LES ACTEURS DIAGNOSTIQUENT LE MAL DES ACCIDENTS DE LA ROUTE
«Il faut que les conducteurs sachent que la route n’est pas faite pour une partie de course. Et ce n’est pas en y jouant ou en essayant de dépasser les autres comme on veut qu’on va arrivera plus tôt que les autres»

A l’initiative de la radio «Sud Fm», différents acteurs du secteur des transports routiers se sont retrouvés, avant-hier samedi 31 août 2019, pour procéder à un diagnostic sans complaisance de la recrudescence des accidents de la route. Après avoir identifié et décliné les véritables causes de ce fléau, les intervenants ont proposé des pistes de solutions qui s’articulent principalement autour du respect du code de conduite et de la discipline sur la route. Il urge de rendre davantage répressive la loi contre les accidents.
C’est une grosse lapalissade de dire que les routes tuent au Sénégal. Il suffit de convoquer les données pour mesurer à quel point les routes sont à l’origine d’une grande hécatombe humaine. Chaque année, on assiste à près de 600 morts. Alarmés et révoltés par l’ampleur de ce drame humain, les responsables de la radio «Sud Fm» ont organisé, en collaboration avec la Fondation des Média pour l’Afrique de l’Ouest, un forum public sur la question. Sous le thème : «La sécurité routière : Plus de 532 morts par an, pourquoi nos routes tuent encore ?», la rencontre a réuni avant-hier (samedi 31 août) divers acteurs des transports routiers qui se sont évertués à établir les causes directes et indirectes des nombreux accidents de la route.
Se référant aux statistiques de 2018, la présidente de l’Association Laser International et de l’Alliance Francophone pour la Sécurité routière, Awa Sarr, estime que le nombre de morts par accident de la route tourne entre 500 et 600 morts par an. «Ce qui est excessif sur une population de 15 millions d’habitants», selon Awa Sarr qui indexe entre autres le non respect du code de conduite et l’indiscipline des automobilistes. C’est pourquoi, elle en appelle à un changement de mentalités. «Il faut que les conducteurs sachent que la route n’est pas faite pour une partie de course. Et ce n’est pas en y jouant ou en essayant de dépasser les autres comme on veut qu’on va arrivera plus tôt que les autres», serine Awa Sarr qui, par conséquent, demande l’application stricte des dispositions et des dispositifs règlementaires.
Par ailleurs, se voulant légaliste jusqu’au bout, la présidente de l’Association Laser International et de l’Alliance Francophone pour la Sécurité routière exhorte tous les conducteurs à aller se faire délivrer des permis de conduire biométriques. Elle a également fait un plaidoyer pour le respect de toutes les dispositions règlementaires du véhicule qui, selon elle, doit être dans un état normal de rouler et permettre aux passagers d’arriver sains saufs. «La route n’est pas un espace de violence, mais un espace de partage que nous devons tous utiliser dans le respect des règles sociales et des lois qui existent dans le pays», indique Awa Sarr.
DES SANCTIONS PROPOSEES
Après avoir relevé les mêmes griefs que Mme Sarr, le Général Mansour Niang, gendarme à la retraite et expert en sécurité, a pointé un doigt accusateur sur les chauffeurs qui, selon lui, font montre d’une indiscipline notoire sur la route. D’autant que, dit-il, aucune règlementation n’est respectée. «Ce qui favorise les accidents, car le véhicule est un outil extrêmement dangereux, lourd et rapide dont l’utilisation est assujettie à une règlementation très stricte et précise qui est le code de la route. Ici au Sénégal, personne ne respecte ce code, ce qui cause le plus souvent de graves accidents», a-t-il soutenu. Hormis l’indiscipline des conducteurs, se désole le Général Mansour Niang, il y a l’absence de sanctions contre les fautifs. Pour lui, les policiers et autres agents de circulation ne sanctionnent jamais les conducteurs qui procèdent à des dépassements sur les passages piétons. Parmi les autres facteurs favorisant la recrudescence des accidents, l’expert à la sécurité cite les charretiers et les conducteurs de pousse-pousse. «La seule façon de régler ce problème est la répression. Si on ne sanctionne pas, les accidents seront encore plus nombreux»,tranchet-il. Parallèlement à la répression, le Général Mansour Niang propose des journées de sensibilisation dans les écoles et autres structures.
Pour lutter contre la recrudescence des accidents de la route, le chef de la Division Circulation et Sécurité routière préconise la mise en place d’une nouvelle application audiovisuelle. Selon Ousmane Ly, celle-ci consiste à éviter tout contact lors de l’examen de passage de code de conduite entre l’examinateur et l’examiné. Il suffira de choisir la langue locale ou étrangère avec laquelle on veut passer le code de conduite. «C’est une manière de sécuriser le passage», souligne Ousmane Ly qui recommande la mise en œuvre d’un programme de sensibilisation dans les écoles. «Des brigades de contrôle qui se font de manière inopinée ont été mises en place avec à leur tête des agents assermentés qui procèdent à des contrôles techniques», renseigne le sieur Ly