Que cherche Me Abdoulaye Wade ? Tel pourrait être le titre d’un film dont le principal, sinon l’unique, acteur serait l’ancien chef de l’Etat. Depuis quelque temps, des leaders de l’opposition et de la société civile multiplient les visites chez l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade. Lequel n’est pas demandeur. Au contraire, ce sont les leaders de l’opposition qui demandent à être reçus par le patriarche Wade. Lequel se positionne alors comme un mur des lamentations d’une opposition qui cherche encore soit un parrain, soit une autorité morale. Joint par « Le Témoin », le chargé de communication du Parti démocratique sénégalais, Mayoro Faye, estime que ces rencontres sont plutôt de nature à renforcer le Pds et à le conforter dans sa position de principale force, voire de locomotive, de l’opposition.
Les membres de l’opposition et même de la société civile se bousculent chez Me Wade. pas une semaine sans qu’on nous annonce qu’un leader de l’opposition s’est rendu chez l’ancien président de la république. hier c’est l’ancien ministre Awa Guèye Kébé qui a été la dernière personne en date à avoir été reçue par l’ancien chef de l’état. tout dernièrement, c’est le jeune leader du mouvement « agir », Thierno Bocoum, qui a posté sur sa page Facebook une photo après son audience avec le secrétaire général national du pds.
Avant lui, celui que l’on nomme la « terreur des réseaux sociaux » Adama Gaye et qui pourtant « flinguait » Wade et son fils, lui a rendu visite 24 h avant son arrestation. il n’est pas le seul puisqu’Alioune tine, qui s’est lui aussi opposé en son temps à Wade dont il a même contribué à la chute, lui a aussi rendu visite en louant ses qualités d’homme d’état. Qui l’eût pensé de la part de l’ancien patron de la Raddho (rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme) ? il y a également Ousmane Sonko, le candidat anti-système le plus fréquent au domicile de l’ancien chef de l’etat et qui, en pleine crise de radicalité, aurait refusé de prendre le fils de Wade au téléphone. Qu’est-ce qui explique la ruée des leaders de l’opposition chez Wade qui était infréquentable il n’y a pas si longtemps encore. tentatives de réponses de Mayoro Faye. sur les multiples audiences que Me Wade accorde aux leaders de l’opposition, M. Faye, le porte-parole du pds, tient à préciser que le secrétaire général national n’est pas demandeur. « Ce n’est pas le président Wade qui demande aux leaders de l’opposition de venir le voir. Ce sont ces derniers qui éprouvent le besoin d’aller voir le président Wade. Et ceci pour plusieurs raisons.
D’abord, pour le fait qu’il soit le secrétaire général du Parti démocratique sénégalais, le parti le plus représentatif dans l’opposition. Ensuite, en tant qu’ancien président qui a une grande expérience en même temps qu’une expertise politique avérée. Il a la capacité de voir les choses de façon globale. Les gens viennent discuter avec lui sur toutes les questions d’actualité nationale. La situation sociale, économique, celle démocratique sans omettre les scandales. D’autres questions portent sur le dialogue national. Et par rapport à toutes ces questions, le président Wade a une réponse qui n’a pas varié » a expliqué Mayoro Faye.
Selon celui qui porte la voix du pds, Me Wade est redevenu l’homme fort de la nation, celui que l’opposition retrouve pour faire face au régime dictatorial de Macky sall. « C’est un réflexe de survie pour ces gens qui sont en train de rechercher la perle rare. C’est-à-dire une véritable sentinelle qui est là et qui épouse les positions qu’ils ont les uns et les autres. Ils sont en train de chercher une identité remarquable pour envisager quelque chose », ajoute le responsable libéral.
Ces audiences n’affaiblissent pas le PDS, bien au contraire !
Que cherche Me Wade ? une question qui n’est pas opérationnelle pour notre interlocuteur. « au départ, ce n’est pas Me Wade qui envisage quoi ça soit » précise Mayoro Faye. a propos de ces audiences que Wade accorde à des leaders de l’opposition, le porte-parole du pds estime que l’ancien chef de l’état y trouve aussi son compte. « S’il se rend compte que les positions qu’il prend sont partagées par d’autres leaders qui se ruent chez lui, ça lui donne de la confiance en envisageant quelque chose. Il faut juste préciser que les gens de l’opposition qui ne trouvent pas les moyens d’expression au sein du Front national de résistance, qui s’est muré dans un étrange silence et qui ne prend aucune initiative depuis l’ouverture du dialogue, ces gens-là qui ne sont pas pour le dialogue et pensent que le combat est ailleurs, sont obligés de se regrouper autour d’un idéal. Et aujourd’hui, la personne qui fédère le mieux le reste de l’opposition, c’est Abdoulaye Wade. Donc, c’est une recomposition naturelle qui est en train de se faire autour de Wade », soutient Mayoro Faye. a cet effet, il indique que ces audiences que Wade accorde à l’opposition sans les membres du pds n’affaiblissent en rien leur parti. « Wade ne peut pas se faire oublier dans ce pays. Qu’il parle ou se taise, il fait l’actu. Wade a un don. Il n’a pas besoin de faire du bruit pour se faire entendre. Il y a beaucoup de demandes d’audiences qui sont là » informe-t-il.
Selon Mayoro Faye, à travers ces séries d’audiences, l’ancien président de la république est en phase avec les gens qu’il reçoit. donc c’est une bonne chose pour lui. « Même des figures de la société civile à l’instar de Alioune Tine et Adama Gaye, qui étaient en désaccord avec Me Wade quand il dirigeait le pays, viennent le consulter. Alioune Tine, un des pionniers du 23 juin, est sorti satisfait de son audience avec Wade et a salué le grand intellectuel qu’il est. Ceci est également valable pour Sonko devenu l’homme le plus fréquent chez Me Wade qu’il considère comme un père. Cela veut dire que beaucoup de barrières sont tombées. Et ça, c’est à la faveur de Wade et du Pds. Naturellement, le Pds gagne de nouveaux amis. Au départ, Wade ne mijotait rien. Mais actuellement avec la matière qu’il a, il a le droit de mijoter quelque chose », estime le chargé de communication du parti démocratique sénégalais (PDS)
LES «LIONNES», FACE AU DEFI
Après la couronne perdue il y a deux ans à Bamako, les «Lionnes» entameront une «opération reconquête» du titre africain à domicile.
Au sortir d'une campagne infructueuse, l'équipe nationale féminine de basket est à l'heure de l'Afrobasket qui démarre ce samedi 10 août au complexe Dakar-Arena. Après la couronne perdue il y a deux ans à Bamako, les «Lionnes» entameront une «opération reconquête» du titre africain à domicile. Dans l’histoire de l’Afrobasket, les «Lionnes» ont disputé cinq éditions devant leur public, mais se sont imposées à quatre reprises.
Après la couronne perdue il y a deux ans Bamako, les «Lionnes» du basket affûtent leurs armes pour la reconquête d’un douzième trophée continental. Cette mission se fera dans le nouvel antre de Dakar-Arena qu’elles ont inauguré lors du tournoi international de Dakar. Mais où elles entendent écrire une nouvelle page d’histoire, en étant la première équipe à s’imposer sur son parquet. Pour le moment, le Sénégal reste encore le pays le plus titré, avec onze médailles d'or.
LE SENEGAL RESTE MAITRE A DOMICILE
Il a remporté à domicile cinq fois le trophée africain lors de six éditions accueillies à Dakar, au stade Marius Ndiaye. Après le sacre de la bande à Marie Amélie Lopez en 1974, les «Lionnes» ont réussi à consolider leur hégémonie sur l’échiquier africain, avec un quadruplé dont deux décrochés devant leur public. Mame Penda Diouf, Aya Pouye, et autres Kankou Coulibaly s’imposent d’abord en 1977 puis en 1981. Ravies du trophée en 1979, les «Lionnes» n’ont pas tardé à rebondir lors de l’édition que le Sénégal a abrité en 1981 et plus tard en 1984. C’est au plus fort d’une rivalité légendaire entre «Lionnes» et «Zaïroises» (actuelle RD Congo)). La rivalité atteint son paroxysme en 1984, à Dakar, avec l'abandon des «Zaïroises» en finale. Lors du tournoi que le Sénégal a accueilli pour la 4e fois à Dakar en 1992, Mame Maty Mbengue, Khady Diop, Ndouty Ndoye et autre Anne Marie Dioh restent souveraines devant leur public. Sans répit, le basket féminin sénégalais est intouchable dans la compétition africaine. Mais cette suprématie a été fortement contestée dans les années 2000. Après l’éclatant succès des coéquipières de Mame Maty Mbengue, les «Lionnes» se heurtent à une impressionnante équipe du Nigeria de Udoko. Celle-ci s’empare du trophée en 2003, puis en 2005.
