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20 juillet 2025
par Charles Faye
AUDIO
MACKY EST-IL PRÉSIDENT OU PAS ?
Son réquisitoire lundi dernier sur son administration m'a sonné - J’ai cru entendre un opposant, droit dans ses bottes, les bretelles bien remontées, faire le procès d’une administration gâtée - Il devrait savoir que tout le monde dépend de lui
Corrigez moi si je me trompe ! Le Macky est-il bien président de la République de notre Gaal, en manque de flouze ou pas ?
Non pas que je n’ai envie de débattre sur le fric qui ne trébuche avec fracas dans nos sébiles en cette veille de tabaski anxieuse, mais parce que son réquisitoire lundi dernier au lancement du Programme d’appui à la modernisation de l’administration, son administration, l’administration Sall, m’a sonné. Me laissant pantois.
Hanté par des contradictions sournoisement alimentées par un désagréable cocktail de curieuses réflexions sur l’inconscient et la conscience.
Plus de 300 milliards de nos maigres CFA vendangés, dans les bolides V8 et bons d’essence ou gasoil, au profit des pays riches et exportateurs de pétrole, sans compter tout le reste, dépenses de prestige et autres incongruités comportementales !
Pour dire les choses, j’ai cru entendre un opposant, droit dans ses bottes, les bretelles bien remontées, faire le procès d’une administration gâtée. Pourtant, aux ordres du tentaculaire marron-beige, imposé aux contribuables, en revanche sans carte de parti, voire sans parti pris, sinon le parti de leurs familles, leurs besoins et projets, s’ils existent.
Je n’ai pas compris le président Macky Sall, alors que je suis totalement en phase avec lui. Et c’est là, le comble, qui me prend au dépourvu. Me balançant en pleine figure, le constat aussi béat que naïf, que c’est quand même à lui, au Macky himself, qu’il revient de prendre le taureau par les cornes. Pour que raison s’entende et que les instructions transmises en directives, s’appliquent à la lettre, et soient religieusement suivies, au risque d’émarger sur la longue liste des chômeurs aux chiffres perplexes.
Et oui, au regard du monde qui devise cacahuètes et dévisse inopinément dans nos rues sablonneuses, il ne viendrait à l’idée de personne de contester que plus de 80% des Sénégalaise en âge de travailler s’époumonent dans nos artères embouchées.
Tout comme, il semble surréaliste que le Macky ne se limite qu’à dénoncer les travers de notre société, comme il le fait souvent et même beaucoup trop !
Devenu un impérial chef de l’Exécutif, après que ses compatriotes lui eurent renouvelé leur confiance, et surtout depuis qu’il a supprimé la station primatoriale, le Macky devrait savoir que tout le monde dépend de lui. Qu’il peut puiser, dans ses prérogatives constitutionnelles, les nouveaux termes de référence, qui feront de notre grand fleuve d’indiscipline, une mer de patriotisme constant, grâce à sa décision, patriotique, éthique, historique.
S’il le veut, mais vraiment, alors nous pouvons rompre avec nos travers et prendre rendez-vous avec l’émergence. C’est possible ! A lui de décider quel président il sera, quel Sénégal il laissera à la postérité !
Joummah Moubarrak et bon week-end à tous !
VIDEO
LES COMMERÇANTS JUSTIFIENT LA HAUSSE DES PRIX
EXCLUSIF SENEPLUS - Les marchés du pays connaissent actuellement une affluence monstre à l'approche de la célébration de la Tabaski. Une opportunité pour les vendeurs de légumes et autres condiments, d'engranger le maximum de bénéfices
Fanseyni Djité Madeleine Diallo et Aminata Diallo |
Publication 09/08/2019
Les marchés sénégalais connaissent actuellement une affluence monstre à l'approche de la célébration de la Tabaski . Une opportunité pour les vendeurs de légumes et autres condiments, d'engranger des bénéfices. Et si les clients se plaignent de la cherté des produits des commerçants comme Mohammed Ndao, Sophie et autres, c'est à cause de la période. '' Certains produits sont chers en ce moment parce qu'ils sont presque introuvables sur le marché. Par exemple actuellement, nous achetons l'oignon vert à 800 francs le kilogrammes en gros. Mais si c'était la période ou elle est disponible sur le marché, le kilogramme en gros s’achète à 250 Fcfa'', explique Sophie Ndiaye pour justifier la hausse des prix de ses produits.
Le Cameroun «est en retard» sur les infrastructures pour l’organisation de la Can 2021, a indiqué dans le quotidien camerounais en ligne, Press-Sport, Patrick Mboma, l’ancien attaquant des Lions Indomptables. «Pour la prochaine Can, le Cameroun est en retard par rapport à ses infrastructures même si à ce niveau je ne m’inquiète pas trop. Mais, il y a les routes, les aéroports», a soutenu l’ancien attaquant vainqueur des Coupes d’Afrique des nations 2000 et 2002.
L’attaquant camerounais à la retraite, a fait cette déclaration à Abidjan où il était venu en tant qu’invité spécial de la Fédération ivoirienne de football lors du démarrage de la saison 2019- 2020, le week-end dernier. Désigné pour abriter la Can 2019, le Cameroun a été remplacé au pied levé par l’Egypte après que la Caf a constaté que le pays n’était pas prêt du point de vue des infrastructures.
Il faut rappeler que le Cameroun avait posé sa candidature pour organiser une Can à 16 avant la Caf ne décide en juillet 2017 que la compétition majeure du football africain se jouera avec 24 équipes. Appelé à abriter la Can 2021, il est établi, selon l’attaquant à la retraite devenu consultant sur la chaîne française Canal+, qu’il y a un retard dans les travaux. Son ancien coéquipier, Bernard Tchountang, estime que le Cameroun aura les infrastructures mais dit craindre que le conflit dans la zone anglophone, amène la Caf à renoncer à y organiser la prochaine édition.
«La Côte d’Ivoire doit éviter les erreurs du Cameroun»
Au cours de cet échange, l’ancien attaquant des Lions Indomptables a demandé aux autorités ivoiriennes de ne pas commettre les mêmes erreurs d’organisation que le Cameroun. «Pour être prête en 2023 pour la Can, la Côte d’Ivoire doit commencer les grands travaux maintenant. Il ne faudrait pas que la Côte d’Ivoire commette les mêmes erreurs que le Cameroun», a-til conseillé.
