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11 août 2025
LE SENEGAL GRAPPILLE UNE PLACE
Le Tip 2019, rapport du département d’Etat américain sur la traite des personnes, félicite le Sénégal pour ses évolutions. Le pays quitte le niveau 3 pour le deuxième tiers du niveau 2, mais continue toutefois de trainer des lacunes dans le domaine.
Le gouvernement du Sénégal ne remplit pas pleinement les normes minimales pour l’élimination de la traite. Des efforts importants sont toutefois consentis pour y arriver. C’est, en substance, les conclusions du rapport du département d’Etat américain sur la traite des personnes. Un document qui récapitule les occurrences de ce phénomène dans pratiquement tous les pays. Mieux, les autorités sénégalaises ont été notées positivement, de la période allant du 1er avril 2018 au 31 mars 2019. ‘‘Le gouvernement a montré des efforts globalement croissants pour respecter les normes minimales par rapport à la période de référence précédente.
Donc, le Sénégal a été élevé à la liste de surveillance du niveau 2de de ce classement’’. Ce qui veut dire que le pays est sorti du niveau 3 où il se trouvait ces trois dernières années. Ce niveau 3 signifie qu’un gouvernement ne réunit pas pleinement les standards minimums de la loi internationale contre le trafic de personnes (Tvpa) et ne fait pas d’efforts outre mesure. La liste de surveillance du niveau 2 est donc un point de plus, signifiant que le pays ne réunit pas pleinement les standards minimums, mais fait des efforts significatifs dans ce sens, en dépit de la persistance du nombre de victimes ou des pires formes de trafic. Les procédures légales n’aboutissent pas non plus, selon les exigences de la liste de surveillance. Une fois ces deux dernières conditions réunies, le pays pourrait atteindre le niveau 2 qui reconnait les efforts avérés et éventuellement le niveau 1 qui récompense les pays qui s’alignent sur les standards.
Pour les bons points de ce rapport, le département d’Etat s’est pourtant félicité que ‘‘le gouvernement a démontré globalement des efforts croissants, en condamnant six personnes impliquées dans la traite des êtres humains, y compris trois trafiquants se faisant passer pour des enseignants coraniques. Ces derniers exploitaient des enfants à la mendicité forcée, violant la loi de 2005 relative à la lutte contre la traite des êtres humains’’, alors que seuls trois individus avaient été condamnés pour mendicité forcée depuis 2005
. Les pouvoirs publics, qui ont organisé des opérations d’extraction d’enfants de la rue, ont été notés favorablement pour avoir ‘‘identifié et fourni des soins à plus de victimes de traite d’enfants et un engagement accru avec les communautés religieuses et le grand public pour élever la sensibilisation par rapport à la traite des êtres humains’’. Cependant, le rapport pointe le peu d’entrain du gouvernement dans plusieurs domaines clés. Les autorités ont ‘‘rarement utilisé la loi de 2005 contre la traite pour poursuivre les trafiquants, et toutes les peines, sauf deux prononcées au cours de la période considérée, étaient inférieures aux peines minimales prévues par la loi’’. En somme, la judiciarisation des cas de mendicité forcée laisse à désirer. Le gouvernement a appliqué des sanctions administratives à la plupart des individus qui exploitent les enfants dans la mendicité forcée, plutôt que de les poursuivre sur le plan criminel. Les coordinations entre les agences gouvernementales ont continué à être faibles.
Réglementer les “daara’’, l’issue
Le Sénégal partage sa place avec des pays comme l’Afrique du Sud, l’Algérie, l’Afghanistan et 34 autres nations, africaines pour la majorité. Dans les recommandations, le constat reste le même pour des solutions mille fois édictées par les organismes de défense des droits humains, les organisations de la société civile et les agences de protection de l’enfance : un durcissement des sanctions. Aussi, le rapport suggère ‘‘explicitement que les responsables de l’application de la loi et les autorités judiciaires augmentent de manière significative les efforts pour enquêter et poursuivre au pénal les infractions de traite, à la suite d’une procédure régulière’’. Ceci notamment contre ‘‘ceux qui exploitent des enfants en mendicité forcée et punissent les trafiquants reconnus coupables avec des peines de prison importantes avec la loi de 2005 contre la traite’’. Le rapport suggère également que soit approuvé, dans les plus brefs délais, le projet de loi réglementant les “daara’’ (écoles coraniques) et leur allocation en ressources et inspecteurs pour sa mise en œuvre. La continuation de la mise en œuvre de l'action nationale 2018-2020 contre la traite, la continuation du projet de cartographie des “daara’’, le développement d’un cadre pour réglementer le recrutement de main-d'œuvre à l’étranger pour prévenir l’exploitation des travailleurs sénégalais à l'étranger... sont entre autres recommandations formulées pour combattre le phénomène.
LES USA AUSSI
La loi sur la Tvpa est une législation étasunienne qui a une portée domestique aussi bien qu’un déploiement international. Elle définit le trafic humain comme ‘‘le trafic sexuel dans lequel l’acte sexuel commercial est induit par la force, la fraude ou la coercition dont la personne amenée à accomplir un tel acte n’a pas atteint l’âge de 18 ans ; ou le recrutement, l'hébergement, le transport, la mise à disposition ou l’obtention d’un individu pour le travail ou un service, en recourant à la force, à la fraude ou à la contrainte, afin de le soumettre à la servitude involontaire, l’empoisonnement, la servitude pour la dette ou l’esclavage’’.
