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24 juin 2025
GESTION DE LA SANTE ET DE L’ACTION SOCIALE, DES LENTEURS DANS LES DECISIONS
La mayonnaise tarde à prendre dans le secteur de la santé. Après trois mois de prise de fonction, le ministre de la Santé et de l’action sociale, Dr Ibrahima Sy se cherche.
Depuis quelques jours, des établissements de santé semblent retrouver le souffle avec le remboursement de la dette de l’Etat dans le programme de la couverture universelle sanitaire. A cet effet, une enveloppe de 10 milliards avait été décaissée par le ministère de la Famille pour solder une grande partie de cette dette. Cependant, au sein des programmes, les nominations ont suscité des controverses. L’attente de la population sur la promesse du nouveau régime de mettre les postes en compétition semble être rangée dans les tiroirs.
La mayonnaise tarde à prendre dans le secteur de la santé. Après trois mois de prise de fonction, le ministre de la Santé et de l’action sociale, Dr Ibrahima Sy se cherche. Ce dernier a pris du temps pour mettre en place son équipe devant l’accompagner durant toute sa gestion. Cependant, dans cette démarche, certaines de ses nominations ont suscité moult tensions. Les syndicats se sont levés pour dire non à la nomination du nouveau chef de la division Sida. Aujourd’hui, ils sont très nombreux à décrier le management du ministre de la Santé et de l’action sociale. Si ce dernier semble privilégier l’approche inclusive en étant proche des populations, certains acteurs pensent que ce rôle ne fait que l’enfoncer. « Le ministre est un manager. Il a des représentants dans chaque département qui doivent l’accompagner dans la mise en œuvre de la politique de santé de l’Etat. Il doit refuser d’être toujours au-devant de la scène pour certains sujets » a déclaré Amadou Sylla, expert en sciences sociales. M. Sylla fait allusion à la sortie du ministre de la Santé lors du retour des pèlerins sur la terre sénégalaise, en rapport à la flambée des cas de Covid. « C’est une situation qui devait être gérée par le Directeur de la prévention ou encore la cellule de communication et non par lui. Tout le monde sait que la Covid est endémique au Sénégal et à chaque retour de la Mecque, il y a une augmentation des cas de grippe. Normal qu’une hausse des cas de Covid soit notée », a-t-il fait savoir. Un autre problème décrié demeure la gouvernance. Selon le syndicaliste Cheikh Seck, le ministère de la Santé ne manque pas de moyens mais plutôt un problème de management qui se pose ainsi que l’utilisation efficiente des ressources. « Depuis que le ministre est là, les négociations sont au ralenti. Les travailleurs des collectivités locales sont toujours en grève. Il y avait des engagements du ministère pris sur le suivi des accords mais rien n’est fait » a-t-il fait savoir.
Au-delà de la rupture vendue à la population sénégalaise par le nouveau régime, la mise en compétition des postes a été rangée aux oubliettes en faveur des nominations. Malgré ces quelques points gris, les établissements hospitaliers ont cependant retrouvé le souffle avec le remboursement d’une grande partie de la dette dans le cadre de couverture universelle sanitaire pour une valeur de 10 milliards de nos francs.
NIAMONE VEUT LA LUMIÈRE SUR LA GESTION DE LA FORÊT CLASSÉE ET SA DÉCALCIFICATION
Des populations de la commune de Niamone, dans le département de Bignona, ont battu le macadam, jeudi , pour réclamer, entre autres, l’audit de la forêt classée de Bignona, sa déclassification et la restauration de ses terres
Bignona, 11 juil (APS) – Des populations de la commune de Niamone, dans le département de Bignona, ont battu le macadam, jeudi , pour réclamer, entre autres, l’audit de la forêt classée de Bignona, sa déclassification et la restauration de ses terres, a constaté l’APS.
”Nous ne sommes pas des Sénégalais de seconde zone mais des sénégalais à part entière. Déclassez la forêt et rendez nos erres . Justice pour Niamone. Niamone réclame ses terres”, ont crié en coeur les habitants de cette localité du département de Bignona.
Selon leur porte-parole, Joachin Davila Bessane, ”la population réclame aux autorités administratives et surtout au gouvernement, un audit de la forêt classée, l’arrêt et la destruction de toutes les nouvelles constructions qui sont dans la forêt classée, la déclassification de la forêt classée, la restauration des terres de la commune de Niamone”.
Il a dénoncé “l’occupation illégale, illicite et anarchique” de cette forêt classée située entre les communes de Niamone, Coubalan, Tenghory et Bignona.
”Cette forêt se trouve aujourd’hui occupée et vandalisée par des gens venus d’horizons divers sans qu’il y ait des mesures ou des actions de déguerpissement”, a dénoncé Joachin Davila Bessane, soulignant que ”malgré de nombreuses alertes à l’endroit des agents des Eaux et forêts du secteur de Bignona et des autorités administratives, cette question est restée sans solution”.
EDUCATION, LES CHANTIERS DE TITAN DE DIOMAYE
Le Sénégal fait face à plusieurs défis majeurs en matière d’éducation et depuis son installation, le nouveau gouvernement est à l’œuvre pour tenter d’apporter des réponses à ceux-ci
Même si beaucoup d’efforts sont consentis dans le secteur de l’éducation, il n’en demeure pas moins que des difficultés persistent. Au cours des cent premiers jours de sa gouvernance, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye a annoncé des chantiers en ce qui concerne le secteur de l’éducation. Il s’agit par exemple d’une évaluation du système éducatif.
