C’est la pire infamie de l’administration Trump et elle se joue largement à l’abri des regards. Dans les centres de détention de migrants, le traitement réservé aux enfants constitue l’exemple le plus frappant du caractère déshumanisant de la politique menée par la Maison Blanche. Façonnée par l’idéologue Stephen Miller, elle vise à dissuader Centraméricains et Mexicains d’émigrer aux Etats-Unis en leur montrant que rien de bon ne les y attend. La politique de séparation des enfants - dont certains ne retrouveront jamais leurs parents - qui avait suscité un tollé l’an dernier s’inscrit dans cette logique. Censée avoir été abandonné par l’administration, elle se poursuivrait, a accusé fin juillet la puissante organisation ACLU.
La cruauté infligée aux plus jeunes dans les centres de détention - où les enfants peuvent depuis la semaine dernière être retenus indéfiniment, la limite de 20 jours ayant été supprimée - constitue un autre pilier de cette stratégie. Depuis deux ans, rares sont ceux (avocats, pédiatres, élus, journalistes) à avoir pu y pénétrer. Leurs témoignages, toutefois, concordent et dépeignent des conditions d’accueil indignes de la puissance et de l’histoire américaines. Avocate et directrice d’une ONG de protection des enfants, Hope Frye a pu visiter début juin un centre de la police aux frontières à McAllen (Texas). Elle y a vu une mère guatémaltèque de 17 ans et son bébé d’1 mois, né prématurément, «vêtu d’un body souillé, enveloppé dans une couverture sale et informe». Le nourrisson avait été privé de soins. Fin juin, la pédiatre Dolly Lucio Sevier a examiné plusieurs enfants dans ce centre. Dont un bébé de 4 mois souffrant de diarrhées, à qui sa mère avait dû bricoler une tenue avec deux couches, les gardes refusant de lui fournir des vêtements propres, et un autre de 15 mois, fiévreux, nourri pendant des jours avec le même biberon sale. Dans le magazine the Atlantic, la médecin décrit l’odeur de transpiration et d’excréments dégagée par les patients, privés de douche et de moyens de se changer depuis leur arrestation. Sur les 38 enfants examinés, aucun n’avait pu se laver les mains ou les dents.
Cet été, une enquêtrice du bureau du procureur de Seattle a interviewé une trentaine de mineurs passés par des centres de détention. Son rapport décrit des enfants obligés de dormir sur le sol glacial et à tour de rôle, faute de place ; une adolescente ayant ses règles, privée de douche, limitée à une serviette hygiénique par jour et contrainte de garder son pantalon maculé de sang, faute de rechanges. En juillet, un rapport de l’inspectrice générale du département de la Sécurité intérieure (DHS) a mis en garde contre les risques de la surpopulation et de la détention prolongée des enfants. Des épidémies de gale, de poux, d’oreillons ou de varicelle ont été signalées ces derniers mois dans plusieurs centres.
PROLONGATION DU DÉLAI POUR LA NUMÉRISATION DES PERMIS DE CONDUIRE
L’opération de renouvellement et de numérisation des titres de transport se poursuit jusqu’au 31 décembre prochain
L’opération de renouvellement et de numérisation des permis de conduire a été prorogée jusqu’au 31 décembre prochain dans la région de Dakar, a annoncé vendredi, le directeur des Transports routiers, Cheikh Oumar Gaye.
"Le chef de l’Etat a instruit le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Me Oumar Youm de prendre toutes les dispositions pour proroger le délai jusqu’au 31 décembre 2019 pour les permis qui sont délivrés à Dakar", a-t-il dit lors d’une conférence de presse.
Aprés cette date, ’’les permis qui sont délivrés à Dakar en format papier ne seront plus valides en circulation", a t-il prévenu.
Le délai de renouvellement des anciens permis était fixé au 3 septembre pour les usagers de la région de Dakar.
Pour les permis qui sont délivrés dans les autres régions du pays, le directeur des transports routiers a précisé que "le délai court jusqu’à la date anniversaire de leur début d’ouverture de services".
M. Gaye a rappelé que les Sénégalais de la diaspora vivant dans un pays où le Sénégal n’a pas de convention de convertibilité de permis de transport, n’auront que six mois pour conduire avec le titre de transport sénégalais.
"Si vous n’avez pas un permis international qui va durer un an, vous ne pourrez pas conduire avec un permis sénégalais. Par contre, si vous êtes dans un pays où on a une convention de convertibilité de permis de conduire, vous pouvez le convertir en déposant un certificat d’authenticité qui sera envoyé au Sénégal pour certification", a-t-il expliqué.
Cheikh Oumar Gaye a fait savoir que 3000 permis ont été renouvelés sur un objectif d’un million fixé par le ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement.
REMETTRE L'HUMAIN AU COEUR DE NOTRE SYSTÈME CARCÉRAL
La politique d’emprisonnement à outrance et à tout va de la justice de Macky Sall, qui entasse, empile, affame, humilie, casse, pour réduire à néant des individus, a contribué à rendre la situation actuelle intenable
C’est avec regret que nous avons appris le décès de deux détenus à la prison de Rebeuss. Qu’ils reposent en paix.