En compagnie d’instruments internationaux comme la Convention des Nations Unies contre le crime transnational organisé (Protocole de Palerme ratifié par 173 pays en mars 2019) qui renforce le Protocole des Nations Unies pour la prévention, la suppression et la punition du trafic humain, il constitue l’un des rapports les plus guettés sur la question. A l’image du Sénégal, d’autres pays présentent cette particularité d’utiliser une justification religieuse pour le travail forcé des enfants, comme le Brésil. Le rapport déclare que certaines églises les envoient travailler dans les usines, les champs et les restaurants. En Ethiopie, c’est sous prétexte d’envoyer les enfants du milieu rural dans les grandes villes pour des travaux domestiques que l’exploitation se fait. Le niveau 1 concentre les pays occidentaux principalement et ils ne sont pas épargnés par ces pires formes d’exploitation d’humains, des enfants notamment. Au Royaume-Uni, les gangs forcent ces derniers à faire la mule pour le transport de drogue, tandis qu’aux Usa, les enfants des familles d’accueil sont la proie préférée des trafiquants. ‘‘De récents rapports ont montré qu’un grand nombre d’enfants victimes de trafic sexuel était au moins issu de ces familles’’, déclare l’avant-propos du rapport.
«UNE RENCONTRE ANTI STATUAIRE, DERAISONNABLE ET FRACTIONNISTE»
Les sorties de Gorgui Ciss n’agréent pas d’autres responsables socialistes.
Petit à petit, la crise fait son lit au Parti socialiste. Kadialy Gassama dénonce «la rébellion pour l’instant interne» de Gorgui Ciss qui continue de contester la reconduction de Serigne Mbaye Thiam et Aminata Mbengue Ndiaye dans le gouvernement. Mais surtout pour ce Socialiste de Rufisque, la dernière rencontre du maire de Yène est «anti statutaire, déraisonnable et fractionniste».
Les sorties de Gorgui Ciss n’agréent pas d’autres responsables socialistes. Après Mamoudou Wane il y a quelques semaines, c’est Kadialy Gassama qui s’enprend à son camarade qui conteste la reconduction des deux ministres du Ps dans le gouvernement. Lors du meeting de remobilisation de la 28èmeSection B de Yène, M. Ciss a invité à une bonne gestion de la«dévolution des responsabilités politiques et administratives»pour éviter une crise au parti dirigé par Ousmane Tanor Dieng. Alors, le porte-parole de l’Union communale et départementale Ps de Rufisque relève dans ces propos «beaucoup de non-dits et d’arrières pensées»et considère que cette rencontre est «anti statutaire, déraisonnable et fractionniste». Mieux, c’est même, estime-t-il, «la rébellion pour l’instant interne du Professeur Gorgui (qui)continue, dans un contexte de guerre larvée, consécutivement à la reconduction dans le gouvernement de la secrétaire générale adjointe et responsable nationale des femmes du parti, Aminata Mbengue Ndiaye, et du responsable national aux Elections du parti, Serigne Mbaye Thiam». Ce, souligne M. Gassama, «en dépit des décisions pertinentes d’approbation du Sen et du Bp des choix du président de la République Macky Sall».
Kadialy Gassama s’explique : «Cette rencontre (organisée par Gorgui Ciss) est fractionniste dès lors que la forme
utilisée est cachotière, non associative et que, du point de vue du fond, les discours politiques sont totalement en déphasage de laligne directrice pour l’unité et la cohésion du parti et de Bby afin de consolider les bases d’une
meilleure gouvernance démocratique dans notre pays.»
Pour le reste, il trouve que le meeting est «anti statutaire pour n’avoir pas reçu la bénédiction des instances dirigeantes supérieures du parti que sont l’Union départementale Ps de Rufisque, l’Union régionale Ps de Dakar et le Sen». Il ajoute que «ni Mar Diouf ni Aïda Sow Diawara, ni Adja Oulèye Diaw, présidente de l’Union départementale de Rufisque, encore moins les responsables de l’Union communale de la ville de Rufisque n’étaient présents à cette rencontre politique». Enfin, M. Gassama parle de rencontre «déraisonnable» en ce qu’elle a «servi de tribune pour critiquer publiquement le parti et ses responsables sur des questions tranchées démocratiquement par les instances».
LES QUOTIDIENS TOURNÉS VERS LE MATCH CONTRE L’OUGANDA
Dakar, 5 juil (APS) - Les quotidiens parvenus vendredi à l’APS traitent principalement du match devant opposer à partir de 18 heures, le Sénégal à l’Ouganda, pour le compte des huitièmes de finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2019.
’’Battre l’Ouganda, un impératif’’, affiche le quotidien national Le Soleil, une manchette qui peut se voir comme un véritable mot d’ordre aux Lions, très attendus sur cette seconde phase de la CAN où les calculs semblent interdits.
’’Pas d’autre choix que de gagner !’’, s’exclame le même journal dans ses pages intérieures, avant d’ajouter : ’’Pour ce premier match de phase finale de CAN entre les deux équipes’’ du Sénégal et de l’Ouganda, ’’chaque camp affiche confiance, sérénité et détermination."