Le Sénégal fait face à plusieurs défis majeurs en matière d’éducation et depuis son installation, le nouveau gouvernement est à l’œuvre pour tenter d’apporter des réponses à ceux-ci. Dans les cent jours passés à la tête du Sénégal, le président de la République Bassirou Diomaye Faye a donné des instructions pour une évaluation du système éducatif dont « les programmes sont en inadéquation avec les réalités nationales, les enjeux du numérique et les besoins de l’économie nationale ».
Parmi les priorités du Président de la République, il y a la formation des formateurs. Et pour une amélioration de la qualité des enseignements, il a appelé au « renforcement du rôle et de la place de la Faculté des Sciences et Techniques de l’Education et de la Formation (FASTEF), de l’UFR des Sciences de l’Education, de la Formation et du Sport (UFR SEFS) ainsi que des écoles nationales de formation d’instituteurs », lors d’un conseil des ministres. Au titre des recommandations urgentes dans le secteur de l’éducation, le Chef de l’Etat a demandé de « réguler l’implantation, l’ouverture et le contrôle du fonctionnement des établissements scolaires privés qui exercent, sur autorisation de l’Etat, une mission de service public ».
Il a également demandé au Premier ministre « d’accorder une attention particulière au processus de digitalisation du système éducatif, à la planification, sur les cinq prochaines années, des recrutements d’enseignants, et d'un programme concerté de réalisation d’infrastructures scolaires adaptées et d’amélioration de l’environnement pédagogique dans toutes les académies du pays ». En effet, depuis leur installation, les nouvelles autorités se sont déterminées pour la stabilisation du calendrier universitaire. Pour cause, depuis une dizaine d’année, les nouveaux bacheliers sont orientés avec beaucoup de retard sans oublier les grèves cycliques. Ce qui compromettait le bon déroulement des enseignements. A ce sujet, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Dr Abdourahmane Diouf veut que les nouveaux bacheliers soient tous orientés cette année dans les universités le 19 septembre pour qu’ils puissent démarrer leur cours le 21 octobre de la même année.
« L’année dernière, ils ont été orientés au mois de janvier, six mois après l’obtention de leur bac. Mais, cette année, nous avons mis en place un système qui nous permettra de les orienter le 19 septembre et de démarrer les cours le 21 octobre 2024 », avait-il dit à la presse, au terme de l’installation de la commission d’orientation des bacheliers, à Diamniadio.
Concernant le personnel enseignant, le ministre de l’Education nationale, Moustapha Mamba Guirassy a pris les devants dès sa prise de fonction. Il a lancé un « recensement exhaustif du personnel enseignant en service dans les écoles, établissements et structures relevant de son département ». L’objectif de cette initiative étant de « dresser une photographie exhaustive et précise de la répartition de nos ressources humaines ».
BABACAR BA ET MOUNDIAYE CISSÉ AUDITENT DIOMAYE
Si la volonté de réformes est saluée, les observateurs de la société civile soulignent la nécessité pour le président de la République de concrétiser rapidement ses engagements
Installé dans ses fonctions de 5e président de la République du Sénégal le 2 avril dernier après son élection avec 54,28% des suffrages au premier tour de la présidentielle du 24 mars dernier, Bassirou Diomaye Diakhar Faye boucle, en ce jour du vendredi 12 juillet, ses 100 premiers jours à la tête du pouvoir exécutif. Interpellés par Sud quotidien, Babacar Ba, président du Forum du justiciable et Moundiaye Cissé, Directeur exécutif de l’Ong 3D livrent leur diagnostic des premiers actes posés par le successeur du président Macky Sall dans le domaine de l’Etat de droit et de la gouvernance du pays.
Babacar Ba, président du Forum du justiciable : « Les actes posés par le nouveau régime au cours de ces 100 premiers jours, contribuent au renforcement de notre État de droit »
«Nous dirons que les actes posés par le nouveau régime au cours de ces 100 premiers jours, contribuent au renforcement de nôtre État de droit. À titre d’exemple, on peut citer : la tenue des Assises de la justice dont la participation des acteurs a permis de glaner des provisions pertinentes allant dans le sens de la réforme et de la modernisation de la justice sénégalaise au grand profit des justiciables. Aujourd’hui, on aura droit à une Cour constitutionnelle plus autonome et ouverte à d’autres profils que des magistrats, au lieu d’un Conseil constitutionnel. On aura aussi droit à un juge des libertés pour éviter le recours quasi-systématique à la détention préventive. Outre la tenue des Assises de la justice, nous pouvons compter également parmi les actes posés par le nouveau régime au cours de ces 100 premiers jours et qui contribuent au renforcement de notre État de droit, la demande de mise à jour du règlement intérieur de l’Assemblée nationale par le Premier ministre. Une mise à jour qui s’impose à la faveur de l’adoption par l’Assemblée nationale, le 10 décembre 2021, du projet de loi constitutionnelle n°38-2021 restaurant le poste de Premier ministre. Toujours parmi les actes posés par le nouveau régime au cours de ces 100 premiers jours et qui contribuent au renforcement de notre État de droit, nous pouvons également citer la finalisation du projet de loi sur la protection des lanceurs d’alerte. Les instructions ont été données par le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, au ministre de la Justice, Garde des Sceaux ».
