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8 août 2025
«IL FAUT QUE LES FACULTES DE MEDECINE DU SENEGAL FORMENT DES MEDECINS SENEGALAIS EN PRIORITE»
A l’occasion du 5e congrès du SAMES (Syndicat autonome des médecins du Sénégal), le secrétaire général Dr Boly Diop s’est appesanti sur le problématique des ressources humaines notamment des spécialistes dans le secteur de la santé.
A l’occasion du 5e congrès du SAMES (Syndicat autonome des médecins du Sénégal), le secrétaire général Dr Boly Diop s’est appesanti sur le problématique des ressources humaines notamment des spécialistes dans le secteur de la santé. Et c’est pour réclamer aux Facultés de médecine du Sénégal de former en priorité des médecins sénégalais.
la tenue, ce week-end, du 5e congrès ordinaire du syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames), a servi de tribune au docteur Boly Diop, secrétaire général dudit syndicat, pour dégager des pistes de solutions par rapport à la problématique des ressources humaines dans le secteur de la santé. Cela, suite au constat que ces dernières sont en nombre insuffisant et mal réparti dans les régions du pays. il prône notamment la formation de médecins sénégalais en priorité. «Il y a un problème de répartition inégale au niveau des régions, certaines spécialités n’existent qu’à Dakar comme les neurochirurgiens. Aujourd’hui, vous allez dans certaines régions comme Matam, il n’y a pas de pédiatre. Actuellement, à Kédougou, le nombre de spécialistes est insuffisant. Et pourtant, les ressources humaines sont là, bien formées. Mais la problématique, c’est la motivation et le maintien des ressources humaines dans ces zones», a d’emblée analysé le secrétaire général sortant du Sames.
Sur le même registre, il a relevé qu’«il y a beaucoup de nos collègues qui sont formés et qui vont monnayaient leurs talents ailleurs. et pourtant, le pays en a besoin. C’est aussi un problème d’équité et de justice sociale. Les spécialistes doivent être beaucoup plus dans ces régions éloignées. ce n’est pas parce qu’on habite à Fongolembi qu’on ne puisse pas avoir accès à des spécialistes».
Face à cette situation, le syndicaliste a indiqué que «parmi les solutions préconisées, il y a la rationalisation des postes. Aujourd’hui, la région de Sédhiou a besoin de spécialistes, elle a besoin que l’état mette des postes là-bas. Si quelqu’un est recruté pour ce poste, qu’il y reste. il ne faut pas non plus se voiler la face la face. il faut, en terme de formation continue, de développement de capacités, intégrer ceux qui sont dans ces régions. Avec les nouvelles technologies de l’information et de la communication, on doit dépasser ce débat». «En tout cas, pour nous, c’est l’occasion de rappeler au gouvernement que la santé, si on veut la gérer dans ce pays, il faut agir sur les déterminants de la santé qui sont des déterminants sociaux, liés maintenant à la bonne gouvernance. Actuellement, ce n’est pas nous, c’est la population l’enjeu. et nous appelons le gouvernement à agir dans ce sens», a ajouté le Dr Diop.
«On forme beaucoup plus de médecins spécialistes étrangers que sénégalais»
Le Dr Boly Diop a aussi relevé une anomalie dans la formation des spécialistes par les facultés de médecins des universités sénégalaises. «Aujourd’hui, on forme beaucoup plus de médecins spécialistes étrangers que sénégalais. je n’ai rien contre les autres pays étrangers, mais je me dois de raisonner en terme de nationalisme. C’est pourquoi je défends qu’il faut d’abord que les facultés de médecine du Sénégal forment des médecins sénégalais en priorité», préconise-t-il. Le Sg du Sames d’ajouté : «Parce que, in fine, les professeurs qui y dispensent des cours sont payés par le gouvernement sénégalais. donc, je pense que le pays doit en profiter pour que les spécialistes puissent être formés en quantité suffisante et répondre aux besoins des populations sénégalaises», a défendu le médecin.
Pour sa part, Mody Guiro, secrétaire général de la confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts), est d’avis qu’il faut insiste sur «le pacte de stabilité sociale. Parce que, la question des ressources humaines, est une question centrale liée également aux ressources appelées à exercer leurs fonctions. et nous pensons qu’il faut une équité et une justice sociale dans le système de rémunération et d’indemnisation». «Notre responsabilité est de rappeler que cet engagement est suivi au niveau de la centrale qui est solidaire aux demandes du secteur de la santé et de la fonction publique en général. et il faut trouver des solutions. on ne peut pas avoir un espace assez apaisé pour créer les conditions d’épanouissement, non seulement pour les travailleurs, mais de travail pour la population sénégalaise», estime-t-il.
Interpellé sur leurs attentes avec la formation du prochain gouvernement, Mody Guiro de dire : «le chef de l’etat avait dit que dans le prochain mandat, il sera mis en avant les jeunes et les femmes. or, la question de l’emploi est une question globale. je pense que dans la réflexion, il faut que les autorités tiennent en compte que le secteur des soins a un potentiel énorme en terme de spécialistes. Mais l’avenir de la découverte des technologies, offre une potentialité en terme d’emploi et pose le problème d’équité dans la répartition du personnel existant, dans la formation des spécialistes dont on a besoin à Dakar et dans les régions. L’état du Sénégal aurait intérêt à prendre cela en compte».
BARTHELEMY DIAS ANNONCE UNE PLAINTE CONTRE ALY NGOUILLE, LE DAF ET LE DGE
Le maire de la commune de Mermoz-Sacré-cœur croit mordicus que le régime de Macky Sall a fraudé lors de la Présidentielle du 24 février dernier.
Lors d’une conférence de presse, Barthélemy Dias a annoncé une plainte contre le ministre de l’Intérieur, le Directeur de l’automatisation des fichiers (DAF) et le Directeur général des élections (DGE).
«Nous allons envoyer tous les documents à notre possession à l’union des magistrats du Sénégal (Ums), au forum civil, à Amnesty international, et à toutes les structures qui ont en charge la défense des droits de l’homme. ce ministre de l’intérieur est un voleur. en tant que maire de la commune de Mermoz - Sacré-Cœur, je porterais plainte contre le ministre de l’intérieur, contre le directeur de la daf, contre le directeur général des élections. ce qui s’est passé ne s’est jamais passé depuis que le Sénégal est indépendant», a déclaré m. Dias, à l’occasion de la conférence de presse qu’il a animée. le fils de Jean-Paul Dias d’enfoncer le clou : «nous avons à la tête de ce pays, des voleurs et des tricheurs. Nous avons assisté à des bourrages d’urnes. Que ceux qui vont aller prêter serment, mardi, sachent qu’ils doivent le faire en toute honte». selon lui, avec l’audit du fichier électoral et la mise à disposition du fichier électoral, «des tests de cohérence portant sur le contenu des registres des centres et numéro d’identification nationale du fichier DAF ont révélé des irrégularités au niveau des cartes établies sur la base de pièces d’état-civil inexistantes ; des numéros de carte d'identité antérieurs à la création du centre d’état-civil ; des numéros d’acte d’état-civil dépassant le numéro de clôture du registre ; des codes inexistants dans le répertoire de codification ; inscription massive d’électeurs par audience foraine et l’attribution de doublons sur le fichier électoral en mode bis-repetita ; et des électeurs dont le lieu de naissance est sénégalo».
