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3 mai 2025
Par Imam Makhtar KANTE
VERS UNE SOLUTION DURABLE
Pour faire court, il s’agit maintenant et urgemment d’aller vers une solution durable pour ne pas se laisser tromper par la belle coïncidence de la Korité commune que nous avons eu le mercredi 10 Avril 2024.
Bés Bi le Jour |
Imam Makhtar KANTE |
Publication 12/04/2024
Pour faire court, il s’agit maintenant et urgemment d’aller vers une solution durable pour ne pas se laisser tromper par la belle coïncidence de la Korité commune que nous avons eu le mercredi 10 Avril 2024.
A cette fin, je réitère mes principales propositions :
1) refonder la Conacoc qui est en crise comme la commission des musulmans du Sénégal. En faire un organe unitaire qui comprend des représentants des associations d’imams, des représentants des Califes et des associations islamiques.
2) ce nouvel organe sera chargé de collecter et valider l’information sur les 12 mois lunaires. Et il sera le seul interlocuteur du ministère de l’intérieur qui assure jusqu’à présent la tutelle du culte. Ce dernier pourra valider les dates reçues de ce nouvel organe par un décret ou autre texte de loi.
3) encadrer l’observation par les données astronomiques notamment les instants de conjonction (c’est le début d’un nouveau cycle lunaire), de coucher de soleil et de lune (le nouveau croissant ne peut être visible avant le coucher du soleil à la suite de la conjonction). Ces données pourraient être données par l’Aspa.
4) observer et valider à l’échelle du pays comme le font tous les autres pays musulmans. Ce nouvel organe définira des modalités de collaboration avec d’autres organes officiels des pays musulmans à ce sujet.
5) rendre ce nouvel organe plus fiable et efficace en mettant en place une plateforme numérique aux fins de la collecte et du traitement des témoignages visuels.
Plaise à Allah de nous assister dans le règlement de ce problème sur la base de la charia, de la science astronomique et d’un consensus national.
Imam Makhtar KANTE
Par Pr Abou KANE
VOUS AVEZ DIT BOMBE SALARIALE ?
A mon humble avis, la masse salariale est loin d’être une bombe si l’on en juge par l’ampleur des hausses, la nature des augmentations et l’évolution parallèle de la dette qui devrait plus nous inquiéter que les salaires.
Récemment l’ingénieur logiciel Arona Oumar Kane a produit un texte intéressant intitulé : La bombe salariale. En résumé, il estime que les augmentations de salaires des agents de la fonction publique sont moralement inacceptables et économiquement infondées et que le nouveau régime aura du mal à gérer ces hausses de salaires. A mon humble avis, la masse salariale est loin d’être une bombe si l’on en juge par l’ampleur des hausses, la nature des augmentations et l’évolution parallèle de la dette qui devrait plus nous inquiéter que les salaires.
De l’ampleur des hausses de salaires
Tout d’abord il faut préciser que toutes les dépenses de personnel ne sont pas encaissées par les salariés chaque mois. Dans cette rubrique on trouve, en dehors des salaires, primes et indemnités, des cotisations sociales, des prises en charge médicales, des rémunérations versées à du personnel non sénégalais dans des missions diplomatiques par exemple et d’autres charges de personnel. Il est vrai qu’entre 2022 et 2023 les dépenses de personnel ont augmenté de 23% alors que les recettes internes n’ont évolué que de 13% mais le ratio «dépenses de personnel/recettes internes» est resté relativement stable entre 2021 et 2024, passant de 33% en 2021 à 30% en 2022 avant de monter à 35% en 2023 pour revenir à 33% en 2024. Il est tout aussi bon de rappeler qu’entre 2021 et 2022, les recettes internes ont augmenté de 15% pendant qu’on enregistrait 5% pour les dépenses de personnel. Même tendance en 2024, où on s’attend à une hausse des recettes internes de 20% alors que les dépenses de personnel ne vont croître que de 13%. Encore une fois, toutes ces dépenses de personnel ne vont pas dans les poches des agents de l’Etat. Plusieurs études ont montré, ces dernières années, que le salaire moyen était compris entre 100.000 et 150.000 FCFA par mois au Sénégal ; ce qui anormalement faible pour un pays où le coût de la vie est l’un des plus élevés de la sous-région.
De la nature des augmentations de salaires
Aussi, certaines hausses de dépenses de personnel sont liées à la régularisation de sommes dues depuis plusieurs années (avancement des enseignants ou protocoles d’accord avec les syndicats de tous les secteurs). Il y a certes eu beaucoup de recrutements et de revalorisations salariales mais c’est dans des proportions acceptables pour un pays où des milliers de jeunes diplômés sortent chaque année des écoles et universités avec un secteur privé qui peine à les absorber. L’Etat étant le premier investisseur dans un pays en développement comme le Sénégal, il peut aussi être le premier employeur en attendant que le secteur privé soit assez fort pour absorber une bonne partie de cette main d’œuvre. Malgré toutes ces augmentations qualifiées d’extraordinaires, pour l’année 2024, un agent de l’administration perçoit, en moyenne, 670.000 F CFA par mois, en brut (1442 milliards pour 179.000 agents). Comme précisé ci-haut, tout ce montant n’est pas encaissé par le salarié car les impôts sont coupés à la source et cette moyenne inclut d’autres prises en charge et contrats d’agents non permanents que l’Etat rémunère pour des tâches spécifiques. Si on parvenait à défalquer tous ces éléments du montant global, on se retrouverait avec un salaire plus faible qui reflète la réalité des rémunérations dans le secteur public au Sénégal. Même si on ignorait ces aspects pour prendre le montant calculé, il n’est pas si élevé que cela si l’on sait que la taille moyenne d’un ménage sénégalais est de 9 personnes. S’y ajoute une concentration de salaires faibles dans l’administration qui contraste avec certains salaires très élevés qui sont concernent une élite minoritaire en termes de proportion dans l’effectif total des agents de la fonction publique.
