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20 juillet 2025
Par Mafally NDIAYE
RIO RESTREINT A UNE RUE FIXE, POURQUOI CE TER ALORS ?
Comment expliquer le fait que Rufisque soit la ville la plus riche en termes de recettes fiscales (patentes et autres taxes versées par les entreprises), alors que la ville est la plus délaissée du point de vue des infrastructures, de la salubrité ?
Tous les usagers qui passent par la sortie numéro 9 de l’autoroute à péage pour rallier la ville de Rufisque souffrent des embouteillages monstres causés par le Ter. Pour joindre l’autre bout de la ville, il faut croiser l’enfer, tellement la circulation est difficile.
Normalement, dans sa conception, le Train Express Régional a été financé pour soulager les populations dans le domaine du transfert. Aujourd’hui, les habitants de Rufisque vivent un véritable calvaire du fait de ces travaux. Et pourtant, Rufisque ne devrait pas se trouver dans cette galère, puisqu’elle a renouvelé sa confiance au Président Macky Sall (Apr a remporté le département à hauteur de 60%) lors de la dernière Présidentielle. Serait-il prématuré de juger insuffisante l’action du Président pour cette vieille ville ? Il faut oser le dire, Rufisque ne figure pas encore sur la liste des préoccupations du gouvernement actuel.
A défaut, quels ont été les investissements que nous pouvons constater depuis l’accession au pouvoir de Macky Sall ? C’est avec beaucoup d’amertume que je le dis, Rufisque est en train de mourir de sa belle mort. Le problème de Rufisque c’est véritablement les Rufisquois eux-mêmes. Tantôt on jette le discrédit sur les étrangers en leur accusant injustement d’être la source de tous les maux. Alors que les véritables responsables sont les élus locaux. Ces gens ne sont là que pour les prébendes et autres intérêts crypto-personnels. Le bradage du foncier est devenu l’activité principale de certains hommes politiques.
Le bien-être de Rufisque n’a jamais été une préoccupation pour les politiciens. Comment expliquer le fait que Rufisque soit la ville la plus riche en termes de recettes fiscales (patentes et autres taxes versées par les entreprises), alors que la ville est la plus délaissée du point de vue des infrastructures, de la salubrité ?
Pourtant, Rufisque regorge d’un potentiel économique énorme (Sococim, Valdafrique, Sedima, Cap des Biches, Soseter, Fks, les Industries Madar...) qui ne profite aucunement à sa population. Pour avoir élu domicile dans cette magnifique cité depuis plus de deux décennies, je suis parvenu à cerner la mentalité de certaines populations. Le mal qui gangrène Rufisque c’est la politique, Rufisque est éminemment une ville politique. Et cela a été à l’origine de la sinécure, les moyens de la ville ont été exclusivement dédiés à entretenir une clientèle politique.
Si les mairies concurrencent la Sococim dans les recrutements, alors là se pose un grand problème. Ce fait est devenu banal pour les habitants et ceux qui sont sur la sellette. Je pense que nous Rufisquois devrons changer nos mentalités et intégrer les nouveaux paradigmes dans nos habitudes. Il est facile de dire qu’il faut se lever comme un seul homme pour combattre ces inégalités et autres impaires. Mais ce combat doit être mené contre qui ? Quels sont les moyens qui sont à notre disposition ?
Je pense que la solution n’est pas difficile à trouver, étant donné que les priorités pour Rufisque sont connues et ont pour noms : Assainissement, désencombrement et insalubrité. Pour ce faire, chaque citoyen doit se déployer pour rendre son environnement immédiat vivable, en respectant les normes basiques de bienséance. Nous devons être des acteurs et non des spectateurs.
UNE ENQUETE D'ABDOULAYE CISSE
VIDEO
LE BLUES DES SALARIÉS FANTÔMES
EXCLUSIF SENEPLUS - Précarité, non respect de la réglementation du travail, absence de bulletin de paie, intimidations contre toute initiative syndicale... Plongée au coeur du drame des travailleurs du marché central aux poissons de Pikine
Des années de travail sans aucune régularisation. Des pressions et intmidations contre toute intitiative syndical. L'absence de bulletin de paie. Ce qui se passe au marché central aux poissons de Pikine a tout l'air d'un drame pour les dizaines de personnes qui y travaillent. Certains depuis plus d'une décennie.