Moundiaye Cissé, directeur exécutif de l’ONG 3D : «On sent une volonté manifeste d’améliorer la gouvernance du pays mais...»
« Globalement, nous avons une note positive sur les premiers actes du régime en place. Nous avons noté des prémices en matière de gouvernance à travers des engagements. Je peux citer entre autres, les audits annoncés dans la gouvernance économique, les mesures visant la réduction du train de vie de l’Etat, il y’a aussi la publication des rapports des organes de contrôle et les suites judiciaires annoncées. Tout cela peut être considéré comme un bon signal en attendant la concrétisation de tous ces engagements. Autrement dit, joindre l’acte à la parole. En matière de gouvernance démocratique, il y a le dialogue en vue de la réforme du système électoral qui est également annoncé en vue de la modernisation et la rationalisation des partis politiques, l’inscription systématique sur les listes électorales à partir de l’âge de 18 ans, le changement annoncé de la Cena en Céni même s’il y’a quelques réserves à ce niveau.
Dans le secteur de la justice, nous pouvons citer également les dernières Assises de la justice avec leurs fortes recommandations et la volonté affichée du chef de l’Etat lors de la réunion du Conseil des ministres du 10 juillet dernier de matérialiser tous les accords consensuels. Je rappelle que dans ces accords, il y’a l’instauration du juge des libertés qu’on a toujours demandé mais aussi la réforme du Conseil supérieur de la magistrature en vue de renforcement de son autonomie et l’érection d’une Cour constitutionnelle à la place de l’actuel Conseil constitutionnel. Tout cela est autant de recommandations positives que le président de la République s’est engagé à matérialiser. Dans la gouvernance des ressources naturelles, il y’a également cette volonté exprimée par les nouvelles de revoir les contrats en vue de voir si l’intérêt du Sénégal a été bien pris en compte. Tout ceci me fait dire que le nouveau régime est dans la bonne voie. Il y’a une volonté manifeste d’améliorer la gouvernance. On sent également les ministres sur le terrain. On sent une volonté manifeste d’améliorer la gouvernance du pays. Ce qui reste maintenant, c’est de joindre l’acte à la parole pour matérialiser cette volonté mais aussi revoir certaines sorties du gouvernement sur les secteurs comme la presse, les magistrats ».
CES MARQUES-PHARES DES 100 JOURS DE DIOMAYE
Entre ouverture des assises de la justice, lutte contre l'accaparement foncier et bras de fer avec la presse, retour sur les actes marquants des débuts du nouveau président
Le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a fait cent (100) jours à la tête du Sénégal. Sa gouvernance est marquée par les Assises de la justice, adossées à la journée du Dialogue national tenu le 28 mai 2024, sous le thème de la «Réforme et la Modernisation de la Justice», qui ont abouti à des propositions de réforme qu’il entend appliquer ; une application qui résultera sur la création d’un juge des libertés et de la détention, l’amélioration des conditions de détention et une réduction des pouvoirs du Procureur de la République au profit du Parquet général afin de lutter contre les mandats de dépôt intempestifs, la création d’une Cour constitutionnelle à la place du Conseil constitutionnel, la révision de différents codes (Code pénal, Code de procédure pénal, Code de la famille…).
Pour cela, en Conseil des ministres d’avant-hier, mercredi 10 juillet, le président Faye a demandé, «au Premier ministre, Ousmane Sonko, au ministre de la Justice, Ousmane Diagne et aux ministres concernés, de lui proposer un calendrier de mise en œuvre des réformes du secteur de la justice en droite ligne du programme législatif du Gouvernement. Cet agenda législatif doit viser notamment la révisions de la Constitution et des Codes spécifiques».
L’action gouvernementale s’est aussi tournée vers la lutte contre l’inflation. Le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens, El Hadji Malick Ndiaye, a pris des mesures salutaires lors de la fête de la Tabaski pour gérer les transports des Sénégalais désireux de se rendre à l’intérieur du pays. El Hadji Malick Ndiaye a effectué, le samedi 15 juin, une descente à la gare routière des Baux Maraîchers pour s’enquérir du respect des tarifs du transport en cette veille de fête de Tabaski. Face à une forte spéculation avec la hausse vertigineuse des coûts du transport qui ont doublé voire triplé, pour certaines destinations de l’intérieur du pays, le ministre des Infrastructures et des Transport terrestres et aériens a déployé sur place plus de 100 bus de la société nationale de transport public Dakar Dem Dikk (DDD) pour faciliter les déplacements, à des prix imbattables. En plus des départs à partir du terminus de Liberté 5.
Cependant, les premières semaines du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye au pouvoir restent aussi marquées par le bras de fer entre l’Etat et les entreprises de presse. Le chef de l’Etat a mis un terme à l’effacement de la dette fiscale des médias, décidé par son prédécesseur Macky Sall. Le blocage des comptes de plusieurs médias a impacté la qualité du service.
