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20 juillet 2025
L'ÉTAT RÉFLÉCHIT À L'INTRODUCTION DU BRACELET ÉLECTRONIQUE POUR DÉCONGESTIONNER LES PRISONS
"La cellule juridique a même bouclé ce travail-là", assure le ministre de la Justice, précisant toutefois que cette réforme devrait d’abord passer à l’Assemblée nationale pour qu’elle entre dans "le corpus judiciaire du Sénégal
Le ministère de la Justice est en train de travailler sur "la possibilité" d’introduire des bracelets électroniques dans le système judiciaire sénégalais pour décongestionner les prisons, a annoncé vendredi, le garde des Sceaux, Me Malick Sall, soulignant toutefois que cette réforme devrait d’abord passer à l’Assemblée nationale.
"Nous sommes en train de travailler sur la possibilité de mettre des bracelets électroniques. Nous avons notre cellule juridique qui est en train d’y travailler, parce que, pour le faire, il faut quand même modifier les dispositions du Code pénal", a-t-il dit, ajoutant que "cela permettra de décongestionner les prisons".
Le ministre s’adressait aux journalistes à la fin d’une visite à la Maison d’arrêt et de correction (MAC) de Rebeuss où deux détenus sont décédés à la suite d’une bousculade causée par une avarie électrique, dans la nuit de mardi à mercredi.
"La cellule juridique a même bouclé ce travail-là", a assuré M.Sall, précisant toutefois que cette réforme devrait d’abord passer à l’Assemblée nationale pour qu’elle entre dans "le corpus judiciaire du Sénégal".
"A partir de ce moment-là, je vous assure que les bracelets électroniques seront introduits et ils permettront à certaines personnes de ne pas aller en prison", a-t-il dit.
Le ministre de la Justice a soutenu que les pensionnaires de la MAC de Rebeuss "se sont plaints pour l’essentiel des longues détentions", soulignant que le directeur de cette prison dakaroise va lui faire parvenir dans la journée ’’l’état de ces dossiers-là’’.
"Il faut assurer que nous travaillerons là-dessus de façon ferme", a-t-il martelé. Selon lui, les longues détentions concernent les prisonniers qui ne sont pas encore condamnés, ajoutant que "ce sont ceux-là qui se sont plaints et ils sont raison".
"On ne peut pas enfermer un être humain dans une prison pendant 3 ou 4 ans sans le passer devant un jugement. C’est un dysfontionnement. On va s’atteler justement à mettre fin à ces genres de dysfonctionnements", a encore promis Malick Sall.
De même, le ministre de la Justice a annoncé que la prison de Sébikotane, dans la région de Dakar, sera ouverte dans deux mois.
"ÉCRIRE, C'EST UNE MANIÈRE D'ASSUMER SON EXISTENCE"
L’écrivaine franco-sénégalaise Fatou Diome présente son nouveau roman intitulé "Les Veilleurs de Sangomar". Elle nous parle aussi de sa vision du féminisme et de l'Afrique
L’écrivaine franco-sénégalaise Fatou Diome présente son nouveau roman intitulé "Les Veilleurs de Sangomar". Elle nous parle aussi de sa vision du féminisme et de l'Afrique.
PAR Karl Pape
LES SÉNÉGALAIS NE SONT PAS DES VACHES NORMANDES
Les conditions d’annulation d’un permis sont tres encadrées et la numérisation n’en fait pas partie - Toute annulation pour plaire à Gemalto sera vigoureusement contestée
Tous ceux qui détiennent leur permis en cours de validité, gardez vos titres jusqu’à expiration, aucune loi ni decret ni décision administrative ne peut vous en priver sans motif.
Les conditions d’annulation d’un permis sont tres encadrées et la numérisation n’en fait pas partie.
Que l’administration délivre gratuitement les nouveaux permis et assume les frais d’expédition si elle veut un remplacement massif pour satisfaire l’entreprise Gemalto.
Toute annulation pour plaire à Gemalto sera vigoureusement contestée.
Les sénégalais ne sont pas des vaches normandes.
Texte recueilli de la page Facebook de l'auteur.
IL N'Y A PAS DE "GÈNE GAY"
Publiée jeudi dans la revue « Science », elle montre que l’orientation sexuelle n’est pas définie par un seul gène, mais par de multiples régions du génome et par l’environnement dans lequel une personne grandit et vit
Comme être petit ou grand, ou plus ou moins intelligent, aimer les hommes ou les femmes n’est pas défini par un seul gène, mais par de multiples régions du génome et, comme tout caractère humain complexe, par d’insaisissables facteurs non génétiques.
C’est la conclusion d’une analyse réalisée sur un demi-million de profils ADN par un groupe de chercheurs en Europe et aux Etats-Unis, et dont la publication, jeudi 29 août, par la prestigieuse revue Science vise à enterrer l’idée, née dans les années 1990, qu’il existe un « gène gay » aussi prévisible que ce qui existe pour la couleur des yeux. « Il est de facto impossible de prédire l’orientation sexuelle d’une personne d’après son génome », souligne Benjamin Neale, membre du Broad Institute d’Harvard et du MIT, l’une des nombreuses institutions dont sont issus les auteurs.
L’orientation sexuelle a bien une composante génétique, selon ces chercheurs, confirmant des études précédentes plus petites, notamment sur des jumeaux. Mais cette composante dépend d’une myriade de gènes. « Il n’y a pas de gène gay unique, mais de nombreux petits effets génétiques répartis dans le génome », explique M. Neale. A cela s’ajoute un facteur essentiel : l’environnement dans lequel une personne grandit et vit.
Pour mieux expliquer, les chercheurs comparent à la taille : l’effet génétique est indiscutable, puisque votre taille est liée à celle de vos parents. Mais la génétique n’explique pas tout : votre nutrition pendant l’enfance aura un impact important. C’est ce que les scientifiques appellent l’environnement. Idem pour le risque cardiaque : des gènes créent des prédispositions, mais votre style de vie, comme votre alimentation, a un rôle plus grand encore.
