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20 juillet 2025
TAXAW TEM A L' ECOUTE DES REVENDICATIONS DES POPULATIONS
Ce regard nouveau a effectivement suscité un intérêt certain pour les populations concernées au premier chef, qui ont répondu massivement», a tenu à magnifier Taxaw temm
Faire en sorte que les populations impactées par l’exploitation des ressources pétrolières et gazières en ressentent les effets bénéfiques dans leur vie courante a été à la base du débat animé par le mouvement Taxaw temm dans la région nord, et particulièrement à Saint-Louis. A cette étape, divers leaders de l’opposition ont pris part aux débats.
Après Dakar, Kolda et Thiès, le mouvement Taxaw temm a poursuivi sa tournée à SaintLouis durant le week-end du 17 au 18 août dernier. En marge de cette tournée, les populations de Guet-Ndar étaient à l’honneur. En effet, ces dernières, souligne un communiqué de la structure, ont soumis à ce mouvement de l’opposition un certain nombre d’exigences dont : la revendication de procéder à des études d’impact sur les populations et l’environnement avant toute exploitation pétrolière et gazière, la compensation préalable des populations des zones impactées et enfin la reconnaissance, par l’Etat, aux pêcheurs de leur droit sur la mer, au même titre que le droit sur la terre reconnu aux agriculteurs, et d’associer les pêcheurs à toutes les négociations et décisions les concernant.
Ces revendications ont été formulées dans le cadre d’un débat sur le pétrole et le gaz dont le thème est «Ressources halieutiques et ressources énergétiques (pêche, pétrole/gaz et zircon) : opportunités et menaces vues de St-Louis», animé par Moustapha Dieng, président du Syndicat national des mareyeurs et pêcheurs du Sénégal et non moins responsable local de Taxaw temm à Saint-Louis.
Mais également avec l’appui de la plateforme Aar li ñu bokk et en présence de plusieurs cadres de l’opposition comme Mamadou Lamine Diallo, Cheikh Bamba Dièye et autres. «Le mouvement Taxaw temm les remercie ainsi que tous ceux de Saint-Louis qui ont bien voulu répondre à son invitation et qui ont contribué à la réussite de cette rencontre de façon positive, opportune et significative, le tout dans un esprit constructif et ouvert.
Ainsi, les interventions ont-elles été fructueuses et riches, au regard sans doute de l’approche nouvelle du débat sur le pétrole et le gaz qui prend en compte les conséquences de l’exploitation de ces ressources naturelles en termes ‘’d‘opportunités et/ou de menaces’’ qui pèseraient directement sur les populations locales, l’environnement, leur cadre de vie, l’économie locale etc.
Ce regard nouveau a effectivement suscité un intérêt certain pour les populations concernées au premier chef, qui ont répondu massivement», a tenu à magnifier Taxaw temm. Qui se déclare «solidaire» des revendications et exigences «légitimes» des populations de Saint-Louis et au premier chef celles de GuetNdar.
Aussi lance-t-il un appel pour «une synergie des efforts et des énergies d’une part ainsi qu’une convergence et une unité d’actions des différents fronts tels que : social, citoyen, sécuritaire, religieux, politique d’autre part pour une gestion rigoureuse de nos ressources naturelles ainsi qu’une bonne gouvernance des deniers publics de notre pays dans le cadre d’une véritable alternative politique».
GUY, LA SECONDE JEUNESSE DE LA GAUCHE
Dans toutes les luttes, celui qui rappelle au sociologue de gauche Mamadou Wane dit «Mao» ses «années de jeunesse» est en train de redonner un second souffle à la gauche aux abois.
Alors que beaucoup pensaient que la détention aller adoucir ses ardeurs, l'activiste Guy Marius Sagna est plus que jamais d’attaque. N’ayant rien perdu de sa verve, ni de son engagement, il continue à dénoncer avec la même virulence ce qu'il considère comme les tares du régime. Son dernier acte, c’est le soutien apporté aux travailleurs de PCCI qui exigeaient le paiement de 18 mois de salaire. Dans sa démarche et son engagement, l'activiste rappelle la gauche sénégalaise durant sa période de gloire.
Préfaçant le livre «De la Lutte des Classes à la Bataille des Places, le destin tragique de la gauche sénégalaise» de son collègue enseignant en droit public à l'Université Gaston Berger (Ugb) de Saint Louis Amadou Kah, Dr Ibrahima Sylla faisait un sévère réquisitoire contre la gauche qui a démissionné. «La gauche semble avoir renoncé à la vérité et donc épouse le silence coupable et complice face à l'autorité de l'injustice des conditions de classes encore prégnante dans notre société », se désolait-il avant de d'ajouter : « la gauche a apparemment perdu son âme du fait de la belle droite que lui aurait assénée le pouvoir politique en l'intégrant dans les rangs des milieux favorisés. La gauche n'est pas simplement découpée en tranches. Elle s'est laissée volontairement broyée par le système politique pour ne pas souffrir d'une rétrogradation dans l'espace présidentiel pourvoyeur de postes alléchants .... il n'est pas question de s'aventurer dans un retour en arrière ou la prison était un second domicile».
La prison «un second domicile», c'était le prix à payer pour les pères fondateurs de la gauche sénégalaise comme Majmouth Diop, Amath Dansokho, Abdoulaye Bathily, Landing Savané qui avaient choisi d’être du côté des laissés-pourcompte et d’exiger un monde plus juste. C'est dans cette dynamique que s'est inscrit Guy Marius Sagna qui s’engage dans toutes les «luttes des classes». Qui plus est, la prison est devenue aussi pour lui «un second domicile».
Pour preuve, il a été arrêté encore hier lorsqu’il est venu manifester aux côtés des 145 employés de PCCI. Une énième arrestation qui n'a pas surpris les Sénégalais. D’autant que pour son combat, il a tout le temps eu maille à partir avec les forces de sécurité. Se définissant comme un militant de la gauche anti-impérialiste, le natif de Ziguinchor est devenu le «prisonnier préféré» des forces de l'ordre. Dans toutes les luttes, celui qui rappelle au sociologue de gauche Mamadou Wane dit «Mao» ses «années de jeunesse» est en train de redonner un second souffle à la gauche aux abois.
Il remet sur scène les vieilles revendications de la gauche de la plus belle des manières et avec sa vivacité d'antan. L ’ancien pensionnaire de l'Endss a été arrêté en 2013 pour avoir participé, Tambacounda, au barrage de la route nationale, en guise de protestation contre le manque de formation des enseignants du préscolaire public. C’est le début de plusieurs interpellations suivies de garde-à vue.
L’homme n’hésitait pas à manifester contre le franc CFA, la mauvaise gestion du pétrole… Avec cette posture, il s’est taillé une aura internationale. C’est pourquoi, lorsqu’il a arrêté pour «fausse alerte au terrorisme» , des personnalités comme l'écrivain Boubacar Boris Diop, l'acteur américain Danny Gloover avaient signé une pétition pour réclamer sa libération immédiate, la cessation de la violation des droits des citoyens au Sénégal et le respect de la liberté d’opinion.
