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20 juillet 2025
par Jean Pierre Corréa
MANDELA PLEURE…
Ce qui se déroule actuellement à Johannesburg ou à Durban est indigne de l’héritage de Mandela. Si les nigérians, Zimbabwéens, sénégalais, congolais, se mettaient à immoler les sud-africains qui sont dans leurs pays, quel spectacle donnerait-on au monde ?
Alors que Nelson Mandela donnait au monde entier des leçons de démocratie, de résilience, de dépassement et décidait de construire «La Nation Arc- en ciel », beaucoup d’africains se mirent à rêver d’une nouvelle terre promise, désespérés qu’ils étaient souvent des politiques de leurs propres pays. Ils étaient fiers de ces « africains » qui avaient arraché leur liberté au prix de tant de souffrances et de morts. Et puis cette libération était aussi un peu la leur, croyaient-ils naïvement.
Le Sénégal avait été le premier pays au monde, sous Senghor à reconnaître L’ANC et à lui permettre d’ouvrir un bureau à Dakar, distribuant à tous les exilés sud africains, souvent artistes, comme Dollar Brand ou Myriam Makéba, des passeports sénégalais. Ce qui se déroule actuellement à Johannesburg ou à Durban est indigne de l’héritage de Nelson Mandela. Mais ses successeurs souvent juste préoccupés à s’enrichir, n’ont pas voulu voir ce feu qui couvait. Isolés du temps de l'apartheid, les Noirs sud-africains n'ont pas été préparés à l'arrivée de nombreux immigrés du reste du continent après 1994, notamment à l'afflux de Zimbabwéens chassés par la crise dans leur pays depuis 2000. Ils seraient aujourd'hui 3 millions. Même si seulement 2 à 3%des criminels arrêtés par la police sont des étrangers, les Sud-Africains les rendent responsables de la forte criminalité. Même si l'apport de cette main d'œuvre étrangère, souvent plus qualifiée et dynamique que les locaux, est positif pour l'économie sud-africaine, les pauvres les accusent d'être responsables du taux de chômage de 40 %.
Le gouvernement a toujours minimisé les appels d’air créés par les crises notamment au Zimbabwe, ou par l’appel du business entendu par les nigérians, où simplement la liberté tranquille des sénégalais d’aller poser leur sens du négoce partout dans le monde. Le gouvernement sud africain minimise à présent le problème de la xénophobie. Et si les nigérians, Zimbabwéens, sénégalais, congolais, se mettaient à immoler les sud-africains qui sont dans leurs pays, quel spectacle donnerait-on au monde, spectacle qui c’est sûr, arrachera des larmes à Nelson Mandela, dont Achille Mbembé se réclame quand il écrit d’une plume désespérée « qu’aucun Africain n’est un étranger en Afrique ! Aucun Africain n’est un immigré en Afrique ! Nous avons tous notre place en Afrique, et peu importent nos aberrantes frontières nationales. Et aucun national-chauvinisme, aussi effréné soit-il, n’y pourra rien. Et toutes les expulsions, aussi nombreuses soient-elles, n’y pourront rien. Au lieu de répandre du sang noir dans les rues de Jo’Burg, nous devrions tous nous atteler à la reconstruction de ce continent, et faire sortir l’Afrique de sa longue histoire douloureuse – pour en finir avec cette histoire qui depuis trop longtemps voudrait, quelle que soit l’époque, quel que soit l’endroit, qu’on ait tort d’être noir ». Devrons-nous continuer avec cette furieuse bêtise qui nous colle aux basques, à verser des larmes de sang sur cette terre déjà tellement balafrée par nos propres turpitudes et nos assourdissantes lâchetés ? Le monde nous regarde goguenard…
A nous de voir…
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L'OMVG INTERCONNECTE LES PAYS DU FLEUVE GAMBIE
L'organisation de la mise en valeur du fleuve Gambie va réaliser 1700 km de lignes et 15 postes d’ici 2020
Ababacar Sadikh Sall et Idiatou Diallo |
Publication 05/09/2019
Le Sénégal devrait bientôt être autosuffisant en électricité. En effet l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie (OMVG) a mis en œuvre un projet d’interconnexion de lignes haute tension couplé à l’aménagement d’un barrage hydroélectrique qui permettra au pays de faire face au déficit énergétique qui prévaut actuellement. Dans le cadre de ce grand chantier appellé Projet ÉnergieInterconnexion, une visite est actuellement en cours dans la zone allant de Kaolack à Tambacounda pour constater l'avancement des travaux qui seront réalisés sur 1700 kms de lignes et 15 postes d’ici 2020.
Transformateurs de courant, accessoires et autres matériels pour les travaux sont déjà en place. Aux postes de Kaolack et dans les zones pilotes de Tambacounda, les travaux ont démarré fort. Les ingénieurs et les ouvriers sont à pied d’oeuvre. Dans un environnement forestier, à cinquantaine de kilomètres de Tambacounda, des pylônes sont déjà mis sur pied. « Le projet énergie a deux volets. Le premier volet est celui du barrage de Samba Ngalou démarrer à Kédougou. C’est un barrage avec un réservoir d’eau qui a, à peu près, 3 milliards de mètres cubes d’eau et qui va injecter 128 mégawatts d’énergie dans le réseau », explique le secrétaire général de l’Omvg, Ababacar Ndao.