QUAND LES «AIGLES» PIQUENT A DOMICILE LE TROPHEE
En 2007, le Sénégal renoue avec l’Afrobasket qu’il organise du 21 au 30 septembre à Dakar et la ville de Thiès. La bande à Axa Guèye, Fatou Balayara Ndiaye, Astou Traoré, Bintou Diouf, Adama Diakhaté, Jeanne Senghor attaque tambour battant la compétition. Mais, au bout, elle se voit infliger, à la surprise générale, leur première défaite dans un Marius Ndiaye rempli comme un œuf. Ce qui permettait à Hamechétou Maïga et ses partenaires d’inscrire, pour la 1ère fois, le nom du Mali sur la liste très réduite des détenteurs du trophée. En 23 éditions de championnats d’Afrique, le Sénégal reste le pays le plus titré, avec onze médailles d’or (1974, 1977, 1979, 1981, 1984, 1990, 1993, 1997, 2000, 2009 et 2015), sept fois médaillé d’argent et trois fois médailles de bronze. Lors de la dernière édition remportée à Yaoundé en 2015, les «Lionnes» ont réussi à mettre les Camerounaises, hôte de l’épreuve, dans «la sauces», en s’imposant en finale sur le score de 81 à 66. Aya Traoré était désignée meilleure marqueuse du match et MVP de cette compétition. Pour la présente édition, les protégées de Cheikh Sarr auront le défi de rester maître à domicile et de prolonger le record de titres glanées dans le gotha du basketball africain. Les «Lionnes» partageront la Poule A avec la Côte d’Ivoire et l’Egypte.
«NOUS SOMMES DANS DES POSTURES POLITICIENNES POUR RÉGLER LES PROBLÈMES»
Membre du Comité directeur du Pds, Lamine Bâ parle de son parti, de l’affaire des 94 milliards pour se montrer critique envers le pouvoir de Macky Sall
Membre du Comité directeur du Pds, Lamine Bâ parle de son parti, de l’affaire des 94 milliards pour se montrer critique envers le pouvoir de Macky Sall. Suffisant pour le président de la Commission communication de la Fédération nationale des cadres libéraux (Fncl) de monter au créneau pour afficher l’ambition de son parti de revenir au pouvoir en passant par les Locales d’abord. Il a parlé avec Le Quotidien de l’arrestation de Guy Marius Sagna et Adama Gaye non sans manquer d’évoquer le cas de Khalifa Sall dont les partisans s’accrochent à une éventuelle grâce présidentielle pour sortir de prison.
Comment se porte le Pds ?
Le parti se porte bien, le parti vit à son rythme, marche à son rythme. Je ne vous dirai que nous avons le meilleur modèle de fonctionnement. Nous avons des problèmes. Mais ce sont des problèmes comme tout parti politique sénégalais en a. Mais ces problèmes n’obèrent en rien son fonctionnement. Parce que les structures fonctionnent, que ce soit la Fncl, le Meel, ou l’Ujtl, tous tiennent correctement et normalement leurs réunions. S’il y a des désaccords dans le cadre du fonctionnement du parti, je pense que les gens peuvent le dire. Mais il serait mieux de venir le dire dans les instances du parti. Maintenant, animer la presse sur des problèmes du parti ne me parait pas être la bonne méthode. J‘ai dit qu’il faut qu’on change notre manière de fonctionner. Nous sommes un parti qui avons exercé le pouvoir pendant presque 12 ans. Nous l’avons perdu. Après avoir perdu le pouvoir, nous sommes restés 7 ans dans l’opposition. Mais ces 7 années ont été des années de combat acharné. Le parti n’a pas eu le temps de se refermer sur lui-même et de repenser son modèle organisationnel. Donc, j’ai pensé qu’il fallait chan ger son modèle organisationnel dans le cadre d’une large concertation entre tous les acteurs concernés et autour du frère Secrétaire général, qui détient tous les pouvoirs statuaires et réglementaires que lui confèrent nos statuts et règlement intérieur
Votre sortie dans la presse alertant sur la léthargie de votre parti a-t-il porté ses fruits ?
Si c’est le cas, tant mieux. Les changements sont en cours. Nous sommes en phase de transition. Et cette phase de transition, nous la surmonterons. Et je pense que ça nous permettra d’aller droit vers les objectifs.
Quels sont ces objectifs ?
Nous sommes un parti politique qui a vocation d’exercer le pouvoir. Mais nous sommes en train d’observer également la situation politique, tranquillement et sereinement, suivant nos objectifs et aussi nos ambitions. Notre ambition est de revenir au pouvoir pour abréger la souffrance des Sénégalais, remettre le Sénégal sur la voie du développement. Remettre vraiment à leur place les principes démocratiques qui sont aujourd’hui hypothéqués et dénoncés par tout le monde. Nous avons une ambition de refaire un Sénégal de justice, un Sénégal de démocratie, un Sénégal de développement, pas un Sénégal comme nous vivons aujourd’hui, avec des difficultés de l’eau, de l’électricité, des transports, une flambée des prix. D’un discours politique qui ne colle pas aux réalités, ni à la vérité. Nous avons quand même un grand chantier de rénovation et de changements du Sénégal.
Avant de penser revenir au Palais, vous devrez faire face à vos adversaires aux Locales ?
Ces élections locales sont importantes. Parce que nous parlons aujourd’hui de gouvernance locale. Qui est importante dans la gouvernance au plan général. Nous avons l’ambition de reconquérir le pouvoir. Quand nous disons le pouvoir, ce n’est pas forcément la présidence de la République ou l’Assemblée nationale, c’est aussi les municipalités, pour qu’on puisse exercer et changer la donne au niveau de la base. Le moment venu, nous aurons des candidats. Nous n’avons jamais manqué de candidat. Il s’est trouvé lors des dernières élections, Macky Sall et son régime ont remué terre et ciel pour nous empêcher de nous présenter avec notre candidat Karim Wade. Vous savez que notre candidat a été ciblé depuis 2012, trainé devant la justice. Une justice décriée et dénoncée par tous. Les institutions internationales, je veux dire l’Onu à travers son Groupe de travail et sa Commission des droits de l’Homme, la Cedeao, toutes les autres juridictions du monde qui ont été saisies de l’affaire Karim Wade, se sont prononcées et lui ont donné gain de cause. Donc, ce n’est pas pour des raisons juridiques légalement reconnues que Karim a été empêché, c’est pour des raisons de politique politicienne de Macky Sall que Karim Wade n’a pas pris part à la Présidentielle.
Abdoulaye Wade, votre Secrétaire général, travaillerait-il à la mise en place d’une coalition avec les concertations qu’il est en train de mener avec des responsables de l’opposition comme Ousmane Sonko ?
Nous sommes conscients qu’aucun parti à lui seul ne peut gagner les élections, par rapport à la configuration politique nouvelle. Nous avons l’expérience des coalitions et des alliances par le passé. Nous en avons tiré les leçons. Le parti est dans la réflexion de s’affirmer pour ces prochaines élections, de s’affirmer tout en restant ouvert. Mais s’il devra y avoir des alliances, elles porteront sur un programme de gouvernement local. Elles porteront sur les leaderships du Parti démocratique sénégalais. Mais comme on a eu à le faire, créer des plateformes ou des alliances c’est bien. Mais mieux vaut aller plus loin que ça. Parce qu’on a vu des alliances qui se sont créées par le passé, n’ont pas donné des résultats que les gens attendaient. Nous sommes pour le changement. Nous sommes pour refaire les choses autrement et mieux. Je pense que nous avons connu un revers avec ce pouvoir, je ne pense pas que les Sénégalais attendront jusqu’en 2024 pour imposer que les choses aillent dans le bon sens. Nous n’allons pas parler de la Présidentielle parce que ce n’est pas arrivé. Nous avons des échéances intermédiaires, les Locales, les élections législatives prochaines, certes nous n’avons pas une visibilité
Qu’est-ce que voulez dire par là ?
