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24 juin 2025
AUGUSTIN SENGHOR ET LAYE SOW ENTENDUS PAR LA COUR DES COMPTES
La Cour des comptes s’attaque à la Fédération sénégalaise de Football (FSF). Elle a convoqué certains gros bonnets de la FSF dont Augustin Senghor, Abdoulaye Sow et Abdoulaye Fall, pour enquêter sur l’épineuse question des finances de l’instance.
La Cour des comptes s’attaque à la Fédération sénégalaise de Football (FSF). Elle a convoqué certains gros bonnets de la FSF dont Augustin Senghor, Abdoulaye Sow et Abdoulaye Fall, pour enquêter sur l’épineuse question des finances de l’instance.
Les bisbilles notées çà et là entre différents responsables de la Fédération sénégalaise de football n’ont pas laissé de marbre la Cour des comptes qui a, depuis fort longtemps, la Fédération sénégalaise de football dans son collimateur. L’instance a décidé de fouiller dans la gestion des dirigeants de la FSF.
Le président Augustin Senghor et son 2e vice-président Abdoulaye Sow, tout comme l’ancien président de la Commission des finances Abdoulaye Fall, ont défilé devant les enquêteurs. Ces derniers veulent avoir le cœur net sur l’utilisation des fonds alloués par l’Etat mais aussi les dividendes des différentes compétitions auxquelles le Sénégal a pris part, notamment la Coupe du monde Qatar 2022 et la Coupe d’Afrique des Nations Côte d’ivoire 2023.
Les dirigeants de la FSF ont été entendus quelques jours après les deux derniers matchs du Sénégal face à la RD Congo (1-1) et la Mauritanie (1-0), pour le compte des qualifications à la Coupe du monde 2026. Selon les informations de Dsports.sn, la Cour des comptes a demandé à Senghor et compagnie d’envoyer dans les plus brefs délais une liste exhaustive qui comprend toutes les données concernant les subventions, les primes mais aussi l’argent encaissé dans la période du Mondial 2022 et des dernières joutes africaines.
Cette démarche est, pour beaucoup d’observateurs, salutaire. Elle marque une ère nouvelle. Car selon plusieurs présidents de clubs consultés, « depuis deux décennies, les acteurs du football sénégalais ne se contentaient que de rapports financiers faits par la FSF elle-même et votés au cours d’assemblées générales sans pratiquement de justificatifs ».
Autrement dit, tous les comptes de la FSF seront passés au crible pour savoir si l’argent public est utilisé à bon escient pour le développement du football sénégalais dans son ensemble. On se rappelle qu’après le Mondial 2002, le rapport de la Cour des comptes avait créé un séisme dans le football sénégalais.
LE SUDES/ESR DÉNONCE LE SILENCE DU MINISTÈRE DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR SUR LES ABUS DU RECTEUR
Le Syndicat Unitaire et Démocratique des Enseignants du Sénégal exige que les autorités universitaires lancent sans délai l’appel à candidatures au poste de recteur de l’UCAD.
Face à la presse ce jeudi, le SUDES/ESR exige que les autorités universitaires lancent « sans délai l’appel à candidatures au poste de recteur de l’UCAD conformément aux articles 2 et 3 du décret 2021-846 du 24 juin 2021 »; installent « le comité de validation et de sélection des candidats suivant les articles sus indiqués » et mettent fin « aux fonctions du recteur à la date du 22 juillet 2024 conformément à l’article 16 de la loi 2015-26 du 28 décembre 2015 ».
Le SUDES/ESR a dénoncé le silence du ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation sur ses multiples interpellations. «Ayant vu venir cette manœuvre désespérée, le SUDES-ESR section UCAD n’a cessé de multiplier les alertes à travers des communiqués de presse et des courriers adressés au président du Conseil d’Administration et au Ministre de l’Enseignement supérieur de la Recherche et de l’Innovation (MESRI). Ces appels se sont malheureusement heurtés à un mur de silence et d’indifférence », ont déclaré les syndicalistes.
Qui ajoutent en menaçant: « Nous ne pouvons plus tolérer cette mascarade et ce coup de force qui menace de plonger notre université dans une crise administrative sans précédent.(…) Nous sommes prêts à déclencher une grève totale et illimitée. Nous bloquerons les délibérations des examens dans toutes les facultés, écoles et instituts de l’UCAD. Nous paralyserons l’université s’il le faut, mais nous ne laisserons pas fouler aux pieds les principes de bonne gouvernance et les textes qui régissent notre institution »
L’ENTREPRENARIAT NE PEUT SE FAIRE DANS LA PRÉCIPITATION, SELON ALIOUNE DIONE
"Emprunter pour investir n’est pas une opération banale c’est pourquoi l’entreprenariat ne peut se faire à la hâte. Il requiert la lucidité de pouvoir comparer le prix de l’argent et le taux de rentabilité de vos activités", a expliqué le ministre.
Le ministre de la microfinance, de l’économie sociale et solidaire, Alioune Dione, a présidé, ce matin, la cérémonie de lancement d’un programme d’accompagnement et de formation en éducation financière pour les acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS). Le ministre a rappelé que l’objectif de cette formation est de renforcer les capacités des participants à travers un programme d’éducation financière afin de les permettre de prendre des décisions financières éclairées tout en adoptant les bons réflexes en matière de gestion de vos finances.
