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23 juin 2025
DIOMAYE FACE AU MUR DE LA MAJORITÉ PARLEMENATIRE
Déterminé à mener à bien les réformes promises, le président évoque une révision constitutionnelle nécessaire. Mais entre une majorité hostile et des manœuvres parlementaires complexe, quelles options s'offrent à lui ?
Bassirou Diomaye Faye ne peut rien faire sans procéder aux réformes constitutionnelles. En Conseil des ministres, le président a évoqué une révision constitutionnelle Sans préciser si ce sera par voie parlementaire ou référendaire. Dans les deux cas, il aura besoin d’un compromis avec la majorité. Peut-être que c’est l’objet de l’audience qu’il a accordée au président de l’Assemblée nationale. Une question se pose : A-t-il consulté Amadou Mame Diop pour un référendum pour éviter le blocage de ses réformes par Benno qui se braque.
Le président de la République vient de boucler cent jours à la tête du pays. Il est attendu sur beaucoup de sujets dont ceux relatifs aux réformes de la justice et des institutions. Lors du Conseil des ministres du mercredi 10 juillet 2024, Bassirou Diomaye Faye a annoncé que dans le cadre du «Projet de transformation systémique du Sénégal», il s’agit de s’inscrire dans «l’engagement primordial à asseoir un Etat de droit, une République exemplaire et une Nation solidaire à travers des institutions fortes et une justice crédible qui agrée le Peuple sénégalais au nom duquel elle est rendue». Dans ce sens, il a demandé «au Premier ministre, au ministre de la Justice et aux ministres concernés de lui proposer un calendrier de mise en œuvre des réformes du secteur de la justice en droite ligne du programme législatif du Gouvernement», soulignant que «cet agenda législatif doit viser notamment la révision de la Constitution et des Codes spécifiques».
La voie parlementaire et la dictée de Benno
Alors, curiosité : Le chef de l’Etat n’a pas donné un délai. Et puis, cette révision de la Constitution ne peut se faire sans une majorité assurée. L’article 103 de la Constitution dispose : «L’initiative de la révision de la Constitution appartient concurremment au président de la République et aux députés. Le Premier Ministre peut proposer au président de la République une révision de la Constitution. Le projet ou la proposition de révision de la Constitution est adopté par l’Assemblée nationale selon la procédure prévue à l’article 71 de la présente Constitution. La révision est définitive après avoir été approuvée par référendum. Toutefois, le projet ou la proposition n’est pas présenté au référendum lorsque le Président de la République décide de le soumettre à l’Assemblée nationale. Dans ce cas, le projet ou la proposition n’est approuvé que s’il réunit la majorité des trois cinquièmes (3/5) des suffrages exprimés.» Or, c’est Benno bokk yaakaar qui contrôle aujourd’hui l’Assemblée, sauf à sortir un coup de génie pour lui arracher des élus. Voilà pourquoi Diomaye Faye n’a pas une grande marge de manœuvre pour la voie parlementaire surtout.
Diomaye a-t-il consulté le président de l’Assemblée pour un référendum ?
L’autre possibilité qui s’offre au président Faye, c’est tout simplement de prendre la voie référendaire. Etant entendu que l’Assemblée ne peut être dissoute avant septembre. Cependant, confient des juristes qui ne veulent pas en parler à ce stade, le cas échéant, «les institutions seraient, de fait, dissoutes». Mais l’article 87 de la Constitution précise dans tous les cas que «le mandat des députés n’expire qu’à la date de la proclamation de l’élection des membres de la nouvelle Assemblée nationale». Le scénario redouté d’un référendum se trouve dans l’article 51 de la Constitution qui dispose : «Le Président de la République peut, après avoir recueilli l’avis du président de l’Assemblée nationale et du Conseil constitutionnel, soumettre tout projet de loi constitutionnelle au référendum. Il peut, sur proposition du Premier Ministre et après avoir recueilli l’avis des autorités indiquées ci-dessus, soumettre tout projet de loi au référendum.» Alors, Amadou Mame Diop a-t-il été consulté pour un référendum ? Grosse interrogation. Le président de la République pourrait édifier les Sénégalais sur cette question ce samedi, lors de son face à face avec la presse nationale.
«Compromis inévitable»
L’un dans l’autre schéma, Diomaye Faye est condamné à faire valoir le grand jeu, un «compromis inévitable» avec l’opposition majoritaire, comme l’a souligné l’ancien parlementaire Alioune Souaré. Dans un contexte de blocage - le mot n’est pas fort - puisque la majorité a fait annuler le Débat d’orientation budgétaire et le Premier ministre conditionne sa Déclaration de politique générale (Dpg) à la mise à jour du Règlement intérieur seul le dialogue institutionnel peut éviter des crises. Et c’est le sens de l’audience que le chef de l’Etat a accordée hier au président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop. Si rien n’a encore suinté de cette entrevue, l’hypothèse d’un accord avec Benno est avancée pour faire passer certaines réformes constitutionnelles par voie parlementaire. A partir de ce moment, l’article 71 dispose qu’«après son adoption par l’Assemblée nationale à la majorité absolue des suffrages exprimés, la loi est transmise sans délai au président de la République pour promulgation». Au pouvoir de trouver encore cette «majorité absolue».
LES SLOGANS, C’EST DE L’AGITATION ET DE LA PROPAGANDE
Chérif Sy passe au crible la politique économique du nouveau gouvernement à ses 100 premiers jours. Si l'économiste salue certaines avancées diplomatiques, il reste circonspect face aux slogans souverainistes des autorités
Bés Bi le Jour |
Hamath KANE & SYLLA |
Publication 13/07/2024
La politique cède la place à l’économie. Et c’est un grand qui est l’invité des Rédactions de E-media ce vendredi. Chérif Salif Sy tombe sur les 100 jours de Bassirou Diomaye Faye à la tête du Sénégal. Il dissèque la politique économique souverainiste du nouveau régime, entre autres sujets.