La dette, le vrai produit inflammable
Précisons que ce n’est pas avec la dette que les salaires sont payés. Ces deux variables prennent des directions aussi divergentes que celles de Pastef et de l’APR. On le sait, la dette est incontournable pour des investissements. Mais on peut s’inquiéter de la hausse de 36% des intérêts de la dette entre 2023 et 2024. Le service de la dette (principal+intérêts) va augmenter de 44% sur les deux ans à venir pour atteindre 2600 milliards en 2026. En l’état actuel des choses, je ne pense pas que la masse salariale puisse constituer un fardeau pour le nouveau régime. Je pense même qu’il faut l’augmenter en recrutant plus de jeunes qualifiés dans la fonction publique et en motivant davantage les agents déjà en poste avec comme contrepartie, des performances relatives à la modernisation de l’administration, son efficacité et sa productivité. Le vrai challenge, c’est la rationalisation des autres dépenses de fonctionnement, la gestion prudente de l’endettement, l’élargissement de l’assiète fiscale et une gestion plus rigoureuse des exonérations fiscales. Le ratio dette/PIB, tourne déjà autour de 80% mais un simple changement d’année de base du PIB (rebasing) pourrait le faire baisser; ce qui réduit d’autant la pertinence de ce ratio de solvabilité. Par contre, il est urgent d’améliorer les ratios de liquidité, dans le court terme, en travaillant à la redynamisation des exportations et à une plus forte mobilisation de recettes budgétaires. Compte tenu de la forte concentration d’inspecteurs des impôts ou du trésor entre la présidence, la primature, le ministère des finances et le ministère de l’énergie, du pétrole et des mines, cela ne devrait pas poser problème.
Pr Abou KANE
FASEG/UCAD
UN COLLIER AUTOUR DU COU DE LA REPUBLIQUE
Ngano dans l’histoire - C’est au 13ème siècle (entre 1276 et 1279) que Samba Wargoum a fondé le village de Ngano. L’homme s’est installé au milieu d’une forêt et cohabitait avec des lions, des boas et d’autres animaux sauvages.
Bés Bi le Jour |
Demba NIANG (Envoyé spécial à Ngano) |
Publication 12/04/2024
Le village de Ngano donne l’air d’une cité avec la structure de son habitat (maisons à étage, terrasses…) malgré son accès difficile qui sera un mauvais souvenir d’ici quelques mois avec la fin des travaux de construction de la route du Dandé Maayo. Situé sur la rive gauche du fleuve Sénégal dans la commune rurale de Ndendory (département de Kanel), Ngano est un village dont l’histoire est liée plus d’une fois à la République du Sénégal. Pour lui avoir donné le collier porté par le président de la République lors de son investiture par le Conseil constitutionnel, mais aussi les deux lionceaux représentés en sculpture au palais de la République.
C’est au 13ème siècle (entre 1276 et 1279) que Samba Wargoum a fondé le village de Ngano. L’homme s’est installé au milieu d’une forêt et cohabitait avec des lions, des boas et d’autres animaux sauvages. Un aventurier surpris de trouver une case au milieu d’une forêt s’écria «o ko gando, ko gando hoddi do» (c’est un savant, c’est un savant qui ose habiter au milieu des animaux sauvages en Pulaar). Gando signifiant savant en Pulaar deviendra au fil des ans, Ngano. Une localité d’agriculteurs, d’éleveurs et de pêcheurs mais aussi d’émigrés qui ont transformé le village en une cité avec un habitat qui n’a rien à envier à celui des grandes villes. Et un de ses émigrés en France a donné naissance à un homme qui fait la fierté de tout Ngano, Kalidou Koulibaly, le capitaine des Lions. A la différence de nombreuses localités du Fouta, la chefferie du village est passée entre les mains de familles différentes avant d’être confiée définitivement à la famille Dia. L’actuel chef de village de Ngano, Kalidou Dia, ajoute : «C’est le même cas pour l’imamat car la mosquée a été dirigée par un Sy, puis un Wane, un Dia et depuis quelques années par un Ly».
L’hostilité de la périphérie de Ngano avec une forte présence d’animaux sauvages a demeuré jusqu’à une période récente. «A la tombée de la nuit, mon père m’a raconté que personne ne sortait de sa maison et jusqu’à une période récente et étant jeune on l’a vécu, tous ceux s’attardaient dans la zone font tout pour regagner Ngano pour y passer la nuit pour repartir le lendemain», raconte Idy Sow. Les populations sont perçues dans le département de Kanel comme des gens courageux pour avoir cohabité avec des animaux sauvages des siècles durant. Connu pour être une zone de lions, le chef de canton de Kanel, Abdou Salam Kane instruit les populations de Ngano de lui offrir comme cadeau, un lion.