« Emprunter pour investir n’est pas une opération banale c’est pourquoi l’entreprenariat ne peut se faire dans la précipitation. Il requiert la lucidité de pouvoir comparer le prix de l’argent et le taux de rentabilité de vos activités. Si le prix de l’argent est supérieur à la rentabilité de votre affaire le financement devient un poison. Ce que les financiers appellent l’effet massue parce qu’il plombe votre évolution », explique-t-il.
Avant de poursuivre : « c’est seulement quand la rentabilité de vos activités est supérieure au coût de revient de votre financement que l’argent devient une aubaine. Les financiers parlent d’effet de levier, car dans ce cas l’argent vous élève ». A la sortie de cette session, il est attendu des participants de mieux comprendre les options financières sûres et pertinentes, d’améliorer leurs comportements en gestion financière dans l’organisation ou en famille, de pouvoir tenir une comptabilité simplifiée , et une meilleure gestion de leurs finances.
Le ministre a également saisi l’occasion pour informer les participants qu’après ces sessions de formations, les équipes de son département entreront en contact avec eux pour les aider à concrétiser leurs idées de projets ou leurs projets pour les insérer dans le couloir du financement ciblé et viable.
« Dans ce couloir nos outils d’accompagnement financier qui jusque là travaillaient chacun dans son coin vont pouvoir dans une symbiose réglée comme du papier à musique identifier pour chacun l’accompagnement ciblé le plus adéquat. Ainsi le Fonds d’Appui à l’Économie sociale et solidaire (FAES) renforcé par les Fonds SIPA dédiés à l’intensification de la production agricole seront là pour les accompagnementsnon financiers comme la formation de ce jour. Le Fonds national de la Microfinance (FONAMIF) examinera et accompagnera, à travers des grands et moyens SFD vos gros besoins en fonds de roulement et vos besoins en petits équipements. Le Fonds d’impulsion de la microfinance (FIMF) impulsera les besoins en micro-crédit en passant par les SFD de petite taille en les assistant techniquement. Au même moment la PLASEPRI est prêt à financer ou accompagner vos investissements en matière de gros équipements », rassure-t-il.
Par Insa DIALLO Malal Pulo
LA FIN DU CYCLE DES DÉPUTÉS « ROBOTS » ?
C’est désolant et regrettable que pendant 14 législatures que des députés se réclamant de tel ou tel président ignorant royalement qu’ils avaient été élus par le peuple et ceci pour des intérêts bassement matériels, que Dieu nous en garde pour la prochain
En effet depuis plus de 5 décennies, les Institutions de la République ont connu dans leur fonctionnement des hommes que l’on peut qualifier de députés ‘’Robots’’ exécutant mécaniquement des décisions préfabriquées d’où l’appellation caricaturale de l’Assemblée Nationale de ‘’chambre d’applaudissements.’’
Quelques faits saillants illustratifs : en 1962 des députés’’ Robots’’ à la solde de Senghor ont voté l’acte d’accusation de Dia Mamadou et ses compagnons (Valdiodio Ndiaye, Joseph MBaye, Ibrahima Sarr, Alioune Tall pour ne citer que ceux-là.
En 1987 Collin le tout puissant du régime UPS/ PS fait Radier sans état d’âme l’ensemble des policiers et commissaires de police .
Dans les mêmes conditions des décisions préfabriquées ; Daouda Sow, Habib Thiam verront leurs mandats de Président de l’Assemblée Nationale reduis .
Des lois scélérates (loi Niadiar Sène, loi Ezzan (Ibrahima Isidore Ezzan), loi Sada Ndiaye, ont été votées sans aucune légitimité dans une plénière sans débats à l’Assemblée.
Récemment en Mars 2024 les champions en titre des ‘’robots’’ de la quatorzième législature proposent en toute honte bue la prolongation du mandat de Macky Sall ou encore vote une loi d’amnistie plus criminelle que les crimes commis.
Le dernier pré-carré des députés ‘’robots’’ : Amadou Mame Diop, Abdoul Mbow, Amy Ndiaye Gniby, Coura ‘’Macky’’ ont bouclé la boucle. Ils ont été actionnés comme des boutons par le monarque ‘’républicain’’ Macky Sall
C’est désolant et regrettable que pendant 14 législatures que des députés se réclamant de tel ou tel président ignorant royalement qu’ils avaient été élus par le peuple et ceci pour des intérêts bassement matériels, que Dieu nous en garde pour la prochaine législature ou d’honorable députés dignes de leurs missions seront élus dans notre prestigieux parlement.
A certains de nos patrons de Presse nous demandons de privilégier les intérêts supérieurs de la nation au détriment des intérêts crypto-Personnels pour un sursaut patriotique et un sens élevé des responsabilités.
Aux chroniqueurs sur certains plateaux de télévision nous disons qu’il ne s’agit pas de parler pour parler mais de communiquer avec le savoir-faire qu’il faut sans laisser transparaitre une quelconque haine ou dents contre qui que ce soit.
