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23 juin 2025
ROKIA TRAORÉ DÉFIE LA JUSTICE EUROPÉENNE
Arrêtée à Rome fin juin alors qu'elle s'apprêtait à monter sur scène, l'artiste croupit en prison depuis plus de 20 jours. La chanteuse malienne de 50 ans conteste désormais les conditions de son procès devant la Cour européenne
(SenePlus) - Rokia Traoré, célèbre chanteuse malienne de 50 ans et ambassadrice de bonne volonté pour l'agence des réfugiés des Nations Unies (HCR), a été arrêtée le 20 juin dernier à l'aéroport de Fiumicino à Rome, en vertu d'un mandat d'arrêt européen. Condamnée en son absence à deux ans de prison en Belgique en octobre 2022 dans une bataille juridique pour la garde de sa fille, elle fait désormais appel auprès de la Cour de justice de l'Union européenne pour s'opposer à son extradition vers la Belgique, a déclaré son avocate italienne Maddalena Del Re à Reuters.
"Mme Traoré a été condamnée en Belgique sans la certitude qu'elle ait eu connaissance du procès. Pire encore, le procès s'est déroulé sans avocat pour assurer sa défense", a expliqué Me Del Re. Selon elle, cela constitue un motif d'opposition à l'extradition, et elle a donc saisi la Cour européenne, compétente en la matière.
Depuis son arrestation à Fiumicino, où elle s'était rendue pour donner un concert aux abords du Colisée, l'artiste de renom est détenue dans la prison de Civitavecchia, près de Rome. Un premier rebondissement s'est produit cette semaine, le parquet de la cour d'appel de Rome acceptant qu'elle puisse bénéficier d'une assignation à résidence si elle trouve un logement dans la capitale italienne.
Les ennuis judiciaires de Rokia Traoré ont débuté en 2020, lorsqu'elle a été arrêtée en France sur la base d'un mandat d'arrêt belge, pour ne pas avoir remis sa fille à son ex-compagnon belge, le père de l'enfant, comme l'exigeait une décision de justice. Libérée sous conditions quelques mois plus tard, elle avait rallié le Mali à bord d'un vol privé avec sa fille aujourd'hui âgée de 9 ans, bravant l'interdiction de quitter la France.
LE PIÈGE D'UN QUATRIÈME MANDAT D’ADO
"Les Ivoiriens feraient bien de s'inspirer du Sénégal, où en 2012 l'opposition unie a battu Abdoulaye Wade, qui voulait faire réinitialiser son décompte de mandats" estime Ken Opalo, professeur associé à l'université Georgetown
(SenePlus) - La Côte d'Ivoire, principal producteur mondial de cacao, fait face à un avenir incertain selon Ken Opalo, professeur associé à l'université Georgetown, dans une tribune publiée par Bloomberg. En visant un controversé 4e mandat présidentiel, Alassane Ouattara "menace de plonger le pays dans un nouveau cycle de crises politiques", alerte l'analyste.
"Pour ces raisons, l'Union africaine, la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et les autres partenaires étrangers d'Abidjan - dont la France - devraient utiliser leurs liens diplomatiques étroits pour convaincre Ouattara de laisser le pouvoir à la fin de son mandat actuel", plaide Opalo.
Les enjeux économiques sont colossaux selon lui. Entre 2012 et 2019, la Côte d'Ivoire a affiché une croissance annuelle moyenne de 8,2%, devenant l'un des moteurs de la région. Sous Ouattara, le revenu par habitant est passé de 1654 dollars en 2010 à 2729 dollars en 2023. "Toutes ces réalisations seraient mises en péril si l'ordre politique venait à s'effondrer", prévient le professeur.
Ce regain économique cache toutefois des fragilités politiques persistantes, révélées par un récent sondage d'Afrobaromètre. Si 60,8% des Ivoiriens approuvent Ouattara, 65,3% se disent insatisfaits de la démocratie. Plus inquiétant, plus de 65% estiment que l'armée a le droit d'intervenir en politique en cas d'abus de pouvoir.
"Ces chiffres devraient inquiéter tous ceux qui veulent que le constitutionnalisme prévale après le départ d'Ouattara", commente Opalo, évoquant aussi le boycott de la présidentielle de 2020 par l'opposition, qui a érodé sa légitimité.
L'analyste rappelle que la Côte d'Ivoire n'est pas à l'abri des violences politiques, avec un coup d'État en 1999 et deux guerres civiles depuis. "Permettre une élection présidentielle ouverte en 2025 serait le signal ultime que le pays a finalement échappé à l'instabilité qui le ronge depuis la mort de Félix Houphouët-Boigny en 1993", estime-t-il.
