soutiennent la mesure, n’apportent aucun autre argument convaincant. Le "vivre ensemble". Voilà l’une des excuses qui sert de fondement à cette mesure discriminatoire. Quel est ce nouveau type de "vivre ensemble" ? Quel est le sens du "vivre ensemble", si nos différences élémentaires ne sont pas acceptées, respectées d’autant plus que dans l’enceinte même de l’école, Mariam (ASL), la mère de Issa (ASL) est représentée en Sainte voilée ? Quel est ce vivre-ensemble qui veut effacer systématiquement l’altérité ? De même, se baser sur de supposés comportements individuels (refus de saluer les garçons, refus de s’assoir avec eux, etc.) pour prendre une mesure d’interdiction générale du voile dénote une volonté de frapper à l’aveuglette toutes les filles voilées, au présent comme au futur. Ces comportements de certaines filles voilées non seulement nous les retrouvons dans toutes les écoles (publiques comme privées), mais ne peuvent objectivement concerner toutes les filles voilées. Et même si c’était le cas, il reste que ce sont les comportements incriminés qui sont en cause et non le voile. Pourquoi viser le voile ? Si on vise un comportement déterminé et surtout à condition qu’il ait un lien direct avec l’enseignement dispensé on devrait plutôt s’inscrire dans la perspective disciplinaire (conseil de discipline) et non viser un acte de foi.
L’école Sokhna Mariama Niass, la mal connue.
Mes amis chrétiens aiment beaucoup prendre l’exemple de cette école afin de justifier la discrimination dont fait l’objet nos sœurs voilées. Le problème, c'est que la comparaison avec l'école Sokhna Mariama Niass ne tient pas pour au moins deux raisons simples. D'une part, à ce jour, personne, je dis bien personne, ne peut prouver que l'école Mariama Niass dispose d'un règlement intérieur qui rend le port du voile obligatoire. Qui peut le prouver ? Au contraire, la réalité des faits montre que c’est un fantasme utilisé à tort pour défendre l’inacceptable. Dans l’émission « Les Mômes », diffusée par la 2stv et consacrée à cette école, il est surprenant de voir que la plus part des filles ne sont pas voilées ! https://www.youtube.com/watch?v=jfNRBnEp2w4
D'autre part, il faut d’abord trouver des parents catholiques qui veulent inscrire leurs enfants dans une école fortement marquée par l’environnement islamique. Dans ce cas, ils seront tout autant admis à s'inscrire et étudier comme les filles non voilées que vous voyez dans l’émission « Les mômes ». Aux sœurs chrétiennes qui veulent étudier dans cette école, Seyda Mariama Niass sera certainement heureuse de vous accueillir.
Une affaire sénégalo-libano-polonaise…
Les réseaux sociaux offrent à certains sénégalais, toutes confessions confondues, l’occasion de défendre la mesure discriminatoire en se fondant sur un argument aussi faux que raciste : « Ce sont les libanaises qui veulent imposer…». Encore une fois, nous avons à faire à un problème juridique et de ce point de vue, seules les réponses juridiques sont pertinentes. Cela veut dire : même une jeune fille polonaise convertie à l’islam, voilée et vivant régulièrement au Sénégal, sans même avoir la nationalité, ne peut se voir opposer l’interdiction du port du voile lors de son inscription à l’école sainte Jeanne d’Arc ! Ce n’est pas une question d’origine, mais de texte. C’est parce que c’est une question de principe qu’aussi ni la question du statut social des filles, ni la responsabilité religieuse des parents musulmans (qui devraient, selon certains, sortir leurs enfants de l’école) ne sont pertinentes en l’espèce. C’est un autre débat.
Solutions
1°) Fermeté. La nouvelle médiation engagée par le ministre de l’éducation après avoir rappelé, au mois de mai dernier, à la direction de l’école, l’état de la législation révèle deux choses. La première, c’est que la direction de l’école n’a aucun égard vis-à-vis de nos autorités, sinon elle n’aurait pas eu le courage de récidiver.