Un rôle minoritaire de la génétique
La nouvelle analyse statistique a permis de découvrir cinq positions précises sur nos chromosomes, appelées locus, qui apparaissent clairement liées à l’orientation sexuelle, bien qu’ayant chacune une influence « très petite ». Biologiquement, il se trouve qu’un marqueur est aussi associé à la perte de cheveux, ce qui suggère un lien avec la régulation des hormones sexuelles. Vraisemblablement, il existe des centaines ou des milliers d’autres marqueurs, que de futures analyses sur de plus grandes banques ADN pourraient un jour découvrir.
« C’est un comportement complexe où la génétique joue un rôle, mais probablement de façon minoritaire. L’effet de l’environnement existe, mais on n’arrive pas à le mesurer exactement », ajoute Fah Sathirapongsasuti, scientifique de 23andme.com, un site de tests ADN qui a contribué à l’étude avec des profils génétiques de clients (volontaires). Le gros de l’analyse a été fait sur des hommes et femmes de la banque britannique UK Biobank, en majorité d’origine européenne, qui avaient répondu à la question : avez-vous déjà eu une relation sexuelle avec une personne du même sexe ?
Les auteurs ont conscience de la délicatesse du sujet, et les deux chercheurs ci-dessus ont pris soin de rappeler, lors d’une conférence téléphonique avec des journalistes mardi, qu’ils étaient eux-mêmes gays. Désireux d’éviter toute mauvaise interprétation, ils sont allés jusqu’à consulter des associations LGBT sur la façon de communiquer leurs résultats, qu’ils ont résumés sur un site spécial, geneticsexbehavior.info (en anglais).
Un chiffre produit par cette étude est susceptible de créer la confusion. Les chercheurs estiment que « 8 à 25 % » des différences d’orientation sexuelle dans la population testée sont dues à des variations génétiques. Mais ce chiffre est un concept statistique concernant une population et ne signifie pas que 25 % de l’orientation d’une personne dépend de ses gènes.
Un autre résultat remet en cause l’idée que l’orientation sexuelle serait un continuum, selon l’échelle dite de Kinsey, du nom du biologiste américain qui l’a définie en 1948 : de 100 % homosexuel à 100 % hétérosexuel, en passant par bisexuel. « Supposer que plus on est attiré par quelqu’un du même sexe, moins on est attiré par l’autre sexe est une simplification excessive », affirment les chercheurs, après avoir comparé les marqueurs génétiques influant sur le nombre de partenaires de chaque sexe.
par Abdou Latif Coulibaly
SONKO, UNE STRATÉGIE DE MISE SOUS HYPNOSE DU PEUPLE
Comme dans un scénario de film fantastique, il porte toujours à son paroxysme l'invraisemblable - Dans cette affaire de la Falémé, il est facile de mettre en évidence la volonté du député de propager des contrevérités
Quand j'écoute Ousmane Sonko, ou le lis dans la presse, comme dans les deux ouvrages qu'il a publiés ces temps derniers, je me mets à croire que cet homme politique – c'est rare dans notre espace public pour être souligné - a certainement fréquenté des ateliers de média-training, en vue d'une parfaite maîtrise de sa communication pour en faire un atout dans la construction et la diffusion de son projet politique. Nul ne saurait lui contester cette approche de faire la politique.
Sauf peut-être pour souligner que dans son optique, il privilège une méthode qui rappelle sur certains points et à bien des égards, une vieille technique de propagande qui a été portée au summum de son art au cours des années 30 et 40. Certains spécialistes de la communication politique peuvent être tentés d'assimiler sa façon de construire son discours de propagande à celle que l'on nomme la stratégie de mise sous hypnose du peuple.
Cette méthode repose essentiellement sur un travestissement translucide et systématique de la réalité observée.
Un travestissement translucide monumental qui est élaboré à partir d'un ou de plusieurs faits réels autour du ou desquels on effectue astucieusement une montagne de contrevérités.
Aussi, par ce biais, tente-t-il d'émerveiller et d'embastiller les consciences mais aussi d'embrigader des opinions, par la posture affichée et par l'énormité des choses dites.
Il a encore fourni une preuve manifeste lors de sa dernière conférence de presse au cours de laquelle il a parlé de l'or de la Falémé.
Comme dans un scénario de film fantastique, il porte toujours à son paroxysme l'invraisemblable.
Il joue avec un désarmant aplomb sur la naïveté, l'ignorance et sur la crédulité supposées d'une opinion publique encore en formation, en vue de produire des effets politiques massifs auprès de cette même opinion publique.
Sur un a priori parfois trompeur il se laisse convaincre que ses cibles principales accepteront de renoncer, volontairement ou involontairement à user de la raison critique.
Dans un ouvrage publié en 1937 à Paris, Münzenberg, un homme d'État et intellectuel allemand nous a expliqué ce que signifie : "la propagande en tant qu'arme en politique".
On se rappelle que dans les années 30, un idéologue européen était devenu un véritable virtuose de cet instrument de propagande qu'est devenue la radiodiffusion.
Il avait fini de bien expliquer quelle était l'importance de la radio dans la propagande : "Je considère la radio comme le moyen de conditionnement des masses le plus moderne et le plus important qui soit". Apparemment, Ousmane Sonko utilise des codes et méthodes similaires pour avoir avec lui les masses.
Aujourd'hui, le discours politique construit par lui et ses partisans, veut faire sonner dans l'oreille de certains citoyens l'idée que le politicien Ousmane Sonko signifie la bonne gouvernance, la transparence et la droiture.
Voire ! Et comme pourrait dire l'autre, "l'Internet est le moyen de conditionnement des masses le plus moderne et le plus important qui soit".
Pour en revenir au mode opératoire de la propagande de Sonko, on peut observer dans le dernier épisode qu'il livre dans sa série fantastique sur les ressources naturelles du pays, qu'il part d'un fait réel ; l'existence d'un mémorandum d'entente pour ouvrir des négociations qu'il confond volontairement avec un contrat signé en bonne et due forme.