Au-delà, une crise ivoirienne pourrait déstabiliser une région déjà fragilisée par l'insurrection djihadiste au Sahel. "Un coup d'État dans la capitale économique Abidjan ou un conflit fournirait une ouverture pour la violence venant du Nord, qui pourrait alors se propager à l'Ouest vers le Liberia et la Guinée", met en garde Opalo.
Le professeur dénonce aussi "le défi persistant de la consolidation démocratique" en Afrique, les organisations régionales condamnant les coups d'État militaires mais fermant les yeux sur les "coups constitutionnels" via des réformes ad hoc de la limitation des mandats.
"L'alternance au pouvoir est la véritable pierre de touche de la maturité politique", insiste Opalo, estimant qu'Ouattara dispose d'alternatives crédibles comme l'ex-président Gbagbo ou l'ancien patron de Credit Suisse Tidjane Thiam.
"Les Ivoiriens feraient bien de s'inspirer du Sénégal, où en 2012 l'opposition unie a battu Abdoulaye Wade, qui voulait faire réinitialiser son décompte de mandats", conclut le tribune. Un avertissement appuyé alors que plane le spectre d'une rechute dans l'instabilité pour ce pilier économique d'Afrique de l'Ouest.
RENDRE AUX ENFANTS AFRICAINS LA PAROLE À L'ÉCOLE
« les Africains sont les seuls au monde à commencer leur éducation avec une langue qui n'est pas celle qu'ils parlent à la maison »
(SenePlus) - La qualité de l'éducation en Afrique reste un sujet brûlant, notamment sur la place à accorder aux langues locales dans l'enseignement. C'est ce problème épineux que Gilles Yabi, responsable du Think Tank Wathi, a décortiqué lors de sa chronique hebdomadaire sur RFI.
Selon lui, l'enseignement dans les langues officielles héritées de la colonisation est un frein majeur aux apprentissages. "Les enfants apprennent mieux et sont plus susceptibles de poursuivre leurs études lorsqu'ils commencent leur scolarité dans une langue qu'ils utilisent et comprennent", souligne-t-il, citant un rapport de la Banque mondiale de 2021.
Son invité Hamidou Seydou Hanafiou, docteur en linguistique, abonde dans ce sens : "Les Africains sont les seuls au monde à commencer leur éducation avec une langue qui n'est pas celle qu'ils parlent à la maison".
Pourtant, malgré ce constat partagé par de nombreux experts, l'enseignement en langues locales peine à s'imposer. Gilles Yabi dénonce "l'absence de volonté politique, les changements réguliers d'orientation stratégique et l'incapacité des États à prendre le relais des financements extérieurs".
Cette réticence trouve parfois ses racines au sein même de l'appareil étatique selon le Dr Hanafiou : "Des hauts fonctionnaires sont parfois les plus hostiles à l'enseignement dans les langues premières. Il est difficile d'obtenir des résultats lorsqu'on applique des politiques auxquelles on ne croit pas".
Au-delà du simple apprentissage, l'enjeu est de taille pour Gilles Yabi : "C'est la préservation du riche patrimoine linguistique des pays africains qui est en jeu". Une vision partagée par le représentant de l'ambassade d'Irlande, qui a rappelé l'importance de valoriser sa langue nationale malgré la colonisation britannique.
L'animateur conclut avec lucidité : "Les peuples africains ne sont pas les seuls à avoir été victimes du crime de la colonisation. On s'en relève par l'obsession du bien-être des populations, le travail de longue haleine, la tempérance et l'adaptation au monde réel". Un message clair : les solutions toutes faites n'auront pas raison de ce défi éducatif de taille.
Par El Hadj Boubou SENGHOTE
A PROPOS DU RAPPORT PROVISOIRE DU CINQUIEME RGPH
Les rideaux sont tombés sur le Cinquième Recensement Général de la Population et de l’Habitat
Les rideaux sont tombés sur le Cinquième Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH-5).