L’invité des Rédactions de E-Media par la langue économie. A l’heure des 100 jours du président Bassirou Diomaye Faye, Pr Chérif Salif Sy relativise : «Ces histoires de 100 jours ne sont que des concepts à la mode. Il faut admettre qu’il est difficile de faire un bilan en 100 jours. Parce qu’il y a d’abord un bilan de ceux qui étaient là qu’il faut faire.» L’ancien conseiller du président Abdoulaye Wade rappelle : «A l’arrivée de Macky Sall en 2012, un an après, j’avais déclaré qu’il n’y avait pas de rupture. Pour ce gouvernement aussi, il y aura forcément une continuité parce qu’il ne peut pas avoir beaucoup de marges de manœuvre.» Pr Sy met les slogans des nouvelles autorités dans le lot de «l’agitation et de la propagande». Et, concède-t-il, «ça fait partie de la politique». Cependant, pour ces 3 mois de Diomaye-Sonko, il dit être «rassuré» par la diplomatie du bon voisinage et l’image du Sénégal qui est respectée dans le continent et ailleurs.
«La souveraineté est impossible…»
L’ancien enseignant à l’Ecole nationale d’économie appliquée (Enea) est également revenu en long et en large sur la doctrine du souverainisme des nouveaux dirigeants. Mais Chérif Salif Sy n’est pas emballé et tempère. «On parle de souveraineté économique, monétaire, de liberté totale de se choisir ses partenaires, de rompre tous les contrats, personne ne prendrait ce risque, etc. Prenons la souveraineté numérique : comment peut-on y arriver alors qu’on n’a pas de bases de données scientifiques requises, les financements suffisants. On veut compter sur les seules forces de son pays, sur les seules ressources financières qui ne sont pas suffisantes,… Alors, cette souveraineté est impossible. Sinon, les Etats-Unis l’auraient fait. Ils ont quand même misé sur le ‘’brain drain’’», a-t-il dit. Il souligne, en revanche, que cet idéal de souveraineté a été ressuscité par le Covid qui a mis à rude épreuve même les grandes puissances qui ont voulu se ressaisir en repensant la souveraineté alimentaire, pharmaceutique… «Encore une fois, il n’y a pas de souveraineté absolue, mais relative», a-t-il insisté.
TEST GRANDEUR NATURE POUR LE PRESIDENT DIOMAYE
Prévu à 21 heures au Palais de la République, ce premier entretien du chef de l’Etat s’annonce crucial du fait des nombreuses questions encore en suspens au-delà du bilan des premiers actes de sa gouvernance.
Le président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye va s’adresser aux Sénégalais, ce samedi, à travers son premier entretien avec six représentants d’organes de presse locale. Prévu à 21 heures au Palais de la République, ce premier entretien du chef de l’Etat s’annonce crucial du fait des nombreuses questions encore en suspens au-delà du bilan des premiers actes de sa gouvernance.
Test grandeur nature pour le président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Élu 5e président de la République, dès le premier tour de l’élection présidentielle du 24 mars 2024 dernier avec 54,28% des suffrages, le successeur du président Macky Sall qui a bouclé hier, vendredi 12 juillet, ses premiers cents jours aux commandes du Sénégal fera face ce jour, samedi, à six représentants d’organes de la presse locale pour son premier entretien. Il s’agit de la Radiotélévision sénégalaise (Rts), de l’Agence de presse sénégalaise (Aps), des médias privés dont le Groupe futurs média (Gfm), Walfadrji et Sud communication à travers la radio Sud Fm, et le site d’information Sanslimite.sn.
Prévu à 21 heures au Palais de la République, ce rendez-vous, très attendu par de nombreux Sénégalais s’annonce crucial pour l’actuel chef de l’Etat. Et pour cause, au-delà du bilan des premiers actes de sa gouvernance à travers les mesures mises en œuvre par le Gouvernement de son Premier ministre, Ousmane Sonko, sur la base de ses orientations au cours de ces trois mois de gestion, l’actuel chef de l’Etat est attendu sur plusieurs autres questions dont certaines faisaient partie des thèmes centraux de sa campagne électorale.
Parmi celles-ci, nous pouvons citer entre autres la non effectivité de la mesure d’appel à candidature pour la nomination aux postes de Directeurs généraux, le retard dans la mise en œuvre de la politique de reddition des comptes à travers des poursuites judiciaires contre toutes les personnes accusées de mauvaise gestion des deniers publics par des rapports d’organes de contrôle public, le gel des biens frauduleusement acquis par d’anciens fonctionnaires publics pour ne citer que celles-là.
Lors de ce premier entretien avec la presse nationale, le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye sera également attendu sur les grandes orientations de son magistère. En effet, avec le blocage de la déclaration de politique générale de son Premier ministre du fait de la carence du règlement intérieur de l’Assemblée nationale dont le bureau ne semble pas presser à corriger, l’actuel chef de l’Etat devra, en lieu et place de son Premier ministre, Ousmane Sonko, monter au front pour dégager lui-même les principaux axes de sa gouvernance au cours des quatre prochaines années.
Toujours concernant l’Assemblée nationale, le chef de l’Etat sera également très attendu lors de cet entretien sur la question de son maintien ou sa dissolution après le bouclage de la période des deux ans fixés par certains spécialistes au mois de septembre prochain.
PLUS DE 7000 TONNES SUR UN QUOTA DE PLUS DE 9000 ENLEVEES
La campagne de distribution des semences et intrants agricoles se poursuit à un rythme accéléré dans la région de Kaolack.
La campagne de distribution des semences et intrants agricoles se poursuit à un rythme accéléré dans la région de Kaolack. Le 8 juillet dernier, date de démarrage des opérations de mise en place, un poids de 7239 tonnes sur les 9738 tonnes disponibles, par rapport au quota de 14.534 tonnes, a été enlevé par les producteurs des 45 commissions de la région. Soit un pourcentage de 74%. La nouvelle est du Directeur régional de la Direction régionale du Développement rural (DRDR) de Kaolack, Samba Ndao Tall.