Il en arrive ainsi à dire des contrevérités qui peuvent faire frissonner certains esprits simples et soulever leur indignation.
Face aux contrevérités sorties par Ousmane Sonko, le directeur général de la société du fer de la Falémé rétablit la vérité.
"Sur les 750 millions de tonnes de réserve de fer sur lesquelles Ousmane Sonko prétend disposer de documents qui indiquent que l'État a signé un contrat avec Tosyali, Amadou Camara dément l'honorable député, en précisant : "Ousmane Sonko parle de la totalité des réserves de fer de la Falémé.
Il confond le contrat signé avec Arcelor Mittal qui était basé sur la totalité des réserves et celui en cours de négociation avec les turcs avec qui nous négocions sur 1,5 millions de tonnes par an, portant au plus, un 10ème des réserves de la Falémé, pour un total de 70 080 millions tonnes de fer pour une durée de 25 ans".
Par ailleurs, le Dg de la MIFERSO indique, pour la bonne information du public, que le contrat dont a parlé Ousmane Sonko au cours de sa conférence de presse, signé le 18 octobre 2018, n'était en réalité qu'un protocole d'accord, signé en vue d'ouvrir des négociations.
Il précise également, conformément aux pratiques habituelles observées dans le cadre de négociations commerciales et économiques, vingt (20) points formulés comme demandes par la partie turque devaient faire l'objet d'accords définitifs, en vue de la signature d'un contrat minier entre les deux parties.
Aujourd'hui, précise Amadou Camara sur les vingt points négociés seuls neuf (9) ont fait l'objet d'un accord définitif entre les parties.
Tous les avantages fiscaux et autres demandés par les turcs au cours des négociations seront naturellement traités dans le cadre des lois et règlements qui organisent et assurent la gestion des investissements au Sénégal, en particulier les textes relatifs aux Zones économiques spéciales et le Code minier.
Sur un autre registre qui conforte celui du DG de la MIFERSO, le Directeur général de l'APIX, Mountaga Sy explique de façon simple ce que l'État a fait avec la partie turque : "l'État a signé avec la société turque Tosyali une convention promoteur-développeur (…) il s'agit pour la société turque disposant d'un statut de promoteur-développeur, de faire la promotion de la zone économique pour développer la chaîne de valeur dans le domaine de l'unité de fabrication de sidérurgie, d'autre part de développer en y faisant installer plusieurs autres unités industrielles et d'entreprises diverses".
M. Sy poursuit ses explications : dans le démenti opposé à Ousmane Sonko, il souligne : "développer une zone économique spéciale dans le sens de la loi sénégalaise implique l'idée que c'est le promoteur qui prend en charge entièrement le financement du développement de la Zone. L'engagement de l'État au plan financier est totalement exclu.
Il n'en est rien pour la prise en charge des frais liés aux prêts financiers et autres garanties".
M. Sy note, par ailleurs, qu'il n'est pas question, contrairement aux prétentions du député Ousmane Sonko, de donner un permis à la société turque pour lui réserver une quelconque exclusivité pour l'achat de la ferraille produite au Sénégal. Dans cette affaire il est facile de prouver l'amalgame dans le discours de Sonko et de mettre en évidence la volonté du député de propager des contrevérités.
Il omet volontairement de citer, pour le bénéfice de l'opinion publique, les dispositions pertinentes des articles du MOU 4 et 5. Il s'est pourtant fondé sur ce même MOU pour tenter de tromper les citoyens. Cet article 4 précise que : "Les stipulations du présent MOU ne constituent pas un engagement ferme et irrévocable des parties de réaliser le projet ni de conclure quelque accord spécifique que ce soit.
En outre, aucune stipulation du présent MOU ne confère à une partie le droit d'engager l'autre partie.
Jusqu'à ce qu'un contrat définitif en bonne et due forme soit signé par les deux parties si les pourparlers aboutissent, le présent MOU ne constitue qu'une manifestation d'intention pour chacune des parties.
Les stipulations du présent MOU sont néanmoins contraignantes entre les parties dans les limites résultant expressément du MOU". Pour davantage fixer la nature et les limites des obligations découlant de ce MOU l'article 5 dispose : " aucune partie ne pourra formuler des réclamations contre, ni être responsable à l'égard de l'autre partie du fait du MOU notamment en cas de non réalisation du projet".
Tout est clair et limpide. Pourtant Ousmane Sonko n'en persiste pas moins dans sa volonté de tromper l'opinion. Croit-il l'avoir mise sous hypnose ? Aussi, refuse-t-il de considérer les dispositions de l'article 8.1 de la Convention issue des négociations engagées entre l'État et la société turque à la suite de la signature d'un MOU qui a abondamment servi Ousmane Sonko.
Comme on peut le remarquer, l'article 8.1 de la convention signée à l'issu des négociations engagées entre l'État et la société turque, établit ainsi de façon formelle, en mettant en évidence les contrevérités de Ousmane Sonko, les obligations préalables à la construction du complexe sidérurgique : Dans les six (6) mois à compter de la signature de la présente convention et préalablement au démarrage des travaux de construction du complexe, le Promoteur/développeur doit soumettre à l'Administrateur les documents suivants, à condition que la mise à disposition du site affecté à Tosyali ne soit requise pour les compléter :
"a) Evaluation environnementale stratégique ;
b) études d'impact environnemental et social ;
c) plan de gestion environnementale et sociale ;
d) étude de danger ;
e) études hydrogéologiques ;
f) plan de financement ;
g) business plan
On le voit donc, amalgames, confusions volontairement entretenues et grossies à souhait, ont rythmé la conférence de presse du député Ousmane Sonko.
La seule chose qui vaille et qui soit stable dans son discours, c'est l'émotion, l'aversion, pour dire le moins.
On travaille ainsi en pensant naïvement pouvoir mettre tout un peuple sous hypnose.
On veut soumettre le peuple en lui imposant un projet politique faussement présenté sous le manteau de la transparence et de la droiture.
Que personne ne s'y trompe ! Comme toujours, "l'art de tous les chefs populistes a consisté à concentrer l'attention des masses sur un seul "ennemi" : Macky Sall et son régime.