L’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) a en effet publié le Rapport provisoire dudit Recensement dont la coordination technique nationale comprenait, outre M. le Directeur général Abdou DIOUF, M. Jean Pierre Diamane BAHOUM (Coordonnateur Unité de Mise en Œuvre du RGPH-5, 2023), M. Papa Ibrahima Sylmang SENE (Conseiller technique du CTCE), M. Atoumane FALL (Coordinateur du Comité de veille et d’Assurance qualité), Mme Ndeye Lala TRAVARE (Chef section conception, analyse et projections démographiques ), M. Papa Mabeye DIOP (Chef section cartographie censitaire et opérations de terrain), M. Bourama MANE (Chef section Informatique, Traitement, Sécurisation bases de données), Mme Awa DIOP (Chef section sensibilisation et communication), M. Aliou SEYE (Chef section ressources humaines), M. Jean Rodrigue MALOU (Chef section coordination des activités régionales), M. Babacar SEYE (Chef section finances et comptabilité), Mme Penda AMAR (Chef section administration et logistique), El Hadji Malick GUEYE (Chef section documentation, diffusion et archivage), M. Moussa NDOYE (Chef section contrôle de gestion), Mme Fatou DIOUF (Chef section marché), El Hadji Amara DOUMBOUYA (Chef section audit interne) et M. Seydou DIENG (Chef section régie d’avances).
Le Comité de lecture et de validation était, de son côté, composé de MM. Abdou DIOUF (Directeur technique), Jean Pierre Diamane BAHOUM (Coordonnateur technique), Papa Ibrahima Sylmang SENE (Conseiller technique), Mbaye FAYE (Membre), El Hadji Oumar SENGHOR (Membre), Macoumba DIOUF (Membre), Alain François DIATTA (Membre), Mme Awa DIOP (Membre), Mme Ndeye Lala TRAVARE (Membre), MM. Papa Mabeye DIOP (Membre), Jean Rodrigue MALOU (Membre), El Hadji Malick GUEYE (Membre) et Fodé DIEDHIOU (Membre).
Comprenne qui pourra !
Aux termes de ce Rapport provisoire de cinq cent soixante-onze (571) pages et renseignant sur de nombreuses questions relatives notamment à la population et à l’habitat, les langues nationales sénégalaises les plus parlées régulièrement sont le Wolof (8 525 098 de locuteurs, soit 53, 6% de la population), le Pulaar (4 175 468 de locuteurs, soit 26, 2% de la population), le Séreer (1 534 511 de locuteurs, soit 9, 6% de la population), le Joola (456 963 de locuteurs, soit 2, 9% de la population), le Mandinka (450 461 de locuteurs, soit 2, 8% de la population) ; les autres langues comptant chacune moins de 200 000 de locuteurs (donc moins de 1, 5% de la population).
Ces résultats ont confirmé ce que nous avons toujours clamé, à savoir, la détermination de ceux qui nous ont gouvernés à ce jour d’imposer à tout prix la langue Wolof, au motif que celle-ci compterait le plus grand nombre de locuteurs. Sinon, comment expliquer leur volonté de départ, de diviser les Fulɓe en 4 groupes ethniques distincts, notamment en Fula, Peuls, Laobés et Toucouleurs dans le cadre de ce RGPH-5?
Raisonnablement, nos parents sérères qui parlent au minimum six (06) langues différentes, n’étaient-ils pas les plus indiqués à être considérés comme autant de groupes ethniques que leurs cousins Fulɓe qui, eux, parlent tous la même langue ? Nous avons la certitude que nos gouvernants ne sont pas dans l’ignorance de ce que le Pulaar est la seule langue de tous les Fulɓe du Sénégal et que les Sérères, considérés pourtant comme une seule Ethnie, en ont au moins six (06) : le Siin-Siin, le Saafi, le Noon, le Nduttu, le Paloor et le Laalaa !
SubhanAllah ! Qu’arrive à ces gens qui tiennent absolument à diviser les Fulɓe du Sénégal en ceci et cela, qui leur dénie l’appartenance en dépit du fait qu’ils parlent la même langue, aient des traditions identiques et répondent de la même culture ? Même Makhtar DIOUF, pourtant auteur d’un célèbre ouvrage intitulé « SENEGAL-LES ETHNIES ET LA NATION » s’en mêle :
-« Le recensement de 1988 se réfère au groupe Haal Pulaar dans son ensemble, ceci à la demande de l’Association pour la Renaissance du Pulaar : il s’agit là d’un groupe davantage linguistique qu’ethnique. Nous avons donc une perte d’information, dans la mesure où Toucouleur, Peul et Laobé ne sont plus différenciés, comme c’était le cas dans les documents antérieurs » (Cf. Le Sénégal-les Ethnies et la Nation, page 42, NEAS-2021).
Cet écrivain oublie-t-il avoir lui-même écrit dans la partie introductive de son livre précité (page 11) que « La langue et la culture peuvent être les conditions nécessaires de détermination de l’ethnie ; ce sont des conditions objectives...) ?