’’De part et d’autre, écrit encore Le Soleil, on se détermine à passer l’obstacle, même si l’on s’accorde à noter que ce ne sera pas facile pour aucune des deux équipes."
De fait, ce sera "à quitte ou double", souligne Walfquotidien, quotidien selon lequel depuis leur finale de 1978, les Cranes de l’Ouganda ’’n’ont plus dépassé la phase de groupes. Ils n’ont jamais battu les Lions mais leurs derniers résultats sont flatteurs."
Le sélectionneur des Lions, commentant le profil de l’adversaire ougandais, a déclaré selon Le Quotidien : ’’Nous devons nous préparer à jouer un match typiquement africain."
’’Des propos qui font allusion au style de jeu et à la base locale des Cranes que les Lions, en dépit de leur forte dose d’expatriés’’, une situation à laquelle l’équipe nationale du Sénégal est appelée à s’adapter, indique le journal.
Ainsi, quand Aliou Cissé répète, dans des déclarations relayées par Vox Populi : ’’Nous devons nous préparer à jouer un match typiquement africain’’, le coach des Cranes Sébastien Désabre, semble confirmer son homologue sénégalais, en déclarant à la une du même journal : ’’On sait quel plan on va mettre en place pour profiter des faiblesses du Sénégal’’.
Il reste que cette rencontre est un ’’Match de vérité pour les Lions’’, selon Vox Populi. ’’Gagner à tout prix’’, souligne le quotidien Enquête, L’As s’inscrivant dans la même analyse en faisant observer que les Lions sont ’’attendus pour rugir."
’’Les Lions qui sont considérés comme des favoris de cette 32e édition auront la lourde tâche de mettre un terme au parcours des euphoriques Cranes qui ont séduit plus d’un au premier tour, en terminant deuxièmes derrière l’Egypte et devant la RD Congo’’, résume Sud Quotidien.
Sur un tout autre sujet, Le Témoin quotidien s’intéresse aux risques de confrontations entre la plateforme ’’Aar Li nu Bokk’’ et les jeunes du parti au pouvoir, qui veulent organiser des rassemblements au même moment, au même endroit. ’’Encore un week-end de tensions en perspective !’’, relève le journal.
’’La plateforme Aar Li nu Bokk étant décidée à organiser un rassemblement ce samedi et les jeunes du parti présidentiel regroupés au sein de la COJER voulant en faire de même et sur le même lieu, bonjour la confrontation !, mais en réalité, écrit le journal, les jeunesses de l’APR semblent avoir été activés pour pousser les autorités à interdire, pour la deuxième semaine de suite, la manifestation de l’opposition."
Tribune évoque un report des élections locales initialement prévues en décembre, ’’les traces du budget prévu pour l’organisation’’ de ces consultations électorales ne se retrouvant pas dans la loi de finance rectificative récemment votée par l’Assemblée nationale, selon le journal.
’’Un carnage financier’’, titre Enquête au sujet de la convention de non double imposition Iles Maurice-Sénégal, laquelle a été récemment dénoncée par le président sénégalais Macky Sall, mais ’’plus de 150 milliards de francs CFA’’ ont été perdus depuis sa signature en 2002.
DES CONDAMNATIONS ET DES ACQUITTEMENTS
Le tribunal de grande instance de Kédougou a vidé, hier, l’affaire de l’exploitation minière illicite au parc de Niokolo-Koba.
Ainsi, dans sa décision, le juge a condamné à 2 ans ferme le colonel des eaux et forêts Amar Fall. Quatre autres prévenus ont écopé de la même peine. Il s’agit des nommés Sultan Diop, Kusi Kwabena, Kun Deng et Wan Hu. Le capitaine Mamadou Marone a pris 6 mois ferme. Quant au directeur des Mines et de la Géologie de Kédougou, il a écopé d’un an ferme.
Le reste des prévenus, notamment des Chinois, sont condamnés à des peines allant de 2 à 6 mois. Outre la sanction pénale, les prévenus doivent payer une amende de 50 millions. Ce, en attendant que l’expertise détermine le montant des dommages et intérêts.
En revanche, le maire de Ninéfécha, Dondo Keïta, celui de Tomboronkoto, le responsable des eaux, Oumar Kane, et Boubacar Tamba de la société civile ont été renvoyés des fins de la poursuite. Les prévenus ont été arrêtés début juin par la brigade de gendarmerie de Kédougou qui avait été informée de ce que des personnes malintentionnées agissaient à l’intérieur du parc zoologique, à la recherche du métal jaune. Une chose qui est formellement interdite par la législation qui protège la nature. De fil en aiguille, les investigations aidant, les pandores ont eu une piste.
A la surprise générale, elle les a menés à un endroit insoupçonné du parc. Sur place, des personnes ont été surprises en train de creuser de l’or en cachette. Elles ont été interpellées sur le champ, avant d’être conduites dans leurs locaux.
810.251 TÊTES DE BÉTAIL ATTENDUS POUR LA TABASKI
Le marché avait enregistré la présence de 980 mille 930 têtes à la veille de l'édition 2018
Pour la Tabaski 2019, le gouvernement estime les besoins du marché sénégalais en moutons à 810 mille 251 têtes dont 260 mille pour la région de Dakar.