La seconde, c’est que nous avons un Etat faible qui a l’habitude d’accorder des privilèges exorbitants du droit commun aux écoles étrangères, notamment françaises. Le cas du traitement socio-professionnel discriminatoire des enseignants sénégalais dans ces écoles en est un exemple. L’Etat sénégalais aborde le problème sous l’angle d’un différend l’opposant à une école. Erreur ! Il ne s’agit point d’un différend devant faire l’objet de médiation, mais d’un acte volontaire de défiance à l’autorité de l’Etat par un établissant privé assurant pour le compte de l’Etat une mission de service public.
Comment une école qui reçoit les subventions de l'Etat à bras ouverts peut-il piétiner de façon aussi désinvolte la liberté religieuse que la loi et la Constitution garantissent ? C’est d’autant plus inacceptable que la discrimination dont sont victimes ses filles voilées menace la paix civile et nos équilibres sociaux.
2°) Réglementer les règlements intérieurs. Il est curieux de noter, en 2019, un vide juridique à ce niveau. A part la simple "injonction-engagement" faite aux établissements privés de se « conformer strictement à la réglementation officielle » (voir article 3 du décret n° 98 – 562), aucun autre texte ne vient réglementer l’élaboration et la validation des règlements intérieurs des écoles. Dans nombre de pays, le ministre produit un règlement-type à l’intention de tous les établissements qui peuvent s’en inspirer pour établir les leurs. Je rappelle que dans le pays de la Congrégation Sœurs de Saint Joseph de Cluny, c’est-à-dire la France, le règlement intérieur d’une école ne devient exécutoire et n’a le caractère d’un acte administratif que 15 jours après avoir été transmis à la tutelle qui en assure logiquement le contrôle de conformité. Certains établissements publics comme privés français s’attachent même les services de cabinets d’avocats pour bien rédiger leurs règlements intérieurs afin non seulement de ne pas être hors la loi mais juste pour prévenir les procès.
Je signale que même pour les associations et les sociétés privées la loi sénégalaise propose des statuts-types. A quand un règlement intérieur-type pour les écoles sénégalaises ?
Abdou Karim Salam est enseignant-chercheur, Nantes, France
par Adama Wade
POLITIQUEMENT INCORRECT
Depuis quelques jours, des analystes politiquement correct veulent trouver une explication logique à la chasse aux Africains qui a lieu à Johannesburg et à Pretoria - Or, il n’en est rien au vu des statistiques
Financial Afrik |
Adama Wade |
Publication 06/09/2019
Les chiffres, disait l’autre, ont la vertu des courtes jupes: elles montrent tout sauf l’essentiel. Depuis quelques jours, des analystes politiquement correct veulent trouver une explication logique à la chasse aux africains qui a lieu à Johannesburg et à Pretoria. Les thèses véhiculées ici, sous les tropiques, justifient dangereusement la théorie d’un envahissement ou d’une invasion africaine. On n’est pas loin du grand remplacement professé par Renaud Camus et vulgarisé par ses disciples de droite dont Eric Zemmour.
Or, il n’en est rien au vu des statistiques. Les africains représentent à tout casser 1,6 millions de personnes (sur un total de 2,3 millions) interdites de travailler dans l’administration, les banques, les assurances et les mines. Ils ont moins d’avantages que les immigrés non africains et ont pour seule option l’ouverture de petits commerces de détail et l’exercice d’activités qui se résumeraient à la débrouillardise africaine. La richesse cumulée de ces africains honnis ne représentent que 0,00001% des richesses de la Nation Arc en Ciel.
Faut-il le rappeler en guise de comparaison, les blancs qui constituent 8,7% de la population sud-africaine détiennent 85% des richesses? Est-il utile de le rappeler encore, 6 000 familles européennes détiennent 85% des terres de ce pays qui mérite encore, en dépit des violences envers les noirs (violences et expulsions dont, nous l’écrivons tous les jours, l’Afrique du Sud n’a pas le monopole), le bénéfice du doute.