Ou bien les « Toucouleurs, Peuls et Laobés » ne seraient-ils pas concernés par cette définition de l’ethnie ? En seraient-ils exclus pour ce qu’ils sont, parce qu’ils sont ce qu’ils sont ? Si « les Toucouleurs, les Peuls et les Laobés qui partagent la même langue et la même culture n’appartiennent pas pour autant à la même Ethnie, qu’en serait-il alors des Sérères dont Makhtar DIOUF semble issu qui ont six et peut-être même sept langues distinctes (si on ajoute le niominka aux six langues ci-dessus énumérées) ?
«…Ce phénomène migratoire semble en fait, n’avoir concerné que les Séreer, les Wolof et les Lebu, qui lors de leur traversée du Sahara, ont rencontré les Berber Sahariens qui deviendront les Peul ; et des croisements des Sereer et des Lebu avec les Peul, proviendront les Tukuleer. Ces quatre groupes, en fait peu différenciés à l’époque, parlant la même langue, le protosereer, selon L. S. Senghor, vont cohabiter dès le 10ème siècle dans le Tekrour, au nord du Sénégal (l’actuel Fouta Toro à cheval sur le Sénégal e la Mauritanie) ». Dixit Monsieur Makhtar DIOUF (page 44).
Des Berbères Sahariens qui se sont mués en Peuls qui parlent une langue dénommée Pulaar et qui n’est pas connue des Berbères Sahariens, leurs supposés géniteurs ?
Des Sérères et des Lébous qui s’accouplent avec des Peuls pour donner naissance à des Toucouleurs ! Qui de ces trois personnes (Le Sérère, le Lébou et le Peul) dont le croisement aurait engendré le Toucouleur serait l’homme et qui serait la femme ? Et pourquoi alors le « Toucouleur » ignore-t-il tout de la langue du Sérère et de celle du lébou pour ne parler que la langue du « Peul » ?
Des sottises de cette nature ne doivent plus être dites sous le ciel africain, particulièrement au Sénégal ! ETEE ON NJAWOTAAKO MIN, WOORTI KO ƁENNI! YOO DOTTU ! Seeŋoor noon kam kañum ko ɗaccanaaɗo Alla!
Comment expliquer, que dans la partie du Questionnaire du RGPH-5, relative aux langues parlées, il soit demandé si la personne à recenser parle la langue de l’Ethnie dont elle se réclame ? Pour sûr que ce ne sont pas nos parents de l’Ethnie Wolof qui sont visés ici, dans ce Questionnaire qui comportait bien des choses qui clochent, sur de nombreux points !
Comment expliquer, qu’au lieu de lister les noms de la première langue parlée en respectant l’ordre alphabétique comme dans le cadre de l’article premier, alinéa 2 de la Constitution du 22 janvier 2001 de la République du Sénégal, on ait plutôt commencé, arbitrairement, par le Wolof qui devrait même être la toute dernière langue à citer, car commençant par la lettre W, la quatrième avant-dernière lettre de l’alphabet latin ?
Comment a-t-on osé passer ainsi outre la recommandation contenue dans l’exposé des motifs de la Loi n° 78-60 du 28 décembre 1978 disposant que « …Le nombre des langues nationales du Sénégal est ainsi fixé à 6. Comme il ne saurait être question d’établir entre elles un quelconque ordre hiérarchique, elles sont énumérées dans la nouvelle disposition constitutionnelle selon l’ordre alphabétique. Ce sont le diola, le malinké, le pulaar, le sérère, le soninké et le wolof ».
Comment justifier le même listing s’agissant de la deuxième langue parlée, au lieu de procéder, comme on l’a fait jusqu’à un certain niveau pour les noms des Ethnies, c’est-à-dire en respectant l’ordre alphabétique ?
Pourquoi même cette question sur les langues nationales ? Pourquoi demander la deuxième langue parlée après que la personne à recenser a déjà décliné le nom de son Ethnie ainsi que sa première langue parlée ? Pourquoi cette question supplémentaire ? N’était-ce-pas là une façon un peu détournée d’orienter la réponse de la personne à recenser ?
Il nous avait également été donné de relever que d’après des échos qui nous parvenaient au fur et à mesure du RGPH-5, certains agents recenseurs écrivaient automatiquement que tel ou tel Sénégalais à recenser était de l’Ethnie Wolof tout comme sa première et sa seconde langue parlées, sans même en poser au préalable la question à l’intéressé !