Deux lionceaux en cadeau pour la République
La légende raconte que, informées que leur village doit donner en cadeau un lion à Abdou Salam Kane, chef de cercle de Kanel (1879-1955), les populations se réunissent pour désigner les braves hommes qui doivent aller à la recherche d’un lion. Les commis de Ngano finissent par tomber sur une lionne et ses deux lionceaux et avec leurs flèches, ils tuent la lionne et récupèrent les lionceaux pour les offrir au chef de cercle. Mamadou Moussa Diagne ajoute : «Nos grands-parents et nos parents racontaient fièrement cet exploit de Ngano et nos voisins (les populations des villages environnants) nous admirent pour ça». L’homme de 66 ans, habillé tout en blanc, poursuit : «Les deux lionceaux ont été gardés quelques mois à Kanel avant d’être transportés à Dakar. C’était avant notre indépendance et nos parents nous ont expliqué que l’un des lionceaux a été emmené en France». Plusieurs interlocuteurs affirment que le lionceau qui est resté à Dakar a été gardé au parc de Hann où ils ont eu à visiter sa cage sur laquelle il était inscrit Ngano. Les populations de Ngano ne s’arrêtent pas là car, pour eux, les deux lions en marbre au palais de la République représentent les deux lionceaux attrapés à Ngano durant la colonisation et donnés en cadeau au chef de cercle de Kanel.
Le collier présidentiel
Ainsi, le village de Ngano, toujours enclavé, a participé à l’édification de la nation sénégalaise, et l’élection du 5ème président de la République de surcroît un Sérère, a révélé un coin de son histoire. La date du 28 mars 2024 et celle du 2 avril ont une signification pour les populations de Ngano. En recevant le tout nouveau président de la République au palais présidentiel, Macky Sall s’est arrêté avec son successeur sur une sculpture de deux lionceaux. Et selon les populations de Ngano, ce sont ceux-là, qu’ils avaient offerts au commis de l’Etat durant la colonisation qui sont représentés. Et le collier que le Président Bassirou Diomaye Faye a porté après sa prestation de serment devant le Conseil constitutionnel a été aussi confectionné à Ngano.
LES TERMES DE L’AUDIENCE ENTRE SERIGNE MBOUP ET OUSMANE SONKO
Le Premier ministre a reçu hier le président de l’Union nationale des chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture du Sénégal (Unccias). Serigne Mboup a soutenu avoir partagé la vision de patriotique prônée par le régime
Le président de la République avait donné le ton pour le rôle du secteur privé dans sa gouvernance. Et son Premier ministre a commencé à donner suite à cette feuille de route. Ousmane Sonko a reçu hier le Président de l’Union nationale des chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture du Sénégal (Unccias). Serigne Mboup a soutenu avoir partagé la vision de patriotique prônée par le régime.
Au nom de sa casquette de Président de l’Union nationale des chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture du Sénégal (Unccias), Serigne Mboup a été reçu hier par le Premier ministre Ousmane Sonko. Exposant les termes de cette audience, l’homme d’affaires a rappelé que le secteur privé est un acteur clé dans le développement économique et social du Sénégal.
«J’ai eu l’honneur d’être reçu par le Premier ministre Ousmane Sonko qui a magnifié nos relations de longue date, basées uniquement sur le patriotisme et l’ambition commune de participer au développement économique et social du Sénégal et à l’éducation à travers les daaras», a indiqué le maire de Kaolack dans un communiqué.
Les deux hommes ont discuté de «l’urgence et de la priorité» que le nouveau régime «accorde à la création d’emplois et au rôle important du secteur privé pour satisfaire cette demande sociale» qui mine le pays. Le candidat malheureux à la Présidentielle du 24 mars a fait référence à l’étude du secteur privé par l’Ansd montrant que «97% des près de 500 000 Pme recensées sont de caractère informel et donc relèvent des chambres consulaires, et que, selon cette même étude, les chambres de commerce sont les services les plus connus par les Pme et que 80% de ces derniers sont satisfaits des services reçus».
Il faut noter que c’est la première audience accordée par le nouveau Premier ministre depuis son installation à la Primature. Lors de son message à la Nation du 3 avril, le chef de l’Etat avait consacré une partie importante au secteur privé. «Je ferai une priorité élevée des politiques publiques, en concertation avec le secteur privé. Nous devons, à cet effet, revisiter les mécanismes existants, les améliorer et les rationaliser afin qu’ils répondent mieux aux besoins d’emploi et autres activités génératrices de revenus pour les jeunes», avait-il déclaré. Bassirou Diomaye avait ajouté : «Je compte m’appuyer sur un secteur privé fort parce que soutenu par l’Etat. Sur la base de nos besoins prioritaires, nous travaillerons ensemble pour endogénéiser notre économie.»
Ndiéyène Sirakh et les factures d’eau impayées
Les factures d’eau impayées par les populations de la commune de Ndiéyène Sirakh, notamment du village de Ndoff, et qui constituent une menace pour le fonctionnement du forage, ont été au cœur du comité local de développement sur la préparation du Magal de Ndouf, prévu le 11 mai prochain. Il s’agit d’un montant de 5 millions de Fcfa et c’est pourquoi d’ailleurs le village avait été déconnecté du forage, poussant les populations à recourir au puits, par le biais d’une pompe. Mais la décision a été prise lors de cette rencontre de reconnecter le village au réseau de distribution du forage et Serigne Fallou Fall, maire de Ndiéyène Sirakh, a craché ses quatre vérités. Selon lui,tout ménage qui consomme l’eau du forage doit forcément s’acquitter du paiement de sa facture. Audelà de ce problème d’eau, le sous-préfet de l’arrondissement de Thiénaba a annoncé d’importantes mesures liées à la sécurité, la santé, l’hygiène, la mobilité, pour une bonne organisation du Magal de Ndouf.