''C'est un projet très ambitieux et ne laissera aucune contrée en rade'' a t-il assuré avant d'ajouter ''on a aussi un volet d’électrification rurale. C’est important de donner de l’énergie au milieu rural. C’est à partir des postes sources qu’on va voir quelles sont les localités qu’on peut électrifier. L’étude est terminée, et les enveloppes sont déterminées. Et c’est un projet qui va essayer d’électrifier tous les villages qui sont au long de la ligne au grand bonheur des ruraux.''
Le projet, qui a été pensé pendant une vingtaine d’années, connectera entre eux les Etats membres de l’Omvg. ''Nous avons aussi le volet d’interconnexion qui est composé d’une ligne de transmission qui a une longueur de 1700 km et qui relie les réseaux des quatre pays membres (Sénégal, Guinée Bissau, Guinée Conakry, Gambie) avec 15 postes haute tension le long de ce réseau'' précise le secrétaire général de l’OMvG.
Il informe que, s’agissant du Sénégal, on a les postes de Kaolack, de Tambacounda, de Kédougou et de Tanaff. Mieux, dit-il, des réflexions sont menées pour voir si un poste supplémentaire ne pourra pas être ajouté et qui sera implanté à Koungheul. Selon Babacar Ndao ce projet est financé par des bailleurs de fonds assez costauds en plus des Etats qui financent le volet environnement, social et les indemnisations. Il informe aussi que le le chantier de Kaolack sera opérationnel au premier trimestre de 2000.
'' Nous aurons terminé quand nous réaliserons les 1700 kilomètres de ligne et les 15 postes que nous comptons terminer à la fin de l’année 2020'' renseigne le secrétaire général de l’Omvg.
Sur le taux d’exécution du projet.il déclare ''Nous sommes sur quatre pays. Et sur certains pays comme le Sénégal, on est assez avancé en ce qui concerne la ligne car, dans la zone de Tambacounda, par exemple, il y a des pylônes qui sont déjà debout. Sur les autres pays, nous avons démarré les postes et les lignes. Pour dire que les niveaux d’exécution sont différents d’un pays à l’autre. C’est pour cela que les dates de terminaison sont différentes''.
L’ingénieur conseil de Aecom, Nacer Chekkouri, informe que 164 pylônes ont été déjà dressés sur 447. La distance entre les pylônes est de 400 mètres. Ils doivent être installés de Kaolack à Tambacounda. Montrant la rigueur et la volonté de finir ces travaux à date, M. Chekkouri soutient que des rapports sont faits périodiquement pour informer les partenaires et les Etats de l’état d’avancement des chantiers.
Enfin, l’ingénieur conseil informe que dans les zones d’implantation des pylônes et des centres, les ruraux ont été dédommagés pour les villages déplacés ou les portions de champs impactés par les travaux du Projet EnergieInterconnexion. Au total 1700 PAP ont été indemnisés dans les localités de Kaolack, Kaffrine, Tambacounda, Kédougou,et Sédhiou pour un montant global de 621 735 941 millions de fcfa.
LE LEGS DE MANDELA SOUILLÉ
Des violences xénophobes ont éclaté en Afrique du Sud depuis le 1er septembre
Des violences xénophobes ont éclaté en Afrique du Sud depuis le 1er septembre. Elles visent notamment les Nigérians qui sont accusés par les Sud Africains d’être la cause du chômage galopant dans le pays qui est, somme toute, la première économie du continent. Qui plus est, la nation arc-en-ciel est envié pour l’histoire peu commune de son héros Nelson Mandela. Mais l’héritage de celui que l’on surnommait «L’Africain du 20e siècle» qui a combattu au prix de sa vie l’apartheid n’est-il pas en train d’être souillé avec ces actes xénophobes.
«Toute ma vie, je me suis consacré à la lutte pour le peuple africain. J'ai combattu contre la domination blanche et j'ai combattu contre la domination noire. J'ai chéri l'idéal d'une société libre et démocratique dans laquelle toutes les personnes vivraient ensemble en harmonie et avec les mêmes opportunités. C'est un idéal pour lequel j'espère vivre et agir. Mais, si besoin est, c'est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir», disait le prévenu Nelson Mandela le 20 avril 1964. Cette conviction a guidé ses pas durant ses 27 années de prison. Devenu le premier Président de la Nation arc-en-ciel post apartheid, il s’est évertué à gouverner en gardant intact son idéal pour une Afrique du Sud prospère et tolérante. Ce qui a fait davantage briller son aura planétaire.