Aux hommes politiques qui étaient en compétition lors du dernier scrutin présidentiel ; rien ne doit justifier les propos haineux contre les nouvelles autorités que le peuple à librement choisies à travers ce vote référendaire en faveur du Duo Diomaye -Sonko au moins encore pour 5ans.
Le triptyque jub, jubal, jubanti a triomphé
PLUS DE 300 KG DE COCAÏNE SAISIE À KOUMPENTOUM
La quantité de drogue est évaluée à une valeur de vingt-neuf milliards deux cent trois millions deux cent mille francs CFA (29.203.200.000 FCFA).
iGFM (Dakar) La Douane sénégalaise a effectué une importante saisie de 365,04 kg de cocaïne, à Koumpentoum (Tambacounda).
La Brigade mobile des Douanes de Koumpentoum (Tambacounda), a effectué une importante saisie de 365,04 kg de cocaïne. Cette quantité est évaluée à une valeur de vingt-neuf milliards deux cent trois millions deux cent mille francs CFA (29.203.200.000 FCFA). Cette saisie a eu lieu le mercredi 10 juillet.
Dans le cadre d’un contrôle, les soldats de l’économie ont immobilisé un camion pour procéder à un contrôle. Mais le chauffeur en a profité pour prendre la fuite, s’en est suivi une longue course-poursuite. Malgré tout, le fugitif a réussi à s’échapper et à s’éclipser dans la nature.
Selon Seneweb qui a cité le quotidien les Echos, la marchandise a été soigneusement dissimulée dans des cavités spécialement aménagées. Ainsi, l’opération douanière a abouti à la saisie de 338 plaquettes de cocaïne sur un plateau venant de l’étranger.
COMPÉTITIONS INTERCLUBS DE LA CAF, TEUNGUETH FC ET JARAAF DE DAKAR FIXÉS
Premier à être tiré au sort, le Jaraaf fera face aux East End Lions de Sierra Leone, au premier tour préliminaire de la Coupe de la Confédération Africaine de Football (CAF). Le club sénégalais se déplacera à l'aller avant de recevoir au retour.
iGFM (Dakar) La Confédération africaine de football (CAF) a procédé, ce jeudi au tirage au sort des deux tours préliminaires de la Ligue des champions et de la Coupe CAF édition 2024-2025. Les clubs sénégalais, Teungueth FC et Jaraaf de Dakar connaissent leurs adversaires.
Premier à être tiré au sort, le Jaraaf fera face aux East End Lions de Sierra Leone, au premier tour préliminaire de la Coupe de la Confédération Africaine de Football (CAF). Le club sénégalais se déplacera à l'aller avant de recevoir au retour.
En cas de qualification, le Jaraaf sera opposé au deuxième tour, au vainqueur du match Union Touarga (Maroc) et RC Abidjan vainqueur de la Coupe de Côte d'Ivoire.
Quand au champion du Sénégal, Teungueth FC, il défiera le Stade d'Abidjan. Les Sénégalais iront en Côte d'Ivoire pour le match aller avant de recevoir au retour. En cas de qualification, le club rufisquois sera confronté au vainqueur du duel entre le Champion de Guinée Milo FC et le FC Nouhadibou.
Agenda Coupe de la CAF
Premier tour préliminaire-Aller : 16-18 août et retour 23-25 août 2024
Deuxième tour préliminaire-Aller 13-15 septembre et retour 20-22 septembre 2024
Agenda Ligue des Champions de la CAF
Premier tour préliminaire-Aller 16-18 août et retour 23-25 août 2024
Deuxième tour préliminaire-Aller 13-15 septembre et retour 20-22 septembre 2024
ABDOURAHMANE DIOUF ÉVOQUE UNE POSSIBILITÉ DE SECONDE CHANCE POUR LES CANDIDATS EXCLUS AU BAC
« Certains candidats le font exprès, malgré les mises en garde. Je tiens à dire de façon solennelle que le ministère approuve la décision du président du jury parce qu’il a appliqué la loi, c’est le droit », a dit le ministre de l'Enseignement supérieur.
Le ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Dr Abdourahmane Diouf, a pris la parole sur l’émission « Débat de fond » sur la chaîne 2stv pour commenter l’exclusion de 64 candidats au baccalauréat au nouveau lycée de Kaolack. Ces candidats ont été renvoyés par le président du jury numéro 1506 pour possession de téléphone portable.
Le ministre a souligné que la communication sur l’interdiction des téléphones portables dans les centres d’examens avait été claire et préventive. « Un mois avant le début des examens, nous avons sensibilisé les candidats sur l’interdiction d’utiliser des téléphones portables dans les centres d’examens. J’ai moi-même fait la communication pour prévenir les élèves et leurs parents, afin qu’ils laissent leurs téléphones à la maison », a déclaré le ministre.
Dr Abdourahmane Diouf a affirmé son soutien à la décision du président du jury, précisant que ce dernier n’a fait qu’appliquer la loi. « Du point de vue de l’application de la loi, le président du jury a appliqué la réglementation en vigueur. En tant que ministre de tutelle, je ne peux rien lui reprocher. »
Le ministre a également mentionné que des infractions similaires avaient été constatées dans d’autres centres d’examens, comme celui d’Amadou Ampathé Ba, où 42 candidats ont été pris en possession de téléphones portables le deuxième jour des épreuves. « Certains candidats le font exprès, malgré les mises en garde. Je tiens à dire de façon solennelle que le ministère approuve la décision du président du jury parce qu’il a appliqué la loi, c’est le droit », a-t-il souligné.