Le pouvoir est en train de tout faire pour reporter les élections locales. Parce que simplement, le pouvoir de Macky Sall sait qu’il a perdu toute crédibilité suite à l’affaire Petrotim. Le pouvoir sait que son impopularité, la déception que son action a créée auprès des Sénégalais ne lui permettent pas d’aller aux élections locales. Parce que perdre les élections locales en décembre prochain, c’est alourdir les difficultés du règne de Macky Sall pour la période 2019 à 2024. Mieux vaut qu’il cherche un dilatoire, passe par des subterfuges politiciennes pour reporter les élections pour quelqu’un qui a clamé haut et fort le respect du calendrier républicain et je rappelle que si les élections doivent être reportées ça va être pour une seconde fois. Nous allons vers un second report des élections locales. Le Pds s’y est prononcé par son Secrétaire général national, Me Abdoulaye Wade, qui a sorti un communiqué. Et la Fédération nationale des cadres s’est prononcée sur cette tentative de report. Nous avons dit non ! Et Nous espérions que le pouvoir nous entendra.
Le meilleur moyen de se faire entendre n’est-il pas de répondre au Dialogue national auquel vous invite le Président Macky Sall ?
On ne participe pour l’instant à ce dialogue. Non pas parce que nous ne voulons pas dialoguer. Nous ne sommes pas pour le dialogue. Parce que nous considérons que les conditions pour un dialogue ne sont pas réunies. Ce qui nous a aujourd’hui amené à imposer un dialogue, c’est parce que les ressorts de notre démocratie ont été cassés. C’est parce que les ressorts qui ont déterminé l’évolution politique du Sénégal ont été cassés et gâchés par qui ? Par Macky Sall. Donc c’est à lui de remettre les préalables au dialogue pour rassurer les Sénégalais et prouver sa bonne foi afin que les gens puissent revenir parler des problèmes du pays. Il a refusé systématiquement le choix d’une personnalité neutre pour organiser les élections, fait tout ce qu’il a voulu faire sur le processus électoral, créé de nouvelles lois comme la loi sur le parrainage, fait tout ce qu’il veut par la violence, par l’unilatéralisme et revient deux ou trois mois après nous parler d’un dialogue. Il y a un problème. Nous avons estimé que le Sénégal est un pays sérieux. La réalité de la politique est une affaire sérieuse. Et Macky Sall a la lourde responsabilité de rendre son sérieux au Sénégal et à la politique sénégalaise. Nous avons dit ce que nous pensons être mieux pour le Sénégal. Maintenant, il faut un pouvoir qui se doit d’avoir de l’écoute, qui se doit de respecter les Sénégalais, qui n’a pas le droit de rabaisser ou de faire moins que les prédécesseurs de Macky Sall. Raison pour laquelle nous considérons que les positions seront rectifiées et que Macky Sall reviendra à la raison. Parce qu’il y va de son avenir et de sa crédibilité.
Malgré les accusations d’Ousmane Sonko à l’encontre de Mamour Diallo sur les 94 milliards détournés, le rapport de la Commission d’enquête parlementaire a blanchi l’ancien Dg des impôts et domaines. Quel est votre avis sur la question ?
Ont-ils la prérogative de blanchir quelqu’un ou de l’inculper ? Est-ce que c’est l’Assemblée nationale ? Ce n’est pas l’Assemblée nationale. La Commission d’enquête a-t-elle le droit de publier ce rapport ou une seule phrase du rapport ? Je ne crois pas. La Commission d’enquête a été mandatée par l’institution parlementaire. Après son travail, la commission devrait remettre ce travail à la plénière qui porte la voix de l’assemblée nationale. Mais ce n’est pas le cas. Nous sommes dans des postures politiciennes pour régler les problèmes du Sénégal. Je ne crois pas que cette tendance politicienne soit la bonne solution. Il faut remettre les choses à l’endroit, le pays a une législation qui nous permet de transcender toutes sortes de crise. Il ne faudrait pas que les politiques politiciennes viennent quand même diluer la quintessence du droit pour lire la politique à la place du droit. Ça, c’est inadmissible et ce n’est pas acceptable
Comment jugez-vous les arrestations de Guy Marius Sagna et d’Adama Gaye ?
Le Pds, à travers un communiqué de la Fncl, a dénoncé et condamné l’arrestation de Guy Marius Sagna que nous considérons comme arbitraire. Pour Adama Gaye, nous pensons qu’il est temps pour notre démocratie, de faire sauter l’article 80 qui est un article fourre-tout entre les mains du pouvoir, entre les mains du président de la République pour sévir contre toute velléité d’opposition ou de contestation. Il est temps qu’on le fasse sauter de notre arsenal juridique. Il y va de l’image de notre démocratie et des principes de liberté d’expression.
Jugez-vous normal qu’on fasse des posts pour insulter un président de la République qui est quand même une institution ?
Pour éviter cela, Macky Sall doit aller jusqu’au bout de sa logique. Quand il est parti signer les conclusions du Dialogue national, les gens avaient prôné que le président de la République ne puisse plus être chef de parti. Mais il continue à être en même temps chef de parti et président de la République. Dans ce cas, Macky Sall devrait aujourd’hui quitter la tête de l’Apr et accomplir pleinement sa mission de président de la République. Dans ce cas, on pourrait envisager d’autres verrous pour aider l’institution qui est le président de la République au lieu de supporter les deux.
Espérez-vous que le président de la République tienne promesse de gracier l’ancien maire Khalifa Sall après que toutes les voies de recours sont épuisées ?
On avait dit dès le début qu’il faut le libérer. C’est Macky Sall qui l’a kidnappé. Qui doit trouver les moyens de libérer Khalifa Sall. A lui de voir comment il va le libérer. Ce qu’on dit c’est que ça suffit. Khalifa Sall, sa place n’est pas en prison.
Par Maître Djibril WAR
UN FAGOT DE PLUS AU BÛCHER DU TERRORISTE PYROMANE
L’archange de l’anti-système, qui a toujours honni la justice, lui accorde maintenant une confiance absolue et menace même de poursuivre et de châtier tous les membres de la Commission d’enquête parlementaire - Pour quel crime ?
Au tout début de la Création de la Commission d’Enquête Parlementaire sur initiative de votre serviteur pour faire la lumière sur ce qui était communément appelé “ l’Affaire des 94 milliards “ détournés au préjudice de l’Etat, selon un député qui accusait l’ex directeur des Domaines, on ne semblait guère chez beaucoup accorder une grande importance à cette attribution constitutionnelle de l’Assemblée Nationale. Tout au plus, l’accusateur lui afficha un mépris public particulier au point d’opposer un refus insolent de déférer à la convocation de la Commission avec une répugnance caractérisée, caractérielle connue de l’homme, « J’ai autre chose à faire que de répondre à ces petits députés véreux et corrompus ».
Mais voilà que monsieur vient manifester subitement une attention et un intérêt particuliers à cette commission. Depuis, il la suit comme son ombre, réglant désormais les pendules de son horloge sur ceux de la Commission si longtemps bannie et vitupérée, étant toute ouïe sur ses travaux. Pour preuve, le point de presse que cette Commission avait tenu lui a fait sortir la morve . Le plus hilarant, l’icône, l’archange de l’Anti Système, notre Shekau national qui a toujours honni la Justice, insulté les juges lui accorde maintenant une confiance absolue et menace même avec une nouvelle plainte de poursuivre et de châtier tous les membres de la Commission d’Enquête Parlementaire, (nous en frissonnons .) Pour quel crime ?
La violation selon lui par ces derniers des dispositions du Règlement Intérieur de l’Assemblée Nationale, en diffusant les conclusions de leurs travaux, et en déclarant sur la base des auditions et des documents qu’il n’a pas été établi un détournement de deniers publics. Conforté par des juristes, l’ancien candidat à la Présidentielle, brandit à l’appui de son réquisitoire l’article 363 du Code Pénal , qui selon lui, aurait été violé par la Commission d’Enquête.