C’est pourquoi, la flambée de violences xénophobes constatée depuis quelques jours à Pretoria et Johannesburg constitue une tache noire dans l’héritage des Mandela, Winnie et autres Steve Biko. En effet, d’après le journal français «L’Observateur», la vague de violences et de pillages a débuté dimanche 1er septembre après la mort de trois personnes dans l’incendie encore inexpliqué d’un bâtiment du centre-ville de Johannesburg, la principale ville du pays. «Lundi, le centre de Johannesburg a été envahi par des centaines de personnes armées de gourdins et de pierres qui ont incendié et pillé de nombreux magasins, souvent tenus par des commerçants étrangers. Les immigrés africains, notamment nigérians, sont la cible principale de ces violences», renseigne le journal. En plus de ces violences, on a noté les déclarations incendiaires de certains leaders syndicaux qui accablent les étrangers et brisent davantage le rêve panafricain de Mandela et de Thabo Mbeki. «Le peuple sud africain a faim, mais il reste à la maison, alors que des entreprises du pays préfèrent employer des étrangers payés moins cher», accuse Sipho Zungu, représentant d’un syndicat de routiers. Dans la journée d’hier encore, deux corps carbonisés ont été retrouvés dans le Township d’Alexandra.
LA ROUTINE DE LA XENOPHOBIE
Par ailleurs, même si le Président sud africain Cyril Ramaphosa a réagi pour condamner ces violences en affirmant surtout que rien ne peut justifier qu'un Sud Africain s'en prenne à des gens d'autres pays, force est de signaler que le pays Arc-en-ciel n’est pas sa première montée de violences pour xénophobie. En 2015, sept personnes ont été tuées au cours de pillages visant des commerces tenus par des étrangers à Johannesburg et à Durban. Sous les attaques de Sud Africains, plusieurs milliers de migrants originaires de tout le continent étaient contraints d’abandonner leurs commerces et leurs habitations précaires pour trouver refuge dans des camps montés à la hâte, ou en attendant que les services de rapatriement vers leurs pays d’origine soient mis en place. Ces violences avaient surtout éclaté, selon certains observateurs, après la déclaration du roi des zoulous, la tribu de Mandela. Ce dernier avait appelé les étrangers à prendre leurs affaires et rentrer chez eux, même s’il précisera plus tard que ses propos ont été sortis de leur contexte. Pendant ce temps, les violences s’étaient propagées dans le pays. L’Afrique du Sud avait connu aussi des violences xénophobes en 2008 avec des émeutes qui ont fait plus 62 morts.
Ces émeutes sont, pour beaucoup d’observateurs, la résultante de ce que la jeune génération reproche à Mandela. Celle-ci pense surtout que «Mandela n'a pas tenu les promesses qu'il avait faites. L'ANC avait une Charte de la Liberté disant que la terre devait appartenir au peuple, ce n'est pas le cas aujourd'hui, et il y a encore beaucoup d'inégalités, de nombreux Noirs sont toujours pauvres». Les jeunes Sud africains reprochent à l’Etat son laxisme. Pour eux, le gouvernement accorde trop de faveurs aux entreprises étrangères qui n’emploient que des étrangers. Est-ce cela qui justifie cette xénophobie ?
LE GROS COUP DE L’OPÉRATION BENKADI
La porosité des frontières entre les pays de l’Afrique de l’Ouest a poussé l’Organisation des Nations Unies contre la Drogue et la criminalité et la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest à apporter une réponse urgente à cette situation
Après «Open Roads» qui concernait le Sénégal, la Gambie et la Guinée-Bissau, l’Organisation des Nations Unies contre la Drogue et la criminalité a mis en place, en avril dernier, l’Opération Benkadi pour lutter contre les différents trafics opérés dans les frontières du Mali, du Burkina Faso et de la côte d’Ivoire. Jugés positifs, les résultats ont été présentés, hier, à Dakar lors d’une réunion de débriefing. En plus des arrestations, les forces de sécurité participant à cette opération ont procédé à des saisies de cannabis, de faux médicaments, de détonateurs et de voitures volées.
La porosité des frontières entre les pays de l’Afrique de l’Ouest a poussé l’Organisation des Nations Unies contre la Drogue et la criminalité (Onudc) et la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) à apporter une réponse urgente à cette situation. Ainsi, les deux organisations sont lancé conjointement, en 2015, le projet en support Plan d’Action de la CEDEAO sur le trafic illicite de drogues, la criminalité organisée en Afrique de l’Ouest. C’est dans ce cadre qu’a été mise en place l’Opération Benkadi qui signifie en Dioula «l’Union fait la force» pour sécuriser les frontières du Burkina Faso, du Mali et de la Côte d’Ivoire. «L’opération vise à renforcer la coopération transfrontalière et la coordination relatives au trafic illicite de drogues et autres. Elle est basée sur une précédente opération réalisée dans la sous-région, l’Open Roads qui a également soutenu la coopération transfrontalière entre le Sénégal, la Gambie et la Guinée Bissau», a indiqué Cheikh Ousmane Touré, le coordonnateur régional du Programme d’appui sur les questions relatives au trafic illicite à la CEDEAO. Pour lui, «l’ouverture des frontières devrait être balancée par une approche sécuritaire pour que les communautés soient parfaitement à l’aise dans leur environnement, libres, sans crime et sans abus», dit M. Touré.