Le programme BEE sensé émanciper les noirs n’a pas produit beaucoup de CEO ni débloqué l’ascenseur social par la méritocratie. Ceux qui sont sortis de la pauvreté à travers ce procédé discutable sur la forme sont soient des cadres de l’ANC ou des barons qui ont détourné les richesses du pays à leur propre compte. Ce sont ces politiciens qui vont s’affronter dans des élections générales d’ici quelques jours qui ont contribué à déshumaniser leurs compatriotes par leurs échecs et la perte de la direction tracée depuis 1994 par Nelson Mandela. Un pays ne peut pas vivre en fermant la porte aux étrangers. En Belgique et en Hollande, les nord-africains représentent 15% de la population. Aux USA, plus de un million d’étrangers sont enregistrés tous les ans, ce qui contribue à leur vitalité et à leur créativité. L’un des émigrés américains les plus célèbres et le père de Barack Obama. En France, l’on compte pas moins de 2 millions d’algériens et 2 millions de marocains. Imaginez un instant que cette chasse à l’homme ait eu lieu en Europe !
CLASH ENTRE DEUX GÉANTS
Suite aux violences manifestement xénophobes qui ont secoué l'Afrique du Sud, la tension politique avec le Nigeria contamine les réseaux sociaux et le monde de la culture
Jeune Afrique |
Damien Glez |
Publication 06/09/2019
« Africa unite ». À mesure que les rastamen samplent le rêve musical de Bob Marley, le continent s’éloigne de cette harmonie chérie. De nombreuses décennies après les cicatrices frontalières imposées par des colons, de longues années après le fantasme intéressé d’un Kadhafi, les nations se chamaillent toujours. Et pas les moindres…
Sans vérifier toujours les nationalités des victimes, on évoque l’ire de certains sud-africains à l’égard d’étrangers, considérés comme trop confortablement installés dans l’économie du pays de Madiba. Si plusieurs pays de la sous-région sont entrés dans la danse diplomatique de circonstance, c’est surtout le clash entre les deux puissances économiques subsahariennes qui retient l’attention…
Réponses du berger à la bergère
Comme entendu, les politiciens bandent leurs muscles, ce qui pourrait tout autant dissuader de nouvelles violences que jeter de l’huile sur le feu. Parfois maquillées d’impératifs de prudence, fusent les réponses diplomatiques du berger à la bergère. Le Nigeria boycotte le Forum économique mondial ouvert ce mercredi au Cap, tandis que l’Afrique du Sud annonce le lendemain la fermeture « temporaire » de son ambassade au Nigeria.
Puis, progressivement, les réactions politico-diplomatiques nigérianes et sud-africaines ont contaminé la sphère économique. Le géant sud-africain des télécoms MTN a fini par annoncer la fermeture temporaire de toutes ses agences au Nigeria, après une série d’attaques sur ses magasins. Les enseignes de supermarchés Shoprite se sont résignées à affronter des échauffourées sur leurs points de vente à Lagos. Plusieurs agents de sécurité ont été déployés mercredi devant certains de ces supermarchés.
Boycott des artistes
À travers les réseaux sociaux, la grogne populaire a pris le relais des sentences politiciennes, oubliant que le bannissement de produits d’une nationalité donnée finit toujours par être réciproque, anesthésiant la fluidité économique et compromettant des emplois sud-africains dans des sociétés nigérianes tout autant que des emplois nigérians dans des sociétés sud-africaines.
À l’heure des réseaux sociaux, l’abstinence consommatrice ciblée s’est ensuite muée en velléité simili-guerrière. Entre premier et second degré, sous l’énigmatique hashtag #BokoHaramChallenge, des internautes ont appelé à une invasion nigériane de l’Afrique du Sud ou à une résistance sud-africaine à l’agression présumée. Et chacun de révéler des armes aussi surréalistes qu’un panier en guise de casque, un fer à repasser en guise de bouclier ou une poire à lavement en guise d’arme automatique…
Au tableau de la mobilisation générale, ne manquait que la cohorte des « influenceurs » 2.0. Le chanteur nigerian Burna Boy affirme qu’il ne retournera « plus jamais en Afrique du Sud » ; un « plus jamais » temporisé dans la même phrase : « jusqu’à ce que le gouvernement sud-africain se réveille ». Quant à l’artiste Tiwa Savage, prudente, elle n’annule qu’un concert prévu en septembre à Johannesburg. Où sont les héritiers de Bob le Jamaïcain ?
