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8 août 2025
LA COUR SUPRÊME N'A PAS ABROGÉ L'ARRÊTÉ OUSMANE NGOM
Contrairement à l'information qui a fait le tour de la toile, l'arrêté controversé du nom de l'ancien ministre de l'Intérieur, est toujours en vigueur, selon les précisions de la haute juridiction
La Cour Suprême dément. L’arrêté Ousmane Ngom n’a pas été abrogé contrairement à l’information qui a fait le tour de la toile.
Dans un communiqué, la Cour Suprême apporte des précisions importantes. «La Cour a annulé l’arrêté du 31 août 2018 du préfet du département de Dakar portant interdiction du sit-in devant les locaux du ministère de l’Intérieur envisagé le 4 septembre 2018 sous la bannière du Pds par Assane Ba, Birane Barry et Djiby Ndiaye. Il s’agit d’une jurisprudence constante de la Cour suprême fondée sur la Constitution et la loi numéro 78-02 du 29 janvier 1978 relative aux réunions, voire arrêt Alioune Tine Amnesty International. Ceci n’a rien à voir avec l’arrêté du 20 juillet 2011 dit arrêté Ousmane Ngom», lit-on dans le communiqué.
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LETTRE K DU LEXIQUE DES SÉNÉGALAISERIES
Karimwader : se cacher derrière papa. Etymologie : de Karim Meïssa Wade, fils du « Pape du Sopi » - Khafsaller : se faire payer au moyen de fausses factures - Ex : le comble serait que tu khafsalles et qu’on te paie en francs Thioneseck
Kalidoukasser : s’inviter à tous les rendez-vous pour vendre sa marchandise. Etymologie : de Kalidou Kassé, artiste peintre surnommé « le Pinceau du Sahel » dont les tableaux présentent souvent des personnages longilignes. Coopté dans presque toutes les commissions officielles où les artistes doivent être représentés, il a tapissé de ses œuvres quasiment tous les bureaux cossus de l’administration.
Ex : y en a, même à des funérailles, ils vous kalidoukasseront leur pot’ou tiouraye entre deux larmes.
Substantif : kalidoukassetterie. Opportunité.
Karimwader : se cacher derrière papa. Etymologie : de Karim Meïssa Wade, banquier de formation, fils du « Pape du Sopi », débarqua comme une fleur au Sénégal après l’accession au pouvoir de son paternel, en 2000. D’abord conseiller occulte de son président de papa, l’appétit venant en mangeant, il deviendra l’omnipotent président du Conseil de surveillance de l’ANOCI, agence chargée d’organiser la conférence islamique à Dakar. Figure de proue de la « Génération du Concret », chantre de la « politique de projets », il se ramassera en 2009 lors des élections locales, dans sa tentative de conquête de Dakar que le Père Wade perdra pour la première fois depuis 1983. Son échec sera durement sanctionné par une entrée dans le gouvernement comme super-ministre « de la terre, des cieux etc. ». A la chute du régime du Père Wade, il sera la principale cible de la CREI : condamné à six ans de prison ferme assortie de 134 milliards CFA d’amende, exilé au Qatar, il sera néanmoins le « candidat » du PDS à une présidentielle qu’il était quasiment certain de rater. Mais c’est papa qui insistait… Les bisous aux militants depuis Doha lui suffisaient à battre campagne pour les parrainages. Annoncé à Dakar et attendu par des flics taciturnes déterminés à lui passer les menottes, (contrainte par corps dit-on en langage recherché) il préfère laisser papa battre campagne par procuration. En attendant que le prochain président le rétablisse dans ses droits, c’est papa qui met le bleu de chauffe.
Ex : à l’école primaire, quand un grand te menace, tu karimwades à la descente si tu ne veux pas qu’on te casse la figure.
Substantif : karimwadise. Couardise.
Khafsaller : se faire payer au moyen de fausses factures. Etymologie : de Khalifa Ababacar Sall, socialiste, ancien ministre, ancien maire de Dakar, jeté en prison pour avoir reconnu qu’il alimentait sa caisse d’avance au moyen de fausses factures, des années durant. Montant du casse : 1,8 milliard de francs CFA.
Ex : le comble serait que tu khafsalles et qu’on te paie en francs thioneseck.
Substantif : khafsallade. Fausse facture.
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MARIE DIOUF, LA REINE DU SEL
Cette cheffe d'entreprise est l'une des rares femmes à posséder son exploitation de sel au Sénégal - Surnommée "la reine du sel", elle rajoute de l'iode à ses cristaux pour lutter contre les carences - Un équilibre indispensable pour une bonne santé
Cette cheffe d'entreprise est l'une des rares femmes à posséder son exploitation de sel au Sénégal. Surnommée "la reine du sel", elle rajoute de l'iode à ses cristaux pour lutter contre les carences. Un équilibre indispensable pour une bonne santé.
par Sylvie Bissaloue
UNE DÉVALUATION OFFICIEUSE DU CFA S'EST-ELLE OPÉRÉE À NOTRE INSU ?
Sans trop y croire, j’avais mis les suspicions de dévaluation sur le compte du climat anti CFA qui prévaut - C'est pourtant vrai, la Banque centrale a revu sa réglementation monétaire en autorisant notamment l’application de commissions supplémentaires
Beaucoup ont dû remarquer les commissions supplémentaires qui leurs ont été facturées lorsqu’ils ont voulu récemment acquérir de la devise CFA.
Sans trop y croire, j’avais pour ma part mis les suspicions de dévaluation qui s’élevaient, sur le compte du climat anti CFA qui prévaut depuis quelques temps.
C’est pourtant vrai. Sans parler officiellement de dévaluation, la Banque centrale a revu sa réglementation monétaire en autorisant notamment l’application de commissions supplémentaires.