Dans ce numéro de Plus investigation de SenePlus, Abdoulaye Cissé est allé à la rencontre des acteurs et lève le voile sur cette situation dramatique.
Regardez ce reportage inédit et exclusif de SenePlus.
PAR Moustapha Diakhaté
LA FAUSSE-BONNE SOLUTION DE RÉDUCTION DE LA FACTURE TÉLÉPHONIQUE
La solution consistant à verser une allocation mensuelle pour charges de téléphone à certains agents de l’Etat, est impertinente - La vraie bonne mesure d’économie budgétaire est une allocation mensuelle de durée d’appels sortants
L’allocation forfaitaire mensuelle de charges de téléphone mobile est une fausse bonne réduction de la facture téléphonique de l’Etat.
La décision de rationaliser la dépense publique est à saluer. C’est la satisfaction d’une vieille revendication du mouvement syndical national de réduction du train de vie de l’Etat et va dans le sens d’une meilleure utilisation des ressources publiques.
Toutefois la solution, consistant à verser une allocation mensuelle pour charges de téléphone mobile à certains agents de l’Etat, est à tout point de vue impertinente.
En effet, au lieu d’être utilisé pour recharger les téléphones, cette allocation forfaitaire risque d’être perçue par les bénéficiaires comme un complément de salaire et utilisée à d’autres fins.
La vraie bonne mesure d’économie budgétaire c’est une allocation mensuelle de durée d’appels sortants.
En choisissant la formule illimix, l’Etat est en mesure, avec 17 900 francs CFA, d’octroyer à chaque agent éligible au forfait d’une durée de communication mensuelle de 30 heures à laquelle s’ajoutent 600 sms sans oublier 7 Go de connexion internet.
En versant un forfait mensuel et en laissant aux agents le choix du numéro de téléphone à charger, il sera impossible à l’Etat de contrôler l’utilisation professionnelle de cette allocation.
Vive la République !
Vive le Sénégal !
KHADIM GADIAGA N’ÉCARTE PAS BALLA GAYE 2
Le président de Rock Energie n’exclut pas de voir le «Roi des Arènes», Modou Lô, croiser à nouveau Balla Gaye 2. Mais Khadim Gadiaga estime que cela ne se fera pas de sitôt.
Le président de Rock Energie n’exclut pas de voir le «Roi des Arènes», Modou Lô, croiser à nouveau Balla Gaye 2. Mais Khadim Gadiaga estime que cela ne se fera pas de sitôt.
Considéré comme la «bête noire» du leader de l’écurie «Rock Energie», Balla Gaye 2 a refroidi les ardeurs de certains supporters de Modou Lô. Intronisé «Roi des Arènes» après sa victoire sur Eumeu Sène, Modou Lô aura forcément à croiser le chemin de Balla Gaye 2, estime le président de Rock Energie, Khadim Gadiaga.Même si, pour le moment, une telle éventualité est écartée par le natif des Parcelles Assainies, après deux revers face au champion de Guédiawaye. «Le dernier combat entre les deux remonte à seulement six mois.Ils ne peuvent pas s’affronter à nouveau aussi rapidement. Ce combat est un gros événement pour la lutte. Il faudra du temps avant que les deux ne se croisent», a confié Khadim Gadiaga.A l’en croire, «les deux lutteurs doivent rencontrer d’autres adversaires et attendre le moment idéal pour s’affronter à nouveau.C’est ce qui donnera plus de saveur à cette confrontation». Sur ce chapitre, le président de Rock Energie estime que Balla Gaye 2 dispose de plusieurs adversaires. «Balla Gaye 2 peut lutter