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20 juillet 2025
Par Seybani SOUGOU
LES SIGNES DU SYNDROME D’HUBRIS
L’interview accordée par Macky Sall à RFI, en marge du sommet du G7 à Biarritz, a fini de prouver au monde entier que le président de l’APR n’a pas la dimension d’un homme d’Etat
« Tous les emportements, toute la violence et toute la vanité des « Grands » vient de ce qu’ils ne connaissent point ce qu’ils sont » Blaise Pascal
L’interview accordée par Macky Sall, à RFI, en marge du sommet du G7 à Biarritz a fini de prouver au monde entier que le Président de l’APR n’a pas la dimension d’un homme d’Etat. S’exprimant sur l’affaire Khalifa Sall, le Président de l’APR, a couvert de honte le Sénégal, en ces termes « Le jour où j’en aurai la volonté ou le désir (grâce présidentielle), je le ferai comme j’ai eu à le faire pour un millier de personnes ».
Le désir, « c’est la tendance à vouloir obtenir quelque chose qu’on n’a pas ». Le désir (envie) traduit un manque à combler tandis que la volonté exprime une résolution (2 notions contraires). Le dérapage verbal et incontrôlé du Président de l’APR (une communication ratée) est un signe : ses nerfs sont à vifs. Il y a chez Macky Sall, une frustration enfouie, accentuée par l’humiliation qui lui a été infligée par la posture hautement digne de Khalifa Ababacar Sall de ne point formuler une demande de grâce présidentielle.
Le terme « désir » utilisé pour caractériser la grâce présidentielle est le signe d’un comportement déviant que David Owen, ancien Ministre des affaires étrangères de la Grande Bretagne a mis en évidence dans un ouvrage intitulé « La maladie et le pouvoir ». Le syndrome d’Hubris se manifeste par un changement brusque et un dédoublement de la personnalité dès l’accession au pouvoir.
Les principaux symptômes de la maladie du pouvoir sont : L’inclinaison narcissique dans l’exercice du pouvoir et l’intolérance à la contradiction, Le culte de la possession, et du désir (le chef est frustré dès qu’on s’oppose à son plan), La tendance à tout centrer sur soi (Je), La perte du sens des réalités (inconscience et irresponsabilité), L’orgueil démesuré, l’excès de colère et l’impulsivité, L’incompétence, la paranoïa (règne de l’Etat policier), et le manque de confiance en soi. Dans l’exercice du pouvoir, Macky Sall présente étrangement les symptômes d’un homme atteint par le syndrome d’Hubris. Hier, concernant l’affaire Khalifa Sall, il soutenait « que la procédure n’est pas terminée ». Aujourd’hui, devant des journalistes de RFI, certainement médusés, il affirme « je le gracierai, le jour où j’en aurai la volonté et le désir », narguant la justice sénégalaise, soumise aux caprices enfantins d’un Prince, qui n’en fait désormais qu’à sa tête.
Tout pouvoir sans contrôle rend fou, disait le philosophe Alain. Au demeurant, ces petites phrases lancées à l’emporte-pièce par le Président de l’APR expriment, un profond mal être et une souffrance intérieure indescriptible.
En vérité, Macky Sall est impréparé à la charge de la magistrature suprême qui exige des qualités morales, un sens des responsabilités, une maîtrise de soi, et un leadership qui lui font clairement défaut. Ne nous y trompons pas : l’arrogance et la vanité (traits dominants de son caractère) finiront pas perdre cet homme qui a perdu tout sens de l’honneur.
UN GOUVERNEMENT SANS GOUVERNAIL
Certains ministres ne voient le chef de l’Etat que lors du Conseil des ministres - Depuis le départ de Boun Abdoulah Dione, il y a trop de confusions dans les symboles de la République
Le dernier Conseil des ministres du mercredi 04 septembre a été marqué par une importante communication du président de la République sur les inondations, la recrudescence des accidents de la route, la prochaine rentrée scolaire, etc. Bref, le Président Macky Sall est monté directement au créneau pour prendre en charge d’une manière particulière les préoccupations des Sénégalais. Pour certains, il est clair que les nombreux dysfonctionnements notés à l’occasion de la Tabaski, les inondations, la recrudescence des accidents et, surtout, le fait de nommer récemment le ministre en charge du Pse Dr Cheikh Kanté pour le monitoring du suivi des accords signés avec les centrales syndicales, dénotent d’un gouvernement qui cherche en vain son chef. Un gouvernement sans gouvernail, pourrait-on dire depuis la suppression du poste de Premier ministre. D’ailleurs, on indique que depuis le départ de Boun Abdoulah Dione, il y a trop de confusions dans les symboles de la République. Le gouvernement supprimé, le Conseil des ministres doit être rebaptisé Conseil de cabinet, et le secrétaire général du gouvernement appelé « secrétaire du Conseil de cabinet ». Du fast-track, on tombe dans le fast-ralenti.
« Depuis combien de temps vous n’avez pas entendu la tenue de conseils interministériels sur de grandes questions ? Ces rencontres étaient organisées par le Premier ministre Mahammad Dionne, mais depuis qu’il est parti, il y a un vide institutionnel. Le chef de l’Etat s’est rendu compte de son erreur puisqu’il est maintenant obligé de s’exposer. Du fast-track, on est au fast-ralenti », indique un haut cadre de l’administration sous l’anonymat. « Certains ministres ne voient le chef de l’Etat que lors du Conseil des ministres. Ces ministres sont laissés dans le désarroi le plus total. Cela ne garantit pas une certaine forme d’efficacité parce que sachant qu’ils n’ont pas une tutelle directe comme ce fut le cas lorsqu’il y avait Premier ministre qui pouvait les réajuster, les interpeller à tout moment sur un certain nombre de situations avant de trancher. Maintenant il faut remonter jusqu’au chef de l’Etat. C’est compliqué. Ce fut une erreur catastrophique d’avoir supprimé le poste de Premier ministre. C’est comme si on a un gouvernement sans gouvernail», dit-il. D’ailleurs notre interlocuteur, dans la même foulée, apprécie la nomination du ministre en charge du PSE comme chargé du monitoring avec les centrales syndicales. Un vide qu’il fallait combler rapidement, dit-il. Cependant est-ce que les rigueurs protocolaires ne pourraient pas empêcher le Dr Cheikh Kanté de s’acquitter de sa nouvelle mission ? « Cheikh Kanté est dans le rang protocolaire, mais il n’est pas dans ce qu’il convient d’appeler le gouvernement parce que la notion de gouvernement, dès lors qu’il n’y a plus de Premier ministre, n’existe pas. C’est vrai qu’il y a une hiérarchie au niveau des ministres, parce qu’il n’y a pas de ministres ayant un portefeuille d’Etat. Tous les ministres d’Etat qui le sont, sont rattachés au Cabinet. Il n’y a pas de département ministériel géré par un ministre d’Etat à l’exception de l’ancien Premier ministre Mahammad Dionne. Maintenant le président de la République est le seul à diriger l’activité gouvernementale. A ce titre, il peut déléguer à chacun de ses ministres une activité qui, auparavant, relevait des compétences du Premier ministre. Mais cela ne veut pas dire qu’il y a une relation d’autorité entre celui à qui il a délégué et les autres membres du gouvernement », explique notre interlocuteur.