QUAND LE NATUREL REVIENT AU GALOP
Les cosmétiques écologiques ou à concocter soi-même gagnent du terrain en Occident comme en Afrique. Un marché de niche qui répond aux besoins de la communauté afro
Jeune Afrique |
Eva Sauphie |
Publication 09/08/2019
Pendant longtemps, seules des solutions défrisantes (et toxiques) apparaissaient dans les maigres rayons cosmétiques des supermarchés occidentaux. Même constat du côté des petites échoppes afro-parisiennes. Impossible de trouver un soin sur les linéaires pourtant bien fournis des boutiques. En lieu et place, une myriade de crèmes coiffantes majoritairement élaborées à base de silicone – un composant qui, à terme, étouffe le cheveu, le fragilise et le casse –, et autres formules lissantes. Les produits pour la peau étaient tout aussi nocifs et les crèmes éclaircissantes mises en avant alors que leurs effets néfastes sur l’épiderme ont été prouvés depuis longtemps.
Face à ce trop-plein de propositions chimiques, la communauté africaine-américaine a été la première à réagir en renonçant à la pression du fer à lisser – et aux diktats imposés par la beauté occidentale. Les années 2000 voient ainsi l’émergence du mouvement Nappy (contraction de natural and happy – naturel et heureux).
Des années de camouflage
Or, comment entretenir des cheveux et une peau, finalement méconnus des intéressés eux-mêmes, après des années de camouflage et de maltraitance ? « On n’a pas transmis [aux consommatrices] l’art et la manière de s’occuper de leur peau foncée et de leurs cheveux crépus ou frisés. En cela, […] les réseaux sociaux permettent une transmission de savoirs avec force encouragements et solidarité », reconnaît la Franco-Béninoise Michèle Nicoué-Paschoud, docteure en pharmacie et aromathérapeute, dans son livre Beauté noire (éd. La Plage, 2018).
Dans un secteur des cosmétiques où les Noirs peinent finalement à se reconnaître, les blogueuses afros – frustrées par l’offre traditionnelle – ont donc jugé bon d’élaborer leurs propres recettes à base de produits naturels bruts et de les recommander à leur communauté. C’est le cas de l’Ivoirienne Mariam Diaby, fondatrice du mouvement Nappys de Babi, née en 2010 sur une simple page Facebook (plus de 26 000 fans aujourd’hui). « Je communique sur les ressources disponibles et accessibles localement, comme le beurre de karité, les huiles de coco et de palme.
On aurait tort de s’en priver », proclame celle qui organise également des ateliers (gratuits !) de partage d’astuces, sur l’entretien des cheveux naturels, environ deux fois par mois dans différents établissements d’Abidjan. Chaque session s’articule autour d’une thématique répondant aux besoins des femmes noires : comment remédier à la sécheresse capillaire, à la casse ou à la perte de cheveux, ou encore gagner en longueur.
Des cosmétiques naturels contre ceux de l’industrie
Les géants des cosmétiques surfent aujourd’hui, eux aussi, sur la tendance en élargissant leurs gammes aux spécificités des peaux noires et des cheveux « ethniques » en utilisant des composants issus de la nature. Mais ces produits sont contestés. « Cette attitude marketing met en avant un ingrédient naturel mais incorporé en très faible proportion dans une formulation conventionnelle parfois catastrophique pour la nature et/ou la santé des consommateurs, alerte Michèle Nicoué-Paschoud. Les peaux noires et les cheveux crépus ont besoin d’être hydratés, assouplis et lubrifiés, ce qu’apportent avec efficacité les cosmétiques naturels bien formulés. » D’où l’importance pour les consommatrices d’être informées et de reconnaître leurs besoins.
Le secteur de la coiffure en France est par exemple très limité pour ce type de clientèle. Malgré la présence d’une multitude de coiffeurs afros, la majorité ne maîtrise pas les techniques de soins et de coiffage pour ce type de cheveux, limitant ainsi leurs prestations aux sempiternels tressages et défrisages. Rien d’étonnant puisque seule l’option défrisage figure au programme des enseignements du CAP de coiffure français.
Un projet de formation aux cheveux texturés devait voir le jour courant 2018, mais il semble avoir été abandonné. Idem en Côte d’Ivoire où « il est quasi impossible de trouver un coiffeur traditionnel à Abidjan capable de s’occuper des cheveux naturels, relève Mariam Diaby. Or, tout le monde n’a pas le temps de faire ses mélanges soi-même pour entretenir sa chevelure. » Afin de pallier ce manque, elle a lancé le centre de soins capillaires Kunsi en collaboration avec des dermato-cosmétologues, en attendant la création d’une académie de formation aux cheveux crépus et frisés prévue en 2020 dans la capitale ivoirienne.
Le retour du cheveu naturel en Afrique
Pourtant le mouvement naturel prend de l’ampleur en Afrique. Au Sénégal, à Thiès, Alice Mondou organise les ateliers capillaires Being Nappy. Au Congo, à Kinshasa, c’est grâce au concept Nappy Care porté par la coach capillaire Charlotte Kabamba que les « naturalistas », comme on les appelle sur le web, peuvent se renseigner. Tandis qu’au Cameroun Élise Nyemb, fondatrice de la page Les bidouilles d’une nappy (plus de 22 000 fans), a créé My Place, le premier salon de coiffure de Douala réservé aux cheveux crépus. « On voit partout des coupes afro portées par les Africaines aujourd’hui », confirme Mariam Diaby.
Un phénomène à la fois tendance et militant, selon cette ancienne adepte du défrisage passée par la phase « big chop » (dans le langage nappy, le fait de se raser les cheveux pour retrouver sa texture originelle), qui reçoit une centaine de personnes aux profils différents lors de ses ateliers. « Certaines suivent la mode, d’autres sont à la recherche de solutions pour remédier à des problèmes capillaires à la suite de l’utilisation de produits chimiques. Et d’autres encore souhaitent être naturelles par conviction », détaille-t-elle.
Et son homologue, Sandrine Assouan Kouao, ingénieure en chimie, à l’origine de la marque Nature et Traditions lancée en 2015, de compléter : « Quand je portais mes cheveux crépus, avant que le mouvement prenne de l’ampleur en Côte d’ivoire au début des années 2010, j’étais vivement critiquée. Mais quand les Africains ont vu qu’en Occident la diaspora portait fièrement ses cheveux naturels, il y a immédiatement eu une acceptation de la part de la société africaine », reconnaît-elle.