D’après ses initiateurs, l’opération Benkadi a produit des résultats globalement positifs. Du 8 au 12 juillet 2019, les agents d’application qui ont participé à cette opération ont procédé à l’arrestation de 15 personnes, à l’identification et au sauvetage de 33 mineurs victimes potentielles de traite d’êtres humains pour se faire exploiter dans les mines d’or du Mali. Au cours de cette opération, les 320 officiers ont saisi 17 kilogrammes de cannabis, plus d’un kilogramme d’amphétamines et 6,5 tonnes de faux médicaments, 33 bâtons de dynamites, 10 détonateurs, 50 kilogrammes de mèches explosives, 1 carabine avec des munitions au nombre de 789 et 18 voitures de luxe volées.
«Ces résultats démontrent qu’il y a beaucoup de crimes qui se passent dans nos frontières et que les Etats doivent être sensibilisés à donner beaucoup de moyens aux vaillantes forces d’application de la loi pour qu’elles puissent bien faire leur travail», a déclaré Cheikh Ousmane Touré. En plus de ces actions, les agents d’application de la loi se sont concentrés sur l’échange d’information. «On doit décloisonner et être franc et honnête quand il le faut. Ce n’est pas une question d’uniformes ou d’unités, cette lutte doit être coordonnée à la manière de ce qu’a fait le Sénégal, c’est-à-dire impliquer dans ce travail la Police, la Gendarmerie, les Eaux et Forêts et les Douanes pour trouver une plateforme de communication d’échanges, mais aussi prendre les informations au niveau des pays et les transmettre au plan régional. Cela permettra par exemple au Sénégal de communiquer avec la Mauritanie, le Mali, la Gambie ou la Guinée-Bissau», a indique M. Touré.
«L’Opération Benkadi ainsi que la précédente, Open Roads, ont démontré l’importance de la coopération institutionnelle entre les pays voisins et la nécessité d’obtenir des informations et des modus opérande des trafiquants, techniques et routes utilisées afin de mettre en place des stratégies d’interception spécialisées», souligne le représentant de la Police des Nations Unies (UNPOL) et de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali(MINUSMA), Saidou Sam. L’Opération Benkadi a vu la participation de près de 320agentsde18agencesd’application de la loi. Elle a couvert 19 postes et axes frontaliers terrestres se situant dans les trois pays concernés.
«ON A BESOIN DE CONSTRUIRE UNE LAÏCITÉ MODÈLE SÉNÉGALAIS»
Qu’est-ce qui peut expliquer d’un seul coup la propension au communautarisme dans le pays ? C’est à cette question que le sociologue Djiby Diakhaté a tenté de répondre dans un contexte où la tolérance religieuse prend un sacré coup au Sénégal
Qu’est-ce qui peut expliquer d’un seul coup la propension au communautarisme dans le pays ? C’est à cette question que le sociologue Djiby Diakhaté a tenté de répondre dans un contexte où la tolérance religieuse prend un sacré coup au Sénégal. Il estime qu’on a besoin de construire un modèle sénégalais de laïcité.
Si ce n’est pas le renvoi d’élèves voilées de l’Institution Sainte Jeanne D’Arc, c’est l’interdiction, dans un passé récent, de prière à la pharmacie Guigon ou à l’Institut Européen des Affaires (Iea Dakar), une école française de management. D’un autre côté, on assiste à des querelles de bas étages entre disciples de confréries religieuses sur les réseaux sociaux. Un ensemble de pratiques qui repose la question de la cohabitation religieuse au Sénégal, jusque-là donnée en exemple partout dans le monde. «L’amour, le respect, la tolérance et le culte de la paix.» Ces principes généraux de toutes les religions sont souvent relégués au second plan pour mettre en avant le communautarisme et le sectarisme religieux. Les germes de la division sont en train d’être posés dans un pays où malgré les différences, les communautés ont toujours vécu dans la paix et la stabilité.
Revenant en profondeur sur la question, le sociologue Djiby Diakhaté soutient d’emblée qu’on a besoin de construire une laïcité modèle sénégalais. A l’en croire, la perception que les Sénégalais ont de la laïcité renvoie plutôt au modèle des Français qui ont été nos colonisateurs. Or, dit-il, ces pays ont leur histoire et leur culture différentes des nôtres. «Dans nos lointaines traditions, la temporalité et la spiritualité faisaient très bon ménage. Alors, aujourd’hui, sous l’influence du modèle de la laïcité française, nous voulons quelque part séparer totalement le temporel du spirituel en disant que celui-ci n’a pas à interférer dans le fonctionnement du temporel. Or, cela n’est pas notre histoire, ni notre tradition», tranche-t-il.
Pour le sociologue, il doit y avoir une gestion intelligente de la question religieuse qui suppose encore une fois l’ouverture, la tolérance et l’utilisation de la religion à des fins de progrès et de bien-être. Il estime que jusqu’à présent, on a tendance à manipuler la religion et à l’utiliser à des fins politico-politiciennes. «On n’a pas jusque-là compris que la religion peut avoir une dimension économique et sociale. Donc, ces aspects de la religion devraient être mis en exergue. A Tivaouane par exemple, vous trouvez des marabouts qui ont mis en place des écoles pour former les gens à la citoyenneté, à la spiritualité ; mais aussi pour booster le développement économique avec des champs emblavés par des marabouts. C’est le cas aussi de Xelcom avec Serigne Saliou Mbacké», souligne Djiby Diakhaté qui propose de voir comment orienter la religion vers des considérations plutôt sociales et économiques. «Jusque-là, on a des difficultés par rapport à ça. Parce que tout simplement, on a adopté une perception de la laïcité qui n’a absolument rien à voir avec nos traitions», explique-t-il.
