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8 août 2025
CES JEUNES QUI ONT GOUVERNÉ EN AFRIQUE
Bien des jeunes, trentenaires ou quadragénaires, ont accédé au pouvoir sur le continent depuis les Indépendances, laissant des exemples et des héritages très contrastés
Abdelaziz Bouteflika a renoncé à 82 ans à un cinquième mandat en Algérie, face à la contestation de la rue. Les mêmes questions de succession et de renouvellement de la classe politique se posent ailleurs, même si les présidents « à vie » se font de plus en plus rares. Bien des jeunes, trentenaires ou quadragénaires, ont accédé au pouvoir depuis les Indépendances, laissant des exemples et des héritages très contrastés.
Depuis le départ de Robert Mugabe au Zimbabwe, à 93 ans, l’Afrique a perdu le doyen de ses présidents. Les chefs d’Etat qui prennent de l’âge à leurs postes deviennent de plus en plus rares. Depuis la chute de Blaise Compaoré au Burkina Faso en 2014, la défaite électorale de Yahya Jammeh en Gambie en 2016 et le départ volontaire d’Eduardo dos Santos en Angola en 2017, ils sont moins de dix, sur 54 pays, à gouverner depuis plus de deux décennies.
On l’oublie souvent, d’ailleurs, les dinosaures d’aujourd’hui ont été les jeunes loups d’hier. Téodoro Obiang Nguema est ainsi devenu président de la Guinée Equatoriale à 37 ans en 1979 et Denis Sassou-Nguesso, à 35 ans la même année au Congo. Yoweri Museveni est en place en Ouganda depuis ses 41 ans (1986), Omar el-Béchir au Soudan depuis ses 45 ans (1989) et Idriss Déby au Tchad depuis ses 38 ans (1990).
Ils font partie de la trentaine d’Africains ayant accédé jeunes au pouvoir depuis les Indépendances. Gamal Abdel Nasser et Sékou Touré avaient 36 ans quand ils ont pris les commandes de l’Egypte et de la Guinée, en 1954 et 1958. De même, Seretse Khama au Botswana et Julius Nyerere en Tanzanie avaient 39 ans en 1960 et 1961. Ont suivi Milton Obote en Ouganda (37 ans en 1962), Kenneth Kaunda en Zambie (40 ans en 1964). Puis, dans les turbulences qui ont suivi l’Indépendance, d’autres figures ont émergé : Mobutu Sese Seko au Zaïre (35 ans en 1965), Houari Boumédiene en Algérie (32 ans en juin 1965), ou encore Yakubu Gowon (32 ans en 1966) et Murtala Mohamed (37 ans en 1975) au Nigeria.
Lumumba et Sankara, morts à 35 et 37 ans
Les plus célèbres y ont laissé la vie et acquis une dimension de martyr. Patrice Lumumba, Premier ministre en 1960 à l’âge de 35 ans, lors de l’Indépendance du Congo belge, a été assassiné en janvier 1961 par des officiers belges qui encadraient des sécessionnistes dans le Katanga. Son tort ? Avoir appelé en vain les Etats-Unis et les Nations unies à l’aide face à la situation au Katanga, et laissé entendre qu’il se tournerait vers l’URSS, en pleine Guerre froide.
Le nom de Thomas Sankara reste lui aussi gravé dans les mémoires, pour son refus du compromis face à l’Occident et sa dimension panafricaine. Leader d’un groupe de putschistes porté par un élan révolutionnaire, il rebaptise en 1983, à 33 ans, la Haute Volta en Burkina Faso, « pays des hommes intègres ». Il est abattu quatre ans plus tard par ses propres frères d’armes, passibles aujourd’hui d’un procès.
Des militaires pas comme les autres
Quatre autres jeunes chefs d’Etat, tous militaires, ont contribué à faire changer le cours de l’histoire chez eux. Le général Olusegun Obasanjo, au Nigeria, prend à 39 ans, en 1976, la tête d’une junte qui veut rompre avec l’accaparement du pouvoir par les… militaires. Il passe le relais à un gouvernement civil, trois ans plus tard. Les coups d’Etat continuent cependant, jusqu’à ce qu’il soit élu en 1999. Résistant à la tentation de briguer un troisième mandat, il s’est retiré en 2007. Trois présidents ont été élus depuis.
Jerry Rawlings, au Ghana, a lui aussi mené à 32 ans une transition express après un coup d’Etat, en 1979. Face à ce qu’il estime être l’incurie des civils, il reprend le pouvoir en 1981, à 34 ans. Cet ancien lieutenant de l’armée de l’air est resté 20 ans à la tête du Ghana, qu’il a dirigé avec poigne. Il a laissé un pays transformé, qui s’illustre par des alternances régulières.
De son côté, Amadou Toumani Touré (ATT), colonel parachutiste, a porté l’estocade contre le régime dictatorial de Moussa Traoré en 1991, au Mali. Alors âgé de 43 ans et chef de la garde présidentielle, il a marqué le refus de l’armée de réprimer des manifestations dans le sang, et permis à la démocratie d’advenir. Au terme des deux mandats du président Alpha Omar Konaré, il a été élu en 2002, puis renversé quelques semaines avant la fin de son second et dernier mandat.
Le major-général Paul Kagamé, nommé à 29 ans chef du renseignement militaire en Ouganda, a mis fin à 36 ans au génocide des Tutsis en 1994, à la tête du Front patriotique rwandais (FPR). Elu président en 2000, il se situe à mi-chemin entre les héros révolutionnaires panafricains et les chefs d’Etat tentés par la longévité au pouvoir. Il dispose d’une légitimité historique, en tant que chef d’Etat ayant reconstruit le Rwanda, mais aussi d’une totale hégémonie. Un référendum constitutionnel remporté avec 98,3 % des voix en 2015 l’autorise à rester en poste jusqu’à ses 77 ans, en 2034.
Successions dynastiques
Deux autres hommes forts, Joseph Kabila en République démocratique du Congo (RDC) et Faure Gnassingbé au Togo, ont succédé à leurs défunts pères, aux âges respectifs de 29 et 35 ans. Joseph Kabila a passé la main en janvier dernier, au bout de 18 ans, dont deux ans de « glissement » du calendrier électoral. Il est fortement soupçonné d’avoir fait pencher la balance des résultats officiels de la présidentielle de décembre 2018 en faveur de Félix Tshisekedi. Ce dernier va-t-il devenir son obligé ? L’ex-candidat Martin Fayulu l’affirme. Le camp Tshisekedi s’en défend farouchement.