La lutte contre l’accaparement foncier est également une marque de ces premiers 100 jours de présidence. La suspension des travaux sur la corniche de Dakar et la bande des filaos de Guédiawaye, a été décidée dès les premières heures du gouvernement. En outre, le Premier ministre, Ousmane Sonko, a récemment annoncé également la suspension de permis d’occuper délivrés à Anse Bernard.
«Nous avons dans le cadre des travaux de cette commission découvert que ce site a été morcelé et vendu, en novembre 2023. Certains des bénéficiaires ont eu 5000 mètres carrés de parcelles, 3000 ou 2500 mètres carrés pour d’autres, alors que cette partie relève du domaine public maritime », avait déploré le Premier ministre, Ousmane Sonko qui a promis par ailleurs, un programme d’urgence pour rendre le site plus attractif. A Thiés, le lotissement polémique de Mbour 4 a été aussi suspendu.
ABDELMADJID TEBBOUNE VEUT UN SECOND MANDAT
Le Président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé, jeudi, sa candidature pour un second mandat à l’élection présidentielle prévue le 7 septembre, appris l’APS de source médiatique.
Dakar, 11 juil (APS) – Le Président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé, jeudi, sa candidature pour un second mandat à l’élection présidentielle prévue le 7 septembre, appris l’APS de source médiatique.
“A la demande de plusieurs partis et organisations politiques et non politiques et de la jeunesse, je pense que le moment est venu d’annoncer que je me présente pour un deuxième mandat comme le permet la Constitution et c’est au peuple algérien que reviendra le dernier mot”, a-t-il dit.
Dans un entretien avec des médias nationaux, Abdelmadjid Tebboune, candidat à sa propre succession est revenu sur les réalisations faites sous son magistère.
‘’Il est de notoriété publique que les recettes de l’Etat ont augmentée’’, a-t-il argué indiquant que “le citoyen algérien aujourd’hui jouit de tous ses droits et accomplit ses devoirs”.
Le président de la République avait au mois de mars décidé d’avancer la date de l’élection initialement prévue en décembre prochain.
Le successeur de Abdelaziz Bouteflika a été élu en 2019 avec 58% des des suffrages exprimés.
LE BLANC-SEING DU CNCR À DIOMAYE
Le Conseil national de concertation et de coopération des ruraux salue la démarche consultative tout comme les premières mesures d’accompagnement prises par les nouvelles autorités pour la campagne agricole 2024-2025 en trois mois d’exercice
Le Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (Cncr) salue la démarche consultative tout comme les premières mesures d’accompagnement prises par les nouvelles autorités pour la campagne agricole 2024-2025 en trois mois d’exercice du pouvoir. Ce qui, aux yeux de cette organisation paysanne, présage de bonnes perspectives en termes de rendements attendus.
La démarche consultative et active du gouvernement à travers le ministère de l'Agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l'élevage visant à soutenir le monde agricole est bien accueillie par le Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (Cncr). Son porte-parole Sidy Ba renseigne que le CNCR a été l’une des toutes premières plateformes à être « consultée par les nouvelles autorités ». De prime abord, il salue la fusion des deux départements ministériels en un seul ministère. Puisque selon lui, l’un ne peut aller sans l’autre. Mieux, la mise en place du secrétariat d’État aux coopérations et à l’encadrement paysanne. Toutes ces initiatives ont trouvé écho favorable dans le monde agricole. Pour s’en convaincre, il tient à rappeler que dans le passé, des sociétés d’encadrement rural telles que la Société de développement et de vulgarisation agricole (Sodeva) ; la Société de mise en valeur agricole de la Casamance (Somivac) entre autres avaient grandement boosté le monde agricole. La disparition de ces structures à partir des années 80-85 a impacté négativement.
Donc, mettre en place ce dispositif d’encadrement ne peut être salutaire. Certes, l’Agence nationale de conseil agricole et rural (Ancar) existe, mais elle est dépourvue de moyens. Dans le même ordre d’idées, il préconise le financement de la recherche devant permettre de trouver la meilleure qualité des semences pour propulser l’autosuffisance alimentaire. Pour y arriver, il faut la doter de moyens conséquents pour jouer pleinement son rôle. Autre point de satisfaction, mentionne Sidy Ba ; c’est la participation du ministre de l’agriculture au dernier conseil d’administration du CNCR. Une occasion pour le ministre de donner son point de vue sur l’agriculture et l’élevage, ses attentes du Cncr et surtout comment les orientations du gouvernement en place. Et ce geste a été « magnifié par tous les administrateurs du CNCR », a fait savoir le porte-parole de cette organisation faitière. Toujours au registre de la démarche inclusive, explique le porte-parole, « la participative du CNCR au démarrage de la campagne, notamment à la sélection des opérateurs privés pour fournir les intrants de qualité et à bon marché pour le monde rural ». Une contribution « significative du CNCR, saluée par le ministre », témoigne le non moins acteur agricole.
Revenant sur le budget qui est passé de 100 à 120 milliards, le CNCR applaudit, non sans demander que l’accent soit mis sur les fertilisants.
Sur les semences et les entrants, Sdy Ba ne tarit pas d’éloges. « Sur quelques 500 commissions de cession des entrants, il y a à quelques exceptions près des récriminations », martèle Sidy Ba. Se voulant rassurant, il dira : « Dans la région de Kaolack où je m’active, tous les représentants des commissions de cession des entrants m’ont à 90 voire 95 % attesté que les semences, les entrants sont de qualité ». Et mieux, « les prix sont bon marché comparativement à l’année dernière », confirme le porte-parole. Sidy Ba d’implorer au Tout-puissant une bonne pluie répartie dans le temps et dans l’espace pour de bons résultats agricoles.