Birame Soulèye Diop prévient acteurs de lutte et sportifs
Devant les journalistes, tout juste après avoir effectué la prière de Korité, Birame Soulèye Diop a fait une déclaration qui semble même être celle du Président Bassirou Diomaye Faye à la Grande Mosquée de Dakar, ce mercredi. Parlant de la rupture dans la gestion des affaires de l’Etat, le ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines a déclaré que les membres du gouvernement n’accepteront plus d’être les parrains de combats de lutte, de matchs de football, etc. Pourtant, une affiche qui circule sur les réseaux sociaux montre clairement que Birame Soulèye Diop, maire de Thiès Nord, est le parrain du tournoi «Keur Mame ElHadji» qui oppose l’équipe Takhikao à celle de Keur Mame Cheikh, le dimanche 14 avril prochain. Birame Soulèye Diop verse-t-il dans la démagogie? En attendant le 14 avril, le rappeur Nit doff, proche de Ousmane Sonko, a fait une sortie pour réagir : «Si vous ne voulez pas parrainer la lutte ou autres, trouvez donc des moyens de mettre les promoteurs dans des conditions d’organiser et bien s’en sortir sans avoir à se faire corrompre. Ils font partie du pays et leur secteur génère beaucoup d’intérêts et de passion», a-t-il dit.
Les autorités maliennes censurent les activités politiques
Le pouvoir est au bout du fusil. Les militaires maliennes au pouvoir ont décidé tout simplement de censurer les activités dans le pays. Dans un communiqué rendu public hier, la Haute Autorité de la Communication (HAC) invite tous les médias (radios, télés, journaux écrits et en ligne) à arrêter toute diffusion et publication des activités des partis politiques et des activités à caractère politique des associations. Ce communiqué fait suite au décret pris en conseil des ministres par le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, suspendant jusqu'à nouvel ordre «pour raisons d'ordre public» les activités des partis politiques et les activités à caractère politique des associations sur toute l'étendue du territoire national. Le gouvernement malien a justifié la suspension des partis en invoquant un « dialogue » national lancé le 31 décembre par le colonel Goïta. Le lancement de ce « dialogue » ainsi que le non-respect de l'échéance du 26 mars ont donné lieu à des « discussions stériles » et des « hypothèses qui n'ont pas lieu d'être », selon le colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale et porte-parole du gouvernement.
Cheikh Ahmed Tidiane SY Al Amine quitte la tête du CUDIS
Cheikh Ahmed Tidiane SY Al Amine n’est plus le président du Cadre Unitaire de l’Islam au Sénégal (CUDIS). Selon un communiqué de l’association, c’est ce dernier qui a fait une demande de mise en disponibilité et il sera remplacé par Abdoul Aziz Mbacké Majalis à qui le bureau exécutif a décidé de confier l’intérim jusqu’à l’Assemblée générale qui se tiendra prochainement. Le CUDIS tient ainsi à féliciter et à remercier chaleureusement le Président Cheikh Ahmed Tidiane Sy Al Amine, qui avait accepté cette lourde charge en 2016 à la demande générale des membres et qui a, depuis lors, assuré un leadership exemplaire et irréprochable à la tête de l’organisation. D’après le bureau exécutif du CUDIS, le charisme, la compétence et le don de soi de Cheikh Ahmed Tidiane SY Al Amine ont permis au Cadre Unitaire de l’Islam au Sénégal (CUDIS) de renforcer sa présence dans l’espace public et de jouer un rôle essentiel dans la pacification du pays, sa cohésion sociale et la sauvegarde des bases de son vivre-ensemble. Pour le CUDIS, prenant ses responsabilités devant les risques de basculement de notre pays (en mars 2021 et bien après), s’adossant solidement à son héritage familial de régulateur, Serigne Cheikh a mené de main de maître une médiation salutaire sous l’autorité des khalifes généraux et a ainsi contribué à pacifier l’espace public. Depuis lors, le CUDIS, selon le communiqué, sous sa direction, est devenu une organisation crédible, écoutée et attendue sur la scène nationale et internationale.
Le malfrat tue un tailleur et prend la fuite
Une bagarre entre le tailleur Dioufa Guèye Sow et le malfrat P. M. Cissé connu des services de sécurité a viré au drame. Selon nos sources, le drame s’est produit au quartier Baye Laye Wakhinane-Nimzaat, précisément devant un bar. Le présumé meurtrier a tenté d’agresser Dioufa Guèye Sow. Et face à la résistance de ce dernier, il s’en est alors suivi une vive altercation. C’est ainsi que P. M. Cissé a poignardé le tailleur, le blessant grièvement avant de prendre la fuite. Les limiers de Wakhinane-Nimzaat se sont déplacés sur les lieux pour faire le constat. Ils seront suivis par les sapeurs-pompiers qui vont évacuer la victime dans une structure sanitaire. Mais le tailleur a succombé à ses blessures. Nos sources renseignent que la police de Wakhinane-Nimzaat qui a ouvert une enquête est en train de traquer le présumé meurtrier. Cette agression mortelle a fait sortir les délégués de quartiers de la commune qui déplorent la prolifération des bars qui favorisent l’insécurité. « Ce sont les bars installés presque un peu partout dans la commune qui favorisent l’insécurité. Ce sont des lieux de rencontres des vendeurs de drogue et d’agresseurs qui sèment la terreur dans la zone », s’offusque Hamidou Diallo. Il invite les autorités étatiques à prendre des mesures pour mettre fin à la terreur des agresseurs dans la zone.