Nous ne sommes point surpris de ces résultats voulus depuis fort belle lurette ! C’est même l’inverse qui aurait été surprenant ; la situation étant ce qu’elle est ! Qui ignore que c’est là l’aboutissement d’une ligne directoriale qui date de la colonisation ? Les différents Gouvernements qui ont eu à diriger le Sénégal depuis les indépendances des années 60 ont tout mis en œuvre pour que le Wolof soit la langue de communication, de commerce et de travail dans toute l’Administration sénégalaise, même si c’est au cours des vingt-quatre (24) dernières années que cette volonté s’est le plus manifestée.
Mais ces résultats, tout orientés qu’ils soient, ne sont pas une preuve que nos parents de l’Ethnie Wolof sont les plus nombreux au Sénégal. Bien au contraire. Car ces 8 525 098 de Sénégalais dont on dit que le Wolof est la principale langue parlée, incluent non seulement les Wolofs dans leur intégralité, mais aussi des Fulɓe, des Sérères, des Diolas, des Malinkés, des Soninkés, des Maures, etc..
Cela se conçoit aisément aussi dans la mesure où d’après le rapport de l’ANSD, « Le taux d’urbanisation a connu une croissance régulière passant de 34,0% en 1976, 39,0% en 1988, 40,2% en 2002, 45,2 en 2013 et 54,7% en 2023 » et que les régions les plus urbanisées se trouvent justement être celles où la langue Wolof s’est vu attribuer le plus grand nombre de locuteurs. Il s’agit notamment de Dakar (100%) avec une population urbaine évaluée à 40,4% de celle nationale, Diourbel (66,9%) et Thiès (57,5%) qui regroupent aussi respectivement 14,0% et 14,3% de la population urbaine nationale.
Le Rapport l’a également souligné : la population qui réside en milieu urbain (9 922 399 habitants) est de loin plus nombreuse que celle qui habite en zone rurale. Elle en représente plus de la moitié de la population totale. Il va sans dire que ce sont les Ruraux qui ont grossi la population urbaine et permis à la langue Wolof d’être créditée de 8 525 098 de locuteurs, soit 53, 6% de la population totale du Sénégal qui, d’après le Rapport de l’ANSD, s’élèverait à dix-huit millions cent vingt-six mille trois cent quatre-vingt-dix (18 126 390) habitants.
En revanche, les 4 175 468 de Sénégalais dont le Pulaar serait, aux termes du rapport de l’ANSD, la principale langue parlée, sont constitués essentiellement de Fulɓe, à l’exclusion de tout membre de quelle que autre Ethnie que ce soit. Nous ne doutons pas qu’il en soit ainsi pour les autres Ethnies. En somme, excepté pour la langue Wolof, les chiffres communiqués concernent des locuteurs natifs. D’où donc une autre révélation de taille de ce RGPH-5: LES FULƁE SONT LES PLUS NOMBREUX AU SENEGAL ET LE PULAAR, LEUR LANGUE, COMPTE LE PLUS GRAND NOMBRE DE LOCUTEURS NATIFS !
Encore une fois, Monsieur Diégane SENE l’avait dit en 2007 : « S’il existe une réalité observable dans tous les coins du Sénégal et que la prochaine Académie des Langues nationales va prouver, c’est que le Pulaar est la première langue au Sénégal. Le Pulaar est la première langue nationale par le nombre de ses locuteurs mais aussi parce qu’elle est la plus protégée, la plus structurée et la plus soignée…Le Pulaar est la langue nationale la plus pratiquée sur l’échelle du territoire national. Il n’y a pas un département au Sénégal où il n’est pas parlé. Par exemple, dans le département de Mbour, qui est une zone sérère comptant 190 villages, le Pulaar est présent dans 100 localités. La même réalité est observable partout au Sénégal…Nos langues ont besoin qu’on milite pour elles. Le Gouvernement s’est employé à redresser les difficultés en affirmant ses volontés. D’abord par l’Académie des Langues dont la conception est terminée et dont l’installation est prévue dans les mois à venir. Et le Pulaar y occupera sa place de première Langue du Sénégal, sinon presque ».
Pour rappel, M. Diégane SENE, est le Secrétaire national de l’URD depuis le rappel à Dieu de Djibo Leyti KA (Paix à son âme). Il avait été nommé en 2004, Ministre délégué chargé de l’Alphabétisation, des Langues nationales et de la Francophonie, auprès du Ministre de l’Education, dans le Gouvernement du Premier Ministre Macky SALL, sous la présidence de Maître Abdoulaye WADE. Ce, avant son élection comme Député à l’Assemblée nationale. Une voix autorisée donc, s’il en est !