Marié et un père d'un enfant, Guy Marius Sagna est allergique à l’injustice» depuis ses années estudiantines.
Séquestration de Diène Farba Sarr
Pensionnaire à l’époque de l'Ecole Nationale du Développement Social et Sanitaire (Endss), il a failli être expulsé de l'établissement. En effet, il lui était reproché d’avoir séquestré le DAGE du ministère de la Santé qui n'était personne d'autre que Diène Farba Sarr. Influencé par de nombreux révolutionnaires come Thomas Sankara, Frantz Fanon et devenu très tôt sensible aux souffrances des peuples africains, il est toujours au chevet des populations qui en ont besoin, quitte à braver l'autorité.
Antiimpérialiste convaincu, il milite dans de nombreuses plateformes qui luttent pour la souveraineté des peuples du Sud. C’est ce Guy Marius Sagna qui donne, actuellement, une seconde vie à la gauche qui, comme lui, s’était surtout illustrée par ses combats pour un pays plus juste et débarrassé de l’impérialisme et du néocolonialisme.
par Serge Alain Godong
UN ARTISTE N'EST PAS NÉCESSAIREMENT UN MODÈLE
Le génie du passage de DJ Arafat entre les gouttes du vivant procède aussi de ces accès de violence et d'anarchie dans lesquels beaucoup lui dessinent aujourd'hui le principal trait identitaire, au coeur de cette Afrique fulgurante et parfois obsolète
L’art possède toujours cette dimension exclusive, autoritaire voire violente, que beaucoup, à l'exemple du texte à charge publié sur le site français Mediapart, conspuent aujourd'hui sur la personne du chanteur ivoirien, dénommé DJ Arafat. Personnellement, bien que grand écouteur et grand collectionneur de musique, c'est un artiste que je ne connaissais que très insuffisamment, du fait de la faible correspondance que je trouvais généralement entre son style réputé fantasque et mes goûts. Le "Coupé Décalé" est en effet une musique que j'ai toujours trouvée un peu rustre et brutale, construite sur une esthétique de l'immédiat, voire de la grossièreté, qui ne rentre pas vraiment dans mes préférences pourtant éclectiques. Reste que je ne peux qu'avoir qu'un respect infini à l'endroit de l'artiste auquel je ne me suis intéressé qu'une fois passé à trépas. Pour moi, il a fait beaucoup et il me semble plutôt prétentieux d'essayer d'esquisser une ligne de "vie bonne" ou de "vie réussie" à partir du reflet souvent controversé qu'il a quelques fois donné de lui-même et de son expression artistique, avec des déclarations régulièrement tapageuses et d'autres comportements à l'obscénité avérée, fruit de son temps et des modes mondialisées qui les accompagnent.
Autant le dire pour que cela soit clair pour tous : un artiste n'est pas nécessairement, comme certains voudraient créer l'équivalence, un modèle. En tout cas, un artiste ne se destine pas linéairement à en devenir un, sur le plan moral, philosophique ou social. Nietzsche l'avait parfaitement théorisé avec la brutalité qu'on lui connaît, et rendu à la figure du Créateur une place démiurgique et unique qu'il est inutile de déformer à partir de référents moraux sur lesquels, par ailleurs, n'existe aucun consensus. La liste des artistes à scandale est longue dans le monde, à commencer au Cameroun par ce Petit Pays qui posa nu sur la pochette de son album "Classe F" de 1996, déclenchant, comme on s'en souvient, l'ire de tous ceux qui, immédiatement, le donnèrent pour "fou" à lier.
Arafat a fait beaucoup en son temps et à sa façon, et sa mémoire restera forte, singulière. Le génie de son passage entre les gouttes du vivant procède aussi de ces accès de violence et d'anarchie dans lesquels beaucoup lui dessinent aujourd'hui le principal trait identitaire, au coeur de cette Afrique fulgurante et parfois obsolète, dont les éclairs brûlent aussi nos fragiles imaginations, aussi loin que porte notre désespoir sur le temps qui passe et sur le peu de choses qui changent en bien.
Il faut donc le laisser partir en paix, en rendant hommage à cette distinction unique qu'il a su porter et incarner, aux confins de nos propres errements, de vies illisibles dont le Pape François lui-même a dit, il y a trois ans, qu'il n'est pas nécessaire de faire le jugement absolu, à partir de nos propres oeillères d'intolérance et de dogmatisme. Façon de dire : seul Dieu tient le tableau comptable à partie double, sur nos fautes et nos chances d'absolution. Or Dieu lui-même s'est depuis la nuit des temps donné à vivre à l'humain, comme le réceptacle de l'infinie miséricorde, testament vers l'éternité qui a conduit Jésus Christ à sauver Barabas, un bandit de grand chemin qu'il ne connaissait guère, mais crucifié le même jour que lui. Il est donc particulièrement imprudent de parler trop vite sur le compte de ce jeune homme de 33 ans, mort à l'évidence trop vite et certains disent, inutilement. Il faut laisser errer son âme dans la voie lactée et les galaxies inhabitées de notre système solaire, où il est sans doute en ce moment même, sur le chemin de la rencontre sereine avec le Bon Dieu. Lequel Bon Dieu, sur ce coup, montrera bel et bien à quel point il est bon, parce que essentiellement porté sur le chemin, et donc la rédemption, plutôt que sur les actes et donc le péché. Longue vie à DJ Arafat.
par Charles Kabango
DJ ARAFAT, SPECTACLE MACABRE DE L'AFRIQUE OU L'HÉROÏSME DE LA DÉCADENCE
Tant que les figures qui font autorité en Afrique sont des dieux du stade ou des dieux des boîtes de nuit, l’on pourra faire toutes les théories que l’on veut sur les « dictateurs africains », cette Afrique demeurera tapageuse et faiblarde
Le Blog de Mediapart |
Charles Kabango |
Publication 31/08/2019
L’artiste ivoirien Dj Arafat, de son vrai nom Ange Didier Houon est décédé le 12 août 2019, des suites d’un accident de circulation. Grand amateur de moto, il a violemment percuté la voiture de la journaliste de la Radio Télévision Ivoirienne (RTI), Denise de Laphafiet, dans le quartier d'Angré (nord d'Abidjan).
Que les uns et les autres pleurent leur ami, leur frère, leur fils, leur père, leur artiste, leur collègue n’est que pure humanité. En pareille circonstance, pourrait-on attendre autre chose, des « proches » que le triste désarroi ? Le poète, dans ses Méditations, disait : « un seul être vous manque, et tout est dépeuplé ». Le tourbillon d’émotions qu’a suscité la mort de Dj Arafat, âgé seulement de 33 ans, peut donc aisément se comprendre. Il s’agit d’une mort brutale. Elle est venue cueillir le jeune homme « au sommet » de sa carrière musicale. Pour son « entourage », il s’agit d’un déchirement presque inguérissable : C’est dramatique! Pour nous, il s’agit du réel même de la jeunesse africaine, C’est tragique !