Des imams réclament du «Sukaru Koor» à Diomaye
Le nouveau chef de l’Etat a rompu la tradition de son prédécesseur Macky Sall. Des imams sevrés du fameux Sukaru Koor (Sucre pour le Ramadan) n’ont pas hésité à interpeller le Président Bassirou Diomaye Faye qui n’a pas respecté cette pratique. Selon ces religieux, l’ancien Président Macky Sall leur donnait à chaque ramadan 50 000 F. En fait, la rupture prônée par le Président Diomaye n’a pas épargné les religieux. La Ligue des Imams dénonce ces quémandeurs Restons avec ces imams pour dire que leur demande a mis en colère la Ligue des Imams et Prédicateurs du Sénégal. La ligue, à travers un communiqué, exprime sa profonde préoccupation face aux demandes émises par certains individus se réclamant de la fonction d’Imam, exigeant du Chef de l'État « le respect d'une tradition nébuleuse appelée Sukaru koor ». Selon son président, Imam Ahmed Dame Ndiaye, en tant qu'organisation dévouée à la promotion d’une pratique noble de l’Islam, à la gouvernance vertueuse et à la préservation de la dignité des Imams et chefs religieux, la Ligue ne peut en aucun cas tolérer de tels comportements. Dans un contexte où les aspirations de la population incluent une rupture nette avec les anciennes pratiques gabegiques de l'État et l'avènement d'une nouvelle République en phase avec nos valeurs et notre identité, regrette-t-il, la Ligue appelle les autorités à engager une réflexion approfondie sur le statut du religieux dans notre République et sur la formalisation des relations entre l'État et la religion. Ces mesures devront prendre en compte les besoins légitimes de la communauté musulmane sénégalaise, en toute dignité, souligne Imam Ahmed Dame Ndiaye. Toute demande allant à l'encontre de ces principes ne saurait être acceptée, fustige Imam Ndiaye. Par ailleurs, la Ligue des Imams et Prédicateurs du Sénégal se réjouit de voir la fête célébrée dans l'unité, et prie pour que cette pratique d'unité lors de nos fêtes religieuses devienne désormais la norme.
Passations de service des nouveaux ministres
Plusieurs nouveaux ministres ont pris la commande de leurs départements ministériels hier dans la plus grande sobriété. Lors de sa passation de service avec Moussa Baldé, Moustapha Mamba Guirassy, qui dirige l’Éducation nationale, a souligné, jeudi, la nécessité d’une transformation en profondeur du système éducatif, pour faire naître l’école du futur. Selon lui, la transformation du secteur de l’éducation permettra d’avoir des Sénégalais adossés à leurs valeurs, des patriotes avec en majorité un ancrage scientifique, socialement très engagés et très connectés aux enjeux du monde. Le successeur de Moussa Bocar Thiam a, quant à lui, plusieurs mesures pour son département ministériel, dont une réforme du secteur de l’audiovisuel et une plus grande vulgarisation du numérique. L’actuel ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Alioune Sall, s’est engagé à faciliter davantage l’accès des Sénégalais aux services numériques, de poursuivre la dématérialisation des procédures administratives et d’interconnecter tous les ministères. Lors de la passation de témoin avec Abdou Karim Fofana, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Serigne Guèye Diop, a promis de développer la politique industrielle et commerciale de l’État en faisant appel à la rigueur de ses collaborateurs, aux règles de transparence et au culte du travail. Il s’est également engagé à s’attaquer immédiatement à la cherté des denrées de consommation courante. Nouveau ministre des Forces armées, le général Birame Diop a pris officiellement fonction lors d’une cérémonie au cours de laquelle il a promis une bonne synergie entre les composantes de l’armée et des autres forces de défense et de sécurité, afin de garantir une bonne performance et une bonne efficience des forces armées.
Mame Mbaye Niang et l’affaire PRODAC
L’affaire des 29 milliards du PRODAC s’est invitée lors de la passation de service entre Mame Mbaye Niang et son successeur à la tête du ministère du Tourisme. Interrogé par les journalistes, Mame Mbaye Niang reconnaît l’existence d’un pré rapport mais persiste et signe qu’il n’a jamais été épinglé par un quelconque rapport. Poursuivant son explication, il a indiqué détenir en sa possession deux rapports sur cette affaire et qu’il ne peut pas entrer dans les détails.
Exploitation de l’or au Sénégal
Grâce au rachat des actifs du canadien Iamgold en avril 2023, Managem a, en effet, acquis la société AEGM Sénégal qui collabore depuis 2018 avec Oriole. Cette nouvelle filiale de Managem a dépensé environ 5,8 millions de dollars dans l’exploration sur le projet, ce qui lui donne droit à environ 59% d’intérêts dans le projet. AEGM a en outre la possibilité d’augmenter sa participation dans le projet à 70% en portant son investissement total à 8 millions de dollars. Avant de poursuivre l’exploration à Senala au cours des prochains mois, Oriole et la filiale de Managem doivent former une coentreprise reflétant leurs différents intérêts dans le projet. Un nouveau plan de travail avec un budget correspondant est également prévu, rapporte Ecofin. Pour rappel, le projet Senala est composé de plusieurs prospects prometteurs, dont l’un (Faré) a déjà donné lieu à une première estimation de ressources minérales, avec 155 000 onces d’or de ressources inférées. Pour Managem, la poursuite des travaux peut déboucher sur la découverte d’un gisement plus important, justifiant le développement d’une mine d’or. Avec la future mine d’or Boto également entrée dans son portefeuille avec le rachat de Iamgold, le groupe marocain peut devenir dans quelques années l’un des principaux producteurs d’or du Sénégal.
UNE BONNE AFFAIRE POUR LES TCHEQUES ET UN DESASTRE POUR LA COMPAGNIE AERIENNE NATIONALE !