FACTEURS EXPLICATIFS DU COMMUNAUTARISME RELIGIEUX
Au par avant, Djiby Diakhaté, joint au téléphone par «L’As» est largement revenu sur les facteurs explicatifs du communautarisme religieux au Sénégal. Au-delà de la crise des valeurs, dit-il, un des facteurs explicatifs de ce communautarisme religieux, c’est la tendance à s’éloigner de plus en plus de l’orthodoxie. Il s’agit notamment des principes canoniques qui organisent le fonctionnement de la religion. «Certains groupes ont tendance à s’écarter des principes pour permettre à certains individus et à certaines familles d’acteurs de pouvoir se positionner et de pouvoir accéder à certains privilèges. Je veux dire tout simplement que quand quelqu’un a besoin de certains privilèges, il a besoin de manipuler les adeptes et de les éloigner de l’orthodoxie, des textes fondateurs de la religion, de manière à mettre en place sa propre interprétation qui lui permet d’exploiter certains acteurs, de se positionner et d’accéder à certains privilèges», analyse-t-il. L’autre élément qui explique ce phénomène, de l’avis de Djiby Diakhaté, c’est la montée en puissance du spectaculaire et de la recherche de buzz qui son en train de gagner du terrain. «Ce qui se manifeste à travers les «Ganalé» et plusieurs autres formes du genre : un marabout a fait telles prédictions ; il a proféré tels propos ; il a osé prendre telle position. Et donc à la recherche du spectaculaire, on est tenté de prendre des positions dont on sait qu’elles ne sont pas raisonnables pour tout simplement être visible ou être une identité remarquable», relève-t-il avant d’ajouter : «Je pense qu’il faut ravailler à entretenir les traditions que les ancêtres nous ont léguées qui est une tradition d’ouverture, de respect et d’acceptation de l’autre.
Amadou Hampâté Ba affirmait que ce qui fait la beauté d’un tapis, c’est la variété de ses couleurs. Donc, on peut être différent ; mais une gestion intelligente de nos émotions et de la différence permet de construire quelque part une paix durable et non pas une paix séquentielle ou une paix conjoncturelle. Cela a toujours été la marqué déposée du Sénégal. Il faudrait bien la conserver. Mais cela suppose bien entendu un système de socialisation et d’éducation en phase avec les valeurs et les principes qui sont de nature à promouvoir la paix et la coexistence en parfaite intelligence entre les différentes composantes de la société», déclare en définitive le sociologue
LE PROCÈS QUI A FAIT ENTRER SERIGNE TOUBA AU PANTHEON DE LA RESISTANCE COLONIALE
Le 5 septembre 1895, Cheikh Ahmadou Bamba, par de hauts faits d’armes, écrivit l’histoire dans le bureau du gouverneur l’AOF - Deux spécialistes reviennent à travers leurs études, sur les causes et les conséquences de ce jour
Aujourd’hui est célébrée la prière des deux Rakkas de Saint Louis, évènement marquant de la confrérie mouride qui rend hommage au fondateur du mouridisme pour avoir résisté aux colons dans le bureau du gouverneur de l’AOF à l’époque. Cet acte héroïque du 5 septembre 1895 aura pour conséquence la déportation de Cheikh Ahmadou Bamba au Gabon pendant plus de 7 ans. Son héroïsme et sa résistance pacifique lui ont ouvert les portes de l’éternité à son retour en 1902 et renforcé son aura au Sénégal et dans le monde. Deux spécialistes du mouridisme reviennent, à travers leurs études, sur les causes et les conséquences du 5 septembre 1895, jour qui a jeté les bases du rayonnement du mouridisme.
Le 5 septembre 1895, Cheikh Ahmadou Bamba, par de hauts faits d’armes, écrivit l’histoire dans le bureau du gouverneur l’AOF. En effet, le Gouvernement français qui avait constaté l’influence grandissante de Cheikh Ahmadou Bamba convoqua ce dernier le 5 septembre 1895 dans le bureau du gouverneur Mout pour y subir un procès. Avec à la clé plusieurs chefs d’inculpation : prédicateur de guerre sainte, trouble à l’ordre public, porte atteinte à l’économie du pays, excite la haine entre les sectes. Le procès verbal du Conseil privé du 5 septembre dressé à l’issue de ce procès est sans ambages. «Le conseil privé, après avoir entendu la lecture des rapports de MM Merlin et Leclerc et fait comparaitre Ahmadou Bamba, a été d’avis, à l’unanimité, qu’il y avait lieu de l’interner au Gabon, jusqu’à ce que l’agitation causée par ses enseignements soit oubliée au Sénégal». Ainsi débute l’odyssée du fondateur du mouridisme dont le calvaire commence à se faire sentir même dans l’ile de Saint Louis.