Au niveau de la Banque centrale des États d’Afrique centrale, le nouvel article 31 du texte communautaire indique que les transferts de fonds vers l’extérieur “ peuvent être soumis à une commission de transfert déterminée par le libre jeu de la concurrence”.
La mise en œuvre de ce texte par les opérateurs financiers à conduit depuis quelques semaines à l’application de commissions de plus de 15% du taux parité fixe qui était traditionnellement de 655,955 fcfa pour 1€, engendrant ainsi les effets d’une dévaluation.
PAR Samboudian KAMARA
RECOLONISATION CONSENTIE
Revoilà donc la Russie ! Dans la guerre de positionnement qui se joue sur notre continent, et qui met en confrontation Américains, Chinois, Français et Russes, la Centrafrique est comme du pain béni
Lâché comme un tonneau en haut d’escaliers, la République centrafricaine ne cesse de dévaler les pentes de l’instabilité. Et rien n’incite à l’optimisme à propos de ce pays dont l’intérêt stratégique est mis en exergue par son nom. Chaque jour, la litanie des méfaits des 14 groupes armés « officiellement » recensés dans le pays s’égrène, sombre et confuse comme les sous-bois de la forêt équatoriale qui occupe une bonne partie de l’ancien Oubangui-Chari. Mardi dernier, 26 civils ont été assassinés au cours de tueries devenues banales dans ce pays, qui n’a jamais été, en réalité, lui-même, sorti de l’ornière coloniales pour tomber sous les bottes de régimes les plus décevants les uns que les autres, le pinacle ayant été sous « l’empire » ordonné par un ancien sergent-chef de l’armée française, Jean Bédel Bokassa (1921-1996). Ce fut Ubu-Roi sous les tropiques…
Malgré la signature, le 6 février dernier, d’un accord de paix entre le gouvernement et une dizaine de groupes armés, ce fatras de communautés s’enlise dans une crise qui semble sans fin, avec des pointes d’horreur, comme avec le triste sort d’une religieuse espagnole « qui enseignait la couture aux jeunes filles » égorgée. Préparé depuis 2017 par l’Union africaine, l’accord signé à Khartoum est le huitième depuis le début de la crise en 2013, marquée par le renversement du président François Bozizé.
Aucun des précédents accords n’a abouti à un retour de la stabilité, dans un pays où les groupes armés contrôlent 80 % du territoire et se battent pour la mainmise sur les ressources naturelles. Près d’un quart des 4,5 millions d’habitants de la Rca ont été contraints de fuir leur domicile. Paradoxalement, la Centrafrique bénéficie d’une mission onusienne, de ce qui fut le parapluie militaire français, et depuis quelques cinq ans, de l’appui de la puissante Russie de Vladimir Poutine. Et pourtant, jamais ce pays ne s’est aussi mal porté… La Russie va également pour la première fois intégrer la Mission des Nations unies en Centrafrique. Elle a obtenu le feu vert de l’Onu pour le déploiement de 30 officiers russes au sein de cette mission.
La présidence centrafricaine a reconnu qu’au-delà de son appui militaire, « la Russie s’est également engagée à participer au relèvement économique de la Centrafrique », sans plus de précisions. Même si cette nouvelle offensive slave dans son ancien « pré carré » n’agrée pas la France, rien ne semble pouvoir l’arrêter. La nature a horreur du vide. L’appel d’air venu de Bangui était trop ouvert pour ne pas être entendu par la Russie dont le renouveau diplomatique est inversement proportionnel à l’implication de la France dans ce type de conflits larvés, échaudée qu’elle est par son « vécu » au Rwanda en 1994.
Revoilà donc la Russie ! Dans la guerre de positionnement qui se joue sur notre continent, et qui met en confrontation Américains, Chinois, Français et Russes, la République centrafricaine est comme du pain béni car réunissant toutes les conditions idéales pour une « recolonisation consentie » : déliquescence de l’Etat central, multiplication des pôles de pouvoir en général des bandes armées, indifférence des voisins (qui ont souvent fort à faire dans leurs propres hinterland) et, surtout, richesses naturelles. La Centrafrique recèle de l’or, des diamants (qui ont indirectement permis en 1981 la défaite du président Valéry Giscard d’Estaing), du pétrole et de l’énergie hydroélectrique largement sous exploités.
Pionnière dans le soutien aux organisations africaines de lutte pour l’indépendance (Fln, Mpla, Swapo, Paigc), l’ex-Urss avait ensuite animé, dans le sillage du bloc de l’Est, un puissant courant d’Etats africains marxistes-léninistes, les soutenant sur les plans militaire, économique, dans leurs politiques d’éducation et de santé. C’était une époque où le manteau idéologique recouvrait les véritables desseins. Désormais, ce n’est plus le cas et les puissances mondiales font l’économie de pudeurs moralisantes. Et l’Union africaine ? Elle est trop satisfaite de voir d’autres faire le job à sa place. Triste Centrafrique !
par Mamoudou Ibra Kane
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CRIMINALITÉ GALOPANTE, L’ÉMOTION N’EST PAS LA SOLUTION
Une réaction vigoureuse et organisée est l'arme fatale contre la criminalité galopante - La tenue annoncée d'un conseil présidentiel sur la sécurité en août prochain, parait trop éloignée devant l'urgence et la gravité de la situation
Silence, on tue. La vague de violence qui s’est emparée du Sénégal n’est que trop inquiétante. Des cas de meurtres qui font froid dans le dos et qui justifie une réaction urbi et orbi des citoyens, qui ont naturellement soif de sécurité. Cela devient une urgence extrême à telle enseigne que le Conseil présidentiel annoncé en août parait trop éloigné. Il faut agir. En fast track. Mais sans émotion coupable. Car l’émotion n’est, malgré tout, pas la solution face à la criminalité galopante nous dit MIK dans sa chronique de ce vendredi.