La Côte d’Ivoire est inconsolable. L’Afrique elle-même est en larmes. L’émotion submerge tout… Elle est, comme disait cet autre poète, bel et bien nègre. Car, depuis la mort de cette « icône » (du russe Ikona, qui veut dire image religieuse) de la musique urbaine africaine, nous n’avons entendu aucun discours raisonné, raisonnable. Aucune analyse. Aucun regard de fond sur le genre musical qu’est le coupé décalé, sur la vie de l’artiste, sur ses productions, son contexte, son discours qui pullule dans les réseaux sociaux….et enfin sur sa mort. Oui, sa mort n’a rien d’une volonté de l’Eternel tout-machin.
Seuls rentrent en ligne de compte, les hommages mielleux des uns et les larmes intarissables des autres. Seul compte l’individu Arafat, « roi » du coupé décalé. La mégalomanie élevée au rang de vertu cardinale.
Mort d’un sinistré
Il y avait chez Dj Arafat quelque chose qu’on retrouve fondamentalement dans le coupé décalé, et donc au sein de la jeunesse africaine : la pulsion de mort. Pulsion de qu’il faut mettre en rapport avec l’environnement, les sociétés africaines. Cette notion de pulsion de mort dans le coupé décalé ou bien au sein de la jeunesse africaine mériterait d’être davantage explicitée, hélas notre texte deviendrait kilométrique.
Dans une Afrique malade, pillée, traquée militairement, ce n’est pas rien de voir un jeune homme qui abandonne ses études à 14 ans pour se livrer à la rue afin de devenir Disc Jockey (Dj) dans les boîtes de nuit, sans que la société dans laquelle il vit ne s’en émeuve et le laisse ainsi évoluer, tout gaillardement, dans le non monde de la nuit, véritable trou noir.
Lorsque Dj Arafat décidait d’abandonner l’école pour se lancer dans la « rue », il répondait là à une intuition très forte. Il obéissait à son milieu naturel ou social qui lui informait en silence qu’il perdait son temps à école,qu’il valait mieux, s’il voulait devenir riche et célèbre, se lancer à corps perdu dans le tourbillon de la vie. A 14 ans donc, le jeune Ange Didier Houan traînait dans les boites de nuit. Il racontait lui-même qu’à cet âge, il « baisait » les filles de joie à la rue princesse en payant 1000…2000…5000 Franc Cfa. Ces filles de joie avaient-elles également 14 ans, ou 18… 24.. 35..45…ou plutôt 12 ans voire 10 ans ? Que sont-elles devenues ?
Quoi qu’il en soit, ce passé (dé)composé de Dj Arafat, est le présent continu de millions d’enfants en Afrique. Les fameux enfants de la rue sont livrés à eux-mêmes. En Côte d’Ivoire, on les surnomme sans aucun scrupule : « les microbes ». Etymologiquement, « microbe », ça signifie « petite vie ». Effectivement ils ont de « petites vies ». Mais le « microbe » renvoie surtout à tous les êtres vivants qui ne se voient qu’au microscope et qui provoquent des maladies. En Côte d’Ivoire, les enfants abandonnés, privés de tout amour, de toute éducation, seraient donc les responsables du « mal » être de la société ivoirienne. Cependant, par cette appellation, la société ivoirienne prouve ici son indéfectible attachement à la jungle africaine.
Et Dj Arafat, c’était un peu une sorte de dieu pour les « microbes », c’était l’un des leurs. D’ailleurs, dans une de ses chansons, il dit clairement : « Avant, j’étais un petit nouchi dans la rue… ». Un nouchi c’est de l’argot ivoirien parlé par les jeunes déscolarisés qu'on retrouve dans les rues d'Abidjan, tantôt en train de se tuer dans les tâches les plus ingrates, tantôt en train de fumer la colle, et aussi, bien souvent, en train d'agresser à la lame ou ou couteau le citoyen ou la citoyenne lambda…Le nouchi c’est donc la langue de ce que les ivoiriens appellent aujourd’hui les « microbes ». Par effet de synecdoque, il désigne également le « délinquant », « l’homme de la rue », le « débrouillard », le « battant ».
Dans une Afrique où l’un des problèmes majeurs est celui de l’éducation de son immense jeunesse, Dj Arafat c’est, avant toute chose, l'éducation-qui-refuse-de-se-faire, ou qui-ne-peut-se-faire…C’est un sinistré-né ! Dj Arafat, c’est l’éducation-qui-refuse ou qui-ne-peut-se-faire au nom des « valeurs » que sont l’argent et la gloire. Et comme, malgré ce manque d'éducation, quelques africains ont quand même réussi à avoir de l'argent , des femmes, des voitures, une notoriété internationale (en Occident), on fait croire aux gens, à toute la jeunesse d'un continent hélas malade, qu'en fait, l'éducation est une option; que ce qui compte, c'est la poursuite des biens matériels, c’est l’immédiateté, c'est s'affirmer en tant que "mâle".
Dj Arafat, on le sait, a dû se débrouiller, a dû bagarrer pour pouvoir « exister »… . Il ne pouvait faire que ça, le coupé décalé. Qu'est ce que le coupé décalé? C'est le parti pris de l'ostentation, et donc, par essence vulgaire. Il faut afficher son pouvoir, son argent, ses femmes, sa « grandeur »....Il faut se valoriser comme un produit marchand, comme une chose ayant plein d'attributs, et jamais comme un sujet. Dans le coupé décalé, il faut écraser le faiblard, le looser, le mal sapé, le vaurien. Le coupé décalé chante la vie, mais en vérité, il est surtout porté ou habité par la mort, le culte de la mort. Les rescapés de la vie ont la rage. Ils ont le feu...ils veulent tout brûler. Ils se consument et nous consument. Mais c'est la fête.
Le créateur de ce style musical, lui aussi mort très tôt, à 33 ans, chantait dans une de ses chansons ayant pour titre Héros national (lui bien sûr):
« …oui j'aime les jaloux, j'aime les méchants, j'aime les aigris parce qu'il me permette de me corriger je suis fort, vraiment fort et très très fort sérieusement fort. »
Le coupé décalé se veut joyeux et dansant par ses sonorités saccadées, mais il témoigne et caractérise surtout une certaine détresse de la jeunesse africaine dans laquelle l’auteur de ces lignes se reconnaît. Oui, j'ai suffisamment écouté le coupé décalé, je l'ai suffisamment dansé avec mes camarades de fac, pour pouvoir me faire un avis mature et non moraliste là dessus...un avis indépendant de la pulsion de « bouger » qui m'habite moi-même, à chaque fois que j'entends un rythme de coupé-décalé ou de dancehall.
Jungle africaine
Dans cette Afrique qui sombre, dans cette pauvre et malheureuse Afrique, n’importe qui, qui parvient à paraître, à s’enrichir, à se hisser tel un phallus, à mimer le bonheur, à singer le « blanc » devient une valeur, un héros, une idole, une icône, un démiurge.
