LES PRÉVENUS AVAIENT TRANSFORMÉ UNE MAISON EN CASINO
Salif Karambé et Djibril Samaké, de nationalité malienne, ont du cran à revendre. En complicité avec Oussey Ndiaye, ils ont acheté trois machines à sou et monter une société de jeu à la Cité Imbécile pour s’enrichir rapidement

Salif Karambé et Djibril Samaké, de nationalité malienne, ont du cran à revendre. En complicité avec Oussey Ndiaye, ils ont acheté trois machines à sou et monter une société de jeu à la Cité Imbécile pour s’enrichir rapidement. Poursuivis pour «tenue maison de jeu de hasard sans autorisation», ils ont fait face hier au juge du Tribunal d’Instance de Dakar et seront fixés sur leur sort le 6 novembre prochain.
«C’est la première fois que l’on juge l’exploitation des machines à sou dans une maison clandestine sans autorisation. Ce délit relève de la criminologie et si on le laisse impuni, notre pays sera désorganisé». C’est en ces termes que le représentant du parquet a débuté son réquisitoire hier lors de la comparution de Salif Karambé, de Djibril Samaké et d’Oussey Ndiaye qui répondaient du chef de «tenue maison de jeu de hasard sans autorisation». Selon le procureur, les faits se sont déroulés à la Cité Imbécile, quartier réputé comme un repaire de criminels. D’où les fréquentes descentes de la police sur les lieux. C’est au cours d’une de ces descentes que les policiers ont, de façon inopinée, découvert dans la maison du chef de quartier une chambre qui abritait trois machines gérées par Salif Karambé et Djibril Samaké. Quant à Oussey Ndiaye, il avait la gérance du jeu des dés. «Ces machines font des ravages, car elles peuvent nuire un père de famille. Ce délit est une infraction dont la recrudescence peut mener à la grande délinquance», martèle le procureur qui a requis deux mois de prison ferme contre les prévenus.
Interrogés, les mis en cause ont réfuté les accusations portées à leur encontre. Oussey Ndiaye soutient qu’il a été arrêté devant une boutique en train de vendre de l’eau. Djibril Samaké prétend, quant à lui, qu’il a été juste engagé par un certain Pizou (de nationalité sénégalaise) pour gérer la machine à sou. «Je ne savais pas que ce travail est un délit. S’y ajoute que je ne suis pas le propriétaire de la société», se défend-t-il. Le même système de défense est adopté par Salif Karambé. Il a été embauché par un nommé Samba, sans autre précision. «On travaille dans une chambre qui ressemble à un magasin. Les machines ressemblent à celles qu’on voit dans les casinos, mais on ignorait que c’est un délit», clame-t-il.
Selon l’avocat de la défense, il n’y a pas de délit dans ce dossier. «En effet, il s’agit d’exploi- tation de jeu sans autorisation. Il y a une personne nommée Pizou qui avait au niveau de la Zac de Mbao une autorisation administrative pour utiliser ces machines, mais la date a expiré depuis Mars dernier. C’est ainsi qu’il a loué un magasin dans la maison du chef de quartier de la cité Darou Salam dit Cité Imbécile où il s’était associé à un nommé Samba Karambé. Les prévenus ne savaient pas qu’il fallait une autorisation et ont commencé à travailler sans arrière-pensée. Depuis l’enquête préliminaire, ils n’ont fait que dire la vérité, mais aussi ils regrettent leurs gestes», explique le conseil qui demande au juge d’infliger à ses clients une amende. Le jugement sera prononcé le 6 août prochain.