En proie à ses sempiternelles vociférations et diatribes, le Rédempteur, promet aussi, de se constituer partie civile pour les 94 milliards, objet déjà d’une soit disant plainte et d’autres affaires gravissimes. Notre homme n’a pas manqué d’ houspiller au passage les sénégalais pour leur mollesse et leur manque d’ambition , en ne descendant pas dans la rue par millions, au lieu de se concentrer sur les matchs de football qu’il hait tant, pour raser le système (son obsession),comme l’ont fait « les vaillants peuples » de l’Algérie pourtant championne de la CAN, ceux d’Egypte, et du Soudan. Les sénégalais devraient donc se joindre à leurs actions pour se libérer de l’oppression et préserver leur bien public spolié. En quelle qualité et en vertu de quel mandat ce monsieur et ses camarades de Aar Linu Bokk, et du Congrès de la Renaissance Démocratique, autres illuminés de cette bande de badauds pourraient ils engager une action devant les juridictions pour « recouvrer les 6000 milliards », et autres qui n’existent que dans leur esprit pervers et avide de pouvoir ?
En leur qualité de députés, représentants du peuple, ont soutenu certains téméraires. Ces gens se substitueraient ils alors au Ministère public et à l’Agent judiciaire de l’Etat pour engager des actions de détournement de deniers publics ou autres délits prévus par les articles 142 et suivants du Code Pénal? Quel culot ! Quelle effronterie! Même, si les illusions, rêves fous de ces agités s’étaient, par un coup de baguette magique transformés en réalité, on peut bien se demander comment ils vont procéder pour allouer cette « manne financière » aux quinze millions de sénégalais, (400.000 frs pour chaque sénégalais d’après leur calcul), après prélèvement bien entendu de leurs honoraires et commissions. Sauf à faire une lecture en diagonale et en médiane des dispositions de l’article 48 du Règlement Intérieur de l’Assemblée Nationale, la Commission d’Enquête n’a en aucun cas commis une quelconque illégalité. D’abord, elle avait déjà fini ses travaux et déposé son rapport au bureau de l’Assemblée nationale, obtenu son autorisation avant sa communication.
La Commission d’enquête avait décidé en toute légalité et souveraineté d’informer les citoyens qui sont ses mandants par des communiqués. Dans beaucoup d’assemblées parlementaires en Afrique comme c’est le cas en Afrique du Sud, dans les grandes démocraties, les séances d’audition des Commissions d’Enquête sont publiques et sont même retransmises en direct par les médias, notamment les chaînes de télévision. La Commission d’Enquête, après avoir terminé ses auditions et déposé son rapport au bureau de l’Assemblée n’a en aucun cas, dans ses conclusions ni noirci, ni blanchi qui que ce soit, comme l’ont relaté certains journaux. « Un Pays ne peut être grand si la fonction présidentielle et celle de juger n’y sont pas respectées. »
« Nous n’osons douter un seul instant que l’Autorité fasse sienne cette exigence nationale pour que disparaissent pour de bon la pagaille et le désordre au Sénégal », avions nous soutenu dans notre précédente contribution. Comme la majorité des sénégalais, nous saluons par conséquent l’arrestation récente de ces deux personnes, l’une, pour chef de division de fausses nouvelles suite à ses déclarations selon lesquelles la France préparait un attentat contre le Sénégalais ; l’autre après son inculpation sur la base de l’article 80 du Code Pénal pour « offense contre le Chef de l’Etat », suite à ses propos d’une indécence inouïe, pour reprendre monsieur le procureur. Toute personne digne de ce nom, bien éduquée devrait saluer ces décisions de haute salubrité publique.
En effet, il n’est point besoin d’être un psychanalyste pour être convaincu sans hésitation que les actes et propos méchants, viscéralement haineux de ces gens et ceux qui les défendent trouvent leur cause dans des drames personnels, familiaux qu’ils ont vécus et qu’ils essaient de refouler par transfert de leur peine et chagrin inconsolables, qui inspirent leur envie quotidienne de nuire lâchement à des innocents à travers les réseaux sociaux. Comble de fumisterie, certains convoquent même la descendance d’une haute famille maraboutique de l’auteur de ces ignobles propos sur la personne du Chef de l’Etat .
Si tant, cette affirmation était vraie, l’intéressé devrait refuser de s’abriter, bonne naissance oblige, derrière ce statut pour en tirer bénéfice et obtenir la clémence de la Justice, lui le défenseur du « bas peuple ». Ce serait même insulter les vrais descendants de ces illustres Guides Religieux, connus pour leur bonne éducation, leur discrétion. Mais comme disait un grand romancier Balzac: « La morale a ses ruisseaux où les gens déshonorés font tout pour faire rejaillir sur les autres ( les gens d’honneur), la boue dans la quelle ils se noient ».
Sinon, comment comprendre, qu’une personne bien née, éduquée dans une ambiance familiale, épanouie dans nos valeurs culturelles et religieuses, avec un père, une mère, des sœurs de vertu puisse un seul instant porter sans raison valable de tels coups à son semblable ?
Dès lors, la question qu’on devrait poser est : C’est quoi même « un activiste », « un lanceur d’alerte » , ces vocables creux derrière les quels se cachent en fait des personnes, des oisifs en quête d’affirmation ? Est il concevable de voir des personnes se réclamer de mouvements racistes, xénophobes du genre : « France, Dégage » avec comme programme l’incitation à l’acharnement , à la persécution d’une race, en violation de la Constitution , et pénalement responsables ?
Ces irresponsables exposent même nos braves compatriotes de la Diaspora, de l’Europe , des Amériques à la vindicte des Populistes , terroristes, racistes.
Le Procureur ne devrait pas s’arrêter en si bon chemin. Ceux qui aussi, sous le couvert de leur profession, créent ou favorisent la commission de ces actes odieux , vulgaires , sur les plateaux des radios, télévisions, journaux, articles , à travers de fausses chroniques, revues de presse, émissions interactives ne devraient aussi rester impunis. Que fait alors le CORED, face à ces dérives ? Et que dire de ce monsieur qui n’épargne personne, le Président de la République, sa famille, qui répugne même à l’appeler par sa qualité, qui insulte tout le temps l’Assemblée Nationale, son Président, ses collègues députés qu’il traite de « corrompus, de complices de détournements de deniers publics ? Comment peut on laisser en liberté quelqu’un qui fait l’apologie de soulèvements populaires de peuples d’autres pays en intimant ses compatriotes, surtout les jeunes, à descendre par millions dans la rue pour raser le système ? Qui oserait douter aujourd’hui , que ces personnes dansaient après la défaite de nos vaillants Lions à la finale de la CAN, pour pouvoir reprendre enfin leur activités de marche, d’errance étouffées par cette belle ambiance ? Il est temps pour l’Etat de poursuivre et de punir sans relâche ces gens qui n’ont plus rien de sénégalais par leur indécence , leur félonie et leur reniement.
A défaut, le Contrat Social, gage de la paix , de la concorde va être rompu. Ce sera alors le retour à l’Etat de Nature, avec comme Loi celle du Talion, avec comme seule règle œil pour œil. Ce serait même donner un mauvais exemple à notre chère jeunesse en l‘encourageant à opter pour la l’ la lâcheté comme certains adultes : se mettre derrière son clavier pour inonder les réseaux sociaux, le « rempart des Anonymement courageux » d’insanités sur la personne d’- honnêtes citoyens en toute impunité. N’est il - pas alors temps de légiférer pour déchoir de leur nationalité ceux là qui se réjouissent de bafouer, de ternir l’image de leur patrie, ses symboles et fondamentaux et qui seraient même prêts à collaborer avec l’ennemi, pour leurs propres intérêts bassement égoïstes? Ces types de ressentiments, de réactions violentes verbales à l’état latent constituent les germes même du radicalisme et pourquoi pas d’actes terroristes. De tout temps, l’art de débiter des propos, des baratins, des bobards pour plaire, séduire, convaincre, bien connu des camelots, clowns, prestidigitateurs, magiciens, troubadours des cirques, des foires a toujours suscité, enthousiasme, attraction au près du public. Mais malheureusement, l’homme dont il s’agit, qui a dépassé aujourd’hui Grégory Bellini, le maître des bonimenteurs, qui officie dans le plus célèbre Cabaret parisien du monde dénommé aussi Le BONIMENTEUR, animé par le maître Patrick Sébastien se trompe de cadre et de personnes.