L’Afrique, c’est bel et bien une jungle. Jungle des temps modernes. Jungle du village planétaire. Jungle dans laquelle, sans aucune surprise, « les plus forts » massacrent, déchiquettent « les plus faibles ». Mais bon, les esprits les plus alertes pourront toujours m’objecter que c’est le cas partout dans le monde. Ce n’est pas faux ! Ce qui n’en fait pas moins de la jungle africaine une jungle unique et archi-triste en son genre.
La musique urbaine en Afrique n’est que la magnificence de l’esprit de la jungle, la négation de l’être, la célébration du culte du paraître, avec des codes visuels, gestuels, langagiers venus d’Occident, des Etats-Unis d’Amérique. En parlant de l’Afrique, lorsqu’on veut la peindre en noir, c'est-à-dire telle quelle, d’ordinaire, on ne regarde que ces impotents dirigeants qu’on qualifie très maladroitement de « dictateur ». Nul ne songe à regarder de très près tout ce qui est « production culturelle ». Et pourtant, le désastre de l’Afrique, ce n’est pas seulement les élections truquées et les dirigeants qui s’éternisent au pouvoir….le désastre de l’Afrique, on peut également l’entrevoir dans ses « productions culturelles » les plus en vue, les plus en vogue, les plus occidentalo-compatibles.
Dans cette jungle africaine, Il y a ceux et celles qui ont le droit de vivre, y compris de vivre tout en jouant avec la mort, et d'autres qui n'ont pas le droit de vivre, et lorsqu'ils tentent désespérément de vivre, ils meurent en silence et nul n'en parle. Mais pour ceux-là qui ont le droit de vivre, il faut toujours que la terre entière s'arrête de tourner parce qu'ils ont eu un bobo ou un malheur plus grand. Ainsi, constate la place marginale, insignifiante de cette journaliste de la RTI, doublement victime de l’irresponsabilité du motard Dj Arafat et du gouvernement ivoirien, lequel n’a pris aucune mesure significative visant à améliorer la sécurité et la responsabilité des usagers de la route.
L’Etat ivoirien et les obsèques du « roi » du coupé décalé
Alassane Dramane Ouattara, président de la République de Côte d’Ivoire, est arrivé au pouvoir avec son lot de cadavres, que ses amis de la communauté internationale ont attribué au seul camp de Laurent Gbagbo. Rappelons que ces milliers de morts sont des victimes des ambitions pouvoiristes de la classe politique ivoirienne. Et qu’aujourd’hui, après avoir baigné dans le sang, ils baignent dans l’oubli collectif. Allez demander à l’Etat ivoirien s’il peut vous fournir la liste complète des personnes décédées à l’occasion de la crise post-électorale qui a secoué le pays entre 2010 et 2011. Allez demander aux familles qui ont perdu des proches si elles ont reçu, ne serait-ce qu’un accompagnement psychologique de l’Etat ivoirien….Eh bien, les morts de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire sont des morts futiles, des morts qui méritaient de mourir…..Eux furent des comptés pour rien. Alassane Drame Ouattara, dès son arrivée au pouvoir, n’a pas cru devoir s’incliner devant la mémoire des innocents disparus. Il n’a pas jugé utile la création d’un cimetière ou d’un monument dédié à ces milliers de mort.
Mais, à la mort de Dj Arafat, le Chef d’Etat ivoirien retrouve soudain le sens des évènements, le sens de la mort, ou plus véritablement le sens des affaires, et décide que l’Etat ivoirien prendra totalement à sa charge les funérailles du « roi du coupé-décalé ». Les ivoiriens, eux-mêmes, ne voient aucun inconvénient à cela, bien au contraire, la « rue » aurait trouvé « ignoble » que l’Etat ne célèbre, ne rende un dernier et retentissant hommage à ce grand libérateur du peuple ivoirien qu’est Dj Arafat. Le ministre de la Culture ivoirien a fait savoir qu'un musée sera construit et consacrée à Dj Arafat. Bien, il faut reconnaître là que nous sommes-là dans un geste parfaitement simiesque. Qu'est-ce cette histoire de musée de Dj Arafat? Lui-même avait déjà mis ses pieds dans un musée? La Côte d'Ivoire a combien de musées et sont-ils fréquentés par des ivoiriens? Le musée de Dj Arafat c'est la boîte de nuit. Ses fans ne déserteront pas ce lieu de la nuit pour un quelconque musée d'Etat.
L’Etat ivoirien n’a pas lésiné sur les moyens. Le spectacle sera grandiose. Puisque c’est au stade Félix Houphouët-Boigny (35.000 places), à Abidjan, que se déroulera la grande veillée artistique. La veillée sera rythmée par des discours de politiques, d’artistes ivoiriens et internationaux, des personnalités du showbiz, des amis et membres de la famille du disparu. Ils rivaliseront d’éloges et de superlatifs. Ils chanteront. Ils danseront. Bref ils nous en feront voir de toutes les couleurs….Mais à quoi rime tout ça ? A rien !
L’Etat ivoirien ne nous a toujours pas dit dans quel état l’artiste ivoirien roulait sur sa moto. Était-il saoul ? Avait-il consommé de la drogue ? Laquelle ? Quelles sont les mesures que le gouvernement ivoirien a prises après l’accident de dj Arafat ? N'est-ce pas là aussi sa responsabilité à l'égard de tous?
Les politiques font de la « politique ». On sait qu’ils ont tout intérêt à brasser le vent, à accompagner la vague, à abrutir encore un peu plus les masses. Ils n’ont aucun « intérêt immédiat » à ramer à contre courant…mais les intellectuels africains, que font-ils ? Pourquoi ce silence devant un tel spectacle mortuaire, devant ce culte de crâne, devant tant d’idolâtrie? Qu’attendent-ils pour philosopher à coups de marteau ?
L’Afrique (qu’on me pardonne ce mot un peu creux) refuse de se penser. Elle n’est pas incapable : elle refuse….Et comme dirait Axelle Kabou dans un autre genre : Et si l’Afrique refusait le développement ?
Le triomphe, même postmortem, des figures comme Dj Arafat en Afrique est un véritable catastrophe pour la jeunesse africaine. Et donc, en quelque sorte, pour l’humanité entière. L’avenir de l’Afrique ne peut se jouer dans les « boites de nuit ». Tant que les figures qui font autorité en Afrique sont des dieux du stade ou des dieux des boîtes de nuit, hé bien l’on pourra faire toutes les théories que l’on veut sur les « dictateurs africains », cette Afrique demeurera tapageuse, et foncièrement faiblarde.
Terminons ce propos maintenant, en saluant la mémoire de Dj Arafat. Il a bataillé avec les armes à sa disposition. Nous ne lui reprocherons jamais d’avoir été ce qu’il a été : un humain…mais nous mépriserons à jamais ceux et celles qui font de lui ce qu’il n’est pas, ceux et celles qui voudraient à tout prix l’imposer comme Valeur au nom d’on ne sait quelle idée qu'ils se font de l’Art ou de la Vie ou de l'Afrique.