Le marché avait enregistré la présence de 980 mille 930 têtes àla veille de la Tabaski 2018. Ce qui avait permis un approvisionnement correct avec même un excédent de quelque 124 mille moutons après les opérations. Des statistiques sur lesquelles s’est fondé le ministre de l’Elevage et des productions animales pour faire des projections sur la Tabaski de cette année qui se tiendra aux alentours du 11 août. «Les besoins du marché national sont estimés pour cette année à 810 mille 251 moutons dont 260 mille pour la région de Dakar», a indiqué hier Samba Ndiobène Kâ. Le ministre de l’Elevage et des productions animales intervenait lors d’une réunion sur la préparation de la Tabaski2019 qu’il a co-présidée avec son homologue des Finances et du budget Abdoulaye Daouda Diallo. Pour sa première campagne après les résultats acquis par son prédécesseur dans l’organisation de cet événement, M. Kâ ne compte pas faire moins. Il a en ce sens faits avoir que la machine a été lancée depuis bientôt deux mois.
«Le processus de préparation de la Tabaski 2019 a démarré par un atelier-bilan le 9 mai dernier. Au cours de cette rencontre, un plan d’actions a été élaboré et validé parles acteurs et sa mise en œuvre se poursuit», a fait savoir le successeur de Aminata Mbengue Ndiaye. Au nombre des actions, M. Kâ a relevé la lettre circulaire signée le 18 juin par le Président Macky Sall et portant sur «la suppression des droit set taxes et les mesures de facilitation du convoyage des moutons».
Abdoulaye Daouda Diallo a pour sa part annoncé la mise en place de 13 recommandations à dérouler pour une bonne campagne. «Ces mesures s’appliquent au niveau des frontières, des axes de convoyage, des zones d’attente et des points de vente des moutons pour la période allant du 27 juin au 25 août 2019», a-t-il dit à propos des recommandations adressées aux ministères concernés.
Il a aussi fait savoir que «3 milliards de francs Cfa au moins», logés à la Cncas et à la BNDE, sont mis à disposition des opérateurs pour faciliter le financement, sur instruction du président Macky Sall. Plusieurs rencontres, notamment des Comités régionaux de développement (CRD), sont au programme pour assurer l’approvisionnement correct du marché et la sécurisation des points de vente.
LE SÉNÉGAL PRÊT POUR LE BASCULEMENT EN 2020
Le pays sera l’un des premiers pays de la zone à basculer totalement dans le nouveau cadre harmonisé des finances publiques de l’Uemoa (Union économique et monétaire de l’Ouest-Africain) en 2020.
Le Sénégal sera l’un des premiers pays de la zone à basculer totalement dans le nouveau cadre harmonisé des finances publiques de l’Uemoa (Union économique et monétaire de l’Ouest-Africain) en 2020. A cette date, le Sénégal aura fini d’intégrer dans son dispositif économique les six nouvelles directives adoptées par le Conseil des ministres de l’Uemoa de juin 2009. Une véritable révolution modernisant les économies sous-régionales. On parle de budget-programme, de changement de paradigmes qui mettent en avant les résultats à atteindre.
Les six directives modernisant le nouveau cadre harmonisé des finances publiques de l’Uemoa adoptées en juin 2009 par le conseil des ministres de l’Union tournent autour du Code de la transparence, de la loi organique relative à la loi de finances, du règlement général sur la comptabilité publique, du plan comptable de l’Etat, du tableau des opérations financières de l’Etat, de la nomenclature budgétaire. Toutes ces directives ont été internalisées dans le droit positif sénégalais, elles sont devenues des lois. Certaines sont appliquées et d’autres entrent en application à partir de 2020, informe Ibrahima Faye, le chef du projet Système intégré de gestion de l’information financière (SIGIF) qui a piloté ce programme pour le compte du Sénégal.
Le Sigif, à sa création en 2015, ambitionnait d’améliorer l’efficacité de la dépense publique, la transparence budgétaire et d’inscrire l’action publique dans une démarche de performance. L’économiste Ibrahima Faye, qui animait hier un atelier sur le nouveau cadre harmonisé des finances publiques de l’Uemoa et ses implications au Sénégal pour la presse économique, a révélé que « le Sénégal a été le premier pays à internaliser ces directives en 2012.
Dans cette internalisation, on avait un délai de mise en œuvre. Ce n’était pas seulement une question de réforme financière, mais derrière, il y avait des aspects organisationnels très difficiles à mettre en place. Mener en même temps des réformes financières et organisationnelles, ce n’était pas une chose aisée. Les acteurs du ministère des Finances ont beaucoup travaillé sur la vulgarisation de la réforme, sur la préparation des différents acteurs. Aujourd’hui, on est plus que prêt à basculer dans ce nouveau mode de gestion. Plus que prêts. Car, on s’est suffisamment préparé pour basculer dès 2020 ». Le défi a été finalement relevé au niveau du ministère de l’Economie et des Finances du Sénégal. « A partir de 2020, le Sénégal entrera dans le cadre de la gestion par la performance. Au lieu de mettre en avant les crédits, on parle de budget-programme, de changement de paradigmes qui mettent en avant les résultats à atteindre. Ces programmes seront désormais budgétisés. Ce qui change fondamentalement, on ne donne plus des moyens à une administration ou à un ministère pour fonctionner, on regarde les résultats que le ministère doit porter. Si possible en cohérence avec les objectifs du PSE et en fonction de cela, on donne les crédits à ce ministère qui sera évalué en fin d’année » a expliqué longuement et avec beaucoup de pédagogie M. Ibrahima Faye.