VENGEANCE ET RECHERCHE D’INÉLIGIBILITÉ CRÉATRICES DE JURISPRUDENCE
Après plusieurs contre-vérités ayant servi à bâtir un dispositif me condamnant au pénal dans le souci de le rendre inéligible, l'arrêt du 6 juin 2019 de la Cour d’appel, fait évoluer la jurisprudence - COMMUNIQUÉ D'ABDOUL MBAYE
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué d’Abdoul Mbaye, daté du 6 septembre 2019, relatif à la dernière décision du juge suite à sa lecture du délibéré portant sur l'affaire l’opposant à son ex-femme, Aminata Diack.
« Après plusieurs contre-vérités flagrantes ayant servi à bâtir un dispositif condamnant Abdoul Mbaye au pénal dans le souci de le rendre inéligible, l’arrêt n°355 du 6 juin 2019 de la chambre correctionnelle n°2 de la Cour d’appel de Dakar, présidée par Amady Diouf avec pour assesseurs Mamadou Cisse Fall et El Hadj Amadou Diouf fait évoluer la jurisprudence sur au moins deux points majeurs.
Les juges et les avocats exerçant au Sénégal, ainsi que le public, sont invités à en prendre connaissance.
1er cas- Sur la définition du faux
Une décision de justice non retrouvée est considérée comme un faux dès lors qu’elle ne peut être produite par les parties concernées par ladite décision, nonobstant que :
la requête conjointe l’ayant provoquée concernant les parties ait été confirmée par les parties concernées,
son numéro, sa date et son objet soient retrouvés dans un répertoire des ordonnances tenu par le greffe, en marge d’une page de registre des mariages et d’une page de livret de famille concernant les parties,
son existence ait été attestée par l’ancien greffier en chef au moment des faits, agent assermenté reconnaissant son écriture manuscrite portée sur le répertoire des ordonnances,
son application par les parties et des notaires auxquels les documents portant mention de cette ordonnance ont été présentés,
la distribution de son extrait ne soit pas prévue obligatoire aux parties (cf art 91 du CDF dans ce cas précis : « Le dispositif de la décision portant rectification est transmis par le ministère public au dépositaire des registres où se trouve inscrit l’acte rectifié. Mention de ce dispositif est aussitôt portée, avec référence au juge- ment, en marge dudit acte et, au cas où l’erreur porterait sur la date de l’acte, en marge du registre à la date où l’acte aurait dû être inscrit »).
2ème cas- Sur la tentative d’escroquerie
La tentative d’escroquerie s’étend désormais aux avoirs et biens dont le prévenu est propriétaire mais qui pourraient dans un futur proche ou lointain devenir propriété d’un tiers (dans notre cas : de l’époux par dissolution de communauté de biens, et ce avant la décision de justice ordonnant cette dissolution). Pour rappel l’article 389 du CDF dispose : « Quand les époux ont déclaré́ se marier sous le régime communautaire, leurs biens sont gérés, pendant le mariage, comme sous le régime de la séparation de biens, et liquidés, à la dissolution du régime, comme si les époux étaient communs en biens… »
La tentative d’escroquerie s’étend à des avoirs et biens n’appartenant pas encore à la victime, mais qui pourraient par une décision de justice future (donc non encore prise) entrer dans son patrimoine sans que l’identification précise desdits avoirs et biens ne soit nécessaire.
Pour ce qui nous concerne, notre combat pour la vérité, le respect de nos droits et une Justice sénégalaise retrouvée se poursuit. »
LA MORT MILLE FOIS ANNONCÉE DE ROBERT MUGABE
"Oui, j'étais mort", a-t-il lancé en 2016 aux journalistes qui lui tendaient leurs micros à son retour de Dubaï.Un site d'information venait alors juste d'annoncer qu'il était décédé en vol."Mais j'ai ressuscité comme je l'ai toujours fait"
Comme le Palestinien Arafat ou l'Algérien Bouteflika, il n'a pas échappé à la règle.Au fur et à mesure qu'il avançait en âge, le président du Zimbabwe Robert Mugabe a nourri de plus en plus de rumeurs sur sa santé et sur sa mort, annoncée vendredi, à 95 ans.