"LES GRANDES PUISSANCES DOIVENT COOPÉRER D'UNE AUTRE MANIÈRE AVEC L'AFRIQUE"
Le sommet de la TICAD offre-t-il vraiment un partenariat plus équilibré à l'Afrique ? Pas sûr, selon Samba Ndongo Sylla, professeur d’économie à la fondation Rosa Luxembourg de Dakar
Le sommet de la TICAD organisé avec l'Union africaine, l'ONU et la Banque mondiale est l'occasion pour le Japon de marquer sa différence avec le grand voisin chinois, devenu en une décennie l'un des plus gros investisseurs en Afrique. Offre-t-il vraiment un partenariat plus équilibré à l'Afrique ? Pas sûr, selon Samba Ndongo Sylla, professeur d’économie à la fondation Rosa Luxembourg de Dakar.
RFI : Il est devenu habituel de voir les grandes puissances, qu’elles soient orientales ou occidentales, réunir les pays africains pour évoquer le développement et les investissements. Ces réunions servent-elles l’Afrique selon vous ?
Samba Ndongo Sylla : La question mérite d’être posée, car au départ nous avions des sommets France-Afrique, puis des sommets Chine-Afrique, Inde-Afrique, et maintenant nous avons des sommets Japon-Afrique. Et nous avons l’impression qu’à chaque fois, ce sont les mêmes promesses qui ne débouchent pas sur des choses concrètes et tangibles pour les populations africaines.
Sur le principe, il est louable que les pays africains puissent diversifier leurs partenaires extérieurs, mais encore faut-il que cela débouche sur quelque chose de cohérent au niveau continental. Or, on se rend compte que chaque puissance vient avec son agenda et ses conditions. Est-ce que cela permet d’amorcer des ruptures qui bénéficieront aux pays africains ? Moi, je ne suis pas très convaincu par ce type de formule.
Malgré tout, le fait que des entreprises étrangères viennent investir en Afrique ne permet-il pas de développer l’emploi et la richesse ?
Oui, mais en même temps il ne faut pas surestimer le poids de l’investissement étranger. C’est vrai qu’il peut jouer un rôle moteur pour amorcer une certaine transformation structurelle. Mais si l’on regarde le nombre d’emplois créés en Afrique par les investissements étrangers, sur les vingt dernières années, au maximum, c’est de l’ordre de 150 000 par an.
Or, chaque année 17 millions d’Africains entrent sur le marché du travail. Cela montre que le véritable développement passe par la mobilisation des ressources internes à nos pays. Et jusque-là, nous n’avons pas l’impression que ce type de partenariat noué par les pays africains avec l’extérieur partent de cette réalité qui est de mobiliser les ressources internes.
Il faudrait donc que les pays africains réclament davantage l’ouverture de ces marchés étrangers, européens, chinois ou japonais...
Certainement. Les grandes puissances doivent coopérer d’une autre manière avec l’Afrique, parce que souvent, ce que l’on demande à l’Afrique, c’est qu’elle s’ouvre davantage aux produits, aux expertises, aux investissements étrangers. Or l’Afrique n’est pas prête pour cette ouverture totale à l’extérieur.
L’histoire du développement économique nous enseigne que le développement passe par une période où les pays se protègent afin de pouvoir se doter de capacités suffisantes. S’il n’y a pas cette phase, alors il n’y a pas de développement à long terme, ni de création d’emplois décents pour la grande majorité de la population. Malheureusement, on est souvent sur les agendas de libéralisation commerciale et financière. Et ce n’est pas en suivant ce chemin que l’on assurera le développement.
Quand on entend les dirigeants japonais, et d’une certaine façon aussi les dirigeants européens, ils prétendent avoir une autre approche que les Chinois. Une approche qui serait davantage respectueuses des pays africains et moins génératrice d’effets négatifs comme l’endettement. Peut-on croire ces dirigeants ?
Non, ce n’est pas un discours crédible et c’est d’ailleurs un discours qui me fait sourire. L’an dernier, le Japon avait invité certains dirigeants africains, et s’inquiétait publiquement de l’endettement des pays d’Afrique [vis-à-vis de la Chine - NDLR]. Mais ils oubliaient de dire que le Japon est le pays le plus endetté au monde ! Avec une dette qui représente près de 250% du PIB.
De plus, même si dans son approche, le Japon pourrait avoir des différences avec les autres puissances, ces différences restent minimes. N’oublions pas que nous sommes dans des logiques de puissances. Des puissances qui se positionnent sur l’Afrique, laquelle représente désormais un marché important. Et c’est pourquoi chacun vient avec son offre particulière, en expliquant que les autres sont pires, qu’ils ne font pas ceci ou cela.
par Siré Sy
PARCE QUE BICHRI TV N’A PAS LE RÉSEAU DE YOUSSOU NDOUR ET D’ITV
On ne comprend pas qu’une télé qui a eu à suivre les procédures administratives établies, qui a une grille de programme bien définie, qui produit du contenu, qui a un effectif de plus d’une trentaine d”employés, n’arrive toujours pas à intégrer la TNT
Bichri TV International, à ce jour, est la première et la seule IPTV (Télévision Par Voie Internet) au Sénégal. La seule différence qui existe entre les télévisions satellitaires et les IPTV, est leur canal de diffusion. Les télévisions satellitaires diffusent via les satellites et les IPTV diffusent via la fibre optique, via internet.
La télévision a connu de grandes mutations au point que de plus en plus, celle-ci n’est plus que murale mais aussi en mouvement. La télévision n’est plus seulement dans les salons et cuisines, mais de plus en plus dans nos poches. Ce que les IPTV offrent, c’est de pouvoir désormais regarder la télévision non seulement sur de multiples supports (téléphones, tablettes ; ordinateurs) mais aussi quand on veut et où on veut. Tout en étant en mouvement.
Depuis septembre 2018, les téléspectateurs et les internautes de Bichri TV, par courriels, sur nos pages de réseaux sociaux (Facebook, Youtube, Twitter), nous avaient fait la remarque que souvent, c’est quand ils sont au coeur de leurs émissions préférées que leurs connections à internet les lâchent. Vu que les coûts à la connectivité à internet sont relativement chers surtout quand il s’agit de regarder de l’audiovisuel avec les volumes de pass internet, les téléspectateurs et internautes de Bichri TV nous avaient suggérer d’intégrer la TNT pour eux, pour leur faciliter les choses. Nous leur avons promis qu’avant le Grand Magal de Touba 2019, nous ferons tout ce qui dans nos cordes, pour leur permettre de suivre Bichri TV aussi bien sur la TNT à la maison ou partout où ils le désirent, grâce à leurs téléphones, tablettes ou ordinateurs, connectés à internet.
De là, la Direction Générale de Bichri TV, a entrepris les démarches. Nous avons constitué un dossier en bonne et dûe forme pour intégrer la TNT, du temps du ministre Abdoulaye Bibi Baldé.
