MACKY SORT LE SABRE CONTRE DIAKHATE
Après le limogeage sans ménagement de Sory Kaba, c’est au tour du ministre, conseiller Moustapha Diakhaté de subir les foudres de l’actuel locataire du palais de la République

Macky Sall ne badine avec la question du troisième mandat qui cristallise actuellement les préoccupations du champ politique et fait les choux gras de la presse. Après le limogeage sans ménagement de Sory Kaba, le directeur des Sénégalais de l’extérieur, au lendemain de sa sortie sur l’incapacité constitutionnelle du chef de l’Etat à se représenter pour un troisième mandat à la tête du Sénégal, c’est au tour du ministre, conseiller Moustapha Diakhaté de subir les foudres de l’actuel locataire du palais de la République. L’ancien président du Groupe parlementaire de la majorité a été démis de ses fonctions hier, lundi 28 octobre, par le Chef de l’Etat.
Le sabre de Macky Sall n’entend vraisemblablement épargner aucun responsable de l’Apr (le parti au pouvoir) qui se prononcerait d’une façon ou d’une autre sur sa possibilité constitutionnelle ou non de se présenter à un troisième mandat à la tête du Sénégal. Pour preuve, le ministre-conseiller Moustapha Diakhaté qui s’est fendu d’une sortie attestant que la démarche de Macky Sall sur cette question de troisième mandat est « contre-productive » a été relevé de ses fonctions hier, lundi 28 octobre 2019.
Par décret présidentiel 2019-1800 du 28 octobre 2019, il a été ainsi annoncé que le président de la République a mis fin aux fonctions du ministre conseiller Moustapha Diakhaté. Après le limogeage «fast-track» de Sory Kaba, le directeur des Sénégalais de l’extérieur, tout juste après sa sortie médiatique sur l’incapacité constitutionnelle du chef de l’Etat à se représenter pour un troisième mandat à la tête du Sénégal, c’est au tour de Moustapha Diakhaté de subir le courroux de son chef de parti et par ailleurs président de la République. Interpellé sur ce renvoi « fast-track », le ministre-conseiller en charge de la communication de la présidence Seydou Guèye a fait savoir que le limogeage était dû à diverses raisons (Voir par ailleurs). En tout cas, force est de constater que l’actuel locataire du palais de la République semble bien «frileux» sur cette question de troisième mandat. D’où les limogeages «fast-track» des responsables qui « osent » s’épancher en public sur le sujet à l’instar de Sory Kaba et Moustapha Diakhaté qui se savait d’une certaine façon en sursis, depuis sa sortie sur le troisième mandat.
Pour rappel, invité de l’émission « Sen Jotaay », au cours du week-end écoulé, le ministre-conseiller, Moustapha Diakhaté, s’est dit d’avis que le Président Macky Sall était en train de faire fausse route sur la manière, dont il voulait clore le débat sur le troisième mandat. « La manière dont Macky Sall veut mettre un terme à cette polémique est contre-productive. S’il veut limoger toute personne qui en parle ou si des gens de l’Apr insultent ceux qui expriment leur point de vue, cela pose problème.
Le Président ne devrait pas cautionner ces insultes et le limogeage de Sory Kaba a créé plus de problèmes qu’il n’en a réglés, en ravivant une polémique qui n’a pas lieu d’être », avait-il dit. Interpellé sur les sanctions qui pouvaient s’abattre sur lui, en raison de l’omerta imposée par son chef de parti à tous les responsables apéristes, Moustapha Diakhaté avait assumé sa position en se disant penseur homme. « Il m’est égal d’être limogé ou maintenu à mon poste. J’ai rejoint Macky avant même qu’il ait un pouvoir de nomination. Si, aujourd’hui, il souhaitait me démettre de mes fonctions, je le remercierais’’, avait-il affirmé avec responsabilité. Le glaive de Macky Sall n’a pas tardé à lui rappeler la suprématie du chef.