De son côté, Faure Gnassingbé a entamé son troisième mandat en 2015 et fait face à des manifestations monstres à Lomé en septembre 2017, en raison de son projet de changer de constitution pour pouvoir se représenter « une première fois » en 2020. Son objectif, sur lequel il a été contraint de temporiser, consiste à rempiler pour deux quinquennats à partir de 2020. L’opposition s’y refuse, dans le cadre de pourparlers placés sous la médiation du Ghana et de la Guinée Conakry.
Putschistes fantasques en Afrique de l’Ouest
Ailleurs en Afrique de l’Ouest, une nouvelle génération de putschistes fantasques a éclos, dans le sillage de Yahya Jammeh. A 29 ans, il renverse le père de l’Indépendance en Gambie, Dawda Jawara, avant de se transformer en dictateur caricatural, souvent comparé au roi Ubu.
Le capitaine Moussa Dadis Camara, de son côté, s’impose fin 2008 à 44 ans en Guinée, à la mort de Lansana Conté. A la tête d’une junte qui promet de passer la main au bout d’un an, il prend goût au pouvoir. Si bien qu’il cherche à se présenter, provoquant la colère de l’opposition. Celle-ci se réunit le 28 septembre 2009 dans un stade de Conakry. La répression se solde par 150 morts et plus d’une centaine de femmes violées. Lorsque Dadis essaie de faire porter à son aide de camp la responsabilité du massacre, il écope d’une balle dans la tête. Evacué au Maroc, l’ancien putschiste vit depuis 2010 en exil au Burkina Faso.
Quant à Amadou Sanogo, au Mali, il a renversé ATT en mars 2012, manifestant à 39 ans la colère d’une armée démunie face aux avancées des séparatistes touaregs et de groupes armés islamistes dans le nord du Mali. Sous la pression de la communauté internationale, ce capitaine accepte un gouvernement civil de transition en avril 2012, mais tire les ficelles au Mali jusqu’à l’opération française Serval en janvier 2013. Ses partisans n’ont pas seulement agressé le président par intérim Dioncounda Traoré à coups de marteau, jusque dans son bureau du palais présidentiel. Ils sont aussi accusés d’avoir tué 21 bérets rouges en avril 2012, des soldats soupçonnés d’avoir tenté un « contre-coup d’Etat ». Arrêté en novembre 2013 et assigné à résidence à 140 km de Bamako, Amadou Sanogo doit répondre de ses actes devant la justice de son pays.
« ON S’EST SEPARE DE 56 COLLABORATEURS - ET NON 67 »
Saisi par nos soins pour réagir à la vague de licenciements au sein de Sabodala Gold Opérations, le directeur général Abdoul Aziz Sy a apporté des éléments de réponse.
Dans le document électronique qu’il nous a fait parvenir, il insiste d’abord sur le contexte. ‘’Bien que Sabodala Gold Operations ait fait une production record en 2018, écrit-il, les coûts de production assumés par la compagnie continuent d’exploser. Les teneurs en or déclinent d’année en année, impactant notre rythme de production dans le futur. La nature de nos opérations évolue avec notamment l’exploitation de gisements multiples et complexes à teneur moins élevée’’. ‘’Ceci, poursuit-il, nous amène à réévaluer nos effectifs pour les adapter aux exigences actuelles et futures de nos opérations dans de telles circonstances’’.
Ainsi, Abdoul Aziz Sy souligne qu’ils ont dû ‘’se séparer de 56 collaborateurs - et non 67’’. Car, selon ses dires, 11 employés ont pu être redéployés en interne. Le Dg explique que la décision a été prise ‘’dans le but de garantir la pérennité et la rentabilité de la mine de Sabodala qui demeure (leur) première priorité et préserver la majorité des emplois et après avoir sérieusement considéré toutes les options alternatives, dans le strict respect des procédures légales et réglementaires du Code du travail et du droit des salariés concernés’’.
Mais, aussi, dans un contexte où ‘’l’épuisement et la fin de l’exploitation du gisement à forte teneur de Gora en 2018 et l’inflation du budget de recasement des villages de Sabodala et Médina Sabodala, de même que la survenue inattendue de lourdes charges fiscales extraordinaires ont négativement impacté (leur) budget 2019’’.
Soulignant que ‘’les prestations des salariés partants n’étaient plus absolument indispensables à la poursuite optimale des opérations dans la conjoncture actuelle’’, Abdoul Aziz Sy tient à rassurer les travailleurs. Il affirme qu’à ‘’l’heure actuelle, il n’y a aucun autre projet de licenciement prévu’’. ‘’Nous avons même déployé certains de nos cadres sénégalais dans nos autres projets dans la sous-région et les mesures déjà prises visent plutôt à consolider les emplois de nos 1 245 salariés dont 95 % de Sénégalais que Sgo emploie directement ou à travers des sociétés d’intérim’’, tient-il à rassurer.
MACKY INVITÉ À CLORE LE DÉBAT SUR LE TROISIÈME MANDAT
Si le débat n'est pas à l'ordre du jour du côté des partisans de Macky Sall, le Réseau des journalistes pour les élections (Rje) estime qu'il doit être posé et évacué avant la prestation de serment
Dans un communiqué parvenu à ‘’EnQuête’’, le réseau invite le chef de l'État à clore ce débat. Mieux, il lui demande d'éclairer la lanterne des Sénégalais.
Réunis le 28 mars dernier à son siège du Programme Sunu Élection, les membres du réseau disent constater, avec ''amertume, que les dispositions de l'article 27 de la Constitution, combinées à la jurisprudence du Conseil constitutionnel, font l'objet de suspicion sur la recevabilité d'une candidature de Macky Sall en2024''.
Le communiqué, signé par la présidente du Rje, Fatou Niang, prévient sur ce qui semble être ''l'ombre d'un quiproquo constitutionnel''. ''Qui risque, malheureusement, de planer lors de sa prestation de serment, ce lundi 2avril2019'', lit-on dans le document.