avec Bombardier, Gris Bordeaux, Tapha Tine et même Boy Niang 2», estime Khadim Gadiaga.Quant à Modou Lô, «les promoteurs s’agitent. Mais qu’on lui laisse le temps de savourer sa victoire et d’organiser sa caravane pour fêter son titre de «Roi des Arènes». Il n’a pas un problème d’adversaire», a indiqué le patron de «Rock Energie». Adressant un message aux promoteurs qui seraient intéressés par l’actuel «Roi des Arène», il estime que leur poulain n’acceptera pas un cachet en dessous de 150 millions Cfa. «C’est son nouveau statut qui impose un tel cachet. Ce que nous recherchons,c’est de hisser le cachet à 200,250 millions Cfa», souligne-t-il.Un parcours qui ne l’a nullement surpris. «C’est grâce à son courage qu’il a hissé l’écurie à ce niveau. Le titre de «Roi des Arènes» qu’il vient d’acquérir ne me surprend guère. C’est un travail de longue haleine. Rien n’a été facile pour Modou Lô», dira le nouveau président de l’écurie, porté à la tête il y a deux mois.Priant que son lutteur règne aussi longtemps que possible Khadim Gadiaga indique que le néo «Roi des Arènes» va redoubler d’effort et d’abnégation pour parvenir à ses fins. Considérant son protégé comme le lutteur qui dispose de plus de victoires dans l’arène, l’ancien président des lutteurs en activité rappelle le bilan de 25 combats livrés dont 22 victoires pour trois défaites. Khadim Gadiaga a tenu aussi à saluer les efforts consentis par son prédécesseur, Demba Dia, avant de promettre de «poursuivre cette œuvre».
par Achille Mbembe
MANDELA RÉVEILLE-TOI, TON PEUPLE DEVIENT FOU !
“Afrophobie ?” “Xénophobie ?” “Racisme entre Noirs ?” - Pourquoi l'Afrique du Sud est-elle depuis si longtemps un “cercle mortel” pour tous les Africains et tout ce qui se rapporte à l’Afrique ?
Ce texte a d'abord été publié sur la page Facebook de son auteur en 2015. Nous le reproduisons à l'occasion de la résurgence des violences xénophobes en Afrique du Sud depuis quelques jours.
“Afrophobie ?” “Xénophobie ?” “Racisme entre Noirs ?” Un “Noir” déjà bien “noir” qui massacre un “étranger” sous prétexte qu’il aurait la peau trop sombre : la haine de soi par excellence ? Mais bien sûr, c’est tout cela en même temps !
Hier, j’ai demandé à un chauffeur de taxi : “Pourquoi faut-il qu’ils tuent ces ‘étrangers’ de cette façon ?” Sa réponse : “Parce que du temps de l’apartheid, le feu, c’était la seule arme que nous avions, nous, les Noirs. Nous n’avions pas de munitions, d’armes et tout ça. Avec le feu, on pouvait fabriquer des cocktails Molotov et les jeter sur l’ennemi à bonne distance.”
Aujourd’hui, la distance est superflue. Pour tuer “ces étrangers-là”, il nous faut être le plus près possible de leur corps, que nous entreprenons alors d’enflammer ou de disséquer, chaque coup ouvrant une énorme blessure impossible à soigner. Et si jamais elle venait à être soignée, elle est conçue pour laisser sur “ces étrangers-là” le genre de cicatrice qui ne s’efface jamais.
Une situation kafkaïenne
J’étais présent lors de la dernière flambée de violence dont “ces étrangers-là” ont été la cible. Depuis, le cancer a produit des métastases. La chasse dont les “étrangers” sont aujourd’hui la proie est le résultat d’une chaîne complexe de complicités — certaines déclarées sans ambiguïté, d’autres occultes.