Dr Abdourahmane Diouf a évoqué la possibilité de donner une seconde chance aux candidats exclus, tout en précisant que cette décision ne dépend pas uniquement de lui. « On va vers cela, mais ce n’est pas moi qui décide, il y a des lois », a-t-il affirmé.
ASSISTE-T-ON A UNE «DEMEDICALISATION DE LA SANTE» ?
Peu d’attention à la santé et nominations controversées - Quelle mouche a piqué le nouveau ministre de la Santé pour prendre une telle décision ? Comment justifier qu’un tel service soit confié aux mains inexpertes d’un professeur d’économie familiale ?
Le syndicat des médecins du Sénégal, le SAMES a fait un communiqué pour déplorer la nomination d’un chef de la Division Sida. Le communiqué explique que « Le SAMES rejette avec une extrême fermeté les récents actes de nomination effectués par le ministre de la Santé et de l’Action Sociale au détriment des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes ». Par contre, l’alliance des Syndicats Autonomes de la Santé « And Gueusseum », composée essentiellement de paramédicaux et d’assistants sociaux, soutient une « démédicalisation du système de santé ». Cette polémique a été relayée par de nombreux débats dans les réseaux sociaux où la plupart des acteurs biomédicaux se sont prononcés contre cette nomination. Même des membres de l’association des personnes vivant avec le VIH ont également exprimé publiquement leur frustration contre cette décision.
Quelle mouche a piqué le nouveau ministre de la Santé pour prendre une telle décision ? Comment justifier qu’un tel service soit confié aux mains inexpertes d’un professeur d’économie familiale ? La réponse semble être que Maguette Ndoye Ndiaye est le responsable du Pastef à Malicounda. Il a travaillé à la Division Sida comme stagiaire puis chargé de suivi évaluation d’un projet avant d’aller dans des ONG exercer des activités de suivi de projet. Et c’est tout. Pour rappel, la Division Sida fait suite au Programme national de lutte contre le sida (PNLS) qui avait été dirigé par Dr Ibra Ndoye. Elle avait été mise en place après l’adoption du programme multisectoriel de lutte contre le Sida logé à la primature.
Depuis les années 90, le Sénégal n’a cessé d’être parmi les pays dont la performance des résultats dans la lutte contre le sida a été reconnue au niveau international. La plupart des dirigeants tels que le Pr Mboup, Pr Eva Marie Coll Seck et Dr Ndoye ont été primés par de prestigieuses distinctions qui ont honoré le Sénégal et notre système de santé. L’ancien chef de Division est un médecin, spécialiste en maladies infectieuses, professeur d’université formé par le Pr Eva Marie Coll Seck qui a assuré la prise en charge médicale de centaines de patients vivant avec le VIH. Il est également membre de Sociétés Savantes et de différentes instances sanitaires internationales. Il a participé aux activités biomédicales et multisectorielles de lutte contre le sida à Dakar et dans les différentes régions depuis plus de 20 ans.
Les différentes équipes qui se sont succédé à la Division sida sont composées de médecins, pharmaciens, biologistes, spécialistes en santé communautaire, en communication. Ils ont élaboré des normes, des protocoles biomédicaux, formé les acteurs de la santé, et rendu disponibles gratuitement les tests et les médicaments antirétroviraux dans les 14 régions du Sénégal sous la coordination du Conseil National de Lutte contre le Sida (CNLS) qui abat un travail titanesque pour aller chercher des financements et superviser un programme multisectoriel avec le soutien des acteurs de la société civile. Résultat de tout cela : en 2023, la proportion de personnes ayant le VIH a baissé pour atteindre 0, 3%. Sur les 41560 PVVIH, 88% connaissent leur statut, 91% sont sous traitement et 90% ont une charge virale indétectable donc ne peuvent plus transmettre le VIH. Ces données témoignent du succès d’un programme de la santé coordonné par des experts biomédicaux sénégalais, financé par divers partenaires surtout le Fonds Mondial qui assure à lui seul la majeure partie du financement réduisant la pression sur les finances publiques de l’Etat.
Tous les gouvernements successifs ont maintenu des compétences médicales de haut niveau dans ce service et renforcé le leadership du gouvernement en prenant des décisions inédites qui ont été ensuite reprises par les pays africains : Abdou Diouf a été le premier président à acheter des antirétroviraux contre l’avis de la communauté sanitaire internationale mais sous les conseils avisés de Dr Ndoye, Wade les a rendus gratuits pour tous et Macky Sall a augmenté la participation de l’État au budget de la lutte contre le sida. Et aucun d’entre eux n’a remis en cause le leadership biomédical en nommant des experts médecins ou pharmaciens aux compétences reconnues à la fois dans la santé publique et dans la recherche. En effet, la coordination des activités de ce programme, comme tous ceux de la santé publique, implique la participation à des instances à la fois nationales et internationales ou siègent des experts de haut niveau de tous pays. Ainsi, ces experts sénégalais ont pu dénicher de nombreux financements internationaux qui ont soutenu le renforcement du système de santé en formant des acteurs de santé, équipant, construisant des structures de santé dans tout le pays.