par Boubacar Sadio
L’ENCOMBREMENT ET L'OCCUPATION ANARCHIQUE DE LA VOIE PUBLIQUE
On ne saurait dédouaner Macky par rapport à la situation qui prévaut présentement dans la ville de Dakar - Il a créé spécialement un ministère chargé du cadre de vie qui, au finish, s’est révélé d’une inutilité effarante
L’espace public, dans les sociétés humaines, en particulier urbaines, représente l’ensemble des espaces de passage et de rassemblement qui est à l’usage de tous, soit qui n’appartient à personne, soit qui relève du domaine public ou exceptionnellement du domaine privé. Cet espace public est géré au Sénégal dans un contexte de décentralisation par l'Etat à travers ses nombreux démembrements et les collectivités territoriales, notamment les communes.
La gestion de l’espace public implique des acteurs nombreux et divers, avec des préoccupations et des besoins contradictoires et quelquefois opposés. Et pour éviter les conflits d’intérêts entre les différents acteurs qui se partagent l’espace public, il a été nécessaire et judicieux de fixer les règles du jeu par une codification comme cela a été le cas sur l’urbanisme, les collectivités territoriales, le domaine de l’Etat et tant d’autres domaines. Seulement, force est de reconnaitre que cet arsenal juridique n’a pas réglé les problèmes d’occupation de l’espace public. De manière générale on peut dire que l’espace public est composé des lieux publics et de la voie publique. Nous concentrerons notre réflexion sur la voie publique.
S’il y a aujourd’hui un véritable sujet de préoccupation qui fait l’unanimité tant au sein des populations qu’à celui des autorités administratives et politiques aussi bien centrales que locales, c’est l’encombrement de la capitale qui a atteint un niveau de saturation insupportable exigeant une intervention urgente et de très grande ampleur.
Qu’est-ce qui peut bien expliquer et justifier l’encombrement de l’espace public, et plus précisément de la voie publique dans notre capitale, jadis bien organisée et très tôt soumise à une planification à long terme avec un centre-ville et des périphéries bien aménagées.
Tout le monde s’accorde à reconnaitre que l’état des lieux n’est guère reluisant, un euphémisme pour tout simplement dire que le constat est désolant à la limite du désespoir. La capitale est devenue une ville déstructurée, défigurée sans âme. Dakar offre plus que jamais une face hideuse, un décor fait d’amas et de monceaux d’ordures à chaque coin de rue, des gargotes à même la chaussée, des mendiants agressifs, des marchands ambulants qui règnent en seigneurs, des ateliers de fortune, des animaux en divagation.
En principe on n’aurait pas dû en arriver là. En effet, la planification urbaine n’a jamais fait défaut. Du premier plan Pinet Laprade de 1862 au plan directeur d’urbanisme de Dakar de 2001 et suivants, des documents cadres d’urbanisme se sont succédés avec des fortunes diverses. Jusqu’à la fin des années 1970 le développement de la ville de Dakar était jusqu’alors harmonieux et parfaitement maitrisable par les autorités. Au début des années 80, le PDU a fait l’objet d’une évaluation. Il en est sorti que, malgré de gros efforts d’aménagement, beaucoup de difficultés ont été enregistrées dans l’application des orientations du PDU. La crise urbaine qui commençait à se faire sentir, à amener les autorités à concocter le PDU Dakar qui, malheureusement n’a jamais fait l’objet d’application totale.
Ainsi plusieurs plans n’ont pas permis d’éradiquer le mal. Et le constat est là : c’est la généralisation de la pagaille à l’intérieur de la ville. C’est la cantinisation tous azimuts et à outrance de tout espace disponible, des ateliers de menuiserie métallique, de bois, des ébénistes, des ateliers de mécaniciens, des soudeurs à chaque coin de rue et le long des voies de circulation obstruant les passages dédiés aux piétons. S’y ajoutent sur chaque carré de trottoir, des kiosques et des panneaux publicitaires implantés en dehors de toute norme juridique et esthétique, des marchés hebdomadaires « loumas » sur presque toutes les artères et des marchands ambulants qui se disputent la chaussée avec les piétons et les véhicules. Il faut aussi compter avec des mendiants agressifs et la divagation des animaux. Telle est malheureusement la carte postale d’une ville devenue crasseuse.
La capitale sénégalaise est devenue une véritable mégapole. Dakar a deux fois plus d’habitants que l’ensemble des capitales réunies. Sa population tourne autour de 3millions d’habitants dans une hypothèse basse. Plus de deux sénégalais sur trois vivant en ville se trouvent à Dakar. Et pour autant la capitale ne représente que 0,27% du territoire national ; suffisant pour trouver l’explication adéquate de tous ces maux qu’il est impératif de corriger.
L’histoire de la capitale sénégalaise est largement liée à celle de l’accaparement progressif d’activités reparties autrefois en divers points du territoire national. Elle a commencé par s’emparer au début du siècle, de l’essentiel des fonctions portuaires de Rufisque et de Saint-Louis, puis vers 1930 de celle de Kaolack. Devenue le siège du Gouvernement général, elle finit même, en 1958, par dépouiller Saint-Louis de ses fonctions de capitale. Du coup et depuis lors, elle n’a cessé de concentrer près de 90% de l’appareil productif national. Pratiquement tous les sièges des sociétés et établissements publics se trouvent à Dakar qui abrite le siège du Gouvernement central avec des dizaines de milliers de fonctionnaires qui officient dans différents ministères. Cela nous vaut des scènes de flux de milliers de travailleurs le matin en direction du centre-ville et de reflux de ces mêmes travailleurs le soir vers les quartiers résidentiels et la banlieue.
