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«AU SENEGAL, IL N’Y A QUE 34 PSYCHIATRES »

Dr Mamadou Lamine Diouf est revenu sur les causes et les conséquences de ce fléau qui à l’horizon 2030 sera la première cause de consultation dans le monde

Mame Diarra DIENG  |   Publication 11/10/2019

A l’occasion de la journée mondiale de la santé mentale qui été célébrée hier à l’hôpital Psychiatrique de Thiaroye, nous avons interpellé un spécialiste de la santé mentale qui nous a fait l’état des lieux de la santé mentale au Sénégal. Dr Mamadou Lamine Diouf est revenu sur les causes et les conséquences de ce fléau qui à l’horizon2030 sera la1ere cause de consultation dans le monde. Selon lui, il n’y a que 34 psychiatres sur toute l’étendue du territoire.

Quelles sont les causes des problèmes mentaux ?

En général, on dit en psychologie et en psychiatrie que les causes sont multifactorielles, c’est-à-dire qu’il n’y a pas une seule cause identifiée. C’est souvent beaucoup de facteurs qui se rencontrent chez la personne et qui génèrent souvent de la souffrance, des angoisses, de l’insomnie et, petit à petit, on entre dans la maladie. Alors il y a des cas spécifiques où l’on peut retrouver des causes, notamment en addictologie où le fait de prendre certains produits peuvent troubler le fonctionnement psychique de la personne. Il y a aussi les facteurs génétiques où la personne nait avec une certaine fragilité. Il y a aussi l’environnement qui vient fragiliser la personne. Pour les enfants, cela peut être la maltraitance, des carences, des négligences, des violences, des agressions sexuelles. Tout cela fait que l’enfant fragile n’a personne et il va grandir avec cette fragilité. Une fois adulte, il suffit qu’il vive une situation très stressante pour le faire basculer dans la maladie mentale.

Est-ce que l’on peut avoir le pourcentage de femmes atteintes de maladie mentale ?

Malheureusement, nous avons très peu de chiffres au Sénégal. Il y a des psychoses qui sont plus fréquentes chez la femme et l’enfant ; en Afrique et de par le monde, la dépression est beaucoup plus présente chez la femme que chez l’homme, mais au Sénégal il n’y a pas de grande étude menée à l’échelle nationale parce que ce sont des maladies qui sont très stigmatisantes. Ceux qui en souffrent sont souvent exclus de la société ; les familles les cachent et ne les amènent pas à l’hôpital, ce qui fait que nous avons du mal à les répertorier.

Quelles sont les conséquences de la maladie mentale chez l’individu ?

En termes de santé mentale, si quelqu’un souffre d’insomnie chronique et qu’il a du mal à dormir, le lendemain il va au travail, il n’est pas performant. Il risque de faire beaucoup de fautes professionnelles ; si c’est un travail dangereux, il peut avoir un accident. Les plus graves vont impacter le fonctionnement social de l’individu. La personne va avoir beaucoup de mal à fonctionner en société. Pour les enfants, les conséquences, c’est d’abord les difficultés liées à la scolarisation puisque nous avons très peu d’écoles spécialisées. Vous savez qu’à l’école, si vous n’êtes pas adapté au système, on vous rejette. Ce sont des enfants qui seront dans la rue à errer ; chez les adultes, les conséquences surviennent dans au niveau familial, au niveau des couples. Aujourd’hui, il y a beaucoup de couples qui divorcent. La dimension souffrance, stress, des non-dits, des secrets qui génèrent la souffrance morale sont au cœur de ces difficultés là. Quand il y’a un problème de communication, probablement c’est que la personne cache une souffrance derrière et elle tait cette souffrance ; tout cela mène parfois au suicide. Les gens sont parfois acculés à des situations. Le suicide résulte d’une situation où la personne fait face à une impasse ; cela peut être au niveau professionnel, familial, conjugal, le geste qui reste est le suicide. Souvent certains qui se suicident n’avaient pas objet de se donner la mort ; d’autres atteignent des niveaux où ils décident d’en finir, mais ce n’est pas toujours le cas.

Est-ce que l’on peut savoir le nombre de centres psychiatriques qu’il y a au Sénégal ?

Sur les 14 régions, il n’y a que 7 régions où il y a des structures psychiatriques ; c’est Ziguinchor, Louga, Tambacounda, StLouis, Kaolack, Thiès et Mbour. A Dakar, il y a le centre psychiatrique de Thiaroye, de Fann, de l’hôpital Principal et de l’hôpital militaire de Ouakam. Nous avons ces structures qui sont à Dakar et qui essaient de résorber toutes ces demandes qui viennent des régions où il n’y a pas de structures psychiatriques. Pour le nombre de psychiatres, ils sont 34 pour 14millions d’habitants. C’est très peu. Le plus dramatique est que la plupart sont à Dakar. Tous les jours, il y a des patients qui viennent du Fouta ou du fin fond du Sénégal ; d’ailleurs pour se faire renouveler l’ordonnance, ou avoir un diagnostic, alors que nous devrions aller vers des soins plus proches des populations.

Pouvez-vous nous dire le nombre de malades que vous avez répertoriés au sein de l’hôpital ?

Pour l’année 2018, il y a eu 22000 personnes qui sont venues se faire consulter, c’est beaucoup ; et il y a eu plus de 1600 qui sont hospitalisées, donc cela veut dire que la famille arrive à un moment où elle ne peut plus gérer le malade et on hospitalise le patient. Parfois aussi, il y a des malades qui font des troubles à l’ordre public et le préfet demande que l’on interne le patient. Chez les enfants, nous avons, pour les nouveaux cas qui nous arrivent chaque année, entre 600 et 700 enfants qui viennent uniquement pour des troubles psychiatriques. Et il n’y a qu’un seul pédopsychiatre et une assistante.

Selon vous, quelle est la responsabilité de la société sur la maladie mentale ?

La responsabilité est grande puisque la société, c’est l’Etat, les familles, l’hôpital. Vous savez, l’être humain est un être social, donc il grandit dans un environnement humain et il est confronté dans sa vie professionnelle ou conjugale à d’autres humains. De la même façon que l’on peut incriminer la société, elle peut également être protectrice. Elle peut participer à la guérison de certains malades ; donc le rôle de la société est primordial.

Peut-on avoir une idée du taux de guérison ?

Cela dépend ; quand vous prenez certaines pathologies comme l’épilepsie qui est le 2e motif de consultation ici, Il y a des patients où l’on arrive à arrêter le traitement. L’épilepsie nous donne beaucoup de satisfaction en termes de guérison. Pour la dépression et les angoisses, pour lesquelles la personne ne présente pas un tableau sévère, nous arrivons à les guérir et arrêter le suivi. Chez d’autres, malheureusement, ce sont des maladies chroniques où il faut prendre le traitement pendant un certain temps ; alors que là aussi il faut démystifier, ce n’est pas parce que l’on a un trouble mental que l’on doit prendre des médicaments toute sa vie. Cela n’existe pas.

Comment doit-on améliorer la santé mentale ?

Il faut séparer le niveau, il y a le niveau stratégie et politique. Il faut avoir une vision de ce que sera la santé mentale dans l’avenir proche et lointain ; nous savons qu’à l’horizon 2030, la santé mentale va être un des grands enjeux de santé partout dans le monde. Il faut se préparer à cela et orienter les politiques de santé publique. Il faut aussi une politique au niveau des infrastructures et décentraliser les structures de prise en charge de la santé mentale ; il faut miser sur la prévention.

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