CET ACTE FONDAMENTAL QUI EMPÊCHE ENCORE FAMARA SAGNA D'ENTRER EN ACTION
Le président du Comité de pilotage du Dialogue national ronge son frein

Chi va piano, va sano (qui va doucement, va sûrement) disent les Italiens. En écho, les Français disent que « rien ne sert de courir,il faut partir à point », cela étant la morale de la fable « Le lièvre et la tortue » de La Fontaine. Enfin, on peut aussi dire que qui veut aller loin ménage sa monture. Pour dire que, comme nous l’écrivions il y a quelques semaines dans ces mêmes colonnes, Famara Ibrahima Sagna, le président du Comité de pilotage du Dialogue national, ronge son frein. Homme d’action, médiateur chevronné, fin connaisseur de l’Administration qu’il a contribué à façonner dans notre pays, ancien ministre ayant détenu des portefeuilles prestigieux, président honoraire du Conseil économique et social après en avoir été le président, artisan du premier rapprochement entre l’ancien président de la République Abdou Diouf et son plus farouche opposant d’alors, Me Abdoulaye Wade, « Big Fam » sait exactement ce qu’il doit faire et quelle direction il entend emprunter.
S’il n’est pas encore entré en action depuis sa désignation le 28 mai dernier pour assumer la mission de Président du Comité de Pilotage du Dialogue national, c’est parce que, écrivions-nous, il attendait que quelques conditionnalités soient remplies. Parmi celles-là, un acte officiel de nomination du président de la République, ce qui a été fait sous forme de décret depuis lors. Ensuite, la transmission par le ministère de l’Intérieur de la liste des membres des cinq commissions devant composer ce Dialogue. Il s’agit des commissions « Politique », « Paix et Sécurité », « Economie et Social », « Environnement et Cadre de vie » et « Ressources naturelles ». Là aussi, les services de M. Aly Ngouille Ndiaye avaient fait le nécessaire. Il reste donc aujourd’hui l’installation officielle du Comité de Pilotage et de son Président au grand complet par le président de la République. Il ne s’agit pas là d’une simple formalité mais d’un acte fondamental qui devrait donner le top départ des activités du Dialogue national.Ce même si la commission « Politique » dirigée par l’ancien ministre de l’Intérieur, le général Mamadou Niang, est à pied d’œuvre depuis des mois. Elle semble d’ailleurs avoir pris de l’avance par rapport aux autres commissions. Ce qui pousse sans doute ses membres, en particulier son président, le général Mamadou Niang, à s’impatienter. Ils se plaindraient notamment d’être « snobés » par le président Famara Ibrahima Sagna qui ne daignerait même pas répondre aux lettres qu’ils lui ont adressées. En tout, trois courriers seraient restés sans réponses. Dans l’entourage de Big Fam, on confirme l’existence de ces lettres.On fait valoir qu’en tant qu’homme de devoir, il n’a jamais marqué la moindre indifférence à l’endroit d’une mission qu’il a librement acceptée. Simplement, explique-t-on, il se trouve que depuis le 28 mai dernier, le Comité de pilotage ne dispose encore ni d’administration, ni de locaux pour l’accomplissement de ses missions. Toutefois, les choses bougent dans le bon sens, rassure-t-on, puisque le président de la République, mis au courant de cette situation, vient de faire mettre des locaux à la disposition du Comité de Pilotage.Mieux, des dispositions précises ont été prises pour constituer une administration qui sera dotée des moyens nécessaires à son fonctionnement. Il convient donc de faire preuve de patience puisque le démarrage des travaux du Comité de Pilotage n’est plus très loin.C’est donc cette absence de locaux fonctionnels, de secrétariat et de collaborateurs qui explique que le président Famara Ibrahima Sagna ne puisse pas encore répondre aux courriers qui lui sont adressés et, en particulier, aux trois lettres que le général Niang lui a envoyées. Il ne va quand même pas squatter les multiservices pour faire taper son courrier ! Il lui est aussi demandé de lancer un appel d’offres pour sélectionner un cabinet sénégalais ou international chargé d’auditer le processus électoral. Sauf que, là aussi, n’étant pas encore installé, il ne va pas engager la responsabilité financière de l’Etat. Il s’y ajoute qu’il ne peut pas lancer un appel d’offres tout seul, c’est-à-dire sans consulter les autres membres du Comité de Pilotage qui ne sont pas encore installés officiellement.Pour dire que, en citant encore ce bon vieux La Fontaine, patience et longueur de temps, font plus que force ni que rage... Autrement dit, il faut de la mesure et de la patience en toute chose.