Et c’est Cheikh Ahmadou Bamba qui le confessera lui même dans un de ses nombreux ouvrages intitulé «Les Dons du Digne de Reconnaissance» relatant son exil . «J’ai subi dans cette île (Saint Louis), au cours de cette période des épreuves que je n’évoquerai jamais par courtoisie à l’endroit du plus Digne de Reconnaissance Qui est adoré par amour pour sa face. Celles-ci (les épreuves) étaient une éducation spirituelle de la part du Vivant (Dieu) Qui ne meurt pas. Lui qui m’a dispensé de recourir aux armes contre l’assassin». Loin de le faire abdiquer, cet exil conforte son aura, selon l’archiviste Omar Ba dans une étude intitulée : «Cheikh Ahmadou Bamba Face aux autorités coloniales». Selon le spécialiste du mouridisme, cet exil, loin de neutraliser Cheikh Ahmadou Bamba, a renforcé sa sainteté. La captivité gabonaise se transforme aux yeux de ses fidèles en épreuve mystique qui lui confère une aura supplémentaire. Le Mouridisme, durant ces 7 années, explique-t-il, n’a cessé de se propager à travers le Sénégal depuis le cercle de Baol (Baol, Cayor, Louga et Sine-Saloum) jusqu’aux frontières de celui de Thiès.
Revenant sur la fameuse journée du 5 septembre 1895, Omar Ba souligne : «Aucune prédication de guerre sainte n’a pu être prouvée ni retenue contre le marabout... Mais le pouvoir colonial, convaincu qu’il représente une potentielle menace politique dans le contexte des irrédentismes régionaux, aboutit sa politique de neutralisation qui se solde par son exil au Gabon». Il estime que l’administration coloniale, obnubilée par le maintien de l’Ordre colonial, n’aura pas compris le phénomène mouride pour ce qu’il est réellement. «Le mouridisme prône les valeurs de foi, de non violence, le travail et la discipline comme voie de libération de ses Talibés», affirme l’archiviste dont les propos sont confortés par le Pr Galaye Ndiaye, enseignant et spécialiste du mouridisme vivant en Belgique.
Dans une contribution intitulée «Le réalisme pragmatique du Cheikh Suprême de la Muridiyya », le Pr Ndiaye soutient que l’administration française désappointée par la tactique du marabout s’employa avec acharnement à déjouer ses plans. C’est ainsi que, fidèle à sa réputation, elle tenta de le juguler en se servant de la «stratégie du bannissement et de l’isolement». De l’avis de Pr Ndiaye, «la mobilité du marabout à cette époque (différents exils) n’avait d’autre justification que la déroute et l’inquiétude qu’il avait réussi à installer chez ses ennemis». Le but ainsi visé était clair et sans équivoque : maintenir le marabout le plus loin possible de ses fidèles, réduire à néant toute possibilité de propagation de ses idées. Il était donc évident que le marabout en s’autoproclamant détenteur du flambeau qui éclaire la conscience et la voie du peuple noir avait suscité le courroux du colonisateur.
LES RETRAITÉS DEMANDENT LE DÉPART IMMÉDIAT DU DG DE L’IPRES
Membre du comité de veille, Mamadou Dia Fall de Fatick a peint un tableau très sombre de la situation de la structure qui, selon lui, est confrontée à une rupture d’approvisionnement de médicaments au centre médico-social de Dakar et dans les régions
S’il y a une personne que les retraités ne veulent plus voir même en peinture, c’est bien sur le directeur général de l’Institution de Prévoyance Retraite du Sénégal (Ipres). En conclave hier à Thiès, ils ont demandé le départ immédiat de Mamadou Diagne Sy Mbengue de la tête de la boite.
Institut de Prévoyance Retraite du Sénégal (IPRES), telle est la demande formulée hier à Thiès par les retraités venus de toutes les régions du Sénégal. C’était lors d’une rencontre initiée par le comité d’alerte et de veille A l’initiative du comité d’alerte et de veille, les délégués des associations de retraités des 14 régions du Sénégal se sont retrouvés hier à Thiès, pour procéder à un diagnostic général du fonctionnement de l’Institution de Prévoyance Retraite du Sénégal (Ipres). Membre du comité de veille, Mamadou Dia Fall de Fatick a peint un tableau très sombre de la situation de l’Ipres qui, selon lui, est confrontée à une rupture d’approvisionnement de médicaments au centre médico-social de Dakar et dans les régions. Une situation incompréhensible dans la mesure où un budget de plus de 600 millions de Fcfa voté par le Conseil d’Administration à cet effet. Dans les régions, se désole-t-il, les retraités ont du mal à bénéficié d’une prise en charge médicale.
A Thiès par exemple, les intervenants ont révélé que l’Ipres doit une ardoise de près de 80 millions à l’hôpital régional El Hadji Amadou Sakhir Ndiéguène. Selon divers témoignages faits par des délégués, sur les 14 régions du pays, il n’y a que Dakar où la prise en charge médicale est effective. Et dans les régions, les retraités sont renvoyés faute de lettre de garantie. Même avec la lettre de garantie, seule la consultation est gratuite, tout le reste est pris en charge par le retraité.