Et voilà qu’en 2024, avec un gouvernement qui prône le Jubal et le Jubanti, au moment où tout le ministère de la Santé attend que les acteurs les plus compétents soient mieux valorisés, promus aux meilleurs postes pour plus de performances, on assiste à une promotion purement politique visant certainement à récompenser un « fidèle partisan ». Quelle déception pour ceux qui avaient cru au Projet, espéré que la dépolitisation de l’administration tant chantée allait également s’appliquer dans un secteur qui regorge d’acteurs bardés de diplômes (Bac plus 10 ou 12 voire plus), formés au Sénégal qui sont très sollicités par les organisations sanitaires internationales comme en atteste la candidature du Dr Socé Fall à la Direction Régionale de l’OMS.
A propos aussi du poste de Directeur général de la Santé
De plus, la nomination d’un jeune médecin (médecin personnel du PM)sans aucune expérience en santé publique au poste de Directeur Général de la Santé fait aussi désordre. Là aussi, pour la première fois, ce poste technique le plus important du Ministère de la Santé vient d’être attribué à un clinicien profane en santé publique.
Ne sous estimons pas les dégâts collatéraux de ces actes chez les professionnels du système de santé publique à tous les niveaux de la pyramide sanitaire. Ils sont souvent mal rétribués, ont trimé des années dans les structures de santé sous équipées, éloignées ou dans des programmes peu financés par l’État en allant chercher les soutiens auprès des partenaires le couteau entre les dents pour assurer le financement d’activités qui auraient dû être prises en charge par leur gouvernement. Ils ont fait de longues études, sacrifié leur jeunesse, leurs loisirs et souvent leur vie de famille pour améliorer la santé des Sénégalais. Ils ont connu le chômage, le sous-emploi, les longues distances, les longues heures de travail, les frustrations, et parfois la peur, les humiliations dans la discrétion. Beaucoup d’entre eux ont soutenu le projet politique actuel ou tout simplement appliqué les principes éthiques de leur serment même lorsque leur vie était en danger comme le médecin qui a refusé de faire un certificat médical de complaisance malgré la proposition de dizaines de millions malgré des revenus modestes, lorsque le leader du Pasteef a fait l’objet de poursuites.
Ainsi, est-ce que la gestion du ministre de la Santé, géographe de formation, semble s’orienter vers une démédicalisation avec la mise sur la touche des biomédicaux expérimentés qui ne semblent pas avoir sa confiance ? L’avenir nous le dira. Mais les actes dénoncés plus haut semblent indiquer que les dirigeants actuels relèguent la gestion de la santé au second plan des priorités avec un ministre politicien qui privilégie ses pairs aux postes de la haute administration en mettant à l’écart les experts biomédicaux. Dans ce contexte, comment ne pas approuver la tendance des jeunes médecins, pharmaciens ou chirurgiens-dentistes bien au fait des conditions de vie difficiles et des sacrifices peu reconnus de leurs ainés, à déserter le secteur public et aller vers le secteur privé comme en témoignent l’ouverture par dizaines des plateaux médicaux dans toutes les villes du Sénégal avec des tarifs élevés ? Et les inégalités pour l’accès aux soins de santé qui risquent de se creuser pour les plus démunis…
Un Professeur de médecine à la retraite
LES RAISONS DE L'ÉCHEC DU RÉGIME DE MACKY SALL CONCERNANT LA GESTION DES DENIERS PUBLICS
Entre projets pharaoniques surfacturés, exonérations fiscales nébuleuses et corruption endémique, le pouvoir précédent a largement dévié du Plan Sénégal Emergent pour orienter les emprunts contractés vers des investissements peu productifs
Malgré un niveau d’endettement très élevé de 14.000 milliards et un budget record d’un montant de 7.000 milliards, le Président sortant, Macky Sall, n’a pas réussi pour autant à rationaliser nos ressources financières. Retour sur les raisons d’un tel échec...
Durant les douze années de son « règne », le président de la République sortant, Macky Sall, a été un mauvais élève en ce qui concerne une utilisation rationnelle de l’argent du contribuable sénégalais.
Ceci s’est traduit par un déficit de 800 milliards CFA sur le dernier budget. Pour combler ce gap, les nouvelles autorités ont fait recours sur le marché international à une émission d’eurobond d’un montant de 451 milliards. Cette nouvelle émission est la septième contractée par notre pays dont une sous le président Wade et six sous le magistère de son successeur Macky Sall. Elle vient ainsi gonfler le montant de l’endettement du Sénégal qui était de 14.000 milliards de francs CFA au moment du départ du prédécesseur du président Diomaye Faye. Malgré cet endettement record dépassant le seuil autorisé par l’UEMOA, notre pays est toujours confronté à un problème de liquidités. Ceci s’explique par une mauvaise orientation économique, des dépenses à outrance à caractère politicien, une floraison de détournements de deniers publics ou une mauvaise gestion de ces derniers, un niveau de corruption très élevé, des projets mal exécutés, une impunité réelle... du pouvoir sortant. Aujourd’hui, pour faire face à l’impératif de remettre nos finances publiques à niveau, il fallait très vite trouver une alternative, même la moins souhaitable, pour s’attaquer aux urgences. Toutefois, le chef de l’État et son gouvernement doivent bien utiliser les emprunts faits (notamment l’eurobond de 451 milliards et les 230 milliards attendus du Fmi au cours de ce mois de juillet) afin de se projeter vers la réalisation des grandes promesses que les populations attendent toujours. Des populations obligées de faire preuve d’un peu de patience le temps que la situation financière soit rétablie.