La récente acquisition par Air Sénégal SA de cinq avions L-410 NG en République Tchèque pour les vols domestiques se révèle être un investissement pour le moins non rentable…
La récente acquisition par Air Sénégal SA de cinq avions L-410 NG en République Tchèque pour les vols domestiques se révèle être un investissement pour le moins non rentable…
En effet, les aéroports censés accueillir ces avions ne sont pas encore pleinement au point en matière de sécurité aéroportuaire. Et encore, la demande de vols est loin d'être constante, notamment dans des destinations telles que Saint-Louis où le nombre de passagers pour un aller-retour à 60 000 CFA est limité. De plus, une grande partie de ce montant, moyennement les 30.000 CFA, est absorbée par les taxes gouvernementales, ne laissant qu'une somme insuffisante pour couvrir les coûts opérationnels tels que le carburant, les salaires des pilotes et autres frais connexes. Ces avions L-410NG, conçus pour transporter moins de 20 passagers, semblent être des choix inappropriés pour répondre aux besoins commerciaux, en particulier au Sénégal où des avions de la gamme A319 offrent un confort supérieur. Du moins si tant est que le but visé est d’être en accord avec la politique de la compagnie nationale axée sur le bien-être des passagers.
De plus, la configuration étroite et les sièges inconfortables de ces L-410 NG ne correspondent pas aux standards de confort recherchés par les voyageurs. Il est également question du coût exorbitant de ces avions, évalué à 5 milliards sans négociation préalable. Avec l'achat de cinq appareils de ce type, les implications financières pourraient être énormes, offrant des gains substantiels à ceux impliqués dans ces transactions, sachant que, dans ce genre d’achats, les démarcheurs empêchent généralement 5% du prix de chaque aéronef.
Quant à l'infrastructure aéroportuaire, même si l'ancien aéroport international Léopold Sédar Senghor a été transformé en aéroport militaire, il continue de des servirles vols commerciaux et privés, bien que ses installations soient délabrées. La mise en place de chapiteaux pour couvrir les zones d'enregistrement des vols domestiques témoigne des difficultés à attirer des passagers dans ces vols peu fréquentés et non réguliers. De plus, les avions rencontrent des obstacles administratifs, notamment en ce qui concerne leur immatriculation. Acquis au nom du ministère des Transports aériens au lieu de celui de la compagnie Air Sénégal, ils se retrouvent dans une impasse réglementaire, étant donné qu'un avion doit être immatriculé au nom de la compagnie opératrice. Ces erreurs soulèvent des questions sur les compétences et les motivations des personnes responsables de ces transactions douteuses. Dans l'ensemble, l'investissement dans cette flotte aérienne semble être entaché d'erreurs stratégiques et de décisions discutables, mettant en péril la viabilité financière de Air Sénégal SA et soulevant des préoccupations quant à la gestion de ses opérations.
Le service de la communication de Air Sénégal Sa, en la personne de Eric Guèye, a été interpellé à travers plusieurs questions. Mais n’avons pas reçu de réponses de sa part jusqu’au moment où ces lignes étaient rédigées…
UN DROIT DE REPONSE QUI NOUS LAISSE TOUJOURS SUR NOTRE FAIM !
Réplique de la rédaction - Pour en revenir au droit de réponse qui nous a été adressé par sa cellule de communication, nous sommes au regret de constater que l’AIBD ne répond pas aux questions que nous avons posées
Au tout début, lorsque le ministère des Transports aériens et des Infrastructures aéroportuaires a lancé un appel d’offres pour l’achat des parts de l’AS dans 2AS, annoncé en séance plénière de l’Assemblée nationale lors de la session budgétaire tenue à la fin de 2022, la toute première proposition était que l’AIBD reprenne ces parts de 2AS en question. Suite à des problèmes internes au top management de cette société, l’appel d’offres a été lancé.
Pour rappel, le ministère avait demandé à KPMG Paris de mener un audit financier, organisationnel, légal et stratégique de 2AS, ainsi qu'une évaluation de sa valeur de vente, basée sur la "due diligence". Suite à cela, la vente de 51% des parts de 2AS à une partie turque a été négociée pour 12 milliards. Cette valorisation a suscité des questions car le rapport de KPMG évaluait 2AS à environ 6 milliards. Le ministère a justifié cette différence en annonçant un investissement de 10 milliards en équipements, présenté comme une subvention non remboursable à 2AS. Cependant, la nature et la valeur réelle de ces équipements, estimés à environ 15 milliards, restent floues.
Pour en revenir au droit de réponse qui nous a été adressé par sa cellule de communication, nous sommes au regret de constater que l’AIBD ne répond pas aux questions que nous avons posées. Ce qui nous pousse à reprendre les questions en exigeant des réponses concrètes à la place d’un discours de communication sur le bilan de nos anciens gouvernants dans le secteur aéroportuaire.
Pourquoi, à deux jours de l'élection présidentielle, la société AIBD SA a-t-elle pris cette décision soudaine et procédé à la signature de ce contrat ? Quels sont les termes spécifiques inclus dans ce contrat, et quelles sont les implications juridiques et financières pour les parties concernées, notamment l'AIBD et la société de handling 2AS ? L'AIBD a-t-elle versé le montant convenu pour l'acquisition de 2AS, et si oui, quelles sont les sources de financement utilisées ? Comment s'est déroulé le processus d'appel d'offres pour l'achat des équipements de handling, et quelles mesures ont été prises pour garantir l'équité et la conformité aux règles d'approvisionnement public ? À qui appartient la société qui a passé la commande des équipements pour 2AS au nom d'un GIE ? Y avait-il d'autres entreprises sénégalaises en lice lors de cet appel d'offres et, si oui, quelles sont les raisons pour lesquelles elles n'ont pas été sélectionnées ? Pourquoi Air Sénégal SA n'a-t-elle pas été retenue pour prendre en charge la gestion de 2AS, en vue d'assurer une uniformisation de la gestion aéroportuaire, conformément aux bonnes pratiques internationales ? En dehors de la littérature servie par la cellule de communication de l’AIBD, nous attendons toujours des réponses précises aux question non moins précises que nous avons posées ! Ce avant que les nouvelles autorités se chargent de les poser elles-mêmes…
Par La cellule de communication de AiBD SA
DROIT DE REPONSE DE L’AIBD SA : UN ACHARNEMENT SANS RAISON…
Suite à notre Article : « Aéronautique civile. Parfum de Scandale dans la vente, pour 12 milliards, de 2AS à Aibd SA »
La cellule de communication de AiBD SA |
Publication 12/04/2024
À la suite de récentes allégations diffamatoires véhiculées dans une certaine presse au sujet de la gestion de AIBD SA, il est important de rétablir les faits afin de clarifier et de rectifier le monceau d’informations erronées diffusées dans l’espace médiatique. Cet exercice est essentiel pour examiner les faits concrets dans une perspective équilibrée et transparente afin de ne pas se laisser distraire par ce tapage que souhaitent apparemment entretenir certains esprits.