Beurre de mangue
Le phénomène de la beauté naturelle a réussi à créer un impact non seulement social mais aussi économique en Afrique. Des marques comme Adeba Nature et Dr Magic, lancées par des pharmaciennes, émergent un peu partout en Côte d’Ivoire et rencontrent un franc succès. Mais Nature et Traditions est l’une des premières gammes de produits naturels à s’être professionnalisées localement. Spécialisés dans les traitements dermo-cosmétiques contre la dépigmentation de la peau, les produits sont essentiellement composés d’ingrédients naturels provenant d’Afrique : karité, cacao, bissap, apki, spiruline, beurre de mangue…
« Enfant, j’avais l’habitude d’observer mes tantes utiliser des plantes dans leur rituel cosmétique », raconte celle qui a donc eu envie de proposer à la clientèle ivoirienne de se reconnecter avec ses traditions. Celle qui s’est perfectionnée en biotechnologies prodigue ses conseils, à travers des tutos disponibles sur le site de sa marque ou directement en boutique avant de recommander un traitement. Également coach en beauté, autre business émergeant dans le secteur, elle accompagne les femmes en perte de confiance à se réconcilier avec leur physique. Et « à mieux comprendre leur peau et leurs cheveux pour en prendre soin ». Parce que le mouvement Nappy est avant tout affaire d’estime de soi.
Recette de soin coiffant maison, par Michèle Nicoué-Paschoud
Constituer son vaporisateur hydratant léger : cette brume contient le minimum d’huiles végétales pour définir les boucles et faciliter la coiffure.
• 2 c. à café d’huile de sésame blanc ou de tournesol bio
• 2 c. à café d’huile d’Abyssinie, de marula ou de coton
• 1 c. à café d’huile de sapote ou de piqui
• 80 ml d’eau de source
Introduire les huiles une à une dans un flacon de 150 ml muni d’un bouchon spray.
Ajouter l’eau de source et mélanger.
Agiter avant l’emploi et vaporiser régulièrement en massant les longueurs et le cuir chevelu.
WADE ENTAME LA LIQUIDATION DE OUMAR SARR ET AUTRES «FELONS»
Après avoir reçu certains pontes de l’opposition comme Ousmane Sonko, Mamadou Lamine Diallo, Thierno Bocoum et Awa Gueye Kébé, Me Abdoulaye Wade a entrepris de se consacrer plus spécifiquement à son parti
Le coordonnateur du Parti démocratique sénégalais (Pds), Oumar Sarr, et ses « amis » vers la guillotine. Me Abdoulaye Wade a entamé hier la liquidation de ces responsables « félons » avec le renforcement des secrétaires généraux adjoints qui auront désormais la charge de la « coordination du parti et lui rendront compte directement » informe un communiqué.
Après avoir reçu certains pontes de l’opposition comme Ousmane Sonko, Mamadou Lamine Diallo, Thierno Bocoum et Awa Gueye Kébé, Me Abdoulaye Wade entrepris de se consacrer plus spécifiquement à son parti. C’est ainsi que, dans un communiqué publié hier, le secrétaire général national du Pds informe ses militants, sympathisants ainsi que ses mouvements de soutien de la mise en place d’un nouveau secrétariat national.
D’après l’ancien président de la République, face aux défis auxquelles son parti était confronté, il était devenu nécessaire de remanier le secrétariat exécutif « qui n’avait pas été remanié depuis 2014 pour prendre en charge les mutations et les nouveaux changements ». « Je tiens d’abord à remercier vivement tous les membres du précédent Secrétariat exécutif national pour leur engagement et leur militantisme pour le triomphe du parti. Aujourd’hui, face aux multiples défis qui nous interpellent, il est impératif de mettre en place une nouvelle direction beaucoup plus large, plus dynamique et plus proche de notre base politique qui s’adaptera aux nouvelles réalités politiques du pays et nous permettra d’atteindre nos objectifs dans notre marche de reconquête du pouvoir. Ce renouvellement du secrétariat exécutif national s’opère sous le signe de l’ouverture et de l’innovation exigées par le contexte politique national et international », a expliqué Me Abdoulaye Wade pour fonder sa décision de restructurer l’organe exécutif de la formation libérale qu’il dirige.
Parmi les changements majeurs annoncés figure la nomination de plusieurs secrétaires généraux qui auront en charge la coordination des activités du parti et rendront compte directement au Pape du Sopi. Quant aux secrétaires généraux de domaines, ils sont maintenus « mais sont renforcés par des adjoints. » Me Wade informe aussi de l’organisation « très prochainement » d’une tournée nationale en vue « d’une part de préparer les élections locales, les élections législatives à venir et l’élection présidentielle de 2024 et, d’autre part, d’organiser les opérations de placement des cartes en vue du renouvellement des structures et de la préparation du Congrès ». L’ancien président de la République a profité de l’occasion pour lancer un appel : « J’invite les militants, les sympathisants à renforcer les rangs pour reconquérir le pouvoir et abréger les souffrances des Sénégalais, restaurer la démocratie, redresser la situation économique et sociale catastrophique dans laquelle se trouve actuellement notre pays, du fait notamment des nombreux scandales économiques et financiers, dans la gestion des ressources d’hydrocarbures et autres ressources naturelles. » « Je veux bâtir un parti plus fort et plus dynamique »
À travers ces changements, a expliqué le Pape du Sopi, « je veux bâtir avec vous, un parti encore plus fort, plus moderne, plus attractif et plus proche des militants mais aussi des populations dans nos villes, dans nos villages et dans notre vaillante diaspora ». « Ensemble, prenons un nouveau départ et un nouvel élan pour un Parti démocratique conquérant et triomphant avec une direction de proximité plus dynamique et plus adaptée au nouveau contexte politique, aux enjeux de la gestion des ressources naturelles de notre pays et à ceux des futures échéances électorales ».
Enfin, Me Abdoulaye Wade invite tous les sympathisants de son parti à profiter des prochaines opérations de placement des cartes et de renouvellement pour intégrer les structures régulières du Pds et travailler étroitement avec les militantes et militants.
