«YEWWI ASKAN WI» DRESSE SON MODE D’ORGANISATION ET SA FEUILLE DE ROUTE
Présidence tournante, ouverture aux autres membres de l’opposition, élections locales et législatives…

«Accord-cadre sur l’organisation et le fonctionnement de la coalition Yewi Askan Wi.» Tel est l’intitulé du document phare qui régit aussi bien la coordination de cette alliance électorale que les relations entre les différents membres. «L’As» vous présente la quintessence du texte qui fait office de code conduite pour cette nouvelle force qui veut arriver à bout de la coalition présidentielle.
Les termes sont clairs. Les partis et mouvements membres de la coalition «Yewi Askan Wi» sont soumis à un certain nombre de règles à respecter pour se maintenir dans l’organisation. Un document a d’ailleurs été conçu exclusivement pour ça. Il s’agit de l’accord-cadre sur l’organisation et le fonctionnement de la coalition que les différentes parties prenantes, désireuses de poursuivre l’aventure, doivent signer. Le texte dont «L’As» détient une copie indique que la coalition demeure ouverte à tous les partis et mouvements de l’opposition qui, sans réserve, consentent à signer la charte.
Rappelant les objectifs, il est établi que cette alliance se veut une force politique capable de gagner les élections locales et législatives de 2022 et de consolider une dynamique de collaboration en perspective de l’élection présidentielle de 2024. Et concernant spécifiquement les élections locales de 2022, l’objectif est de gagner le maximum de collectivités territoriales.
Pour les élections législatives de 2022, «Yewi Askan Wi» voudrait contraindre le pouvoir à les organiser à date échue, et d’autre part, de prendre le contrôle de l’Assemblée nationale afin de restituer à cette institution ses prérogatives constitutionnelles de contrôle de l’action du gouvernement et d’évaluation des politiques publiques. Pour l’élection présidentielle de 2024, les membres de la coalition s’engagent à maintenir cette collaboration, même en cas de candidatures plurielles, notamment pour la supervision de l’ensemble du processus électoral. En cas de qualification au second tour d’un candidat d’un Parti ou mouvement membre de la coalition contre un autre candidat non membre, la coalition s’engage à soutenir le candidat membre, sous réserve de l’élaboration d’un programme minimal commun.
PASTEF, PUR ET TAXAWU SENEGAL, MEMBRES PERMANENTS ET DE DROIT DE «YEWI ASKAN WI»
Du point de vue de la structuration et du fonctionnement, tout repose sur une conférence des leaders qui réunit les représentants de partis et mouvements d’envergure nationale. Ainsi, chaque organisation est représentée par une personne. Et la coordination de la Conférence est assurée, à tour de rôle, par un représentant des partis ou mouvements membres de la coalition, désigné par la conférence, pour un mandat de trois (03) mois. Selon l’accord-cadre, cette conférence des leaders est l’instance suprême de la coalition. Mieux, elle est chargée de définir les orientations stratégiques de la coalition et de superviser leur mise en œuvre par les commissions techniques. Elle désigne également les membres du Conseil de Médiation et d’Arbitrage en dehors des membres permanents et de droit, constitués par les trois initiateurs. Le Conseil de Médiation et d’Arbitrage (CMA) est composé, d’une part de membres permanents et de droit que sont les initiateurs (Pastef-Les Patriotes, le Pur et Taxawu Senegaal) et d’autre part, de quatre (04) membres désignés par la Conférence des Leaders, de façon rotative pour un mandat de (03) mois. D’après toujours le document de l’accord-cadre, ce conseil est chargé d’entreprendre toute démarche de conciliation et de médiation entre les membres de la coalition pour aboutir à des consensus dynamiques. «Les points de désaccords éventuels entre les membres de la coalition sont constatés par la Conférence des Leaders et soumis au Conseil de Médiation et d’Arbitrage. Le Conseil procède aux arbitrages nécessaires pour résoudre les difficultés rencontrées par la coalition et les litiges relatifs aux investitures. Il valide la liste des candidats investis par la coalition. Il procède à la confection des listes manquantes et soumet sa décision à la Conférence des Leaders pour validation», souligne le texte dont «L’As» détient une copie.
«LA DESIGNATION DES CANDIDATS TIENT COMPTE DE LA REPRESENTATIVITE ELECTORALE ET DU POIDS DES APPAREILS POLITIQUES»
En définitive, concernant les principes et règles d’investitures, «Yewi Askan Wi» estime que dans toutes les collectivités territoriales, les investitures de la coalition sont régies par les principes de loyauté et de générosité vis-à-vis des membres, d’efficacité électorale et de consensus dans les prises de décision. Pour le cas particulier des communes de la capitale (Dakar), note-t-on, des communes chefs-lieux de départements et des villes et départements, la désignation des candidats tient compte de la représentativité électorale et du poids des appareils politiques évalués, selon les résultats des élections locales de 2014, législatives de 2017 et présidentielle de 2019, mais aussi du profil des candidats proposés pour les postes convoités et de l’ancrage local des partis. Les partis membres de la coalition s’engagent à présenter les meilleurs profils de candidats, précise l’accord cadre. La coalition «Yewwi Askan Wi» s’engage également à renforcer les positions acquises par ses composantes dans les collectivités territoriales. Au regard des objectifs projetés pour les élections locales, législatives et présidentielle à venir, soulignent Ousmane Sonko, Khalifa Sall et Cie, il ne saurait être investi, au nom de la coalition Yewwi Askan Wi, un candidat membre d’un parti appartenant à la coalition au pouvoir. Dans tous les cas, concluent-il, toutes les candidatures proposées sont soumises à la validation du Conseil de Médiation et d’Arbitrage.