Ce type de propagande peut un temps fonctionner et prendre quelques naïfs dans son piège, mais elle n'est pas durable. Les Sénégalais doivent se montrer cependant vigilants.
La forte démagogie qui la connote consiste à construire une nouvelle doctrine politique sur la base de l'idée de transparence, si douteuse soit-elle, doit être bien comprise par tous.
Les pouvoirs publics et tous ceux qui sont opposés aux idées politiques du leader de Pasteef ne doivent nullement se contenter de dire : ce n'est qu'un épiphénomène. Sous ce rapport, la classe dirigeante doit se montrer, face à une telle stratégie, plus proactive et moins réactive, dans la mise en œuvre des systèmes de communication, concernant surtout la gestion de secteurs dans lesquels les citoyens réclament un comportement et des actes de haute transparence.
Livrer la bonne information aux citoyens, en temps opportun et par les canaux appropriés, c'est satisfaire leur droit inaliénable à l'information.
par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
OUMAR SARR, LE BON, LA BRUTE ET LE TRUAND
EXCLUSIF SENEPLUS - Les rhétoriques contestataires qui remettent en cause la dynastie des Wade ne peuvent pas émaner d'acteurs de la décapitation des renégats qui ont osé ramer à contre-courant de la volonté du chef
Serigne Saliou Guèye de SenePlus |
Publication 30/08/2019
Ils sont tous les trois de confession libérale. Ils jouissent tous les trois d’une certaine légitimité au vu de leur cursus au sein du PDS. Aujourd’hui, ils sont en guerre contre les Wade. Malgré toutes ces ressemblances qui les présentent comme un bloc monolithique, ils représentent à eux trois toute l’hétérogénéité de l’Alliance Suqqali Sopi. Ils s’appellent Oumar Sarr, El Hadji Amadou Sall et Babacar Gaye.
Au regard de la situation politique actuelle entre Oumar Sarr et les Wade, le désormais N°2 du PDS aurait pu faire l’affiche du célèbre western de Sergio Leone de décembre 1966 qui a fait le bonheur des cinéphiles amateurs des détonations perçantes des colts 45. A lui seul, il incarne l’archétype de ce « triello » de chasseurs de primes du film « le Bon, la brute et le truand » qui est considéré comme la quintessence du style « western spaghetti ».
En bon coordonnateur du PDS, Oumar est resté, à la chute des Wade, dévoué et loyal au chef de la tribu. Mais au fil des années, il est apparu une autre figure hétéroclite qui fait passer Oumar du bon à une brute et à un truand (escroc politique). En brute cynique, il exécute les militants qui contestent les décisions des Wade. En fin truand, il pactise avec le pouvoir pour en retirer un bénéfice personnel. Même s’il a généré quelque sympathie en 2012, les militants ont fini par le détester pour son côté roublard et manipulateur.
Le bon
Oumar Sarr incarne l’archétype du bon militant libéral et désintéressé, entièrement dévoué à la défense du PDS et des Wade. Quand, au lendemain de la présidentielle de 2012, les militants du PDS, comme des rats désespérés, quittaient à la hâte, le navire libéral drossé sur l’écueil de la défaite électorale, Oumar était l’un des derniers Mohicans à croire au vieux et au PDS. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que le Grand Pontife libéral l’avait nommé à la surprise quasi-générale secrétaire général adjoint, coordonnateur du parti. Une sorte de N° 2 du PDS même si, dans la réalité des faits, tout le monde savait qu’il ne jouait qu’un rôle de chauffe-place en attendant que, Karim Wade, le véritable légataire, enchevêtré dans l’écheveau judiciaire, puisse avoir les coudées franches et prendre son trône.
Ainsi le PDS passait sous les fourches caudines du nouveau régime en voyant 25 de ses dignitaires figurer sur une liste de supposés délinquants que le Procureur général devait transmettre à Aliou Ndao, nommé Procureur spécial de la Cour de la répression et de l’enrichissement illicite (Crei) réactivée en la circonstance. Une telle situation avait provoqué plusieurs défections au sein du PDS, des transactions en catimini, des négociations souterraines et une transhumance déguisée sous l’apparat d’un transfert de compétence en faveur du régime de Macky Sall. Oumar Sarr, quoique figurant parmi les 25 traqués, n’a jamais varié dans sa loyauté envers les Wade. D’ailleurs par stratégie politique, il a soutenu mordicus la candidature de Karim Wade à la présidentielle de 2019 sur proposition de Babacar Gaye, autre figure marquante de la fronde qui secoue actuellement le PDS. Mais cette proposition de candidature politiquement insensée et inconséquente a eu le malheur de chambouler le PDS et d’ouvrir la porte à moult départs.
La brute
Souleymane Ndéné Ndiaye a préféré créer son parti pour ne pas être derrière le gosse. Aliou Sow n’a pas mis de temps pour créer le mouvement citoyen dénommé 2.17 pour soutenir Macky Sall avant de porter sur les fonts baptismaux le Mouvement des patriotes pour le développement (MPD/Liggeey). Pape Diop, Habib Sy, Serigne Mbacké Ndiaye et Abdoulaye Baldé ont tourné casaque. D’autres responsables de moindre envergure rejoindront les prairies beige-marron. Quand Modou Diagne Fada a osé rédiger un mémorandum en octobre 2015 dans lequel il prônait qu’« après 41 ans d’exercice, le Parti démocratique sénégalais doit faire sa mue. Moins d’immobilisme, plus de démocratie, plus de transparence dans les prises de décisions, plus de transparence dans les choix de nos candidats à l’élection présidentielle. Et encore une fois : permettre à ceux qui ont tant fait pour le parti de se reposer pour laisser la place à d’autres qui ont envie de continuer l’œuvre de maitre Abdoulaye Wade », Oumar Sarr et compagnie ont mené le combat parlementaire pour le délester de son fauteuil de président de groupe parlementaire des Lib-Dem pour installer Aïda Mbodj, future démissionnaire du PDS. Et sur la base de l’article 36 des textes du parti, Fada est exclu du PDS auquel il a adhéré en 1988. Cette exclusion a exaspéré l’enfant de Darou Mousty au point qu’il s’est déchainé sur le coordinateur du PDS en ces termes peu amènes : « Oumar neukheu est un nullard et avec son groupe, ils sont des incapables. Oumar Sarr est un homme indigne, c'est pourquoi à cause d'un poste, il accepte tous les coups et sa dignité est tout le temps piétinée. C'est un incapable à qui je ne confierai rien parce qu'il ne sait rien faire. Oumar Sarr est une marionnette, il ne sait même pas parler. Mais s'ils pensent que ça sera facile de me faire partir du PDS, ils se fourrent le doigt dans l'œil. Ce sont des incapables qui ne sont là que pour se faire humilier. »
Et le 27 mars 2017, à l'issue d'une réunion du secrétariat national du PDS, Pape Samba Mboup et Farba Senghor, qui tenaient la guillotine lors de l’exécution de Fada, sont, à leur tour, exclus pour manquement à la discipline du Parti. Comme quoi, l’évêque Talleyrand avait raison de dire qu’«en politique, la trahison est une question de date ».