LE DOYEN DES JUGES REJETTE LA DEMANDE DE LIBERTE PROVISOIRE DE GUY MARIUS SAGNA
L’activiste Guy Marius Sagna reste en prison. Le doyen des juges d’instruction du Tribunal de grande instance de Dakar a rejeté ce jeudi 08 août 2019 la demande de mise en liberté d’office introduite par ses avocats.
«Je confirme que le doyen des juges d’instruction vient de rejeter la demande de mise en liberté d’office introduite pour le compte de Guy Marius Sagna au motif qu’il n’a pas été entendu sur le fond, que les faits sont graves et que sa libération pourrait troubler l’ordre public», a confié Me Moussa Sarr à la presse. Cependant, tout n’est pas encore perdu pour l’activiste arrêté pour « fausse alerte ».
Son avocat indique qu’avec ses confrères, ils ont immédiatement introduit un recours devant la chambre d’accusation de la cour d’appel de Dakar pour obtenir la libération du dirigeant de Frapp France Dégage, arrêté pour fausse alerte au terrorisme depuis 3 semaines. D’après Me Sarr, le doyen des juges a fit valoir que l’activiste n’a pas encore été entendu sur le fond de son dossier. Sans compter que, selon toujours le juge, les faits seraient graves et sa libération pourrait troubler l’ordre public. Mais malgré ce rejet de leur requête, les avocats de Guy Marius Sagna refusent de baisser les bras et promettent de saisir la chambre d’accusation de la cour d’appel de Dakar.
A titre de rappel, l’activiste Guy Marius Sagna a été placé sous mandat de dépôt le vendredi 19 juillet pour « fausse alerte au terrorisme », trois jours après son interpellation, suite à la publication d’un communiqué de presse de « Frapp France Dégage » du 15 juillet, intitulé « La France prépare un attentat terroriste au Sénégal ». Un communiqué qui faisait suite à une dénonciation relative à la présence militaire française dans notre pays. Le collectif avait fait une liaison entre la présence de ces militaires et l’augmentation des actes de terrorisme. Le Collectif « Libérez Guy Marius Sagna » constitué par des acteurs de la société civile demande la libération de l’activiste.
Les membres dudit collectif considèrent que Guy est un otage, détenu en prison de manière arbitraire. Ils n’ont pas manqué de s’attaquer au procureur de la République qu’ils accusent d’être aux ordres du ministre de la Justice. Thiat, membre du Collectif, a dit éprouver des difficultés à comprendre la posture du Procureur qui a publié deux communiqués, avec un contenu différent, expliquant les motifs de l’arrestation de Guy Marius Sagna.
Projetant son regard sur ces communiqués, il doute que la justice soit rendue. Toutefois, sans se décourager, le Collectif, tout en appelant au soutien de la communauté internationale, continue d’exiger la libération de l’activiste Guy Marius Sagna. Une libération à laquelle appelle également Amnesty International qui a lancé une campagne internationale dans ce sens.
C’EST QUOI CETTE MODE DE PORTER DES PINW ET SE METTRE DU ROUGE SUR LES LÈVRES…
Membre influent du mouvement « Yen a marre » connu pour son activisme débordant, Simon renoue avec le micro. Le rappeur qui avait plus ou moins déserté la scène au profit de son activisme, annonce sa présence avec le single titré « Craziest. Entretien
Membre influent du mouvement « Yen a marre » connu pour son activisme débordant, Simon renoue avec le micro. Le rappeur qui avait plus ou moins déserté la scène au profit de son activisme, annonce sa présence avec le single titré « Craziest. Entretien avec un artiste engagé.
Qu’est-ce qui explique la sortie de ce single et surtout en ce moment précis ?
C’est pour matérialiser mon retour au-devant de la scène musicale. Ou plus exactement artistique. Ces dernières années, j’étais beaucoup plus présent au niveau de l’activisme et du militantisme. J’étais trop impliqué dans la marche du mouvement « y en a marre » et de « Aar Li Niou Book ».De ce fait, j’avais un peu négligé l’aspect musical et culturel de ma personnalité. Aujourd’hui, je signe mon retour avec le single « Craziest ». Il exhorte les gens à ne pas juger les personnes en fonction de leur habillement. Surtout nous autres rappeurs avec nos gros pantalons et nos grosses chaines. J’invite également les gens à cesser les médisances et les calomnies. Une petite pierre a été jetée dans le jardin de certains journalistes. Il s’agit plutôt « des journalistes non professionnels » qui publient du tout et n’importe quoi sans même prendre la peine de recueillir l’avis de la personne concernée. Je parle de ceux qui sont juste à la recherche du Buzz et du clic. Ils font de grosses annonces sans pour autant proposer du concret. A travers un message codé que nous comprenons bien, nous les rappeurs, je me suis adressé à certains jeunes artistes qui ont investi le Game. On se comprend parfaitement et les destinataires se reconnaitront. A traves ce titre, je prône le retour à l’ancienne méthode et j’en profite pour exprimer un grand Big up et beaucoup de respect aux anciens. J’ai repris le refrain de « Boulén Bay », un titre qui avait fait un tabac surtout au niveau de notre zone de la Médina, Fass, Gueule Tapée. Last but not least, j’ai usé de certains procédés de style pour relever un peu le niveau de l’écriture par rapport à la jeune génération.
Vous avez tantôt parlé d’un retour au-devant de la scène musicale. Peut-on s’attendre à vous voir un peu plus présent en désertant la scène politique ?
Effectivement ! Pour le reste de l’année 2019 et l’année 2020, je vais me consacrer un peu plus à ma carrière artistique. Le culturel va prendre forcément le dessus sur le militantisme.
Cela signifie-t-il que sur le plan politique, vos objectifs ont été atteints ou bien s’agit-il juste de reculer pour mieux sauter ?
C’est pour revenir à ce qui nous a fait. Toute cette histoire là découle de notre statut de rappeur. C’est grâce au rap que nous sommes devenus ce que nous sommes. C’est parce qu’on a été engagé dans le rap que quand « yen a marre » s’est imposé, on a été les premiers à être contactés pour en faire partie. C’est parce qu’on fait beaucoup d’actions en matière d’entreprenariat et de formation des jeunes qu’on a pu obtenir tout ce que nous avons actuellement. C’est donc grâce au rap et à nos premiers cachets que nous avons pu investir dans des business qui nous permettent de vivre et de faire bouillir la marmite. Nous sommes donc obligés de revenir à ce rap -là d’autant plus que les gens de ma génération ont presque tous déserté la scène. Ce morceau, c’est également pour leur donner envie de revenir.