Cela n’est guère surprenant, au demeurant ; vu que le Pulaar est, incontestablement :
-la première langue la plus régulièrement parlée dans les régions de Kédougou, Kolda, Matam, Saint-Louis du Sénégal et Tambacounda;
-la deuxième langue la plus régulièrement parlée dans les régions de Dakar, Kaolack, et Louga;
-au moins la troisième langue la plus régulièrement parlée dans les six (06) régions sénégalaises restantes, à savoir, Diourbel, Fatick, Kaffrine, Thiès, Sédhiou et Ziguinchor ;
-la première langue la plus régulièrement parlée au sein de la diaspora sénégalaise, considérée comme la quinzième région du Sénégal ;
-la seule langue sénégalaise à être parlée dans tous les quinze (15) Etats qui composent l’espace CEDEAO ;
-la seule langue sénégalaise à être parlée dans au moins vingt-deux (22) pays africains !
En somme, on trouve de nombreux locuteurs de la langue Pulaar dans toutes les quatorze (14) Régions sénégalaises ainsi que dans tous les quarante-six (46) Départements et cinq cent cinquante-sept (557) Communes du Sénégal.
Assurément, l’honorable Député Diégane SENE avait raison: « Le Pulaar est la langue nationale la plus pratiquée sur l’échelle du territoire national. Il n’y a pas un département au Sénégal où il n’est pas parlé. »
Nous saluons au passage le Diawdine Amadou Bakhaw DIAW, Président de l’Association Culturelle LEPPIY WOLOF et l’assurons de notre réponse dans des délais raisonnables à son article « MONSIEUR SANGHOTE, SI VOUS N’AVIEZ PAS MANGE LE DIAPHRAGME (BIWOL), LE PROFESSEUR FATOU SOW SARR VOUS AURAIT DONNE UN PAGNE EN CADEAU ».
Le temps nous a fait dramatiquement défaut ces jours-ci, au point qu’il ne nous a pas été possible de lui répondre. Mais Diawdine ne perd rien à attendre. Ce n’est plus qu’une question de délai. De très court délai, In Chaa Allah !
Assurément, Louis Léon César Faidherbe, Gouverneur du Sénégal de 1854 à 1861 puis de 1863 à 1865 a, comme qui dirait, réussi son funeste vœu de braquer certains Sénégalais contre leurs concitoyens de l’Ethnie Fulɓe ! Hélas !
Cet ancien Gouverneur du Sénégal avait déclaré que : «Parmi les populations indigènes que nous avons eu à coloniser, il y a une ethnie qui n’acceptera jamais notre domination. Et il se trouve que cette ethnie est très répandue sur notre espace de colonisation. Il est urgent et impératif, pour notre présence en Afrique, de réussir à la diviser et leur opposer les autres ethnies moins rebelles. Car le jour où les Peuls se regrouperont, ils pourront balayer sur leur passage toutes les forces coloniales».
Les provocations n’ont que trop duré ! Notre cher Sénégal a beaucoup souffert des événements casamançais, au Sud du pays ! Le tribut payé est suffisamment lourd. C'est dire que la préservation de la paix sociale à travers une justice équitable n'a pas de prix: toute injustice débouche inévitablement sur une colère, une révolte, une explosion, un conflit. Si gouverner c'est aussi prévoir, autant donc rectifier l'erreur visible sur la configuration de la future société sénégalaise !
Car à l’image de nos vaillants grands-parents qui avaient dit non à la domination des Blancs et des Maures, nous nous opposerons à la domination de quelle que langue (donc de quelle que Ethnie) que ce soit.
Ce que nous réclamons et qui nous vaut beaucoup de haine n’est pourtant pas du domaine du diable. Nous ne demandons rien de plus que ce que nous confère la Constitution de la République du Sénégal !
A bon entendeur…
LES CONTRATS PÉTROLIERS AURAIENT PU ÊTRE MIEUX NÉGOCIÉS, SELON DIOMAYE
"Nous allons renégocier et essayer de voir comment investir sur d’autres secteurs pour leur développement. Après les renégociations, vous verrez un grand changement… », a promis le président
Le président Bassirou Diomaye Faye a affirmé, samedi, lors d’un entretien exclusif avec la presse nationale que les contrats pétroliers auraient pu être mieux négociés. Il a ainsi réitéré sa volonté de renégocier tous les contrats.
« Ma conviction est qu’on aurait mieux négocié. De ce fait, Nous allons renégocier les contrats et essayer de voir comment investir sur d’autres secteurs pour leur développement et éviter la malédiction du Pétrole. Après les renégociations, vous verrez un grand changement… », a promis le président.