«L’électorat de certains départements a été gonflé»
Pis, à l’en croire, «des enfants de 2 ans et de 10 ans ont voté à la Présidentielle de 2019». «Faisant un décret n° 2005-787 du 6 septembre 2005 portant fixation du modèle de la carte nationale d’identité numérisée, le ministère de l’intérieur a attribué à chaque centre d’état-civil un code d’identification et l’audit du fichier électoral a permis de déceler des incohérences flagrantes», a ajouté m. Dias. a titre d’exemple, il a révélé que, pour le centre principal de la ville de Dakar (code 751), «des dizaines milliers de cas suspects ont été décelés, car leurs lieux de naissance sont différents de Dakar et ne sont pas dans des cas de transcription, conformément à l’article 44 du code de la famille». D’après Barthélemy Dias, des numéros de carte d’identité antérieurs à la création du centre d’état-civil ont été créés. Il a souligné qu’à Keur Massar, ils ont décelé des milliers de numéros de cartes d’électeur antérieurs à 1996. Toujours selon l’ancien leader des jeunesses socialistes, «l’électorat de certains départements a été gonflé». «le cas de la commune de Boké Dialoubé, dans le département de Podor, qui a 381 inscriptions par audience foraine en 2013, 533 en 2014, 929 en 2015, 204 en 2016, 874 en 2017. Soit un total de 2921 cas en cinq ans. ce qui est impossible. Le tribunal départemental de Podor ne peut pas traiter 2921 cas dans une des 22 communes du département de Podor en cinq ans».
«La cérémonie de prestation de serment ne reposera sur aucune légitimité électorale»
Poursuivant sa dénonciation, Barthélémy Dias a accusé la DAF de complicité. «La DAF s’est donnée la prérogative de créer des doublons dans le fichier électoral par rapport à l’état-civil en ajoutant le chiffre 2 à la fin du numéro de Nin, si deux personnes détiennent le même acte d’état-civil. ces électeurs à 14 chiffres de Nin sont au nombre de 155 248 dans le fichier électoral», a dénoncé le maire de Mermoz - Sacré-Cœur. c’est à ce titre, qu’il propose et recommande, à travers une démarche inclusive, participative, consensuelle et républicaine, «la création d’une ceni à la place d’une cena ; la nomination d’une personnalité neutre, crédible et sérieuse à la tête du ministère de l’intérieur ; l’implication dans le tout le processus (en amont, pendant et en aval), de la société civile, de représentants de familles religieuses et de l’union des magistrats du Sénégal ; la refonte totale et la mise en ligne permanente du fichier électoral et la révision de la loi en vigueur sur le parrainage avant la tenue des élections locales». Parce qu’à son avis, s’ils vont dans ces conditions aux locales, «l’opposition ne verra que du feu». «au vu de tous ces constats, manquements, tripatouillages, nous informons l’opinion nationale et internationale que ce mardi 2 avril 2019, la cérémonie de prestation de serment à laquelle nous assisterons, ne reposera sur aucune légitimité électorale et surtout sur aucune crédibilité républicaine. J’invite l’opposition à avoir une attitude de lutte, d’unité et à avoir une habitude de conquête du pouvoir par tous les moyens légaux», a-t-il dit.
LE CUSEMS/A PORTE PLAINTE CONTRE SERIGNE MBAYE THIAM DEVANT L'OFNAC
Dame Ndoye et ses camarades dénoncent des cas de fraudes et de prévarications au ministère de l’Education nationale
Le Cadre unitaire Syndical des Enseignants du Moyen Secondaire/ Authentique (CUSEMS/A) a saisi l’Office national de lutte contre la corruption et la fraude (OFNAC) d’une plainte. Dame Ndoye et ses camarades dénoncent des cas de fraudes et de prévarications au ministère de l’Education nationale sous Serigne Mbaye Thiam.
«Saisine de l’OFNAC relative à des Cas de Fraudes et de Prévarications au Ministère de l’Education Nationale sous Monsieur Serigne Mbaye Thiam ». Tel est l’objet de la plainte du CUSEMS/A adressée à la présidente de l’OFNAC, Seynabou Ndiaye Diakhaté. « Conformément à l’article 3 de la Loi n° 2012-30 portant création de l’Office National de Lutte contre la Fraude et la Corruption (OFNAC), le directoire national du CUSEMS/Authentique vient par la présente saisir l’OFNAC par rapport à des cas de fraudes et de prévarications relevées par l’ARMP, relatifs à la gestion du ministre de l’Education Nationale, Serigne Mbaye Thiam », lit-on sur la plainte dont «L’As» a reçu une copie.«Il convient de préciser Madame la Directrice que nous avons décidé de saisir l’OFNAC parce que dans un contexte où l’école sénégalaise traverse une crise majeure et où l’Etat du Sénégal doit énormément d’argent aux enseignants en termes de rappels d’avancement, de validation et d’intégration, il est inadmissible que des ressources publiques aussi importantes, selon l’ARMP, soient détournées sans coup férir », accuse le CUSEMS/A. « D’emblée il convient de relever que selon l’ARMP, Monsieur Serigne Mbaye Thiam a créé au sein du ministère de l’Education Nationale des commissions internes non habilitées chargées du dépouillement des Demandes de Renseignements et de Prix en violation de la réglementation des marchés publics», insiste le document. Ajoutant que les prévarications au niveau du ministère de l’Education Nationale sont telles qu’elles déteignent gravement sur le pilotage du secteur. «Puisque l’OFNAC a été institué pour veiller sur la gestion de ceux qui sont aux responsabilités, nous mettons à votre disposition le Rapport de l’ARMP duquel nous avons extirpé ces quelques marchés fortement entachés d’irrégularités et de fraudes, à titre d’exemple», indique la même source.
Marchés entachés d’irrégularités A preuve, Dame Mbodji et ses camarades citent d’abord le marché concernant l’acquisition de manuels scolaires de la 1ère étape du curriculum en approche par les compétences, en deux lots attribués respectivement aux Editions des Ecoles Nouvelles Africaines Sénégal SA (EENAS) pour 342.030.645 CFA TTC et aux Hachettes livres SA pour un montant de 1.235.025.450 CFATTC. A propos de ce marché, rappelle le CUSEMS/A, l’ARMP a soulevé les manquements liés aux absences de l’avis de la DCMP sur le Dossier d’appel d’offres, de l’avis d’appel d’offres et de la preuve de transmission du PV d’ouverture des offres. «Il en est de même pour le marché de Construction de 11 collèges de proximité de type rural dans les régions de Dakar, Thiès, Diourbel et Fatick attribué en quatre (04) lots comme suit : Construction de 02 collèges à Dakar (CEM Seydina Issa Laye) attribuée à EMB Mamadou Ndiaye pour un montant de 161.596.438 HT, la construction de 03 collèges à Thiès (CEM Thiadiaye II, CEM Tatene Sérere, CEM Chérif Lo) attribuée à KFE pour un montant de 243.863.675 HT, construction de 03 collèges à Diourbel (CEM Gawane, CEM Ker Mbaye, CEM Abibou Niass) attribuée à SES pour un montant de 255.633.663 HT, construction de 03 collèges à Fatick (CEM Ndidor, CEM Nioro Alasssane Tall, CEM Wardiakhale attribuée à SETA International pour un montant de 262.885.943 HT», liste le document visité par l’As.
