«DONNER DE L’EMPLOI AUX JEUNES PARTICIPE A ENDIGUER LA VIOLENCE»
Aux yeux du Pr Babaly Sall, coordonnateur du Ceradd, le chômage constitue l’un des facteurs qui poussent les jeunes à s’adonner à la violence.

Aux yeux du Pr Babaly Sall, coordonnateur du Ceradd, le chômage constitue l’un des facteurs qui poussent les jeunes à s’adonner à la violence. Pour endiguer cette problématique, il suffit de donner de l’emploi aux jeunes.
La principale leçon à tirer de l’enquête menée par le Carrefour d’Etudes et de Recherche Action pour le Développement et la Démocratie (CERADD), c’est que malgré l’ampleur de la violence chez les jeunes, certains d’entre eux résistent à ce phénomène. C’est l’opinion du Pr Babaly Sall qui estime que ces derniers arrivent à s’en sortir lorsqu’ils ont été confrontés à cela. «C’est un aspect important que nous voulons mettre en exergue. Outre les causes de violence, nous voulons aussi mettre en avant les facteurs de résilience à la violence et à la criminalité chez les jeunes sénégalais et burkinabés», a-t-il soutenu.
Durant les recherches menées par son équipe au Sénégal et au Burkina Faso, l’enseignant-chercheur à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis a relevé l’importance de s’adosser aux communautés pour mieux résister à la violence. «Il faut également cultiver un certain désir de résistance à la violence, mais aussi mettre les jeunes dans des conditions qui font que, quand ils seront confrontés à certaines situations, ils puissent s’en sortir», indique le Pr Babaly Sall avant de proposer des solutions pour l’éradication de ce phénomène chez les jeunes. «Le fait de donner de l’emploi aux jeunes participe à endiguer la violence dans nos pays. A ce propos, l’Agence d’Assistance à la Sécurité de Proximité (ASP) joue un rôle important, non seulement pour régler ce problème économique, mais aussi pour endiguer la violence avec un certain nombre d’expériences et de mécanismes mis en place et qui commencent à porter leurs fruits», déclare le coordonnateur du CERADD.
Raison pour laquelle le CERADD a choisi l’Agence dirigée par Biram Faye pour mener ses travaux et aider la structure à élaborer des stratégies de résilience à la violence chez les jeunes.
INQUIETUDES CHEZ LES DIRIGEANTS ET LES DECIDEURS
Pour le directeur général de l’ASP, Biram Faye, ce projet lancé il y a deux ans a mis l’accent sur les modèles de prévention et de résilience des communautés face à la criminalité. «Au cours de ces dernières années, différents types d’actes de violence commis par des jeunes n’ont cessé d’inquiéter et d’angoisser les populations ainsi que les dirigeants et les décideurs. En plus, la question de la sécurité est devenue un enjeu important pour nos Etats et elle risque de demeurer une priorité les années à venir», souligne Biram Faye.
Pour le Dg de l’ASP, le but de ce projet est de permettre aux acteurs d’avoir une meilleure compréhension de la chose pour qu’ils puissent faire des suggestions et proposer des solutions pouvant dissuader les jeunes à sombrer dans la criminalité. «Dans cette étude, les acteurs concernés se sont évertués à avoir une meilleure connaissance des facteurs de résilience aux phénomènes de violence sous toutes leurs formes. L’ASP accorde un grand intérêt à cette étude, car nous constituons une des nombreuses solutions à la stratégie de lutte contre les phénomènes de délinquance singulièrement des jeunes, à travers ses missions de prévention sécuritaire et d’emploi massifs de la frange juvénile», affirme Biram Faye.