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20 juillet 2025
par Samba Alassane Thiam
LA GRÂCE PRÉSIDENTIELLE EST ASSUJETTIE À LA DEMANDE DU CONDAMNÉ
La pétition politicienne entretenue dans l'espace public pour créer les conditions de la libération de Khalifa, est très éloignée du code de procédure pénale - L'exercice de communication politique vise à le replacer dans une nouvelle posture victimaire
La pétition politicienne, entretenue dans l'espace public pour créer les conditions de la libération de M. Khalifa Sall, est très éloignée du code de procédure pénale. La grâce présidentielle est assujettie à la demande du condamné ou de son conseil. En réalité, l'exercice de communication politique vise à le replacer dans une nouvelle posture victimaire. Demander la grâce présidentielle tout en désignant le chef de l'État comme l'architecte de sa descente aux enfers, ce n'est ni digne ni respectueux de notre conscience collective. Les actes délictueux de l'ancien maire de Dakar ont bien été qualifiés et les décisions de justice rendues au nom du peuple sénégalais.
Par ailleurs, si des opposants, recyclés dans la "société civile", travaillent à entretenir une atmosphère artificielle de crise politique, nous nous réservons le droit de leur apporter des réponses adossées au droit. Rien, absolument rien, ne peut distraire le chef de l'État de mobiliser les énergies pour les grandes causes du quinquennat.
C'est le lieu de réitérer tout notre soutien à la politique nationale de l'hygiène publique et d'appeler à des mesures fortes et décisives.
Pour suite, l'ancien maire de Dakar, coupable d'escroquerie aux deniers publics sur 1,8 milliard Fcfa, de faux et usage de faux dans des documents administratifs, de complicité en faux en écriture de commerce, fait dire partout qu'il ne demandera jamais la grâce à Son Excellence Monsieur le président de la République. Dans ces conditions, il n'y a pas lieu d'occuper les médias pour traiter de la pétition. Le dénominateur commun des signataires de la fameuse pétition, c'est les jugements de valeur dévalorisant les institutions républicaines.
Enfin, le message d'union, adressé par le chef de l'État dans son appel au dialogue national, ne peut nullement d'être altéré par ces opérateurs furtifs qui veulent tout sauf la libération de M. Khalifa Sall.
L'HUMEUR DU DOYEN, PAR ALYMANA BATHILY
À LA MECQUE ET À DUBAI ON ABAT BIEN LES MOUTONS, EN EUROPE AUSSI
EXCLUSIF SENEPLUS - Au Sénégal, les ménages procèdent encore à l’abattage sacrificiel dans les maisons, si ce n’est dans la rue - S’ensuivent la pollution de l’environnement et les menaces à la sécurité publique
Alymana Bathily de SenePlus |
Publication 09/08/2019
Depuis quelques années en Arabie Saoudite et dans les Etats du Golfe, on a mis en place des structures modernes de vente et d’abattage d’animaux sacrificiels. Des boucheries dotées d’équipement modernes ont été construites dans toutes les villes.
A la Mecque ou « la plus grande boucherie du monde » qui emploie 10.000 personnes et qui permet d’abattre et de traiter 200.000 bêtes chaque jour, selon les prescriptions du halal et de répondre à la demande des millions de pèlerins du hadj. L’abattage des animaux hors des abattoirs officiels est désormais interdit aussi bien pour les pèlerins que pour les résidents saoudiens.
A Dubaï et à dans les différents Etats des Emirats Arabes Unis, les préoccupations sont les même. Il s’agit de veiller à la salubrité et à la santé publiques tout en respectant les règles du halal et traitant des animaux selon les prescriptions de l’Islam. C’est la municipalité qui organise la vente et l’abattage exclusivement dans ses abattoirs.
« …il s’agit d’en finir avec la pratique des abattages informels et des bouchers ambulants… … Les abattoirs publics garantissent hygiène et sécurité sanitaire, des contrôles vétérinaires se font avant et après les abattages et les meilleures pratiques sont mises en œuvre pour empêcher la contamination des carcasses», indiquent les responsables dubaiotes d’Abattoirs de Dubaï, l’agence municipale en charge.
Le modèle de Dubaï en matière d’abattage d’animaux surtout pour la sacrifice de l’Eid al-Kébir a semble-t-il impressionné les autorités publiques et religieuses en Egypte.
« C’est un péché, contraire à l’islam » d’abattre les animaux de sacrifices dans les maisons et les rues, décrétait ainsi l’institut religieux Dar Al Ifta, proche d’Al – Azhar dés 2017 selon Egypt Independent. Le gouvernement égyptien a interdit la pratique aux motifs qu’elle facilite la transmission de maladies et ne respecte pas les prescriptions islamiques en matière de traitement des animaux. En fait désormais la tendance à travers le monde est à l’adoption d’abattoirs publics modernes. La Cour Européenne de Justice a adopté dès 2014 une réglementation selon laquelle l’abattage rituel halal ne peut se faire que dans des abattoirs agréés.