En plus de tous ces griefs, Mamadou Dia Fall relève un retard depuis quelques temps dans le paiement des allocations de retraite. Pour lui, Mamadou Sy Mbengue se distingue par un recrutement injustifié, au mépris des règles fixées en la matière. Ce qui s’est traduit par un effectif pléthorique dont le but est de satisfaire une clientèle politique. A l’en croire, l’Ipres s’est retrouvé avec un effectif de plus de 600 personnes alors qu’elle peut fonctionner normalement avec 200 personnes. «Cette situation est d’une extrême gravité avec de lourdes menaces sur l’équilibre budgétaire de l’institution», peste Mamadou Dia Fall qui relève «un laxisme total dans la gestion de l’entreprise, caractérisé par une absence notoire d’autorité, ce qui a facilité un détournement de tickets de restaurant d’une valeur de 400 millions de Fcfa. Ce qui est extraordinaire et regrettable dans cette affaire, c’est qu’aucune sanction n’est prise à l’encontre des auteurs».
Ainsi, il accuse le directeur général Mamadou Sy Mbengue d’avoir commis une faute lourde et montré son ambition démesurée en voulant emballer un ministre du Travail nouvellement nommé à Genève, pour demander l’inscription à l’ordre du jour de la Conférence Interafricaine de Prévoyance Sociale (Cipres), le retrait de l’autonomie de gestion de l’IPRES, si chèrement acquise. Fort heureusement, clame-t-il, le président du Conseil d’Administration (Pca) Mamadou Racine Sy a été informé à temps pour «déjouer ce plan diabolique ourdi par Mamadou Sy Mbengue à la conférence annuelle du Bureau International du Travail (BIT)». Pour toutes raisons, souligne-t-il, les retraités demandent le départ immédiat de Mamadou Diagne Sy Mbengue de la direction générale de l’Ipres.
Pour Omar Ndiaye, président régional de l’Association des Retraités du Sénégal (Ars), affiliée à l’Institution de Prévoyance Retraite du Sénégal (Ipres), la rencontre de Thiès va être sanctionnée d’une résolution générale. Dans cette résolution, qui sera remise à qui de droit, seront consignées toutes les conclusions. Le secrétaire général national de l’Ars Iba Diallo est revenu sur les circonstances de la mise en place du comité d’alerte et de veille. A la retraite depuis plus de 20 ans, il estime que les retraités sont considérés comme d’éternels assistés. En atteste le fait qu’au sein du Conseil d’administration de l’Ipres, ils sont de simples observateurs et n’ont pas droit à la parole. «Aujourd’hui, l’institution court des risques et il n’y a personne pour la défendre. Puisque nous n’avons que cette institution dont la mort entrainera la nôtre, nous œuvrons sur deux fronts. Il s’agit d’abord d’améliorer les conditions de vie du retraité, mais aussi de participer à la pérennisation de l’Ipres. C’est le sens de la naissance du comité d’alerte et de veille», affirme Iba Diallo.
LE PROCUREUR DIT NIET À LA LIBÉRATION PROVISOIRE D’ADAMA GAYE
Au cours de l’interrogatoire ce mercredi, le journaliste-consultant resté constant dans ses écrits, a répété que les propos «insultants et rédigés dans un mauvais Français» ne sont pas de lui
Le procureur de la République Serigne Bassirou Guèye s’est opposé à la demande de liberté provisoire introduite par les conseils de Adama Gaye le 29 Août 2019. La décision a été notifiée au Doyen des juges d’instruction (Dji) peu de temps avant la première audition sur le fond hier, 4 Septembre 2019. Au cours de l’interrogatoire, le journaliste-consultant resté constant dans ses écrits, a répété que les propos «insultants et rédigés dans un mauvais Français» ne sont pas de lui. Ce qui lui a fait dire que son compte a été piraté. Dès la fin de l’audience, son collectif d’avocats a introduit une seconde demande de liberté provisoire.
Le 29 Août 2019, il y a exactement une semaine, lorsque le Doyen des juges d’instruction (Dji) Samba Sall a renvoyé l’audition dans le fond, sine die, les conseils du journaliste Adama Gaye (qui n’a pas été extrait) ont introduit au cours de la journée une demande de liberté provisoire qu’ils avaient bien ficelée. Le procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye qui s’est autosaisi dans le cadre de cette procédure, s’est opposé à cette requête le 03 Septembre 2019. Peu avant l’audition dans le fond du journaliste-consultant Adama Gaye, dans la journée d’hier, il a notifié sa décision au Dji. Selon le maître des poursuites, il y a un risque de récidive et de trouble à l’ordre public. Sans tarder, Samba Sall a statué en suivant le parquet dans son refus. Au lieu de faire appel de ce rejet, les avocats ont préféré, face à cette nouvelle donne, introduire une autre demande de liberté provisoire, dès la fin de l’audience.
Face au Dji, hier, les avocats Mes Cheikh Khoureychi Ba, Kory Sène, Cheikh Amadou Ndiaye, Christian Faye, Seydou Diagne et Ndèye Coumba Diop ont plaidé les garanties de représentativité et la bonne foi de leur client. Selon nos sources, l’audition s’est déroulée sans incident de 13 h à 16, en présence du collectif. En tenue décontractée (jean et chemise), Adama Gaye n’a pas varié dans ses déclarations qu’il a toutes maintenues. Il a soutenu que pour les «propos insultants rédigés dans un mauvais Français», il s’agit d’un piratage de son compte. Ces déclarations répétées devant le juge, ont été tenues durant l’enquête préliminaire.