Le cas Jean Collin
Le haut fonctionnaire appréciant les contours de la suppression du poste de Premier ministre de noter : « Il y a eu par le passé la suppression du poste de Premier ministres. Le Bureau organisation et méthode avait anticipé un peu les conséquences de la suppression du poste de Premier ministre. Pour deux raisons. Le président de la République voulait supprimer cette espèce de conflit de compétences, de leadership qu’il y avait entre les différents ministres qui pouvaient être des prétendants à la fonction de président de la République, d’une part. D’autre part aussi, ce qui avait surtout motivé cela, c’était la présence de Jean Collin qui était d’une importance telle qu’on ne pouvait pas en faire un Premier ministre pour des raisons qu’on pouvait comprendre. D’ailleurs on dit qu’à l’époque, feu Abdou Lakhat Mbacké, khalife général des Mourides, avait dit au président Diouf que Jean Collin était le meilleur choix parce que c’est quelqu’un qui ne prétendra jamais à diriger le pays. En faisant d’un ministre tout puissant secrétaire général de la Présidence, il assumait les mêmes fonctions qu’un Premier ministre. Reste à savoir maintenant si ce niveau de compétences dévolu à Jean Collin le sera pour le futur ministre d’Etat, secrétaire général de la Présidence de la République. On peut quitter le poste de Premier ministre et à travers un soutien institutionnel très puissant du président de la République, occuper un poste de ministre d’Etat, secrétaire général de la Présidence de la République et avoir le même pouvoir qu’un Premier ministre. C’est-à-dire que ce serait un prolongement de la fonction de Premier ministre, mais sous les habits d’un secrétaire général de la Présidence de la République ».
Dysfonctionnements dus à l’absence du Pm
« Certes les dysfonctionnements peuvent s’expliquer par l’absence prolongée de l’ancien Premier ministre. Mais on peut valablement se demander s’il y a une volonté du chef de l’Etat de donner au ministre d’Etat, Sg de la Présidence, tous les pouvoirs à l’image de Jean Collin sous Diouf. Je te donne juste un exemple. En matière de remaniement ministériel, le président Abdou Diouf choisissait juste les portefeuilles régaliens ; le reste c’est le ministre d’Etat qui faisait son choix. Donc c’est pour vous dire qu’au niveau de la compétence et de l’intervention, tout dépend de la confiance que le président donne à son ministre Secrétaire d’Etat à la Présidence. Est-ce qu’il en sera ainsi ? Je crois que Mahammad Dionne n’a pas encore évolué ou pris fonction de manière formelle à cause malheureusement de sa maladie. Mais si le président de la République lui avait donné les mêmes attributions, pouvoirs d’exécution et d’autorité que Jean Collin avait, il serait un autre Premier ministre intégrant tout simplement la fonction de secrétaire général de la Présidence de la République » précise notre interlocuteur ayant eu à servir à la Présidence en qualité de haut fonctionnaire.
La notion de gouvernement n’existe plus de manière formelle
« Fonctionnement du gouvernement après la suppression du poste de premier ministre. J’ai le sentiment, pour être honnête, qu’il y a une espèce de stagnation du fait que les rôles ne sont pas suffisamment déterminés. C’est un sentiment qu’on a parce que quand le président est absent, on ne sait pas véritablement qui est le patron de la maison. Et cela peut être à la limite en contradiction avec la mode fast track. On tombe dans la mode fast-ralenti » souligne notre interlocuteur. Ce dernier, très à cheval sur les concepts de la République, décrie une sorte de confusion régnante depuis la suppression du poste de Premier ministre. « La notion de gouvernement n’existe plus de manière formelle. Par exemple, dés fois, quand le président de la Réplique dit en conseil des ministres que ‘’j’ai demandé au gouvernement’’. La question qui devait s’imposer c’est ‘’de quel gouvernement ? A qui vous l’avez demandé’’. Parce que s’il demande au gouvernement, cela peut être au secrétaire d’Etat ou au ministre d’Etat. Le gouvernement, c’est un concept qui devait être banni du vocabulaire gouvernemental. Pour être remplacé par quoi ? Lorsqu’on supprime le poste de premier ministre, de fait on supprime ce qu’on appelle gouvernement. Et tous les ministres sont rattachés directement au Président de la République. A l’époque, quand on a supprimé le poste de premier ministre, on ne parlait plus de conseil des ministres, mais de conseil de cabinet parce que tout le monde est au même niveau au cabinet du président de la République. A la limite, ce que le président de la République aurait dû faire, c’est de demander aux ministres concernés par l’instruction. Mais dès lors qu’il n’y a plus de hiérarchie, il ne peut pas demander au Premier ministre, à moins qu’il ne demande au ministre d’Etat, secrétaire général de la Présidence, de veiller à ce que… Ce qui veut dire que du point de vue sémantique, le poste de Premier ministre a disparu ; mais du point de vue des attributions, le ministre d’Etat demeure celui à qui on demande de faire des actions qui peuvent lui permettre d’être en-dessous des autres ministres », ajoute notre interlocuteur .
Le secrétaire général du Gouvernement doit être appelé secrétaire du conseil de cabinet
Les changements à opérer doivent aussi toucher le secrétaire général du gouvernement. « On avait buté sur comment appeler le secrétaire général du gouvernement. Mais aujourd’hui le gouvernement, c’est une notion fictive. Par commodité de langage, on l’appelle le gouvernement, mais il n’existe pas. Pour résoudre la question à l’époque, nous avions créé le poste de secrétaire du conseil des ministres. Alors que l’appellation la plus convenable, aurait dû être secrétaire du conseil de cabinet. Mais Abdou Diouf avait tranché pour maintenir le concept de secrétaire du conseil des ministres. Le secrétaire général du gouvernement, aujourd’hui, aurait dû être appelé secrétaire du conseil des ministres, dès lors que le gouvernement, en tant que structure, a été supprimé par la Constitution. A l’époque, le secrétaire général du gouvernement était accepté en conseil des ministres par simple convenance. Pour lui permettre d’assister aux débats. Mais il ne prenait pas la parole parce qu’il n’était pas membre du gouvernement. C’est le haut fonctionnaire qui est en interaction entre le gouvernement et les autres. C’est le point de passage des textes ; c’est lui qui devait veiller au respect du traitement de ces textes et l’activité du gouvernement si tant est que ce dernier existe », déclare notre consultant à la fois expérimenté et chevronné en matière d’administration centrale.
par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
ÉTAIT-IL PERTINENT DE SUPPRIMER LA PRIMATURE ?
La présence d’un Premier ministre dont le rôle est de coordonner l’action gouvernementale et de permettre une rapidité accrue du processus décisionnel, est nécessaire en ces moments où Macky Sall semble être perdu comme un aveugle dans une cheminée
Serigne Saliou Guèye de SenePlus |
Publication 06/09/2019
Le jeudi 29 aout dernier, le monde de l’Education constitué des syndicats du G6 dont le Cusems, le Saems et le Sels, du Haut conseil du dialogue social (Hcds) et de la tutelle s’est réuni à Saly pour échanger sur le thème : «Contribuer à la pacification du secteur éducatif par une meilleure prévention et une gestion plus efficace des conflits». Une telle thématique jette les bases d’une stratégie anticipative de prévention ou d’une résolution des conflits et autres différends entre le gouvernement et les syndicats. « Mieux vaut prévenir que guérir », dit l’adage.