En France la loi n’autorise plus l’abattage d’animaux que dans les « seuls abattoirs agrées et l’interdit donc dans les abattoirs clandestins, à la ferme, chez l’habitant et ou que ce soit notamment sur les sites d’approvisionnement comme c’est trop souvent le cas », a décrété le gouvernement. Le Ministère de l’intérieur a même publié un « Guide sur les modalités d’organisation et d’encadrement de l’abattage » à l’attention des maires et des préfets. Il y est rappelé que l’abattage d’un animal en dehors des abattoirs agrées est passible de 6 mois de prison et de 15 000 Euros d’amende.
A travers le monde, de l’Arabie Saoudite aux Emirats Arabes Unis à l’Egypte et à l’union Européenne, une « bonne pratique en matière d’abattage rituels d’animaux, notamment pendant la Tabaski s’est donc établie. Bonne pratique conforme aux recommandations de l'agence de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) pour la mise en place partout «d’un programme de nettoyage et d'assainissement bien planifié et contrôlé» et le respect de mesures strictes d’hygiène.
Mais au Sénégal on continue à faire comme toujours. Les animaux sont parqués dans des enclos de fortune, à ciel ouvert, ici et là, à travers les villes et vendus sur pattes. Les ménages procèdent encore à l’abattage sacrificiel dans les maisons si ce n’est dans la rue ou sur les places publiques. S’ensuivent ainsi que nous en faisons chaque année l’expérience, la pollution de l’environnement, la pression sur le réseau l’assainissement et des menaces à la sécurité publique.
Le Sénégal devrait donc mettre en œuvre cette bonne pratique éprouvée depuis plusieurs années déjà en Arabie Saoudite, dans les Emirats Arabes Unis et en Europe. Le coût ne devrait pas poser problème.
Il me semble que les Emirats Arabes Uns et l’Arabie Saoudite notamment seraient ravis de financer un programme de construction et d’équipements de boucheries modernes pour l’abattage et le traitement d’animaux, selon les prescriptions du Coran.
Retrouvez chaque semaine sur SenePlus, le billet de notre éditorialiste, Alymana Bathily
Le compte Twitter du média qatari AJ+ en français a publié (avant de la supprimer) une vidéo du youtubeur «Abdel en vrai», où ce dernier accuse Montesquieu d'être négrophobe sur la base d'un texte dont il n'avait visiblement pas perçu la dimension ironiqu
Vous faites référence à une vidéo de quatre minutes postée hier sur le compte du média qatari AJ+ en français, et supprimée depuis. Dans celle-ci, le youtubeur «Abdel en vrai» entendait dévoiler le «côté obscur» de plusieurs philosophes des Lumières, Voltaire, Rousseau, ou Montesquieu.
A propos de ce dernier, il disait : «Lui, le matin, il voulait saisir l’esprit des lois et, l’après-midi, il pratiquait la négrophobie en disant : "On ne peut se mettre dans l’idée que Dieu, qui est un être sage, ait mis une âme, surtout une âme bonne, dans un corps tout noir."»
Avant de conclure : «Donc pour ce grand philosophe, Dieu peut créer la Terre, l’univers, la sauce samouraï, mais mettre une bonne âme dans un corps tout noir, ça c’est trop compliqué. J’imagine même pas les cours de ce mec.»
Si la citation prêtée à Montesquieu est correcte, l’interprétation au premier degré qui en est faite repose sur un grossier contresens, poussant AJ+ à supprimer cette vidéo, après les critiques de plusieurs internautes.
«On ne peut se mettre dans l’esprit que Dieu ait mis une âme dans un corps tout noir»
A quel texte «Abdel en vrai» faisait-il référence ? Au livre XV de L’Esprit des lois de Montesquieu, intitulé «De l’esclavage des nègres», où Montesquieu écrit :
«Si j’avais à soutenir le droit que nous avons eu de rendre les nègres esclaves, voici ce que je dirais :
Les peuples d’Europe ayant exterminé ceux de l’Amérique, ils ont dû mettre en esclavage ceux de l’Afrique, pour s’en servir à défricher tant de terres.
Le sucre serait trop cher, si l’on ne faisait travailler la plante qui le produit par des esclaves.
Ceux dont il s’agit sont noirs depuis les pieds jusqu’à la tête ; et ils ont le nez si écrasé, qu’il est presque impossible de les plaindre.
On ne peut se mettre dans l’esprit que Dieu, qui est un être très sage, ait mis une âme, surtout une âme bonne, dans un corps tout noir,
Il est si naturel de penser que c’est la couleur qui constitue l’essence de l’humanité, que les peuples d’Asie, qui font des eunuques, privent toujours les noirs du rapport qu’ils ont avec nous d’une manière plus marquée.
On peut juger de la couleur de la peau par celle des cheveux, qui chez les Égyptiens, les meilleurs philosophes du monde, était d’une si grande conséquence, qu’ils faisaient mourir tous les hommes roux qui leur tombaient entre les mains.