Au crépuscule de sa vie, avant d'être destitué par un coup de force de l'armée et de son parti en novembre 2017, le plus vieux président en exercice de la planète avait multiplié les voyages discrets à Singapour, Dubaï et ailleurs pour, selon la version officielle, des "examens médicaux de routine" ou des "visites privées".
Sa santé relevant du secret d'Etat, ses absences prolongées de la capitale Harare ont alimenté d'intenses spéculations sur sa maladie et même sa mort, notamment pendant ses congés annuels réguliers en décembre et en janvier.
Robert Mugabe les a systématiquement démenties avec un mélange de sarcasme, d'humour et de provocation.
"Oui, j'étais mort", a-t-il lancé en 2016 aux journalistes qui lui tendaient leurs micros à son retour de Dubaï.Un site d'information venait alors juste d'annoncer qu'il était décédé en vol."C'est vrai que j'étais mort.Mais j'ai ressuscité comme je l'ai toujours fait.Lorsque je rentre au pays, je redeviens réel".
Souvent donné pour mort à tort dans le passé, le chef de l'Etat s'est vanté d'être revenu plus souvent à la vie que Jésus.
"Je suis mort plusieurs fois", s'est-il amusé lors d'un entretien accordé à la télévision à l'occasion de son 92e anniversaire en 2016."C'est là que j'ai battu le Christ.Il n'est mort qu'une seule fois et n'a ressuscité qu'une seule fois"...
Même s'il donnait chaque année des signes de plus en plus évidents de faiblesse, il défiait volontiers tous ceux qui osaient lui poser la question de son âge."Je suis frais comme en gardon", a-t-il répondu un jour à un journaliste en bandant un biceps.
"C'est la même chose chaque année", a ironiquement résumé en 2016 son porte-parole, George Charamba."Il est malade, il meurt et puis il ressuscite.Sa vie (...) ne tourne donc qu'autour de sa maladie et de sa mort".
- Poids des ans -
Aucun bulletin de santé officiel de Robert Mugabe n'a jamais été publié.Même l'annonce de sa mort, vendredi, n'a été accompagnée dans un premier temps d'aucune information sur la date et le lieu du décès.En 2011, WikiLeaks avait publié un câble diplomatique américain écrit trois ans plus tôt qui affirmait qu'il souffrait d'un cancer de la prostate et n'avait plus que cinq ans à vivre.
Même nonagénaire, le maître absolu du Zimbabwe avait toujours mis un point d'honneur à mépriser son âge en continuant à prononcer les discours-fleuve qui ont fait sa marque de fabrique.
Malgré ces efforts, il cachait toutefois de plus en plus mal le poids de ses années.
Comme en 2015, lorsqu'il est tombé des marches d'un escalier lors d'une cérémonie officielle.Ou quelques semaines plus tard, lorsqu'il a lu deux fois, apparemment sans s'en apercevoir, le même discours devant des députés goguenards.
D'une confiance illimitée en sa résistance physique, Robert Mugabe a refusé catégoriquement de nommer un dauphin de son vivant, arguant que son parti, la Zanu-PF, l'avait toujours reconduit dans ses fonctions.
Fin 2016, son mouvement l'avait investi pour la énième fois comme son candidat à l'élection présidentielle de 2018.Il n'y participera jamais car en novembre 2017, il est chassé du pouvoir par son parti et l'armée.
Lors des fêtes de son 93e anniversaire, il avait exceptionnellement évoqué publiquement des doutes sur sa longévité.
"Ce n'est pas toujours facile de prédire que, comme vous êtes en vie cette année, vous le serez encore l'année suivante", a confié Robert Mugabe."Cela ne change rien de se sentir en bonne santé.La décision de continuer à vivre et à profiter de la vie relève d'un seul personnage que l'on nomme Dieu tout-puissant".