Ce titre ne vous parait pas assez hardcord….
(Il coupe en rigolant) Non, c’est juste le meilleur du rap…
Vous avez fait au moins cinq clash ou attaques pourquoi ?
Je suis revenu aux sources originelles du rap. J’ai voulu parler de choses très sérieuses et assez préoccupantes. J’ai justement voulu parler des valeurs en insistant sur cette forte propension des hommes à s’adonner à la médisance. J’ai aussi un peu titillé vos confrères qui mènent une course effrénée pour le sensationnel. Ils sont prompts à tout publier sans rien vérifier. Ces pratiques irresponsables peuvent embraser un pays. C’est pour cela que nous avons illustré l’image sur la vidéo en montrant des Tidianes, des Niassènes avec la photo de Serigne Fallou et des Mourides et Baye Fall avec la photo de Baye Niass. Tout le monde connait les relations cordiales qui existaient entre Baye Niass et Serigne Falliou. Ces sites qui permettent à des énergumènes d’insulter des guides religieux, le font dans quel but ? Il faut dénoncer tous ces travers. On ne peut pas rester silencieux face à ces dérives. Mais comme il s’agit d’un retour et que nous voulons que ce morceau laisse une forte impression, nous avons voulu ratisser large. Nous allons procéder comme s’il s’agissait de la promotion d’un album. Rien qu’à voir le clip avec les graffs de Docta, les anciens habits que nous sommes allés acheter à New york. Bref avec les moyens mis en œuvre, vous verrez que nous sommes vraiment décidés à frapper un très grand coup. Nous avons voulu garder cet esprit du hip hop à l’ancienne. C’est un remix d’un morceau de Naugty By nature titré « craziest » et nous avons voulu remettre tout cela au gout du jour en passant par notre habillement sur le clip.
Il y a également vos collègues rappeurs que vous avez égratignés ?
J’allais justement en venir. J’ai bien attaqué gentiment certains jeunes collègues rappeurs. C’est pour cela que je disais tantôt que nous nous connaissons très bien entre nous. Mais là, il s’agit d’un problème de société en général. Si on ne fait pas attention, cela va faire très mal un jour. Je préfère porter de gros pantalons jingles que de porter des Pinw. Je le dis très honnêtement, même si quand nos aïeux comme Lat Dior portaient des pantalons et des habits très amples en allant à la guerre. Aujourd’hui, on veut nous faire croire que pour être au top, il faut porter des habits serrés, s’habiller avec certaines couleurs et se mettre du rouge sur les lèvres. Non, je ne suis pas d’accord ! Je reviens de New York. J’ai vu des hommes d’affaires prospères dans des bureaux de très grands standing aller au travail en jean et casquette en brassant des millions de dollars. L’habit ne fait pas le moine. Dommage qu’au Sénégal, on ne respecte que celui qui se présente à vous en costume cravate même si’ c’est un escroc par rapport à celui qui gagne honnêtement sa vie sans trop accorder d’importance au paraitre. Ce sont ces messages forts que je tenais à délivrer au public pour marquer ce retour.
Mais vous êtes moins virulent contre le système en dépit de tous ces scandales soulevés ces temps derniers ?
Non, pas du tout ! C’est parce que j’en ai trop fait. Pendant trois à quatre ans, on a fait que ce genre de titres qui dénonçaient les dérives. Mais également par rapport à la situation du pays, à la cherté de la vie, à l’impunité etc. Cependant, il faut retenir qu’à la base, nous sommes des rappeurs. Et c’est grâce à cela que nous sommes connus et reconnus. On a toujours conseillé aux uns et aux autres de parler moins et de faire du vrai rap. On a juste voulu revenir aux fondamentaux du rap. Mais il y a un autre titre qui sortira bientôt. Et là, j’avoue que ce sera plus hard et plus virulent. Je suis sûr et certain qu’après la sortie de ce second titre, je ne prendrai même pas la peine de vous appeler. C’est vous-même qui viendrez vers moi, tellement le sujet est fort. Nos poitrines bouillonnent et nous allons revenir pour en extraire tout cet échauffement. Beaucoup de personnes m’en voudront. Mais il faut qu’ils sachent qu’il y a quelque chose qui dort en nous. Le moment venu, il faudra que cela sorte d’une manière ou d’une autre. Maintenant, après que ce Simon-là a dit tout ce qu’il a dans le cœur, il va se rendormir et laisser la place au vrai Simon. Il faut juste qu’ils m’accordent le privilège de livrer le fond de ma pensée. Je veux vraiment ramener l’aspect artistique et culturel de ma personnalité et observer une pause au niveau politique.
Un militantisme qui est à l’origine de ce long mutisme ?
L’activisme me prenait tout mon temps. On animait des conférences aux quatre coins du monde pour le compte de « yen a marre ». Il fallait aussi aider à la création d’autres mouvements et parler partout de l’expérience de yen a marre. Je reconnais que j’étais aussi beaucoup dans le business. Tout le monde sait comment marche ce pays. Il faut faire vivre la famille. Mais c’est vraiment en ce moment précis où je vous parle que j’ai senti la nécessité et surtout l’en vie de refaire du Hip hop. L’autre jour, mon ami Ama Diop me taquinait en me disant que ces temps ci je suis un vrai artiste car je viens au studio tous les jours. Sur place, je fais tout pour plancher sur deux ou trois sons. J’ai vraiment retrouvé cette belle flamme. Il m’arrive de me lever à 3h du matin pour écrire. Et ma femme me dit que c’est depuis 1999 qu’elle ne m’a pas vu agir de la sorte. Je lui réponds que c’est parce qu’il y a actuellement quelque chose qui s’est réveillée. J’ai vraiment envie de partager tout cela et surtout de dire aux jeunes rappeurs que nous sommes toujours en vie. Je veux leur prouver que nous existons toujours. C’est juste une manière de les charrier un peu entre nous. Mais ce n’est pas méchant. Parce que honnêtement, je les respecte tous car ils ont amené le Game à un niveau supérieur. Ca, je le reconnais volontiers. Il faut reconnaitre qu’actuellement, ces jeunes-là sont au-dessus de nous au niveau artistique. Ça, il faut l’admettre sans rechigner. Mais là, on va leur monter que l’on revient pour reprendre le dessus.