Une preuve que les nègres n’ont pas le sens commun, c’est qu’ils font plus de cas d’un collier de verre que de l’or, qui, chez des nations policées, est d’une si grande conséquence.
Il est impossible que nous supposions que ces gens-là soient des hommes ; parce que, si nous les supposions des hommes, on commencerait à croire que nous ne sommes pas nous-mêmes chrétiens.
Des petits esprits exagèrent trop l’injustice que l’on fait aux Africains. Car, si elle était telle qu’ils le disent, ne serait-il pas venu dans la tête des princes d’Europe, qui font entre eux tant de conventions inutiles, d’en faire une générale en faveur de la miséricorde et de la pitié ?»
Si à première vue, le texte ressemble à un vif plaidoyer pour l’esclavage, c’est en réalité tout le contraire qui est exprimé, comme cela est enseigné dans les collèges ou lycées.
Dès la première phrase, et l’utilisation de la conjonction «Si» dans la phrase «Si j’avais à soutenir le droit que nous avons eu de rendre les nègres esclaves», et le conditionnel utilisé ensuite «Voici ce que je dirais», l’auteur laisse entendre que les positions défendues ensuite pourraient ne pas être réellement les siennes.
Le reste du texte efface les doutes, en usant de différentes figures de style. Au fil de la «démonstration», les arguments en faveur de l’esclavage deviennent par exemple de plus en plus absurdes.
Le texte laisse également apparaître un double discours, celui que tient ce défenseur supposé de l’esclavagisme, et le discours réel de Montesquieu sur l’esclavagisme. Par exemple, dans la phrase «[Les noirs] ont le nez si écrasé qu’il est presque impossible de les plaindre», l’adverbe de quantité «presque» suggère qu’on peut, en réalité, les plaindre. C’est le principe de l’antiphrase, utilisée à plusieurs reprises dans ce texte, et qui permet d’affirmer quelque chose, tout en sous-entendant le contraire (l’ensemble des figures de style présentes dans ce texte sont répertoriées dans de nombreux commentaires composés de ce même texte, tous disponibles en ligne).
AJ+ s’excuse
Critiquée par plusieurs internautes, reprochant au vidéaste de ne pas avoir saisi l’ironie du texte, la vidéo en question a depuis été supprimée du compte d’AJ+ en français. Qui a expliqué pourquoi dans deux tweets publiés peu de temps après :
«Vous avez été nombreux à nous alerter sur le manque de nuance apporté concernant les propos de Montesquieu dans notre dernière vidéo. Au vu du caractère humoristique et informatif de notre pastille, nous avons décidé de retirer la vidéo, pour éviter de participer aux confusions.» Puis : «Des précisions auraient dû être apportées sur le traitement et le contexte des écrits de Montesquieu. Merci pour vos retours et vos commentaires. Nous continuerons d’être à l’écoute pour l’ensemble de nos productions.»
Contacté, l’auteur de la vidéo n’a pas, pour l’heure, répondu à nos sollicitations.
par Hamidou Anne
ÉCHO DE LA CHAMBRE 36 DE MON AMI GUY MARIUS SAGNA
EXCLUSIF SENEPLUS - Notre système judiciaire est malade - Il y a une précarité qui renforce la systématisation de la débrouille à tous les niveaux de la justice. Sauf qu’ici nous sommes face à une matière qui régit un droit sacré : la liberté
Ma correspondance fait suite à celle attribuée à Guy Marius Sagna. Je précise que ni moi ni la rédaction de Seneplus ne sommes en mesure pour l’instant de prouver l’authenticité de sa supposée lettre.
Cher Guy,
Hier soir, je quittai la prison de Rebeuss récupérant un ami qui y était détenu, quand j’ai lu ce qui a été relaté dans toute la presse comme ta lettre de Rebeuss. Qu’importe, que cette lettre soit de toi ou pas, il reste une constante : nos lieux de détention sont indignes d’une démocratie comme la nôtre.
À ceux qui seraient surpris par ma correspondance qui fait écho à ce qui est en tout cas présenté dans la presse comme ton appel, je fais entorse à ma pudeur pour évoquer rapidement la profondeur de nos liens. Il y a dix ans nous écrivions ensemble des textes, nous montions déjà des organisations pour « libérer les masses » et « affronter le capitalisme ». Je te revois encore lors de notre première rencontre à Grand Yoff déterminé et combattif dans ta grande courtoisie et ton éternelle élégance.
Aujourd’hui chacun d’entre nous poursuit ce combat à sa manière sans jamais se renier. Nous avons des divergences fortes sur ce que doit être la gauche, sa méthode et sa stratégie, même si nous avons bu à la même source. Et j’attends le moment d’en reparler bientôt quand tu seras élargi.
Cher Guy,
Tout le monde est au courant des conditions de détention de nos concitoyens dans ces lieux marginaux. Les récits effroyables de nos proches et amis résonnent encore en écho au drame de Rebeuss. Il faut enfin trouver des solutions durables au problème carcéral dans notre pays au nom des plus faibles, de ce peuple pauvre qui remplit les prisons car victime faible et idéale.