Le CUSEMS/A soupçonne également des fraudes dans les Travaux de construction de 09 collèges de type rural dans les régions de Kaffrine, Saint Louis et Matam, 10 additionnelles au niveau des CEM des régions de Dakar, Matam, Diourbel, Tamba, Thiès, Saint Louis et Fatick. Ces lots, attribués en cinq (05) lots comme suit, n’ont pas été épargnés : Construction de 03 collèges à Kaffrine (CEM Diameguene TP, Malem Hodar, CEM Koumpentoum dans la région de Tamba attribuée à TECHNIMEX pour un montant de 246.769.679 HT, construction de 03 collèges à Saint Louis (CEM Ndombo, CEM Thiangaye, CEM Guinaw rail) attribuée à REBOTECH pour un montant de 248.676.238 HT.
REHABILITATION DE MARIAMA BA ET AMETH FALL
A ces cas, le CUSEMS/A ajoute les travaux de réhabilitation des lycées Mariama Ba de Gorée et Ahmeth Fall de Saint-Louis, attribués en deux (02) lots et qui ont connu le même sort, « en sus des sommes faramineuses qui y ont été affectées de façon nébuleuse ». Ainsi, la réhabilitation du lycée Mariama Ba de Gorée a été attribuée à ESCI pour un montant de 868.623.272 HT et celle du lycée Ahmet Fall de Saint Louis, attribuée à ETPE pour un montant de 140.189.277 HT. «En outre, l’ARMP affirme n’avoir obtenu aucun document relatif aux marchés suivants et par conséquent incapable de se prononcer sur les procédures de passation et d’exécution concernées :Travaux de réhabilitation d’infrastructures scolaires et murs de clôture dans les établissements scolaires du Sénégal attribués en quinze (15) lots, construction de 670 salles de classe de l’élémentaire dans les régions de Dakar, Kédougou, Kolda, Matam, Saint louis, Tamba et Thiès. Seuls les contrats signés avec les titulaires ont été mis à notre disposition, construction de 250 salles de classes CEM dans les régions du Sénégal, construction de 09 collèges de proximité dans les régions de Dakar, Tamba, Kaolack, Kolda, Thiès, Saint-Louis, Kaffrine, Ziguinchor et Fatick répartis en cinq (05) lots», énumèrent Dame Ndoye et ses camarades. Il s’agit des lots attribués à E.B.Y pour 180.200.371 francs CFA, à TECHNIMEX pour 165.553.992 de francs, à ETA PLUS pour 165.640.087, à ESMB pour 175.064.801francs, à SES pour 80.759.177 francs. « Il en est de même pour le marché de réhabilitation du bâtiment central du ministère de l’Education nationale réparti en six (06) lots attribués », poursuit le document. Les lots ont été attribués comme suit: ETPE pour un montant de 26.239.572 CFA, SARSARA pour un montant de 4.921.196 CFA, GIE THIAYTOU pour 25.668.210 CFA, ETDM pour 25.806.318 CFA, ETDM pour 12.266.909 CFA, EBIS 10.086.000 CFA. « En ce qui concerne ce marché s’élevant à 104.000.000 CFA, il est important de relever qu’en le fractionnant en six (6)lots, le ministre Serigne Mbaye Thiam et sa structure interne non habilitée ont frauduleusement essayé de contourner le seuil de passation de marché qui était à l’époque fixé à 25.000.000 CFA pour les travaux », dénonce la plainte du CUSEMS/A. Laquelle épingle également les marchés de la construction de 3 lycées dans les régions de Kaffrine, Ziguinchor et Matam attribuée à TECHNIMEX pour un montant de 193.798.323, de l’équipement en matériels informatiques et de reprographie des 56 IDEN pour le projet palme attribué à Oumou Informatique pour un montant de 169.853.920 CFA TTC, l’impression de divers documents : outils de management des écoles attribué à l’imprimerie Tandian pour un montant de 13.371.760 CFA et l’acquisition de diverses fournitures pour l’examen blanc national attribué à Oumou Informatique pour un montant de 48.057.742 CFA.
Des entreprises spécialisées dans les Bâtiments et Travaux ont été invitées à soumissionner dans les DRP de restauration Le marché de l’acquisition de matériel multimédia destiné au projet «ressources numériques de qualité pour tous », réparti en deux (02) lots, est nébuleux aux yeux du CUSEMS/A. Ces lots ont été attribués respectivement à SESA Technologies pour un montant de 102.984.217 FCFA et le deuxième à Oumou informatique pour un montant de 755.495.000 FCFA. De l’avis du CUSEMS/A, l’ARMP a relevé sur ce marché des irrégularités. Il s’agit de l’absence de l’avis de la DCMP autorisant l’utilisation de ce mode de passation sur le dossier mis à leur disposition, l’absence de preuve de transmission du PV d’ouverture des offres aux soumissionnaires, l’absence de publication des avis d’attribution provisoire et définitive du marché. « Le comble de l’ignominie relevé par l’ARMP a été que les qualifications des candidats ne sont pas toujours considérées dans la sélection des candidats à consulter. Des entreprises spécialisées dans les Bâtiments et Travaux ont été invitées à soumissionner dans les DRP de restauration : un exemple patent cité dans le rapport a été la DRP (Demande de Renseignements et de Prix) pour la Restauration des participants à l’atelier de formation organisé par le PRESMST attribuée pour un montant de 14.950.600 FCFA TTC à SARSARA Construction », dénonce le directoire du CUSEMS/A. « L’ARMP souligne dans le Rapport n’avoir obtenu aucun dossier concernant les avenants ci-dessous : Lot 1 : Avenant renouvellement relatif à l’entretien et la réparation de véhicules pour un montant de 35.000.000 attribué à Techno Afrique. Lot 2 : Avenant renouvellement relatif à l’entretien et la réparation de véhicules pour un montant de 50.000.000 F CFA attribué à Techno Afrique », accuse encore le CUSEMS/A citant toujours le rapport de l’ARMP. « A la lumière de tous ces faits avérés parmi tant d’autres cités dans ce rapport, vous conviendrez avec nous Madame la Directrice que ce qui se passe au ministère de l’Education Nationale est un véritable scandale et il est impensable que cela reste impuni. Ainsi, le CUSEMS Authentique demande que toute la lumière soit faite sur cette gestion calamiteuse des ressources publiques de notre pays, que le Procureur de la République soit saisi et que la loi soit appliquée dans toute sa rigueur », écrit en conclusion de sa plainte, en date du 29 mars 2019, le secrétaire général national du CUSEMS/A, Dame Mbodji.
MACKY SALL EST SANS DOUTE LE MEILLEUR STRATEGE ELECTORAL DE L’HISTOIRE DU SENEGAL
Le Dr Ndongo Samb Sylla est revenu, ce samedi, sur les résultats de l’élection présidentielle de février dernier. Chiffres à l’appui, il montre comment Macky Sall a réussi à remporter haut la main le scrutin.
Le Dr Ndongo Samb Sylla est revenu, ce samedi, sur les résultats de l’élection présidentielle de février dernier. Chiffres à l’appui, il montre comment Macky Sall a réussi à remporter haut la main le scrutin. C’était à l’occasion de l’Assemblée générale du Legs (Leadership, éthique, gouvernance et stratégie) Africa.
