FEMMES ET JEUNES, CIBLES PRIVILÉGIÉES DES GROUPES EXTRÉMISTES EN AFRIQUE
Selon la directrice de l’ONG Partners West Africa Sénégal,, ces groupes exploitent non seulement leur poids démographique mais aussi leurs vulnérabilités pour la logistique, la communication et la propagande.

Les femmes et les jeunes sont de plus en plus ciblés par les organisations extrémistes dans le cadre de leur communication et pour leur logistique, a révélé, lundi, le Professeur Adjaratou Aïdara Wakha Ndiaye, directrice de l’ONG Partners West Africa Sénégal.
‘’Les femmes et les jeunes constituent plus de 75% de la population africaine. Et les groupes armés extrémistes ciblent ces femmes et ces jeunes, qu’ils utilisent aujourd’hui pour la communication mais également pour la logistique’’, a-t-elle déclaré.
Le Professeur Adjaratou Aïdara Wakha Ndiaye s’exprimait lors d’un atelier de renforcement de capacités sur le rôle des femmes et des jeunes dans la prévention et la lutte contre les discours de haine, la polarisation, l’extrémisme violent et la radicalisation.
C’est donc dire selon elle que ‘’si ces couches ne sont pas outillées par les autorités étatiques, elles peuvent être utilisées par les organisations extrémistes’’.
Elle estime que ‘’les femmes pourraient participer à arrêter l’avancement de l’extrémisme violent dans les pays du Sahel’’.
”(…) Au-delà de tous les conflits, aussi bien politiques qu’économiques, qui secouent la région, nous femmes, on s’est dit que l’expérience tirée des conflits armés pourrait servir à anticiper l’avancée de l’extrémisme violent qui secoue tous nos pays. Justement, on constate que les femmes et les jeunes sont à la fois victimes et artisans, en tout cas, dans le cadre de la résolution de ces conflits’’, indique-t-elle.
A en croire Professeur Adjaratou Aïdara Wakha Ndiaye, les groupes extrémistes profitent de l’essor des nouvelles technologies de l’information et de la communication pour s’appuyer sur les réseaux sociaux et l’intelligence artificielle, pour la communication, le recrutement et la propagande.
Mais, elles profitent aussi des fragilités et des vulnérabilités de certaines populations, ajoute-t-elle.
”Les vulnérabilités ne sont pas seulement économiques, les vulnérabilités sont psychologiques, les vulnérabilités aussi sont politiques, (…) parce que tous ces pays [du Sahel] sont des pays qui ont fait l’objet de coups d’État, des pays qui partagent des frontières avec la plupart de nos pays’’, explique-t-elle.
Selon elle, si ‘’ces jeunes et ces femmes sont de plus en plus les cibles des organisations extrémistes violentes’’, c’est “parce qu’elles ont compris que l’Afrique a un fort potentiel’’.