A ceux qui en doutent, Bassirou Diomaye Faye donne l’exemple de la baisse du prix de certains produits. Selon lui, certains en doutaient et aujourd’hui c’est fait. Ainsi, indique-t-il, de la même manière les contrats pétroliers seront renégociés à l’avantage du Sénégal.
MBOUR PETITE-CÔTE REMPORTE LA COUPE DU SÉNÉGAL
MPC s’est imposé, samedi, en battant l’Académie Férus de football de Louga par un score de 1-0. Ce triomphe marque le troisième titre de la compétition pour les Mbourois, après leurs victoires en 2010 et 2017.
Mbour Petite-Côte s’est imposé, samedi, en finale de la Coupe du Sénégal, en battant l’Académie Férus de football de Louga par un score de 1-0. Ce triomphe marque le troisième titre de la compétition pour les Mbourois, après leurs victoires en 2010 et 2017.
La finale, qui s’est tenue au stade Me Abdoulaye Wade de Diamniadio, a vu deux équipes de division amateure s’affronter pour la première fois à ce niveau de la compétition. Sur une attaque bien menée, Mbour Petite-Côte a trouvé le chemin des filets à la 66e minute grâce à Serigne Modou Fall.
Les Pélicans de Mbour Petite-Côte ont confirmé les pronostics en s’imposant contre les Férus de Football, une équipe évoluant en cinquième division.
Avant de triompher face à l’Académie Férus de football, Mbour Petite-Côte avait déjà écarté de son chemin la Jeanne d’Arc de Dakar, une équipe historique avec six titres à son actif (1962, 1969, 1974, 1980, 1984, 1987).
Le coach de Mbour Petite-Côte a exprimé sa satisfaction en conférence de presse après le match : « En s’offrant une troisième couronne, Mbour Petite-Côte sauve ainsi une saison mi-figue, mi-raisin car l’objectif affiché du club, en début de saison, était de remonter en Ligue 2 et d’aller le plus loin possible en Coupe. »
Pour l’Académie Férus de football, bien que la déception soit palpable, le parcours reste notable.
Éliminant des équipes de renom comme le Jaraaf, l’équipe la plus titrée avec seize sacres (1967, 1968, 1970, 1973, 1975, 1982, 1983, 1985, 1991, 1993, 1994, 1995, 2008, 2009, 2013, 2023) et championne en titre, les Férus ont montré une détermination remarquable.
Cette édition de la Coupe du Sénégal a également été marquée par une innovation majeure : le trophée remporté par Mbour Petite-Côte est le premier à être labellisé par la Fédération sénégalaise de football (FSF), soulignant ainsi la reconnaissance officielle et l’importance croissante de cette compétition.
RÉFORMES EN MARCHE, MALGRÉ LES OBSTACLES
Interrogé sur sa promesse de suppression d'institutions comme le HCCT et le CESE, Bassirou Diomaye Faye a souligné la nécessité de modifier la Constitution pour y parvenir
Le chef de l’Etat a assuré, samedi soir, qu’il tenait toujours à sa promesse de rationalisation du train de vie de l’Etat et à la politique de reddition des comptes pour plus de transparence dans la gestion publique.
Interrogé en conférence de presse sur sa promesse de supprimer certaines institutions comme le HCCT et le CESE, Bassirou Diomaye Faye a déclaré qu’il n’avait pas changé d’avis sur ces questions, rappelant que ces institutions sont prévues dans l’ordonnancement institutionnel.
Pour les supprimer, il va falloir changer la Constitution, a-t-il dit en wolof.
Concernant la reddition des comptes, le chef de l’Etat a assuré qu’il était attaché à la transparence dans la gestion des affaires publiques.
‘’Les corps de contrôle font leur travail’’, a-t-il dit, assurant qu’il ne mettra son coude sur aucun rapport produit par ces corps de contrôle.
Toutefois, Bassirou Diomaye Faye a précisé qu’il n’était pas dans une logique de ‘’vengeance’’.
DIOMAYE PROMET DES SOLUTIONS DURABLES AU CHÔMAGE
Le président de la République a déclaré ce samedi que les pouvoirs publics ont établi une stratégie globale fondée sur l'adéquation formation-emploi et la valorisation des filières pourvoyeuses d'emplois
Le chef de l’Etat a assuré, samedi soir, qu’il avait une claire conscience des attentes de la jeunesse sur question de l’emploi, assurant que le gouvernement travaille à y apporter des solutions.
Interrogé en conférence de presse sur la question de l’emploi des jeunes, Bassirou Diomaye Faye a déclaré qu’il avait une claire conscience des attentes de la jeunesse sur cette question.