Ce retour de flamme ne va pas éteindre votre activisme ?
Rien ne pourra éteindre cet activisme. Je vais vous raconter une anecdote. Lors de la première manifestation d’Aar Li Niou Bok au cours de laquelle j’ai été arrêté, je me disais que je n’allais pas y prendre part. J’en avais marre. Le peuple refuse d’entendre raison et il n’en fait qu’à sa tête. J’étais dans l’état d’esprit de le laisser se débrouiller tout seul. J’avais décidé de rester chez moi et suivre mes séries. Tout cela pour dire que je ne sais pas comment j’ai éteint ma télé pour me retrouver à la Place de l’Obélisque. C’est un bouillonnement qui est très fort et que rien ne peut éteindre. Rappelez-vous de notre premier single « Balla », une reprise de » Di-allo » de Wycleef Jean qu’on avait enregistré pour saluer la mémoire de l’étudiant Balla Gaye assassiné en 2001. Depuis 2001 jusqu’à nos jours, nous sommes très engagés. Cet activisme-là sera toujours en nous. Nous n’avons jamais quitté ce chemin. Il est vrai que nous sommes traités de tous les noms d’oiseaux. On nous taxe de corrompus, d’encagoulés qui roulent pour d’autres puissances etc. Mais cela ne peut en rien altérer notre engagement. A chaque fois que le peuple en aura besoin, il y aura toujours un membre de y en a marre présent pour mener ce combat. Les gens ont tendance à vouloir oublier ou faire semblant, mais on a été dans tous les combats. Quoiqu’il puisse arriver, on est toujours là au côté du peuple. Mais actuellement, je sens le besoin d’exprimer autre chose au niveau artistique. Je sollicite juste un petit break d’un à deux ans pour exprimer tout cela. N’empêche, si demain on entend que l’Assemblée nationale veut voter une loi pour légaliser l’homosexualité par exemple, je serais le premier devant les grilles, même s’il y a des chars de combat sur mon chemin. Actuellement, j’ai vraiment envie de sortir cet album. Il y a un autre en gestation qui va aussitôt suivre. J’ai monté un groupe à 100% traditionnel avec des instruments comme le Xalam, la kora etc. Je suis programmé pour 2020 pour cent cinquante dates au niveau international. On doit aller au Brésil, en Colombie, aux Etats Unis, au Canada et toute l’Europe etc. Encore une fois, j’ai envie de renouer avec cet aspect artistique qui était effectivement mis en berne depuis un bon moment.
Pensez-vous qu’avec ce titre vous allez vraiment atteindre votre objectif ?
J’ai la quarantaine et j’ai tout connu dans le hip hop. De bons comme des mauvais moments. J’ai joué devant toutes sortes de public. J’ai quarante ans et je dois essayer de jouer des coudes pour m’imposer face à des jeunes qui ont l’âge de nos enfants. C’est vous dire que j’ai vraiment cette volonté de renouer avec ces belles sensations. J’ai vécu toutes les situations et j’ai joué dans les plus grands festivals. Il n y a que le disque d’or et la reconnaissance internationale qu’on n’a pas encore réussi à décrocher. Donc, il fallait que je revienne pour amener ce nouveau souffle. Honnêtement, je trouve que ce style se fait rare. C’est donc pour palier à ce manque que j’ai sorti ce son. Cependant, il faut que chacun joue sa partition à sa manière. Heureusement que les jeunes sont là et chacun suit sa voie. On ne leur demande pas de faire du Simon, du Keur Gui ou du Malal. Chacun a son identité et doit apporter sa pierre. Ngaka, Dip, Elzo le font et c’est bien pour le Game. Mais moi, j’avais vraiment envie de revenir au meilleur du rap.
Par El Hadji Samba Khary CISSÉ
L’AFRIQUE RESTE LA DÉMOCRATIE DES MAINS TENDUES
A quand la renaissance ? Que se passe-t-il au Mali qu’on ne nous dit pas ? Qui se cache derrière tout ça ? La situation souffre terriblement d’un manque de clarté - Le spectacle malien est triste, humiliant
El Hadji Samba Khary CISSÉ |
Publication 09/08/2019
Le bipède parlant, cette chose étonnamment complexe et belle par endroits, est aussi un livre aux révélations souvent tristes parce qu’indignes, dépourvues de noblesse, de finesse. Céline dirait : « Bon Dieu, qu’est ce qu’ils sont lourds! » Depuis un certain temps, c’est l’Afrique et ses Africains qui peuplent mes nuits cauchemardeuses. J’observe, cogite, mais toujours bute, dans un silence difficilement tenable, sur un mur au décor hiéroglyphique.
En sentinelle déracinée, depuis mon Occident des faux conforts, je cale mon focal sur Tombouctou et alentours : quel désastre. De mon poste d’observation, je suis mal à l’aise, honteux et craintif même. Alors que François Hollande, don Juan victime de macronite « parricidaire » a triomphé sur la terre de Lumumba et de Mandela comme Charles de Gaulle jadis, alors que 74% des Français jugent que l’islam est intolérant, je ne sais plus où cacher, dans la foule qui m’environne, mon épiderme (noir) et mon nom (El Hadji). Ecartelé entre mes trois chaises (Occidental de fait, musulman par héritage spirituel, Africain par origine), je refuse, malgré l’inconfort qui est le mien, ce tableau aux esquisses manichéennes des hommes qui cherchent à saper mon honneur, ma dignité et mon courage. Sur le vrai tableau aux cinquante nuances de gris, je ne parlerai pas de Senghor, je l’ai trop fait.
En revanche, je distingue bien Houphouët-Boigny, l’homme qui, par acte de foi construisit dans son village une basilique réplique de celle romaine: une basilique couleur café. Parti outre-tombe avec les clés de l’unité nationale ivoirienne, il laissa le nord et le sud s’épier sur un fond silencieux de croix et de croissant antagonistes. La France pompière (pyromane ?) doit, non loin de là, veiller au grain et, au besoin, introniser elle-même le lutteur que les bulletins de vote placent au-dessus des mêlées électorales. Non loin de lui, vers le centre, le vieux fils maudit de la démocratie africaine, l’enfant non désiré de la décolonisation, Abdoulaye Wade. Pour éclipser et effacer de l’histoire africaine les présidents fantoches de l’ère des indépendances, il devint bâtisseur.