Notre système judiciaire est malade. Souvent cette observation est soutenue par des arguments faibles car ne sont mis en exergue que les grands procès « politiques ». Les emprisonnements d’hommes publics sont l’arbre qui cache la forêt silencieuse de ce peuple qui habite les cachots.
Chaque jour des Sénégalais rejoignent la prison après avoir comparu devant une machine judiciaire implacable. Beaucoup se présentent au tribunal la peur au ventre, sans avocat car n’ayant pas les moyens de s’en payer un et sans la moindre compréhension des chefs d’accusation qui leur sont déclinés. Pire, ils sont privés de leur éloquence pour bien se défendre car ne parlant pas français.
Cher Guy,
Comme le rappelle ta supposée lettre de prison, notre pays maintient ses fils entre les liens de la détention sans leur offrir la possibilité de se défendre encore moins celle de comparaitre devant une juridiction. Des milliers de nos concitoyens sont entassés au mépris du moindre respect de la dignité humaine. Toute la chaine judiciaire fait face à un manque de moyens et de personnel qui accentue le mal. Il y a une précarité qui renforce la systématisation de la débrouille à tous les niveaux de la justice. Sauf qu’ici nous sommes face à une matière qui régit un droit sacré : la liberté.
Cher ami, ta place n’est pas dans cette chambre 36, mais auprès de ta famille et de tes camarades de lutte. Je te souhaite de retrouver vite la chaleur familiale et militante pour continuer à déranger, à être une vigie exigeante dans le combat démocratique.
Avec mon amitié fraternelle et ma profonde affection.
NDLR: N'ayant pas pu vérifier l'authenticité de la fameuse lettre de prison attribuée à Guy Marius Sagna, SenePlus a supprimé le texte de son site après qu'il y soit resté quelques minutes dans la matinée de ce vendredi 9 août 2019 suite à une erreur dans les procédures de mise en ligne au sein de notre rédaction. Nous nous excusons aurpès des visiteurs de notre site.
IL NOUS EST IMPOSSIBLE DE CONNAÎTRE LES MOTIFS DE MA CONDAMNATION
Suite à ma condamnation par la Cour d’appel le 6 août 2019, mes avocats, malgré de multiples et vaines tentatives, ne parviennent pas à obtenir l’arrêt du président Amady Diouf contrairement à la pratique habituelle - COMMUNIQUÉ D'ABDOUL MBAYE
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué d'Abdoul Mbaye, daté du 8 août 2019, à propos de sa condamnation à une peine de prison avec sursis, dans l'affaire qui l'oppose à son ex-épouse, Aminata Diack.
"Suite à ma condamnation par la Cour d’appel le 6 août 2019, mes avocats, malgré de multiples et vaines tentatives, ne parviennent pas à obtenir l’arrêt du Président Amady Diouf contrairement à la pratique habituelle. Il nous est donc à ce jour impossible de connaître les motifs fondant ladite condamnation et de nous en entretenir avec le public.
Je tiens par contre à rappeler que, depuis mon inculpation intervenue le 28 juillet 2016 par le Doyen des juges d’instruction Samba Sall, le faux en document administratif dont j’aurais fait usage pour tenter d’escroquer Aminata Diack ne m’a toujours pas été présenté plus de trois années plus tard, et ce malgré mon insistance à le réclamer au Doyen des juges lors de l’instruction puis au Président Amady Diouf lors de l’audience tenue le 18 juin 2019."
par Mohamed Lamine LY
RÉDUIRE LES INÉGALITÉS SANITAIRES PAR L’ENGAGEMENT CITOYEN
Même si la médecine moderne a contribué au bien-être de nos populations et à l’allongement de l’espérance de vie dans nos pays, son appropriation par nos populations a été tardive et reste encore inachevée
Blog de nioxor Tine |
Mohamed Lamine LY |
Publication 09/08/2019
Il faut reconnaître que, même si la médecine moderne a contribué, de manière significative, au bien-être de nos populations et à l’allongement de l’espérance de vie dans nos pays, son appropriation par nos populations a été tardive et reste encore inachevée.
NOTRE SYSTÈME SANITAIRE EST EXTRAVERTI, CENTRALISÉ ET INÉQUITABLE
Cela est dû essentiellement au fait que le système sanitaire sénégalais est caractérisé par son orientation extravertie, se traduisant par une prise en compte insuffisante de nos réalités nationales, que ce soit en termes de définition de nos priorités sanitaires que de valorisation des parcours de soins traditionnels.
Il faut dire, que le pouvoir colonial, était moins préoccupé par l’état sanitaire des populations africaines que par la maîtrise des grandes endémies tropicales et l’amélioration de la productivité de la main-d’œuvre locale. Cela confèrera à l’organisation sanitaire, de type colonial, une structuration centralisée et verticale, dont les jeunes nations africaines vont hériter, à leur accession à l’indépendance formelle.