Lorsque des rumeurs de déstabilisation du PDS par Pape Samba Mboup et Farba Senghor ont été soulevées, le Libéral en chef a, dans une missive rédigée le 6 mars 2017, désavoué tous ceux qui contestaient le leadership du coordonnateur national adjoint du PDS. « Je félicite et renouvelle ma totale confiance au frère Oumar Sarr que j'ai choisi pour me seconder dans la conduite des affaires de notre parti. Il exécute sa mission avec compétence, loyauté et beaucoup de lucidité et de retenue. Il a mon total soutien », dixit le fondateur du PDS. C’est donc dire combien Oumar était coté à la bourse wadienne. D’ailleurs son dévouement pour Wade l’a conduit en prison le 21 décembre 2015 pour « faux et usage de faux et diffusion de fausses nouvelles » avant de bénéficier d’une liberté provisoire le 26 janvier 2016.
Lors de la présidentielle de février 2019, Oumar Sarr a été le bourreau principal de Madické Niang qui s’est autoproclamé plan B du PDS après que le Conseil constitutionnel a fini d’invalider la candidature de Karim Wade. « Madické connait bien les statuts et le règlement intérieur du PDS. En posant publiquement sa candidature à l’élection présidentielle alors que le PDS avait déjà choisi son candidat, il sait qu’il se met ipso-facto en dehors du PDS. Ce sont des règles que nous avons librement acceptées en adhérant au PDS», a-t-il soutenu sardoniquement.
Babacar Gaye qui fait partie du triumvirat de frondeurs de l’Alliance Suqqali Sop a même été victime des coups bas de son allié d’aujourd’hui. « Depuis hier 5 avril, je ne suis plus membre de la Commission nationale chargée de la Vente des cartes et du Renouvellement des Structures du PDS ainsi que de la Délégation de la tournée nationale, pour convenance personnelle », a écrit, le 06 avril 2018, Babacar Gaye sur le mur de sa page Facebook. Quelques jours après la tenue du Comité directeur où il a signifié sa démission de la commission de la vente chargée de la vente des cartes au PDS, le porte-parole du PDS d’alors s'est expliqué sur les raisons d'une telle décision : «Mon renoncement est dû à une divergence de vues profondes. La manière dont le parti est administré et avec la manière dont ces initiatives ont été prises. Nous n’étions pas en phase avec eux sur la façon d’organiser la tournée et sur la composition des membres de la tournée. » En réalité, tout est parti d’un comité directeur où Oumar Sarr, le coordinateur du PDS, a retiré la parole à Babacar Gaye qui a voulu se prononcer sur des questions de stratégies. Le coup de massue interviendra le 23 avril 2019 sur la tête de celui qui n’est plus désormais le Porte-parole du Secrétaire général national du PDS. Dans sa page facebook, Babacar Gaye évoque des machinations sibyllines pour altérer ses rapports avec Wade. Et Oumar Sarr était le premier suspect du secrétaire général de la fédération PDS de Kaffrine.
A cette démission s'est ajoutée celle de Bassirou Kébé, responsable libéral à Nioro qui digérait mal la cooptation de Lamine Bâ dans la Commission chargée du renouvellement des structures.
Le Truand
Mais l’analyse en profondeur des secousses telluriques qui agitent le PDS a montré que le coordonnateur et N°2 du parti n’a jamais joué aux bons offices pour éviter l’exclusion ou le départ volontaire ou forcé de plusieurs militants libéraux. Un coordinateur assure et veille à la cohérence de son parti. Il est ce chef d’orchestre incontournable qui assure l’harmonie et l’animation de l’action de ses camarades. Il propose une répartition des différentes tâches à accomplir et détermine un agenda de travail selon un planning bien élaboré. Tout militant du parti doit contribuer à la facilitation de l’action du coordinateur en collaborant étroitement avec lui. Un coordinateur tient un langage de réconciliation et d’ouverture pour massifier son parti. Mais le discours d’Oumar Sarr a toujours été plus que radical pour exécuter les militants jugés « impénitents » ou « indisciplinés ». Et son inaccessibilité a toujours été décriée par ses frères de parti. En fin truand (escroc) et habile stratège politique, il a fait le vide autour de lui au point que certains voyaient dans sa stratégie une manœuvre, soit pour s’imposer en dernier ressort comme le plan B du PDS qu’il a toujours rejeté, soit pour jouer en catimini sa partition en collusion avec le président Sall afin d’empêcher toute participation du PDS à la présidentielle de 2019. Cette dernière option déboucherait sur un mot d’ordre de boycott à la présidentielle qui augmenterait les chances d’un Macky vainqueur au premier tour. Finalement, elle est adoptée par le Secrétaire général national Abdoulaye Wade. Même si quelques têtes de Turcs allaient braver l’oukase du chef, des milliers de militants du Sopi se seraient abstenus d’aller voter le jour de la présidentielle.
