LE FORUM CIVIL ET LE CPVTP FONT LA CARTOGRAPHIE DES LITIGES FONCIERS DE MBOUR
Le département de Mbour est assis sur une dangereuse bombe foncière qui risque d’exploser à tout moment

Le département de Mbour est régulièrement confronté à de multiples litiges fonciers. C’est ce qui ressort d’un séminaire organisé par Collectif pour la Préservation et la Valorisation des Terres Paysannes (Cpvtp) et le Forum Civil qui ont établi la cartographie des litiges fonciers en cours dans le département de Mbour. Le haut du tableau est occupé par les communes de Diass, de Nguéniène, de Joal Fadiouth, de Mbour, de Saly et de Sindia.
Le département de Mbour est assis sur une dangereuse bombe foncière qui risque d’exploser à tout moment. Cette alerte rouge a été lancée par le Cpvtp et le Forum Civil qui, réunis dernièrement à Saly, ont élaboré la cartographie des litiges fonciers qui minent la zone. Et ce sont les communes de Diass, de Nguéniène, de Joal-Fadiouth, de Mbour, de Saly et de Sindia qui caracolent au sommet de la pyramide des problèmes fonciers. Au bas du tableau actuellement, on retrouve la commune de Séssène et celle de Fissel.
Les communes de Malicounda, de Somone, de Ngaparou, de Nguékhokh, de Ndiaganiao et de Popenguine se situent dans la zone intermédiaire. Les litiges opposent soit les populations à l’Etat du Sénégal, soit les populations à des promoteurs privés qui bénéficient des terres qui leur sont cédées par les municipalités. Des pratiques qui ont fini par installer un climat délétère dans le département de Mbour. Il en est ainsi des tensions notées à Ndengler, à Ballabougou, à Nianing, au pôle urbain de Daga Holpa, au futur port de Ndayane, à Akon city, à la lagune de Mballing.
Pour éviter que ces litiges ne débouchent sur une situation incontrôlable dans le département, le Collectif pour la Préservation et la Valorisation des Terres Paysannes (Cpvtp) tire la sonnette d’alarme. «Depuis quelque temps, notre département est confronté à des problèmes fonciers surtout liés à l’agrobusiness, qui ont fini par saper le moral des paysans et éleveurs, mais aussi perturber leur quiétude. Les cas de Ndengler et de Ballabougou en disent long. Pourtant, ces problèmes ne sont que la partie visible de l’iceberg, car chaque commune de ce département est confronté à ce mal», souligne le coordonnateur du Cpvtp Philipe Malick Dione. Ce mal a fini par provoquer des crises au sein des communautés. Dans le monde rural, paysans et éleveurs tentent de lutter contre l’expropriation des zones de pâturage (Nguéniène, Séssène, Diass) et des terres agricoles (Ndiaganiao,Nguéniène, Joal-Fadiouth, Sindia).
Tandis que dans la ville, on assiste au morcellement des espaces publics et des zones non aedificandi, comme c’est le cas à Mbour, à Sindia, à Joal-Fadiouth, à Malicounda, à Thiadiaye, à Saly et à la Somone. C’est pourquoi, Mariama Thiandoum du Cpvtp invite les autorités à désamorcer cette bombe qui menace la stabilité du pays. Pour le coordonnateur national du Forum Civil, Birahime Seck, la zone de Mbour est très convoitée et les populations sont souvent laissées en rade comme si les décideurs gouvernaient contre elles. «Donc, les différents collectifs se sont réunis aujourd’hui pour définir un plan d’action qui sera partagé après une synthèse avec l’ensemble des décideurs administratifs et techniques de la localité», indique Birahime Seck.