Pour ce qui est des engrais, les commissions de distribution disent avoir réceptionné un poids de 5808 tonnes 6/20/10, 1600 tonnes de type 15/10/10, 4000 tonnes de 15/15/15 et 2205 tonnes d'urée pour la production du maïs. Ce qui, du reste, intéresse un poids global de 11.408 tonnes d'engrais MPK, pour un quota de 16.095 tonnes ; soit un pourcentage de réception de 71%. Il faut, cependant, préciser qu'en l'espace de deux semaines d'activités, les producteurs de la région de Kaolack ont réussi à enlever un poids de 2695 tonnes d'engrais MPK au niveau des commissions de distribution. Ainsi, en marge de celle des 321 tonnes de semences de maïs déjà parachevées, les opérations de mise en place des semences hybrides dans les filières du sorgho et du niébé vont se poursuivre au courant de la semaine.
Toutefois, sur les périmètres champêtres, les semis à sec effectués sur le mil depuis la première quinzaine du mois de juin, selon le directeur de la DRDR pourraient faire l'objet d'une reprise et suivre la même logique que l'arachide, à la suite des dernières précipitations notamment les pluies qui se sont abattues à Kaolack au courant de la journée du 8 juillet dernier, ayant fait un cumul de 135 mm en moins de 48h. Des averses à l'issue desquelles une grande vague de semis a d'ailleurs été démarrée sur une grande partie de la région. Et qui, à la limite, ont contraint la majorité des producteurs à poursuivre leurs travaux en termes de labour et grattage des sols qui doivent sans doute accueillir la production dans les filières du mil, de l'arachide, et du maïs.
LA SAED, LA DPV ET L’ARMEE À L’ASSAUT DES OISEAUX GRANIVORES
La pression aviaire sans précédent lors de la récente saison sèche a anéanti près de 50% de la production rizicole record, laissant les agriculteurs lourdement endettés
La lutte contre la pression aviaire reste une préoccupation majeure pour les responsables de la Société nationale d’Aménagement et d'Exploitation des Terres du Delta du Fleuve Sénégal et des Vallées du Fleuve Sénégal et de la Falémé (SAED). Chaque année, les oiseaux granivores dictent leur loi et causent d’énormes préjudices aux producteurs de la Vallée du Fleuve Sénégal. Ces derniers peinent souvent à rembourser leurs dettes aux banques, à causes des pertes de leurs productions rizicoles. Mais aujourd'hui, la SAED, appuyée par la Direction de la Protection des Végétaux (DPV) et l'Armée, mène une lutte intense contre ces oiseaux granivores.
Les nombreux dégâts souvent causés par les oiseaux granivores chez les producteurs de riz de la Vallée du Fleuve Sénégal n’ont pas laissé indifférents les responsables de la SAED qui, dernièrement, ont corsé la lutte contre cette pression aviaire. Une problématique qui est à l’origine de pertes énormes dans la production de riz au niveau de la Vallée du Fleuve Sénégal.
«Depuis quelques années, on a noté une pression aviaire sans précédente. Par exemple, la saison sèche chaude 2023, on avait emblavé presque plus de 50.000 hectares en riz, c’était d’ailleurs un record car, pour la première fois dans l’histoire de l’agriculture irriguée au niveau de la Vallée du Fleuve Sénégal, on avait fait autant de superficie. Mais, malheureusement, au moment de la récolte, par extraordinaire, les oiseaux granivores sont venus en masse s’attaquer à cette production. Et ce sont presque 19.000 hectares de riz qui ont été complètement perdus», a regretté Aboubacry Sow, Directeur général de la SAED. C’était, d’après lui, une situation extrêmement difficile qui a fait qu’aujourd’hui les agriculteurs doivent énormément d’argent à La Banque Agricole (LBA) parce que le taux de remboursement n’a même pas atteint les 50%. Abondant dans le même sens, le responsable pour la zone Nord de la Direction de la Protection des Végétaux (DPV), Médoune Diop, chargé de la lutte phytosanitaire, d’expliquer que chaque oiseau granivore peut détruire 10 grammes de riz par jour. «Si vous voyez les vagues qui nous viennent de la Mauritanie et des zones de typhas au niveau du Fleuve, on a des milliers d’oiseaux. Donc ce sont des pertes considérables que ces vagues d’oiseaux causent aux agriculteurs», a-t-il indiqué.
Pour sa part, le patron de la SAED a insisté sur la nécessité de renforcer cette lutte antiaviaire afin de redonner de la confiance aux agriculteurs. «C’était une surpriorité pour nous et ce qui a fait que pour cette année nous avons vraiment engagé la bataille avec tous les moyens qu’il fallait », a renseigné Aboubacry Sow, avant de rappeler qu’il est impératif que toutes les conditions soient réunies pour pouvoir atteindre la souveraineté alimentaire. «L’une des conditions premières pour que les agriculteurs retournent dans les parcelles, c’est de leur garantir qu’il n’y a pas d’oiseaux qui vont décimer la production. C’est pourquoi la lutte antiaviaire, c’est la première des priorités avant de penser à la production», a précisé M. Sow.
C’est d’ailleurs ce qui justifie la visite nocturne et risquée qu’il a effectuée récemment dans le fleuve, allant à l’assaut des oiseaux granivores. «On a fait presque 15 kilomètres à bord d’une pirogue dans le Fleuve Sénégal. Et, pour moi, c’était une expérience car il fallait voir de visu la situation et savoir quelles étaient les mesures réelles qu’il fallait prendre pour une lutte efficace de cette pression aviaire», a-t-il conclu.