Par Assane Guèye
CENT JOURS ET SANG-FROID
Pour prétendre distribuer une note quelconque ou savoir si l’équipe en place a sorti le grand jeu, il faut une distance objective avec les événements. La qualité d’un tel exercice est susceptible d’être faussée par la passion, la subjectivité.
Pour prétendre distribuer une note quelconque ou savoir si l’équipe en place a sorti le grand jeu, il faut une distance objective avec les événements. La qualité d’un tel exercice est susceptible d’être faussée par la passion, la subjectivité. Se montrer raisonnable en faisant preuve du plus beau sang-froid permet d’aborder lucidement le sujet du délai de grâce. Le nouveau régime a une ancienneté de 100 jours. Le chiffre est magique mais on ne connait pas de magicien ou de superman qui a été porté au pouvoir le 24 mars. Monts et merveilles ont été promis comme d’habitude par des téméraires qui n’avaient pas de dossiers en mains quand ils promettaient. Une fois aux manettes, les auteurs des promesses mirifiques bottent en touche en découvrant qu’ils n’ont pas de botte secrète. Il suffit seulement de se pencher sur les faits et chiffres distillés par le dernier recensement pour comprendre que même 100 ans ne suffiraient pas pour vaincre nos défis et leurs grandes complexités. Il est aisé de s’appuyer sur l’énergie de la jeunesse et son importance numérique pour conquérir le pouvoir en toute vitesse. Mais arrivé au sommet, on est comme un volcan éteint qui prend conscience que l’âge d’or n’est plus possible. Dans un pays si immensément jeune, toute assise de réflexion doit commencer par parler de la jeunesse plutôt que de justice. On fait des reproches à cette dernière parce qu’on a surtout des choses à se reprocher individuellement. On aurait mieux fait durant ces 100 premiers jours de déclamer un grand discours en disant ce qu’on veut faire de cette jeunesse. Sans tomber dans le jeunisme ni caresser dans le sens du poil mais en lui disant qu’être jeune est d’abord une exigence de discipline, de respect de l’autorité et d’effort. La préconisation ici est d’en faire une cause nationale et de tout lui offrir en termes d’horizons au lieu de cette oraison funèbre des mers démontées sans cesse tapissées des victimes de la mal gouvernance. Car, c’est cela dont il s’agit. Depuis fort longtemps, loin d’avoir fait du pays une belle tapisserie, les politiques délirantes l’ont plutôt mis au tapis. Les leçons de morale qu’on administre après chaque hécatombe tombent dans l’oreille d’un sourd. Une fois qu’on est élu, c’est pour gouverner. On cesse d’être commentateur pour être l’acteur qui prend des décisions sur la base d’une vision, si vision il y a. Le projet dont on parle est pour le moment un objet non identifié en attendant sa réforme sémantique. On vous confie d’habitude les clés pour propulser ceux qui vous ont fait confiance dans une autre galaxie où chacun commence d’abord par balayer devant sa porte. Les crises globales naissent des catastrophes individuelles.
Changement dans la continuité ?
Il faut applaudir les jours de la propreté dont on se demande quel est l’impact sur la catastrophe écologique. Mais si on en est encore là, c’est qu’il manque dans la société de la netteté. Depuis au moins 1984, les actes citoyens de cette nature existent dans le pays sans qu’il soit un modèle de salubrité. Le problème se situe donc ailleurs. Récurer les esprits et les cœurs est aussi une étape à franchir. L’autre équation insoluble est la vie et les transactions chères qui, de toute manière, le seront de plus en plus. Diversement appréciées, les baisses louables appliquées sur certains produits et denrées sont la preuve que les marges de manœuvre sont marginales. On n’a pas fini de manœuvrer de part et d’autre à l’Assemblée nationale angoissée par la marginalisation ou la dissolution. La confusion autour de l’hémicycle est un signe de changement dans la continuité. C’est du pareil au même. Les visages changent, mais les pratiques sont les mêmes. Les députés du peuple ne représentent plus que leur parti quand ils donnent l’impression de se coaliser contre le peuple. Quelle est cette idée folle de faire tomber un gouvernement qui n’a que 100 petits jours. Face au traquenard et au désir de revanche, avoir du trac est aussi le signal qu’on n’est pas prêt. Est- on toujours préparé à l’exercice du pouvoir ? Nulle part, on ne trouve d’institut où on apprend à présider. La fonction suprême a cependant besoin d’une vraie incarnation. De ces 2400 heures, le flegme du président a été un des faits marquants. C’est une qualité exceptionnelle. Mais ça ne suffit pas. En ces temps difficiles, le pragmatisme et l’efficacité font la différence. Être à la tête d’un pays où tout est urgent est presque un cadeau empoisonné. Avoir à parler avec des pouvoirs kaki incommodes et rigides pratiquant l’isolationnisme dans une confédération des Etats du Sahel est quasiment une perte de temps. Au dedans comme au dehors, les dirigeants font plus de la gestion de crises que du développement. Dans ces circonstances, la bienveillance vaut surveillance et vice-versa.