Pour le Rje, cette date coïncide avec l'entrée en vigueur des dispositions de l'article 27. De ce fait, ''l'objet de révision ne pourra plus se faire, à cause de la clause d'intangibilité prévue par l'article 103 de la Constitution'', poursuit-on.
Ainsi, le Rje demande au président Macky Sall de démontrer, à juste titre, et comme incarné devant le peuple durant sa campagne électorale, son intégrité, ''en brandissant au plus vite une solution politique. Laquelle pourra convaincre définitivement les Sénégalais, encore douteux, sur la question. Mieux que les manœuvres politiciennes ne pourront transcender la sacralité conférée par les Sénégalais à la clause limitative des mandats à deux''.
Selon les journalistes pour l'élection, des priorités attendent le chef de l'État. Raison pour laquelle ce débat sur l'incertitude d'un 3e mandat doit être définitivement clos par le concerné Macky Sall, en anticipant sur l'avis du Conseil constitutionnel. Ceci permettra ''d'empêcher que les sphères politico-politiciennes ne surfent durant son quinquennat'' dessus, précise le Rje.
LE PREFET S’EN MELE
Une rencontre, hier, conviée par le préfet de Rufisque, ayant réuni la direction de l’hôpital Youssou Mbargane Diop, les syndicalistes et deux maires, n’a pas permis de régler le problème qui plombe l’institution.
Le fonctionnement de l’hôpital Youssou Mbargane Diop souffre toujours du bras de fer entre travailleurs et administration. Une affaire à propos de 49 millions de francs Cfa dépensés par l’agent comptable pollue l’atmosphère et cristallise les tensions. Hier encore, dans le cadre de leur plan d’action, les blouses blanches, sous la houlette de l’Intersyndicale, ont voulu marcher contre la gérante des comptes de la structure sanitaire. Mais la manif a finalement été interdite par l’autorité administrative qui, en lieu et place, les a conviées à des concertations à la préfecture. Une rencontre à huis clos, à laquelle ont pris part les élus locaux dont le président du Conseil départemental de Rufisque, le maire de la ville et l’édile de Rufisque-Est.
Malheureusement, ont regretté les travailleurs de l’hôpital à la sortie, les concertations n’ont pas donné grand-chose. Cependant, a signalé le secrétaire général de l’Intersyndicale Amadou Diop, ‘’ils nous ont dit qu’il y aura des rencontres, tous les quinze jours, pour voir comment décanter cette situation’’. Quoi qu’il en soit, leur porte-parole signale que ses camarades exigent toujours le départ de l’agent comptable.
D’ailleurs, ils soupçonnent des mains invisibles assurant la protection de cette dernière. ‘’Nous croyons comprendre qu’elle aurait des soutiens au niveau supérieur’’, confie Amadou Diop qui rappelle les accusations portées contre le docteur Fatou Thiam. ‘’Nous lui reprochons une insubordination et un manque de transparence dans sa gestion qui est plombée. Elle ne paie pas les fournisseurs et les services, actuellement, sont fermés. Les départements les plus importants, comme la radio et le labo, ne fonctionnent plus, du fait de sa faute. Ce ne sont pas des attaques personnelles, c’est une affaire strictement professionnelle, c’est sur le plan organisationnel et du travail. Une seule personne ne peut plomber les activités de tout un hôpital. Elle ne peut pas bloquer tout un hôpital’’, avance-t-il.
En outre, les travailleurs exigent une assistance considérable de la structure sanitaire rufisquoise par ‘’un plan Marshall’’. Ce qui, selon eux, aiderait à dispenser des soins dignes de ce nom aux malades. De l’avis du secrétaire général, des promesses ont été faites par les autorités locales, mais aussi par des tiers ‘’qui ont promis de nous faire sortir de ce gouffre’’, dit-il.
COMPLAINTES AUTOUR D’UNE « VAGUE DE LICENCIEMENTS »
A Sabodala, l’or ne brille pas pour tout le monde. Une série de licenciements y est en cours, depuis le début de cette année, ‘‘pour des motifs économiques’’, dénonce-t-on dans les coulisses de la plus grande exploitation aurifère du Sénégal.
A Sabodala Gold Operation (Sgo), filiale sénégalaise de la Teranga Gold Operation (Tgo) la situation est loin d’être dorée. Dans ce site d’exploitation aurifère perdu dans les confins de Kédougou, le personnel ne dort plus que d’un œil, désormais. Pour cause, une série de licenciements provoque nuits blanches et cheveux blancs, depuis que ‘‘67 personnes ont été remerciées sans autre forme de procès, rien que pour ce premier trimestre de 2019’’, a pu recueillir ‘’EnQuête’’ dans les couloirs de cette discrète compagnie. ‘‘La manière même dont ça se fait est révoltante.
Certains l’ont su pendant leur temps de repos et on a empaqueté leurs affaires dans des sachets pour le leur faire parvenir’’, dénonce-t-on du côté du personnel. Bien sûr, l’anonymat est requis d’office, par peur de représailles, mais dans cette entreprise, les travailleurs n’en démordent pas. ‘‘Depuis deux ans, des coupes sont régulièrement effectuées dans le personnel, sans aucune raison claire qui explique cette politique. Pour les derniers licenciés, ils ont parlé de motifs économiques’’, dénonce-t-on. Des limogeages qui touchent les agents de sécurité, d’autres qui étaient affectés au camp, deux cadres (coordination de la communication et un senior supervisor).
Et d’après les échos qui leur parviennent des couloirs, la compagnie ne serait pas prête d’arrêter cette série de remerciements. L’un des business partner, l’entreprise Biya Camions, sous-traitant engins-routes, se serait également vu signifier l’arrêt de la collaboration avec Sgo.
Par ailleurs, les travailleurs sont dans la conviction que les nouveaux gisements de la compagnie aurifère découverts au Burkina Faso (Wahgnion) ainsi que les 1 200 kilomètres carrés de la mine d’Afema, dans le sud-est ivoirien, expliquent ce désintérêt de plus en plus grandissant pour Sabodala et la série subséquente de délestages d’une partie du personnel local auquel se livre Sgo. ‘‘On est dans un état de stress permanent, car on est sûr de débuter la journée à 8 h, mais on n’est pas certain de la terminer. Tout le monde est sur les nerfs. Les travailleurs ne méritent pas cela, après toutes ces années qu’ils ont passé à travailler ici, les dimanches inclus’’, se plaint on.