Les failles du PSE, la violation du code des marchés publics, des projets surfacturés ou mal gérés...
Dès l’arrivée au pouvoir du Président Macky Sall au pouvoir, il a filé droit en France pour négocier un appui budgétaire de 80 milliards de francs pour faire face à un besoin pressant d’argent puisque, disait-il, il avait trouvé les caisses vides. Deux ans après, le Yoonu Yokkuté, programme qui l’a porté au pouvoir, est remplacé par le PSE (Plan Sénégal Emergent) devenu le nouveau référentiel pour le développement économique et social de notre pays. Pour financer ce plan, le Sénégal a décroché auprès du Groupe Consultatif de Paris d’un montant de 3729 milliards de nos francs pour sa première phase. Une somme qui venait ainsi gonfler l’ardoise de la dette trouvée sur place qui était de 3.000 milliards de francs CFA. Mais, comme on dit, la dette n’est pas mauvaise en soi si on en fait bon usage. Autrement dit, lorsqu’elle est orientée vers des secteurs porteurs de croissance. C’est justement à ce niveau que le régime sortant a failli. Au lieu d’orienter la manne obtenue vers les secteurs stratégiques ayant un impact positif direct sur les populations à savoir l’agriculture, l’élevage et la pêche, aux fins de les booster, le pouvoir du président Macky Sall a choisi de privilégier la construction d’infrastructures. Il est vrai que c’est dans ce secteur qu’il est le plus facile de faire des surfacturations à milliards ni vu ni connu ! C’est ainsi que des centaines de milliards de francs ont été injectés dans la réalisation du Centre international de Conférences Abdou Diouf (CICAD), du stade Abdoulaye Wade, de la salle Dakar Arena, du Parc des Expositions, du Marché& d’intérêt national, de la Gare des gros-porteurs, des sphères ministérielle de Diamniadio... Quant à la réfection du Building Administratif de Dakar, d’un coût initial de 17 milliards de francs, la facture a atteint 42 milliards à l’arrivée. Moins d’un an après son inauguration en grande pompe, un incendie s’y déclenchait dû à des malfaçons. Selon les spécialistes, l’argent injecté dans cette réhabilitation aurait pu servir à construire trois buildings similaires ! Quant au TER (Train Express régional), il a coûté presque 1000 milliards de francs pour un linéaire de… 19 km, ce qui en fait l’infrastructure de ce type la plus coûteuse du monde ! Ne parlons pas du BRT (Bus Rapid Transit) qui aurait coûté 100 milliards de francs.
C’est donc dans cette dynamique peu appréciée que le Président Macky Sall s’est longtemps inscrit pour espérer mettre notre pays sur les rampes du développement. Ou, plutôt, de l’émergence ! Toutes ces entreprises coûteuses ont été confiées à des entreprises étrangères. Résumons : des projets surfacturés, des investissements lourds à croissance extravertie, des accords de partenariat qui profitent plus aux étrangers. Ah, on allait oublier l’autoroute Ila Touba qui a nécessité un investissement de 400 milliards de francs alors que le trafic automobile entre Dakar et la capitale du mouridisme ne justifiait nullement la réalisation d’une infrastructure aussi coûteuse. Résultat : un déficit d’exploitation chronique. Dans la même veine, les bailleurs que sont la Banque Mondiale et le FMI ont dicté leurs lois quant aux secteurs où leurs fonds devraient être utilisés. C’est la raison pour laquelle le secteur primaire n’a pas eu la part part belle dans ces financements.
Priorité aux infrastructures pour s’en mettre plein les poches !
Ainsi la politique agricole mise en œuvre n’a jamais permis de réaliser l’autosuffisance alimentaire encore moins moderniser le secteur, l’élevage n’a pas pris son envol et la pêche est la chasse gardée des navires étrangers qui pillent nos mers grâce à des contrats dont les termes ne sont pas encore élucidés. Pourtant, ces trois secteurs réunis pouvaient à eux seuls régler une bonne partie du chômage, réduire le coût de la vie, réguler le flux de ruraux vers les zones urbaines et permettre de booster la croissance. Mais la démarche mise en œuvre par le régime de Macky Sall a été telle que les exonérations fiscales aux motivations nébuleuses accordées à des entreprises, la privatisation à outrance de notre industrie dont le secteur stratégique de l’eau (donnée au français Suez), ainsi que les lourdes charges de l’État n’ont fait qu’accentuer le mal qui a affecté la bonne santé de nos finances publiques. Aussi il est souvent arrivé que les marchés publics soient attribués en violation du code qui les régit, que des projets soient surfacturés et d’autres ne soient pas exécutés à hauteur des investissements annoncés. C’est le cas du Projet Décennal de Lutte contre les Inondations (700 milliards) et du PRODAC (29 milliards). Au finish, le régime du président Macky Sall s’est montré incapable d’assainir nos finances publiques, d’en assurer la transparence et la rationalisation.