Le vieux président avait même laissé transparaître une pointe de tristesse et de solitude face à la mort de ses compagnons de route et des membres de sa famille.
"Je me demande pourquoi j'ai vécu si longtemps seul", dira-t-il.
par l'éditoriaiste de seneplus, emmanuel desfourneaux
UNE NÉGOCIATION PEUT EN CACHER UNE AUTRE !
EXCLUSIF SENEPLUS - Macky Sall compte sur le nouveau courant d’Oumar Sarr pour diminuer l’ascension de Karim Wade, et neutraliser le PDS - Le silence énigmatique d’Idrissa Seck, si communicatif d’accoutumée, laisse entrevoir un deal
Emmanuel Desfourneaux de SenePlus |
Publication 06/09/2019
Jamais deux sans trois ! Il ont récidivé, ils sont revenus à la charge bien que tous les projecteurs soient tournés vers eux depuis leur fronde. Par l’entremise de Mahmout Saleh, directeur de cabinet politique du président Macky Sall, ils l’ont revu. Ils lui ont reparlé avant le 20 août. Bis repetita, ils ont tenu conseil après les précédentes rencontres dévoilées dans mon édito du 12 juillet. Qui ? Eux, la bande des trois, toujours la même, fidèle à ses rendez-vous secrets : Mamadou Diop Decroix, Me Amadou Sall et Oumar Sarr. Ils ont été reçus en catimini par le président Macky Sall, avant son départ pour Biarritz.
La bande des 3 a repris son bâton de pèlerin, les 3 compères ne lâchent rien. Les enjeux sont bien trop sérieux à leurs yeux ! Oumar Sarr et Me Amadou Sall ont échoué dans leur entreprise de faire venir Me Abdoulaye Wade et son fils Karim à la table du Dialogue national. Ils avaient rusé auprès de leurs proies, ils leur ont tendu la carotte de l’amnistie ! Ils espéraient 2016. Ils ont connu le retour du bâton de la disgrâce, de la part du secrétaire général du PDS. L’amnistie était la voie la plus facile à emprunter, mais l’honneur et la légitimité basée sur la justice internationale, commandent la révision du procès. Les deux membres du PDS ne décolèrent pas pendant ces derniers mois. Ils se déchainent, font des révélations, aussitôt mises en échec par le nouvel outil numérique des internautes sénégalais : la VAR. La frustration est à son comble !
Des tractations ont aussi échoué en direction de Khalifa Sall. Avec une mère lassée par l’emprisonnement de son fils, avec la supplication de certains des partisans de l’ancien maire de Dakar en faveur d’une grâce, tout était réuni pour le contraindre au Dialogue national. Là-encore, le refus fut catégorique. L’échec cinglant ! Sans doute paye-t-il aujourd’hui son intransigeance. La dernière lettre de Khalifa Sall lui confère une autorité morale. Cette résistance physique et vertueuse de Khalifa Sall consterne au plus haut sommet de l’Etat. Sa grâce est repoussée sine die : « L’Etat, c’est moi ; la grâce, c’est moi ! », a clamé le président Macky Sall, à Biarritz. De colère, les préceptes de l’art de la communication politique sont négligés. L’exaspération prend le dessus. On fait le Roi devant les journalistes étrangers !
Les 3 compagnons, Mamadou Diop Decroix, Me Amadou Sall et Oumar Sarr, sont plein de ressources. A leur place, d’autres, désespérés, auraient jeté l’éponge ! Pas eux ! Pour la rencontre du 20 août, ils ne sont pas venus tailler une bavette entre libéraux nostalgiques ! Ils sont tombés sur un os avec les Wade ! Pas grave, ils ont plus d’un tour dans leur sac. Le récent entretien porta encore sur le Dialogue national. Avant le départ pour Biarritz du président Macky Sall, la bande des 3 lui a renouvelé son entier dévouement envers une participation à un gouvernement élargi. Sur le plateau des offrandes, se trouvait en sus la suggestion d’un nom pour le poste de chef de l’opposition, celui d’Idrissa Seck.