C’était un rendez-vous d’échange et de partage entre intellectuels sénégalais et africains venus de divers horizons. Ce samedi, il a beaucoup été question de panafricanisme, de démocratie et de développement du continent africain. C’était à l’occasion de la 5e édition de l’Assemblée générale du Legs (Leadership, éthique, gouvernance et stratégie). Un Ong spécialement dédiée à l’intégration africaine et au développement des pays du continent. “Démocratie et transparence’’, tel était le thème central sur lequel les panélistes ont débattu pendant plus de deux tours d’horloge.
A cet effet, chiffres à l’appui, Ndongo Samb Sylla a mis à nu les limites de l’élection comme mode de dévolution démocratique du pouvoir. Parmi ces limites, il cite l’influence de l’argent, le bonus du président sortant qui, non seulement dispose de plus de ressources financières, mais aussi de leviers comme la mainmise sur le pouvoir Judiciaire ainsi que sur l’Administration, sur le fichier électoral…
Par rapport à ce dernier point, le Dr Ndongo Samb Sylla, chiffres à l’appui, montre comment Macky Sall et la coalition Benno Bokk Yaakaar ont roulé dans la farine toute l’opposition. Face à un parterre d’intellectuels, Ndongo a montré que le pouvoir s’est arrangé, en 2019, à inscrire le maximum de personnes dans tous les départements qui lui sont favorables. A contrario, partout où l’opposition était forte, il y a eu moins de populations inscrites. Le cas de Dakar est, si l’on en croit l’économiste, simplement pathologique. En effet, M. Sylla a illustré comment la population électorale de la capitale a dégringolé de 18 000 électeurs, entre 2012 et 2019. “C’est impossible’’, lâche-t-il. D’autant plus, estime-t-il, que la population de Dakar est non seulement plus instruite, mais également plus nombreuse.
D’après Ndongo Samb Sylla, il en serait ainsi presque partout sur le territoire national. Et le hasard, comme par enchantement, aura montré que les rares départements perdus par la majorité ont eu les plus faibles taux d’inscription, les départements gagnés par la majorité les plus forts taux. En conclusion, Dr Sylla décerne un satisfécit total à l’élève Macky Sall en matière d’ingénierie électoraliste. “On peut dire que Macky Sall est sans doute le meilleur stratège électoral de l’histoire du Sénégal. Il a gagné toutes les élections majeures, depuis 2012. Et entre 2017 et 2019, il a pu renforcer son score dans tous les départements qu’il avait gagnés, tout en minorant le score de l’opposition dans les autres’’.
LES MINES DES LAMENTATIONS
Diogo est devenu, depuis quelques années, une véritable bombe sociale, économique et environnementale, depuis que du zircon, de l’ilménite, du leucoxène et du rutile ont été découverts dans son sous-sol
Riche de ses terres très arables, de sa population qui, naguère, vivait décemment du maraichage et de l’élevage, Diogo est devenu, depuis quelques années, une véritable bombe sociale, économique et environnementale, depuis que du zircon, de l’ilménite, du leucoxène et du rutile ont été découverts dans son sous-sol.
À bout de souffle, sur un long détour dans les voies très sablonneuses, après plus d’une heure de marche à travers champs de légumes et montagnes, nous voilà enfin devant l’usine de séparation du minerai de Diogo communément appelé Msp (Mineral Separation Plant). Dans cet endroit hyper protégé, avec plusieurs check points, difficile de voir un interlocuteur. Quant à l’accès, il est formellement interdit aux visiteurs. A quelques mètres, du côté de la centrale électrique de 36 MW alimentant le périmètre qui a la taille d’une grande commune, sont visibles des amas de sable minéralisé, un gros engin qui fait des va-et-vient incessants, enlevant les blocs de sable pour une destination qui nous est inconnue. “C’est ici que sont séparés les minerais bruts provenant de la mine’’, informe une source anonyme. Un long processus ! Entre Msp et ladite mine, c’est une distance de plusieurs kilomètres. Il ne se passe pas 10 minutes (au grand maximum) sans voir un camion qui roule sur la voie en latérite, à vive allure. Tous sont de couleur rouge, remplis de matières noirâtres, à l’aller comme au retour. Ce qui renseigne de la grande activité qui rythme le quotidien de Diogo et environ, depuis 2013-2014, début de la production. “C’est comme ça tout le temps’’, renchérit notre interlocuteur, habitué au spectacle.
Ainsi, si autrefois Diogo était connu surtout pour ses fruits et légumes frais, aujourd’hui, il est plus porté sous les feux des projecteurs par l’exploitation de ses richesses naturelles. Mais loin d’être une source de prospérité pour les habitants, l’usine a fortement participé à leur paupérisation. Demba Ba habite Dakar. La cinquantaine, bonnet sur la tête, il avait l’habitude de se rendre sur ces terres pour faire paitre son troupeau. Une habitude qu’il n’a toujours pas perdue, mais avec beaucoup moins de satisfaction. “Comme tu le vois, il n’y a plus rien ici, mais on n’a pas le choix. On tourne sans cesse avec les bœufs à la recherche de pâturage. Et le peu qu’il y a ici, s’ils nous voient, ils nous chassent alors que nous ne leur causons aucun préjudice’’, se lamente-il dépité, tout en manipulant son bâton avec sa main droite. En fait, rencontré juste en dehors de la clôture de l’exploitation, le quinqua venait d’être exclu des alentours de Msp où il y a quelques herbes et arbustes presque morts. Comme sous la colonisation, ici, c’est des centaines et des centaines d’hectares de terres qui ont été amputées du patrimoine de la cité et octroyées à la Gco (Grande côte opérations). Et comme Demba qui peine à trouver même de l’espace pour faire nourrir ses bêtes, ils sont nombreux, les fils de Diogo, à s’inquiéter de la raréfaction des terres ainsi que de leur devenir. En effet, naguère cultivateurs prospères, avec des champs de maraichage très généreux, certaines victimes ont fini d’être transformées en “ouvriers misérables’’, si ce n’est tout bonnement en “chômeurs permanents’’. Ce bonhomme, à peine la quarantaine, a déjà 4 épouses. Le sourire en coin, il s’empresse de préciser : “Quand je les épousais, j’avais mon propre champ. Je gagnais des millions par campagne. Je pouvais donc me le permettre. Si c’était aujourd’hui, je ne l’aurais pas fait.’’ En fait, avec l’arrivée de Gco, il a été exproprié des terres qu’il cultivait, à l’instar de beaucoup d’autres paysans de Diogo.
Par la suite employé dans l’entreprise, en guise de compensation. Ce, nonobstant l’indemnisation à lui octroyée, mais qu’il juge “dérisoire’’ par rapport au bien perdu. Trouvé dans la chambre de son ami Ibra Fall, il regrette : “Aujourd’hui, je suis endetté jusqu’au cou. Et je ne peux même pas payer mes dettes, parce qu’on nous paie des misères. Nous avons l’impression que nos employeurs respectent plus les gens qui viennent des autres localités. J’ai passé plus de 6 ans dans l’entreprise. Je n’ai eu aucun avancement’’, peste-t-il, courroucé, avant d’enchainer : “Tu peux mettre mon nom si tu veux. J’en n’ai rien à cirer. Ici, on nous traite comme des esclaves. Il faut que l’Etat réagisse, avant qu’il ne soit trop tard.’’ Un autre employé de renchérir que, depuis le début de l’exploitation, l’entreprise ne cesse de réduire son effectif, alors que la production augmente. De même que les effectifs, les rémunérations ont été également drastiquement diminuées, selon plusieurs témoins. “Tout ce qui les intéresse, c’est de fructifier leur affaire’’, fustigent certains.