L’institution dont il s’agit, et dont il est membre par effraction s’appelle Assemblée Nationale, lieu par essence et par vocation du débat démocratique. Les honnêtes citoyens, hommes, femmes qui y officient, les députés, représentants qualifiés de la Nation, n’entendent pas être les spectateurs impuissants d’actes portant atteinte à l’honneur et la dignité d’honnêtes citoyens , époux, épouses, pères et mères modèles dont ils sont les dépositaires, en tant que législateurs. Nos jeunes sénégalais bien élevés, dans leur langage pudique collent à leurs amis menteurs et mythomanes le surnom de « Mew »( lait en langage wolof ). Ne devraient-ils pas rebaptiser alors ce funeste personnage, atteint de cette maladie incurable, aggravée par une diarrhée verbale continue en l’appelant : «monsieur SOOW » (lait caillé par fermentation )?
CRAINTES ET INQUIETUDES DES POPULATIONS
Au-delà du retard déjà accusé dans l’installation de l’hivernage, les pluies se font rares dans la partie sud du pays qui vit cette année un hivernage particulier.
Au-delà du retard déjà accusé dans l’installation de l’hivernage, les pluies se font rares dans la partie sud du pays qui vit cette année un hivernage particulier. Ce qui a fini de plonger les populations dans l’inquiétude la plus totale.
L es craintes vont d’ailleurs crescendo chez les paysans et autres agriculteurs de la région de Ziguinchor qui ne savent plus où donner de la tête. Tous les postes pluviométriques sont déficitaires en ce moment. Au poste de Ziguinchor, seuls 263 mm d’eau de pluies ont été enregistrés depuis le début de l’hivernage. Loin des 460,7 mm recueillis à pareil moment l’année dernière dans ce poste de Ziguinchor. La seule grosse pluie de 99 mm tombée il y a deux semaines avait suscité un espoir chez les populations qui ont vite fait de déchanter. Les pluies se font rares dans cette partie sud du pays, à l’image de la situation pour le moment catastrophique de l’hivernage dans le département de Bignona. 175,8 mm sont enregistrés dans le poste de Bignona depuis le début de l’hivernage. De quoi installer des craintes chez les populations qui peinent à démarrer effectivement les opérations culturales. Les opérations de labour sont même en stand-by.
L’année dernière, à pareil moment, le même poste avait déjà enregistré un cumul de 461,6 mm d’eau de pluie. Les paysans et agriculteurs du département, face à cette rareté des pluies cette année, sont dans l’expectative. Le même déficit est noté dans le département d’Oussouye où la riziculture est en ce moment dans des difficultés; les rizières dépourvues d’eau, la culture du riz est plus que menacée dans cette partie de la région. Dans le poste pluviométrique d’Oussouye, un faible cumul de 207 mm est enregistré depuis le début de l’hivernage. Non seulement la situation pluviométrique est déficitaire, comparée à l’année dernière, dans toute la région, mais elle l’est aussi par rapport à la normale, constatent les services de la météo à Ziguinchor. Une situation pluviométriques sur fond de déficit qui installe l’inquiétude et de réelles craintes chez les populations qui espèrent tout de même que le ciel ouvrira ses vannes pour arroser abondamment cette région à grande réputation pluviométrique.
LA COORDINATION DES ETUDIANTS INVITE LES AUTORITES A REVENIR SUR LEUR DECISION
Face à la presse, la CESL compte ainsi user de toutes les voies légales pour obtenir gain de cause, notamment la réintégration de leurs camarades.
La Coordination des Etudiants de l’Université Gaston Berger (UGB) a exprimé hier, mercredi 7 août, son souhait et désir de voir la Commission de Discipline de l’Assemblée de l’Université revenir sur sa décision d’exclure leurs camarades. Il s’agit des quatre étudiants qui avaient déversé des eaux usées dans le bureau du Recteur. Ils étaient dans un premier temps traduits devant le Conseil de discipline avant d’apprendre leur exclusion définitive. Face à la presse, la CESL compte ainsi user de toutes les voies légales pour obtenir gain de cause, notamment la réintégration de leurs camarades.
L a décision de la Commission de Discipline de l’Assemblée de l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis d’exclure définitivement les étudiants qui avaient déversé des eaux usées dans le bureau du Recteur de l’UGB, ne plait pas du tout à la Coordination des étudiants de Saint-Louis (CESL). Ses membres ont fait face à la presse hier, mercredi 7 août, pour exprimer leur souhait de voir leurs camarades réintégrés à l’UGB. Ces derniers sont au nombre de quatre étudiants dont un en Licence 1, deux autres en Licence 3 et le quatrième en Master 1. “Nous tenons à informer la communauté ainsi que l’opinion nationale et internationale que conformément à la Résolution prise par l’Assemblée de l’Université, le jeudi 11 avril 2019, suite aux événements survenus la veille, que la Commission de Discipline s’est réunie le lundi 29 juillet 2019 et avait traduit l’ensemble des coordonnateurs de la CESL devant le Conseil de discipline.
Cette commission avait proposé à l’Assemblée de l’Université (AU) l’exclusion définitive et perpétuelle de tous les établissements quatre de nos camarades coordonnateurs”, a renseigné Aboubacry Sall, président de Séance de la Coordination des Étudiants de SaintLouis (CESL). Il a également tenu à rappeler que ces événements du mercredi 10 avril 2019 ne sont que les conséquences directes d’une négligence manifeste des autorités face à la précarité qui sévissait au sein de l’UGB. “Ces eaux usées qui se déversaient partout jusque dans nos chambres et dans les restaurants du campus social, les ruptures incessantes et mauvaises prestations dans ces restaurants, la promiscuité dans les chambres, le refus d’achever et de livrer les nouveaux logements, l’absence de réseau wifi pour la recherche et l’état dégradé de la voirie interne, entre autres.
Face à cette situation, la CESL avait décidé de poser des actes allant dans le sens de rétablir l’étudiant dans son droit le plus absolu, et ce après avoir épuisé toutes les voies pacifiques de négociations”, a-t-il ajouté. C’est ainsi, dit-il, que la CESL avait décidé de ne pas mêler ni prendre la communauté estudiantine de Sanar comme bouclier mais d’assumer pleinement sa responsabilité. Et le président de Séance de cette coordination de poursuivre en précisant que depuis l’annonce de la sanction, la CESL n’a entrepris aucune action allant dans le sens de bloquer la pédagogie ou de faire office de violence.
L’AGRICULTURE, UN POLLUEUR AU SÉNÉGAL
La révélation a été faite mercredi par le chargé de projet agriculture durable à l’Ong Innovation environnement développement (Ied) Afrique, Birame Faye
L’agriculture conventionnelle pratiquée au Sénégal est le premier secteur émetteur de gaz carbonique. La révélation a été faite hier par le chargé de projet agriculture durable à l’Ong Innovation environnement développement (Ied) Afrique, Birame Faye, qui estime que 49% de gaz carbonique émis au Sénégal proviennent de l’agriculture.
49% de gaz carbonique émis au Sénégal proviennent de l’agriculture conventionnelle. L’alerte est du chargé de projet agriculture durable à l’Ong Innovation environnement développement (Ied) Afrique. C’était en marge du premier atelier de consultations dans les six zones agro-écologiques organisé dans la zone des Niayes, plus précisément à Bayakh dans le Diender. Birame Faye explique : «Si on prend l’agriculture au sens large, c’est un secteur qui émet beaucoup d’émissions de gaz à effet de serre. Elle émet à hauteur de 49% de gaz carbonique au Sénégal. C’est le premier secteur émetteur de gaz carbonique au Sénégal.
C’est assez surprenant», s’émeut-il. Surtout que fera-t-il noter : «L’agriculture devance les industries et les hydrocarbures.» Il remarque : «Si on fait le cumul de tous les gaz à effet de serre émis au Sénégal, l’agriculture vient en deuxième position.» Il détaille : «Les industries et les hydrocarbures émettent à hauteur de 47% au Sénégal et l’agriculture vient en deuxième position en émettant à hauteur de 37%.» Pour simplement dire, selon le chargé de projet agriculture durable à l’Ong Ied Afrique, «plus du tiers des gaz à effet de serre au Sénégal est émis par le secteur agricole». D’où la nécessité, selon Birame Faye, pour l’Etat du Sénégal, qui a investi «en 2017 dans le secteur agricole 175 milliards de francs Cfa, soit 7% du budget» national de «changer de modèle agricole en s’orientant vers l’agro-écologie». Et pour lui, «c’est inévitable», ce d’autant que «l’Etat du Sénégal s’est engagé à lutter contre les changements climatiques sur le plan international en signant l’accord de Paris». Aussi poursuit-il, «si l’Etat du Sénégal veut vraiment réduire les émissions de gaz à effet de serre, il doit s’orienter vers l’agriculture écologique».