L’incontournable mutation de l’administration sénégalaise
Le basculement du Sénégal dans ce nouveau cadre harmonisé des finances publiques va s’accompagner d’une nouvelle façon de gérer l’argent public. « L’exécution budgétaire va se faire en mode-programme avec la mise en œuvre d’une comptabilité patrimoniale pour pouvoir mesurer le patrimoine de l’Etat, pour tenir les comptes de l’Etat dans l’optique de les certifier devant la Cour des Comptes. Donc, il y a une nouvelle façon de gérer l’argent public qui entrera en vigueur à partir de 2020. Le SIGIF offre une plateforme aux acteurs de gérer le budget en mode fast-track » souligne Ibrahima Faye.
A l’en croire, ces innovations vont induire une gestion plus transparente, plus performante parce qu’il y a le Code de la transparence qui a été institutionnalisé et qui fait partie du droit positif sénégalais. « A partir de 2020, on aura la possibilité de mesurer la performance de l’action publique. Tout cela est nouveau. Et les choses seront plus visibles pour le Parlement, la Cour des Comptes, les citoyens en ce qui concerne la manière dont l’argent public est géré. Cette réforme financière cache une réorganisation en profondeur de l’administration, des usages. De nouveaux acteurs doivent porter la performance. On parle de déconcentration de l’ordonnancement. Aujourd’hui, les ministres sont des ordonnateurs principaux de leurs dépenses, ils vont devoir déléguer cette gestion à des responsables de programmes qui eux-mêmes doivent s’assurer des résultats à atteindre. Seulement voilà, pour que le Sénégal soit prêt, il faut que ces responsables de programmes soient bien identifiés et outillés pour pouvoir opérationnaliser la gestion axée sur les résultats. Les résultats, il faut que quelqu’un les porte. Une seule personne ne peut pas le faire. Chaque ministère aura plusieurs programmes budgétaires portant des résultats. Un acteur doit être responsable de cela. L’administration sénégalaise regorge de compétences dans tous les domaines. Il faut alors responsabiliser ces ressources compétentes pour piloter la gestion publique. Les chefs de programmes doivent être des gestionnaires.
Dans la gestion de la performance, il y a deux acteurs principaux. Le premier acteur sera le politique. Dans un ministère, le responsable de la budgétisation, c’est le ministre, son cabinet et le secrétariat général. Ensuite, c’est l’exécution. Cette exécution n’est pas du ressort du ministre qui doit aller uniquement chercher les moyens d’atteindre les résultats qui sont dans son document budgétaire. Le gestionnaire qu’il faut bien trouver, c’est le responsable de programme. Et dans chaque ministère, il y a des acteurs compétents qui connaissent bien le fonctionnement du ministère. Si on leur donne les moyens qu’il faut, la liberté qu’il faut d’ailleurs les directives de l’Uemoa ont introduit la notion de fongibilité, alors les résultats visés seront atteints » indique le chef de projet du SIGIF, l’économiste Ibrahima Faye.
LE COLONEL AMAR FALL ET SON ADJOINT PRENNENT 2 ANS FERME
Prises dans les filets de la gendarmerie et du Parquet, les personnes impliquées dans l’exploitation de l’or dans le parc national Niokolo Koba ont été édifiées sur leur sort.
C’est à la suite d’une vaste opération de la gendarmerie de Kédougou qu’une trentaine personnes, dont les maires de Ninéfécha et de Tomboronkoto, le chef du Service régional des mines de Kédougou, le conservateur du parc national Niokolo Koba et son adjoint, ont été arrêtées et placées sous mandat de dépôt pour association de malfaiteurs, corruption, activités minières illicites, détention et vente de substances sans autorisation et complicité d’activités minières, utilisation illicite du mercure. Ainsi que 18 autres personnes de nationalité chinoise et ghanéenne. En livrant son verdict hier, le Tgi de Kédougou a condamné la plupart à des peines comprises entre 2 mois et 2 ans ferme après avoir blanchi les édiles de Ninéfécha et de Tomboronkoto, et le journaliste Boubacar Tamba.
Prises dans les filets de la gendarmerie et du Parquet, les personnes impliquées dans l’exploitation de l’or dans le parc national Niokolo Koba ont été édifiées sur leur sort. Le juge du Tribunal de grande instance de Kédougou
a infligé des peines diverses aux différents prévenus, poursuivis pour association de malfaiteurs, corruption, activités minières illicites, détention et vente de substances sans autorisation et complicité d’activités minières, utilisation illicite de mercure. Cité comme le chef de file de ce business, le conservateur du parc, le colonel Amar Fall, a écopé de 2 ans de prison ferme. Sultan Diop, Kusi Kwabena, les deux Chinois Kun Deng et WanHu, itou. Alors que le capitaine Marone, adjoint au conservateur, a pris 6 mois ferme, le Chinois Wang Xunxi a été condamné à 2 mois de prison ferme et Adama Diop, le directeur du Service régional des mines de Kédougou, a récolté 1an. Les prévenus Dondo Keïta et Nfally Camara, respectivement maires de Ninéfécha et de Tomboronkoto, Boubacar Dem -bo Tamba, correspondant de Sud Fm, le lieutenant Oumar Kane, entre autres, ont été purement etsimplement relaxés. Avant même leur jugement, les deux édiles et le journaliste avaient obtenu une liberté provisoire qui laissait présager de leur probable élargissement.