De lourdes dépenses et des pratiques politiciennes...
Macky Sall qui avait prôné la gestion sobre et vertueuse à son accession au pouvoir, n’a pas attendu longtemps pour jeter à la poubelle ce slogan. Deux ans après son installation dans ses fonctions de président de la République, il avait eu un besoin pressant de disposer d’une majorité confortable à l’Assemblée nationale et d’une bonne représentation dans les collectivités territoriales. Ceci afin de pouvoir mener à bien sa politique économique et sociale gage d’un second mandat en 2019. Un objectif qu’il a très tôt mis au-dessus de tout, toutes ses réalisations, déclarations et activités étant subordonnées à la réalisation de cet objectif. Pour ce faire, le chef de l’APR (Alliance Pour la République) qu’il était a commencé par menacer de ses foudres les responsables de son parti et de sa coalition si toutefois ils ne gagnaient pas dans leurs localités. Cela voulait dire que la fin justifiait les moyens et que lesdits responsables pouvaient piller les ministères ou sociétés nationales qu’ils dirigeaient pourvu qu’ils offrent une victoire au président de la République ! Et ils ne s’en sont pas privés. Après les élections municipales de 2014, Macky Sall traduit en actes ses menaces en récompensant les vainqueurs par des nominations à des postes plus élevés et en sanctionnant les perdants qui ont été limogés de leurs fonctions. Après, il a changé d’approche pour se consacrer résolument à la politisation à outrance de l’Administration après avoir cautionné et encouragé le phénomène honteux la transhumance qu’il avait vertement critiquée auparavant ! Désormais, avec Macky Sall, tout état permis à ses hommes et femmes détenteurs de la carte du parti APR (Alliance Pour la République) ou membres de la coalition Benno Bokk Yaakar : les détournements de deniers publics, la mauvaise gestion, les recrutements à outrance pourvu qu’ils profitent aux militants du parti présidentiel, les financements orientés, les salaires alloués à des personnes payées à ne rien faire etc. Plus condamnable était l’impunité érigée en règle même pour des personnes épinglées par les corps de contrôle de l’Etat. Ces derniers avaient recommandé que certaines parmi ces personnes épinglées ne soient plus promues à des postes de direction du fait de leur gestion calamiteuse. Comme pour faire un pied de nez à ces corps de contrôle, Macky Sall a nommé ministres les personnes en question ! A cela s’ajoute la longue liste des personnes qui ont bénéficié des largesses du pouvoir pour s’enrichir à coups de milliards dans le dessein de participer au financement du parti. En même temps, on a assisté à une floraison d’institutions budgétivores servant au recasement de la clientèle politique du président.
Toutes ces pratiques ont contribué à donner un sacré coup aux finances publiques. Surpris par la situation catastrophique de ces finances, le nouveau régime n’avait d’autre choix que de se rabattre dans des conditions défavorables à l’eurobond pour se donner un peu de souffle, le temps de remettre le compteur des finances à un bon niveau. C’est compte tenu de cette situation catastrophique que les populations sont obligées de prendre leur mal en patience, le temps que les nouvelles autorités remettent de l’ordre dans les finances publiques. Ce qui risque de prendre du temps…
LES PREMIERS BARILS SUSCITENT L’ESPOIR DES SÉNÉGALAIS
La population nourrit de grandes attentes mais aussi certaines craintes que suscitent les risques de mauvaise gouvernance ou de malédiction des ressources
Le Sénégal a extrait son premier baril de pétrole il y a quelques jours. Après plusieurs années d’attente, le pays de la Téranga entre dans le cercle fermé des producteurs d’or noir. Il espère atteindre une production de 100 000 barils par jour. Ce qui devrait permettre de générer des milliards de dollars de revenus et d’accélérer le développement du pays. Ces perspectives suscitent un enthousiasme parmi les Sénégalais, même si certains de nos compatriotes restent sceptiques.
La date du 11 juin 2024 restera gravée dans l’histoire du Sénégal. Après une longue attente de plus d’une décennie, une nouvelle ère s’ouvre pour le pays. L’annonce du début de l’extraction de pétrole du champ de Sangomar (à 100 km de Dakar) a été largement commentée sur les réseaux sociaux. L’intérêt est vivace, et l’espoir est palpable chez les populations !
Sur l’avenue Papa Guèye Fall, le trafic routier est dense malgré les feux de signalisation. Les piétons se précipitent pour rejoindre la gare du BRT (Bus Rapid Transit), la nouvelle attraction des Dakarois. Amadou Dione attend patiemment un bus pour rejoindre la banlieue. Partisan indéfectible du gouvernement actuel, il soutient que l’extraction du premier baril de pétrole arrive au bon moment. « La situation économique est actuellement difficile. L’attente a été très longue. Aujourd’hui, c’est une nouvelle page qui s’ouvre. Espérons que ce soit la meilleure pour notre cher pays », se réjouit-il. D’après lui, la manne financière générée par l’exploitation pétrolière doit être « bien gérée » par les gouvernants.