EN MATIERE DE GOUVERNANCE, LE PROCESSUS DECISIONNEL NE S’ACCOMMODE D’AUCUNE PRECIPITATION
Abdoul Aziz Tall, diplômé en Sciences politiques de l’Université de Montréal, ancien ministre et ancien directeur de Cabinet du président de la République, sonne l’alerte et décline des recommandations dans le sens d’une gestion «Jub, Jubal et Jubanti».
Abdoul Aziz Tall est formel. «En matière de gouvernance, le processus décisionnel ne s’accommode d’aucune précipitation». A la veille de la première sortie du nouveau président de la République face à la presse, ce samedi 13 juillet, après 100 jours au pouvoir, Sud Quotidien est allé à sa rencontre. Diplômé en Sciences politiques de l’Université de Montréal, l’ancien ministre et ancien directeur de Cabinet du président de la République sonne l’alerte et décline des recommandations allant dans le sens d’une gestion «Jub, Jubal et Jubanti». Entretien.
Après 100 jours d’une nouvelle gouvernance, quelle appréciation faites-vous du changement opéré le 24 mars dernier ?
Le profond désir de changement était manifeste. L’ampleur et le caractère inédit des résultats obtenus par le président élu, Bassirou Diomaye Faye, dès le premier tour de l’élection présidentielle du 24 mars, attestent éloquemment du désir ardent que les Sénégalais avaient d’opérer une rupture. Mais l’originalité de cette élection est le fait qu’elle aura permis aux Sénégalais d’obtenir par la voie des urnes ce que sous d’autres cieux, on n’a pu réussir que par des coups de force militaire. Nos nouveaux dirigeants tiennent le même discours en termes de souveraineté, de désir de changement, de réappropriation de nos ressources naturelles, que celui qui résonne un peu partout en Afrique qui tient plus à son émancipation, en plus de bénéficier de la compétence distinctive d’une vraie légitimité populaire. Il y a eu malheureusement un lourd bilan de morts, de blessés et d’emprisonnements aux multiples conséquences, avant qu’on en arrive à la victoire par les urnes. C’est l’occasion de regretter les nombreuses victimes de ces luttes dont les sacrifices n’ont pas été vains.
Je reformule ma question. Quel bilan peut-on tirer, selon vous, des 100 premiers jours du nouveau pouvoir?
Parler de bilan sur une période de 100 jours par rapport à une gouvernance d’un État qui doit durer cinq ans, me paraît à la fois inapproprié et prématuré. On ne saurait demander à un entraîneur dont l’équipe vient à peine de rentrer sur l’aire de jeu pour s’échauffer, de vous livrer les résultats du match qui doit durer en principe 90 mns. En revanche, il est permis, comme votre brillant confrère Mamadou Oumar Ndiaye du Témoin l’a fait récemment, d’identifier des actions dont l’appréciation renseigne sur les chances d’obtenir les résultats souhaités au moment de tenir un bilan. De ce point de vue, on peut remarquer qu’il y a des citoyens qui considèrent que les décisions du nouveau gouvernement sont lentes à prendre. On peut comprendre parfaitement leur impatience légitime par rapport à leur désir d’obtenir des solutions immédiates à leurs problèmes. Cela dit, en matière de gouvernance, le processus décisionnel ne s’accommode d’aucune précipitation avec un risque de goût d’inachevé, avec des solutions irréalistes et sans lendemain. En effet, il est établi en management des organisations que lorsqu’un dirigeant prend des décisions au rythme des rafales d’une mitraillette, il est fort à parier qu’il a peu de chance d’atteindre la bonne cible. C’est vous dire que la prise de décision est un aspect tellement important dans le Management d’une organisation que certains théoriciens en la matière n’hésitent pas à l’assimiler à la définition de ce concept. Il est donc vital de réfléchir sur toutes les conséquences qu’une décision peut générer avant sa mise œuvre. De ce point de vue, la prudence qui est de mise aujourd’hui par le gouvernement peut bien s’expliquer. En revanche, vouloir critiquer le gouvernement actuel sur des problèmes structurels qu’il a hérités de gestion antérieure comme par exemple la question des inondations ou le phénomène de l’immigration clandestine, du chômage des jeunes et autres, relève simplement d’une démarche purement politicienne, si ce n’est une méconnaissance du fonctionnement d’un Etat ou les deux . Tout le monde sait qu’il existe des problèmes structurels hérités des précédents régimes, qui se sont longtemps sédimentés et qu’on ne saurait résoudre d’une simple baguette magique. La crédibilité d’une critique doit reposer sur la bonne foi de celui qui l’émet.
Dans une récente contribution, vous avez appelé à un changement des comportements des citoyens pour accompagner la volonté de rupture. Considérez-vous cet aspect parmi les chantiers prioritaires du nouveau régime ?
Les changements de comportements devraient être un des chantiers prioritaires du gouvernement. Il ne sert à rien d’avoir toutes les ressources du monde capables de transformer structurellement un pays et adossé à un programme si séduisant soitil, si l’on n’a pas comme soubassement un peuple discipliné et organisé, doté de valeurs civiques et du sens des responsabilités individuelles et collectives. Aujourd’hui, il y a malheureusement trop de désordre, d’anarchie et d’indiscipline qui se sont accumulés dans notre pays au fil des années. On a l’impression que chacun fait ce qu’il veut et se c o m p o r t e comme bon lui semble, tout en considérant son attitude comme faisant partie de l’expression de la liberté et de la démocratie. Les nouvelles autorités semblent décidées à s’attacher en priorité à cette mission de restauration des valeurs civiques, de changements des comportements. A cet égard, les récentes mesures de déguerpissements des artères des grandes villes sont à encourager. Dans le même ordre d’idées, l’Etat devrait mettre fin à l’anarchie qui règne dans la circulation, à l’occupation irrégulière de l’espace public par des ateliers et garages de toutes sortes, les barrages systématiques des rues, sans autorisation préalable de l’autorité, lors des cérémonies familiales, les nuisances sonores etc. L’argument selon lequel on a le droit de travailler pour subsister ne saurait justifier certaines pratiques comme l’occupation anarchique des artères destinées à la circulation des automobiles ou la violation de l’intimité de ses concitoyens. Ce qui se passe autour de certains marchés où les populations riveraines ont des difficultés d’accéder à leur propre domicile du fait de l’envahissement de leur espace privé est inacceptable. Les pouvoirs publics ont l’obligation de mettre fin à cette forme d’agression dont ces citoyens sont victimes. Le droit de chacun de nous s’arrête là où commence celui des autres. Tout recul face aux pressions de toutes sortes, d’où qu’elles émanent, serait perçu comme une capitulation de nature à fragiliser l’autorité de l’Etat pour toutes les mesures salutaires qu’il est appelé à prendre à l’avenir. Évidemment, toutes ces actions de remise en ordre devront être accompagnées par une communication préalable et par des mesures tendant à atténuer leur impact négatif au plan social sur des personnes concernées.
