VIDEO RIMA HASSAN DÉNONCE UN « ACCORD DE MISE SOUS TUTELLE » DE GAZA
À Dakar, Rima Hassan a violemment dénoncé le plan de paix signé à Charm El-Cheikh, qu’elle qualifie de « mise sous tutelle de Gaza ». Pour l’eurodéputée, cet accord ne vise qu’à prolonger l’injustice.Elle appelle à une mobilisation internationale

En visite à Dakar dans le cadre d’une conférence internationale, l’eurodéputée française d’origine palestinienne Rima Hassan a livré une critique sévère du plan de paix sur Gaza signé récemment à Charm El-Cheikh, en Égypte. Invitée au Musée des Civilisations noires, elle a partagé sans détour son analyse politique et géostratégique d’un accord qu’elle qualifie de « trompe-l’œil ».
Un plan de paix qui suscite scepticisme et indignation
Selon Rima Hassan, même si ce plan a permis une suspension des bombardements sur Gaza, il ne constitue en rien une avancée politique réelle. Elle rappelle que son initiateur, l’ancien président américain Donald Trump, « espérait en tirer des dividendes politiques, notamment à travers la perspective d’un prix Nobel de la paix ».
Pour l’eurodéputée, l’accord signé à Charm El-Cheikh ne vise pas à instaurer une paix durable, mais plutôt à consolider un rapport de forces défavorable aux Palestiniens. « Cet accord organise ni plus ni moins une mise sous tutelle de Gaza au profit des colons israéliens », affirme-t-elle.
Les États-Unis pointés du doigt
Rima Hassan fustige également le rôle des États-Unis, qu’elle accuse d'hypocrisie stratégique. « Ils ne peuvent pas être à la fois fournisseurs des armes du crime et revenir se présenter comme faiseurs de paix », déclare-t-elle, dénonçant une politique “à deux vitesses”, dans laquelle Washington prétend arbitrer un conflit qu’il contribue par ailleurs à nourrir.
Pour elle, ce plan de paix n’est rien d’autre qu’un mécanisme destiné à prolonger une situation d’injustice. « Le cessez-le-feu est un impératif humanitaire, mais le dispositif politique qui l’accompagne est inacceptable. Il perpétue les crimes, institutionnalise l’impunité et étouffe les aspirations légitimes du peuple palestinien. »
Parallèles entre luttes palestiniennes et luttes africaines
Rima Hassan participait à un atelier intitulé « Les luttes anticoloniales et défis contemporains en Afrique noire, au Maghreb, au Proche et au Moyen-Orient », aux côtés du Dr Dialo Diop et du Pr Babacar Samba, ancien ambassadeur du Sénégal en Égypte.
Elle a insisté sur les convergences historiques et politiques entre la lutte du peuple palestinien et celles de nombreux peuples africains ayant subi domination, dépossession et violence structurelle. « Les trajectoires d’émancipation se ressemblent : elles sont longues, difficiles, mais inévitables », note-t-elle.
Mobilisation estudiantine : un levier de transformation
Interrogée sur les dynamiques de solidarité internationale, l’eurodéputée a salué le rôle des étudiants, qu’elle considère comme des acteurs essentiels du changement social.
« Dans le monde entier, les mouvements estudiantins ont été des moteurs de rupture. Les jeunes ont la capacité de bousculer l’ordre établi et d’imposer de nouvelles lectures du monde », a-t-elle souligné, appelant les campus africains et européens à « maintenir une vigilance active » sur la question palestinienne.
Un appel à une paix juste et durable
En conclusion, Rima Hassan a rappelé que la paix ne peut être authentique que si elle repose sur la justice, l’égalité et la reconnaissance des droits fondamentaux. « Tant que les Palestiniens ne seront pas libres de décider eux-mêmes de leur destin, aucun accord, aussi médiatisé soit-il, ne pourra être qualifié de paix. »