Tous ces facteurs font qu’aujourd’hui les maux dont souffre Dakar se résument en termes de surpopulation, d’encombrement, d’occupations anarchiques et sauvages de la voie publique, d’engorgement de la circulation routière. Nous traiterons des problèmes de circulation dans nos prochaines contributions. L’épineux problème des artisans de la rue composés pour la plupart de menuisiers, de mécaniciens et de soudeurs constitue un véritable casse-tête. Ces garages et ateliers, sources de pollutions et de nuisances de toutes sortes, symbolisent l’échec des plans directeurs d’urbanisme qui avaient permis l’installation des zones industrielles et des villages artisanaux. C’est la preuve que ces sites ne disposaient pas de tous les atouts pour une prise en charge correcte et efficace de certaines activités de proximité. Avec certains sites, il s’est posé un problème de localisation, d’accessibilité et de capacité d’accueil.
On ne saurait occulter le problème des marchés qui poussent comme des champignons partout dans la ville. Il n’y a presque pas de jour ou un marché hebdomadaire ne se tienne sur une artère très passante. Toujours, concernant la prolifération des marchés et par ricochet celle des cantines, il se trouve que ceux qui devaient s’occuper de la gestion urbaine, par le biais de la décentralisation, en se souciant davantage de fournir aux populations un cadre de vie décent, se révèlent comme les premiers agresseurs de l’espace public. A la recherche effrénée de recettes, certaines communes se lancent dans une politique tous azimuts de « cantinisation », au point même d’en venir à violer l’espace scolaire. Ils adoptent souvent des comportements en porte à faux avec l’esprit et la lettre de la décentralisation.
Il y a aussi que la plupart de ces maux dont souffre la capitale trouvent leur origine dans la mauvaise compréhension des masses de l’ouverture démocratique qui pour les populations non averties rime avec anarchie. A ce niveau, l’interprétation de l’état de droit et le respect des lois et règlements posent un véritable problème. Il faut reconnaitre que le phénomène de l’exode rural a largement favorisé cette situation de pagaille généralisée. On a assisté pendant des années, sans aucune réelle volonté politique d’ y mettre un terme, à une ruralisation de la ville avec ces images de troupeaux de bœufs qui traversent les chaussées nonchalamment, de chevaux parqués dans les espaces inoccupés, de bergeries au niveau des allées et des jardins publics, de charrettes qui arpentent les boulevards et les avenues sans se soucier le moins du monde des règles élémentaires de la circulation routière.
Comme il est aisé de le constater, l’encombrement de la capitale est un véritable sujet de préoccupations autant chez les populations qu’au niveau des autorités tant centrales que locales. Dans la recherche de solutions qui doivent être pérennes et durables, il est judicieux à l’entame de privilégier une démarche participative inclusive avec l’implication de tous les acteurs concernés par le phénomène, notamment les occupants illégaux de la voie publique qui se trouve être un lieu de vie appartenant à tous. Toutefois, la démarche participative qui peut être considérée comme une méthodologie de résolution des problèmes peut montrer ses limites. Et s’il est fortement recommandé que par le dialogue, l’écoute et les échanges d’idées les autorités parviennent à s’entendre avec les contrevenants, il est tout souhaitable qu’elles puissent clairement identifier les véritables interlocuteurs et les représentants légitimes des marchands ambulants et autres acteurs de la voie publique.
Cela dit, dans une république qui se respecte, dans un Etat de droit et dans une société organisée, s’il y a un postulat qui a valeur de vérité absolue, c’est le principe qui veut que « force reste à la loi. » Et me plait-il de rappeler ici les propos du philosophe Souleymane Bachir Diagne qui disait ceci « L’expression, force doit rester à la loi est magnifique. Cela veut dire que l’humanité est sortie de la jungle pour mettre en place un contrat social et un Etat qui garde le monopole de la force publique. Si vous n’avez pas un peuple qui est persuadé que, sauf cas exceptionnel, force va toujours rester à la loi et qu’il n’y a de classes de gens qui seraient au-dessus de toute punition, vous avez une situation extrêmement inquiétante. »
Les autorités, quelles que puissent être leurs bonnes dispositions au dialogue pour trouver des solutions consensuelles profitables à tous et à même de préserver les intérêts des uns et des autres, ne doivent en aucun moment cesser d’afficher leur détermination à réaliser ce pourquoi les populations les ont investies de leur confiance. Aucun fléchissement, que certains ont vite fait d’interpréter comme de la faiblesse, ne doit en aucune manière apparaitre ni dans le discours officiel ni dans la conduite des opérations. Le discours officiel doit avoir comme viatique la fermeté, la vérité de ce qui est possible et l’exclusion de toute démagogie.
La problématique de l’encombrement et des occupations anarchiques relèvent plus que du simple bon ordre ; c’est en vérité une préoccupation d’ordre public, et comme le disait Nicolas Sarkozy « l’ordre public ne se négocie pas ».
Il est regrettable de constater et de percevoir à travers certains discours aux allures guerrières inspirées, un mauvais jeu scénique avec un format manichéen sciemment et insidieusement organisé et entretenu. En effet, d’un côté nous avons les marchands ambulants et les autres occupants illégaux de la voie publique présentés sous les traits de braves travailleurs, honnêtes, soucieux de gagner leur vie à la sueur de leur front, ce qui du reste est fort louable et de l’autre côté les pouvoirs publics qui, usant de la force, chercheraient à réprimer et brimer de pauvres citoyens. Cette fausse représentation doit être brisée par une bonne politique communicationnelle des autorités qui doivent à tout moment s’employer à casser cette dichotomie et à faire intervenir un troisième pôle d’acteurs concernés au premier chef par le phénomène. Ce troisième pôle d’intervenants pourrait être constitué par les commerçants régulièrement établis, les riverains, les résidents, les automobilistes, les transporteurs, les usagers de la chaussée et toutes personnes qui souffrent de l’envahissement et de l’obstruction de la voie publique.