Le projet minier de Niakhafiri, les expatriés pointés du doigt
Les explications fournies aux travailleurs par le directeur des opérations David Schmitz, prennent prétexte sur une procédure de licenciements économiques collectifs pour une réorganisation intérieure. Lors d’une réunion récente, il a pourtant salué les productions record de 2018. Il a néanmoins expliqué que les coûts de production ont été trop élevés et beaucoup de dépenses d’investissement consenties pour permettre d’augmenter la durée de vie de la mine. Pour justifier la tension de trésorerie, M. Schmitz avance qu’un autre projet minier, Niakhafiri, a nécessité une rallonge 10 millions de dollars, en plus des 15 millions initiaux. La compagnie est l’une des plus grandes contributrices aux revenus du secteur minier sénégalais. Des 126,7 milliards de revenus générés en 2017, Sabodala Gold Operation (Sgo) est le premier contributeur aux recettes, sur les 18 entreprises publiques et privées inscrites dans le cadastre minier, avec un paiement de plus de 28 milliards (du fait de l’expiration de son exonération depuis 2015). D’ailleurs, Sgo a du mal à trouver de la concurrence dans ce domaine, occupant systématiquement la première place des rapports précédents de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie).
L’entreprise se glorifie d’être ‘‘le sixième employeur du pays et premier employeur de la région de Kédougou dont la contribution correspond à environ 1 % du produit intérieur brut (Pib) sénégalais. D’après une partie du schéma des effectifs consultée par ‘’EnQuête’’, Sgo compte 61 cadres non sénégalais, 462 recrues des villages environnants, 162 personnes recrutées originaires de Kédougou, 65 de Tambacounda et 502 sont du reste du Sénégal. Du côté du personnel, l’on ne comprend pas que, dans le même temps, on licencie à tour de bras de pauvres personnes, ‘‘des expatriés principalement australiens, sud-africains, canadiens sont amenés et grassement payés’’, dénonce-t-on. Ce personnel expatrié constitue un frein sur le plan de succession par les locaux annoncé depuis et qui n’est pas effectif. ‘’Ils sortent l’or comme ce n’est pas permis et se permettent de congédier les gens comme ils veulent’’, affirme-t-on.
Terrain d’entente
En février dernier, une partie du personnel était en train de vouloir trouver une issue à l’amiable, devant la situation inéluctable de licenciements, dans le cadre de la négociation annuelle obligatoire sur les salaires et les conditions de travail. Des doléances regroupées en six points concernant la priorité d’embauche pour rester fidèle à la lettre de l’article L.61 de la loi 97-17 portant Code du travail. Les travailleurs avaient insisté sur le fait que les collègues licenciés doivent demeurer prioritaires, en cas de réembauche au même poste, l’instauration d’une prime de 13e mois ; réorganisation des congés annuels ; une prime de feu continu ; une prime de risque ; une prime de pénibilité ; une assurance vie et d’invalidité pour l’employé et sa famille. Une partie du personnel était dans l’idée que, pour tenter d’éviter un licenciement massif pour motif économique, l’employeur devait réunir les délégués du personnel et rechercher avec eux toutes les autres possibilités comme la réduction des heures de travail, le travail par roulement, le chômage partiel, la formation ou le redéploiement du personnel. Malgré les nombreuses réunions avec le site operation manager (Som) et les ressources humaines, les travailleurs de Sgo se sont dit surpris qu’on leur ait plutôt mis devant le fait accompli, avec une première vague de remerciements. Le dernier est daté de ce mois de février avec le procès-verbal n°002, qui a réparti 26 postes à sauver et 44 à licencier, qui leur a alors été présenté, contre toute attente.
SEYNI SYLLA BLOQUE LA TENUE D’AUDIENCES FORAINES
A l’origine du différend : le blocage de l’opération initiée par des jeunes réunis autour d’un mouvement dénommé «Espoir» et qui militent pour l’obtention de pièce d’état civil à tous les enfants de la contrée.
Rien ne va plus entre le maire de Missirah (commune située dans le département de Tambacounda) et une bonne partie des populations d’une dizaine de villages. A l’origine du différend : le blocage de l’opération initiée par des jeunes réunis autour d’un mouvement dénommé «Espoir» et qui militent pour l’obtention de pièce d’état civil à tous les enfants de la contrée.
Le maire Seyni Sylla et certaines populations de sa commune ne plus parlent plus le même langage. L’édile de Missirah exige en effet à ses administrés une déclaration sur l’honneur pour obtenir le certificat de non inscription, papier indispensable pour la tenue d’audiences foraines. Ainsi, ce sont des centaines de demandes dont celles d’élèves en classes d’examen qui se bloquées par le maire qui campe sur sa position, malgré l’audience foraine prévue ce 30 mars 2019 par le mouvement «Espoir» au village de Bidiancoto. Mais c’est sans compter avec la détermination des initiateurs de l’opération qui se sont faits entendre hier après-midi devant la mairie de Missirah.
Arborant des brassards rouges, des dizaines de personnes ont manifesté leur mécontentement. «Ce mouvement d’humeur fait suite à une injustice subie par les populations. Tous les villages environnants de Missirah ont subi une injustice. Le mouvement «Espoir» a initié une audience foraine au village de Bidiancoto dans le but d’aider les fils de cette contrée à obtenir une pièce d’état civil plus particulièrement un extrait de naissance. Il s’agit ainsi de permettre aux élèves candidats à des examens de fin d’année scolaire d’avoir cette pièce», explique Ousmane Bâ, porte-parole du mouvement «Espoir» regroupant des élèves, étudiants et autres cadres de la zone. «Nous avons malheureusement constaté que le maire de la commune essaie de bloquer ce processus en rendant impossible l’atteinte d’un tel objectif par un refus catégorique de signer les requêtes qui ont été déposées sur sa table», déclare Ousmane Ba qui estime que le papier exigé par le maire n’a aucune signification juridique. «C’est la première fois que ce document est demandé pour des audiences foraines. Ce n’est pas normal», clament les manifestants venus nombreux déverser leur colère devant la mairie. Les protestataires ne disent ne pas comprendre que des audiences foraines soient organisées à Bambadinka et Tessan sans que ce papier ne soit exigé par Seyni Sylla et que ce soit le cas à Bidiancoto. Interrogé sur la question, le maire Seyni Sylla déclare : «ce sont des gens malintentionnés. Moi je n’ai aucun problème pour la signature des requêtes».