Justement, la communication a toujours été le talon d’Achille des gouvernements précédents. Que pensez-vous de la méthode du nouveau régime ?
À travers un changement de paradigme, il serait opportun et judicieux de mettre en place une agence de communication gouvernementale (ACG) en lieu et place de l’actuel bureau d’information gouvernementale (BIG). Naturellement, cette entité devrait être pourvue de ressources conséquentes afin qu’elle puisse assurer avec efficacité et performance les objectifs d’image et de notoriété inhérents à l’exercice gouvernemental. Par ailleurs, cette agence de communication gouvernementale jouerait un rôle d’aiguilleur pour les médias d’Etat, notamment en termes de pro positions de contenus stratégiques. Autre suggestion, c’est surtout éviter de couper les liens avec les populations au prétexte qu’on est débordé par son travail. C’est la plus grosse menace qui pèse sur la qualité des rapports entre les citoyens et les délégataires de pouvoirs publics. C’est l’occasion d’encourager. Il faut rester en contact avec les populations et surtout faire l’effort de répondre à leurs courriers. Le président Abdou Diouf avait fait de la réponse aux courriers qui lui étaient adressés un impératif, une exigence liée au sacerdoce. Il ne manquait aucune occasion de le rappeler à ses ministres et à leurs collaborateurs.
Le gouvernement vient d’engager des audits dans tous les secteurs publics et parapublics. Ne craignez-vous pas que l’objectif soit de museler les tenants de l’opposition actuelle ?
L’audit est une procédure de contrôle qui fait partie intégrante du dispositif managérial de toute organisation. Il permet à tout moment d’étudier les conditions de fonctionnement d’une organisation par rapport à ses diverses composantes : finances, ressources humaines, production, communication, marketing, etc. L’audit est un outil essentiel de la reddition des comptes. Malheureusement, ce concept est aujourd’hui chargé négativement en raison de l’utilisation qui en a été faite par le passé. À savoir un moyen de chantage, de menace ou de punition d’adversaires politiques à travers des poursuites judiciaires.
Est-ce à dire que vous craignez que la même utilisation soit faite des audits engagés par les nouvelles autorités, une fois terminés ?
Deux raisons me font penser qu’il n’en sera pas ainsi. D’abord, le fait que les audits soient confiés à deux corps de contrôle dont la réputation de sérieux, de rigueur et de neutralité ne souffrent d’aucun soupçon. En l’occurrence l’IGE et la Cour des comptes. Il y a donc une présomption favorable que ces audits seront menés dans les règles de l’art. Mais un audit est composé de plusieurs phases avant que les conclusions définitives ne soient livrées à l’autorité. D’où la nécessité là encore de faire preuve de patience. Maintenant, concernant l’exploitation des résultats, s’il n’y a aucune faute ou anomalie détectée, la personne faisant l’objet de l’audit est félicitée. C’est des cas qui existent bel et bien, même si l’on n’en parle pas souvent. Dans l’hypothèse où il y aurait des fautes liées à des malversations, détournements ou autres anomalies, les conclusions sont soumises à la justice. Jusqu’à ce que celle-ci se prononce, la personne incriminée bénéficie d’une présomption d’innocence. A ce niveau, je pense que les Assises de la justice dont les conclusions viennent d’être remises au chef de l’Etat, appellent entre autres, au renforcement de l’indépendance de la justice. Et je crois que les magistrats qui seront nommés prochainement feront preuve de respect de l’orthodoxie liée à leur fonction pour ne pas se laisser éventuellement influencer par qui que ce soit, comme certains peuvent le penser. Ensuite, je ne suis pas dans le secret des dieux, mais je pense qu’il n’est pas dans l’esprit des nouvelles autorités de chercher à punir délibérément des adversaires politiques à travers des pratiques qui ont été toujours décriées par le passé. Enfin, l’actuel Garde des sceaux, ministre de la Justice (Ousmane Diagne-Ndlr) est un homme viscéralement attaché aux valeurs qui fondent sa profession de magistrat. Il en a déjà donné la preuve par le passé, à un moment où c’était loin d’être évident.
Quid des nominations ? Ne craignez-vous pas que les mêmes pratiques antérieures soient poursuivies?
Jusque-là, il faut avouer que le tempo est correct, même si certaines relèveraient d’une réelle récompense. Maintenant, il faut considérer que la compétence n’est pas le seul critère qui puisse présider à des nominations. La confiance et la proximité sont à prendre en considération. Certains considèrent que le rythme des nominations est lent. Certes ! Mais, il faut savoir que l’administration publique sénégalaise compte près de 300 Directions générales, Directions et Agences. A ce jour, je ne pense pas que la moitié de ces organes ont été affectés par des changements de Direction. Deux raisons peuvent l’expliquer. Soit, l’on est à la recherche de profils adéquats à travers une sélection de candidats, ou simplement parce qu’il existe des organismes pour lesquels l’on n’estime pas la nécessité d’opérer des changements au niveau de la direction pour l’instant. Cela relève évidemment de la discrétion du chef de l’Etat.