C’est ainsi que Innocence Ntap Ndiaye, présidente du Hcds, s’évertue annuellement à jouer le rôle de médiateur social entre les différents partenaires et acteurs du monde de l’Education. Puisqu’il est évident que le secteur social, surtout celui de l’Education, est assujetti à des troubles cycliques, il serait idoine et opportun, selon la présidente du Hcds, « d’adopter une attitude constructive pour prévenir l’émergence de conflits ou en favoriser la résolution ». C’est en ce sens que le Hcds privilégie la prévention dans la gestion des conflits en organisant annuellement une rencontre consacrée à la rentrée scolaire. Et dans cette stratégie d’anticipation et de résolution prospective des conflits, il avait été désigné par l’Etat une sorte d’ombudsman qui assurerait le monitoring des accords entre les syndicats et le gouvernement. Souvent dans le suivi des accords, la dimension de la personnalité préposée joue un rôle moteur et déterminant dans leur application effective, selon un échéancier conclu d’un commun accord entre les différentes parties.
En 2018, après plusieurs mois de grève, le chef de l’Etat, Macky Sall, a décidé de revaloriser l’indemnité de logement allouée aux enseignants, soit 15 000 F CFA à compter d’octobre, 10 000 F CFA à partir de janvier 2019 et 15 000 l’année d’après. C’est donc à la suite de cette décision présidentielle que le gouvernement dirigé par Boun Abdallah Dionne et les partenaires sociaux se sont réunis le 30 avril 2018 pour procéder à la signature d’un protocole destiné à apaiser le climat social. Et surtout à mettre fin aux grèves répétitives des enseignants. C’est ainsi que la personne du Premier ministre Boun Abdallah Dionne, chef du gouvernement, a été choisie pour assurer le monitoring des accords. La prépondérance de la personne du Premier ministre dans l’architecture gouvernementale donnait du crédit et des gages solides pour le respect des accords. Par conséquent, l’année 2019 a été des plus calmes, même si certaines des revendications ne sont pas matérialisées comme actées dans le protocole d’accord. Les échanges permanents entre le Premier ministre, les partenaires sociaux et l’implication du Hcds ont permis de stabiliser l’année académique 2018-2019 en dépit de quelques secousses venant de temps à autre du côté des syndicats non représentés dans le G6 .
L’absence de crise dans le secteur éducatif, œuvre du monitoring assuré par l’ancien Premier ministre
La présidente du Hcds a rappelé lors de la rencontre de Saly, que l’absence de crise dans le secteur éducatif en 2019 a été l’œuvre du monitoring assuré par l’ancien Premier ministre. «Nous voulons donc consolider cette accalmie, faire en sorte que cette année, nous ayons le même apaisement du secteur. Mais cela passe nécessairement par deux choses : par la mesure du niveau d’application des accords signés le 30 avril, mais aussi par le renforcement des capacités des acteurs… Ce monitoring rapproché avait permis aussi bien au Haut conseil en relation avec la Primature qui aujourd’hui n’est plus dans l’architecture institutionnelle de notre pays, de travailler pour ce résultat », a précisé Innocence Ndiaye. Aujourd’hui la donne a changé avec la suppression du poste de Premier ministre depuis avril dernier qui, de facto, met un terme au rôle d’ombudsman que jouait Boun Abdallah Dionne. Une telle situation jette le flou sur l’assurance du monitoring qui n’a pas fini d’inquiéter les acteurs et partenaires quand bien même Cheikh Kanté aurait été nommé pour jouer le même rôle que Dionne. La rupture de dialogue compromet une année scolaire stable et paisible.
Et c’est en ce sens que le Secrétaire général du Cusems, Abdoulaye Ndoye, n’a pas manqué d’avertir les autorités gouvernementales sur les dangers qui pointent à l’horizon de l’année scolaire à venir. «Pour cette session pré-rentrée scolaire du Hcds, nous avons pris de manière précise, nette et claire que la stabilité du système éducatif dépendra de l’application stricte des accords consignés dans le protocole signé le 30 avril 2018. Si nos conditions ne sont pas satisfaites, la hache de guerre sera déterrée. Nous sommes un syndicat, notre rôle c’est de défendre nos intérêts », a t-il menacé. Dr Cheikh Kanté pourra-t-il user de ses capacités de médiation pour assurer un monitoring de succès ? Ce dernier, partant de son expérience, sa carrure, sa détermination, son commerce et son entregent faciles pourrait réussir à assurer le monitoring des accords dans le milieu syndical. Parce que le problème des accords signés ne concerne pas seulement les enseignants. Il y a aussi la santé, les hydrocarbures, le BTP, l’agro-alimentaire et autres secteurs d’activités socioprofessionnelles.
Une situation de flottement perceptible à tous les niveaux
Cette situation d’incertitude, pour ne pas dire de flottement, est notable dans plusieurs domaines. Surtout au niveau gouvernemental où, sur des questions ponctuelles de l’heure qui requièrent des solutions d’urgence, on n’entend personne. Tout cela remet sur la table la problématique de la suppression du poste de Premier ministre. Etait-elle opportune cette suppression du poste primo-ministériel en fin de compte ? Le chef de l’Etat en voyage, depuis le pays du Soleil levant, est obligé de sommer son ministre de la Justice d’abréger ses vacances pour voir ce qui se passe à Rebeuss avec ces jeunes détenus morts par électrocution. Il reviendrait au Pm, en pareille circonstance, de prendre les choses en main et de donner des instructions au ministre concerné.
On sent fondamentalement que l’absence d’un Pm, animateur de la politique du chef de l’Etat, nuit au bon déroulement de l’action gouvernementale. Chaque jour, on nous fait le bilan des morts par noyade et aucune action n’est menée pour mettre un terme à cette hécatombe des mers. La ministre de la Jeunesse, Néné Fatoumata Tall, préfère pérégriner à travers le Sénégal pour des vacances citoyennes inutiles et onéreuses aux moments où des jeunes meurent quotidiennement dans la mer du fait de leur imprudence, mais aussi du fait de la négligence voire de l’indifférence des autorités qui doivent prendre en charge leur sécurité. Le ministère de l’Intérieur, au lieu de renforcer la sécurité des plages interdites, se dandine dans les parcs animaliers du Saloum avec ses enfants bien sécurisés.
On ne sait même pas quels sont les différents ministères qui doivent concerter leurs actions pour éradiquer ce fléau qui déciment notre jeunesse. On peut en dire autant sur les accidents mortels fréquents sur nos routes. Au moment où les accidents déciment des usagers de la route, le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Oumar Youm, pointe du doigt l’irresponsabilité en grande partie des chauffeurs. On aurait bien aimé savoir à quoi est dû son accident récent à Mbilor dans le Fouta. Et surtout celui mortel (trois morts) de l’ambulance qui était venue à son secours.
Aujourd’hui on impute la responsabilité de cet état de flottement dans plusieurs secteurs de l’Etat au chef de l’Etat qui a pris la responsabilité de supprimer ce poste de Pm au nom d’un fast-track encore poussif. Pourtant, il a besoin, plus que jamais, d’un Premier ministre puissant, capable de décider, de faire des choix dans l’intérêt du pays, d’animer l’action gouvernementale, d’assumer sa politique et de le protéger en cas d’échec en acceptant d’en être responsable. Sans quoi, on assistera toujours à des situations d’incertitudes quand, au sein du gouvernement, des ministres concernés transversalement par une même affaire, éprouveront beaucoup de difficultés à réagir avec efficacité et diligence. La présence d’un Pm dont le rôle est de coordonner l’action gouvernementale et de permettre une rapidité accrue du processus décisionnel, est nécessaire en ces moments où Macky Sall semble être perdu comme un aveugle dans une cheminée.