LE TEMOIN quotidien a, dans son édition du lundi 8 avril 2024 sous le n° 2047, publié un article signé par Zeynab SANGARE et dont le titre est le suivant: « Aéronautique civile. Parfum de scandale dans le (sic) vente, pour 12 milliards, de 2AS à AIBD SA ! ».
Cet article, inutilement malveillant, n’est pas fidèle aux faits.
Au terme de l'arrêté n°19419 du Ministre des Transports aériens et du Développement des infrastructures aéroportuaires du Sénégal en date du 20 septembre 2017, la société AIBD Assistance Services SA (« 2AS ») s'est vu octroyer le droit exclusif, sous certaines conditions, d'exercer l'Activité d'assistance en escale sur l'aéroport international Blaise Diagne de Diass. LAS SA, société en charge de la gestion de l'aéroport international Blaise Diagne (dont le capital social est détenu par la société nationale AIBD SA et les sociétés turques LIMAK et SUMMA), détenait, depuis la constitution de 2AS, cinquante et un pour cent (51%) du capital social de ladite société.
L’opération dont il est question dans l’article consacre le rachat par AIBD SA de 51% des actions détenues par LAS SA dans la société 2AS. Il faut rappeler que ce type de transaction est prévu dans le pacte d’actionnaires (art 5.1 transfert libre) de 2AS qui stipule que l’un des actionnaires peut vendre ses actions à une de ses filiales ou à ses propres actionnaires sans le consentement préalable des autres actionnaires. AIBD SA, étant actionnaire de LAS SA, bénéficie directement de ce transfert libre. C’est ce qui fonde la légitimité de AIBD SA dans cet achat. A travers celui-ci, 2AS est devenue une société 100% sénégalaise détenue à 76% par AIBD SA et 24% par AIR SENEGAL SA.
Cette opération stratégique pour les activités de transport aérien au Sénégal vise à la nationalisation de l’entreprise 2AS et à l’amélioration de la satisfaction client à travers la mise en œuvre d’un ambitieux programme d’investissements en matériels de handling et de maintenance.
Le processus d’acquisition de ces actions de LAS SA par AIBD SA a été initié depuis plusieurs mois dans le cadre de la stratégie du hub aérien conformément aux instructions de la plus haute Autorité étatique et sous la supervision et le contrôle de la tutelle ministérielle.
Ces négociations ont abouti, le 21 mars 2024, à la signature de l’accord de cession de parts entre AIBD SA et LAS SA qui décline les modalités de paiement… »
La cellule de communication de AiBD SA
Par Mbagnick DIOP
IL Y AURA FORCEMENT DE LA RESISTANCE ET DU SABOTAGE !
Nécessaire assainissement de l’administration - La remise en ordre de tous les segments de l’administration publique se fera au prix du sacrifice des intérêts particuliers entretenus au préjudice de la communauté nationale.
Le communiqué du premier Conseil des ministres du gouvernement Ousmane Sonko nous annonce que l’ère est aux changements de paradigmes pour une meilleure administration publique et une complémentarité conséquente entre les secteurs public et privé. Sans doute que le gouvernement saura dresser des garde-fous avant d’entamer le nécessaire assainissement de l’administration. Un chantier tellement rocailleux qu’il pourrait user à lui seul éreinter ce gouvernement. A coup sûr, il y aura de la résistance et du sabotage car, dans de nombreuses directions et d’innombrables services centraux les privilèges sont jalousement gérés et les pratiques véreuses largement ramifiées.
En effet, le président de la République et son Premier ministre ont beau être aguerris dans l’adversité, c’est-à-dire dans l’opposition, il leur faudra déployer davantage d’efforts encore, de combativité et de détermination, d’endurance aussi pour réussir l’aggiornamento de l’administration. La sensibilité de certaines questions est de nature à faire réfléchir et prendre inéluctablement du recul pour mieux affronter les acteurs concernés. Comment faire admettre aux agents de l’administration fiscale et domaniale, de même qu’à leurs collègues des autres régies financières, que leurs super privilèges, intitulés fonds communs, induisent un déséquilibre de la masse salariale de la fonction publique ? On nous objectera que lesdits fonds ne sont qu’une motivation pour des agents qui sont en tête de pont dans la bataille pour la collecte des recettes budgétaires. Si nous leur concédons ce mérite, il n’en demeure pas moins nécessaire de repenser les critères d’attribution de ces fameux fonds communs pour mettre fin à la frustration de certaines catégories professionnelles notamment au sein de la Direction générale des impôts et domaines d’où proviennent justement le président de la République et son Premier ministre. La frustration qui découle de la non-perception de ces fonds communs a dangereusement démotivé nombre d’agents dans l’administration publique. Comment ramener à de justes proportions, c’est-à-dire réduire la masse salariale de la Fonction publique, qui reste et de très loin le premier poste de dépenses de l’Etat et qui obère l’essentiel des recettes de celui-ci ? Qui osera dire, sans peur, à certains agents domaniaux indélicats qu’ils en ont trop fait au point de provoquer ici et là à travers le territoire national des manifestations de protestation ? La spoliation foncière en milieu rural et l’usurpation des espaces urbains constituent une source d’enrichissement illicite qu’il faut sanctionner autant que les détournements de deniers publics et l’usage abusif des biens sociaux.