Une bombe en plein oasis
Le péché de ces paysans, c’était de s’être trouvés sur une “mine d’or’’. En fait, du zircon et de l’ilménite à gogo. Bien plus, selon une croyance bien établie. D’aucuns parlent même de diamant (sic). Comme pour certifier ces allégations, un de nos interlocuteurs qui travaille dans l’entreprise signale qu’il y a des parties où seuls les patrons blancs auraient accès. Il finit par demander à l’Etat d’avoir plus de vigilance sur ce qui se fait dans cette mine, communément appelée Mdl par la population. “L’Etat, suggère-t-il, ne doit pas se fier aux seules déclarations de l’entreprise. Il doit y avoir un contrôle beaucoup plus rigoureux. D’autant plus qu’il est actionnaire dans cette société…’’. Tout commence en 2007. Le Sénégal signe une convention minière avec l’entreprise australienne Mdl (Mineral Deposit Ltd) qui est également dans l’or à Kédougou. Laquelle convention va durer 25 ans et tablait sur l’extraction de 48 millions de tonnes de sable minéralisé, chaque année, selon des autorités de l’époque. Il a fallu attendre jusqu’en 2013-2014, pour le démarrage effectif des opérations. Auparavant, tout a été mis en place pour une exploitation optimale des ressources. Et le souci semble être moins le bienêtre de la population.
Pour atteindre ces objectifs, Gco a prolongé les rails, de Ngaye Mékhé jusqu’au seuil de Msp, soit plus de 20 km. Quotidiennement, les trains passent dans l’après-midi, récupèrent les minerais déjà traités, direction le Port autonome de Dakar. Nos sources font état d’un train long de plus de 300 m et composé de dizaines de wagons en trémie et de wagons plats. Les uns prennent l’ilménite, les autres les zircons. Mais, au-delà de ces deux matières, le train embarque également le leucoxène et le rutile, avant de faire cap sur Dakar, via la gare de Mékhé réhabilitée par la concessionnaire, pour les besoins de la maintenance du train. Il s’agit là de milliers et des milliers, pour ne pas dire des millions de tonnes, de ces matières précieuses générées par Diogo et exportées régulièrement hors du Sénégal. Mais c’est à se demander où passe toute cette manne. Cela vaut-il tous ces kilomètres carrés de terres sacrifiées ? Toutes ces “vies’’ vendangées ? Si les cultivateurs pleurent, l’Etat, en ce qui le concerne, tarde à tirer pleinement profit desdites ressources. Dans le rapport Itie 2017, il est indiqué que Gco a versé à l’Etat un montant de près de 5,5 milliards de francs Cfa seulement. Sur place, tout frise la démesure. Les moyens motorisés, les surfaces de terres objet de l’occupation, la sécurité…
Rien n’est laissé au hasard. Même un poste de gendarmerie a été érigé sur les lieux par l’entreprise minière, propriété à 90 % d’une compagnie franco-canadienne (Eramet 50 % et Mdl 50 %) et 10 % seulement à l’Etat du Sénégal. Du côté de la population, c’est sans cesse la grogne. Cette exploitation, en 25 ans, risque de ne pas laisser la terre indemne, s’inquiète Ibra Fall (président du Collectif des jeunes de Diogo). Déjà, cela se voit, selon lui, dans la qualité et la disponibilité de l’eau à certains endroits. Si l’on en croit ces populations, autrefois, il suffisait de creuser quelques mètres pour avoir de l’eau en quantité suffisante et de qualité. Maintenant, en plus de devoir creuser plus en profondeur, elles sont aussi obligées de boire un liquide rougeâtre. Chose que les autochtones attribuent, à tort ou à raison, à l’usine de traitement du zircon et de l’ilménite. Et ce n’est pas tout. L’un des plus grands “crimes’’ de l’entreprise minière, accusent toujours les communautés, c’est d’avoir complètement décimé la bande de filaos qui permettait de stopper le vent marin et l’avancée de la mer. Papa Diop, trouvé dans son périmètre maraicher, au milieu des oignons, des carottes et d’autres légumes, se rappelle : “Tout au long de la ‘bègne’ (En pulaar : large bande de sable fin séparant la plage des habitations), il y avait des filaos. Ils étaient d’une importance capitale. Ce sont ces plantes qui permettaient d’arrêter le vent. Ils (Gco) ont tout enlevé pour exploiter cette mine.’’ Dans son cahier des charges, la multinationale s’était engagée à remettre les terres en l’état, après exploitation. Force est de constater que, malgré ses efforts consistant à reboiser les forêts détruites, les résultats restent très en deçà des attentes. Comme l’illustrent suffisamment les photos. En effet, contrairement aux grands filaos qui offraient un joli décor au site, les plants de Gco ont du mal à se développer, parce que constamment envahis par le vent et le sable. Autrefois, à Diogo, la terre était accessible, aussi bien celle à usage d’habitation que celle à usage agricole. Aujourd’hui, pour les autochtones, c’est devenu une véritable hantise.
Zircon et ilménite, ces minéraux qui déchainent les passions
Comme nous l’avons vu, dans la mine de Diogo, les principales ressources minéralières exploitées par la Grande côté opération sont l’ilménite et le zircon. On apprend sur le site internet mern.gouv.qc.ca que l’ilménite dans la fabrication de pigment blanc pour la peinture, de pigment pour l’encre, pour le plastique… Toujours d’après le portail, l’ilméniter sert également dans les crèmes solaires. “Le dioxyde de titane a la particularité de bloquer les rayonnements solaires…. Le titane est non toxique et adhère facilement aux os. C’est un bon matériau pour les prothèses de hanche et de genou’’, informe le site. Pour ce qui est du zircon, le site www.futura-sciences.comrenseigne sur son utilité. “L'utilisation principale du zirconium a lieu sous forme de zircon dans les carrelages. Le métal pur sert de revêtement dans les moteurs à réaction. Les fours et réacteurs chimiques ont également leur paroi intérieure protégée par du zirconium en tant que matériau réfractaire’’. Ce n’est pas tout. Le zirconium est aussi employé pour la gaine des pastilles de combustible nucléaire dans les réacteurs à eau pressurisée, selon le site. Qui ajoute : “La zircone, oxyde de zirconium, sert également à fabriquer de faux diamants. En traitement de surface sur les lunettes, il protège des rayures. L'oxyde de zirconium est aussi présent dans certains couteaux en céramique’’. Mais attention, dans le site, on apprend également que le zirconium peut avoir des effets pervers sur la santé. “Ni cancérogène ni cancérogène potentiel, le zirconium semble générer une sensibilisation ainsi qu'une allergie. Quant au zirconium 93, issu des essais nucléaires atmosphériques, il est un facteur de risque de cancer’’. Face à la passion autour de l’exploitation du zircon, l’Administrateur général de GCO, Daniel Marini, dans Fianancial Afrique précisait : Ce produit n’est pas du diamant. A titre de comparaison, un kilo de diamant coûte actuellement environ 200 millions de dollars (c’était en 2017), un kilo d’or 40 000 dollars… Eh bien un kilo de zircon est échangé à 0,8 dollar. Il renseignait par la même occasion que le kilo d’ilménite coutait 0,14 dollar.
DANS L’ENFER DES DEPLACES DE DIOGO
Ils gagnaient des millions, grâce à l’agriculture et à l’élevage. Aujourd’hui, ils peinent à joindre les deux bouts, dans leur nouveau site de recasement. Dans quelques années, ils craignent le pire.