Sur le cas spécifique de la RTS, pensez-vous que les mesures du nouveau Directeur Général soient en conformité avec l’orthodoxie ? Ne craignez-vous pas qu’elles débouchent sur une crise ?
Dans la théorie, comme dans la pratique managériale, il est de bon ton de comprendre la logique des mesures conservatoires ou d’urgence liées parfois à la gestion de la trésorerie héritée. C’est plus ou moins le cas à la RTS. À ce propos, à la veille d’élections, il faut éviter de prendre certaines décisions au regard de l’éthique et de la courtoisie républicaines qui engageraient éventuellement son successeur. Si cette règle n’est pas respectée, il ne faudrait pas s’étonner que certaines décisions soient remises en cause. En 2000, le président Diouf avait donné des instructions fermes aux départements ministériels stratégiques de ne pas prendre des décisions qui engageraient et gêneraient même son éventuel successeur, s’il lui arrivait de perdre le pouvoir. Donc, dans le cas d’espèce, cette situation pourrait ne pas être particulièrement spécifique à la RTS. Dans tous les cas, il vaut mieux gérer dès à présent un conflit que de devoir poursuivre sa gestion avec des dysfonctionnements pathologiques.
Quels changements pourrait-on attendre du fonctionnement de l’Administration publique ?
En plus des changements attendus sur les comportements de l’ensemble des citoyens, le fonctionnaire de l’Etat doit se considérer d’abord c o m m e un serviteur de sa c o m m u - nauté. Les Anglais ont trouvé le terme approprié pour désigner un fonctionnaire en parlant de “civil service” dans le sens de “serviteur de l’Etat” avec toute la charge affective associée au patriotisme. Occuper une fonction conférée par la République, c’est surtout assumer la posture républicaine, en termes de valeurs, de repères et de références basées sur l’éthique, la transparence, la solidarité, la rigueur, le respect des droits humains. Les usagers du service public ont de plus en plus des exigences en matière de traitement. Aujourd’hui, Ils veulent être considérés davantage en clients en lieu et place de simples sujets qui viennent quémander un service public dont ils sont légitimement destinataires. Dans cette logique, il est primordial de poser un regard particulier dans la gestion de l’accueil et la prise en charge diligente des dossiers introduits par les citoyens. L’image positive du service public, c’est aussi et surtout le bannissement de la corruption dans tous les secteurs d’activités. À ce sujet, des sanctions exemplaires doivent être prises pour dissuader tout agent public qui serait tenté de se livrer à de telles pratiques. Au niveau des services de police et de gendarmerie, la brigade prévôtale doit être réhabilitée et renforcée dans ses prérogatives. L’un dans l’autre, même si elles en sont parfaitement conscientes, il convient de rappeler aux nouvelles autorités la nécessité de mettre le turbo, surtout sur les questions à haute valeur et portée sociales. En définitive, l’homo senegalensis est épris de paix et de justice. Il demande justice, de l’empathie, du respect et de la considération.
Les rapports entre le président de la République et son Premier ministre font l’objet de supputations dans le sens d’y entrevoir des conflits. Qu’en pensez-vous?
S’il y a des individus qui souhaitent et travaillent à l’entretien et à la survenue de malentendus et d’une crise de confiance entre le président de la République et son Premier ministre, alors cela serait franchement indécent. Au-delà même des considérations politiciennes, un croyant ne devrait jamais scruter, provoquer ou souhaiter la discorde entre des personnes unies et en bonne entente. Une telle entreprise n’est souhaitable ni pour la démocratie, ni pour la santé de nos institutions encore moins pour la stabilité politique du pays. Vouloir jeter du sable dans le couscous, juste pour que nous soyons tous privés de dîner relève simplement de manœuvres abjectes. Le Président de la République et le Premier ministre sont conscients qu’ils doivent poursuivre leur mission en parfaite intelligence. Par conséquent, il faut se garder de toute interférence extérieure, de jouer aux oiseaux de mauvais augure. C’est encore le lieu de rappeler cette maxime de mon homonyme Abdoul Aziz Sy Dabakh, qui nous mettait en garde face au danger qu’il y a pour soi-même et pour sa communauté d’être dans une même embarcation dont on souhaite à tout moment le naufrage.
Par Vieux SAVANÉ
L’AUBERGE DES FÊTARDS
Porté par une écriture alléchante empreinte de poésie, ce roman est dédié à l’ancien président du Conseil Mamadou Dia. En hommage « A l’homme de droiture et de rigueur. A l’immuable patriote »
Babacar Sall - Roman L’Harmattan - Avril 2024. 241 pages
L’endroit est très fréquenté par la « jet set ». Dans ce lieu au nom évocateur se retrouvent des gens aux « richesses subites et douteuses », des intellectuels, des artistes, des hommes et des femmes obsédés par le désir de séduire. Submergée par les effluves de la « boisson interdite », l’atmosphère y est forcément sulfureuse.
Une telle approche de la vie a pour cadre un pays qui a beaucoup changé en s’asseyant outrageusement sur la valeur travail, la glorification de l’effort, pour emprunter le chemin d’une déchéance programmée qui cherche à s’émanciper de toutes les formes d’entraves. Qu’importe les moyens et les techniques déployés pour gagner de l’argent! Il suffirait simplement de s’en mettre plein les poches et de veiller à s’éclater follement en empruntant un chemin aux extravagances déroutantes. Dans un tel univers, l’argent qui a pris le dessus sur tout plastronne, imprimant sa marque sur les relations sociales car désormais, tout y est calcul. « L’auberge des fêtards » se présente ainsi comme une confrérie de parvenus de la République dont l’unique horizon est le paraître. Aveuglés par la quête de luxure, de jouissance, de gaspillage, ils revêtent le visage méprisant de « dirigeants serviles et sociophages » qui s’ingénient ainsi à défaire et à détricoter la chaîne des valeurs qui exaltent l’effort, la probité, l’honnêteté.