A l’époque, l’on nous avait signifié que les chaînes de télévisions présentes sur la TNT, y sont pour des phases de test et qu’aucune autre télévision ne pourra intégrer la TNT qu’à l’issue du basculement prévu en décembre 2019.
Grande a été notre surprise de voir dans l’intervalle, que des chaînes de télévision comme L’Obs TV de Youssou Ndour ; iTV des Mamoudou Ibra Kane et Alassane Samba Diop, KNC, ont intégré la TNT. Sur notre nez et sous notre barbe.
Mieux, toujours dans l’intervalle, des chaînes de télévision qui n’ont pas de programme dédié, qui ne diffuse que des PlayList, ont ‘’réussi’’ par on ne sait par quelle baguette magique, à intégrer la TNT. Sans pour autant que l’on ne comprenne à notre niveau, qu’une télévision qui a eu à suivre les procédures administratives établies, qui a une grille de programme bien définie, qui produit du contenu, qui a un effectif de plus d’une trentaine d”employés, qui a deux studios de production au Sénégal (Dakar et Touba) et deux autres studios de production en dehors du Sénégal (New York et Bruxelles), n’arrive toujours pas à intégrer la TNT…. Malgré tous nos efforts en ce sens.
Nous osons croire que cette situation relève simplement d’un dysfonctionnement parce que notre conviction est forte sur le principe que le Sénégal est davantage un pays de droit qu’un pays de passe-droit.
C’est pourquoi, la Direction Générale de Bichri TV, a cru bon, après moults tentatives, de faire ce lobbying à coeur ouvert !
Monsieur le président du Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel, M. Babacar Diagne et Cher Doyen, de retour des USA, il n y a pas longtemps, l’on me fit savoir que vous aviez fait la confidence que Bichri TV faisait partie des télévisions sénégalaises que vous regardiez souvent quand vous étiez Ambassadeur du Sénégal aux USA. Président et cher ainé, nous en appelons à votre bel esprit de justice et de justesse.
- A mon doyen et cher ami Mamadou Baal, l’une des sommités africaines et mondiales sur la Télévision Numérique Terrestre, avec qui nous avons souvent échangé sur la question, Bichri TV s’en ouvre à vous pour faciliter son intégration dans la TNT.
- A monsieur le Médiateur de la République et ‘’redresseur’’ de torts, pour tout ce que nous avons en partage, Bichri TV vous en appelle pour une issue heureuse.
- A monsieur le PDG de Excaf, monsieur Sidy Diagne, Bichri garde espoir pour son intégration dans la TNT, surtout que Bichri TV a été choisie parmi les diffuseurs officiels des célébrations sur 7 jours (Journées culturelles et Inauguration) de la Mosquée Massalikun Jinaan, du 22 au 27 septembre 2019. D’ailleurs Bichri TV, durant cette période, donnera son signal (point de stream) à des télévisions d’ici et d’ailleurs.
Siré SY est DG de Bichri TV
par Lamine Niang
ABDOU LATIF COULIBALY ET SON SOPHISME DE LA FAUSSE ANALOGIE
L'intellectuel que beaucoup de Sénégalais admiraient sous Wade, par la qualité de ses investigations journalistiques et ses prises de position guidées par l’intérêt du peuple, du moins c’est ce qu’on pensait, se voit aujourd'hui réduit à jouer les petits
Comme il fallait s'y attendre, la meute de communicants de la présidence, secondée par les administrateurs des sociétés d’État, impliqués de près ou de loin dans le scandale du fer de la Falémé, est encore sortie de sa tanière pour tenter d'apporter vainement la réplique à Ousmane Sonko, étalant tristement du même coup tout leur cynisme et leur malhonnêteté. Dans toutes les tribunes qui leur sont offertes, ils s’époumonent pour essayer de justifier le forfait. Les voilà, les uns plus pathétiques que les autres, à tenter de brouiller les pistes dans un exercice de rhétorique lamentable.
En réalité, ils ne contredisent jamais Sonko, ils cherchent toujours à ergoter sur la justesse des montants qui nous passent sous le nez et le caractère sibyllin des contrats signés. Ce qui cache mal leur irritation de voir le pot aux roses enfin découvert et exposé au grand public.
Ils prennent l'ombre pour la proie, dans une tentative de diabolisation maladroite et infantilisante. Ils ne nient jamais les subterfuges de la subtilité du vol, mais se permettent de nous enfariner avec une focalisation sur l’ampleur minime du vol. Sans aucun doute, ils auraient emporté dans leur tombe toutes les informations sur les millions de tonnes de minerais exploitées et les milliards engrangés sur le dos du pauvre contribuable sénégalais si un homme politique véridique comme Sonko avait choisi la posture si simple, mais ô combien inconfortable du silence.
Depuis le temps que vous nous gardez dans une ignorance totale sur vos combines contractuelles avec les étrangers, ce n’est pas maintenant que vous pouvez nous convaincre de votre bonne foi.
Quel que soit le bout par lequel on analyse tous les scandales relatifs à la nébuleuse entourant la gestion de nos nombreuses ressources naturelles, le modus operandi est le même. Avec la complicité d’une administration gangrenée par la corruption et par l’encadrement de mécanismes juridiques les uns plus maléfiques que les autres, des contrats préjudiciables au peuple ont toujours été signés depuis que les nombreuses ressources minières, halieutiques et énergétiques sont exploitées au Sénégal. Un esprit épargné par les affres de la malhonnêteté intellectuelle comprendrait très mal qu’on tente de lui expliquer la persistance de la pauvreté dans un pays dont le sous-sol regorge de richesses de toutes sortes. C’est parce qu’une classe dirigeante égoïste, avec la légitimation de laudateurs et de flagorneurs, drapés du couvert d’intellectuels, cherche constamment à cacher la vérité aux populations sous des prétextes fallacieux.
On comprend aisément que chaque nouvelle révélation de Sonko crée une onde de choc accompagnée d’une levée de boucliers. Des intérêts se voient subitement menacés, des mensonges enfin mis à nu et des voleurs clairement identifiés.
La dernière sortie d'Abdou Latif Coulibaly reste la plus malheureuse. L'intellectuel que beaucoup de Sénégalais admiraient sous Wade, par la qualité de ses investigations journalistiques et ses prises de position guidées par l’intérêt du peuple, du moins c’est ce qu’on pensait, se voit aujourd'hui réduit à jouer les petits rôles. Tenter de défendre son bienfaiteur par tous les moyens, même avec les armes les moins conventionnelles. Quelle déchéance morale pour ce journaliste jadis très respecté !
En effet, établir une analogie entre le monstre des années 30-40 d’Europe et Ousmane Sonko, c'est tomber très bas dans l'argumentation. C'est toucher le point Godwin pour ainsi dire. Comment a-t-il pu se laisser convaincre qu’une comparaison entre la propagande nazie et la stratégie communicationnelle de Sonko pouvait avoir des points de ressemblance ? Comment a-t-il pu établir un rapprochement, même pour des raisons bassement politiciennes, entre un sanguinaire xénophobe, assassin de millions de personnes dans des conditions inhumaines, et un adversaire politique qui ne fait qu’étaler au grand jour leurs magouilles.