Cette affaire avait rythmé la ville de Kédougou il y a deux mois. A la suite d’une dénonciation anonyme révélant aux pandores une intense exploitation illicite d’or dans le périmètre du parc national, entretenue par des Chinois avec évidemment la complicité de hauts fonctionnaires établis dans la zone. Il s’agit en d’autres termes d’une affaire de corruption dans laquelle étaient impliqués le lieutenant Sultan Diop et le conservateur du parc. Mais les ramifications avaient dépassé cet écrin de 9 130 km2 de faune et de flore, classé patrimoine mondial de l’Unesco et Réseau mondial des réserves de biosphère.
Dès l’ouverture du dossier, le Parquet avait déféré 15 Chinois, 3Ghanéens et une dizaine de Sénégalais, à savoir le conservateur du parc national Niokolo Koba, le chef du Service régional des mines de Kédougou et les maires Ninéfécha et de Tomboronkoto. Lesquels ont été placés sous mandat de dépôt pour association de malfaiteurs,
corruption, activités minières illicites, détention et vente de substances sans autorisation et complicité d’activités minières, utilisation illicite du mercure. En plus, le journaliste Boubacar Tamba s’était retrouvé en prison dans le cadre de cette enquête quia dévoilé la mauvaise conduite de certains fonctionnaires. Au final,11 personnes s’étaient retrouvée sà la barre du Tgi de Kédougou, siégeant en séance correctionnelle et en audience spéciale.
Les maires de Ninéfécha et de Tomboronkoto et le journaliste Boubacar Tamba relaxés
Le pot aux roses a été découvert grâce aux mouvement sincessants de gros engins appartenant à des Chinois, qui avaient commencé à exploiter une mine d’or depuis le 24 mars dernier,«sans permis et en complicité avec les responsables précités».Ils travaillent sur deux sites dont le plus connu est situé à 3 km du village de Manda thiès dans le parc national, niché dans la commune rurale de Ninéfécha. Les engins ont abattu plusieurs arbres sur leur passage pour se frayer un meilleur accès aux différents sites, informe le commandant de la Compagnie de gendarmerie de Kédougou. «Il sont été arrêtés et déférés au Parquet pour atteinte au Code minier, atteinte au Code de l’environnement et circulation illégale dans le parc avec de gros engins», détaille le gendarme qui rappelle que leurs Caterpillar sont présentement sous le contrôle de la gendarmerie qui amis fin à un business qui rapportait gros. Selon le commandant, les Chinois récupéraient entre600 et 800 gr d’or par semaine. Ce qui constituait, dit-il, un chiffre d’affaires compris entre 12 et16 millions F Cfa. Question :Comment le conservateur du parc national s’est retrouvé dans cette affaire ? Le patron de la gendarmerie de Kédougou a retracé les appels téléphoniques du garde forestier qui sommait l’équipe chinoise de quitter l’aired e Niokolo Koba «parce que le ministre (de l’Environnement)est en visite dans la région».
Il faut savoir qu’avant cette vague d’arrestations, la gendarmerie avait saisi des pirogues et machines de dragage appartenant à des Maliens au village de Kabatéguinda, sur les rives du fleuve Gambie. Ils avaient fini de polluer toute l’eau du fleuve en utilisant des produits toxiques comme le mercure.
« LA DROGUE N’A JAMAIS ÉTÉ SÉCURISÉE AU SENEGAL »
Le commissaire Cheikhna Keita s’est prononcé sur les 1036 kilogrammes de drogue qui ont été saisis au Port autonome de Dakar
L’ex directeur de l’Office central pour la répression des trafics illicites de stupéfiants (OCTRIS) était l’invité de l’émission conférence de presse, animée par Khalifa Diakhaté sur Iradio (90.3). Le commissaire Cheikhna Keita s’est prononcé sur les 1036 kilogrammes de drogue qui ont été saisis au Port autonome de Dakar.
A cette occasion, il a expliqué la stratégie des narcotrafiquants. Ces derniers, selon lui, ont une technique très spéciale pour faire entrer de la drogue dans un pays. « Les trafiquants de drogue agissent en intelligence. Ils envoient en tirs groupés leurs expéditions. S’ils veulent passer 10 tonnes de cocaïne, ils envoient en tirs groupés 100 tonnes. Ainsi, ils sont sûrs de faire passer une quantité avant qu’ils ne soient démasqués. Ils sont très bien organisés », a déclaré le commissaire Cheikhna Keita. Selon lui, la manière dont les drogues été dissimulées dans les véhicules attestent que ceux qui les ont convoyées n’étaient à leur coup d’essai. A l’en croire, les narcotrafiquants cherchent, chaque jour à intensifier leur réseau. Ils infiltrent tous les secteurs de la société. Ils y injectent beaucoup d’argent afin de pouvoir mener à bien leurs activités. Interpellé sur les 80 kilogrammes de drogue qui seraient disparus, l’ancien Directeur de l’Octris estime qu’il appartient à la Douane d’apporter des explications précises sur cette affaire.