Les circonstances de leur disparition tragique sont inconnues. Mais, ce dont nous sommes certains, c’est que les conditions de détention dans notre pays sont ignobles, avec un système carcéral qui déshumanise les êtres humains et les prive de leur dignité.
La politique d’emprisonnement à outrance et à tout va de la justice de Macky Sall, qui entasse, empile, affame, humilie, casse, pour réduire à néant des individus, a contribué à rendre la situation actuelle intenable. De plus, il n’existe aucune perpective de Salut pour ceux que la société condamne.
Pourtant, des solutions existent. Je ne vous parle pas des mesurettes annoncées par le ministre de la justice, mais des Solutions vraies, concrètes. Je les avais évoquées dans mon programme électoral de février 2019.
Pour désengorger les prisons, nous proposons de remplacer les peines pour des délits mineurs par des programmes de reinsertion sociale qui peuvent être mises en place en collaboration avec les mairies ou les collectivités locales (plantation d'arbres, main d'œuvre agricole, nettoyage d’espace public, ...)
Nous devons réformer la justice sénégalaise pour la rendre plus efficace, en donnant plus de moyens aux acteurs, en renforçant l'effectif des magistrats et des agents judiciaires. Parce que nous croyons que le respect du droit ne peut se faire sans le respect de la dignité humaine, il est nécessaire d’instituer un juge des libertés et de la détention, qui sera chargé de statuer sur la mise en détention d’une personne, mais également des conditions de l’application de mesures restrictives de liberté.
Pour rendre notre justice plus opérationnelle, nous devons dématérialiser les procédures pour une meilleure efficacité dans le traitement des dossiers.
Pour finir, nous devons remettre l’humain au cœur de notre système carcéral. Les individus que la justice sanctionne doivent être incarcérés dans des conditions dignes et justes. Pour cela, il faut construire de nouvelles prisons qui respectent les standards internationaux.
TOKYO MET EN GARDE CONTRE UN EXCÈS DE DETTE EN AFRIQUE, OÙ LA CHINE ACCROÎT SON INFLUENCE
"Si des pays partenaires sont profondément endettés, cela gêne les efforts de tout le monde pour entrer sur le marché", a déclaré le Premier ministre japonais Shinzo Abe, devant des dirigeants africains conviés à la Ticad
Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a mis jeudi en garde l'Afrique contre des niveaux excessifs d'endettement, dans une allusion aux importants investissements chinois sur le continent, que certains accusent de fragiliser les finances d'Etats émergents.
"Si des pays partenaires sont profondément endettés, cela gêne les efforts de tout le monde pour entrer sur le marché", a-t-il déclaré devant des dirigeants africains conviés à la Ticad, conférence internationale sur le développement du continent organisée à Yokohama.
Le Premier ministre en a profité pour faire la promotion de dispositifs de financement et d'assurance d'institutions japonaises soutenues par le gouvernement, lesquelles privilégient selon lui des investissements "de qualité".
Dans les trois prochaines années le Japon prévoit aussi de former dans 30 pays africains des experts à la gestion des risques financiers et de la dette publique, a ajouté M. Abe.
Tokyo cherche à renforcer sa présence en Afrique, où ses investissements sont à la traîne face à ceux de Pékin, qui a notamment promis 60 milliards de dollars en nouveaux financements lors du sommet Chine-Afrique de l'an dernier.
Cependant le gigantesque projet d'infrastructures des "Nouvelles routes de la soie", lancé en 2013 par Pékin pour relier l'Asie, l'Europe et l'Afrique à la Chine, a été accusé de favoriser les entreprises et ouvriers chinois au détriment des économies locales, d'enferrer les pays hôtes dans la dette et de ne pas tenir compte des droits humains et de l'environnement.
Tokyo essaie aussi d'encourager le secteur privé nippon à davantage investir en Afrique: plus de 150 entreprises du pays étaient ainsi présentes en marge des rencontres officielles de cette 7ème édition de la Ticad.
"QUAND L'AFRIQUE ARRÊTERA-T-ELLE CES RÉUNIONS DE MENDICITÉ ?"
Pour Makau Mutua, la Ticad est une honte pour l’Afrique. Le défenseur des droits de l’homme kényan conçoit mal que les dirigeants du continent aient étalé leur « mendicité » à ces retrouvailles avec le Japon
africanews |
John Ndinga Ngoma |
Publication 30/08/2019
Pour le Professeur Makau Mutua, la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD) est une honte pour l’Afrique. Le défenseur des droits de l’homme kényan conçoit mal que les dirigeants du continent y aient étalé leur « mendicité » à ces retrouvailles avec le Japon.
Les rideaux viennent de tomber sur la septième édition de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD) qui s’est tenue du 28 au 30 août à Yokohama au Japon.
Rencontre de haut niveau sur le développement de l’Afrique, la TICAD a été lancée par le Japon en 1993. La rencontre se tenait tous les 5 ans au Japon avant de passer à une programmation de trois ans alternativement avec l’Afrique.