Par Gora N’DIAYE
DANS LE SALON DE GUY MARIUS SAGNA
Dans le salon de l'activiste, même décor qu’au tableau 1. Il est en pleine conversation avec sa fille de six ou sept ans, Elisabeth, qui est assise à côté de lui
Dans le salon de Guy-Marius Sagna. Même décor qu’au tableau 1. Il est en pleine conversation avec sa fille de six ou sept ans, Elisabeth, qui est assise à côté de lui
Dis papa, j’espère que tu vas rester avec nous ce soir…
Mais bien sûr ma chérie ! Pourquoi me poses-tu cette question ?...
Tu le sais très bien, papa ! Tu es toujours en train de faire des réunions avec tes copains et tu es plus souvent avec eux qu’avec nous !
Oh ! là ! là ! là !...
Qu’est-ce que tu racontes comme ça ma Lisa ?!
C’est vrai papa ! Dès fois tu restes même des jours sans venir à la maison !...
Je n’aime pas ça, papa, et maman non plus, dès fois même elle pleure parce que tu n’es pas là !
(Guy-Marius baisse la tête et reste silencieux un petit moment)
Bientôt je passerai tout mon temps avec vous, ma fille, je te le promets ! Ne t’en fais pas, tout ça va finir et nous resterons toujours ensemble…
Oh, papa, je serais tellement heureuse si tu faisais ça ! (un petit silence complice s’établit entre le père et la fille, interrompu par cette dernière)
Papa…
Oui ma chérie…
Papa, je ne suis pas contente !...
Qu’est-ce qu’il y a encore Elisa ?...
Papa, j’ai vu ta photo dans un journal ; il y avait plein de policiers autour de toi et ils voulaient te faire entrer de force dans une voiture, mais toi tu ne voulais pas et tu criais fort !...
( Guy-Marius est surpris)
Mais…où est-ce que tu as vu cette photo Elisa ?...
Je te l’ai déjà dit papa, dans un journal accroché au kiosque qui se trouve en face de la maison. Les policiers avaient l’air très méchant avec leurs casques. Il y en a même un qui essayait de te tordre le bras pour l’enfermer dans un gros bracelet en fer…
Mais pourquoi voulaient-ils te faire du mal, papa ? Qu’est-ce que tu leur as fait ?...
( Guy-Marius, d’une voix un peu lasse)
Rien, ma fille, je ne leur ai rien fait…
Alors pourquoi ils se sont attaqués à toi ?....
et puis ils ont l’air tellement méchants !...
Non Elisa, ils ne sont pas méchants….
ils font seulement leur métier…
Leur métier !....
c’est ça leur métier ?...
frapper les gens avec des bâtons pour les blesser, leur faire mal ?... drôle de métier ! Khana ils n’ont pas des enfants ?...
(Guy-Marius, gêné)
Écoute Elisabeth, laisse tomber cette histoire là…
C’est trop compliqué pour toi, tu comprendras plus tard, quand tu seras grande…D’accord ?...
( la petite fille, d’un ton résigné)
D’accord papa…
( Guy-Marius l’attire à lui et la prend dans ses bras)
Bon, maintenant je vais te raconter une belle histoire, un conte, qui s’appelle « Le roi et l’oiseau »
Ah ! merci papa !....comme je suis contente !
(elle applaudit et rit joyeusement puisse blottit dans les bras de son père)
Allez, on y va ! Leboon !...
Lippoon !...
Il était une fois, dans un petit pays au bord de la mer, un roi qui n’aimait pas qu’on…
( il n’a pas le temps de terminer sa phrase car il est interrompu par la sonnerie de la porte d’entrée qui retentit à trois reprises. Il dépose sa fille sur le canapé, se lève et se dirige vers la porte)
Oui...j’arrive… ( il ouvre la porte et tombe nez à nez sur trois flics en civil. Ils ont des mines patibulaires. L’un d’entre eux, grand de taille, moustachu et chauve s’avance alors vers lui…)
vous êtes bien Guy-Marius Sagna ?...
Oui, c’est bien moi…
Inspecteur Ali Samba Thioye du BIC, Bureau d’investigations criminelles ( il exhibe sa carte professionnelle) Ah, enchanté inspecteur, et que me vaut l’honneur de votre nocturne visite ?
Monsieur Sagna, vous êtes en état d’arrestation….
( Guy-Marius, feignant la surprise)
Ah bon ?...Et quel est le motif de mon arrestation ?
Nous-mêmes n’en savons rien. Nous avons seulement reçu l’ordre de vous arrêter un point c’est tout. Le reste ne nous intéresse pas.
Avez-vous un mandat d’arrêt ?
Non, on nous a dit que ce n’était pas la peine dans votre cas…
Mais c’est complètement illégal !... C’est de l’arbitraire !
Écoutez Guy-Marius, tout ça ce ne sont que des grands mots et tout ce que vous dites nous est bien égal…Nous on ne fait qu’exécuter les ordres. Assez tergiversé comme ça. Suivez nous, cela vaudra mieux pour vous… (intervention de l’inspecteur Birima Niao)
Ey yow, ouste way ! tu as assez fait de chichis comme ça !
Dites donc vous là, soyez plus poli hein !
( inspecteur Aymérou Sankaharé intervient à son tour)
Ah bon, tu fais le malin ? Tu veux jouer au guerrier ?
Je ne joue à rien du tout, mais je ne permettrai à personne de me manquer de respect….ce que vous faites n’est pas du tout normal !
(la voix enfantine d’Elisabeth s’élève à ce moment. Elle semble inquiète)
Papa, papa, qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi vous parlez si fort ?
( Guy-Marius fait alors signe aux flics de baisser la voix)
Ce n’est rien Elisa, je suis seulement en train de causer avec mes amis ( puis se tournant vers les flics)
O.K c’est bon, je vous suis…
(inspecteur Birima Niao, d’un air méchant)
Hum ! loolu moo gën si yow dé !
Guy-Marius : Elisa, tu diras à ta maman que je suis allé en réunion avec mes amis quand elle aura fini de prendre sa douche…
Elisabeth : D’accord papa… mais ne rentre pas trop tard s’il te plait…N’oublie pas que tu dois me raconter le roi et l’oiseau avant que j’aille me coucher !
Guy-Marius ( avec des trémolos dans la voix) Oui ma chérie, c’est promis …A tout à l’heure !
(il emboite le pas aux flics. Avant de refermer la porte d’entrée de sa maison et d’entrer dans la voiture de la police il murmure d’une voix sourde :
TARIQ RAMADAN PRÉSENTE SES EXCUSES À DIEU ET AUX MUSULMANS
Figure longtemps influente mais controversée de l'islam européen, mis en examen depuis février 2018 pour le viol de deux femmes et visé par d'autres plaintes, l'islamologue fait son retour dans les médias à travers un entretien sur BFMTV
Figure longtemps influente mais controversée de l'islam européen, mis en examen depuis février 2018 pour le viol de deux femmes et visé par d'autres plaintes, Tariq Ramadan a vivement contesté les faits de violences qui lui sont reprochés, accablant les plaignantes tout en admettant avoir menti dans un premier temps sur ses relations sexuelles.