Au regard des textes qui régissent les activités marchandes sur la voie publique, il apparait clairement que la situation qui prévaut dans les rues de la capitale est manifestement la résultante d’un laxisme des autorités étatiques principalement et des autorités municipales subsidiairement. Les textes présentement en vigueur interdisent l’exercice de la profession de marchand ambulant. C’est la profession de marchand-tabler qui est reconnu officiellement et il ne peut être exercé qu’avec une autorisation accordée par les services compétents de l’Etat, notamment le gouverneur qui a la prérogative d’attribuer les emplacements dédiés. Comme on le voit, la responsabilité du Maire ne saurait être engagée dans un processus encadré par les services de l’Etat.
Cependant, en procédant à la collecte des taxes auprès des tabliers, des étalagistes et autres occupants irréguliers de la voie publique, les autorités municipales se font objectivement les complices de ces illégaux qui y voient une forme de régularisation et de formalisation de leurs activités. Il faut que les maires mettent un terme à la collecte des taxes auprès de ces irréguliers, autrement le cercle vicieux et pernicieux va continuer et le discrédit des autorités municipales ne fera que s’amplifier. S’il est vrai que l’Etat à la plénitude des prérogatives pour la formalisation et l’encadrement juridique des activités marchandes sur la voie publique, il n’en demeure pas moins vrai que les municipalités ont des responsabilités et des prérogatives que la loi, à travers le code des collectivités territoriales, leur confère en matière de gestion, d’organisation et d’intervention au niveau de la voie publique. Il est expressément stipulé dans le code que figurent dans les missions du maire : la sureté et la commodité du passage dans les rues, quais, places et voies publiques, ce qui comprend le nettoiement, l’éclairage, l’enlèvement des encombrements etc.
Pour relever le défi de l’encombrement et des occupations anarchiques de la voie publique il faut intégrer d’autres paramètres que la seule solution du déguerpissement. A ce titre il faut bannir la logique de la compensation toujours mise en exergue par les occupants irréguliers qui, chaque qu’ils sont menacés de déguerpissement, réclament et même exigent d’être recasés ailleurs ; on ne peut pas être dans l’illégalité et revendiquer des compensations. La réflexion pourrait porter sur la citoyenneté. Cette conscience citoyenne doit se traduire par des comportements hautement civiques. Le civisme devient dès lors plus qu’une simple profession de foi, davantage qu’un slogan ; c’est un comportement de tous les jours, de tous les instants dans toute la sphère urbaine et en toutes circonstances de lieu et de temps.
Le défi de la citoyenneté et du civisme est difficile à relever dans la mesure où il s’agit de travailler sur la conscience des populations, c’est-à-dire sur un élément immatériel qui paradoxalement doit produire des actes concrets. La définition de la commune exprime l’idéal d’une vie commune et une solidarité de destin entre les habitants de la cité. Cette obligation à une vie commune partagée engendre forcément des principes, des règles et des notions qui s’imposent collectivement et individuellement à tous. Il ne s’agit guère d’une tentative d’uniformisation des structures mentales des habitants de la ville, encore moins d’un clonage non souhaité et par ailleurs difficile à réaliser d’autant que les citadins ne sont pas formatés dans la même sphère de d’intelligibilité et de convenance sociale. Il s’agit tout simplement de faire en sorte que les habitants de la cité partagent les mêmes paradigmes de sociabilité et les mêmes références sociétales pour avoir les mêmes attitudes, les comportements, le tout constituant ce que l’on pourrait appeler le « crédo citoyen »
Le phénomène de l’encombrement et des occupations anarchiques pourrait être classé dans la rubrique des incivilités définies comme « l’ensemble des nuisances sociales extraordinairement variées qui ne blessent pas physiquement les personnes, mais bousculent les règles élémentaires de la vie sociale ». La société se construit sur la civilité et les nuisances posent explicitement le problème des règles d’usage des lieux collectifs et de la manifestation du respect interpersonnel.
Il est fort heureux que les autorités aient compris les enjeux liés à l’encombrement et aux occupations anarchiques de la voie publique. C’est ainsi que le président de la république Macky Sall a mis à profit la cérémonie de prestation de serment pour évoquer le problème. Seulement, les circonstances de lieu et de temps choisies n’étaient pas du tout appropriées pour lancer la croisade contre l’encombrement et les occupations anarchiques. C’est vraiment dommage et malheureux que, devant un parterre d’étrangers et un aréopage de chefs d’Etat et de gouvernement, il puisse évoquer l’insalubrité de nos villes et le désordre qui y règne. Prenant la communauté internationale à témoin, le président Macky Sall a fustigé les Sénégalais qui, à ses yeux, seraient sales, indisciplinés et désordonnés, étalant par la même occasion tout son irrespect à l’égard de son propre peuple. Il aurait dû faire sien l’adage selon lequel « le linge sale se lave en famille ».
Sur un autre plan, on ne saurait dédouaner le président Macky Sall par rapport à la situation qui prévaut présentement dans la ville de Dakar. Il a une part de responsabilité on ne peut plus évidente. En effet, pour des raisons politiciennes, futiles et subjectives, il a usé de son pouvoir discrétionnaire et de tous les moyens dont il disposait, pour empêcher au maire de la ville Khalifa Sall de dérouler son programme et sa politique de développement urbain. Pour gêner Khalifa Sall et le contrer dans ses projets, il a créé spécialement un ministère chargé du cadre de vie qui, au finish, s’est révélé d’une inutilité, d’une incompétence et d’une inefficacité effarante.