La présidentielle passée, Macky réélu, c’est l’heure de la matérialisation des promesses tenues par le président : amnistie de Karim Wade et récompense d’Oumar Sarr. On parle d’un gouvernement élargi du côté du pouvoir où siégeraient des éléments du PDS dont Oumar Sarr et d’une amnistie de Karim Wade en cas de participation du parti au dialogue politique. Ce refus du PDS de participer à ces assises politiques est la pomme de discorde entre le mentor et le secrétaire général national adjoint qui tient vaille que vaille à marquer de sa présence le dialogue de Macky. Ce qui est sûr dans cette histoire, les mythes et les mystères se superposent et chacun des protagonistes tient à ses intérêts crypto-personnels. Mais le dernier remaniement mortifère du secrétariat général du PDS où Oumar Sarr est défenestré, discrédite la présence du désormais ex-coordinateur du PDS dans ce dialogue national où il siège en son propre nom. Cette méthode exclusiviste est fustigée par les triumvirs de l’Alliance Suqqali Sopi, qui pourtant, dans un passé récent, ont joué le rôle de bourreaux quand Fada, Pape Samba Mboup, Madické Niang, Farba Senghor étaient conduits stoïquement à la potence.
Aujourd’hui, l’Alliance Suqqali Sopi est née pour porter la revendication de tricards boudeurs rétifs aux mutations en profondeur comme le suggéraient Modou Diagne Fada et compagnie dans leur mémorandum de 2015.
« Le PDS, qui est et restera un parti libéral social et démocratique, ne peut souffrir l’absence de débats avec une direction unilatérale prenant des décisions en dehors de ses instances régulières », dit le communiqué du 23 août de l’Alliance Suqqali Sopi. Mais cette revendication réformiste est viciée par un péché congénital. Ceux qui ont mis sur le billot à la tête des hérétiques revendiquant plus de démocratie interne ne peuvent pas échapper à la guillotine s’ils sont coupables de la même faute. Le Seigneur Jésus Christ nous enseigne que « tous ceux qui prendront l'épée périront par l'épée ». Alors, les rhétoriques contestataires qui remettent en cause la dynastie des Wade aux fins de faire surgir des idées neuves, des stratégies inédites et des refontes fusionnelles ne peuvent pas émaner d’un groupe de conservateurs réacs, de récents panégyristes du Roi et du Prince qui ont toujours joué un rôle de bouchers dans la décapitation des renégats qui ont osé ramer à contre-courant de la volonté du chef.
Ainsi dans un instinct de survie, Oumar Sarr avec ses compères, livre les derniers soubresauts à l’instar d’un animal égorgé sur l’autel d’un rituel sacrificiel. Ses armes et ses talismans se sont révélés inopérants devant la guillotine encore tranchante et saignante du PDS. C’est kafkaïen !
En lieu et place de Kigali, notre capitale risque de devenir, à ce rythme, une deuxième… Conakry !
Inconscients et indisciplinés, les charretiers « galopent » à contrecourant de la volonté du président de la République de rendre Dakar aussi propre que Kigali. Des charretiers qui, au lieu de procéder à l’enlèvement d’ordures, en font plutôt le transfert ou le déménagement d’un quartier à l’autre ! Après avoir ramassé les ordures ménagères dans les Sicap (Sacré-Cœur, Dieuppeul, Mermoz etc.), par exemple, ils abandonnent tout simplement leur chargement d’immondices sur la voie publique et dans d’autres espaces communs (autoroute, cimetière Saint Lazare, Pont de l’émergence, terrains de foot). A ce rythme, au lieu de rendre la capitale plus salubre, ces criminels de l’environnement la salissent au contraire beaucoup plus qu’elle ne l’est actuellement !
« Le Témoin » quotidien avait eu l’occasion de s’alarmer contre les camions-bennes qui revenaient à Dakar avec une partie des ordures qu’ils sont censés déverser au dépotoir de Mbeubeuss, pour les recycler dans nos marchés ! D’où le surnom que nous avions donné à cette pratique : le « Mbalit-DemDikk !» Aujourd’hui, les charretiers des zones urbaines dakaroises font pire que les conducteurs de bennes à ordures dans le domaine du ramassage — ou, plutôt, du déplacement ! — des ordures ménagères. Il est vrai que le recours à ces charretiers soulage un peu les habitants des Sicap Sacré-Cœur, Mermoz, Nord-Foire, Liberté et autres quartiers habités par des classes moyennes. En effet, les camions de ramassage ne passant pas tous les jours, les ménagères, pour se débarrasser de leurs ordures, font recours à ces « borom sarett ». Lesquels, à coups de klaxons sonores, sillonnent les quartiers pour collecter lesdites ordures. Malheureusement, ces éboueurs improvisés, au lieu de le résoudre, contribuent à aggraver le problème de l’insalubrité à Dakar. En effet, après avoir récupéré des déchets dans les maisons, les boutiques, les lieux de travail etc. moyennant des sommes comprises entre 500 et 1.500 francs — tout dépend de la quantité —, et faute de décharge municipale aménagée dans la zone, ils se contentent de s’éloigner avec leur chargement nauséabond puis, à l’abri des regards, après avoir jeté des coups d’œil furtifs à droite et à gauche pour s’assurer que nul ne les a vus, déchargent leurs ordures avant de s’éloigner à toute vitesse. Ni vu, ni connu. Ou, plutôt, pas vu, pas pris ! Leurs lieux de prédilection pour servir de dépotoirs, et précisément sur la Voie de dégagement nord (Vdn), c’est l’autoroute DakarYoff/Patte-d’oie, les abords du cimetière Saint-Lazare, le long de la piste de l’aéroport-Lss etc. Ou alors aux pieds du « Pont de l’émergence » de la Patte-d’oie et aux parkings du stade de l’Amitié transformés en décharges sauvages et clandestines. Une vidéo devenue virale dénonce d’ailleurs cette vilaine pratique. On y voit un charretier surpris par les riverains alors qu’il venait à peine de déverser ses déchets en bordure de route. Le cocher est sommé de ramasser ses ordures par une foule furieuse et prête à protéger son environnement. Pris de court, et devant des gourdins agités en sa direction, notre homme s’est exécuté pour sauver sa vie et son attelage. Ouf, l’environnement était préservé pour cette fois-là ! Malheureusement, les riverains se sont toujours fait avoir par ces charretier-éboueurs. Surtout dans le domaine de la collecte hippomobile où ces drôles d’éboueurs ramassent des ordures dans un quartier donné pour les abandonner tranquillement dans le quartier voisin. En clair, les déchets ne sortent jamais de la zone.