« J’avais refusé un demi milliard »
A l’en croire, la drogue n’a jamais été suffisamment sécurisée au Sénégal. « La drogue n’a jamais été suffisamment sécurisée au Sénégal. On a toujours eu des problèmes de fuite de drogue au Sénégal. Il est même arrivé que des scellés de drogue disparaissent », a-t-il révélé avant de faire savoir que le Sénégal est en retard par rapport aux moyens utilisés pour contrôler et vérifier le trafic de la drogue. Par ailleurs, le commissaire Keita est revenu sur le scandale de la drogue qui avait éclaboussé la police au moment où il était le directeur de l’Octris. « La corruption existe dans la police comme elle existe partout ailleurs dans la société. J’ai refusé la corruption à une échelle extrêmement élevée. On m’avait proposé beaucoup d’argent pour que je ne dénonce pas le trafic de drogue dans lequel étaient impliqué de hauts gradés. J’avais un demi-milliard sur la table. J’ai craché dessus. Si c’était à refaire, je le referai », a déclaré le commissaire Keita. Qui toutefois a rejeté l’argumentaire selon lequel le Sénégal est une plaque tournante de la drogue.
UN AUTRE TAMIS À ULTRASON DE MACKY SALL
Officielle ! Toute liste voulant prendre part à l’élection locale du 1er décembre 2019 devra déposer une rondelette de 10 millions de francs Cfa à la Caisse des dépôts et consignations (Cdc).
Un autre système de tamis à ultrason de Macky Sall après le parrainage…
Lundi dernier, le ministre avait annoncé que l’arrêté ministériel fixant le montant de la caution pour les élections locales du 1e décembre devrait être rendu public au plus tard le 3 juillet prochain. « Nous avons des contraintes de temps qui font que l’arrêté ministériel fixant le montant de la caution pour les élections locales du 1er décembre à verser à la Caisse des dépôts et consignations (CDC) sera rendu public au plus tard le 3 juillet prochain », avait-il déclaré. Jeudi dernier, le ministre de l’Intérieur a annoncé officiellement que le montant de la caution en vue de la participation aux élections locales du 1er décembre 2019 est fixé à 10 millions de francs CFA pour les scrutins départementaux et municipaux, quel que soit le nombre de départements ou de communes où se présentera chacune des listes. Selon un arrêté de ce département ministériel, cette somme devra être versée à la Caisse des dépôts et consignations (CDC) par un mandataire au nom d’un parti politique légalement constitué, d’une coalition de partis politiques légalement constitués ou d’une entité regroupant des personnes indépendantes.
VALDIODIO NDIAYE « Ce montant est énorme »
Analysant cet arrêté ministériel, Valdiodio Ndiaye analyse la variabilité de cette décision. En effet, explique-t-il, si une coalition ou un candidat indépendant veut postuler pour une seule ou toutes les 557 communes du Sénégal, il paie 10 millions. C’est aussi, selon lui, pareil pour les départements. « Donc que vous déposez une liste ou plusieurs, dans une ou plusieurs communes, vous allez déposer 10 millions de francs Cfa », décortique le membre du collectif des organisations de la société civile pour les élections. Mais, soutient M. Ndiaye, « ce montant est très énorme et pouvait être revu à la baisse ». Parce que, explique notre interlocuteur, les élections locales sont une autre réalité. Ce, du fait que, à l’en croire, cela concerne les populations à la base.
Mieux, il renchérit que dans certaines localités, on peut trouver des acteurs de développement qui sont très populaires et fort dans leur commune ou département mais qui auront du mal à trouver cette somme pour prendre part à l’élection. « Si une liste veut conquérir toutes les 557 communes, on pourrait lui demander 10 millions mais si c’est pour un seul département on pouvait le ramener à 5 millions au moins. Si c’est pour une seule commune, on diminue encore cela », conseille le membre du collectif des organisations de la société civile pour les élections. Cependant, notre interlocuteur pense qu’on a inversé les priorités. Car, souligne-t-il, la première chose qu’il fallait faire avant même de fixer la caution est de faire une révision du fichier électoral. « Vous voyez que ceci n’a pas été fait. On risque de voter avec le fichier de la présidentielle alors la loi en son article L33 stipule bien qu’une révision doit être faite avant chaque élection », soutient en conclusion notre interlocuteur…
ENCORE UN WEEK-END DE TOUS LES DANGERS À DAKAR !
La plateforme Aar Li Nu Bokk étant décidée à organiser un rassemblement ce samedi et la Cojer voulant en faire de même au même moment et sur le même lieu - Bonjour la confrontation !
Félix Nzalé et Samba DIAMANKA |
Publication 05/07/2019
Encore un weekend de tensions en perspective ! La plateforme Aar Li Nu Bokk étant décidée à organiser un rassemblement ce samedi et les jeunesses du parti présidentiel regroupés au sein de la Cojer voulant en faire de même au même moment et sur le même lieu, Bonjour la confrontation ! Mais en réalité, les jeunesses de l’APR semblent avoir été activées pour pousser les autorités à interdire, pour la deuxième semaine de suite, la manifestation de l’opposition.