Prévue pour ce samedi 30 mars 2019, l’audience se fera sans ces nombreux dossiers bloqués. Aux dernières nouvelles, les hautes autorités du pays ont forcé le maire à s’exécuter sans son fameux document. C’est à son domicile qu’il a signé les documents jusque tard dans la soirée.
UN INSTRUMENT MORT AUX SONORITES VIVANTES
Le Xalam est un instrument traditionnel que l’on retrouve en Afrique de l’ouest. Utilisé depuis des siècles, il renferme beaucoup de secrets.
En effet, les premières notes du Xalam ont été jouées à Bandiagara, lorsque le saint homme El hadji Oumar Foutiyou Tall disparaissait dans les falaises. Composé en totalité d’éléments morts, cet instrument joué par les griots renferme un mystère et possède un fort pouvoir mystique.
Luth d’Afrique occidentale, le Xalam est utilisé au Mali, en Gambie, au Sénégal, au Niger, au nord du Nigeria et du Ghana, au Burkina Faso et au Sahara occidental. Le Xalam est également connu sous d’autres noms : Guésséré, Baapp ou Hoddu. La plupart des joueurs de Xalam construisent leur instrument, bien qu’ils fassent appel parfois à des sculpteurs de bois pour la finition du corps. Le Xalam est par excellence l’instrument des «griots» (musiciens professionnels) et des chanteurs de louanges. Il est utilisé le plus souvent seul ou en duo. Si autrefois ils en jouaient en l’honneur du souverain et de la reine ou des grands érudits, aujourd’hui c’est lors de mariages, de baptêmes ou de festivals folkloriques que les musiciens l’utilisent. L’origine de cet instrument est sujette à polémique. Pour certains, le Xalam est originaire de l’actuel Mali, pour d’autres, l’instrument proviendrait de l’Antiquité, plus exactement de l’Egypte ancienne.
Le Xalam serait un ancêtre du Banjo américain. Le Xalam fut joué pour la première fois de l’histoire à Bandiagara. Celui qui l’a inventé, après sa création, ne savait pas quoi faire de cet instrument. Confus, il s’asseye sur une pierre. Et soudain des gens, disciples d’El hadji Cheikh Oumar Foutiyou Tall, qui étaient à la recherche de leur maître, viennent lui demander (à celui qui a créé le xalam) s’il n’avait pas aperçu El hadji Cheikh Oumar Foutiyou Tall. Il leur répondit par : «taara mougui taara kourtouba taara mougui taara» ; ce qui signifie : «il y a un homme de taille moyenne qui porte un pantalon pas trop long, il est passé par ici à Bandiagara ». C’est le Xalam qui a montré pour la première fois la direction prise par Cheikh Oumar Foutiyou Tall, et la première chanson composée avec les cordes du Xalam est le Taara. Chaque corde du Xalam produit un son unique qui a une signification particulière. Tout comme l’Islam qui compte cinq piliers et cinq moments de prières, le Xalam possède cinq cordes, pas plus. S’il dépasse cinq cordes, les sons seront autre chose que ceux du Xalam.
Selon le vieux Socé, il existe un certain mystique concernant cet instrument et ses composants. Seul Dieu connaît le secret que renferme cet instrument totalement composé d’objets morts, mais qui parvient à parler.
En effet, le bois qui constitue la carcasse du Xalam est un bois mort, les ongles qui les jouent sont des corps morts, la peau qui recouvre l’instrument est morte parce que c’est la peau d’une chèvre déjà décédée, les cordes sont issues d’animaux morts. Donc tout ce qui constitue le Xalam est mort et le grand mystère, c’est qu’il parle, car il produit un son très fort et très « vivant ». Le Xalam est joué par tous les cinq doigts de la main. Le mystère avec cet instrument, c’est qu’il est apprécié de tous, même des grands érudits de l’Islam.
Le Xalam constitue une source d’inspiration pour celui qui l’écoute et une source de motivation de plus. Il existe deux types de Xalam : le « Guésséré » qui est le premier Xalam utilisé par les ancêtres, les précurseurs dans ce domaine. Le Guésséré avait la forme ronde d’une calebasse. Il était utilisé pour les premières compositions du Ngoyanne. Le Guésséré renfermait des secrets. Il galvanisait ceux qui l’écoutaient et avait un fort pouvoir mystique. On l’utilisait dans des situations particulières. Le Xalam qu’on voit de nos jours et qu’on utilise s’appelle « Baapp». Il est long et a une forme comme celle d’une petite guitare. Les premiers hommes à jouer le Xalam appartiennent à l’ethnie des Khassonkés. Ce sont eux les concepteurs de cet instrument. Ensuite les Haalpular du Fouta ont pris le relais pour jouer le Xalam, puis les Wolofs et enfin les Peulhs Firdous.
A LA CROISEE DES MELODIES ET DE L’ENVOUTEMENT
Après une percée fantastique sur la scène musicale nationale durant les années 70, la troupe de Médina Sabakh connaît aujourd’hui la traversée du désert. Elle a perdu beaucoup de son talent et de sa popularité.
L’on se souvient encore des morceaux mythiques comme «Mamadou Bitigué», «Mbassa», «Ndaga Ndiaye», «Chéri Coco», etc… qui ont fait la célébrité du Ngoyane et les beaux jours de cette fameuse troupe dirigée par la grande cantatrice feue Adja Seynabou Dieng.