Aux origines de la collecte hippomobile !
Selon un chef de collecte-benne de l’Unité de coordination et de gestion des déchets solides (Ucg), chargée du ramassage des ordures ménagères, la gestion des déchets solides représente un défi crucial, complexe et compliqué à Dakar. « D’abord, il faut déplorer le management anarchique dont fait l’objet l’Ucg transformée en parti politique. Chaque cadre ou coordinateur de l’Ucg a eu à embaucher au moins cinq membres de son entourage (neveux, voisins, militants, maitresses, frères). Plus grave, ces employés n’investissent jamais le terrain du balayage et du ramassage des ordures. Avec une telle paresse, comment voulez-vous que Dakar soit une ville propre ? En réalité, si le président de la République veut vraiment réaliser son programme « Zéro déchet », il n’a qu’à dissoudre l’Ucg comme le voudraient certains partenaires techniques ! » estime notre spécialiste des ordures ménagères. Il déplore aussi l’étroitesse des rues des cités comme les Hlm et les Sicap, ce qui ne facilite pas l’accès aux camions-bennes. « Les habitants des Sicap Sacré-Cœur, Liberté et Dieuppeul ont, eux-mêmes, constaté que les camions-bennes ne passent que dans les rues principales pour le ramassage des ordures. Cette absence de couverture totale des secteurs résidentiels par nos bennes ouvre la voie aux charretiers dont les attelages peuvent s’engouffrer dans les rues, ruelles et impasses les plus étroites pour y ramasser des ordures. Surtout au-delà de 14 heures, moment où tous les camions-bennes arrêtent leurs rotations. Il est vrai que des charretiers bien organisés auraient pu assurer une complémentarité avec les camions-bennes de l’Ucg, mais malheureusement ils rendent Dakar beaucoup plus sale. Pire, la plupart d’entre eux profitent de leurs activités de ramassage pour commettre des vols ou cambriolages. Même les poubelles en plastique coûtant entre 5.000 et 8.000 cfa ne sont pas épargnées » fustige ce chef de collecte-benne à propos de la collecte hippomobile des ordures dans les zones résidentielles de Dakar.
L’insalubrité chez le voisin
On ne s’étonnera pas dans ces conditions que le ramassage et le nettoiement des ordures ménagères se soit considérablement détérioré dans notre capitale. En cause en grande partie, les charretiers-éboueurs qui s’empressent de se débarrasser de leurs ordures dans les endroits publics ou terrains qui leur sont plus accessibles, sans se soucier des conséquences de leurs actes insouciants et inciviques. Car le ramassage des ordures est avant tout une question d’organisation et de management, que ce soit à l’intérieur de la maison qu’à l’extérieur. Il est temps que les gens apprennent à se comporter de façon civilisée, à commencer par la manière avec laquelle ils évacuent leurs ordures. Car faire recours aux charretiers, c’est créer l’insalubrité chez le voisin. Si ce n’est à travers des dépotoirs sauvages. Et même si l’accès aux camions-bennes et l’insuffisance des bacs de collecte d’ordures posent problèmes dans certains quartiers de Dakar. Pour parler comme nos cousins ivoiriens, Dakar comme Kigali…ce n’est pas demain la veille !
A LA DÉCOUVERTE DU ROYAUME NATUREL DU PANDA GÉANT À SICHUAN
Chengdu (Chine), 30 août (APS) - Chengdu, la capitale de la province chinoise du Sichuan (sud-est), est le repaire naturel du panda géant, l’un des symboles de la République populaire de Chine, animal sacré et vénéré par les Chinois.
Chengdu (Chine), 30 août (APS) - Chengdu, la capitale de la province chinoise du Sichuan (sud-est), est le repaire naturel du panda géant, l’un des symboles de la République populaire de Chine, animal sacré et vénéré par les Chinois.
Le visiteur qui arrive pour la première fois dans cette province peut être frappé par l’omniprésence du mammifère, à travers des dessins et des effigies visibles presque partout dans la ville, sur les bâtiments administratifs et les autres endroits recevant du public.
Ici, le panda géant est dessiné sur toutes sortes d’objets : statues, sacs, sacoches, porte-clés, tasses, bouteilles, etc.
C’est ainsi que la République populaire de Chine préserve l’un de ses symboles.
Le mammifère fait l’objet d’une grande attention dans toute l’étendue de la Chine, mais davantage à Chengdu que partout ailleurs dans le pays. Un parc zoologique a été aménagé depuis 1987 par les autorités provinciales, en vue de la préservation de l’animal.
Situé dans le nord-est de Chengdu, le centre de recherches sur le panda géant est visité chaque jour par des milliers de visiteurs.
Malgré la fine pluie, des visiteurs chinois et étrangers débarquent au parc, en solo ou en famille, devant le parc dont l’enceinte est ornée de blanc et de noir, les couleurs du panda, sous les regards de nombreux journalistes, dont un reporter de l’APS, venus de sept pays francophones d’Afrique.
De longues colonnes de visiteurs se constituent devant les guichets du parc pour l’achat des billets nécessaires pour l’entrée du zoo.
Après avoir franchi le portail, les visiteurs tombent net sur une statue en bronze reproduisant le mammifère.
En groupe ou individuellement, à coups de selfies, ils cherchent à garder le souvenir de leur visite dans ce parc de 104 hectares, au milieu d’une flore dominée par le bambou, l’aliment préféré du panda géant.