POUR LES PROPOS «INSULTANTS ET DANS UN MAUVAIS FRANÇAIS» ADAMA GAYE DIT QUE SON COMPTE A ETE PIRATE
Les questions portaient sur ses publications sur Facebook concernant le Président Macky Sall. Pour rappel, Adama Gaye, arrêté par la Division des investigations criminelles (Dic), est en prison depuis le 31 Juillet 2019. Il a été interpellé chez lui, au 6ème étage de l’immeuble Kébé, à 5 h 11, mais les hommes du Commissaire Ibrahima Diop n’ont commencé à l’entendre qu’à 10 h 55. Les enquêteurs ont fini à 16 h et l’ont conduit dès le lendemain devant le Procureur qui a transmis le dossier au Dji après un retour de parquet.
Dans un communiqué signé le 05 Août 2019, le Procureur avait estimé que les propos du journaliste-consultant sur le président de la République, d’une «indécence inouïe, ont conduit à son inculpation sur la base de l’article 80 du Code pénal pour atteinte à la sûreté de l’Etat et pour offense au chef de l’Etat». Par ailleurs, toujours dans le cadre de cette procédure, un des conseils du journaliste, Me Khoureychi Ba avait annoncé une saisine de la Chambre d’accusation pour une violation relative à la présomption d’innocence. C’était suite à une réaction du garde des Sceaux Me Malick Fall qui avait soutenu au cours de la garde-à-vue du journaliste qu’il assume sa totale responsabilité dans cette affaire.
LES DIRECTIVES DU CHEF DE L’ETAT EN CONSEIL DES MINISTRES EN UNE
Dakar, 5 sept (APS) – Les directives du chef de l’Etat en Conseil des ministres, après les vacances gouvernementales, sont largement commentées par les quotidiens reçus jeudi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
’’Epidémie d’accidents aux 4 coins du pays, Macky Sall gendarme contre les faux-permis’’, affiche en Une La Tribune. En conseil des ministres, mercredi, le président de la République, Macky Sall, a souligné l’urgence de durcir les conditions d’octroi des permis de conduire, face à "l’insécurité galopante" sur les routes.
Plusieurs accidents de la circulation sont survenus durant ces derniers jours sur de nombreux axes routiers du pays, faisant un nombre important de morts et de blessés.
Le communiqué rendant compte du premier conseil des ministres après les vacances gouvernementales souligne que le chef de l’Etat s’est notamment appesanti sur "l’urgence de resserrer les conditions de délivrance des permis de conduire".
Sur cette question des accidents de la route, Enquête souligne que "Macky Sall réclame policiers et gendarmes sur les routes".
Selon le journal Vox Populi, "Macky Sall se penche enfin sur le sort des Sénégalais", soulignant qu’en conseil des ministres, le chef de l’Etat "a multiplié les directives sur les inondations et les accidents de la route".
"Mobilisation aux côtés des populations pour leur apporter l’assistance logistique et sociale ; dispositif spécial de veille sur les routes ; resserrement des conditions de délivrance des permis, renforcement des contrôles et présence dissuasive des forces de l’ordre", résume le journal.
Pour le quotidien L’As, "Macky Sall opère des ruptures". "Le président Macky Sall poursuit la dynamique de la rationalisation de la dépense publique. Présidant la réunion du Conseil des ministres, le chef de l’Etat a annoncé la tenue d’un séminaire gouvernemental de deux jours à partir de vendredi prochain", écrit le journal.
"Il s’agira pour l’équipe gouvernementale de se pencher sur la rationalisation de la dépense publique, les réformes institutionnelles et administratives, la gestion budgétaire, etc", explique L’As.
Selon Le Soleil, "Macky Sall presse son gouvernement" sur les questions de l’insécurité routière, la rentrée scolaire, la santé.
Le quotidien Enquête ouvre un dossier sur la ville de Saint-Louis, surnommée "la +Venise+ africaine", classée patrimoine mondiale de l’Unesco en 2000 mais qui a "perdu de son lustre".
’’L’image de l’ancienne capitale du Sénégal, réputée être la plus belle ville du pays, est en train d’être ternie par les dépôts sauvages d’ordures ménagères. Diamaguène, Khor notamment la route de Khor, Pikine et Guet Ndar, c’est l’insalubrité et les eaux stagnantes qui dictent leur loi", écrit Enquête qui affiche en Une "Le paradis perdu".
Le Quotidien signale que 4 ans après le clash de l’avion de Sénégal Air, c’est "toujours le brouillard". "Que reste-t-il du crash de l’avion de Sénégal Air qui avait fait 7 morts en 2015 ? Juste un épais mystère que le Bureau enquête et analyse (BEA) et la justice n’ont jamais réussi à percer. Quatre ans après, c’est le statut quo : aucun corps n’a été retrouvé et pas de trace de l’avion englouti dans les profondeurs de l’Atlantique", écrit le journal.