Comme les six précédentes éditions, la TICAD 2019 aura été l’occasion de renforcer la coopération entre l’Afrique et le Japon. « Cette fois à la TICAD 7, nous espérons voir la coopération Japon-Afrique s‘épanouir et porter ses fruits. Demain, j’ai hâte de discuter de ce que nous devons faire maintenant », avait soutenu à l’ouverture Shinzo Abe, Premier ministre japonais.
Pour que cette coopération s‘épanouisse, il faut du concret. Et M. Abe semble s’y être préparé pour rassurer ses interlocuteurs africains. Comme en témoignent par exemple l’aide de plus de 400 000 dollars promise au Nigeria pour lutter contre la piraterie au large du Golfe de Guinée et la signature d’un accord avec la Côte d’Ivoire pour l’implantation d’une usine de montage de véhicules Toyota à Abidjan.
“Quand l’Afrique arrêtera-t-elle ces réunions de mendicité ?”
Du côté de l’Afrique, la satisfaction semble totale. À l’image du Premier ministre ivoirien Amadou Gon Coulibaly qui a salué le 27 juillet dernier au Conseil municipal de Yokohama, le soutien apporté par le Japon au développement de l’Afrique.
Ce qui n’est pas du goût de tous les Africains. Parmi les mécontents de la TICAD, un Kényan, le Professeur Makau Mutua, président du conseil d’administration de la Commission kényane des droits de l’homme.
« La TICAD est une honte pour l’Afrique. Quand l’Afrique arrêtera-t-elle ces réunions de mendicité ? Nous devrions avoir honte de nos dirigeants. Je ne peux pas comprendre comment les dirigeants africains peuvent célébrer cette atrocité ! C’est vraiment dommage ! » , a déploré dans un tweet l’agrégé en droit.
Et de proposer : « Faisons de l’Afrique une destination attrayante pour les investissements afin que nous puissions arrêter de mendier ».
C’est dire que la coopération telle que menée depuis les indépendances par les Africains avec l‘étranger semble avoir atteint ses limites. Au point que des filles et fils du continent voudraient emmener leurs dirigeants à revoir leur copie.
"JE N'AI PAS RECONNU CETTE PRISON..."
Suite à la mort des deux détenus à la prison de Rebeuss, le ministre de la Justice s’est rendu dans les locaux de ladite maison d’arrêt. Il s'est exprimé face à la presse à l'issue de la visite
Suite à la mort des deux détenus à la prison de Rebeuss, le ministre de la Justice s’est rendu dans les locaux de ladite maison d’arrêt. Il s'est exprimé face à la presse à l'issue de la visite. Quelques extraits des temps forts de sa déclaration.
«Le chef de l’Etat m’a instruit de venir aujourd’hui rencontrer les détenus. Car ils ont subi un certain traumatisme qui a entraîne la mort de deux détenus. Je suis venu pour cela, rassurer les détenus et leur faire comprendre que nous sommes conscients de la difficulté qu’ils vivent et que nous faisons le maximum pour améliorer leurs conditions de vie. »
‘‘Ils sont extrêmement bien traités…’’
«J’ai été à la levée du corps des deux détenus décédés des suites de l’accident qui s’est produit ici. Ce qui m’a le plus frappé et ému, c’est la dignité des parents qui, gérant leur douleur, ont tenu à saluer le comportement extrêmement humain du directeur de cette prison qui a réussi à leur faire oublier qu’ils ont perdu un être cher.
J’ai tenu à aller voir la chambre la plus difficile. Et j’ai été frappé par la dignité de ceux qui sont dedans. Ils vivent des conditions extrêmement difficiles. Ils ont juste exposé des problèmes matériels. Pour l’essentiel, ils ont demandé à ce qu’on fasse attention aux installations électriques. Parce que ce qu’ils ont peur que ce qui s’est passé dans la chambre 11 se renouvelle ailleurs. Pour l’essentiel, ils ont tous dit qu’au niveau de leurs relations avec les gardes et l’alimentation, ils sont extrêmement bien traités. Ils ont même applaudi les gardes pénitenciers qui nous ont accompagnés.
‘‘Niveau hébergement, rien à dire’’
«En tant qu’avocat, je suis venu ici il y a des années. Et je vois la grande différence. Je n’ai pas reconnu cette prison. J’ai été voir les salles des avocats où ils reçoivent leurs clients, dans des salles climatisées. Dans des conditions parfaites de respect des droits de la défense. Je suis allé voir la chambre 48 avec des lits superposés, ils ont tous reconnu objectivement qu’au niveau hébergement il n’y a rien à dire.»
«Evidemment il y a des manquements. Ils disent qu’ils ont besoin de matelas. Le directeur a immédiatement répondu qu’il était en train de recevoir des livraisons de matelas. J’ai tenu à lui dire qu’au cas où ce ne serait pas suffisant, de nous faire parvenir la réclamation et on s’en occupera.»
«Donc je sors d’ici satisfait, le cœur meurtri après avoir visité la chambre 11 où deux êtres humains, deux personnes qui peuvent être mes enfants, ont perdu la vie. On sort de cela marqué. Je sors aussi satisfait par les paroles de ceux qui sont ici et du comportement de ceux qui sont chargés de les encadrer ici.»