Le parc dédié à l’animal sacré est clairsemé de bâtiments et de minuscules cours d’eau. Des espaces verts sont aménagés dans l’enceinte du zoo où certains visiteurs viennent pique-niquer. Des sentiers interdits aux véhicules automobiles serpent le parc de long en large.
Les visiteurs ont le loisir de se déplacer à pied ou dans des navettes électroniques non polluantes.
La plupart d’entre eux y vont à pied pour contempler les pandas géants. Ils s’entassent devant les enclos aménagés pour l’animal vedette.
Dans l’un des enclos, quatre jeunes pandas sont en train de mastiquer des tiges de bambou.
Au même moment, d’autres pandas font leur sieste. Téléphone portable en main, les visiteurs tiennent à perpétuer le souvenir de la visite rendue au mammifère de peau blanchâtre, noir par endroits.
Le zoo de Chengdu concentre 100 des 202 espèces de panda vivant en Chine, selon ses responsables.
Ils affirment que d’autres têtes ont été prêtées en France, en Espagne et au Japon d’où ils seront acheminés à la fin de la durée du prêt pour regagner la capitale de Sichuan. Un panda né au Japon en 2011 est arrivé récemment au parc de Chengdu.
Le mammifère mange 30 à 50 kilos de tiges de bambous par jour, selon les gardes du zoo. Les pandas, qui ont une durée de vie moyenne de 30 ans, sont protégés par le gouvernement chinois.
En Chine, ils vivent surtout dans les montagnes des provinces du Sichuan, du Gansu et du Shanxi.
Chaque année, le centre de recherches sur le panda géant reçoit des millions de visiteurs. Il a en reçu plus de cinq millions en 2018, selon ses responsables.
En été, 50 mille visiteurs franchissent chaque jour les portes de cette oasis paradisiaque pour voir les pandas géants de Chengdu.
Des commerçants proposent aux visiteurs de nombreux articles à l’effigie du panda géant : pandas géants en carton ou en fourrure, ainsi que des sacs, porte-clés, t-shirts ou chapeaux floqués de dessins du mammifère.
DES PLUIES ATTENDUES DANS LES PROCHAINES HEURES
Des "activités pluvio-orageuses" pourraient concerner tout le territoire sénégalais de la journée de vendredi à samedi matin, selon un bulletin de prévision de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM).
Dakar, 30 août (APS) - Des "activités pluvio-orageuses" pourraient concerner tout le territoire sénégalais de la journée de vendredi à samedi matin, selon un bulletin de prévision de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM).
Le bulletin reçu vendredi à l’APS annonce qu’"cours de cette journée, et jusqu’à demain matin (samedi), l’ensemble du territoire sera sous l’influence des activités pluvio-orageuses".
"En raison de la situation pluvieuse dans le pays, la chaleur sera moins ressentie sur tout le territoire, avec des températures maximales qui ne dépasseront pas 34°C", affirment les prévisionnistes de l’ANACIM.
Selon eux, les vents seront "d’intensité faible ou modérée", et les visibilités, elles, "seront généralement bonnes" de la journée de vendredi à samedi matin.
par Charles Faye
AUDIO
NOS VIES NE VALENT RIEN !
Ici, on meurt ! Sur les routes, dans son lit, en prison. Rien de surprenant. De la prison introduite par le colon pour réprimer, nous, enfants des colonisés, avons fait de Rebeuss, l’hôtel zéro étoile de la déshumanisation
Sur les routes. Dans son lit. En prison. Il n’y a rien de surprenant, rien d’extraordinaire.
Une vie, ça prend fin, comme tout.
Un peu plus tôt ou bien plus tard pour les plus chanceux, peu importe.
Du moment qu’on vit chez nous, pourvu qu’on y meurt. Par l’absurde. De préférence. Ca fait maison. Cela donne encore plus matière à débattre. La mort, on connaît bien, c’est une banalité.
N’allons surtout pas prendre des mesures. Cela ne servira à rien du tout. La sélection naturelle, s’autorégulant, on charcutera par-ci, piétinera par-là, électrocutera ailleurs. Faisons confiance à l’ignorance, à l’indiscipline, aux courts circuits clandestins, aux pluies millésimées, aux foncières inondations, aux circonstancielles simagrées.
Nos vies ne valent que dalle ! Juste tombale. Ci-git personne sur une ardoise ! C’est toujours mieux qu’une vie de pénitencier ! Qui va s’en plaindre ?
Piétinés ou électrocutés, qui veut vraiment savoir ? L’autopsie ! On peut bien commencer par elle. Electrocution. Et après !
De la prison introduite par le colon, pour réprimer les comportements autochtones remettant en cause sa domination et la réalisation de ses funestes objectifs, nous, enfants des colonisés, avons fait de l’indigeste rebeussoise, l’hôtel zéro étoile de la déshumanisation.
Cette gifle historique vieille de 90 ans, courant 100 mètres sur cent, en deux blocs, l’un de détention, l’autre administratif, avec ses 40 chambrettes et ses milliers de prisonniers, en dit bien plus long sur nous autres que toutes les études et sciences sociales.
Cet instrument pénal, dans lequel n’importe qui d’entre-nous peut se retrouver, pour une peccadille ou une immonde forfaiture, ne serait-elle pas en définitive le reflet de notre âme ?
Ou encore l’expression vivante d’une croyance galvaudée et rétrograde qui voudrait qu’on ne construise pas une prison afin de n’y finir ses jours ?
Allez savoir pour quelle raison des milliers de prisonniers devraient vivre comme des animaux, alors qu’ils pourraient contribuer à l’essor de développement de notre pays à travers des programmes structurés et socialisant.
A moins que la prison soit chez nous un monde à part, un lieu vide hors du temps, séparé du monde social.
Ce serait alors ne rien comprendre à Didier Fassin et à son prologue sur l’Anthropologie carcérale, selon lequel la vie dans une prison est traversée par la vie du dehors parce qu’elle en est l’inquiétude ombre portée.
Si c’est le cas, je n’aimerai pas me regarder dans une glace ! La prison de Rebeuss serait mon miroir.