Laquelle, dit-il, «permet d’éliminer carrément l’utilisation des pesticides et des engrais chimiques». Egalement, l’agro-écologie valorise-t-elle «une autre méthode de valorisation des sols». Pour dire, selon lui, «elle permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Et dans le secteur agricole ce sont les pesticides et les engrais chimiques qui contribuent pour beaucoup à ces émissions». A la question de savoir ce qu’il pense de la politique définie par l’Etat dans son programme dit : « Plan Sénégal émergent vert » ? Un plan qui doit impérativement passer par une transition écologique pour déboucher sur une agriculture biologique, Birame Faye de laisser entendre : «Le président de la République en parle, mais il parle beaucoup de reforestation. Ici, il s’agit de pratique agricole qui valorise les ressources des écosystèmes. On fait de l’agriculture et en même temps on préserve la biodiversité.
C’est différent de venir à Bayakh de planter et de reboiser. Et au Sénégal tous les programmes de reboisement depuis 1960 ont pratiquement échoué.» Donc, «s’orienter une nouvelle fois vers le reboisement systématique peut mener à l’échec», a-t-il dit, en marge de la rencontre organisée par la Fédération des agropasteurs de Diender, Woodin et Enda Pronat avec le soutien financier de Heks Eper dans le cadre d’une initiative portée par des plateformes des acteurs de l’agro-écologie pour l’élaboration d’un document de contribution aux politiques nationales pour une transition agro écologique au Sénégal. Il s’agit surtout d’établir une stratégie d’accompagnement de l’Etat pour la réussite de la transition agro écologique, mais aussi d’améliorer la prise de conscience de l’ensemble des acteurs de l’agriculture au Sénégal sur la nécessaire transition agro écologique.
FLAMBEE DU PRIX DE L’OIGNON, LA POMME DE TERRE PRESQUE INTROUVABLE
A quelques jours de la fête de la tabaski, le prix de l’oignon a vertigineusement augmenté sur le marché, faisant passer le sac à 11.000 F Cfa, et celui de la pomme de terre qui ne se voit presque pas est à 11.500 F Cfa.
A quelques jours de la fête de la tabaski, le prix de l’oignon a vertigineusement augmenté sur le marché, faisant passer le sac à 11.000 F Cfa, et celui de la pomme de terre qui ne se voit presque pas est à 11.500 F Cfa. Une situation jugée déplorable par des clients qui n’arrivent pas à comprendre comment l’oignon local peut arriver à cet …«extrême». Un tour au marché de Castor, sis à l’avenue Bourguiba, nous a permis de faire le constat. Reportage !
I l est 15h au marché Castor de Dakar. A cet instant de la journée, le soleil darde ses rayons... Ce marché très prisé par les ménagères de la capitale sénégalaise, c’est un des plus grands marchés de légumes et condiments de Dakar, comme d’habitude grouille de monde. Des légumes frais, poivrons, persils, tomates, et autres condiments, sont bien étalés à même le sol. Sous le soleil ardent, aperçoit-on des femmes avec des paniers à la main venues faire des achats, certaines pour la fête et d’autres pour préparer le diner. Quelques sacs d’oignon superposés aux devantures de certains magasins. Seulement, les prix de l’oignon ont encore augmenté, à quatre jours de la fête de Tabaski. Une canicule mêlée de l’air pollué, c’est le décor qu’offre le marché. Les clients se faufilent entre les étales pour faire les achats. A deux mètres de là, se trouve un grossiste du nom Djiby Séne. Allongé sur une sorte de chaise pliante, histoire de récupérer en attendant l’arrivée des clients, le jeune garçon nous communique le prix du sac. «Actuellement, je vends le sac d’oignon local à 11.000 F Cfa.
L’oignon importé est pour le moment gelé par le gouvernement». Interrogé sur la hausse du prix, Djiby réplique en disant: «ce n’est pas de ma faute. Si je vends le sac moins de ça, je ne vais pas m’en sortir». Un peu plus loin, dans une autre boutique, la situation reste la même. «Sur le marché, il n’y que l’oignon local et nous vendons le sac à 11.000 F Cfa. Le prix a considérablement augmenté», nous livre Nabou Diagne, une femme âgée d’une quarantaine d’années, vêtue en tenue traditionnelle. Si les vendeurs se frottent les mains avec l’augmentation «démesurée» du prix de l’oignon, c’est tout à fait le contraire chez les clientes, à l’image de cette mère de famille venu faire le marché. Interpellée sur le prix de l’oignon, elle juge énorme le coût du kilogramme (kg) de l’oignon qui est à 500 F Cfa chez certains et 600 F Cfa pour d’autres. «Je viens d’acheter le kg à 600 F Cfa. Les commerçants ont augmenté les prix et nous sommes obligés d’acheter parce que, partout où j’irais, c’est le même», se désole-t-elle, considérant que les prix ont grimpé à cause de l’approche de la Tabaski. «Cette situation est dû tout simplement à la fête qu’on va célébrer dans quelques jours». Par contre cette autre dame venue acheter en gros parce que, selon elle, le détail ne l’arrangerait pas, risque de rentrer sans oignon ni pomme de terre. «Je voulais profiter des quelques jours restants pour acheter parce qu’on sait tous qu’a deux jours les prix vont grimper, mais il se trouve que c’est déjà fait. Le sac d’oignon est à 11.000 F Cfa et la pomme de terre est intouchable», nous témoigne cette femme venu faire ses provisions, pour le ravitaillement pour sa famille.
LA POMME DE TERRE PRESQUE INTROUVABLE SUR LE MARCHE
En ce qui concerne la pomme de terre, les rares commerçants qui en disposent vendent le sac à 11.500 F Cfa et le kg à 600 F Cfa. Tout comme que le sac d’oignon, la pomme de terre aussi coûte cher, pour ceux qui l’on. «Pour l’instant, je ne vends pas de pomme de terre parce que c’est trop cher. J’ai entendu dire que le sac coûte jusqu’à 11.500 F Cfa, mais je n’en suis pas sûr. Actuellement, si je l’achète, les clients vont penser que c’est à cause de la fête qu’on a augmenté le prix. J’attends qu’il baisse d’ici la fête, sinon je me contenterais de l’oignon et des autres produits», nous confie un jeune commerçant. Pour cet acheteur «la pomme de terre est plus chère que l’oignon et elle est introuvable. Les rares vendeurs qui l’ont, refusent de négocier: c’est à prendre ou à laisser».
DR MAURICE S. DIONE VOIT UN RISQUE SUR LE DIALOGUE NATIONAL
Reprise des manifestations d’Aar li ñu bokk, séries d’audiences de me Wade avec l’opposition radicale…
«Si la pression dirigée contre le régime est maintenue et amplifiée, il est très probable que la répression augmente, conformément au style du Président Sall», l’alerte est de l’Enseignant-chercheur à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Interpellé par Sud quotidien sur l’impact de la situation actuelle marquée par une reprise des manifestations de la plateforme Aar Li Nu Bokk qui demande la libération des activistes Guy Marie Sagna et Adama et la série de rencontres initiées par l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade, avec la frange de l’opposition qui a boycotté l’appel au dialogue du chef de l’Etat destiné à pacifier l’espace sociopolitique, Maurice Soudieck Dione, Dr en Science politique qui semble se démarquer des propos du journaliste Adama Gueye a toutefois tenu à préciser que cette situation pourrait bien profiter à l’ancien Président Me Abdoulaye Wade dont les manœuvres déployées pour organiser autour de lui l’opposition radicale peuvent impacter négativement sur le dialogue politique.
«Il faut dire que le dialogue national semble avoir atteint partiellement ses objectifs. Car il y a une bonne frange de l’opposition qui a répondu à l’appel. À preuve également que si le dialogue n’avait pas été lancé dans le contexte de l’éclatement de l’affaire Pétro-Tim réactivée après le reportage de la BBC, la situation aurait été encore plus difficile pour le régime en place. Mais comme on peut le constater, le dialogue national à part le volet politique n’a pas encore effectivement démarré. C’est dire qu’il s’agissait peut-être d’une manœuvre pour montrer que le dialogue dépasse le seul cadre politique, eu égard donc à la nécessité d’une concertation inclusive pour définir les règles de la compétition électorale, afin de sortir de l’impasse dans laquelle le régime du Président Sall a mis le processus électoral. En effet, il y a eu des modifications unilatérales des règles du jeu politique par les tenants du pouvoir, dans un contexte marqué par une rupture de confiance avec l’opposition, après les élections législatives très mal organisées du 30 juillet 2017, ensuite l’instauration du parrainage sans concertation et la neutralisation judiciaire d’adversaires politiques.