LA POLITIQUE AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE VENDREDI
Les livraisons de ce vendredi traitent des sujets politiques relatifs à la mesure des sorties pour juger les cent jours du nouveau pouvoir incarné par le président Bassirou Diomaye Faye.
Dakar, 12 juil (APS) – Les sujets politiques suscitent un grand intérêt chez les quotidiens, à la mesure des sorties pour juger les cent jours du nouveau pouvoir incarné par le président Bassirou Diomaye Faye.
Il y a d’abord que plusieurs quotidiens parvenus vendredi à l’APS annoncent que le chef de l’Etat va animer une conférence de presse, samedi, pour marquer les cent jours de son arrivée au pouvoir et parler des actions entreprises depuis par son gouvernement.
“Il fera le point sur ses cent (100) jours de gestion. Un premier bilan pour lister ses réalisations face à un peuple qui s’impatiente”, renseigne le quotidien L’Observateur. “Diomaye se jauge”, dit Bès Bi Le Jour au sujet de cette conférence de presse prévue au palais présidentiel.
Cette rencontre avec des représentants de médias sera l’occasion “pour Bassirou Diomaye Faye de répondre aux nombreuses questions des journalistes, de faire le point sur ses premières actions mais aussi de dégager des perspectives”, indique Bès Bi Le Jour.
“Un exercice périlleux à surmonter”, juge le quotidien L’As, selon lequel en accordant une grande interview à certains médias, le président Diomaye Faye “prend le risque de se faire challenger sur diverses questions”.
Déjà, ils sont nombreux les journaux qui se font l’écho des avis politiques portés sur les cent jours du président Bassirou Diomaye Faye, à l’image du quotidien Les Echos, qui affiche : “Macky et Cie descendent en flammes Diomaye et Sonko”.
Le journal fait allusion aux critiques de l’Alliance pour la République (APR), l’ancien parti au pouvoir, visant le nouveau régime. “Le duo Diomaye-Sonko non seulement ne sait pas naviguer, mais n’a ni cap ni direction”, écrit le journal, citant la formation de l’ancien président Macky Sall.
Dans d’autres propos relayés par le quotidien Vox Populi, l’Alliance pour la République pointe “100 jours de confinement” du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, par le Premier ministre, Ousmane Sonko, jugé “encombrant”.
“Jamais un moment n’a été aussi attendu. Pour les 100 jours de Diomaye Faye à la tête de l’Etat, tout sera passé au laser. Scruté. Au rayon X. Pourquoi tant d’attentes ? Il y a le poids des promesses, du discours souverainiste, la faillite du +système+”, avance le journal Le Quotidien.
Et d’ajouter : “Les électeurs, qui ont fait un choix sans ambigüité le 24 mars, attendent une +transformation systémique+ du pays et visent le cap de bonne espérance. Même le président a décidé de tenir une conférence de presse ce samedi pour faire le bilan de 100 jours à la tête du Sénégal. Il y a un début à tout…, mais roule-t-il à 100 à l’heure ?”
Pendant ce temps, le chef de l’Etat discute avec le président de l’Assemblée nationale Amadou Mame Diop “pour un dénouement de la crise à l’Assemblée nationale”, en lien avec la décision du Premier ministre d’effectuer sa déclaration de politique générale devant un jury populaire si le parlement ne met pas à jour son règlement intérieur “d’ici au 15 juillet”.
Le chef du gouvernement, leader du parti Pastef au pouvoir, “pourrait changer de position, vu que des discussions ont été engagées” entre le président de la République et celui de l’Assemblée nationale, rapporte Source A.
Une modification a fait disparaître du règlement intérieur les mentions faisant référence au Premier ministre et à la motion de censure, ce qui qui fait qu’en l’état actuel des choses, le chef du gouvernent ne peut prononcer sa déclaration de politique générale devant les députés, fait valoir le camp du pouvoir.
Plusieurs quotidiens s’intéressent par ailleurs aux opérations de déguerpissement conduites dans certaines artères de Dakar délogées de leurs tabliers et autres marchands ambulants. “Une bombe ambulante”, relève à ce sujet le quotidien Enquête en allusion à la sensibilité de cette question.
“Après les affrontements à Colobane, Sandaga a pris le relais [de la contestation] ces dernières 48 H”, les jeunes marchands ambulants continuant de s’opposer à leur déguerpissement des artères qu’ils occupaient, rapporte le quotidien Enquête, selon lequel “le feu couve à Keur Massar et à Rufisque”, autres endroits de Dakar visés par cette mesure.
Le journal constate que la problématique des ambulants et des tabliers “est devenue, au fil des années, un vrai casse-tête pour tous les régimes qui doivent trouver le point d’équilibre entre le maintien de l’activité marchande informelle et la liberté de circulation des citoyens sur la voie publique”.
Le maire de Dakar-Plateau, en ce qui le concerne, “assume” ces opérations de déguerpissement, rapporte Rewmi quotidien. “si l’Etat veut qu’on arrête, dit Alioune Ndoye cité par le quotidien Enquête et d’autres journaux, qu’il nous le notifie de manière officielle”.
Le quotidien Yoor-Yoor craint un ”embrasement”, pendant que Le Mandat laisse entendre que ces opérations de déguerpissement contribuent à élargir le fossé entre le pouvoir et la jeunesse”.