Libre et sans entrave aucune, le maire Khalifa Sall aurait transformé littéralement la configuration esthétique de la ville, avec une place de l’Indépendance rénovée et réaménagée aux normes des grandes capitales du monde, des trottoirs pavés consacrant la disparition des chaussées ensablées, la création de milliers de foyers lumineux, l’embellissement des jardins et places publics etc.
J’apprécie le volontarisme de l’actuel ministre de l’habitat et de l’urbanisme très engagé dans les opérations de désencombrement. Il a la détermination d’un néophyte, mais très vite il se rendra compte que ce n’est chose facile. Le défi est colossal et l’entreprise très ardue, exigeant des mesures hardies. Le plus dur et le plus difficile sera d’assurer le suivi des opérations et le maintien en l’état des sites libérés. Cela relèvera presque de l’exploit de réussir une mission en dépendant presque totalement d’autres structures dont la gestion et le contrôle vous échappent. Pour le suivi, les volontaires de la ville de Dakar pourraient être mis à contribution à la seule condition de les mettre en situation de performance ; pour ce faire ils doivent être mobilisés sur la base d’un cadre contractuel formel entre la mairie de la ville de Dakar et toute entité désireuse de solliciter leurs services.
A tout prendre il n’y a aucune animosité contre les marchands, vendeurs, artisans et autres occupants de la voie publique. Tout le monde s’accorde à reconnaitre leur abnégation au travail, leur souci de gagner honnêtement leur vie et leur apport dans l’économie. Mais nous sommes dans une république, un Etat régi par des normes applicables à tous ; les activités sur la voie publique comme toutes autres activités doivent s’exercer dans le strict respect des normes et règles établies par les pouvoirs publics.
Boubacar Sadio est Commissaire divisionnaire de police de classe exceptionnelle à la retraite
LA RUSSIE EN AFRIQUE, APPUI MILTAIRE CONTRE EXPLOITATION MINIÈRE
En Afrique, certains pays avaient bénéficié jusque dans les années 80 de l'appui soviétique en échange de l'adhésion à l’idéologie marxiste léniniste - Aujourd'hui, Moscou profite du libéralisme pour se réimplanter
C'est un décret signé mi-avril par le président russe Vladimir Poutine qui a annoncé que Moscou enverrait une trentaine de militaires en République centrafricaine au sein de la Minusca, la mission de stabilisation des Nations unies dans le pays. Ce contingent est constitué d'observateurs militaires, d'officiers et de spécialistes de communications militaires.
En décembre 2017, la Russie a conclu un accord de coopération avec la Centrafrique.
Durant la même période et après de longues négociations avec le Conseil de sécurité de l'ONU, Moscou avait été autorisé à donner un premier stock d'armement à la RCA en vertu d'une exemption à l'embargo sur les armes décrété à l'égard de ce pays. D'autres livraisons ont suivi.
Le grand retour
En Afrique, certains pays avaient bénéficié jusque dans les années 80 de l'appui soviétique en échange de l'adhésion à l'idéologie marxiste léniniste. Aujourd'hui, Moscou profite d'un contexte de libéralisme pour se réimplanter.
Selon Mwayila Tshiyembe, directeur de l'institut panafricain de géopolitique de Nancy, "Moscou peut jouer sur les deux terrains, c'est-à-dire apporter un soutien militaire comme en Centrafrique et dans les pays du Sahel face au terrorisme, et de même, là où il y a des minerais - Centrafrique et RDC notamment - pourquoi la Russie ne se battrait-elle pas pour les minerais, étant entendu que ces pays ont besoin de renforcer leur capacité de défense et de sécurité qui fait défaut depuis de nombreuses années déjà ? Moscou peut être une porte de sortie."
Empêtrée dans un conflit politico-sécuritaire, la Centrafrique possède des réserves d'or et de diamant. La présidence centrafricaine explique qu'au-delà de son appui militaire, "la Russie s'est également engagée à participer au relèvement économique" du pays.
Mais l'assassinat en juillet 2018 de trois journalistes russes près de la ville de Sibut dévoile un peu plus le dessous des cartes. Ces journalistes enquêtaient sur la présence supposée de mercenaires du groupe Wagner, en charge de la protection de mines de diamant exploitées par la Russie.
La Russie exploite déjà cette ressource ailleurs comme en Angola, au Zimbabwe et au Botswana.
Profiter d'un vide
Pour revenir à l'aspect sécuritaire, la Centrafrique est un des six pays africains avec lesquels la Russie a conclu un contrat de coopération militaire ces deux dernières années. Ce partenariat couvre aussi la RDC, la Guinée et le Burkina Faso. Des pays qui relèvent du pré carré français.
A ce sujet, le Professeur Mwayila Tshiyembe est formel. "Etant donné la frilosité, le retrait indiqué ou réclamé de Trump avec l'Amérique d'abord, la France qui est en standby mais n'a plus les moyens en terme de capacité de projection militaire, sauf dans le Sahel où elle porte à bras-le-corps le Mali, qui donc peut prétendre à l'hégémonie ? La Chine, économiquement parlant oui. Mais militairement il y a un champ libre qui peut profiter naturellement à la Russie et la politique de Poutine va probablement dans ce sens là", explique l'expert.
C'est dans ce même ordre d'idées que s'inscrit la visite de quatre jours à Moscou du président congolais Denis Sassou Nguesso. En octobre prochain se tiendra le premier forum économique Russie/Afrique.
Pour Mwayila Tshiyembe, le président russe Vladimir Poutine attire la sympathie de régimes forts ou en quête de l'être.
Outre les quelques pays subsahariens où elle est installée, la Russie marque sa présence dans le Nord de l'Afrique à travers la Libye et l'Algérie.