«LES MANŒUVRES DE ME WADE PEUVENT IMPACTER NEGATIVEMENT SUR LE DIALOGUE POLITIQUE»
Les manœuvres déployées par Me Wade pour organiser autour de lui l’opposition radicale peuvent impacter négativement sur le dialogue politique, mais en ce moment, on sortira difficilement de l’impasse par rapport à la définition de règles acceptables et acceptés par les acteurs de la compétition au pouvoir. Surtout dans un contexte marqué par les revendications relatives à la gestion transparente des ressources naturelles.
«LES MOBILISATIONS DE LA PLATEFORME AAR LI NU BOKK ONT CANTONNE LE REGIME DU PRESIDENT SALL A S’INSCRIRE DANS UNE POSTURE DEFENSIVE»
«Les mobilisations populaires et citoyennes de la Plateforme Aar Li Nu Bokk ont cantonné le régime du Président Sall à s’inscrire essentiellement dans une posture défensive, alors qu’il a toujours été à l’initiative et dans l’offensive, pour étouffer les contestations dans l’œuf, par la répression préventive et préemptive. Aujourd’hui, avec l’arrestation de Guy Marius Sagna et Adama Gaye, le régime comme à son habitude renoue avec cette logique attaquante. Concernant Guy Marius Sagna, il est une icône de la contestation dont les démêlés judiciaires peuvent être un moyen de le neutraliser pour un temps afin de calmer la situation, et de redéfinir à l’avantage du pouvoir les lignes de la confrontation. D’après les avocats de Guy Marius Sagna, ce dernier n’est pas l’auteur du post qui lui vaut ses déboires avec la justice. Or, la responsabilité pénale est une responsabilité individuelle ; les faits reprochés à l’inculpé doivent lui être directement imputés. Il y a également le cas Adama Gaye poursuivi pour offense au chef de l’État. Il convient de préciser tout d’abord que la liberté d’expression en démocratie, n’est pas liberté d’insulter, liberté de calomnier et liberté de salir la réputation ou de porter atteinte à l’honneur et à la considération d’autrui, encore moins de jeter le discrédit sur les institutions. La liberté d’expression trouve son fondement dans la régulation et la pacification de la compétition au pouvoir afin de substituer l’affrontement physique à l’affrontement symbolique. Car : « Ceux qui ont appris à échanger des mots sont moins enclins à échanger des coups ». La liberté d’expression est aussi un moyen essentiel qui permet l’implication des citoyens dans la gestion des affaires publiques. L’échange discursif qui permet et canalise la confrontation d’idées, de valeurs et d’intérêts, de rivaliser d’ardeur autour des projets et programmes politiques a donc un effet cathartique de sublimation de la violence. Socrate estimait qu’il fallait tamiser la parole trois fois avant de la sortir. Ce que je dis, est-ce que c’est vrai ? Est-ce que c’est bien ? Est-ce que c’est utile ? Pour le délit d’offense au chef de l’État, il peut être rapproché du crime de lèse-majesté, et en ce sens, qu’il n’a pas sa raison d’être dans une démocratie. Il est vrai que les pouvoirs énormes conférés à un seul homme, le président de la République, autorisent qu’on puisse dans son propre intérêt le critiquer et lui rappeler qu’il est un humain, car le pouvoir est enivrant, mais cela doit se faire dans les limites de la décence et de l’élégance. Par ailleurs, l’- humour et la dérision peuvent être très efficaces, car même dans les royautés précoloniales sénégalaises, il y avait le fou du roi qui pouvait l’imiter et le caricaturer, pour le ramener à sa dimension humaine».
«L’ARTICLE 80 DU CODE PENAL, C’EST UNE SURVIVANCE DE L’AUTORITARISME…»
«Concernant le fameux article 80 du Code pénal, c’est une survivance de l’autoritarisme qui n’est plus en phase avec l’évolution de la démocratie sénégalaise. Car sur la base de cet article, n’importe quel citoyen peut être envoyé en prison pour des motifs les plus douteux, du moment où le parquet qui est hiérarchiquement subordonné au ministre de la Justice est actionné. Il urge de revoir le Code pénal et le Code de procédure pénale qui datent de 1965, c’est-à-dire au plus fort de l’autoritarisme de Senghor et qui sont en décalage et en déphasage avec le contexte démocratique actuel. Quoi qu’il en soit, des réformes sont nécessaires pour garantir aussi bien la liberté que de contenir les abus préjudiciables à la démocratie qu’elle peut engendrer».
«SI LA SITUATION N’EST PAS APAISEE, LE DIALOGUE POLITIQUE PEUT EN PATIR»
«En définitive, les réactions du pouvoir eu égard aux affaires Guy Marius Sagna et Adama Gaye révèlent une volonté de faire baisser la pression exercée sur le régime, qui cherche à affaiblir les mouvements sociopolitiques et citoyens déclenchés par l’affaire Pétro-Tim, en divisant et en multipliant les fronts. Si la pression dirigée contre le régime est maintenue et amplifiée, il est donc très probable que la répression augmente, conformément au style du Président Sall. Mais si la situation n’est pas apaisée, le dialogue politique qui est en train de se poursuivre peut en pâtir, car les acteurs vont naturellement transposer leur mésentente politique à ce niveau».
«NOUS SOMMES À L’ÈRE DU POST HALAL»
Selon Khadiyatoulakh Fall, président du Salon international du business musulman, «le concept ne renvoie pas à l’idée de rupture mais à une formule consacrée à une ouverture, un dépassement dans l’enracinement"
Pr Khadiyatoulakh Fall, président du Salon international du business musulman (Sibm), et son collègue Habib Saidi théorisent le concept de post halal pour renvoyer à cette configuration nouvelle du domaine du halal et des acteurs du halal. Pr Fall, qui intervenait mardi à l’atelier de sensibilisation sur la normalisation et la certification des produits halal, explique que «le concept ne renvoie pas à l’idée de rupture mais à une formule consacrée à une ouverture, un dépassement dans l’enracinement. La halal tourne le dos à une timidité dans laquelle l’enfermaient les discours de stigmatisation, de communautarisation et d’islamisation rampante de la droite et de l’islamophobie…».
«Nous allons échanger sur un phénomène que plusieurs pensent être la création du monde occidental, donc du monde non musulman : il s’agit du marché halal. Le marché halal est plutôt une création du monde musulman. Le monde musulman en a créé l’impulsion, l’installation même si elle n’est pas aujourd’hui la grande gagnante des bénéfices de ce marché dynamique. C’est autour de la pratique des musulmans en diaspora, les musulmans de l’immigration, les musulmans travailleurs étrangers que commence le marché halal. C’est ainsi qu’on a vu naître dans les quartiers habités par les immigrants musulmans des boucheries halal, donc spécialisées dans la vente d’animaux qualifiées par l’islam comme licites et également égorgés selon le rituel d’abattage préconisé par l’islam. La question du halal était perçue à travers le prise du commerce et la consommation de la viande rouge et de ses quelques dérivés dont la merguez. J’ai développé cela avec des collègues dans un ouvrage sous le titre «le halal dans tous ses états».
Au départ communautaire, artisanal, ethnique, le marché halal devient ensuite industriel, de grande consommation sous la demande et la pression de pays musulmans conservateurs, même fondamentalistes. En effet, c’est l’Iran de Khomeiny qui a été le principal instigateur du marché industriel halal. En effet, avec la révolution iranienne, Khomeney voulait assurer l’autonomie alimentaire de l’Iran. Il a été vite rattrapé par la réalité. L’Iran n’ayant pas le potentiel de cette ambition. Il a alors ouvert le marché iranien aux entrepreneurs occidentaux de viande, mais en leur imposant ce que Blackler appelle «un contrôle islamique». Khomeiny a imposé le contrôle des abattoirs et du rituel d’abattage par une délégation iranienne. Les pays sunnites ont imité cette surveillance islamique de l’exportation de la viande (les pays du Golfe et l’Egypte). L’Arabie saoudite, surtout un pays sunnite, n’en pas voulu être en reste. Déjà à ce moment-là, on sentait une concurrence dans l’interprétation des normes, une concurrence et des variations dans l’interprétation que l’on retrouve d’ailleurs aujourd’hui dans le terrain plus contemporain et complexe de la certification halal.