A chaque contrée son identité, sa particularité et sa musique aussi. Le Ngoyane, genre musical né dans le Saloum, est devenu avec le temps un air national appréciée de tous les Sénégalais. C’est quoi le Ngoyane ? A ce qu’on sache, il n’a pas de signification exacte en wolof, mais il symbolise le grand édifice dénommé «Taata» et qui servait de refuge au roi du Rip durant les conflits. Pour certains, le Ngoyane peut signifier tout ce qui est bon. En tout cas, c’est à travers les louanges et les gloires chantées à l’endroit du roi qu’est né le nom «Ngoyane». Avant tout, le Ngoyaane fut un village et un chef de lieu de canton. Mais le premier et véritable nom de ce village est Sanghatte. La musique éponyme a vu le jour sous l’initiative de Goumbo Touré, chef de canton de Sabakh, à son retour de la deuxième guerre. Après son glorieux retour au bercail, Goumbo Touré a appelé les griots des villages environnants, plus particulièrement la jeune Seynabou Dieng, la cantatrice à la voix d’or, et un certain Ali Moussa Socé qui était le griot de sa famille, pour créer de l’ambiance dans la bourgade. D’autant que la contrée connaissait une certaine morosité. Il fallait donc donner une certaine vie à la cité. Le principe était simple : le matin tout le monde va au travail, le soir place aux veillées nocturnes. C’est ainsi que la musique Ngoyaane a vu le jour. Mais selon le vieux Mamad Socé, originaire de Passy dans le Rip, dont la famille a beaucoup contribué dans propagation et l’expansion de cette musique, il existe une différence entre le Xawaaré et le Ndaga. Le Xaawaré ou Ngonnal s’organisait la nuit dans une cour, après un diner copieux à l’honneur des hôtes de marque. Parés de leurs plus beaux atours, les gens, nobles comme griots, se réunissaient dans une cour. Les griots, experts en matière de musique traditionnelle, harmonisaient leurs chansons avec les belles mélodies du Xaalam accompagnées des battements de calebasses retournées par les femmes. C’est au cours de ces soirées que le Ngoyanne se jouait. Pendant les «xaawaré», on ne battait pas le tam-tam, on ne dansait pas non plus. Tout se faisait dans la noblesse. Les morceaux fétiches que chantaient les femmes pendant cette soirée étaient «Mariama Dianké», «Taara», «Ndaga Ndiaye Aly Seynabou», «Doubbo Sosso», «Nianing Bagn na», «Manka Yira», «Mamadou Bitigué». Tandis que le Ndaga, c’est une grande fête où l’on installe chaises et bancs. On battait le tam-tam et tout le monde était convié. Il se tenait dans une place publique.
MEDINA SABAKH, LA OU L’HISTOIRE A DEMARRE
Médina Sabakh, ce nom réveille bien des mythes et du merveilleux dans l’esprit des Sénégalais. Médina Sabakh, appelé autrefois Médina Mounnawar ou Keur Ndeury, a été fondée en 1898 par Ndeury Kany Toure. Du fait de son folklore et du mode de vie de ses populations, le village est entouré de beaucoup de mythes. Beaucoup apprécient sa musique rendue célèbre par le «Ndaga Ndiaye Ali Seynabou», une chanson composée par Sacko Dieng et Birame Lobé Dieng, mais chantée par la célèbre troupe de Médina Sabakh dirigée à l’époque par la grande cantatrice Seynabou Dieng. Cette est la première personne à interpréter ce genre musical. Ce morceau fait le tour du pays. La mythique troupe est composée de Seynabou Dieng, Lobé Ndiaye, Lissa Dieng, Seyba Sy et Saly Mbaye, ainsi que le talentueux et populaire Saloum Dieng. A cette époque, le «Xaalam» (Ndlr : instrument musical à cordes) était joué par Birame Lobé Dieng et Sacko Dieng. Il faut préciser que Seynabou Dieng, Sacko Dieng, Birame Lobé Dieng et Saloum Dieng sont des enfants de Saloum Hanthia Dieng. Au Ndoucoumane aussi, il y avait la grande chanteuse Marième Kéwé aussi talentueuse que les membres de la troupe de Médina Sabakh. Les Sénégalais se demandent toujours ce qui a fait la réputation de ce village. Selon le vieux Mamad Socé, Médina Sabakh constitue une université. Pour être un bon chanteur ou un bon joueur de Xaalam, il faut passer par cette localité. Mais le Ngoyanne est chanté à Ndoffane, au Ndoucomane, à Passy, à Koungheul. Dans ces contrées, on retrouve des personnes très douées et qui maitrisent parfaitement cette musique. Dans toutes ces villes, on retrouve presque la grande famille de Médina Sabakh. Pour bon nombre de Sénégalais, Médina Sabakh représente un paradis sur terre. Ce «havre» de bonheur, enfoui quelque part dans les imaginations. Le plateau d’un théâtre fait de chants et de danses. Cette contrée des grands «xaawaré» ou la tournée des grands ducs. L’on raconte aussi que le Ngoyane constitue la hantise des mères de famille qui ne souhaitaient pas que leurs enfants soient affectés à Médina Sabakh. Parce que, d’après la rumeur, ce village suce jusqu’au sang les fonctionnaires qui se retrouvent comme pris dans un carcan. Histoires du Chauffeur avec le camion de riz et du fraudeur qui avait «sucré» tout un puits Potion magique qu’on fait absorber à une personne aimée, le «Niam Diodo» serait, dit-on, à la base de l’attachement des fonctionnaires et autres étrangers pour Médina Sabakh. La même rumeur laisse entendre que Keur Ndeury est peuplé de griots passés maîtres dans l’art de vous faire vivre quelques heures de bonheur intégral avec leur répertoire inépuisable de chants, leurs «xaalam» magiques et surtout l’attachement dont on vous couvre. On raconte encore avec humour, l’histoire du chauffeur qui, pour retourner la balle à une famille qui l’avait honoré, a vidé ses poches, vendu le chargement de riz qu’il transportait, démonté les pneus du camion, avant de s’enfuir au bout d’un mois, laissant derrière lui une dulcinée et une carcasse de véhicule.