"J'ai été en contradiction avec certains de mes principes, je l'assume", a déclaré l'islamologue ce vendredi 6 septembre, s'exprimant pour la première fois sur BFMTV depuis le déclenchement de l'affaire. "J'ai des excuses à présenter à ma famille, à Dieu et à tous ceux qui dans la communauté musulmane ont pu être déçus et je le fais", a-t-il affirmé, tout en refusant d'adresser des excuses à ses accusatrices.
LES CHOSES S’ENVÉNIMENT À SAINTE JEANNE D'ARC
L’institution est catégorique, par rapport à son refus d’admettre les élèves voilées en son sein
L’institution Sainte Jeanne d’Arc est catégorique, par rapport à son refus d’admettre les élèves voilées en son sein. Hier encore, des parents d’élèves, contactés par “EnQuête’’, ont fait savoir que leurs enfants ont été ‘‘isolées’’ de leurs camarades et n’ont pas fait cours. ‘‘Aujourd’hui (hier), c’est le 3e jour que nos enfants ne font pas cours. Notre fille nous a appelés ce matin et quand nous sommes arrivés à son école, nous avons constaté qu’elle a été isolée, pendant que les autres élèves faisaient cours.
Pire encore, elle a été tabassée’’, explique Mme Sylla, dont la fille étudie dans cet établissement depuis 7 ans. D’après cette dame, c’est à l’inscription que le personnel administratif devait leur signaler qu’ils n’allaient laisser les filles voilées accéder au sein de leur institution. Toujours d’après les parents de cette élève, à la suite d’une altercation avec les surveillants, le matin, leur fille a été transférée à l’hôpital dans la soirée. “Elle a eu des contusions avec un choc psychologique. Les surveillants l'ont violentée'', affirment-ils. Mme Sylla indique qu’ils sont déterminés à porter le combat jusqu’au bout.
Ce matin, dit-on, les autres élèves ont décidé de manifester pour soutenir leurs camarades exclues. Par contre, l’information d’une rencontre entre autorités et responsables de l’institution Sainte Jeanne d’Arc avait été donnée. Il n’en est rien, selon le ministère joint au téléphone par “EnQuête’’.
MOUSTAPHA DIA PREND PERPETE
Moustapha Dia, 22 ans, a été condamné, ce mercredi, par une Cour d’assises de Manchester, à la prison à vie, pour homicide sur la copine de son grand frère.
La justice britannique n’a pas trainé à trouver et à condamner le meurtrier de Lala Kamara. Moustapha Dia, 22 ans, a été condamné, ce mercredi, par une Cour d’assises de Manchester, à la prison à vie, pour homicide sur la copine de son grand frère.
Le journaliste anglais Andrew Bardsley n’y est pas allé de main morte, dans le titre de son article pour le journal “Manchester Evening News’’ : ‘‘Un ‘‘animal’’ assassine la copine de son grand frère et utilise sa carte bancaire pour acheter de la nourriture chez McDonald’s’’. S’il s’est permis une entorse aussi manifeste avec ce terme, c’est parce que c’est le verbatim qu’a utilisé Khadim Dia pour qualifier son petit frère, Moustapha Dia. Ce dernier n’est autre que le meurtrier de Lala Kamara dont la mort a secoué le Sénégal, en mars dernier. L’affaire a connu une issue judiciaire, ce mercredi, à Manchester, où Moustapha, 22 ans, a été condamné à la prison à vie et devra être incarcéré 23 ans et 187 jours au moins, avant une éventuelle commutation de peine. Moustapha a reconnu le meurtre de la jeune fille de 26 ans qui était la petite amie de son frère ainé Khadim. Le jeune homme était un consommateur de drogue et de crack, et avait l’habitude de soutirer de l’argent à Lala pour assouvir son addiction, avant la survenue de ce meurtre. Une dépendance qui sera fatale à celle qui était destinée à être sa future belle-sœur. La veille de la mort de Lala, Khadim s’était envolé pour Milan (Italie) pour une petite visite à la famille.
A contrecœur, il avait permis à son frère, désœuvré et en proie à des difficultés financières, de rester dans l’appartement qu’il partageait avec Lala, à Denton. Les deux frères entretenaient une ‘‘relation difficile’’, selon la Crown Court de Manchester, l’équivalent de la Cour d’assises. Khadim considérait son frère comme ‘‘menteur’’ et ‘‘voleur’’, avançant qu’il a déjà été victime de ses larcins. Moustapha s’entendait mieux avec Lala. Cette dernière l’aura aidé à trouver un job dans un Mc Do où elle avait été précédemment employée, avant de décrocher le ‘‘travail de ses rêves’’ à l’hôpital de Wythenshawe. Juste avant le départ de Khadim pour l’Italie, Moustapha a subtilisé 20 livres de la pochette de Lala et environ 50 autres dans un bocal que le couple épargnait pour partir en vacances. Le lendemain, il a volé une console Playstation dans leur logis. Lala en a alors parlé à Khadim, mais ce dernier lui a recommandé de ne pas le défier, qualifiant son frère d’‘‘animal’’. Il avait alors pris l’engagement de régler ce problème une fois de retour, mais il ignorait que c’était la dernière fois qu’il s’adressait à sa petite amie.
Moustapha n’a pas fait d’aveux circonstanciés
Dans son compte rendu d’audience, même la police mancunienne n’aura pas eu les aveux circonstanciés de Moustapha Dia. Le mobile du crime n’est pas clairement élucidé. Un examen post mortem a conclu que Lala est morte par strangulation, s’est battue vigoureusement et a même infligé des blessures défensives, en griffant le visage de son assaillant. Que s’est-il passé le 8 mars 2019, jour du meurtre ? Devant les enquêteurs, Moustapha n’a pipé mot, avance la police mancunienne. Il n’a ouvert la bouche pour avouer son crime que ce mercredi, devant la cour, plaidant coupable seulement après que le procureur Paul Reid a fait sa plaidoirie d’ouverture devant le jury. Il a reconnu l’homicide et a confessé avoir ‘‘concocté un faux récit’’, quand il a déclaré c’est Lala qui l’a violemment confronté et agressé au couteau, suite à une histoire de vol.
Durant l’enquête, la saisie du téléphone portable de Moustapha par la police a permis aux enquêteurs de constater qu’il avait fait des recherches internet ‘‘sur la prison à vie en Angleterre et au Pays de Galles’’, et sur une autre histoire de meurtre similaire à la sienne dans le Yorkshire. Ce sont plutôt les mouvements sur la carte bancaire de Lala qui vont aider la cour à y voir plus clair. Dans la soirée fatale, un virement de 50 livres a été effectué du compte de la victime vers celui de Moustapha, via une application téléphonique à 22 h 45, que Moustapha a retiré en espèces quelques instants après. Le juge en a conclu que Moustapha, en manque de drogue, a dû demander à Lala les codes d’accès de son téléphone, puisqu’elle ne les aurait pas livrés délibérément. Au lendemain de son acte, le 9 mars,tôt dans la matinée, Mousta-pha a encore utilisé la carte de Lala pour acheter de la nourriture pour 1.43 livre dans un Mc Do de Denton, avant de retourner à l’appartement. Vers 9 h, il y estretourné pour des paiements sans contact de nourriture d’un total de 6.58 et 1.29 livres sterling. Le juge Mansell de s’en étonner : ‘‘Vous avez utilisé sa carte bancaire pour faire deux paiements sans contact dans un Mc Do pour acheter des aliments que vous avez mangés, je suppose, en dépit de l’acte violent que vous veniez juste de commettre !’’ Pendant tout ce temps, intrigué par le silence de sa copine, Khadim tentait, depuis l’Italie, de joindre désespérément Lala qui ne répondait pas à ses messages. Moustapha ‘‘lui a sorti mensonges sur mensonges’’, arguant qu’elle était au travail ou que lui-même était absent de la maison. Alors que le cadavre était dans la chambre à coucher, Khadim a émis un appel vidéo sur WhatsApp et demandé à son frère de lui faire voir la pièce. Moustapha a délibérément refusé de lui montrer. Le mauvais pressentiment de Khadim s’accroit et il a alors demandé à un ami d’aller à l’appartement et de voir ce qui s’y passait. C’est là que le drame a été découvert, avant d’appeler la police vers 10 h 35. Moustapha Dia est arrêté quelques heures plus tard.