Cela va aussi se traduire par une prédominance de la composante curative et une insuffisante prise en compte des déterminants sociaux de la santé, à l’origine d’un déficit notoire d’équité des politiques socio-sanitaires.
Malheureusement, on note jusqu’à présent, une persistance des tares héritées de la période coloniale, du fait d’une absence de réelle volonté politique de rupture avec les puissances occidentales et leurs officines financières.
C’est ainsi, qu’en plus de privilégier l’approche verticale, le système sanitaire souffre également d’une déficience du leadership gouvernemental sur la politique sanitaire, qui subit outrancièrement l’influence des partenaires techniques et financiers (P.T.F). En effet, ces derniers, qui jouent un rôle-clé dans le financement des programmes du MSAS, définissent leurs propres feuilles de route, sans toujours prendre en compte nos priorités nationales et locales.
Il faut également déplorer le manque de fermeté des autorités sanitaires dans certains domaines comme la réglementation de la pratique privée de la médecine, la médecine traditionnelle, la publicité en faveur des tradithérapeutes, de la dépigmentation artificielle, de la nutrition (bouillons de cuisine)…
Par ailleurs, on ne peut que déplorer la mal-gouvernance sanitaire avec entre autres : récurrence des conflits d’intérêts, quasi-impunité pour les auteurs de fautes de gestion, non-respect fréquent du code des marchés publics, absence d’appel à candidatures pour les postes-clé …etc.
MÉPRISE SUR L’ESPRIT D’ALMA ATA
La philosophie des soins de santé primaires adoptée en 1978 à Alma-Ata va tenter d’y remédier, par l’adoption d’une démarche holistique, prenant en compte les exigences de multisectorialité et d’équité, avec la pleine implication des communautés.
Malheureusement, cette période (fin des années 70 et début des années 80), a coïncidé, dans nos pays, à la fin de l’État-providence, du fait des conséquences économiques désastreuses de la sécheresse et des exigences des officines financières internationales, avec leurs plans d’ajustement structurel.
C’est pour cette raison que la participation communautaire va, malheureusement, souvent être confinée à une participation financière à l’effort de santé, caractérisée par une logique de recouvrement de coûts.
Le système sanitaire va alors être victime d’un processus de désengagement de l’État, aux allures de privatisation déguisée, synonyme de financement insuffisant, aggravé par une utilisation inefficiente des ressources, lesquelles sont de surcroît, mal allouées.
Cela se traduit jusqu’à présent, par une explosion des dépenses privées de santé, constituées essentiellement de paiements directs dans les structures de soins, par le biais de l’Initiative de Bamako et d’achats de médicaments dans les pharmacies privées.
Cette démarche perdure, se révélant néfaste pour l’accessibilité aux soins des masses populaires, dont la grande majorité est encore exclue de tout système de protection sociale.
DIFFICULTÉS A APPLIQUER LA COUVERTURE SANITAIRE UNIVERSELLE
C’est alors que les autorités étatiques vont tenter d’inverser la tendance grâce la couverture sanitaire universelle, qui se heurte, néanmoins à plusieurs obstacles.
Ces difficultés tiennent à la faiblesse de l’analyse objective des obstacles financiers à l’accès aux services de santé. Elles sont aggravées par le non-recouvrement, par les structures de santé et les mutuelles, des remboursements et subventions que l’État central leur doit. Il y a aussi des interférences politiciennes et électoralistes, voire populistes, avec de multiples politiques de gratuité, salutaires dans le principe, mais mal élaborées et souffrant d’un défaut de ciblage pertinent.
Au total, le sous-financement de la santé résulte non seulement de budgets gouvernementaux insuffisants, mais aussi du fait que le partage des risques financiers entre les différents groupes de populations se fait de manière empirique.
La mise en œuvre de la couverture sanitaire universelle pâtit également d’une offre de soins insuffisante, aussi bien sur le plan des prestations de soins, qu’en matière de disponibilité de produits et technologies médicaux essentiels, qui connaissent de fréquentes ruptures de stock.En plus du mauvais accueil et des entorses à la déontologie médicale, qui constituent un véritable casse-tête, la qualité des soins laisse également à désirer en raison de manquements liés à la carte sanitaire (insuffisance d’infrastructures et d’équipements), la faible disponibilité de médicaments et consommables, le déficit en ressources humaines qualifiées et motivées…etc.
Notre système sanitaire semble, donc, inapte à fournir une offre de soins à même de faire face à une demande de soins toujours croissante et plus diversifiée, du fait de la transition épidémiologique liée au fardeau croissant des maladies non transmissibles, à soins coûteux.
Last but not least, on observe un déficit d’évaluation des politiques publiques. Le suivi et l’évaluation des projets, programmes voire même du PNDS sont rendus difficiles par la rareté de données sanitaires fiables et l’insuffisance d’intégration des données communautaires et celles provenant du secteur privé (non-exhaustivité).