Le gouvernement sud-africain a depuis peu durci le ton au sujet de l’immigration. De nouvelles mesures draconiennes ont été votées, et leurs effets sont dévastateurs pour les gens déjà installés ici en toute légalité. Il y a quelques semaines, j’ai assisté à une réunion du personnel “étranger” à l’université du Witswatersrand [à Johannesburg], et j’y ai entendu une succession de récits terrifiants. Les permis de travail ne sont pas renouvelés, les familles se voient refuser des visas, les enfants sont condamnés à un no man’s land scolaire. Une situation kafkaïenne qui touche aussi les étudiants entrés légalement dans le pays, dont les visas ont été régulièrement renouvelés, mais qui se trouvent maintenant pris au piège du flou juridique, dans l’impossibilité de s’inscrire et de toucher l’argent auquel ils ont droit, qui leur a été alloué par les institutions. Avec ses nouvelles mesures anti-immigration, le gouvernement est en train de transformer les immigrés jusque-là légaux en clandestins.
Une sorte de “national-chauvinisme”
La chaîne des complicités va plus loin. Les grandes entreprises sud-africaines se répandent dans tout le continent, reproduisant parfois ailleurs les pires formes de racisme qui étaient tolérées ici du temps de l’apartheid. Tandis qu’elles “dénationalisent” et “africanisent”, les Noirs pauvres d’Afrique du Sud et des pans de la classe moyenne se fédèrent en une sorte de “national-chauvinisme”. Le national-chauvinisme exhibe sa face hideuse dans presque tous les secteurs de la société sud-africaine. L’ennui, avec le national-chauvinisme, c’est qu’il a constamment besoin de boucs émissaires. Au début, ce sont ceux qui ne sont pas de chez nous. Puis, très vite, il devient fratricide. Il ne s’arrête pas à “ces étrangers”. Son ADN le pousse à terme à se retourner contre lui-même en un revirement dramatique.
J’étais en Afrique du Sud lors de la dernière “saison de la chasse”. La différence, cette fois, c’est l’apparition de rudiments “idéologiques”. Nous avons désormais droit à un semblant de discours qui a pour but de justifier les atrocités, ce pogrom rampant, puisque c’est bien de cela qu’il s’agit en réalité. Et un pogrom qui ne peut qu’aller croissant. Le discours justificateur commence par l’évocation des stéréotypes habituels. Ils ont la peau plus sombre que nous ; ils volent nos emplois ; ils ne nous respectent pas ; les blancs se servent d’eux, ils préfèrent les embaucher plutôt que nous, ce qui leur permet de contourner les exigences de la discrimination positive.
Mais ce discours se fait de plus en plus agressif. On peut le résumer comme suit : l’Afrique du Sud n’a aucune dette morale envers le reste du continent. Et les années d’exil ? Mais non, il y avait moins de 30 000 Sud-Africains en exil (on m’a déjà asséné ce chiffre, et je ne sais absolument pas d’où il vient), et ils étaient éparpillés dans le monde entier – 4 000 au Ghana, 3 000 en Ethiopie, quelques-uns en Zambie, et beaucoup plus en Russie et en Europe de l’Est ! Donc, nous n’accepterons pas d’être soumis au chantage moral de “ces étrangers”.
La saison de la chasse aux étrangers
Il faut poser les questions qui dérangent. Pourquoi l’Afrique du Sud devient-elle un champ de la mort pour les Africains originaires d’autres pays (mais aussi pour les Bangladais, les Pakistanais, et sans doute d’autres bientôt) ? Pourquoi ce pays est-il depuis si longtemps un “cercle mortel” pour tous les Africains et tout ce qui se rapporte à l’Afrique ? Dans “Afrique du Sud”, que signifie donc “Afrique” à nos yeux ? Une idée, ou un pur accident géographique ? Faut-il maintenant chercher à chiffrer ce qu’ont sacrifié l’Angola, le Mozambique, le Zimbabwe, la Namibie, la Tanzanie, la Zambie et d’autres pendant la lutte pour l’émancipation ?