Khadim Dia renie son frère
Avant-hier, Moustapha Dia était présent à la cour. Les parents de Lala ont fait le voyage, depuis l’Italie pour assister au procès où Khadim était bien présent. Le juge Richard Mansell, rendant sa sentence, a déclaré : ‘‘Lala était tout juste âgée de 26 ans, quand tu as mis fin à ses jours brutalement, en la menaçant d’abord, puis en l’attaquant au couteau et de l’étrangler. Vous avez ôté la vie d’une femme innocente de 26 ans de vos propres mains, et pourquoi ? Un ou deux sachets d’héroïne ou de crack et de l’argent pour payer tes dettes de drogue. La peine que vous avez causée aux parents de Lala, à ses deux frères et à tous ceux qui l’aiment dont votre propre frère est incommensurable.’’ Dans une déclaration de Khadim, lue par la poursuite, le grand frère a renié le petit frère : ‘‘Moustapha est un animal et doit être en prison pour très longtemps, pour ce qu’il a fait. Je ne le considère plus comme mon frère. Elle (Lala) était spéciale, le genre de personne qui ne méritait pas de mourir. Je pense à elle, tous les jours, et à la manière dont elle est morte. Elle venait juste de commencer son travail de rêve, qui consistait à prendre soin des gens à l’hôpital. C’est quelque chose pour laquelle elle excellait et qui me rendait fier d’elle.’’ Il a décrit Lala comme sa ‘‘meilleure amie’’ avec qui il espérait se marier plus tard et fonder une famille. ‘‘La famille de Lala est la plus gentille que je n’ai jamais rencontrée. Ils m’ont accepté et ne méritent pas ce qui leur arrive’’. Pour sa part, le père de la victime, Aliou Kamara, a avancé que cet évènement a chamboulé leur vie de famille. ‘‘Ma première réaction à sa mort était l’incrédulité, car je ne m’attendais pas à ce coup aussi inattendu, venu de nulle part’’. Il a avancé que la mort de Lala a eu un effet dévastateur sur leur gentille petite famille, avec sa femme obligée de quitter son travail et son frère (de Lala) souffrant tellement qu’il n’arrive même plus à pleurer. L’inspecteur en chef de la police de Manchester est, quant à lui, plus philosophe. ‘‘Bien que cette sentence ne ramènera pas Lala, j’espère qu’elle apportera une sorte de réconfort’’, s’est félicité Cheryl Chatterton.
(AVEC MANCHESTER EVENING NEWS & GREATER MANCHESTER POLICE)
LE DÉLÉGUÉ GÉNÉRAL REGRETTE LES 8 DÉCÈS À LA MECQUE
Abdou Aziz Kébé qui faisait face à la presse jeudi, s’est montré satisfait à 80 %, par rapport à l’organisation du hajj
Au moins 8 personnes ont perdu la vie, cette année, lors du pèlerinage à La Mecque. Ce qui est un “bilan assez lourd’’, selon le délégué général au Pèlerinage. Abdou Aziz Kébé, qui faisait face à la presse hier, s’est montré satisfait à 80 %, par rapport à l’organisation du hajj.
Le Sénégal a perdu, cette année, huit parmi ses pèlerins qui s’étaient rendus à La Mecque pour effectuer le hajj. “C’est un bilan assez lourd, et nous devons, avec la commission médicale, travailler dans le sens de rechercher les causes pour ce qui est de l’humain et voir comment les éviter, même si la mort est du domaine d’Allah Soubhanahou Watallah’’, regrette le délégué général au Pèlerinage. Abdoul Aziz Kébé faisait, hier, le bilan de l’édition 2019 du hajj. Toutefois, il indique que, dans l’ensemble, l’organisation s’est “bien déroulée’’. “Le séjour à Arafat et à Mouna s’est passé relativement bien. Nous sommes allés à La Mecque avec 13 000 pèlerins, dont 11 000 Sénégalais convoyés par les voyagistes privés, répartis en 31 regroupements et le reste par la délégation. Chaque année, nous tendons vers la mise en place de regroupements fiables.
Les inscriptions se sont bien déroulées, les plans de vols ont été respectés. On peut dire que 80 % de l’organisation s’est bien déroulée, grâce à une bonne préparation et une bonne coordination avec les acteurs concernés’’, se réjouit le délégué général. Même s’ils sont satisfaits de l’ensemble de l’organisation du pèlerinage, M. Kébé note qu’il y a quand même des points qu’il faut améliorer. Il y a eu, dit-il, “des incompréhensions’’. “Nous avons eu à informer, en son temps, après avoir reçu du ministère du Hajj les correspondances qui demandaient à une dizaine d’organisateurs privés de respecter les termes de leur contrat, particulièrement en reversant les sommes dues pour le séjour à Mouna et à Arafat. Lorsque nous avons eu cette information, nous avons saisi les concernés pour trouver des solutions. Une dizaine s’est conformée, sauf trois d’entre eux’’, rapporte-t-il. Ainsi, lorsqu’ils ont reçu la relance, ils les ont convoqués à la délégation pour que le problème soit réglé. Sur ce, l’une des organisations a réglé son problème.
L’autre n’avait pas la possibilité et accepté les règles du jeu. “La 3e qui est Sirmang Voyages, ne les a pas respectés. Nous avons discuté avec les responsables de cette organisation en aparté pour trouver une solution, jusqu’au moment où nous avons su qu’il était impossible, pour celle-ci, de participer au convoyage des pèlerins. Nous le lui avons signifié par correspondance. L’organisation Sirmang Voyages a reconnu qu’elle devait une somme assez importante, 235 662 rials, à des voyagistes qu’elle avait convoyés’’, précise le délégué. Ainsi, le 26 avril, à 15 jours de la fermeture des inscriptions, d’après Abdoul Aziz Kébé, ils se sont rendu compte qu’elle ne pouvait pas participer à l’organisation du pèlerinage. Dès lors, ils l’ont invitée à ne pas prendre des pèlerins. Malheureusement, elle a pris 41 pèlerins qui n’ont pas pu aller à La Mecque.