“Nous ne connaissons que la terre. Rien ne peut donc remplacer les champs qu’ils nous ont pris. Non seulement cela nous permettait de gagner notre vie, mais une fois qu’on n’est plus de ce monde, c’est la seule richesse qu’on pouvait espérer laisser à notre descendance’’.
Tel est le cri du cœur du vieux Mansour Dia, trouvé dans sa maison à Medina, entouré de ses épouses et de ses enfants. Situé à quelques kilomètres du centre de Diogo, Medina est le premier village de recasement construit par la Grande côte opération. En tout, ils sont 35 familles déplacées, regroupées dans 7 hameaux, toutes expropriées de leurs terres, sans leur consentement. Pour se rendre à Medina, il faut passer au cœur même de l’exploitation minière. Un chemin long et périlleux, en plus d’être étroit, non éclairé et en partie non bitumé. Un “rang-rang’’ (voie cahoteuse), comme l’appellent les habitants. Quelques instants seulement avant notre passage, un motocycliste venait d’y perdre la vie. Ouvrier dans l’entreprise, cet homme de teint noir fulmine : “Ce tronçon est impraticable. Nous demandons le bitumage de cette voie depuis longtemps. C’est la moindre des choses, vu toute cette manne qu’ils amassent chaque année.’’ Le défunt se rendait au champ, à bord de sa moto de type Jakarta. Sur une fausse manœuvre, il est tombé et a perdu la vie, laissant derrière lui épouse et enfants.
A en croire notre interlocuteur, c’est surtout à cause de l’état de la route. Vingt heures passées de quelques minutes. A Medina, c’est le calme plat. Les rues sont désertes. L’éclairage public, presque inexistant. De même que dans certaines concessions, comme celle de Mansour. A près de 70 ans, le vieux Djibril Ba, lui, voit sa situation se détériorer, jour après jour. Lui, le grand cultivateur et éleveur nanti, est aujourd’hui condamné au moindre effort, à cause d’une méchante maladie dont il ignore l’origine. “Ce que je puis assurer, témoigne-t-il de sa voix affaiblie, c’est que je n’en souffrais pas auparavant. Mais je ne peux pas dire que c’est du fait de l’exploitation’’. Quelquefois, quand le mal le gagne, c’est une peur bleue dans la famille. Il a du mal à respirer, même à se coucher. Toute la nuit, il reste éveillé, assis à même le sol, selon sa jeune fille Awa. Et dans les parages, même pas de case de santé fonctionnelle pour voler à son secours. Un jour, rapporte Awa, le patriarche avait mal, très mal, particulièrement au dos et à la poitrine. Sa petite famille, inquiète le lendemain, s’était ruée vers les voisins pour trouver les ressources nécessaires pour son évacuation à l’hôpital, à Thiès. “Nous ne savions quoi faire. Nous n’avions pas d’argent pour le transporter. On avait même organisé une quête au niveau de la mosquée pour lui venir en aide’’, se remémore Awa Ba, la vingtaine, mariée et déjà quelques bouts de bois de Dieu. Telle est leur nouvelle vie sur ces terres de Medina où ils ont été installés de force. Pourtant, naguère, le sexagénaire était un cultivateur prospère avec 4 grands champs. Son épouse, Sala Ba, avait aussi son propre lopin de terre qu’elle cultivait et d’où elle tirait l’essentiel de ses revenus.
De même que leur beau-fils, le mari d’Awa. Ainsi, dans la famille Ba, tout le monde allait au champ. Tout le monde était actif. C’était à Mbettete, un village de Diogo, dans la commune de Darou Khoudoss. Aujourd’hui, dans ce village, le décor a complétement changé. Les forêts denses ont cédé la place à un grand désert. Les champs de légumes et les habitations traditionnelles remplacés par la pollution et les installations de la Gco. Une véritable machine à milliards qui ne cesse de semer tristesse et désolation. Après Mbettete, ce fut au tour de Foot, encore appelé Keur Gou Mack, d’être rasé. Le motif est le même. Sous leurs maisons, est enfoui un véritable trésor. Sur une piste en latérite nouvellement érigée par Gco, les habitants de Foot vont passer pour rejoindre le site de recasement. Ibrahima Ba est le chef de village. Contre mauvaise fortune, il tente de faire bon cœur. Il dit avec beaucoup de stoïcité : “Il faut juste penser aux grands hommes qui ont pour la plupart eu à déménager avant d’avoir ce qu’ils voulaient. Cheikh Ahmadou Bamba n’a-t-il pas quitté un lieu pour un autre ? Idem pour El Hadj Malick, Baye Niasse…
Même le Prophète avait quitté La Mecque pour Médina, dans le cadre de sa mission.’’ Le patriarche salue les efforts qui ont été faits et demande que toutes les promesses, quant à leur accompagnement, soient respectées. En effet, explique M. Ba, étant donné que les indemnisations ont été données, il y a plusieurs mois, certains impactés, n’ayant plus de sources de revenus, ont consommé toutes leurs ressources. “Il leur faudra, non seulement des terres, mais aussi des financements pour reprendre leur vie’’, plaide le chef de village. Assis sur une natte, sous la véranda, il ajoute : “Il faut reconnaitre que nos nouvelles maisons, comme la mosquée, sont très belles. Nous les remercions. Mais il faut savoir que “keur gou rafette sans teranga amoul ndiarigne’’ (une belle maison sans source de revenus ne sert pas à grand-chose)’’.
A quelques centaines de mètres, derrière les dunes de sable, se trouve la barge chargée d’extraire le sable. C’est la nouvelle terreur à Diogo. Pour l’heure, aucun des villages environnants ne semble épargné. Telle une machine folle, le bateau se pointera partout dans cette zone, allant de 50 km au nord de Dakar jusqu’aux environs de Saint-Louis. Certaines sources estiment que ce n’est pas moins de 4,5 km de large pour 107 km de longueur. Pendant ce temps, les premiers déplacés, eux, tentent difficilement de trouver leurs repères dans leur nouveau village. Ce qui est loin d’être évident. Comme Djibril, ils sont nombreux à souffrir dans leur chair, dans leurs nouvelles habitations qui, pourtant en apparence, présentent des allures beaucoup plus modernes. Si dans leur ancien terroir, la plupart vivaient dans des maisons en paille et des cases, aujourd’hui, ils sont dans de jolies maisons en dur, construites par Gco. Certaines avec deux chambres, salon, cuisine et des toilettes ; d’autres de plus grand standing. Aussi, l’entreprise a réalisé sur place une école, avec toutes les commodités, un marché ainsi qu’un poste de santé depuis 2017. Mais ce dernier n’est toujours pas ouvert, faute d’infirmier, au grand dam des résidents.