Walfquotidien s’intéresse à la question de la renégociation des contrats stratégiques de l’Etat, une question revenue au goût du jour à la faveur du dernier Conseil des ministres. Mais cette question relèverait d’une ”mission périlleuse”, selon le journal dont l’avis se fonde sur celui de plusieurs experts.
LA GOUVERNANCE DIOMAYE À LA LOUPE
Baisse des prix, assises de la justice, coup d'envoi au dialogue régional mais aussi tensions sociales et échecs sur l'emploi : portrait en demi-teinte des débuts du nouveau chef de l'Etat à l'aune de son premier trimestre
Elu cinquième président de la République, dès le premier tour de l’élection présidentielle du 24 mars 2024, Bassirou Diomaye Diakhar Faye a prêté serment, le mardi 2 avril 2024, au Centre International de Conférence Abdou Diouf (CICAD) - à Diamniadio. Après une centaine de jours aux commandes, retour sur quelques faits saillants de la gouvernance du plus jeune chef de l’Etat que le Sénégal indépendant ait connu.
«Devant Dieu et devant la Nation sénégalaise, je jure de remplir fidèlement la charge de président de la République du Sénégal, d’observer comme de faire observer scrupuleusement les dispositions de la Constitution et des lois, de consacrer toutes mes forces à défendre les institutions constitutionnelles, l’intégrité du territoire et l’indépendance nationale, de ne ménager aucun effort pour la réalisation de l’unité africaine.» La formule du serment prononcée et reçue par la Haute juridiction constitutionnelle, le Conseil constitutionnel, en présence de chefs d’institutions nationales, de chefs d’Etat et représentants de Gouvernement et plusieurs invités, le mardi 2 avril 2024 au Centre International Abdou Diouf (CICAD) - à Diamniadio, le président de la République nouvellement élu, Bassirou Diomay Diakhar Faye, entre officiellement en fonction.
Aussitôt, dans son discours d’investiture, il annonce la couleur, déclinant sa feuille de route : la réduction du coût cher de la vie, l’emploi des jeunes, la réconciliation de la justice avec les justiciables, la diplomatie… entre autres seront érigés en priorité, sous le signe du «Jub, Jubal, Jubbanti».
Une centaine de jours à l’épreuve de la réalité de l’exercice du pouvoir, force est de relever, au titres des faits marquants, notamment les décisions impactant directement «goorgoolu» et des acteurs majoritaires de la société sénégalaise, l’épurement de la dette paysanne (campagne arachidières précédentes, éleveurs), la mise en place des semences, l’organisation d’Assises sur la Réforme et la Modernisation de la Justice dont les recommandations issues des conclusions feront l’objet des prochaines révisions constitutionnelles, entre autres actions dans le domaine socioéconomique.
Quelques mesures et initiatives à impact social direct
Dans le secteur de l’économie pour lequel le chef de l’Etat a réceptionné, des mains du ministre sénégalais de l'Énergie, du Pétrole et des Mines, Birame Souleye Diop, le mercredi 12 juin 2024, un échantillon du premier baril de pétrole, produit au champ de Sangomar, situé à une centaine de kilomètres au large de Dakar, il s’est attaqué à la vie chère.
La cherté du coût de la vie étant aussi l’une des principales préoccupations des Sénégalais et le gouvernement, après plusieurs séances de négociations avec les acteurs concernés, a annoncé la baisse des prix des denrées, le mardi 13 juin. La mesure sera effective à partir du lundi 24 juin 2024. Une suspension de taxes d’un montant annuel de 53,4 milliards de F CFA a été faite pour soutenir la baisse, a déclaré le ministre du Commerce et de l’Industrie, Dr Serigne Gueye Diop. Les nouveaux prix ont été dévoilés à l’issue de la réunion du Conseil National de la Consommation, tenue le vendredi 21 juin 2024. Ces baisses concernent l’huile raffinée, l’huile de palme raffinée, le riz, le sucre cristallisé, la farine, le pain et le ciment.
Un autre acte posé par les nouvelles autorités, c’est la décision du ministre des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens, El Hadji Malick Ndiaye, avec le déploiement de plus de 100 bus de la société nationale de transport public Dakar Dem Dikk (DDD) à des prix défiant toute concurrence, pour faciliter les déplacements. Une mesure saluée par plus d’un. Toutefois, à la veille du pèlerinage à La Mecque 2024, le convoiement des pèlerins sénégalais aux Lieux Saints de l’Islam, a connu plusieurs couacs et retards de vols. Avant que les autorités ne reprennent les choses en mains. Ils auront réussi, néanmoins, à ramener le séjour des «oujaj» en terre saoudienne de 28 à environ 23 jours, soit 5 jours de moins que les précédents Hajj.
L’emigration irrégulière par la mer continue, en attendant des mesures idoines
Seulement, en plus du patronat et des chefs d’entreprises qui redoutent la «pression» fiscale, le rapport «heurté» avec des médias Sénégalais dont les comptes de certains sont bloqués par le fisc inquiète nombre d’observateurs. En attendant la résolution de l’équation du logement et de l’accès à l’habitat, avec le coût exorbitant du loyer, malgré des actes posés çà et là dont la suspension de certains lotissements et des travaux sur le Domaine public maritime et la mise en place d’une Commission Ad Hoc chargée de tirer au clair les impairs dans ce secteur.