La stratégie du gouvernement face à cette problématique repose sur la formation, la requalification en adéquation avec les besoins du marché.
Le chef de l’Etat a souligné que le secteur privé aussi sera mis à contribution.
Selon lui, il y a aussi lieu de renforcer le secteur primaire pour absorber le maximum de main-d’œuvre.
DIOMAYE DEMANDE L'APAISEMENT ENTRE L'EXÉCUTIF ET LE LÉGISLATIF
Le chef de l'État a échangé avec le président de l'institution parlementaire et demandé au premier ministre de surseoir à la déclaration de politique générale en attendant le toilettage du réglementent intérieur de l'Assemblée nationale
Le président de la République a déclaré, samedi soir, avoir échangé avec le président de l’Assemblée nationale, pour trouver une solution au différend entre le Premier ministre et les députés sur la question du Règlement intérieur de l’institution parlementaire.
‘’J’ai échangé avec le président de l’Assemblée nationale’’, a dit Bassirou Diomaye Faye, interrogé en conférence de presse, sur ce différend entre le Premier ministre et les députés.
Le chef de l’Etat espère que les députés se réuniront bientôt pour une mise à jour du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale et permettre au Premier ministre de faire sa Déclaration de politique générale.
Il dit également avoir demandé au Premier ministre de surseoir à la Déclaration de politique générale qu’il avait prévue de faire devant un Jury populaire, le 15 juillet.
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DIOMAYE DONNE LE TON
Le président jette un regard sans concession sur l'état du Sénégal. À l'en croire, le pays a besoin d'un sévère assainissement. Il prône la fin de l'opacité, une chasse aux dépenses superflues et des réformes en profondeur
(SenePlus) - À l'occasion de sa première conférence de presse en tant que président de la République, Bassirou Diomaye Faye a dressé un bilan sans complaisance de ses 100 premiers jours à la tête du pays. Face aux journalistes Souleymane Niang, Abdou Kogne Sall, Pierre Edouard Faye, Ndèye Arame Touré, Migui Maram Ndiaye, Fatou Sakho et Ndèye Mariam Ndiaye, le chef de l'État n'a pas mâché ses mots concernant la situation économique et sociale qu'il a héritée.
"Les indicateurs économiques étaient au rouge ou à la limite orange à ma prise de fonction le 2 avril 2024", a déclaré Bassirou Diomaye Faye, conférant d'emblée un ton grave à son allocution. Le nouveau dirigeant semble résolu à rompre avec les pratiques dispendieuses du passé, comme en témoigne sa volonté de "rationaliser le train de vie de l'État" conformément à ses promesses de campagne.
Cependant, Bassirou Diomaye Faye se défend de toute logique vindicative : "Je ne suis pas dans une logique de vengeance". Il entend plutôt instaurer une véritable culture de la transparence et de la reddition des comptes, marquant ainsi une rupture avec les dérives de la gestion précédente. "Les corps de contrôle font leur travail", assure-t-il, "je ne mettrai mon coude sur aucun rapport produit par ces corps."
Sur le plan institutionnel, le président ne dévie pas de sa ligne de conduite. Interrogé sur la suppression d'institutions coûteuses comme le HCCT et le CESE, il rappelle la nécessité d'une réforme constitutionnelle : "Pour les supprimer, il va falloir changer la Constitution."
L'un des défis majeurs du nouveau régime reste la lutte contre le chômage des jeunes. Bassirou Diomaye Faye affirme avoir "une claire conscience de cette problématique" et mise sur une stratégie impliquant formation, requalification et développement du secteur privé. "Il y a aussi lieu de renforcer le secteur primaire pour absorber le maximum de main-d'œuvre", ajoute-t-il.
Dans un registre plus inattendu, le président s'est livré à un vibrant hommage à son Premier ministre Ousmane Sonko, qualifié d'"excellent" et présenté comme "le meilleur Premier ministre de l'histoire du Sénégal". Une marque de confiance surprenante au vu des tensions actuelles entre le gouvernement et l'Assemblée nationale sur la question du Règlement intérieur. Un différend que Bassirou Diomaye Faye assure vouloir résoudre "en échangeant avec le président de l'Assemblée".
En somme, ces 100 premiers jours ont donné le ton d'un mandat placé sous le signe de l'assainissement, de la rigueur et de la transparence. Un vent de rupture qui, s'il se confirme, pourrait bien marquer un tournant dans la gouvernance du pays. Comme le rappelle si bien l'adage wolof, "Ngueunara ngueunari bougonatou béppi" - une nouvelle natte ne peut être compactée qu'après avoir été battue.