Le zam-zam, les valises, le retard accusé au retour…
Pour ce qui est de la question du zam-zam, le délégué général a fait savoir qu’il était lié à un “retard’’ dans le transfert des fonds qui étaient destinés à l’achat de cette eau bénite. “A 4 jours du retour, j’ai reçu une information indiquant qu’une dizaine de voyagistes n’avait pas encore versé l’argent pour le séjour à Mouna et à Arafat. Deux organisations seulement avaient transféré l’argent pour l’achat du zam-zam à la Banque islamique. C’est pourquoi les pèlerins des deux premiers vols n’ont pas amené leur zam-zam. Ce n’est pas la délégation qui a acheté l’eau bénite et l’a distribuée aux uns et laissé les autres’’, renseigne le Pr. Kébé. En dehors du zam-zam, des soucis de matelas et de restauration ont été notés à l’arrivée pour certains pèlerins. Le hajj 2019 a été aussi marqué par la question des valises offertes par la compagnie Flynas. “En 2019, la compagnie aérienne a ajouté une taxe de 10 % sur les 1 985 dollars. Nous voulions maintenir le prix du billet d’avion à 1 985 dollars, mais la compagnie a opposé un refus catégorique, soulignant que cette taxe est inévitable. Nous l’avons acceptée. Mais nous avons demandé à Flynas d’offrir des cadeaux aux pèlerins’’, explique le délégué général au pèlerinage. Qui souligne que les valises sont arrivées à Dakar au moment où certains voyagistes privés avaient déjà commencé à convoyer leurs pèlerins. “D’ailleurs, les valises sont encore à Dakar. Si les voyagistes privés entrent en contact avec ceux qui les distribuent, ils vont les leur donner’’, assure-t-il.
Lors de cette édition, des couacs ont été notés au retour. “Nous devions, dans les normes, terminer les convois le 26 août. Au fait, le même jour, nous avons été informés qu’aucun avion n’était venu. La délégation a saisi les autorités de Flynas qui ont fait comprendre que trois de leurs avions A330 étaient cloués au sol pour des opérations d’assistance. Ce qui a affecté le Sénégal, le Nigeria et la Gambie’’, renseigne-t-il. Cependant, il informe qu’une réduction de la durée du séjour à Médine est en vue. “En général, le séjour du pèlerinage dure 24 à 25 jours. Nous envisageons de le réduire à 3 semaines. Ce qui veut dire que le temps de séjour à Médine sera diminué. Les Sénégalais adorent certes passer du temps à Médine, mais ils doivent comprendre que La Mecque, c’est la maison d’Allah. Toute prière, adoration faite à Médine, celle qu’on fait à La Mecque est 100 fois, voire 1 000 fois plus bénie’’, dit Abdoul Aziz Kébé.
LES LARMES DES RETRAITES DE L’IPRES
Rupture de médicaments et de prise en charge médicale, retard de paiement…
Partis à la retraite depuis plus de 20 ans pour certains et 10 pour d’autres, les retraités de l'Institution de prévoyance retraite du Sénégal (Ipres) souffrent dans leur chair et parfois en silence. Rupture d’approvisionnement en médicaments, rupture de prise en charge médicale, retard de paiement de leurs pensions, accès difficile aux médecins spécialistes... Voilà autant de difficultés qu’ils rencontrent depuis qu’ils ont quitté les bureaux. Avant-hier, les retraités du Sénégal se sont donné rendez-vous à Thiès pour “pleurer’’ ensemble et réclamer en même temps le départ du Dg Mamadou Diagne Sy Mbengue.
“Les retraités meurent, tous les jours, parce qu’ils ne bénéficient plus de soins médicaux. J’ai peur pour même-moi et pour les autres. Car, tout ce qui se passe ici, à Thiès, c’est la même chose à Matam ou encore Kédougou. Dites-moi que sont devenues nos veuves ? Ce qui nous affecte à ce moment, les affecte doublement, parce qu’elles se débrouillent toutes seules pour entretenir leurs familles. On meurt, parce que nos maigres pensions ne peuvent rien nous assurer’’, crache Moussa Ndiaye, un retraité de Thiès. Après lui, c’est au tour du président du Regroupement des retraités allocataires de Thiès de faire le même constat amer. Voix rauque tantôt basse, Babacar Ndiaye expose sur le mal qui guette la famille des retraités. Tout comme son prédécesseur, il lâche le grand morceau. “La situation que nous retraités vivons est catastrophique. Catastrophique, parce que nous ne sommes pas soutenus. Catastrophique, parce que nos camarades qui ont eu à servir cette nation meurent dans le silence ou sont en train d’affronter la mort, à cause des ruptures incessantes de médicaments dans les centres socio-médicaux. Et c’est trop grave. Camarades, la situation est devenue de plus en plus compliquée’’, larmoie Babacar Ndiaye qui, lui aussi, a pris part à l’Assemblée générale élargie qui s’est tenue, avant-hier, dans la capitale régionale du Rail. La rencontre dite de Thiès a permis aux retraités de dresser un diagnostic général de la situation qui prévaut au sein de l’Ipres et de se pencher également sur leurs conditions de vie. Mettant le curseur sur la rupture de la prise en charge médicale, le président de la section Thiès du Regroupement des retraités allocataires de l’Ipres indique que celle-ci tant chantée a toujours été un slogan creux.
A son avis, rien de tout cela n’est vrai. “Moi-même, j’ai vécu cette expérience. Il y a quelques jours, je suis tombé malade. J’ai décidé de me rendre à l’Ipres où on m’a remis une lettre pour ma prise en charge. Une fois au centre hospitalier régional El Hadj Ahmadou Sakhir Ndiéguène de Thiès, on m’a fait comprendre que je ne devais en aucune manière bénéficier d’une prise en charge. Alors, j’ai dû payer la somme de 310 400 F Cfa pour me faire soigner. Je sais que cela concerne également des milliers de retraités. Il faut que les gens contrôlent l’ampleur de cette non-prise en charge médicale. Jusqu’à présent, il y a un retraité qui est obligé de retenir ses urines, parce qu’il n’a pas de quoi se soigner. Donc, il faut que les gens arrêtent de nous leurrer’’, se lamente M. Ndiaye.
“Nous retraités de Pikine…’’
Quant à Oumar Dia, retraité venant de Pikine, il se focalise sur les difficultés que ses camarades et lui-même éprouvent à accéder aux médecins spécialisés dans le traitement des pathologies qui, très souvent, affectent les personnes du 3e âge. “Nous, retraités de Pikine, avons l’habitude de nous rendre à Bel-Air pour nous soigner. Nous y passons toute la journée sans même voir le médecin traitant. Au final, on nous fixe des rendez-vous sur trois mois. Au bout du compte, nous restons avec nos douleurs et maladies qui nous tuent à petit feu. Cela doit cesser, car nous sommes de dignes citoyens qui avons servi ce pays avec honneur et fierté’’, déclare-t-il. Autre prise de parole, autre récrimination. Pour Seynabou Ndiaye, la situation des retraités de l’Ipres est alarmante. Elle préconise de porter le combat à l’échelle nationale afin d’obtenir gain de cause de la part du directeur général de l’Ipres. Pour sa part, Gallo Diagne soutient que, s’il y a eu vraiment détournement de 400 millions à l’Ipres, ce n’est pas aux retraités d’en faire les frais. Il demande à ses camarades de ne pas lâcher le combat, au risque de tout perdre. De son côté, Iba Diallo, Secrétaire général national de l’Association des retraités du Sénégal (Ars) affiliée à l’Ipres, pense que les retraités de ce pays ne doivent plus être “considérés comme des éternels assistés’’.