Combien d’argent le Comité de libération de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) a-t-il fourni aux mouvements de libération ? Combien de dollars l’Etat nigérian a-t-il mis dans la balance du combat sud-africain ? S’il fallait évaluer les destructions infligées par le régime de l’apartheid à l’économie et aux infrastructures des “Frontline States” [“Etats de la ligne de front”, en l’occurrence Angola, Botswana, Lesotho, Mozambique, Swaziland, Tanzanie, Zambie et Zimbabwe, qui à partir des années 1970 ont coordonné leur action contre le régime sud-africain et soutenu les mouvements de lutte, dont l’ANC], à combien cela équivaudrait-il ?
Et une fois cette somme quantifiée, ne devrions-nous pas présenter la facture au gouvernement de l’ANC qui a repris les rênes de l’Etat sud-africain et lui demander de rembourser ce qui a été dépensé au nom des Noirs opprimés en Afrique du Sud pendant toutes ces longues années ? Ne serions-nous pas en droit d’ajouter à tous ces dégâts et à toutes ces pertes le nombre de personnes tuées par les armées du régime de l’apartheid agissant en représailles parce que nous avions accueilli en notre sein des combattants sud-africains, le nombre de blessés, la longue chaîne de misère et de pauvreté infligée à cause de notre solidarité avec l’Afrique du Sud ? Puisque certains Sud-Africains noirs ne veulent pas entendre parler de dette morale, peut-être faut-il leur donner raison, leur présenter la facture et demander plutôt des réparations économiques.
Nous mesurons tous l’absurdité qu’il y a dans cette logique insulaire, qui fait à nouveau de ce pays un champ de la mort pour ceux qui ont la peau plus sombre, pour “ces étrangers-là”. Puisque le gouvernement sud-africain ne peut pas ou ne veut pas protéger de la fureur de son peuple ceux qui sont sur son sol, il n’y aurait en revanche rien d’absurde à en appeler à une plus haute autorité. L’Afrique du Sud est signataire de la plupart des conventions internationales, notamment du statut de la Cour pénale internationale de La Haye. Certains des instigateurs de la “saison de la chasse” qui a cours en ce moment sont bien connus. Certains ont tenu publiquement des propos incitant à la haine. Existe-t-il un moyen pour nous de les dénoncer à la CPI ? L’impunité nourrit l’impunité, et les atrocités. C’est le chemin le plus court vers le génocide. Si l’Etat sud-africain ne demande pas de comptes à ces criminels, n’est-il pas temps de confier leur sort à une plus haute juridiction ?
Un dernier mot sur les “étrangers” et les “immigrés”. Aucun Africain n’est un étranger en Afrique ! Aucun Africain n’est un immigré en Afrique ! Nous avons tous notre place en Afrique, et peu importent nos aberrantes frontières nationales. Et aucun national-chauvinisme, aussi effréné soit-il, n’y pourra rien. Et toutes les expulsions, aussi nombreuses soient-elles, n’y pourront rien. Au lieu de répandre du sang noir sur Pixley ka Seme Avenue, artère symbolique s’il en est [Pixley ka Seme était le fondateur de l’ANC], nous devrions tous nous atteler à la reconstruction de ce continent, et faire sortir l’Afrique de sa longue histoire douloureuse – pour en finir avec cette histoire qui depuis trop longtemps voudrait, quelle que soit l’époque, quel que soit l’endroit, qu’on ait tort d’être noir.
UN KA POUR DEMBA
Les cas de fraude se multiplient à l’Entreprise Demba Kâ (Edk)
E media |
Ndèye Fatou NIANG |
Publication 04/09/2019
Les cas de détournement sont devenus un Kâ pour Demba, propriétaire des stations Edk Oil. Il est confronté à une fraude interne depuis plusieurs mois. Le dernier cas est l’arrestation du chef de la station de Thiès pour détournement présumé d’un montant de 6 millions de F Cfa.