A son compte, des routes (c’est bien !), un théâtre (c’est bien !), et une statue de la Renaissance africaine à sa gloire (c’est mal !). Un colosse de bronze d’une mocheté sans pareil sur la planète, le plus haut du monde nous dit-on. Aux oubliettes Senghor, aux oubliettes Houphouët, aux oubliettes les autres. Mais sous les pinceaux qui ont dessiné les contours de ce crâne rasé, bâtisseur et mégalo, une petite once de fierté quand même. Il a osé demander à l’armée française, présente sur le sol sénégalais bien avant l’aube des souverainetés virtuelles, de plier fusils, tanks et tentes, car pour sa narcissique défense nationale, le pays de Lat Dior peut compter sur ses propres enfants : allons enfants de la patrie, aux armes et cætera. Ce chromosome y, code caractéristique des peuples fiers, courageux et dignes, Macki Sall n’en a pas hérité. Lui le fils spirituel qui détrôna le père par un simple geste de bulletin de vote a ramené le Sénégal 53 ans en arrière.
Sur la toile, on l’aperçoit, une fois sur le trône, prendre l’avion pour la France. Genou à terre sur le gravier de l’Elysée, les mains tendues comme il se doit, il reçut du roi Nicolas Ier, un chèque de 120 milliards de francs CFA et un contingent de 375 soldats français. Une aide économique d’urgence pour remplir les caisses laissées vides par son prédécesseur dépensier, et des gardes-frontière venus de l’ouest, comme les Lumières, pour sécuriser la ligne de front islamiste désormais aux portes de l’autre ligne imaginaire qui nous sépare du Mali. Merci la France! Merci pour ton portefeuille et ton regard paternel et bienveillant. Vive nos ancêtres gaulois. Au foyer image, lieu de convergence des regards scrutateurs, deux pays : la Centrafrique et le Mali, par exemple.
Le premier me fit réveiller un matin comme les autres en sursaut. Sur France Info, un habitant de Bangui criait à coups de décibels: «Au secours la France !» Des hommes qu’on nomme des rebelles étaient en train de traverser cette gigantesque passoire géographique, kalachnikov en bandoulière, direction la capitale. L’armée centrafricaine ? Inexistante, invisible. Le deuxième, centre de gravité provisoire des préoccupations mondialistes, fait presque oublier la Syrie, en tout cas en France. Il fut même cité en exemple dans le sous-continent ouest-africain à la recherche de ses repères démocratiques. Mais ici, des militaires ont trouvé le moyen d’organiser un coup d’Etat en mars 2012, à un mois des élections présidentielles. Comble du ridicule, le président sortant n’était même pas candidat à sa succession.
Tombouctou la belle, Tombouctou le phare de la croisée des lumières en avait profité pour glisser et tomber entre les mains de redoutables djihadistes, plus forts que les guerriers talibans nous dit-on. Ses reliques calligraphiques, ses manuscrits, ses briques couleur sable et sa population cosmopolite dans un tourbillon, livrés à une poignée de preneurs d’otages, coupeurs de mains obscurantistes, ne sachant pas lire. Entre une population locale qui ne trouve pas dans sa géographie artificielle et dans les cendres encore chaudes de son passé d’après congrès de Berlin des réminiscences d’une «Radio Bamako» d’où «Des Maliens parlent aux Maliens» pour un «Mali Libre», une armée de fantoches qui n’est étincelante et régulière que dans son invisibilité trouillarde, des représentants du peuple et de l’Etat qui sont les premiers, parce que détenant les moyens du peuple, à prendre leurs jambes à leur cou, des risibles voisins de l’Union africaine et de la Cedeao qui, en réunions interminables dans des hôtels de luxe, quémandent encore et toujours l’ingérence humanitaire de l’Occident (pécuniaire de préférence) pour venir à bout de 40, 50… islamistes soi-disant, on se demande justement si ces pays méritent leur place sous le soleil des indépendances qu’ils clament, fêtent et chantent depuis maintenant plus de 50 ans.
Le spectacle malien est triste, humiliant. Et lorsque l’armée française, pompière (pyromane ?) descend à Gao, Tombouctou, Kidal… sans tirer le moindre coup de feu, lorsque les soi-disant 3000 mercenaires djihadistes surarmés, aguerris au combat se dissolvent comme par miracle dans le sable solvant du Sahara (pourtant entièrement, malgré ses imaginaires mirages caverneuses et forestières, dans le maillage serré des drones et satellites orbitaux), Amadou et Myriam, griots infatigables, ambassadeurs et porte-parole de la Mandingo World Music, chantent la louange de l’Hexagone et celle de Dieu.
L’Afrique, c’est aussi et encore la démocratie des mains tendues : une vers le ciel, une vers l’Occident. A quand la renaissance africaine ? Que se passe-t-il au Mali qu’on ne nous dit pas ? Qui se cache derrière tout ça ? La situation souffre terriblement d’un manque de clarté. Le spectacle malien est triste, humiliant. Les Africains ont encore déshonoré l’Afrique mère. Hier, ils avaient tué Thomas Sankara, aujourd’hui ils alignent les Touareg. Afrique mère, tu me manques : « Afrique des fiers guerriers dans les savanes ancestrales. Afrique que chante ma grand-mère au bord de son fleuve lointain… » La voix qui parla au fils impétueux David Diop avait menti, car l’arbre robuste et jeune splendidement seul au milieu des fleurs blanches et fanées, ce n’est pas l’Afrique mon Afrique qui repousse, qui repousse patiemment, obstinément, et dont les fruits ont peu à peu l’amère saveur de la liberté. Non! Ça, c’est le rêve en alexandrin; la réalité, elle, c’est le Mali, c’est, le Nigéria, c’est tout le reste. Au fond, cher continent, je ne veux pas que tu te fasses recoloniser, et tu le sais. Mais, entre nous, dis-moi? On va où là.
El Hadji Samba Khary Cissé est auteur-essayiste
400 MILLIONS POUR REMPORTER L'AFROBASKET
Pays hôte de l’Afrobasket 2019 (filles), le Sénégal compte sur ce rendez-vous pour retrouver la couronne continentale
Pays hôte de l’Afrobasket 2019 (filles), le Sénégal compte sur ce rendez-vous pour retrouver la couronne continentale. Pour atteindre cet objectif, les autorités misent sur un budget de 400 millions.