La légende de «Mamadou Bitigué» est aussi connue des Sénégalais. Elle raconte l’histoire d’un riche et généreux commerçant qui s’était installé à Médina Sabakh. Là, les griots ne l’ont pas épargné. Tous les jours, les griots venaient devant sa boutique le chanter. Après avoir tout offert aux griots, il «s’est donné» à eux. La légende dit que les griots l’ont amené. Personne ne sait si ces derniers l’ont vendu comme esclave ou ont fait de lui leur serviteur ou esclave. Mais après sa faillite, les chanteuses de Ngoyane, soutient-on, ont interprété en son honneur cette belle chanson, connue de tous, et qui s’intitule «Mamadou Bitigué». L’histoire ne s’arrête pas là. L’on raconte aussi qu’un fraudeur qui avait une fois passé la nuit à Medina Sabakh, bercé par les belles mélodies des griots, a voulu «sucrer» tout un puits avec le chargement du camion de sucre qu’il conduisait. Un autre commerçant, après avoir vidé ses poches pour choyer les griots, a cherché à apparaître comme un donateur de luxe. C’est ainsi qu’il coupa une de ses oreilles pour l’offrir à ceux qui chantaient ses louanges.
DE LA BELLE EPOPEE AUX OUBLIETTES
Si le Ngoyanne a connu ses lettres de noblesse entre les années 1970 et 2000, force est de reconnaître qu’elle est en déclin. Pour le vieux Mamad Socé, gardien de la tradition authentique du Saloum, cette situation est due à plusieurs facteurs Parmi ceux-ci, il cite la paresse des nouveaux chanteurs de Ngoyanne qui refusent de faire le travail d’investigation nécessaire à la création de nouvelles compositions. Selon lui, la jeune génération est obnubilée par le succès et le gain rapide. «Ils ne font que les reprises des premiers morceaux composés par la troupe de Médina Sabakh, ou par Saloum Dieng (icône du Ngoyanne décédé le 3mars dernier). Les jeunes ont honte aussi de revenir à la source, c’est-àdire dans les villages où tout a commencé, pour demander conseils aux anciens». Pour le vieux Socé, personne ne peut réussir dans cette musique sans revenir aux sources. Les anciens détiennent des secrets, et des compositions qui ne sont jamais passées dans les médias. Ils sont disposés à les donner généreusement à tout jeune qui les consulte». Un autre problème qui freine l’avancement de cette musique, c’est que les jeunes sont plus bercés par les sonorités extérieures que par celles qu’on chante ici pour la plupart. Un autre souci, ce sont les endroits pour jouer le Ngoyanne qui se font de plus en plus rares, de même que les spectacles dignes de ce nom. A Dakar, peu de gens savent où se tiennent régulièrement les soirées Ngoyanne. Sinon à Thiès, on trouve des événements de Ngoyanne, ou dans quelques villages du Saloum qui sont très attachés à la sauvegarde de leur patrimoine culturel. Les médias aussi ne facilitent pas la connaissance de cette musique aux plus jeunes. A Médina Sabakh, c’est Diakhou Ndiaye, fille de Saly Mbaye qui essaie de maintenir difficilement le flambeau.
TERRE DE PAIX
Il faut relever que Médina Sabakh constitue bel et bien un mythe pour les Sénégalais. Un mythe et certaines croyances entourent le village. Même si la localité s’est forgée, depuis des temps immémoriaux, une solide réputation de paix, d’accueil et d’hospitalité. Ses habitants soutiennent que cette téranga est liée à la personnalité du fondateur du village, Ndeury Kany Touré, qui avait émis le vœu de voir les habitants partager toujours leurs biens avec les étrangers. C’est ce vœu exaucé, ces leçons apprises et ancrées dans les mœurs, qui ont façonné les populations de Sabakh qui cherchent toujours à faire plaisir aux étrangers, en les mettant dans de bonnes conditions de cohabitation. L’histoire du chauffeur n’est pas vraie, selon certaines personnes. En effet, selon le vieux Mamad Socé qui a vécu à Médina Sabakh, «la musique et la danse s’imbriquent merveilleusement, de manière à vous faire perdre la tête. Nos belles chanteuses, avec leurs voix douces, savent toucher la corde sensible de tout mélomane et l’amener à dépenser. Mais elles le font sans tricherie. Un noble, dès qu’on chante ses louanges, fait toujours ce qui est au dessus de ses moyens, car c’est son honneur qui est touché». Pour l’histoire de «Mamadou Bitigué», peu de gens dans le village acceptent d’aborder ce sujet qui relève de la légende. Avec Goumbo Touré, le village était toujours en fête. On y organisait des xaawarés qui attiraient des milliers et des milliers de personnes venues d’horizons divers. C’est depuis cette période que Medina Sabakh a bâti sa réputation de ville de téranga. Keur Ndeury, ou Médina Sabakh, c’est le folklore, la téranga et l’hospitalité ; mais c’est aussi et surtout une population très réceptive et engagée pour le changement. Même si le Ngoyanne reste toujours une musique locale et peine à s’internationaliser comme le Mbalax, le niveau culturel est très élevé du fait de la rencontre à Keur Ndeury de différentes ethnies provenant de divers horizons.
TALLA SYLLA TIENT ENFIN SON BUDGET 2019 QUI S’ELEVE A PLUS DE 1,7 MILLIARD DE FCFA
Pour les deux derniers exercices, le maire de Thiès était obligé de se référer à la décision de l’autorité administrative faute de quorum pour régler et rendre exécutoire le budget de la ville.
Pour les deux derniers exercices, le maire de Thiès était obligé de se référer à la décision de l’autorité administrative pour régler et rendre exécutoire le budget de la ville. D’autant que le Conseil municipal, constitué majoritairement de conseillers de Rewmi, n’avait pas pu se prononcer, faute de quorum. Mais pour ce présent exercice, après une première session avortée, le quorum a été atteint hier et le budget qui s’élève à plus de 1,7 milliard Fcfa a été voté par 29 voix et une abstention.