Les cas de fraude se multiplient à l’Entreprise Demba Kâ (Edk). Après les 16 personnes placées sous mandat de dépôt entre Thiès et Tivaouane en fin juillet à la suite d’une information judiciaire ouverte par le Parquet de Thiès dans le cadre de l’affaire de la fraude des recettes via Orange money visant Edk oil, le chef de la station Edk Thiès a été arrêté ce lundi pour détournement. Toumani Camara, qui a été interpellé chez lui par les pandores de la Brigade de recherches de la gendarmerie de Thiès, a été aussitôt placé en garde à vue, sa voiture a également été également saisie. Il lui est reproché d’avoir détourné 6 millions de F Cfa dans la station d’essence de la Cité du Rail qu’il dirige. Des mêmes faits qui ont valu l’arrestation en fin juillet à 16 personnes entre les stations Edk oil Thiès et Tivaouane
6 millions de F Cfa pompés à la station de Thiès
Ces personnes ont été placées sous mandat de dépôt dans le cadre de l’affaire de la fraude des recettes via Orange money visant Edk oil. Laquelle affaire a démarré avec des arrestations dans les stations Edk Tambacounda, Diourbel, Sindia et les gérants des stations EdK Colobane, Mbao, mais également un pompiste à Maristes. En effet, explique une source proche du dossier, Edk avait signé un partenariat avec la Sonatel pour la distribution d’unités de valeur Orange money et le paiement marchand de carburant. Des numéros marchands sont ainsi transmis aux pompistes et aux gérants de station pour l’encaissement de recettes via Orange money. Ces derniers, au lieu de transférer le solde vers le numéro du superviseur qui reçoit les fonds à la fin de chaque journée, modifiaient le reçu de transfert d’argent de façon à ce que le montant y afférent soit supérieur à celui du vrai reçu que doit générer le terminal de paiement électronique. Une fraude, dont le montant n’est pas encore estimé,a fait perdre beaucoup de millions au promoteur Demba Kâ. Pour l’heure, le dossier est en cours d’instruction.
OÙ SONT LES FEMMES DANS LES FORCES ARMÉES OUEST-AFRICAINES ?
Peu nombreuses, peu visibles, elles font face à des barrières persistantes. À Dakar, une conférence régionale réunit, depuis le mardi 3 et jusqu’au vendredi 6 septembre, des femmes des polices et gendarmeries d’Afrique de l’ouest
Peu nombreuses, peu visibles, elles font face à des barrières persistantes. À Dakar, au Sénégal, une conférence régionale réunit, depuis le mardi 3 et jusqu’au vendredi 6 septembre, des femmes des polices et gendarmeries d’Afrique de l’ouest : Sénégal, Burkina Faso, Niger et Mali, avec le soutien du département d’État américain. Objectif : féminiser les forces de défense et de sécurité
Elle en impose Mame Rokhaya Lo, du haut de son 1,87 m, 36 ans, capitaine au sein de la gendarmerie sénégalaise, première femme pilote de son pays. « Le problème qu'on a est peut-être culturel. Les gens n'ont pas l'habitude de voir les femmes en tenue, donc cela crée peut-être des barrières avec la famille pour que les femmes intégrent en nombre les forces de défense et de sécurité. On lutte vraiment pour atteindre au minimum 10% de femmes jusqu'à atteindre 20%. »
On en est loin selon Adjaratou Wakha Aïdara Ndiaye, directrice de l’ONG Partners West Africa Sénégal. « Les États africains sont à maximum 5%, surtout dans la zone Sahel, où actuellement il y a beaucoup de conflits. Plus il y aura de femmes au sein des forces de l'ordre, plus les gens, la population se sent en sécurité. »
Et, pour féminiser les forces de l’ordre, c’est aussi le regard des collègues masculins qui doit changer, selon Adiza Adamou, commissaire de police au Niger : « Surtout au niveau des unités opérationnelles, le maintien de l'ordre. Ils nous disent "les femmes, vous ne pouvez pas aller sur le terrain, vous ne pouvez pas aller au front" parce que, parce que, parce que... Ils nous regardent comme leurs filles, leurs femmes. » Mais là, c’est entre « sœurs », selon elle que se retrouvent les participantes, et surtout entre professionnelles.