En outre, s’agissant de la question de l’emploi des jeunes, les nouvelles autorités cherchent toujours la bonne formule. D’ailleurs, face à la vague de déguerpissements entamée par des municipalités, suscitant désarroi chez les marchands ambulants et tabliers concernés par la mesure, le Premier ministre, Ousmane Sonko, qui s’est rendu à Colobane, le dimanche 30 juin dernier, pour livrer le message de compassion du président Diomaye Faye aux vendeurs à la sauvette déguerpis, a prôné des sites de recasement au préalable, tout en activant la Délégation à l’entreprenariat rapide des femmes et des jeunes (DER/FJ), pour le financement des projets de ces «braves jeunes qui méritent d’être soutenus».
En attendant, le phénomène de l’émigration irrégulière par la voie maritime et le désert du Sahara, avec des centaines voire des milliers de morts sur ces routes de l’aventure périlleuse vers «l’Eldorado européen» continue. En atteste, en plus de nombreuses tentatives tuées dans l’œuf par les Forces de défense et de sécurité, avec des centaines de candidats interpellées ces dernières semaines par la Marine Nationale, la Gendarmerie, un drame survenu début juillet a ému plus d’un. Une embarcation en provenance du Sénégal et en partance pour l’Espagne a chaviré au large des côtes mauritaniennes, avec à son bord près de 90 jeunes à la recherche d’une vie meilleur en Europe. «Les garde-côtes mauritaniens ont retrouvé les corps de 89 personnes à bord d'un grand bateau de pêche traditionnel qui a chaviré, le lundi 1er juillet, sur les côtes de l'océan Atlantique», à 4 kilomètres de la ville de Ndiago (Sud-ouest de la Mauritanie), a rapporté l’Agence mauritanienne d'information (AMI), le jeudi 4 juillet dernier.
Rupture dans la diplomatie, en privilégiant le bon voisinage
Le nouveau chef de l'Etat sénégalais, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a fait de la diplomatie du «bon voisinage» un axe majeur de sa politique diplomatique. Contrairement à ses prédécesseurs qui ont réservé leur première sortie aux partenaires occidentaux notamment la France, il consacrera ces premières visites officielles «d’amitié et de travail» à la sous-région ouest africaine. C’est ainsi qu’il a effectué, tour à tour, des déplacements officiels d’abord en Mauritanie voisine, le jeudi 18 avril, suivie de la Gambie, le 20 avril 2024, de la Guinée-Bissau, le 30 avril 2024.
Après ces pays limitrophes du Sénégal, le président Diomaye Faye fera cap sur la Côte d’Ivoire, la locomotive de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), où il a été reçu à Abidjan dans la matinée du 7 mai dernier. Après l’UEMOA, place à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), avec ses visites officielles, le jeudi 16 mai dernier, à Abuja, la capitale de la République Fédérale du Nigéria (qui assure la présidence de la CEDEAO) et à Accra au Ghana, le lendemain, vendredi 17 mai. Dans ce dernier pays, lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue Nana Akufo-Addo au Jubilee House (Palais de la République), le chef de l’Etat sénégalais a exprimé son engagement pour la consolidation des acquis de la CEDEAO, entre autres.
Une CEDEAO qui «vit actuellement des moments difficiles» à cause des coups d’Etat dans quatre pays de la sous-région (Burkina Faso, Guinée, Mali et le Niger) et le départ annoncé (de la CEDEAO), depuis le 30 jan vier 2024, du Burkina Faso, du Mali et du Niger, trois pays à régimes militaires réunis au sein de l’Alliance des Etats du Sahel devenue, depuis samedi dernier, la Confédération des Etats du Sahel (AES). D’ailleurs, le lendemain dimanche 7 juillet, à l’issue du 65e Sommet de la CEDEAO tenu à Abuja, au Nigéria, les présidents Bassirou Diomaye Diakhar Faye du Sénégal et Faure Gnassingbé du Togo ont été désignés par leurs pairs pour arrondir les angles entre la CEDEAO et l’AES.
Par la suite, il s’est rendu, le vendredi 24 mai 2024, pour des visites de travail et d'amitié, au Cap-Vert et en Guinée. Quelques jours après, le président Faye sera reçu par ses homologues, chefs des juntes au pouvoir, du Mali et du Burkina Faso, le jeudi 30 mai 2024, respectivement à Bamako et à Ouagadougou. Le président Diomaye Faye était également à Freetown, en Sierra Léone, le jeudi 13 juin 2024, pour une visite d'amitié et de travail. Et la première visite du président sénégalais hors d'Afrique aura lieu le mercredi 19 juin. Il s’est rendu à cette occasion à Paris, en France, où il a pris part (le jeudi 20 juin) au Forum mondial pour la souveraineté et l'innovation de l'Alliance du vaccin (GAVI) et de l'Union africaine (UA), avant un déjeuner avec le président français Emmanuel Macron, le jeudi 20 juin, à l'Élysée. Un moment pour réaffirmer leur engagement pour «un respect mutuel, un partenariat équilibré au service des intérêts réciproques des deux peuples, unis par des valeurs démocratiques partagées, par un lien humain et une relation d'amitié», a souligné un communiqué.