La bande des trois, est libre de manœuvrer à sa guise. Ces politiques avertis sont tous majeurs et vaccinés. Pour les deux membres du PDS, la seule question qui vaille éthiquement, est de savoir au nom de qui ils négocient ? Auparavant, secrètement et frauduleusement, peut-être déjà depuis 2016, au nom du PDS ! En ce moment, incognito (presque !) et supposément au nom de leur courant « And Suqali Soppi » ! Quant à Decroix, dernière recrue d’Idrissa Seck avant l’élection présidentielle et représentant de l’opposition au Dialogue national, il s’exprime au nom du FRN.
Cette énième rencontre entre les protagonistes de mes derniers éditos est captivante car, au-delà des querelles de chapelle, au-delà d’une supposée reconstitution de la famille libérale, elle nous éclaire sur les dessous du Dialogue national. Au fur et à mesure que les mois passent, la stratégie de Macky Sall et de ses auxiliaires se dévoile. Il ne fait que débuter son quinquennat, mais d’ores et déjà se profilent devant nous ses deux évènements majeurs : une majorité élargie à une opposition contributrice (qu’elle soit dans et/ou hors du futur gouvernement national), et une opposition « oppositionnelle » que l’on cherche à réduire à sa plus simple expression. C’est le scandale politique du second mandat de Macky Sall. L’enjeu, c’est l’union sacrée d’une grande partie de la classe politique sénégalaise dans la perspective de sauvegarder ses intérêts ; c’est l’enjeu que chacun trouve sa place jusqu’à la prochaine bataille présidentielle, soit dans un nouveau gouvernement national, soit dans une opposition peu ou prou conciliante. Dorénavant, les affaires judiciaires ne concernent plus seulement l’opposition, mais aussi la majorité présidentielle. Cette donnée est fondamentale pour comprendre les causes du Dialogue politique d’aujourd’hui, et le changement de cap opéré par Macky Sall.
Tout commence par le voyage de Macky Sall en novembre 2018 à Paris. Après avoir été adoubé par le ministre des finances français Bruno le Maire, Macky Sall, devant les journalistes français, se révèle magnanime : après son élection, il s’engage, dans le cadre d’une nouvelle phase pour la reconstruction nationale, à tourner la page. Ce sont ses mots ! Bref, appelons un chat un chat, amnistier Karim Wade et Khalifa Sall devient du champ du possible. A ce moment-là, le président sortant entrevoit déjà les opportunités du Dialogue politique pour rassurer les investisseurs étrangers peu enclins à goûter au désordre politique. Tout sourit au président, en apparence !
Le peuple sénégalais l’ignore encore, mais les nuages s’amoncelaient sur la tête de Macky Sall, quelques mois avant la présidentielle de février. Caché à l’opinion publique, un coup de tonnerre ébranlait toute la famille du président. Le Palais était très tôt informé de l’enquête conduite par la célèbre BBC au sujet de l’affaire Aliou Sall. Et ce bien avant sa réélection ! Catastrophe ! Malheur ! Si le Dialogue national depuis novembre 2018, s’imposait pour rendre le deuxième mandat de Macky Sall plus pacifique et plus efficace en termes de développementalisme ; si le Dialogue national était nécessaire pour anticiper la gronde des consommateurs face à l’augmentation inéluctable des prix des denrées de première nécessité, et des énergies, il fallait dorénavant élargir l’amnistie au-delà des condamnés, à tous ceux qui risquent des poursuites judiciaires. Peu importe si la CREI risquait de perdre sa principale fonction de chantage politique !
Mais voilà, tout est sens dessus dessous ! Rien ne marche comme prévu ! L’affaire Aliou Sall a eu un retentissement au-delà des frontières du Sénégal. Malgré les arrestations autoritaires, c’est le branle-bas-de combat du côté des activistes. Cela s’ajoute aux incertitudes inhérentes de la succession que Macky Sall avait écartées, pensait-il, fort de la suppression du poste de Premier ministre. Le Dialogue national fait illusion, tout a déjà été presque décidé en amont. L’embarras du président Macky Sall et de ses alliés opposants, c’est le timing pour faire avaler la pilule au peuple sénégalais, concernant une amnistie générale et les combines politiques. Le ralliement des deux éliminés à l’élection présidentielle aurait pu enlever au président une épine du pied. Le stratagème, avec la complicité de la bande des trois, a échoué : la résilience politique des 2 K fut plus forte que la faiblesse psychologique échafaudée par la prison et l’exil !