Diagne Sy, un Dg honni
Le directeur général de l’Ipres, Mamadou Diagne Sy Mbengue, en a pris pour son grade, au cours de cette rencontre. Tous les anciens travailleurs ont tour à tour demandé au Dg de rendre le tablier, afin que l’institution se trouve une personne capable de gérer leurs difficultés. Président régional de l’Association générale des allocataires de régime de retraite (Agar) de Fatick et membre du Comité de veille créé le 21 août 2018, Mamadou Dia Fall révèle que les problèmes qui plombent le bon fonctionnement de l’Ipres renseignent sur la mauvaise gestion de l’actuel Dg. Il clarifie : “La situation actuelle de l’Ipres se présente comme suit : premièrement, rupture d’approvisionnement de médicaments au centre médico-social de Dakar et dans les régions, malgré un budget de plus de 600 millions de francs Cfa voté par le Conseil d’administration. Deuxièmement, il y a un constat de retard de paiement des pensions, à l’exception des allocataires payés par virement bancaire, depuis un certain temps. Nous avons aussi constaté un recrutement injustifié au mépris des règles fixées en la matière ; bref, un effectif pléthorique (plus de 600 personnes) pour satisfaire une clientèle politique d’une localité.
Donc, il y a une situation d’une gravité extrême menaçant à terme, l’équilibre budgétaire de l’institution.’’ Outre ces difficultés soulevées, l’initiateur de la rencontre de Thiès affirme qu’il y a un laxisme qui ne dit pas son nom au sein de l’institution dirigée par le maire de la commune de Tivaouane. Il souligne que c’est ce manque de rigueur dans la gestion qui a provoqué le détournement de plusieurs millions de francs Cfa. “On note le laxisme total dans cette gestion caractérisée par l’absence d’autorité notoire, facilitant ainsi le détournement de tickets de restauration d’une valeur de plus de 400 millions de francs Cfa. Ce qui est extraordinaire et regrettable en même temps, aucune sanction n’a été prise en l’encontre des auteurs de ce scandale’’, déplore Mamadou Dia Fall.
Avant d’indiquer que tous ces arguments démontrent, à suffisance, la mauvaise gestion du directeur général de l’Ipres. Par conséquent, ses camarades et lui réclament le départ “immédiat’’ de Diagne Sy Mbengue. “Là où M. Mamadou Diagne Sy Mbengue a commis une grosse faute et montré son ambition démesurée, c’est quand il a voulu emballer le ministre du Travail (Samba Sy) pour demander le retrait de l’autonomie de gestion de l’Ipres si chèrement acquise. Heureusement que le président du Conseil d’administration de l’Ipres a été informé à temps et a pu déjouer ce plan diabolique de Mamadou Diagne Sy Mbengue. C’est pourquoi, après la rencontre, on a adopté une résolution dans laquelle figure, en droite ligne, la revendication des retraités : le départ immédiat et sans condition de Mamadou Diagne Sy Mbengue !’’, martèle Mamadou Dia Fall, retraité de la région de Fatick. Il faut rappeler qu’à la fin de l’assemblée générale, une résolution a été adoptée et envoyée au Dg et un comité de suivi mis en place pour poursuivre le travail entamé dans la capitale du Rail.
SOLY CISSE FAIT DECOUVRIR LE SENEGAL AUX VOYAGEURS
Depuis une vingtaine d’années, Soly Cissé travaille et expose au Sénégal et dans le monde ses œuvres riches et variées en tant que plasticien.
Depuis une vingtaine d’années, Soly Cissé travaille et expose au Sénégal et dans le monde ses œuvres riches et variées en tant que plasticien. Après le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne, la Guinée, l’Espagne… l’artiste peintre revient au Sénégal et exhibe ses œuvres à l’aéroport international Blaise Diagne (Aibd) à tous les voyageurs, à travers une trentaine de ses créations. L'exposition, ouverte hier, court jusqu'au 31 octobre 2019
Conscient que l’aéroport est la principale porte d’entrée et de sortie pour tout pays, les autorités en charge de la nouvelle plateforme aéroportuaire de Diass ont décidé de faire découvrir aux étrangers la culture sénégalaise via des expositions et de contribuer, en même temps, à la promotion de l’art sénégalais. Après le célèbre sculpteur Ousmane Sow en 2018 et les Tapisseries des arts décoratifs de Thiès en mars 2019, c’est au tour de l’artiste peintre Soly Cissé de présenter ses œuvres au grand public de l’aéroport international Blaise Diagne.
Du 5 septembre au 31 octobre de l’année en cours, et avec l’exposition “Sunu Thiossane’’ (notre culture), l’aérogare de Blaise Diagne sera transformée en Aérog’Art. Une initiative qui, selon l’artiste, doit être pérennisée au bénéfice de tous. “L’aéroport est un lieu très important pour les Sénégalais et les voyageurs. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé d’y exposer. Les tableaux exposés sont de différentes séries. Il y a des tableaux carrés, superposés, des tableaux juxtaposés et même ronds. Il y a toute une série de différentes périodes et années. Nous avons fait un choix par rapport au pavillon, pour voir quels sont les tableaux qui s’y prêtent le plus. On a aussi joué sur le lieu et l’exposition se passe très bien’’, se réjouit Soly Cissé.
A l’entrée du grand hall de départ de l’aéroport international Blaise Diagne, cinq tableaux y sont soigneusement accrochés dont deux superposés. Tous n’expriment pas les mêmes émotions. Derrière chacun peinture, se trouvent des rideaux d’épée qui véhiculent des messages universels. D’ailleurs, toutes les toiles sont de couleurs différentes. Sur les unes, c’est le bleu qui est la couleur dominante. Tandis que sur d’autres séries, c’est le jaune, le noir et le blanc qui captent l’attention du voyageur ou du simple visiteur. Ce travail de fond de l’artiste peintre permet de découvrir les facettes de la culture sénégalaise et le Sénégal dans sa toute sa diversité. Au milieu dudit hall, sont exposés aussi deux bestiaires (sculptures) de fer. C’est un couple qui symbolise l’engagement des résistants sénégalais et replonge les voyageurs dans l’époque coloniale. Sur le long chemin qui mène au terminal, est accrochée une trentaine d’œuvres. Elles sont installées çà et là. Dans la représentation de chaque œuvre, les artistes traitent divers sujets.
Chez Soly Cissé, toute œuvre artistique comporte un ou des discours. Pur produit de l’Ecole nationale des beaux-arts dont il est le major de la promotion 1996, l’artiste peintre choisit, dans ses créations, de mettre en avant toute sa liberté et de traiter ses thématiques en fonction de l’évolution du temps et de chaque période. “Il y a des périodes où j’interroge le monde animal et des périodes où j’interroge beaucoup plus l’homme. Parfois, c’est le monde microscopique, c’est-à-dire les particules solides. Tout dépend des thématiques’’, poursuit-il, reconnaissant qu’il y a beaucoup de difficultés à monter une exposition dans un aéroport.
Toutefois, l’artiste peintre soutient que cette initiative est à encourager et demande que cette expertise soit élargie à toute la famille des artistes sénégalais. Se félicitant d’avoir accueilli cette exposition étalée sur un mois, le directeur général de Limak-Aibd Summa, gestionnaire de l’aéroport, estime que celle-ci va rendre les lieux beaucoup plus attrayants et permettre aux voyageurs et visiteurs de passer un bon moment avant de quitter ou d’entrer à l’intérieur du pays, comme cela se fait ailleurs. “Ces œuvres comportent des styles qui sont extraordinaires. Cette expo va leur permettre également de découvrir le Sénégal. C’est ce qui est le plus important’’, déclare Xavier Mary.