En conclusion, nous retiendrons notre système de santé génère de profondes inégalités sociales, qui ne pourront être atténuées voire annihilées que grâce à la concertation entre les diverses parties prenantes (prestataires, décideurs, organisations communautaires de base ou de la société civile, leaders communautaires ou autres personnes-ressources...). En effet, les citoyens deviennent de plus en plus exigeants et demandent à être réellement impliqués dans la prise de décision. Quant aux décideurs eux-mêmes, ils ne pourront plus se satisfaire de modèles de participation symbolique, ne dépassant pas le stade du faire-valoir, car ayant un besoin pressant de rétablir la confiance des usagers à leur endroit.
Dr Mohamed Lamine Ly est médecin spécialisé en santé publique
YANNICK BOLASIE A REFUSÉ DE JOUER EN RUSSIE PAR CRAINTE DU RACISME
L'international congolais a récemment fait l'objet d'une offre de prêt du CSKA Moscou mais le joueur l'a déclinée, de peur d'y subir des insultes racistes
L'ailier international congolais Yannick Bolasie, qui devrait quitter Everton cet été, a refusé d'aller jouer en Russie par crainte de subir le même « traitement » que Malcom.
Prêté les deux dernières saisons à Aston Villa et Anderlecht, Yannick Bolasie ne devrait pas rester à Everton, qui souhaite s'en séparer. L'international congolais (30 ans, 41 sélections) a récemment fait l'objet d'une offre de prêt du CSKA Moscou mais le joueur l'a refusée, de crainte de subir des insultes racistes en Russie.
Sous contrat jusqu'en 2021 avec les Toffees, Bolasie pourrait rebondir en Turquie, où le Besiktas serait intéressé. Son entraîneur Marco Silva a confirmé ce vendredi que le joueur « pouvait partir » cet été.
par Abdou Rahmane Mbengue
TABASKIMANIA, LE CULTE DE L'APPARENCE
Etre Sénégalaise le jour de la Tabaski, c’est être impeccable, trois voire quatre fois dans la même journée, de la tête aux pieds - Toute cette fureur dispendieuse à quelle fin ? Quel rapport avec le sacrifice de Abraham ?
Que nous dit la fête de Tabaski sur la société sénégalaise d’aujourd’hui ? Circulez dans les rues de Dakar : Partout, c’est embouteillages monstres, moutons parqués le long des trottoirs, marchands à la sauvette qui vous exposent babouches, sachets d’eau, couteaux et j’en passe. Cette furie consumériste va laisser des pères de famille sur le carreau. C’est connu après la fête, la Senelec va passer couper beaucoup de compteurs dans les maisons.
La fête doit-elle être synonyme de désordre, de gâchis ? Il y a un fond de rites païens qui nous rattrape dans cette histoire. Notre vieux passé de ceddo remonte à la surface. Tabaski rime avec pagaille et ripaille. Regardez toute cette racaille qui circule à moto à Dakar et agresse impunément !
Admirez la femme sénégalaise ! Etre Sénégalaise le jour de la Tabaski, c’est être impeccable, trois voire quatre fois dans la même journée, de la tête aux pieds. Dans cette toilette, il y a le boubou en tissu haut de gamme à 12 mille francs le mètre, la perruque en cheveux naturels (pas si naturels que ça), les chaussures de luxe, le make-up au salon. Ajoutez-y les soins de beauté (faux cils, ongles, pédicure, manucure et toute curie) ! Faites le calcul, c’est dix fois le salaire de la pauvre domestique !
Toute cette fureur dispendieuse à quelle fin ? Quel rapport avec le sacrifice de Abraham ? En réalité, la femme sénégalaise est victime de l’ordre social compétitif auquel elle est soumise. Il ne faut pas seulement être belle, il faut surtout éviter d’être moins belle que la coépouse, l’épouse des beaux-frères, les belles-sœurs etc. Cet ordre social compétitif engendre nécessairement une surconsommation de ces gadgets et produits censés faire briller en société. Ces artifices trompeurs donnent l’apparence d’une aisance matérielle qui n’en est rien. C’est de la poudre aux yeux. Ce que Aminata Sow Fall dénonce dans son livre L’empire du mensonge est encore plus vrai le jour de la Tabaski. Qu’est-ce qui nous pousse à dépenser sans compter, à dilapider nos économies en un jour juste pour épater le voisin ? Notre contrat social est-il fondé sur le faux-semblant, le culte de l’apparence ? Souvent, il revient aux hommes (ce n’est pas le moment pour être polygame) de payer la facture.
Pour les hommes, la Tabaski est un marqueur social, un test de virilité. Le bélier à sacrifier doit refléter la hiérarchie sociale. Cet animal est le produit d’un croisement entre nos prétentions, notre pouvoir d’achat et de la pression sociale. Dans les attributs physiques du bélier, l’homme projette sa puissance, sa virilité. Ce n’est pas seulement un simple ruminant que nous attachons avec fierté à un piquet devant notre porte le jour de la Tabaski, c’est aussi un peu de nous-mêmes, notre capacité à émerveiller notre entourage.