L’Afrobasket féminin débute samedi prochain à Dakar Aréna. A 24 heures de l’événement, le Sénégal a dévoilé son plan de « guerre » pour la conquête du titre. Hier, le président de la fédération sénégalaise de basket-ball (Fsbb) et le directeur de la Haute Compétition ont rencontré la presse pour faire le point sur le tournoi de Dakar (remporté par le Sénégal), mais aussi rendre public le budget. « Le tournoi de Dakar nous a permis de voir les difficultés auxquelles nous sommes confrontés. Maintenant, toutes les dispositions seront prises. Nous sommes fins prêts,notamment en ce qui concerne les hébergements des équipes, le transport, mais également l’hébergement des officiels de la Fiba et des arbitres », a indiqué Me Babacar Ndiaye, président de la Fsbb.
Pour cette édition, un budget a été élaboré par les autorités. «Quand nous organisons des compétitions, nous élaborons deux budgets. Il y a celui de l’organisation, mais également celui de l’équipe nationale. En tant que Directeur de la Haute compétition, je vais parler du budget qui incombe l’État du Sénégal. La prise en charge de l’équipe nationale s’élève aux alentours de 400 millions. Ce n’est pas encore stabilisé. Il y a beaucoup de paramètres que nous devons maitriser, surtout les primes, en fonction du résultat », a expliqué Souleymane Boun Daouda Diop.
300 MILLIONS POUR L’ORGANISATION
En ce qui concerne le budget de l’organisation, il est évalué à 300 millions Fcfa. « Le plus grand défi, c’est la participation et la gagne. Si la salle est pleine et on ne gagne pas, ça n’a pas de sens. On ne peut pas allier les trois, c’est à-dire la participation, la mobilisation et la gagne », a fait savoir le président de la fédération sénégalaise de basket. Avec l’éloignement de Dakar Arena, la Fsbb a pris les devants pour permettre aux supporters de se déplacer. « Des dispositions sont en train d’être prises pour permettre aux gens de se déplacer. Le public du basket tourne au tour de dix mille personnes et nous devons trouver des moyens de les déplacer», a t-il savoir.
Par Louis Camara
LA DÉMOCRATIE SERAIT-ELLE EN SURSIS ?
Les libertés fondamentales sont bafouées, la justice instrumentalisée, les contestataires emprisonnés et la terreur érigée en mode de gestion de l’espace public
Selon Louis CAMARA, lorsqu’on y regarde de près, force est de constater que la démocratie est en recul un peu partout en Afrique et dans le monde, mise en danger par l’égoïsme, la cupidité et l’autoritarisme.
Les libertés fondamentales sont bafouées, la justice instrumentalisée, les contestataires emprisonnés et la terreur érigée en mode de gestion de l’espace public.
Bref, la démocratie que chérissent tous les hommes de bonne foi et de bonne volonté, pour laquelle l’immortel Nelson Mandela a sacrifié vingt sept années de sa vie dans les geôles de l’apartheid, la « fille du peuple » comme l’appellent certains est aujourd’hui menacée par ceux-là même à qui elle a confié les rênes du pouvoir. Quand dire la vérité ou exprimer ses opinions est considéré comme un délit, alors il y a sérieusement lieu de s’inquiéter. C’est pourquoi j’invite tous les artistes, écrivains et poètes de tous bords à s’engager, par la plume, le pinceau, la musique, le théâtre ou toute autre forme d’expression artistique, dans la bataille pour le respect des libertés fondamentales.
C’est un acte essentiel qui incombe à chaque citoyen, car chaque citoyen est une sentinelle de la démocratie et de la liberté. Le premier devoir de chacun d’entre nous, à quelque niveau de l’échelle sociale où il se trouve, c’est de respecter, d’observer scrupuleusement les principes et les règles du système démocratique pour lequel nous avons opté. Parce qu’elle prône la liberté d’expression, la justice pour tous, l’égalité, la solidarité, le progrès humain, parce qu’elle est l’espoir des peuples, la démocratie doit être protégée, défendue. Comme le disait Pierre Mendès-France, « La démocratie, c’est d’abord un état d’esprit » et c’est pourquoi tous ceux qui croient en elle doivent en faire leur viatique, la boussole qui guide leur vie. À tous les démocrates sincères, À tous ceux qui croient en la liberté, en la justice, en l’égalité, À Guy-Marius Sagna auquel je souhaite de vite retrouver les siens je dédie ce poème comme un témoignage de soutien :
ODE À LA DÉMOCRATIE
Dommage que ton si beau nom soit autant galvaudé ! Éminente dans le champ des idées politiques Montesquieu, Tocqueville et bien d’autres penseurs Ont œuvré à faire connaître tes vertus, Car de toi émane un idéal de justice Rarement atteint, hélas, au cours de l’Histoire. Amie des peuples et bête noire des tyrans Ton charme se fait mortel pour les dictateurs Ivres de pouvoir, assoiffés de richesses Et qui se réclament de toi sans respecter ta loi.
Des centaines et des milliers de tes partisans Épris de justice et de liberté Meurent chaque jour aux quatre coins du monde Ou sont jetés dans de sinistres prisons. Ces courageux défenseurs de ta noble cause Rêvaient tout simplement de te voir couronnée, Applaudie, aimée de tous et même adulée Tant sont désirables les promesses de tes fruits, Idylliques les horizons de lumière Et les aubes nouvelles que tu annonces.
Démocratie ! Nous te chantons et te célébrons, Éternelle et généreuse fille du peuple, Mille fois assassinée et mille fois ressuscitée, Offrande sublime faite à l’Humanité, Chemin parsemé d’étoiles et de rêves Rien ne saurait nous empêcher de croire en toi ! Au-delà des frontières et des barrières Tu es le plus solide rempart des droits humains, Inflexible quant à leur observation, Exigeant des gouvernants leur stricte application.
Demain il fera jour et la démocratie, Égérie flamboyante des temps modernes Mûrira, s’épanouira et se déploiera partout, Orientera les nations sur de radieux chemins, Creusera le tombeau des féodalités, Réduira à néant les inégalités, Allumera le flambeau de la fraternité, Tournera la plus grande page de l’Histoire, Inspirera de nouvelles et belles utopies Et donnera son vrai sens au combat de la vie.