L’ÉTAT PRÉVOIT UNE ÉCONOMIE DE PLUS DE 15 MILLIARDS PAR AN
Selon des sources proches du gouvernement, si la facture téléphonique atteignait régulièrement 1,5 milliard F CFA par mois, la somme payée pour le mois d’août à partir duquel la restriction est entrée en vigueur a drastiquement baissé
Dans sa volonté annoncée de rationaliser les dépenses liées au téléphone, l’Etat est passé à une étape supérieure. Selon des sources proches du Gouvernement, si la facture atteignait régulièrement un montant hallucinant de 1,5 milliard F CFA par mois, la somme payée pour le mois d’août à partir duquel la restriction est entrée en vigueur a drastiquement baissé. De dix fois moins !
En effet, selon nos informations, le montant payé pour le mois d’août est d’environ 120 millions F CFA. Projeté sur l’année, la note devrait ainsi passer de 18 milliards F CFA à 1,440 milliard F CFA.
Une baisse considérable qui soulève des interrogations sur l’utilisation de certains privilèges par les fonctionnaires de l’Etat, jusqu’au niveau le plus élevé de responsabilités. Toutefois, il reste désormais à voir si des services ne vont subir les contrecoups de ces mesures drastiques et voir ainsi leur efficacité mise à rude épreuve par la faute de ceux qui étaient dans le gaspillage manifeste.
DINDEFELO, UN GACHIS NATUREL
Trésor perdu dans la forêt et les montagnes de Kédougou, Dindéfélo, en cette période d’hivernage, est coupée du reste du monde.
Trésor perdu dans la forêt et les montagnes de Kédougou, Dindéfélo, en cette période d’hivernage, est coupée du reste du monde. La commune, confrontée également à un manque terrible en eau potable, compte sur le projet Energie de l’Omvg pour sortir au moins des ténèbres.
Devenue célèbre grâce à ses merveilleuses chutes d’eau, Dindéfélo se noie pourtant dans la douleur. Des routes, de l’électricité, de l’eau… C’est tout ce que demande cette population dépourvue presque de tout. Nous sommes à Ségou, un des 12 villages qui composent la commune, le plus impacté par le projet Energie de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie, dans la région de Kédougou. Et toutes les occasions semblent bonnes pour exprimer ces vieilles doléances. Hier, devant les autorités déconcentrées et la délégation de l’Omvg, la vieille Kadidia Diallo, teint clair, avec toute la discipline qui caractérise les gens de ce hameau situé à la frontière avec la Guinée, supplie : “En venant ici, vous vous êtes sûrement rendu compte de l’état délabré de la piste. Notre principal problème, c’est cette voie impraticable, surtout en période d’hivernage. Nous souhaiterions également que vous nous la réhabilitiez’’, dit-elle en s’adressant naïvement à la cheffe de la délégation de l’Omvg. Laquelle la réoriente gentiment vers les représentants de l’Etat à qui incombe cette mission. Sur place, c’est à se demander si des autorités passent de temps en temps dans cette zone pourtant pleine de potentialités. Avec ses cascades, sa réserve naturelle communautaire où l’on trouve même des chimpanzés, ses montagnes magnifiques, sa forêt dense, ainsi que ses nombreux cours d’eau.
Dindéfélo est ainsi une des attractions des visiteurs venus de tous les coins du Sénégal et du monde. Hélas, l’inaccessibilité constitue son principal frein sur le chemin de l’émergence. Le maire de la ville, Kikala Diallo, reconnait : “C’est vrai que c’est un réel problème. Nous essayons de prendre beaucoup d’initiatives pour booster le tourisme qui est une des caractéristiques de cette zone, mais c’est difficile, sans infrastructures routières.’’ Cela dit, M. Diallo a aussi tenté de rassurer ses administrés. A l’en croire, le gouvernement est bien conscient du problème et a promis de l’inscrire parmi ses priorités. Il précise, optimiste : “Le ministre Oumar Youm (ministre en charge des Transports terrestres et des Infrastructures routières) était de passage, il y a quelques jours, et il a réaffirmé cette volonté. Nous pensons que les travaux pourront être engagés bientôt.’’