Dans le geste de l’homme qui revient du foirail, tirant derrière lui son bélier, on peut voir la bravoure des anciens chasseurs qui reviennent de la brousse avec le gibier, promesse de festins pour tout le village. Qu’on le dise ou pas, il y a donc chez chaque homme l’injonction de la réussite sociale, ne jamais rentrer bredouille de la chasse. Comme tous les goorgoorlus, j’ai circulé dans Dakar pour trouver le mouton au meilleur rapport qualité prix.
Vous avez remarqué comme moi que beaucoup de jeunes Dakarois élèvent des moutons souvent de race pour les revendre le jour de la Tabaski. Cette fête a donc donné un véritable coup de fouet à la filière ovine. Tant mieux si cela permet de générer des revenus et créer des emplois. L’élevage de mouton de race est devenu un sport national, sponsorisé par des industriels. La race pure est recherchée et choyée. Cet eugénisme est absurde. Voici qu’à des pauvres bêtes innocentes, on applique des normes de hiérarchisation sociales basées sur le sang. Ici, gigantisme est synonyme de noblesse. Mais c’est oublier trop vite que tout ce tas de viande est plein de cholestérol.
La Tabaski de l’enfance. Demain, c’est la Tabaski et le plus beau jour au monde pour l’enfant. Les habits neufs, les babouches neuves, la prière collective, la grillade des morceaux de testicule (de mouton bien sûr). L’après-midi, la balade dans les rues pour les étrennes. Le lendemain, les parties de babyfoot à 25 F le match. Je suis devenu adulte et tout cela a disparu. Qui a volé ma Tabaski ?
par Mamoudou Ibra Kane
VIDEO
SANDAGA, SOUS LES DÉCOMBRES, UNE NOUVELLE PAGE D’HISTOIRE
Les incendies notés du fait de la vétusté des lieux et des branchements électriques clandestins suffisent pour trancher sans trembler - 10 milliards de nos francs pour sauver des vies et préserver un patrimoine du pays, avouons que ce n'est pas cher payé
e-media |
Mamoudou Ibra Kane |
Publication 09/08/2019
Ce vendredi, à trois jours de la fête de Tabaski, MIK est allé au marché. Sa chronique de la semaine porte sur le célèbre et historique marché Sandaga, actuellement en état de délabrement très avancé. Une belle occasion pour lui de saluer la décision, qu’il juge courageuse et opportune, de fermer le centre des affaires informelles de la capitale sénégalaise pour bâtir, sur le même site un marché moderne mais qui devra respecter l’authenticité des lieux. Pas sûr que cela fasse des heureux sur le moment, du côté des commerçants, mais c’est le prix à payer, pense-t-il...
QUAND DES DÉPUTÉS S'AFFRANCHISSENT DES TEXTES
En publiant son rapport sur l'affaire des 94 milliards sans en référer d'abord à la plénière, la commission d'enquête parlementaire a bel et bien violé le règlement intérieur de l'Assemblée nationale, même si ses membres s'en défendent
Africa Check |
Mame Gor Ngom, Samba Dialimpa Badji |
Publication 09/08/2019
L’Assemblée nationale du Sénégal avait mis sur pied, le 15 février 2019, une commission d’enquête parlementaire pour faire la lumière sur cette affaire.
Le 2 août dernier, ladite commission a organisé une conférence de presse pour annoncer qu’il n’y a pas eu de détournement dans ce que les médias ont baptisé « l’affaire des 94 milliards ».
L’ancien député Mamadou Bamba Ndiaye, a indiqué sur sa page Facebook que la commission d’enquête parlementaire, en organisant cette conférence de presse, est « en violation flagrante de l’article 48 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, qui dispose que seule la plénière de l’Assemblée peut décider par un vote spécial la publication de tout ou partie du rapport d’une commission d’enquête ».
« Le rapport, dont la substance est déjà diffusée par deux quotidiens ce matin (Ndrl : vendredi 2 août 2019, date de la publication du rapport) n’est pas encore présenté à la plénière de l’Assemblée qui est en vacance », souligne-t-il M. Ndiaye, également qui est en outre le leader du Mouvement pour le Socialisme (MPS, opposition).
Il conclut qu’en « publiant ce rapport, le président et les membres de la commission sont en infraction flagrante, selon le même article 48 qui dispose que ceux qui publieront une information relative aux travaux non publiés des commissions d’enquête parlementaire tombent sous le coup de l’article 363 du code pénal ».
Sur quoi se fonde l’ex-député Mamadou Bamba Ndiaye ?
Contacté par Africa Check, Mamadou Bamba Ndiaye affirme que le rôle de la commission d’enquête est d’informer l’Assemblée.
« C’est la plénière qui mandate la commission, reçoit le rapport et décide de le publier ou pas. La commission ne peut en aucun cas s’adresser au public. Elle n’a pas ce mandat. C’est pourquoi ses membres sont tenus au secret ».
Il nous renvoie ainsi au règlement intérieur de l’Assemblée nationale et au code pénal sénégalais.
Une commission d’enquête parlementaire, c’est quoi ?