Ou bien il a besoin de refaire une mise à jour de ses connaissances historiques, ou bien il a complètement décidé de coucher sur ses principes et d’incarner le visage le plus sombre et le plus détestable de l’intellectuel. Celui-là même qui ne voit son engagement citoyen temporaire que sous le prisme d’une stratégie murement réfléchie de se faire un nom pour enfin se laisser pêcher par les filets du pouvoir et offrir ses services d’avocat du diable.
Si Abdou Latif Coulibaly s’était laissé guider par une once de bon sens et d’empathie, il aurait dû d’abord penser aux habitants de Sokone, sa localité d’origine. Ces malheureux, comme la majorité des Sénégalais, vivent dans une extrême pauvreté alors que des milliards s’évaporent dans la nature à leur insu. Il se trouve que ce fils de Sokone, plutôt que de les défendre pour que les milliards générés par nos ressources naturelles puissent permettre la construction d’écoles, d’hôpitaux et d’industries pour l’emploi des jeunes, se donne comme mission de prendre le parti des voleurs à col blanc, les sangsues de la nation. Ceux-là dont les enfants fréquentent les plus grandes universités occidentales et se soignent dans les plus grands hôpitaux du monde aux dépens des Sokonois. Quelle triste métamorphose pour cet illustre journaliste d’antan !
À son prochain voyage à Sokone, dans le luxe de sa voiture de fonction, qu’il prenne le temps de croiser pendant quelques secondes le regard vide et empli d’espoir de ces centaines d’hommes et de femmes sur le bord des routes, courant dans tous les sens pour vendre leurs sacs de mangues et d’autres menus produits de toutes sortes aux passagers des voitures. Qu’il réfléchisse un moment dans le confort de sa voiture et du temps de méditation qu’offre le silence du voyage, sur le sort des millions de laissés-pour compte de la société, vivant toujours dans des cases en paille et dans un dénuement total. Ces braves Sénégalais qui ne verraient jamais la couleur de l’argent issu de l’exploitation de nos ressources naturelles si on laissait poursuivre les mauvaises pratiques de cette minorité que Latif tente aujourd’hui de défendre.
Ce que Latif Coulibaly doit se mettre dans la tête, c’est qu’Ousmane Sonko, à l’instar des nouveaux leaders politiques émergents, n’a nullement besoin de mettre sous hypnose le peuple. Son discours résonne et fait mouche auprès d’une nouvelle génération connectée et ouverte sur le monde. Ces «simples d’esprits», comme les qualifie avec tant de condescendance et de mépris l’ancien journaliste, ont soif de vérité et de transparence. Sur leur smartphones, ils sont capables, via la magie de l’internet, en un simple clic, de voir le niveau de développement des pays qui gèrent dans la transparence leurs ressources naturelles et partagent équitablement les profits qui en découlent. Ils se demandent ensuite comment l’élite dirigeante que Latif cherche à défendre a pu manquer autant d’humanité et d’empathie envers son peuple malgré tous les trésors enfouis sur notre sol et notre sous-sol. Voilà la comparaison qui vaille et qui devrait vous faire réfléchir, M. Coulibaly.
Ce qui énerve tous les profiteurs de nos ressources et continuera de les plonger dans les abysses de la colère, c’est que plus rien ne sera comme avant. Big brother les regarde dorénavant et surveille comme du lait sur le feu leurs penchants pathologiques à la corruption, à la cupidité et aux mensonges.
MES BÉQUILLES NE CONSTITUENT PAS UN HANDICAP POUR MOI
Moustapha Seck est un jeune handicapé, résidant dans le populeux quartier de Diamaguène. Artiste, compositeur très connu dans la capitale du nord où il ne passe jamais inaperçu, «Amdy Rap» vient de sortir son premier single dénommé «Handicapé».
Moustapha Seck est un jeune handicapé, résidant dans le populeux quartier de Diamaguène. Artiste, compositeur très connu dans la capitale du nord où il ne passe jamais inaperçu, «Amdy Rap» vient de sortir son premier single dénommé «Handicapé». A travers ce morceau, il dénonce avec la dernière énergie la «mendicité des personnes handicapées», à qui il invite à gagner leur vie à la sueur de leurs fronts. Le rappeur a aussi abordé d’autres faits de société dans ses chansons.
«Amdy rap» est clair dans son discours. Il fustige l’attitude de certaines personnes handicapées qui tendent la main à longueur de journée. «Mon handicap ne me bloque pas du tout. Je trouve du plaisir en jouant de la musique. La musique est faite par quelqu’un qui réfléchit, quelqu’un qui n’a pas de complexe vis-à-vis des autres. La personne handicapée, pour moi, c’est celle qui ne réfléchit pas et qui dépend des autres. Quelqu’un qui n’a pas confiance en lui.
Les béquilles ne constituent pas une entrave pour moi», a soutenu l’artiste qui a sorti un single qui cartonne depuis quelques temps dans les bacs et dans les bandes Fm de la vieille cité. Les émissions interactives auxquelles il est invité, sont très prisées. La tête sur les épaules, le membre de handisport de Saint-Louis estime que les personnes handicapées doivent se respecter d’abord.
Dans le single, il lance un appel à ses camarades : «Etre handicapé ne me pousse pas à mendier . Il faut se lever pour gagner sa vie, se battre pour être quelqu’un dans la société. Le manque de mobilité n’est pas un
alibi. Il faut refuser d’être dans les coins de rue pour tendre la main. La personne handicapée ne doit pas se baser sur la mendicité pour subvenir à ses besoins. Elle doit vivre à la sueur de son travail. Elle ne doit envier personne », a estimé Moustapha Seck qui invite ses pairs à redoubler d’effort. Interpellé sur le choix du rap, il répond que la musique rap éveille les consciences.
«A travers le rap, nous pouvons dire ce qui nous fait mal et ce qui nous plait pour faire avancer la société. Nous pouvons aussi dénoncer le manque de considération de certains individus contre les personnes handicapées. Nous composons nos titres aussi pour dire non à l’injustice dont sont victimes certaines personnes handicapées», a martelé le rappeur qui a contracté la poliomyélite à l’âge de sept ans. La crise universitaire a été évoquée par l’artiste compositeur qui a écrit un morceau titré. «Universitaire» où il appelle à la paix. « Les autorités doivent respecter leurs engagements vis-àvis des étudiants. Elles ne doivent pas entrer dans les universités pour les mater .
L ’université n’est pas un lieu de violence. Mais les étudiants aussi doivent étudier , car ils représentent l’avenir de la Nation. Le peuple compte sur eux. Donc, ils doivent constituer des références et éviter de sombrer dans la violence», a conseillé notre interlocuteur qui a quitté l’école en classe de 4ème primaire pour exercer le métier de charretier qu’il continue toujours. Le natif de Diamaguène, un quartier réputé chaud, dénonce la violence chez les jeunes.