Un dénominateur commun semble les fédérer. Consommer, épater, pour finalement se donner en spectacle en succombant à l’illusion, l’évanescent. On devine que cet argent qui est ainsi gaspillé n’a pas été gagné à la sueur de leur front. Ce roman est une critique acerbe de l’étalage indécent de la richesse à travers les billets de banque neufs jetés à même le sol pour tapisser une portion de route. Alors qu’en arrière-plan s’étale la pauvreté de la grande majorité de populations enfermées dans des besoins de survie. Une sorte de satire sur le gaspillage scandaleux orchestré par des élites hors sol, préoccupées par le m’as-tu-vu. Elles mettent en branle des pratiques qui ne participent nullement à sortir les populations les plus démunis de leur misère. Là git le mal. Dans ces ressources gaspillées, vandalisées, portées par une gestion dont le nom est la mal gouvernance.
Porté par une écriture alléchante empreinte de poésie, ce roman est dédié à l’ancien Président du Conseil Mamadou Dia. En hommage « A l’homme de droiture et de rigueur. A l’immuable patriote ».
Par Silèye Gorbal Sy
UNE AFFAIRE DE TOUS, PAR TOUS ET POUR TOUS EN VUE DE L’ATTEINTE DE L’ODD 4
En 1948, l'éducation a été déclarée « droit humain universel ». Ce droit a été réaffirmé en 2015, lorsque les Nations unies se sont fixées pour objectif de développement durable l’accès de tous à une éducation de qualité.
En 1948, l'éducation a été déclarée « droit humain universel ». Ce droit a été réaffirmé en 2015, lorsque les Nations unies se sont fixées pour objectif de développement durable l’accès de tous à une éducation de qualité. Pourtant, malgré des décennies de progrès dans l’accès à l’éducation, 250 millions d’enfants et de jeunes à travers le monde sont encore déscolarisés et 70 % des enfants de 10 ans dans les pays à faible et moyens revenus ne sont pas en capacité de comprendre un texte simple à l’écrit.
A l’occasion d’une réunion des ministres de l’Éducation, tenu dernièrement au siège de l’UNESCO à Paris (France), en présence du Président du Chili, Gabriel Boric, qui co-préside à ses côtes le Comité directeur de haut niveau pour une éducation de qualité pour tous, Audrey Azoulay a appelé les 194 Etats membres de l’Organisation à « respecter leur engagement de faire passer l'éducation d'un privilège à une prérogative pour chaque être humain à travers le monde ». La Directrice générale a également rappelé que « l'éducation est une ressource essentielle pour relever les défis contemporains, de la réduction de la pauvreté à la lutte contre le dérèglement climatique ».
En mai 2015, le forum mondial d’éducation d’Inchéon (République de Corée) réunissait 1600 participants de 160 pays qui n’avaient qu’un seul objectif en tête : assurer une éducation inclusive et équitable de qualité et un apprentissage tout au long de la vie pour tous à l’horizon 2030. La déclaration d’Inchéon –Education 2030 a joué un rôle déterminant dans la définition de l’Objectif de Développement Durable relatif à l’éducation, qui vise à « assurer l’accès de tous à une éducation de qualité sur un pied d’égalité et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie »
Elle confie à l’Unesco la direction, la coordination et le suivi de l’Agenda Education 2030 et au Rapport Mondial de Suivi sur l’Education ainsi que du Volet Educatif des autres ODD. S’appuyant sur ce qui a été fait pour continuer et construire le mouvement EPT, Education 2030 prend en compte les acquis engrangés depuis 2000. L’Agenda 2030 est novateur en ce qu’il met l’accent sur le renforcement et l’élargissement de l’accés , de l’inclusion et de l’équité ,de la qualité et des résultats d’apprentissages à tous les niveaux dans une approche de l’apprentissage tout au long de la vie .
Education 2020 doit être vu dans le contexte plus large du développement aujourd’hui. Les systèmes éducatifs doivent être pertinents et répondre à des marchés de travail en rapide évolution, aux avancées technologiques , à l’urbanisation, aux migrations ,à la dégradation de l’environnement , aux risques et aux catastrophes naturels.
Nous devons fondamentalement changer notre façon de concevoir l’éducation et son rôle dans le bien-être de l’humanité et le développement mondial. Tout d’abord, il est urgent d’adopter des approches nouvelles. Il faut une volonté politique, des ressources, de l’innovation et des ressources pour infléchir cette tendance. Si nous voulons réellement concrétiser l’ODD 4, nous devons agir avec une conscience plus aigue de l’urgence des mesures à prendre et nous engager sur la durée .En cas d’échec ce n’est pas seulement l’éducation qui en pâtira mais les progrès de chacun des objectifs de développement : la réduction de la pauvreté, l’élimination de la faim, l’amélioration de la santé, l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes, la production et la consommation durables, la résilience des villes, des sociétés plus égalitaires et inclusives.
L’Education est étroitement liée à d’autres secteurs, tout comme la santé, l’eau, l’alimentation et l’énergie sont essentielles à l’éducation. La santé des enfants détermine leurs capacités à apprendre, les infrastructures sanitaires peuvent être utilisées pour dispenser l’éducation et les enseignants en bonne santé sont indispensables au bon fonctionnement du secteur de l’éducation. Il revient à chaque génération de définir les compétences et connaissances indispensables à transmettre pour relever les défis de son époque .La nôtre ne fait pas exception. Face aux défis planétaires que sont le creusement des inégalités, le changement climatique, la montée en puissance des technologies numériques, il faut aujourd’hui selon l’Unesco réinventer l’éducation, « l’arme la plus puissante pour transformer le monde », selon les mots de Nelson Mandela.