La dernière réunion avant le départ pour Biarritz est la preuve flagrante que les protagonistes du Dialogue national sont toujours à la manœuvre. Malgré les contretemps, le rétrécissement de l’opposition « oppositionnelle » est plus que jamais à l’ordre du jour. Au sein du PDS, Macky Sall compte sur le nouveau courant d’Oumar Sarr pour diminuer l’ascension de Karim Wade, et neutraliser le PDS. Par ailleurs, en cas de participation d’Oumar Sarr à un gouvernement d’union nationale, Macky Sall s’enorgueillira de la prise d’un gros poisson du PDS « légitime, de souche » dissident. Quant à l’opposition contributrice, incarnée par le FRN et leur émissaire, Mamadou Diop Decroix, la « chefferie » de l’opposition, nonobstant des démentis, est leur ultime combat, peut-être à la clé un pactole de 2 milliards révélé par Mamadou Lamine Diallo. Le silence énigmatique d’Idrissa Seck, si communicatif d’accoutumée, laisse entrevoir un deal.
Une négociation peut en cacher une autre ! Depuis quelques éditos, je vous informe des rencontres confidentielles des frondeurs et de l’opposition contributrice avec le président Macky Sall. Je persiste dans ma démarche, et certains sites d’information en ligne commencent à s’interroger sur cet « entrisme ». Je veux vous faire comprendre que le Dialogue national est un mille-feuilles. A première vue, le Dialogue national se présente comme un processus vital pour la stabilité du Sénégal. La doctrine de Macky Sall « La patrie avant le parti » a fait des émules parmi Issa Sall et Oumar Sarr. Cette présentation est idyllique. Ce sont les travaux du Dialogue national conduits par Famara Ibrahima Sagna. Tout un chacun peut les regarder sur la RTS.
Seulement, à côté de cette belle vitrine du Dialogue national, se tiennent d’autres négociations, plus souterraines où tout se conclut. L’opinion publique n’y a pas accès ! Là, il se dégage une impression de duperie où la somme des intérêts privés de la majorité présidentielle et de l’opposition contributrice, est loin de constituer l’intérêt général. Il est surtout question pour une grande majorité d’entre eux de leur survie politique. C’est là où l’opposition contributrice et la majorité présidentielle convergent vers le même intérêt. Macky a perdu de sa superbe ! Mais il n’a pas perdu la boussole : il est à la manœuvre. Il poursuit son travail de sape-ruse envers l’opposition « oppositionnelle ». Il assure ses arrières, soit pour un troisième mandat, soit pour une retraite politique tranquille. Il lui faut donc une opposition éclatée pour les plus endurcis, et conciliante pour les moins récalcitrants.
La deuxième place à la présidentielle de février a requinqué Idrissa Seck. Le sujet de sa retraite politique n’est plus d’actualité. Pas question d’être pour autant dans une position politique de subalterne ! Cependant, chef d’opposition, c’est assurément plus acceptable ! Ce serait le premier à disposer de ce statut au Sénégal. C’est historique ! Et les autres ? Pour certains, c’est le sauve-qui-peut, la jurisprudence Khalifa Sall et Karim Wade a laissé des traces dans la psychologie de beaucoup d’hommes politiques sénégalais. La CREI fait encore craindre, sauf si une amnistie générale était votée, elle retomberait en désuétude pour les plus chanceux ! Et puis si, par le plus grand des hasards, Issa Sall et Oumar Sarr étaient récompensés au titre de leur volonté de dépasser les partis politiques, à l’occasion d’un remaniement ou d’un gouvernement élargi ? C’est toujours bon à prendre, pas vrai ?