Populations fauchées et déçues
Malgré ces efforts, les déplacés sont loin d’être satisfaits. Ils se disent totalement fauchés et déçus par Gco, à l’instar de Pa Djiby. “En nous faisant venir ici, on nous avait promis monts et merveilles. Mais, à l’arrivée, on se rend compte que c’est du grand bluff’’. Ainsi, à Medina, l’amertume semble être le sentiment le mieux partagé. Partout, c’est la grogne. Mais le mal est encore beaucoup plus profond chez la gent féminine, exclue jusque-là des nouvelles affectations de terres cultivables. Diary Ba, la soixantaine, est complètement anéantie. Née à Mbettete, elle a grandi dans ce village et était héritière d’un vaste champ. Elle n’avait rien à envier aux hommes de son village. D’un air presque désespéré, elle confie : “Moi, j’ai toujours vécu à la sueur de mon front. Par mon travail, je subvenais aussi bien à mes besoins qu’à ceux de mes enfants et de la famille. Je cultivais toutes sortes de légumes : oignon, carotte, persil… J’avais aussi du citron qui me rapportait presque deux sacs, chaque semaine. Par campagne, je pouvais avoir jusqu’à 2 millions de francs Cfa ou même plus…’’ Diary était aussi éleveuse. Elle avait 20 chèvres, 10 bœufs et 2 veaux… “J’avais aussi un poulailler où il y avait au minimum 100 poulets. Je me rappelle tous ces poulets. Ils étaient tous blancs, comme pour symboliser la paix’’, ajoute-t-elle, l’air très nostalgique. Aujourd’hui, Diary a tout perdu. Les femmes, confie-telle, ont été injustement exclues des procédures d’octroi de nouvelles terres. En plus, fait-elle savoir, ses bêtes ont péri, faute d’un endroit adéquat. Elle explique : “Là-bas (Mbettette), il y avait de l’espace. Tôt le matin, on libérait les animaux pour qu’ils aillent paitre. Ce n’est pas possible ici, car il n’y a pas d’espace. En plus, nous sommes enfermés. D’ailleurs, nous ne cessons de demander aux responsables de nous trouver des voies de passage pour les animaux.’’ “C’est injuste’’, renchérit pour sa part Salla Ba, avant de souligner : “Nous aussi avions nos terres et ne dépendions de personne. Bien au contraire. De la même manière qu’on a donné des terres aux hommes, nous aussi devrions avoir nos propres champs.
LE SAMES PROPOSE DE REGIONALISER LES POSTES
L’ insuffisance et la gestion des ressources humaines qualifiées demeurent une grande problématique dans le secteur de la santé. Au point que le président Macky Sall a doublé la bourse de spécialisation de 150 à 300 mille francs Cfa.
Le Syndicat autonome des médecins du Sénégal a organisé, samedi, son 5e Congrès ordinaire. Une occasion pour les médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes de se pencher sur la problématique de la gestion des ressources humaines qualifiées dans le pays.
L’ insuffisance et la gestion des ressources humaines qualifiées demeurent une grande problématique dans le secteur de la santé. Au point que le président Macky Sall a doublé la bourse de spécialisation de 150 à 300 mille francs Cfa. Mais même avec cette décision du chef de l’Etat, l’équation reste entière. Car beaucoup de régions du Sénégal sont sans spécialistes. C’est pourquoi les acteurs de la santé veulent prendre à bras le corps cette question. Ainsi, au cours de son 5e Congrès ordinaire organisé samedi sur le thème “Problématique de la gestion des ressources humaines en santé’’, le Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames) a proposé de régionaliser les postes, afin d’avoir des spécialistes dans toutes les régions éloignées. Selon le secrétaire général sortant dudit syndicat, Docteur Boly Diop, au-delà de l’insuffisance des ressources, le pays est d’abord confronté à la problématique de la répartition inégale des spécialistes dans les régions. “Vous prenez certaines spécialités comme la neurochirurgie, elle n’existe qu’à Dakar. Vous allez dans certaines régions éloignées du pays comme Matam, il n’y a pas de pédiatre. A Kédougou, le nombre de spécialistes est insuffisant et pourtant, les ressources humaines sont là, bien formées’’, déplore le médecin. Avant de poursuivre que “si on régionalise les postes, tout sera à la norme. Aujourd’hui, si la région de Sédhiou a besoin de spécialistes, que l’Etat puisse mettre ces postes dans la région. Quelqu’un qui est recruté, il reste à Sédhiou. S’il quitte le poste, il quitte un service minimal. C’est important de proposer des solutions de sortie de crise. Mais il faut aussi que le gouvernement capitalise nos réflexions pour le bien-être de la population’’, précise-t-il.
« Les prochains mois s’annoncent difficiles »
A son avis, l’obstacle se trouve au niveau de la motivation et du maintien des ressources humaines dans ces zones. Ce qui fait que beaucoup de leurs collègues formés vont monnayer ailleurs leur talent, alors que le pays en a besoin. “Il ne faut pas se voiler la face : en termes de formation continue et de développement de capacités, ceux qui sont dans ces régions rencontrent des difficultés. Alors qu’avec les technologies de l’information et de la communication, on devrait dépasser ces étapes. C’est l’occasion pour nous de dire au gouvernement que, si on veut réussir la santé dans ce pays, il faut agir sur les déterminants’’, explique Dr Diop. Actuellement, dit-il, la priorité, c’est la population. “Nous appelons le gouvernement à agir dans ce sens. La problématique des ressources humaines concerne la disponibilité et la répartition équitable des spécialistes dans les régions. Quelqu’un que vous envoyez dans une zone éloignée, s’il n’a pas une motivation discriminatoire, le fait de rester pose problème. L’autre contrainte est qu’on forme plus de médecins spécialistes étrangers que sénégalais. Je n’ai rien contre les pays étrangers, mais il faut d’abord que les facultés du Sénégal forment des médecins sénégalais en priorité. Donc, il faut que le gouvernement fasse le maximum possible pour régler cela’’, lance Dr Boly Diop. Selon le secrétaire général sortant, le syndicalisme, pour eux, n’est pas un champ de bataille, de tension permanente. Bien au contraire, il constitue un espace de dialogue, de concertation où peut jaillir la lumière qui éclaire les esprits et les consciences qui sont à l’origine de la préservation des intérêts matériels et moraux des travailleurs. Mais, souligne-t-il, le médecin n’a pas encore occupé de façon pleine et entière la place qu’il devait dans le système de santé. “La question sur le régime indemnitaire n’est pas encore réglée. Beaucoup de points d’accord ont été trouvés, mais il n’y a pas eu de matérialisation. Le secteur fait face à beaucoup de difficultés. Je vous invite donc au culte de la solidarité, car les prochains mois s’annoncent difficiles, eu égard aux promesses non encore tenues par le gouvernement. Malgré les efforts qui ont été faits, la situation socioéconomique des médecins sénégalais restent en deçà de nos espérances’’, prévient Dr Diop.
Le régime indemnitaire, l’éternelle équation
Pour sa part, le secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts), Mody Guiro, lance un appel aux autorités pour le respect des accords signés, afin de stabiliser l’espace social du pays. “Nous avons connu des situations difficiles liées aux revendications sur les systèmes de rémunération. Le secteur de la santé est sensible et vital dans un pays. La question de la gestion des ressources humaines, qui est le thème de ce 5e congrès, est centrale. Elle est liée aux conditions dans lesquelles les ressources sociales sont appelées à exercer leur fonction. Nous pensons qu’il faut une équité, une justice sociale dans le système de rémunération et d’indemnisation’’, plaide M. Guiro. A son avis, il faut trouver des solutions le plus rapidement possible, parce que si le système de rémunération et d’indemnisation des travailleurs de la Fonction publique n’est pas résolu, il sera difficile d’aller vers un espace apaisé qui peut créer les conditions d’épanouissement non seulement des travailleurs, mais aussi pour la population. “Nous avons des déficits en matière de spécialistes dans certaines régions. Or, l’Etat, par rapport au prochain mandat du président qui dit qu’il sera mis en avant les jeunes et les femmes, la question de l’emploi est centrale. Il faudrait, dans la réflexion globale des autorités de la République, qu’on tienne compte qu’il y a des secteurs comme celui des soins qui a des potentiels énormes, non seulement en termes de spécialiste, mais d’avenir par rapport aux découvertes et à la technologie. L’Etat a intérêt à prendre en compte la question de l’équité dans la répartition du potentiel existant et dans leur formation’’.