Notre pays a réaffirmé sa vision et sa volonté politique reflétées dans de nombreux traités internationaux et régionaux relatifs aux droits de l’homme et qui consacrent le droit à l’éducation et ses liens réciproques avec d’autres droits fondamentaux. La pédagogie doit s’organiser autour de principes de coopération, de collaboration et de solidarité. Ces objectifs pédagogiques doivent donner lieu à un processus d’évaluation conçu pour encourager chez tous les élèves des progrès significatifs en matière de développement et d’apprentissage.
Le curriculum doit mettre l’accent sur des apprentissages écologiques, interculturels et interdisciplinaires en mesure d’aider les élèves et les étudiants à accéder et à contribuer au savoir, tout en développant leur capacité à mettre ce savoir en pratique mais aussi le remettre en cause. Un développement social inclusif exige la fourniture universelle des services cruciaux comme l’éducation.
Dans le cadre de la mise en œuvre des politiques éducatives, notre pays qui a élaboré des programmes éducatifs comme le PDEF et le Paquet a eu à organiser des rencontres d’envergures nationales comme les Etats Généraux de l’Education, les Concertations Nationales sur l’Avenir de l’Enseignement Supérieur, les Assises nationales de l’Education.
Pour le maintien d’un climat social apaisé dans la mise en œuvre de nos politiques éducatives, il est souhaitable que le Comité de suivi des accords signés en février 2022 composé de différents ministères, de syndicats d’enseignants de la société civile active en éducation se réunisse sous la présidence de M. Premier Ministre qui a accordé déjà une oreille attentive aux acteurs de l’éducation lors du conseil interministériel sur les préparatifs des examens.
Le renforcement de l’alphabétisation et de l’éducation non formelle notamment en termes de financement en rapport avec les organisations actives du sous-secteur, l’éducation inclusive, le numérique, zéro abris provisoires demeurent indispensables pour notre système éducatif au moment où au niveau mondial, l’Unesco sous la coordination de l’Unesco, un rapport dans l’éducation est intitulé : Repenser nos futurs ensemble, un nouveau contrat social pour l’éducation. Les actes déjà posés par le Ministre de l’Education Nationale en proposant une société éducative et avec celui de la Formation professionnelle montrent toutes leurs disponibilités et leur sens de dialogue qui sans nul doute s’ils se poursuivent sans relâche feront de l’éducation et de la formation une affaire de tous, une réalité pour le devenir et l’avenir de notre système éducatif.
Silèye Gorbal Sy
Expert en Education et Développement Local
Président Coalition Nationale Education Pour Tous du Sénégal
Membre du Comité Dialogue Social / Secteur de l’Education
Coordinateur de la Coalition Africaine et Francophone pour l’Alphabétisation
Membre Ccong Unesco
Chevalier de l’Ordre National du Lion
L’ETAT OFFRE UNE PRIME DE 11.300.000 FCFA A CHAQUE ATHLETE OLYMPIQUE
Le Ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, Khady Diene Gaye a tenu, hier, vendredi 12 juillet 2024, une séance de travail avec les athlètes sénégalais qualifiés aux JO de Paris 2024
Le ministère des Sports dirige par Mme khady Diène Gaye a décidé d’accompagner les athlètes sénégalais en leur octroyant chacun une prime spéciale de 11 millions FCFA, informe un communique du département parvenu à la Rédaction de Sud Quotidien.
Le Ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, Madame Khady Diene Gaye a tenu, hier, vendredi 12 juillet 2024, une séance de travail avec les athlètes sénégalais qualifiés aux Jeux Olympiques de Paris 2024.
La rencontre s’est déroulée dans une «bonne ambiance de 10 heures à 11 heures dans les locaux du ministère, sis à la Cité Keur Gorgui. Le format bimodal a été utilisé pour l’occasion, sachant que la majorité des athlètes sont en Europe pour la dernière phase de leur préparation», précise l’édit. Mme le Ministre a rassuré les athlètes par rapport aux primes qu’ils devront recevoir en leur qualité de sportifs qualifiés pour les JO. Ainsi, chaque athlète recevra une sommes de onze millions trois cent mille francs CFA (11.300.000) répartis comme suit : 5.000.000 francs CFA de prime de participation ; 4.000.000 francs CFA de prime de préparation ; 2.000.000 francs CFA de prime de qualification ; 300.000 francs CFA pour les équipements spécifiques. Aussi bien les athlètes qualifiés que ceux invités recevront le même montant, contrairement à ce qui se faisait lors des JO précédents, où les athlètes invités recevaient beaucoup moins de primes que ceux qualifiés. Les entraîneurs aussi recevront leurs primes en même temps que les athlètes dans les heures qui suivent, souligne la même source. Mme le Ministre a précisé que le même traitement sera réservé aux sportifs paralympiques.
En outre, Madame le Ministre a exhorté nos athlètes à défendre dignement les couleurs du Sénégal en leur garantissant l’accompagnement de l’État dans les échéances à venir. Elle a souligné qu’en dépit de la tension budgétaire et de l’épuisement des lignes de crédit destinées au sport de haut niveau, l’État a tenu à accompagner les sportifs olympiques sénégalais. Par ailleurs, elle a rappelé l’importance d’actualiser le cadre juridique et les textes qui gouvernent le sport sénégalais, afin d’arriver à une équité dans le traitement des sports et des sportifs.
Aux JO de Paris, prévus du 26 juillet au 11 août 2024, le Sénégal sera représenté au par onze athlètes dans sept disciplines sportives. Lors des précédents Jeux Olympiques à Tokyo, notre pays était représenté par neuf athlètes, dont quatre étaient invités. Les athlètes et leur encadrement seront reçus prochainement par le Président de la République, Monsieur Bassirou Diomaye Diakhare Faye, à l’occasion de la cérémonie de remise du drapeau national.
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LES UNES DE LA PRESSE DE CE WEEK-END
Sud Quotidien, L'As, Walf Quotidien, Le Quotidien, Libération, Le Soleil, L'Observateur, Bes Bi le jour, Stades, EnQuête