L'Algérie, cliente de premier plan
La moitié des armes russes exportées vers l'Afrique est destinée à l'Algérie, confirme même une source diplomatique russe à Alger. Au Ghana, en Libye comme en Algérie, le géant russe Gazprom opère dans l'exploitation gazière.
Dans des pays comme l'Egypte, le Soudan, le Nigeria, le Kenya ou encore la Zambie, la Russie est aussi présente dans l'industrie nucléaire civile à travers la société Rosatom.
La Russie a donc des intérêts qui justifient sans doute son engagement militaire. La maîtrise de la lutte anti-terroriste en Afrique constitue l'un de ces enjeux, selon Yuri Rubinski, membre de l'académie des sciences de Moscou. Mais il y en a d'autres, explique cet ancien diplomate. "L'Afrique d'abord ne l'oublions pas a un paquet de voix important aux Nations unies. Et par conséquent, pour la Russie ce n'est pas rien d'avoir une coopération politique avec les pays africains. D'autre part, les Russes ne négligent pas, bien sûr, le côté économique. Je crois que l'Afrique est devenue un centre d'intérêts légitime des uns et des autres, qui peuvent effectivement être concurrents, mais c'est normal", insiste Yuri Rubinski.
Plusieurs observateurs soupçonnent le président Vladimir Poutine de vouloir redonner à la Russie son influence de l'époque soviétique.
Dans cette logique, l'Afrique constitue un appui de taille pour Moscou, sous sanctions occidentales et engagé dans une lutte d'influence avec Washington.
Par Mamadou DIOUF
LE JOURNALISME SPORTIF, UNE DISCIPLINE DE PRECISION
Le lecteur, l’auditeur ou le téléspectateur a besoin de savoir ce qui soutient les performances sportives. Les sciences avec les statistiques, la médecine, la diététique, l’argent, la politique ont investi le monde du sport.
Il est vrai qu’on ne peut pas tout savoir, tout maîtriser. Car tout va si vite ! Dans ce monde, les nouvelles s’enchaînent à la vitesse de la lumière. Il y a un flot d’informations. Toutes les données convergent vers le grand creuset des technologies au point que l’embarras nous visite lorsqu’arrive le temps de nous servir. La recherche est le grand tri auquel il importe de sacrifier, chaque fois que sonne le temps de se faire une religion.
L’opinion se forge à partir des données mises à la disposition du public. Hélas, il nous arrive d’oublier un fait comme il nous arrive de rechigner à chercher l’élément précis dans le lot des papiers ou des fichiers électroniques. C’est cela : il est bon de s’arrêter et de consulter la documentation. Dans la jubilation, il y a eu un oubli qu’on peut nous pardonner grâce au bonheur ! La poussée de joie nous a transportés vers les élans emphatiques au point que nous n’ayons plus senti nos pieds dans la réalité. Ces réalités, ce ne sont pas une « première victoire du Sénégal en Coupe du monde de basket masculin et féminin ». Et pourtant, le Sénégal du basket a connu d’autres succès dans ces deux compétitions ! Il est important, dans la célébration des performances sportives réussies par les « Lions », et les « Lionnes » de ne pas oublier ces quelques lignes d’histoire. Avant l’édition espagnole de 2014, le Sénégal a glané des succès en coupe (appelé auparavant championnat) du monde masculin de basket. Quelque part, certains peuvent considérer que ces victoires revêtent moins d’importance parce qu’ayant concerné des matches de classement.
Pour sa première participation au championnat du monde, du 1er au 14 octobre 1978 à Manille, Jean Aimé Toupane, Mathieu Faye, Ambroise Dogue, Bengaly Kaba, Joseph Lopez, coachés par Ibrahima Diagne Busnel, se sont offert la Chine (89-79), terminant à la 14è place sur 14 participants. Pour ce qui est de la 13è édition du championnat du monde joué à Athènes du 29 juillet au 09 août 1998, l’équipe du duo de coaches Maguette Diop-Ousseynou Ndiaga Diop, avec dans ses rangs Boubacar Aw, Cheikh Dia »Yaya, et autres Makhtar Ndiaye, a remporté le match de classement (15è et 16è places) aux dépens de la Corée (75-72). Du 19 août au 03 septembre 2006, au Japon, l’équipe coachée par Moustapha Gaye avec, entre autres éléments, Pape Babacar Cissé, Malèye Ndoye, Malick Badiane, Kabir Pène et consorts, n’a pas enregistré de succès, terminant 23è sur 24. Pour la coupe du monde masculine de basket de 2014 qui s’est déroulée en Espagne, oui, pour la première fois de son histoire en quatre participations, le Sénégal s’est qualifié pour un second tour de cette compétition. C’est tout à l’honneur de l’Etat, du Comité de normalisation du basket sénégalais (Cnbs), des coaches avec, en tête, Cheikh Sarr et des acteurs Gorgui Sy Dieng, Mouhamed Faye, Malèye Ndoye et consorts. Oui, pour la première fois, les « Lions » l’emportent sur un pays européen, une des plus grandes nations du basket au monde, la Croatie. Non, nous n’avons pas assisté à une première victoire dans cette compétition.
De même pour la Coupe du monde féminine de basket qui s’est déroulée en 2018 en Espagne, la victoire des « Lionnes » emmené par Astou Traoré, Yacine Diop, Maïmouna Diarra et autres Oumou Khaïry Sarr, sur la Lettonie (70-69) est certes la première des Sénégalaises et même des Africaines au premier tour de cette épreuve, mais elle n’est pas la première du pays de la Teranga. On se rappelle les succès des Mame Maty Mbengue, Nathalie Sagna ; Marthe Ndiaye, Anne Marie Diokh, Khady Diop, et autres Astou Ndiaye face à la Malaisie (73-41) et devant le Zaïre (60-52) au 11è championnat du monde disputé en 1990 en Malaisie. Au 13è championnat du monde qui s’est déroulé en 1998 en Allemagne Mame Maty Mbengue, Mborika Fall Aminata Kane, Astou Ndiaye, Awa Guèye, Khady Diop, Adama Diakhaté, s’imposeront devant l’Argentine (67-59).