Au Marché Sandaga, c’est le grand rush comme d’habitude. Dans ce grand désordre où se côtoient commerçants, acheteurs, badauds, mécaniciens et gargotières, le début de l’exploitation de l’or noir n’est pas passé inaperçu. Beaucoup y voient un signe d’espoir. Sur une travée du marché, Ndongo Diop, 35 ans, s’active à ranger ses bagages. Aux murs de son magasin, des effigies des marabouts de la confrérie mouride. Pour lui, une gestion transparente des ressources pétrolières doit primer sur tout. « Plusieurs pays ont basculé dans des conflits à cause du pétrole. La question d’un partage équitable de la rente pétrolière doit être plus que jamais un leitmotiv pour éviter les frustrations », avertit-il d’un ton nasillard.
Sur la rue Fleurus, Mamadou Mbengue, sueur dégoulinant sur son visage à cause de la forte canicule, accepte de lâcher quelques mots. Ce qui préoccupe les Sénégalais, explique-t-il, c’est la transparence. « Vu les scandales qui se sont succédé avec les régimes des Présidents Wade et Macky Sall, il faut suivre de près l’utilisation des recettes issues de l’exploitation du pétrole », met-il en garde. L’affaire Pétrotim, souligne-t-il, est une illustration parfaite de ce qui guette notre pays en matière de mauvaise gouvernance des ressources hydrauliques. « Toutes les données qui tournent autour de l’exploitation du pétrole et du gaz doivent être rendues publiques. C’est la meilleure façon pour les autorités de montrer leur bonne foi », insiste-t-il. « Où est passé l’argent issu de l’exploitation de l’or de Sabadola ou encore du zircon à Diogo ? », s’interroge-t-il. À l’image des pays du Golfe Persique, dit Mamadou, le pays doit également songer à accélérer son développement.
À côté de lui, Assane Ndiaye, 40 ans, se félicite du démarrage de l’exploitation de l’or noir. Il s’attend à une utilisation « rationnelle » des fonds. « Comme beaucoup de pays exportateurs de pétrole, nos dirigeants doivent dès maintenant songer à investir dans des secteurs clés porteurs de développement comme l’agriculture, l’éducation et l’élevage », conseille-t-il. Ce qui permettra d’éviter une dépendance excessive au pétrole.
Pour Dior Thiam, l’enjeu est de résoudre l’équation de l’emploi des jeunes. Cette étudiante en marketing se dit « rassurée » après l’annonce du début de la production de pétrole après plusieurs reports. Elle appelle les décideurs à financer des projets fructueux pour la jeunesse. « L’exploitation des hydrocarbures n’est pas éternelle. Nous en disposons peu par rapport aux pays arabes du Golfe. Le mieux est d’en profiter pour développer des programmes visant à résoudre le chômage des jeunes », conseille cette femme âgée d’une trentaine d’années
À quelques pas de là, Ousmane Sakho tient une agence de voyage. Les bonnes nouvelles du large lui sont parvenues. Selon lui, c’est une « aubaine » pour résoudre certains problèmes qui plombent le quotidien des « gorgorlu ». « Avec nos parts issues de l’exploitation du pétrole, nous pouvons arrêter d’importer du fuel pour nos centrales électriques »,suggère-t-il. Ce qui se traduira par une baisse des coûts de l’électricité. D’après le quarantenaire, la manne pétrolière peut permettre de subventionner certains produits alimentaires. « Malgré la baisse des prix de certains produits de première nécessité, l’État peut aller plus loin avec l’argent issu des hydrocarbures », avance Ousmane pour qui le vrai enjeu est de financer l’autosuffisance alimentaire.
Eviter la malédiction du pétrole
À la place de l’Indépendance, le trafic est intense. Sur les bancs en fer, plusieurs personnes sont assises, visiblement protégées des rayons solaires qui illuminent les immeubles du Plateau en cette après-midi. Cheikh Sy feuillette tranquillement son journal. Le sexagénaire est au diapason de l’actualité. Malgré l’enthousiasme autour du premier baril, il préfère rester prudent. « Il ne faut pas crier victoire trop vite. Le pétrole est souvent synonyme d’instabilité », avertit ce fonctionnaire à la retraite. Selon lui, les autorités doivent être vigilantes. Le pétrole a plongé plusieurs pays dans l’instabilité. L’Irak et la Libye en sont des exemples patents. Il est essentiel, ajoute-t-il, que les retombées profitent à tous. « Les erreurs commises dans l’est du Sénégal ne doivent plus se répéter. Pour cela, une distribution équitable des bénéfices doit être une priorité des autorités », précise Cheikh, soulignant que la visite de Diomaye sur la plate-forme de Sangomar est un signe positif quant à l’intention réelle des autorités actuelles.
Pour Mor Sarr, « une gestion sobre et vertueuse » de la rente pétrolière est un gage pour éviter « la malédiction du pétrole ». Selon lui, il faut s’inspirer des politiques de distribution des richesses en vigueur dans les pays arabes du Golfe pour étouffer les frustrations. « L’argent du pétrole ne doit pas servir seulement à construire des routes et des ponts, mais il faut que les localités les plus reculées en profitent pour réduire les disparités territoriales », soutient notre interlocuteur. Avec les autorités qui ont fait de la transparence sur la question des ressources naturelles leur maître-mot, croisons les doigts !