UN CACHET SOLENNEL À DIAMNIADIO
La cérémonie de prestation de serment prévue à Diamniado où prendront part uniquement les officiels sera marquée par la solennité.
Le Président Macky Sall va jouer sur deux cadences le jour de son investiture. La cérémonie de prestation de serment prévue à Diamniado où prendront part uniquement les officiels sera marquée par la solennité. Le cachet populaire de la manifestation sera donné à Dakar aux alentours du Palais où le Président Macky Sall sera accueilli par les militants de la capitale. Plus de 300 responsables de la mouvance présidentielle de Dakar étaient en réunion hier pour préparer la mobilisation de demain.
L’investiture du Président Macky Sall réélu le 24 février dernier pour un second mandat aura un double cachet. La cérémonie d’investiture ne sera pas sobre, comme le déclamaient partout les tenants de l’actuel régime. La cérémonie d’investiture, qui va enregistrer la présence de plusieurs délégations de chefs d’Etat, aura à la fois un cachet solennel et populaire. Le Président Macky Sall a décidé en effet de jouer sur ces deux tempos pour ne pas décevoir les responsables et militants de la mouvance présidentielle, surtout ceux de la capitale. En réalité, ces derniers se sentiront sans doute frustrés, s’ils ne sont pas associés à l’investiture. Selon nos sources, la prestation de serment prévue au Centre des expositions de Diamniadio sera entièrement solennelle. A cet effet, seuls les officiels et les invités prendront part à la cérémonie de Diamniadio. Toute personne non détentrice d’un carton d’invitation ne pourra pas accéder au Centre des expositions de Diamniadio où se tient la manifestation. De sources concordantes, 19 chefs d’Etat, trois Premiers ministres et 53 délégations présidées par des ministres sont attendus à la prestation de serment du Président Sall. D’ailleurs, ce dernier a commencé, depuis hier, à accueillir ses hôtes de marque parmi lesquels on peut citer le Président burkinabé Roch Marc Christian Kaboré et le Président malgache Andry Rajoelina. Le protocole a prévu 3 000 personnes à Diamniadio.
Pour ce qui est de la manifestation populaire, elle se tiendra à Dakar plus précisément aux alentours du Palais de la République. Les responsables et militants de la mouvance présidentielle vont réserver un accueil populaire à Macky Sall qui entamera ce jour son quinquennat. Auparavant, le chef de l’Etat sera accueilli par la cavalerie avant de communier avec les militants de Dakar. Il procédera à la revue des troupes de la garde présidentielle sur l’esplanade du Palais de la République avant de recevoir ses hôtes. En prélude à ces festivités, les responsables de la mouvance présidentielle de la région de Dakar étaient en conclave hier pour préparer la manifestation. Le Président Macky Sall a fait convoquer plus de plus de 300 responsables de la grande coalition pour la réussite de la mobilisation. Le député-maire des Agnam, Farba Ngom, Mor Ngom et Pape Samba Diop chef de cabinet adjoint du Président étaient chargés de délivrer le message aux responsables de Dakar. La rencontre a réuni les ministres Amadou Ba, Ismaëla Madior Fall, Oumar Guèye, Abdoulaye Diouf Sarr, Yakham Mbaye, Aliou Sall etc. Il y avait aussi les responsables des partis alliés de l’Alliance pour la République (Apr). Il a été décidé que chacune des 43 communes de la région de Dakar mobilise au moins 5 cars.
LE DEFI QUI ATTEND DOCTEUR AMADOU YERY CAMARA
Elu samedi nouveau secrétaire général du Syndicat autonome des médecins du Sénégal, docteur Amadou Yery Camara et son équipe devront relever le défi de la matérialisation des accords trouvés sur les 6 points, l’an dernier.
La tâche risque d’être ardue pour le nouveau bureau. Le ton est déjà donné par le secrétaire général sortant du Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames), Docteur Boly Diop, soutenant que les prochains mois s’annoncent difficiles. En effet, le nouveau secrétaire général dudit syndicat, Docteur Amadou Yery Camara et son équipe devront faire face à un gouvernement qui “ne respecte jamais ses engagements’’. Mais il n’est pas étranger à la question, parce qu’il fut le secrétaire général adjoint du bureau sortant. Docteur Mama Moussa Diaw est élu secrétaire général adjoint chargé des affaires médicales ; Dr Fatoumata Kanté est la chargée des affaires odontologiques et Dr Binetou Dia est chargée des affaires pharmaceutiques. Selon les syndicalistes, il n’y a eu aucune matérialisation des accords trouvés en 2018, sur les 6 points de revendication. Ces points qui ont poussé le syndicat à renoncer à la centralisation des urgences à la veille de son commencement. Après le démarrage d’une grève de 72 heures au mois de mars 2018, le gouvernement a appelé le Sames à une réunion d’urgence, leur demandant de ne pas centraliser les urgences et qu’il va respecter les accords signés. Mais rien n’a été fait, selon notre interlocuteur.
A l’en croire, jusqu’aujourd’hui, la retraite à 65 ans des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes n’est toujours pas effective, tout comme les zones d’aménagement concertées (Zac) du lac Rose ne sont pas encore disponibles. “Mais ils ne perdent rien pour attendre. Ils verront des syndicalistes intransigeants, cette fois-ci. Ils sauront de quoi nous sommes capables’’, menace notre source. Et pourtant le syndicat était très satisfait à la sortie de cette réunion. “On est satisfait par rapport à cette réunion, parce que, sur l’ensemble des 7 points inscrits et dont le Sames attendait une matérialisation concrète, on a eu satisfaction sur les 6’’, se réjouissait le docteur Boly Diop. Mais, aujourd’hui, la question est tout autre. Parce que le nouveau bureau ne compte pas céder sur quoi que ce soit. “Nous avons compris la leçon. Chat échaudé craint l’eau froide’’, lance un médecin. Pour ce qui est des régimes indemnitaires, le gouvernement avait donné des propositions concrètes de sortie de crise, avec un échéancier et une date précise. S’agissant du prêt équipement des nouveaux médecins, il avait rassuré les syndicalistes que le processus a été enclenché et qu’il reste donc à finaliser certains documents pour qu’à la fin du mois de mars 2018, le prêt soit entre les mains des médecins recrutés en 2014 et en 2015. “Ce n’était que du bluff. Rien de tout cela n’a été fait’’, indique notre source.
Pour le prêt de la Direction de la monnaie et du crédit (Dmc), le gouvernement avait soutenu que le travail doit être finalisé pour qu’en fin mars, un traitement privilégié puisse être fait, afin que les médecins qui avaient constitué leurs dossiers puissent entrer dans leurs fonds. Il en est de même sur la question indemnitaire qui est centrale. S’agissant du régime indemnitaire, le gouvernement avait donné son accord. Finalement, le seul point pour lequel il n’y a pas eu d’avancée, est celui du statut du médecin. Les jours à venir nous édifierons’’, dit-on.