Le règlement intérieur de l’Assemblée nationale indique que « les commissions d’enquête sont formées pour recueillir des éléments d’information sur des faits déterminés et soumettre leurs conclusions à l’Assemblée nationale ».
Le juriste Abdoulaye Santos Ndao précise qu’une commission d’enquête parlementaire « n’a pas les prérogatives d’un juge d’instruction pour pousser à fond une enquête et ne peut nullement procéder à une qualification pénale ».
Que dit l’article 48 du règlement intérieur de l’Assemblée ?
Nous avons consulté le règlement intérieur de l’Assemblée nationale du Sénégal en son article 48 qui a pour titre « Commissions d’Enquête ».
Ledit article dispose que « les commissions d’enquête ont un caractère temporaire. Leur mission prend fin par le dépôt de leur rapport et au plus tard à l’expiration d’un délai de six mois, à compter de la date de l’adoption de la résolution qui les a créées. Elles ne peuvent être reconstituées avec le même objet avant l’expiration d’un délai de douze mois, à compter de la fin de la mission ».
Il ajoute que « l’Assemblée nationale peut, seule, décider, après audition du rapport et discussion, par un vote spécial, la publication de tout ou partie du rapport d’une commission d’enquête ».
L’article 48 indique par ailleurs que « tous les membres des commissions d’enquête, ainsi que ceux qui, à un titre quelconque, assistent ou participent à leurs travaux, sont tenus au secret. Toute infraction à cette disposition sera punie des peines prévues à l’article 363 du Code pénal ».
« Seront punis des peines prévues par l’article 363 du Code pénal, ceux qui publieront une information relative aux travaux, aux délibérations, aux actes ou aux rapports non publiés des commissions d’enquête. Les délibérations des commissions d’enquête se déroulent à huis clos », précise encore le texte.
L’article 363 du code pénal dispose que « les médecins, chirurgiens, ainsi que les pharmaciens, les sages-femmes et toutes autres personnes dépositaires, par état ou par profession ou par fonctions temporaires ou permanentes, des secrets qu’on leur confie, qui, hors le cas où la loi les oblige ou les autorise à se porter dénonciateurs, auront révélé ces secrets, seront punis d’un emprisonnement d’un à six mois et d’une amende de 50.000 à 300.000 francs ».
« Le rapport n’a pas été publié », soutient un membre de la commission
Aymérou Gningue le président du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar (mouvance présidentielle) par ailleurs membre de la commission d’enquête parlementaire, explique à Africa Check, « qu’aucune loi n’a été violée ».
« Ceux qui parlent de violation ne maîtrisent pas mieux les textes que nous », soutient-il.
Il indique que le rapport n’a pas été publié mais c’est plutôt la méthodologie qui a été évoquée. C’est-à-dire le nombre de personnes interrogées, le nombre d’heures entre autres », explique Gningue.
Pourtant, en visionnant une vidéo de la conférence de presse de la commission d’enquête, on voit et entend son président, le député Cheikh Seck, indiquer qu’à « la fin de nos investigations nous n’avons pas remarqué un quelconque détournement de deniers publics ».
Il y a une violation de l’article 48, selon le juriste Thomas Diatta
Pour le docteur Thomas Diatta, enseignant chercheur à la Faculté des sciences juridiques et politiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, « l’article 48 du règlement intérieur de l’Assemblée est clair. La première phase, c’est un travail qui est fait par la commission et ce travail est secret. C’est à huis clos. L’Assemblée intervient dans la deuxième phase mais ce n’est pas pour revenir sur l’enquête mais juste pour dire s’il faut publier le rapport ou non ».
Il poursuit : « l’article 48 dit aussi sans ambages que c’est l’Assemblée qui peut publier tout ou partie du rapport. Ici, il y a bien une partie du rapport qui est publiée. Ceux qui crient à la violation ont donc parfaitement raison ».
Conclusion : la commission d’enquête a violé l’article 48 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale
L’ancien député Mamadou Bamba Ndiaye estime dans un texte publié sur sa page Facebook, qu’en tenant une conférence de presse sur l’affaire des 94 milliards de francs CFA et en donnant certaines informations liées à ce dossier, la commission d’enquête parlementaire a violé l’article 48 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale.
Toutefois un membre de ladite commission d’enquête a soutenu que le règlement intérieur n’a pas été violé, parce que le rapport n’a pas été publié, alors même que le président de ladite commission a affirmé que les investigations ont conclu qu’il n’y a pas eu de détournement.
Africa Check, qui a consulté ledit article, constate que celui-ci dispose que « l’Assemblée nationale peut, seule, décider, après audition du rapport et discussion, par un vote spécial, la publication de tout ou partie du rapport d’une commission d’enquête ».
Le docteur Thomas Diatta, enseignant chercheur à la Faculté des sciences juridiques et politiques de l’Université de Dakar, indique que dans la mesure où il y a une partie du rapport qui a été rendue publique par la commission, il y a une violation de la loi.
« Seule l’Assemblée peut publier tout ou partie du rapport », renchérit-il.