LE DÉLÉGUÉ GÉNÉRAL REGRETTE LES 8 DÉCÈS À LA MECQUE
Abdou Aziz Kébé qui faisait face à la presse jeudi, s’est montré satisfait à 80 %, par rapport à l’organisation du hajj

Au moins 8 personnes ont perdu la vie, cette année, lors du pèlerinage à La Mecque. Ce qui est un “bilan assez lourd’’, selon le délégué général au Pèlerinage. Abdou Aziz Kébé, qui faisait face à la presse hier, s’est montré satisfait à 80 %, par rapport à l’organisation du hajj.
Le Sénégal a perdu, cette année, huit parmi ses pèlerins qui s’étaient rendus à La Mecque pour effectuer le hajj. “C’est un bilan assez lourd, et nous devons, avec la commission médicale, travailler dans le sens de rechercher les causes pour ce qui est de l’humain et voir comment les éviter, même si la mort est du domaine d’Allah Soubhanahou Watallah’’, regrette le délégué général au Pèlerinage. Abdoul Aziz Kébé faisait, hier, le bilan de l’édition 2019 du hajj. Toutefois, il indique que, dans l’ensemble, l’organisation s’est “bien déroulée’’. “Le séjour à Arafat et à Mouna s’est passé relativement bien. Nous sommes allés à La Mecque avec 13 000 pèlerins, dont 11 000 Sénégalais convoyés par les voyagistes privés, répartis en 31 regroupements et le reste par la délégation. Chaque année, nous tendons vers la mise en place de regroupements fiables.
Les inscriptions se sont bien déroulées, les plans de vols ont été respectés. On peut dire que 80 % de l’organisation s’est bien déroulée, grâce à une bonne préparation et une bonne coordination avec les acteurs concernés’’, se réjouit le délégué général. Même s’ils sont satisfaits de l’ensemble de l’organisation du pèlerinage, M. Kébé note qu’il y a quand même des points qu’il faut améliorer. Il y a eu, dit-il, “des incompréhensions’’. “Nous avons eu à informer, en son temps, après avoir reçu du ministère du Hajj les correspondances qui demandaient à une dizaine d’organisateurs privés de respecter les termes de leur contrat, particulièrement en reversant les sommes dues pour le séjour à Mouna et à Arafat. Lorsque nous avons eu cette information, nous avons saisi les concernés pour trouver des solutions. Une dizaine s’est conformée, sauf trois d’entre eux’’, rapporte-t-il. Ainsi, lorsqu’ils ont reçu la relance, ils les ont convoqués à la délégation pour que le problème soit réglé. Sur ce, l’une des organisations a réglé son problème.
L’autre n’avait pas la possibilité et accepté les règles du jeu. “La 3e qui est Sirmang Voyages, ne les a pas respectés. Nous avons discuté avec les responsables de cette organisation en aparté pour trouver une solution, jusqu’au moment où nous avons su qu’il était impossible, pour celle-ci, de participer au convoyage des pèlerins. Nous le lui avons signifié par correspondance. L’organisation Sirmang Voyages a reconnu qu’elle devait une somme assez importante, 235 662 rials, à des voyagistes qu’elle avait convoyés’’, précise le délégué. Ainsi, le 26 avril, à 15 jours de la fermeture des inscriptions, d’après Abdoul Aziz Kébé, ils se sont rendu compte qu’elle ne pouvait pas participer à l’organisation du pèlerinage. Dès lors, ils l’ont invitée à ne pas prendre des pèlerins. Malheureusement, elle a pris 41 pèlerins qui n’ont pas pu aller à La Mecque.
Le zam-zam, les valises, le retard accusé au retour…
Pour ce qui est de la question du zam-zam, le délégué général a fait savoir qu’il était lié à un “retard’’ dans le transfert des fonds qui étaient destinés à l’achat de cette eau bénite. “A 4 jours du retour, j’ai reçu une information indiquant qu’une dizaine de voyagistes n’avait pas encore versé l’argent pour le séjour à Mouna et à Arafat. Deux organisations seulement avaient transféré l’argent pour l’achat du zam-zam à la Banque islamique. C’est pourquoi les pèlerins des deux premiers vols n’ont pas amené leur zam-zam. Ce n’est pas la délégation qui a acheté l’eau bénite et l’a distribuée aux uns et laissé les autres’’, renseigne le Pr. Kébé. En dehors du zam-zam, des soucis de matelas et de restauration ont été notés à l’arrivée pour certains pèlerins. Le hajj 2019 a été aussi marqué par la question des valises offertes par la compagnie Flynas. “En 2019, la compagnie aérienne a ajouté une taxe de 10 % sur les 1 985 dollars. Nous voulions maintenir le prix du billet d’avion à 1 985 dollars, mais la compagnie a opposé un refus catégorique, soulignant que cette taxe est inévitable. Nous l’avons acceptée. Mais nous avons demandé à Flynas d’offrir des cadeaux aux pèlerins’’, explique le délégué général au pèlerinage. Qui souligne que les valises sont arrivées à Dakar au moment où certains voyagistes privés avaient déjà commencé à convoyer leurs pèlerins. “D’ailleurs, les valises sont encore à Dakar. Si les voyagistes privés entrent en contact avec ceux qui les distribuent, ils vont les leur donner’’, assure-t-il.
Lors de cette édition, des couacs ont été notés au retour. “Nous devions, dans les normes, terminer les convois le 26 août. Au fait, le même jour, nous avons été informés qu’aucun avion n’était venu. La délégation a saisi les autorités de Flynas qui ont fait comprendre que trois de leurs avions A330 étaient cloués au sol pour des opérations d’assistance. Ce qui a affecté le Sénégal, le Nigeria et la Gambie’’, renseigne-t-il. Cependant, il informe qu’une réduction de la durée du séjour à Médine est en vue. “En général, le séjour du pèlerinage dure 24 à 25 jours. Nous envisageons de le réduire à 3 semaines. Ce qui veut dire que le temps de séjour à Médine sera diminué. Les Sénégalais adorent certes passer du temps à Médine, mais ils doivent comprendre que La Mecque, c’est la maison d’Allah. Toute prière, adoration faite à Médine, celle qu’on fait à La Mecque est 100 fois, voire 1 000 fois plus bénie’’, dit Abdoul Aziz Kébé.