«Ce jour nous permet de redémarrer les choses sur de bonnes bases», a déclaré hier le maire Talla Sylla, après que le budget de l’exercice 2019 de la ville de Thiès, qui s’élève à 1.759.182.343 Fcfa a été voté. Contrairement aux deux dernières années, le quorum a été atteint cette fois-ci avec 20 conseillers présents et 10 procurations. Et puisque le quorum n’était pas atteint à la première convocation, les 30 étaient suffisants cette fois-ci pour délibérer valablement. Pour Talla Sylla, ce qui s’est passé sonne comme un sursaut au niveau de la ville de Thiès. D’autant que le budget 2019 a été voté sans aucune voix contre. «C’est un fait qui doit être noté et apprécié positivement. Je le fais au nom du Conseil et de l’ensemble des Thiessois. Notre devoir est maintenant de veiller à son exécution parfaite, dans le sens des intérêts des Thiessois», déclare l’édile de cité du rail qui poursuit : «notre devoir, c’est d’être à la hauteur de cette posture du Conseil de la ville de Thiès. C’est ce que nous avons toujours souhaité depuis 2014. Nous avons toujours invité les uns et les autres à une posture de discernement. Nous pouvons avoir des positions politiques, des positions partisanes et électorales ou électoralistes différentes, mais quand il s’agit de prendre en charge les préoccupations de ceux qui nous ont élus comme conseillers, membres du bureau de ville ou maire, notre devoir, c’est de nous concentrer sur les intérêts et les préoccupations essentiels de nos concitoyens». Pour Dénéba Sall, secrétaire de séance, les conseillers municipaux sont revenus à l’essentiel. «C’est une nouvelle prise de conscience. On peut avoir des positions divergentes par rapport à la politique, mais quand il s’agit de voter le budget qui engage le développement de la ville, il est normal de faire des amendements, des rectificatifs, mais ne pas venir dans une posture de vouloir bloquer. Il y a eu des blocages du budget de la ville. Aujourd’hui, les conseillers qui empruntaient une telle démarche sont revenus à la raison», affirme-t-il.
«THIES ATTEND LE RELIQUAT DE 250 MILLIONS SUR LES 500 PROMIS PAR MACKY SALL DEPUIS 2 ANS»
Ce qui reste, de l’avis de Dénéba Sall, c’est que le Président Macky Sall respecte ses engagements par rapport à la ville de Thiès. Il avait en effet promis à la ville une subvention exceptionnelle à hauteur de 500 millions de Fcfa. Mais depuis plus de 2 ans, seuls 205 millions de Fcfa ont été versés dans les comptes de la ville de Thiès. Pendant ce temps, les promesses qui ont été faites à d’autres collectivités locales ont été respectées avec la réception effective de la totalité des montants promis. «C’est comme si la ville deThiès était combattue par certains, car c’est difficile d’expliquer autrement ce retard de plus 2 ans», se désole Dénéba Sall. A l’en croire, le chef de l’Etat avait également promis d’offrir aux Thiessois un marché au poisson. Des instructions avaient été données dans ce sens au ministre de la Pêche et de l’Economie Maritime, qui avait dépêché une équipe à Thiès après que le site a été identifié du côté de Poniène Peulh. «Mais nous attendons toujours la construction de cette infrastructure, comme nous attendons aussi la mise en œuvre des directives et recommandations de l’Inspection Générale d’Etat(Ige) dans son dernier rapport. L’Ige avait recommandé que 40% des recettes de la gare routière reviennent à la commune de Thiès-Ouest, 30% à la Ville et que 30% restants soient partagés entre les communes de Thiès-Est et Thiès-Nord. Et que le même procédé soit appliqué aux recettes du marché central». Il estime que la ville est confrontée à un problème de recouvrement, de gestion du foncier bâtie et de paiement de l’impôt.
SAËR MANGANE, LE CONSEILLER DE REWMI QUI S’EST ABSTENU
«Le budget manque de sincérité» «Ce budget manque de sincérité et c’estle cas depuis l’avènement de Talla Sylla à la tête de la ville. Il faut une cohérence des informations budgétaires qui se répercutent sur la nomenclature. Ce qui n’est pas le cas avec ce budget qui vient d’être voté», indique Saër Mangane, conseiller de Rewmi qui s’est abstenu lors du vote du budget. «Depuis 4 ans, je m’attends à ce qu’on constate des changements notoires, une certaine effectivité de l’activité municipale au niveau de Thiès. Depuis que le maire Talla Sylla est là, il n’y a aucun acte réel allant dans le sens de la prise en charge des préoccupations des Thiessois.Il n’a pas d’excuses aujourd’hui, car il esttoujours dans sa logique de confrontation avec le Rewmi qui est majoritaire au Conseil. Et pourtant, le budget a été voté». Saër Mangane ajoute qu’avec l’acte 3 de la décentralisation, l’Etat du Sénégal a fait de la ville de Thiès une municipalité fantôme. «Il y a une cacophonie autour de la distribution des compétences entre la ville et les autres mairies et cela se répercute dans le fonctionnement de la ville de Thiès. Au finish, il n’y a aucune mutualisation des forces entre les 3 collectivités locales qui existent dans le périmètre de la ville de Thiès». Et selon Saër Mangane, c’estla démarche cavalière du Maire Talla Sylla qui a exacerbé cette situation.
«C’EST FAUX DE DIRE QUE LE F CFA N’EST PAS UN BON MODELE DE DEVELOPPEMENT»
Apportant une réplique aux détracteurs du franc Cfa, le Ministre français de l’économie, des finances et du plan Bruno Le Maire a estimé qu’il est faux de dire que le franc Cfa n’est pas un bon modèle de développement
Apportant une réplique aux détracteurs du franc Cfa, le Ministre français de l’économie, des finances et du plan Bruno Le Maire a estimé qu’il est faux de dire que le franc Cfa n’est pas un bon modèle de développement. Il s’exprimait hier, vendredi 29 mars lors d’une conférence de presse avec son homologue sénégalais, Amadou Ba, organisée dans le cadre de sa visite à Dakar.
Selon lui, les résultats de la zone franc ont montré qu'il y a des pays qui ont très bien réussi. « Je le dis pour tous ceux qui critiquent le franc CFA, qui nous disent qu'on ne peut pas réussir économiquement dans le cadre de la zone franc, c'est faux de dire que ce n'est pas un bon modèle de développement», soutient-il. Pour Bruno Le Maire, le Sénégal et la Côte d'Ivoire sont deux exemples très convaincants de réussite dans cette zone qui apporte de la stabilité et des garanties aux investisseurs. «Ces deux pays ont, au cours des dernières années, enregistré les meilleurs résultats économiques», a-t-il conclu.