Ravie, l’assistance, composée en majorité de femmes, applaudit. La bonne dame qui avait évoqué la lancinante question se lève de son banc, se dirige vers lui, courbe l’échine et lui caresse les pieds en guise de remerciements. Mais en attendant la délivrance, le calvaire continue. Pas plus tard que cette semaine, informe l’édile, six bus remplis de touristes ont été contraints de rebrousser chemin, ne pouvant accéder à la localité. Un manque à gagner énorme pour la municipalité, les hôteliers ainsi que la population toute entière. En fait, pour une distance longue seulement d’une trentaine de kilomètres, il faut faire plus d’une heure de temps à bord de 4 X 4 et de L200, se faufilant entre les arbres, bravant non pas des nids de poules, mais “d’éléphants’’ remplis d’eau de pluie, pour rallier Ségou, à quelques jets de la Guinée voisine. Un endroit paradisiaque, mais coupé du reste du monde.
LES AMIS D'ADAMA GAYE PRÊTS POUR SA LIBÉRATION
Le journaliste peut entrevoir la liberté. Car il sera finalement auditionné au fond ce mercredi
Et à l’issue, ses conseils vont déposer une demande de liberté provisoire. Ce qu’ils n’avaient pas pu faire jeudi dernier, puisque le Doyen des juges avait renvoyé l’audition sine die. D’ailleurs, le renvoi avait mis ses avocats dans tous leurs états. “Notre client Adama Gaye, prisonnier politique et d’opinion, a vu ce jour son droit d’être entendu et jugé dans un délai raisonnable, violé par la justice sénégalaise’’, fustigeait le collectif des avocats d’Adama Gaye. Il déplorait également “les violations flagrantes et récurrentes de son droit à être entendu et jugé dans un délai raisonnable par une juridiction indépendante et impartiale par la justice sénégalaise’’
“La volonté manifeste de l'État à anéantir Adama Gaye’’
Le Cercle des amis de Adama Gaye a abondé dans le même sens. Dans un communiqué daté d’hier, il fustige l’emprisonnement du journaliste “pour un délit mineur sur la base duquel on ne doit pas être poursuivi dans une démocratie majeure et dont il est loin d'être coupable’’. La structure dénonce le report soulignant que leur ami “a vu sa santé se détériorer, eu égard aux conditions de détention inacceptables’’. Et d’ajouter : “En sus de son état de santé qui n'est pas des meilleurs, Adama Gaye est d'un âge qui ne lui permet pas d'être confiné dans les geôles atroces d'un régime qui cherche coûte que coûte à affaiblir moralement et physiquement le lanceur d'alerte.’’ Compte tenu de cette situation, le cercle invite les autorités étatiques “à plus de raison et de bon sens dans cette affaire’’.
Tout en prenant “à témoin l'opinion nationale et internationale face à la volonté manifeste de l'État à anéantir Adama Gaye, intellectuel engagé au service de son peuple’’, le cercle tient également le gouvernement du Sénégal “pour responsable de tout ce qui pourrait arriver à Adama Gaye et des conséquences fâcheuses que cela engendrerait dans le pays’’. Fort de cette crainte, le cercle exhorte la société civile, les leaders d'opinion, les régulateurs sociaux “à faire entendre raison à Macky Sall, seul commanditaire de cette arrestation, avant que nous ne soyons dépassés par les événements’’. Par ailleurs, les amis du journaliste-activiste expriment leur “détermination sans faille pour qu’Adama Gaye recouvre sa liberté confisquée pour des raisons subjectives’’.
Et disent “n'écarter aucune forme de riposte face aux méthodes loin d'être conventionnelles dont use le régime pour humilier, éprouver et écraser des activistes et des lanceurs d'alerte’’. Car, à leurs yeux, Adama Gaye “ne saurait être sacrifié sur l'autel de la mal gouvernance minière et des prédateurs nationaux et internationaux’’. Et c’est pourquoi ils se disent “prêts à faire face à toute tentative de le maintenir en prison pour occulter la gestion nébuleuse des hydrocarbures’’