Vers la même période, il s’opérait un vent de réislamisation en Asie particulièrement en Malaisie. La Malaisie appelant les Mc Donald qui commençaient à s’y installer à vendre des hamburgers halals. Le conflit israélo-palestinien aura aussi un impact sur la constitution de ce marché halal car des musulmans, surtout en Occident, qui, à défaut de halal, se contentaient de la viande cachère, ces musulmans ont lancé un mouvement de boycott des produits kosher et promu un mouvement de boycott qui est une incitation à acheter et consommer halal. Cette archéologie du halal a été bien
décrite par Blackler Le marché halal industriel se construit ainsi autour du carné d’animaux abattus selon le rituel d’abattage recommandé par l’islam et sur lequel le milieu religieux, le clergé et les mosquées comme en France, exerçait une grande surveillance de la production et la certification Donc la peur du haram en milieu d’islam minoritaire, les moments de réislamisation dans des pays musulmans chiites et sunnites conservateurs en concurrence parfois dans l’interprétation des normes et parfois aussi engagés dans les tensions politiques, voici comment se crée le marché halal et les premières tentatives de normalisation et de certification.»
L’ère du post halal
«Mon collègue Habib Saidi et moi avons lancé tout récemment le concept de post halal, de l’ère post halal pour décrire le dépassement qui s’opère aujourd’hui, sous nos yeux dans le marché halal. Cela renvoie à ce que ‘’Nilufer Gole’’ appelle «la phase de l’éclectisme du halal», le halal sort de sa représentation première sur la viande pour s’ouvrir à de multiples autres produits. Il vient même englober des produits dont l’appellation résonne haram, des produits dont la production rappelle le porc, produit que l’on aime d’ailleurs ici con - sommer durant la période bénie du ramadan. On a le jambon halal, le salami halal, les saucissons halals et même le hot dog halal. Ce que nous appelons l’ère post halal, c’est également un moment où dans plusieurs pays musulmans, même non fondamentalistes, non conservateurs, on s’interroge sur la nature et le devenir du halal. Dans plusieurs pays musulmans, on ne se posait pas de questions sur le halal.
On était dans une culture musulmane et donc le halal s’imposait. Aujourd’hui, la certitude d’antan est ébranlée. Les débats ailleurs sur «le bon et le faux halal» ont eu des échos dans le monde musulman et surtout le halal comme force financière et commerciale dans le marché mondial des échanges commencent à intégrer les esprits. La question n’est plus seulement qu’est-ce que le halal mais surtout que devient le halal et que faire du halal pour bénéficier de ses retombées économiques ? Ce qui nous réunit dans cet atelier porte sur la rencontre entre les pratiques religieuses et l’économie, le commerce et la production de la richesse. La rencontre entre l’économie, le commerce et la religion a toujours existé et cela dans toutes les religions. On a souvent tendance à dissocier, à poser une opposition, une antinomie entre l’argent, entre faire de l’argent, faire du business et la spiritualité. En tout cas, l’islam n’a jamais récusé cette relation entre la religion et l’économie. Il en codifie cependant l’éthique.
Les religions sont aussi économiques et commerciales et l’islam n’y échappe pas. L’islam amène à la production, au commerce et à la consommation de biens de croyances qui sont des biens économiques. Le halal nous amène à penser le religieux également à partir de catégories économiques et commerciales. Il y a la distinction importante faite entre la croyance (la foi) et les actes du croire. L‘islam est une religion de performativité. C’est-à-dire que la croyance s’affiche également dans le comportement et l’usage d’objets de croyance qui deviennent des produits marchands. Le voile, le hidjab, le chapelet, le tapis électronique de prière, la boussole aujourd’hui
Électronique, le coran électronique, ces nombreux gadgets de l’islam électroniques, de l’artisanat des produits religieux, la fréquentation des lieux, tel le pèlerinage à la Mecque. Le croire en acte génère des produits marchands de la pratique de la croyance, des produits que l’on mange, que l’on boit, des produits avec lesquels on se soigne, avec lesquels on met en valeur sa beauté, de la musique par laquelle on invoque dieu, etc. Je viens ainsi de cibler plusieurs domaines du halal : de l’alimentaire, de la mode, du tourisme, de la pharmacie, du cosmétique, de la musique, à l’électronique, etc.
Voilà aujourd’hui, le champ éclectique du halal et qui ne cesse de croître. Le halal produit ainsi de l’entreprise, de l’industrialisation, des métiers du halal diversifiés pas seulement dans l’agroalimentaire et dans la finance islamique mais dans plusieurs autres domaines de la vie économique Le post halal est également une période où le halal rencontre les questions sur la malbouffe, sur les maladies chroniques générées par la consommation de viande, sur les problèmes écologiques et environnements soulevés par l’élevage industriel, sur le bien-être animal et par les questions de santé, de sécurité, de traçabilité des produits et de marketing. Quel marketing et quelle éthique de la consommation pour le musulman ? Cette complexité du champ et son rapide mouvement et extension nous ont amenés à définir à la suite d’Adraoui, «le halal comme le champ des possibles pour le musulman». Les objets, les domaines du halal industriel ne sont pas clos. L‘espace du possible du halal est ouvert et il est objet d’une quête continuelle, d’une construction en continuité qui tient compte de la tradition définie par le texte et la sunna mais avec une ouverture sur la modernité et souvent ces inédits. C‘est devenu un espace d’exploration et d’innovation où l’expertise est autant religieuse que profane. Le champ de l’expertise du halal se définit dans un cadre multisectoriel où le religieux rencontre d’autres savoirs scientifiques, techniques managériaux tout aussi déterminants.»
Certification
«Je finirai par lancer quelques remarques, remarques de prudence sur la certification halal. C‘est aujourd’hui un espace concurrentiel, les agences de certification venant se bousculer au portillon. Ce ne doit pas être un espace d’amateurisme. Il demande des compétences, un savoir-faire, un espace multidisciplinaire d’expertise et les compétences pour un suivi rigoureux qui assure la crédibilité surtout sur le marché international. Quelle structuration devons-nous nous donner pour asseoir une certification crédible qui puisse faire circuler avec succès et notoriété nos produits dans les marchés internationaux ? Allons-nous avoir plusieurs agences de certification au risque de ne plus pouvoir contrôler ? Le domaine du halal étant diversifié est-ce qu’il y aura des certifications selon les domaines ? Une seule agence peut-elle réunir toutes les expertises pour couvrir tous les domaines ? Va-ton travailler pour des agences sous régionales ? Quels liens avec l’agence de normalisation et de
certification de l’Oci, le Smiic qui ne manque pas d’observer la multiplicité des agences de certification ?
Il ne revient pas à l’Etat laïc de définir la certification d’un produit religieux, mais il lui revient d’encadrer les entrepreneurs de la certification Pour terminer, je veux mentionner cette remarque que François Gauthier rapporte dans un tout récent article. Il parle d’un rapport publié déjà en 2010 par la prestigieuse agence américaine de conseil en stratégies art kearney. Le titre du rapport est éloquent «Adressing the muslim market : can we afford not ?» Est-il concevable de ne pas s’intéresser au marché musulman ? Le titre du rapport semble pointer un non-sens chez ces entrepreneurs ou Etats qui n’ont pas compris l’urgence de s’intéresser ou d’être acteurs dans ce marché. Ce non-sens trouve niche, trouve lit et c’est là le paradoxe, il trouve lit dans plusieurs pays musulmans ou pays à forte majorité musulmane. Le temps est révolu de s’émerveiller devant les chiffres mirobolants de la valeur du marché halal. De forum à forum, de salon à salon, de rencontre internationale à rencontre internationale, on ne cesse de creuser l’appétit sur les chiffres de ce marché dominé par les non musulmans. Les pays participants à l’Oci ne cessent d’envoyer dans les rencontres internationales des dirigeants qui ne cessent de dire que nous avons du potentiel mais il faut reconnaitre que seulement quelques pays se mobilisent et agissent avec efficacité et détermination.»