Par ailleurs, Il interpelle les autorités locales à faire la promotion des artistes locaux, en nous donnant nos chances, au lieu de faire appel à d’autres qui sont payés à hauteur de plusieurs millions. Il y a des artistes qui ont besoin d’être soutenus», a-t-il conclu.
LES WADE DÉCLENCHENT LE ROULEAU COMPRESSEUR CONTRE OUMAR SARR ET COMPAGNIE
Il a suffi qu’Oumar Sar et Cie officialisent leur courant «And Suqali Soppi» pour que l’état-major du Pds déclenche un rouleau compresseur contre eux. Déjà, toutes les fédérations départementales et de la diaspora ont été activées pour renouveler leur eng
Les frondeurs du Parti Démocratique Sénégalais (PDS) sont dans le viseur des Wade (Me Abdoulaye et Karim). Il a suffi qu’Oumar Sar et Cie officialisent leur courant «And Suqali Soppi» pour que l’état-major du Pds déclenche un rouleau compresseur contre eux. Déjà, toutes les fédérations départementales et de la diaspora ont été activées pour renouveler leur engagement auprès de Me Abdoulaye Wade et de son fils, mais également condamner la rébellion naissante dans la formation.
Quel sera l’avenir des Oumar Sarr , Me Amadou Sall, Babacar Gaye et autres responsables de «And Suqali Soppi» dans le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) ? Même si ces derniers se réclament toujours de la formation «bleujaune», force est de constater qu’un lobbying intense a été enclenché pour les bannir des rangs du parti. Ceci se matérialise par les multiples résolutions prises par les fédérations départementales et de la diaspora du PDS pour réaffirmer leur loyauté et leur engagement auprès de Abdoulaye Wade, de son fils Karim Wade et du nouveau Secrétariat national qu’ils ont concoctés et qui a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
En effet, Oumar Sarr et Cie n’ont pas supporté d’avoir été écartés des plus hautes instances de décision de la formation libérale. S’ils déplorent une mainmise de Karim Wade sur l’appareil politique et un manque de démocratie interne, du côté des Wade on leur reproche d’avoir flirté avec le diable. L ’ancien président de la République et son fils n’ont pas supporté qu’il les ait défiés pour participer au Dialogue national initié par Macky Sall.
Aujourd’hui, après Saint-Louis, Ziguinchor et Louga ; c’est au tour des fédérations du PDS du Maroc et du Gabon de fustiger l’attitude des frondeurs. Les Wade consolident, de ce fait, leur mainmise sur le PDS. Une à une, les sections du parti sortent des communiqués pour exprimer leur soutien au Pape du Sopi et à sa nouvelle équipe. Et les frondeurs sont directement visés. Dans une déclaration de la Fédération du PDS du Gabon parvenue à «L ’ As », on juge «égoïste» le comportement de ces responsables qui ont été remerciés dans le but de rajeunir le PDS.
«Nous leur suggérons d’exploiter de nouveaux cieux et pourquoi pas d’accompagner la toute nouvelle jeune équipe au lieu d’opter pour la déstabilisation», lit-on dans la note. Pour la fédération du PDS du Gabon, le choix de ces nominations relève de la vision légendaire du patriarche libéral. Ils estiment que la politique est une compétition et les textes du Parti permettent et autorisent Me Abdoulaye Wade à renouveler les dirigeants chaque fois que l’occasion se présente et paraît nécessaire. «Nous lui renouvelons notre confiance même si le Pds Fédération au Gabon ne figure pas dans cette nouvelle équipe», affirment-ils
. Ils soutiennent le secrétaire général national et son équipe et souhaitent une victoire éclatante du Pds lors des prochaines élections locales et de la présidentielle de 2024.
Macky Sall accusé d'etre l'instigateur de la crise au Pds; L'exclusion d'Oumar Sarr et cie réclamée
S’agissant de la Fédération du Pds du Maroc, elle a frappé fort en exigeant purement et simplement l’exclusion sans délai et sans condition dans toutes les instances de Omar Sarr , Me Amadou Sall, Babacar Gaye, Aziz Diop et consorts. Parce que, selon elle, ces derniers constituent des «écornifleurs» montés par Macky Sall en vue de réussir son slogan «réduire l’opposition à sa plus simple expression».
Les libéraux vivant dans le royaume chérifien accusent les susnommés d’agir pour le compte du Président Macky Sall. Celui-ci serait ainsi l’instigateur de la crise qui secoue la formation libérale. La preuve, soulignent-ils, Ahmeth Fall Braya qui est devenu un allié de Macky Sall était présent lors de la dernière conférence de presse des frondeurs.
«Nous sommes bien conscients que dans notre parti, il y a beaucoup de parasites qui font tout pour que le Pds perde de sa crédibilité et n’ait plus le poids qu’il avait auparavant. Et ceux-ci voulaient à tout prix instaurer le conservatisme dans le parti. C’est la raison pour laquelle, ils soutiennent que les Karimistes ont été parachutés dans la nouvelle direction du parti. Mais c’est oublier que c’est à grâce à l’avènement des Karimistes que le Pds a pu se maintenir au sommet», lit-on dans la déclaration de la fédération du Pds Maroc. Pour celle-ci, Karim Wade est apte à diriger le parti et présente toutes les qualités requises. Les libéraux du royaume chérifien ont adressé leurs sincères félicitations et encouragements au nouveau Secrétariat national qui, selon eux, «à force de patience, de détermination et d’énergie pourra relever le défi et reconquérir le pouvoir en 2024».
Leur conviction, c’est qu’un parti doit améliorer ses pratiques, sa culture et son organisation en changeant une bonne partie des hommes qui ont été aux manettes et qui assuraient son fonctionnement. Pour que cette alternance générationnelle soit effective ; il faut que le remaniement soit fait de façon objective, ferme et décisive sans demi-mesure, soutiennent-ils.
DES PLUIES ATTENDUES DANS LES PROCHAINES HEURES
Une bonne partie des localités du pays pourrait être ’’assujettie à des pluies et orages d’intensités variables’’, selon un bulletin de prévision de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie
Dakar, 31 août (APS) - Une bonne partie des localités du pays pourrait être ’’assujettie à des pluies et orages d’intensités variables’’, selon un bulletin de prévision de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM).
Le bulletin reçu samedi à l’APS annonce qu’"Au cours des prochaines 24h, une bonne partie des localités du pays restent assujetties à des pluies et orages d’intensités variables, particulièrement sur la façade ouest du territoire".
"La chaleur sera moins ressentie sur la quasi-totalité du pays où les températures maximales oscilleront entre 28°C à Dakar et 35°C à Podor", affirment les prévisionnistes de l’ANACIM.
Selon eux, "les vents seront de secteur ouest à sud-ouest et d’intensité faible à modérée et les visibilités, elles, "seront généralement bonnes".