Le week-end dernier, la plateforme Aar Li Nu Bokk et ses organisations alliées n’avaient pas pu organiser leur marche de protestation contre ce qu’ils qualifient de « gestion catastrophique » des ressources naturelles de notre pays, en particulier le pétrole et le gaz. Cela du fait que, dans le même temps, à la même heure et suivant le même trajet, la Coordination des jeunesses apéristes (Cojer) devait elle aussi organiser une contremarche pour désavouer les « détracteurs » du président Macky Sall et son régime. Ce samedi, cela risque d’être bis répétita. Autrement dit, on prend les mêmes et on recommence. Pour cause, la plateforme Aar Li Nu Bokk (préserver notre bien commun) a encore déposé une demande d’autorisation de marche pour samedi. Avec comme but principal de son rassemblement, « permettre aux Sénégalais d’exprimer librement et publiquement leur opinion » sur la question desdites ressources naturelles.
De son côté, la Cojer a, elle aussi, déposé sa demande pour être autorisée à manifester samedi elle aussi. Objectif de sa manif’: déconstruire le discours de Aar Li Nu Bokk et faire comprendre aux Sénégalais le caractère « démagogique » et « fallacieux » du rassemblement de ceux-là qui se réclament de la plateforme citoyenne, selon Moussa Sow, nouveau patron des jeunesses de l’Alliance pour la République (APR). Du côté d’Aar Li Nu Bokk, par la voix de Cheikh Tidiane Dièye, on assure qu’interdiction ou pas, la marche se tiendra cette foisci, voire périodiquement. L’autorisation du préfet ? « Une simple formalité ». Et M. Dièye d’ajouter que ce dernier « n’a pas intérêt à s’opposer » à leur demande.
A la Cojer, on jure de faire face à chaque fois. « Nous ne les laisserons pas semer le doute dans l’esprit des Sénégalais », a martelé Sow. Quant à l’entité proche du pouvoir et dénommée Saam Li Nu Mom, elle va marcher ce vendredi le cas échéant. Pour rappel, dans son communiqué publié après la démission de Aliou Sall, la plateforme « Aar Li Nu Bokk » avait précisé qu’elle n’arrêtera ses manifestations que lorsque toutes ses exigences seront prises en compte. « Nous venons d’apprendre, à travers les médias, que l’un des protagonistes du scandale de corruption dans le dossier du pétrole et du gaz du Sénégal a rendu sa démission.
La Plateforme Aar Li Nu Bokk en prend acte mais tient à rappeler à tous les citoyennes et citoyens du Sénégal qu’un tel acte n’entame en rien ni sa détermination, ni sa mobilisation encore moins ses exigences pour un traitement diligent et transparent de ce dossier devant les organes judiciaires nationaux et internationaux » avait-elle indiqué dans son communiqué. Elle a aussi précisé, si besoin en est encore, qu’elle reste plus que jamais attachée aux seules exigences qui sont à la base de la constitution de la plateforme citoyenne qu’elle constitue.
Les exigences renouvelées de la plateforme
Ces exigences c’est, avait-elle énuméré, «, livrer à la justice tous ceux qui sont cités dans le Rapport de l’IGE, dont elle a d’ailleurs demandé la déclassification, ainsi que dans le reportage de BBC ou dans tout autre document lié à ce scandale ; renégocier, dans les meilleurs délais, et dans des conditions de transparence totale, tous les contrats léonins négociés et signés sur le dos du peuple sénégalais, privant le Sénégal de ses richesses pétrolières et gazières au profit de multinationales étrangères et de leurs relais et complices locaux ; recouvrer tous les avoirs détournés indûment, et placés ou en voie d’être placés, dans les comptes bancaires au Sénégal ou dans des paradis fiscaux à l’étranger ». Aar Li Nu Bokk soutenait n’avoir pas encore vu, jusqu’au lendemain de la démission du directeur général de la Caisse des dépôts et consignations, aucun acte cohérent et décisif, posé dans le sens de la satisfaction de ses exigences. Ce « en dépit des gesticulations du procureur de la République, qui semble plus préoccupé à «enterrer» le dossier et à divertir qu’à rechercher la vérité, seulement la vérité » estimaient Dr Cheikh Tidiane Dièye et Cie.
« La plateforme Aar Li NU Bokk voudrait enfin conseiller à tous ceux qui ont quelque chose à se reprocher dans ce scandale de corruption à chercher des avocats et se préparer à faire face à la justice nationale et internationale. La Plateforme Aar Li Nu Bokk invite les citoyens à rester mobiliser et à attendre les mots d’ordre qui leur seront donnés dans les tous prochains jours », avait-elle conclu dans son document pour montrer sa détermination à aller jusqu’au bout de cette affaire dite scandale à 10 milliards de dollars mouillant certains responsables politiques du pouvoir en place et surtout le frère du président de la République Aliou Sall. Lequel, à cause de la forte pression citoyenne, a fini par démissionner de la direction de la Caisse des dépôts et consignations.
De son côté, et pour faire face, la Convergence des jeunesses républicaines, a, elle, aussi, promis comme ses « frères » de Saam Li Nu Moom, de barrer la route aux marcheurs de Aar Li Nu Bokk pour ne pas les laisser installer l’instabilité dans le pays. Sûr que les forces de l’ordre seront de la partie puisque le préfet n’a pas donné à la plateforme Aar Li Nu Bokk l’autorisation de marcher. Au Sénégal, le droit constitutionnel de marcher est décidément devenu une exception…