En 2002, en Chine, les « Lionnes » l’emportent devant les Tunisiennes (87-52). Et en 2006, au Brésil, Aya Traoré et les siennes s’offriront les Nigérianes (66-64). Peut-être que c’est l’euphorie - nous avons presque tous souhaité que cela dure au-delà du huitième de finale contre l’Espagne en garçons ou que les filles l’emportent contre la Chine (66-75) pour s’ouvrir la première fois le second tour - , mais il faut qu’on se tourne vers nos papiers jaunis ou consulter les différents sites spécialisés (par exemple Fiba et Fiba-Afrique) ou certains portails sportifs, pour être édifiés. C’est un exercice salutaire parce que les statistiques sont essentielles au développement du sport. Elles constituent une mesure de la performance sans laquelle le jugement est impossible. En sport, la précision est utile sur le terrain (tirs) comme sur les gradins (les faits). L’infantilisme du reportage sportif avec le lyrisme comme seule ou principale qualité est passé de mode. Chanter la beauté du spectacle sportif ne suffit plus.
Le lecteur, l’auditeur ou le téléspectateur a besoin de savoir ce qui soutient les performances sportives. Les sciences avec les statistiques, la médecine, la diététique, l’argent, la politique ont investi le monde du sport. Les codes de jeu, les règles qui régissent les différentes disciplines sportives changent, entraînant, du coup, des modifications dans les stratégies, les systèmes de jeu. Ce n’est pas trop demander à certains journalistes de respecter le minimum, la base, le « fact checking ». Le journalisme ne tolère pas l’à-peu-près. A fortiori, le journalisme sportif.
«MAMBETY» A L’AFFICHE DE LA 26EME EDITION
Le film « Mambety », du réalisateur sénégalais Papa Madièye Mbaye, sera à l’affiche de la 26ème édition du Festival du film africain de New York.
Au moment où le nom de la nièce réalisatrice Mati Diop fait parler d’elle, en bien, au 72ème Festival de Cannes, celui du défunt oncle cinéaste Djibril Diop Mambety résonne de l’autre côté de l’Atlantique. Ni comme acteur, ni comme réalisateur, mais plutôt au travers du film éponyme « Mambety ». Cette œuvre-hommage, réalisée par Papa Madièye Mbaye, est à l’affiche de la 26ème édition du Festival du film africain de New York (Nyaff). « Mambety » sera projeté à la Film society of Lincoln center (Fslc), le 31 mai, à 20h30 heure de New-York, soit 00h30 heure de Dakar. Le Nyaff se tient à la Bamcinematek de la Brooklyn academy of music, en conjonction avec DanceAfrica, du 23 mai au 27 mai.
Le Festival se déplacera ensuite à la Film society of Lincoln center, du 30 mai au 4 juin, avant de se terminer au Cinéma Maysles à Harlem, du jeudi 6 juin au dimanche 9 juin. Cette année, le programme phare du Festival a pour thème « Beyond borders : storytelling across time (Au-delà des frontières : histoires atemporelles) ». Dans une correspondance adressée au réalisateur sénégalais Papa Madièye Mbaye, la directrice exécutive du Nyaff, Mahen Bonetti, explique : « Partant du passé pour se projeter dans l’inconnu, le festival réunit tous les genres cinématographiques d’Afrique et de sa Diaspora pour mieux tisser son histoire contemporaine. Puisant dans les archives aussi bien que dans le cinéma expérimental, dans la narration classique et le documentaire, le festival fera appel aux plus précieuses histoires du passé pour étoffer le présent et esquisser l’avenir et ses possibles ».
La programmation se propose de refléter le thème choisi à travers diverses manifestations : projections, tables rondes, spectacles, une exposition d’art numérique et interactive et une nouvelle édition du forum de discussion : « Activism & art : personal journeys ». Depuis plus de deux décennies, rappelle la directrice exécutive, le Festival du film africain de New York et la Film society of Lincoln Center ont co-présenté ce festival, donnant accès, à travers le cinéma, à la culture, à l’histoire et à la politique du continent africain à des milliers de spectateurs aux Etats-Unis.
PAPA MADIEYE MBAYE, REALISATEUR : «J’ai beaucoup appris à l’école Mambety»
Au programme de la 26ème édition du Festival du film africain de New York, « Mambety » est un hommage à une grande figure du cinéma africain. Dans le synopsis, le réalisateur Papa Madièye Mbaye fait découvrir Djibril Diop Mambety sur le tournage de « La petite vendeuse de Soleil », son dernier film, ainsi que sur celui de « Hyènes ». Il parle avec les techniciens, prépare les acteurs et improvise des rôles avec les curieux autour du plateau. Avec tendresse, M. Mbaye évoque sa rencontre avec Djibril Diop Mambety comme une clé qui lui a ouvert les portes du 7ème art. Le film « Hyènes » étant annoncé un peu partout dans la presse sénégalaise et dans les revues de cinéma, Papa Madièye Mbaye rêvait de rencontrer Djibril Diop Mambety. Le hasard va faciliter sa rencontre avec lui. Instinctivement, une complicité se dessine entre eux. « Djibril Diop Mambety me responsabilise dans la préparation du film, se souvient Mbaye. Je devais m’occuper des repérages, des contacts et bien d’autres choses. Une franche collaboration s’installe, ainsi des tâches difficiles m’avaient permis d’apprendre beaucoup de choses dans le cinéma à “l’école Mambety”. »