UN INSTRUMENT MAJEUR POUR GAGNER UNE PAIX DURABLE…
General Birame Diop à propos de la souveraineté des ressources et frontières la troisième édition du Colloque international placé sous le thème : « Gagner la paix en Afrique de l’Ouest pour une gouvernance souveraine des ressources et des frontières

Hier, jeudi 13 novembre s’est ouverte à Dakar, la troisième édition du Colloque international placé sous le thème : « Gagner la paix en Afrique de l’Ouest pour une gouvernance souveraine des ressources et des frontières ». Organisée par le Centre des Hautes Études de Défense et de Sécurité (CHEDS), cette rencontre de haut niveau présidée par le ministre des Forces armées, le Général Birame Diop, au nom du Chef de l’État, a réuni entre autres experts, diplomates, universitaires et acteurs de la société civile autour d’une ambition commune : penser les conditions d’une paix durable en Afrique de l’Ouest à travers la maîtrise et la valorisation souveraine des ressources et la gestion concertée des frontières.
Dans son allocution d’ouverture, le Général Birame Diop a salué « l’initiative du CHEDS, centre rattaché à la Présidence de la République, qui œuvre à fournir à l’État une expertise stratégique sur les enjeux de sécurité, de politique étrangère et de développement ».
En ce sens, il a rappelé que « la réflexion collective portée par le triptyque souveraineté, paix, sécurité constitue une tradition désormais bien ancrée et qu’elle s’inscrit pleinement dans la vision du Président de la République, attaché à une paix fondée sur la gouvernance responsable des ressources et la solidarité entre États. »
A ce titre, déclare le ministre des Forces armées, « La question de la souveraineté sur nos ressources et nos frontières n’est plus seulement une affaire de préservation de l’intégrité territoriale, mais un instrument majeur pour gagner une paix durable, construire la confiance entre États et renforcer la cohésion nationale. »
Le Général Diop a par ailleurs mis en exergue la complexité des défis auxquels fait face l’espace ouest-africain : fragilités sécuritaires, pressions démographiques, urbanisation galopante et convoitise des ressources naturelles. Selon lui, la gouvernance éclairée de ces enjeux doit transformer les sources de rivalités en leviers de coopération. « Nos frontières ne doivent plus être perçues comme des lignes de séparation, mais comme des ponts de solidarité. Nos ressources, loin d’être des objets de convoitise, doivent devenir le socle de notre souveraineté et de notre stabilité », a-t-il fait savoir.
Le Général Birame Diop a également souligné l’importance de la diplomatie sénégalaise dans les processus de paix régionaux, saluant à ce titre la mission confiée au professeur Abdoulaye Bathily, envoyé spécial du Président de la République pour le dialogue entre l’Alliance des États du Sahel (AES) et la CEDEAO : « Sa présence ici est le signe fort d’une cohérence entre vos débats et les grandes orientations diplomatiques de notre pays. »
Abordant les mutations profondes du continent, le ministre a évoqué « les deux révolutions humaines » que sont la transformation numérique et l’explosion démographique : « Près de 60 % de nos concitoyens ont moins de 25 ans. Cette jeunesse ardente s’approprie les technologies et redéfinit nos sociétés. La souveraineté numérique est une affaire de vision et d’inclusion. »
Il a ainsi plaidé pour un investissement massif dans la connectivité, la cybersécurité et la formation des talents locaux afin que la jeunesse africaine devienne « actrice de son propre avenir »
Sur la question de l’urbanisation galopante, il a appelé à une gestion foncière équitable et transparente, rappelant les efforts entrepris par le gouvernement sénégalais pour « mettre fin aux pratiques irrégulières et faire de la ville un moteur d’intégration et de prospérité partagée ».
Pour conclure, le ministre a réaffirmé l’attachement du Sénégal à la coopération régionale. De ce point de vue il dira qu’« Aucune nation, aussi puissante soit-elle, ne peut relever seule les défis de la sécurité collective. C’est dans la solidarité et la concertation que nous trouverons les voies d’une paix durable. »
Dans son mot de bienvenue, le Directeur général du CHEDS, le Général Jean Diémé, a tenu à exprimer « sa profonde reconnaissance » au ministre des Forces armées pour « la constance de son soutien » au Centre. Il a également salué la présence des participants venus de divers horizons, soulignant que ce colloque se veut « un espace d’échange réciproque et d’ouverture dans un contexte mondial de déséquilibres croissants ».
Rappelant les thématiques abordées lors des précédentes éditions la sécurité collective en 2023, puis la souveraineté en 2024, le Général Diémé a expliqué que « cette année, la réflexion se concentre sur la paix comme préalable au développement, à la coopération et à la gouvernance des ressources. »
« Nous allons examiner des questions cruciales comme l’hydrodiplomatie, la gouvernance foncière, la sécurité des espaces urbains, la souveraineté numérique, l’intelligence artificielle ou encore la place de la jeunesse dans la sécurité collective, » a précisé le Directeur général du CHEDS. Entre réflexions géopolitiques, enjeux de gouvernance et défis sociétaux, cette troisième édition du colloque du CHEDS se veut comme un espace stratégique de dialogue pour repenser la sécurité collective en Afrique de l’Ouest et consolider la souveraineté du continent sur ses propres ressources.