Par quel bout saisir le sabre à double tranchant du système judiciaire affecté par un manque de confiance des justiciables ? La réforme de ce système doit être envisagée à partir d’un certain nombre de termes de références qui transcendent les aspirations carriéristes et le clivage des institutions. Tout dépendra bien entendu de la volonté et de l’intégrité des acteurs de la justice.
Pour l’ensemble des problématiques ci-dessus mentionnées, le gouvernement doit apporter des solutions fiables et judicieusement élaborées avec le concours du secteur privé. Pourvu aussi que les opérateurs du privé comprennent parfaitement les enjeux et se départissent d’une certaine propension à exiger la préférence nationale sans avoir les capacités financières et techniques requises pour soumissionner aux marchés publics. Sans doute que le gouvernement saura créer un cadre approprié, favorable aux joint-ventures qui permettront ainsi aux opérateurs privés nationaux de gagner des parts de marché et contribuer à la résorption du chômage.
Le chantier n’est pas de tout repos et le gouvernement doit se convaincre que l’audace ne suffira pas pour venir à bout des organisations mafieuses conservatrices.
La remise en ordre de tous les segments de l’administration publique se fera au prix du sacrifice des intérêts particuliers entretenus au préjudice de la communauté nationale.
Par Mamadou Oumar NDIAYE
34 ANS, MON DIEU !
Mercredi dernier, votre quotidien préféré « Le Témoin » a soufflé ses 34 bougies.
Mercredi dernier, votre quotidien préféré « Le Témoin » a soufflé ses 34 bougies. Un tiers de siècle d’existence dans un environnement médiatique africain où les journaux surtout ne vivent généralement que le temps d’une rose et où les morts infantiles voire juvéniles frôlent les 90%, le simple fait d’exister pendant si longtemps ( machallah touchons du bois !) est déjà en soi un exploit. Hebdomadaire pendant plus de deux décennies puis quotidien, « Le Témoin » est devenu une institution dans le paysage médiatique sénégalais, ce dont nous avons tout lieu de nous féliciter.
Après « Le Soleil », « Sud quotidien » et « Walf quotidien », nous sommes le plus vieux journal de ce pays. Car, dans la floraison de titres qui paraissent chaque jour (de plus en plus en version numérique, hélas, le support papier ayant tendance à se raréfier), nous ne sommes sans doute pas les meilleurs mais nous ne portons pas le bonnet d’âne, pour ne pas dire que nous ne sommes pas la lanterne rouge, non plus !
Dans un environnement hyper-concurrentiel (plus de 54 quotidiens !), nous tenons notre rang et si nous avons sans doute plié quelques fois fort heureusement n’avons jamais rompu. Lorsque la première édition du « Témoin » paraissait sur le marché le 10 avril 1990, le nouveau président de la République, Bassirou Diomaye Faye, avait 10 ans. Il en a 44 aujourd’hui. Nous avons vu passer les dix dernières années du magistère du président Abdou Diouf, les 12 ans du « règne » du président Abdoulaye Wade et les 12 ans au pouvoir du président Macky Sall qui vient de passer la main. Et nous prions Dieu qu’Il nous laisse encore là en 2034 au terme des dix ans à la présidence de la République de Bassirou Diomaye Faye. C’est du moins tout le bien que nous souhaitons à notre jeune président !
Comme toujours à pareil moment, nous ne pouvons manquer de rendre hommage aux six pères fondateurs du « Témoin » que sont le doyen Mbagnick Diop (voir son article dans ce journal), Mohamed Bachir Diop, Serigne Mour Diop, Ibou Fall, le regretté Mamadou Pascal Wane (qui repose dans sa bonne vieille ville de Saint-Louis) et Mamadou Oumar Ndiaye. Sans compter, bien sûr, notre imam Moussa Camara et l’espiègle Alassane Seck Guèye, l’enquêteur de choc Pape Ndiaye ainsi que tous les autres qui nous ont rejoints au cours de notre longue route. Un tiers de siècle d’existence, d’irrévérence, de gouaille, d’insolence, de navigation à contre-courant, de caresses à rebrousse-poil, d’impertinence, d’indépendance, de bonne humeur. Bref, de « Kaccoreries » !
Ce 34ème anniversaire est célébré à un moment où la presse écrite est à la croisée des chemins et où elle est malmenée par la presse digitale à traversle monde entier au point que desjournaux emblématiques dont certains avaient eu plus d’un siècle d’existence ont aujourd’hui disparu. Pour dire que l’avenir de la presse papier est plus que sombre. Toutefois, les derniers des Mohicans que nous sommes continuons encore à résister et à y croire soutenus par des nostalgiques qui s’échinent encore, contre vents et marées, envers et contre tout, à lire desjournaux en version papier. Mille fois merci à ces lecteurs courageux et aux annonceurs (qui se réduisent comme peau de chagrin) qui nous font encore confiance. Mais bon, nous n’allons pas enquiquiner nos chers lecteurs avec nos petites misères. En ce 34ème anniversaire célébré pile poil le jour même où — miracle ! — à une quasi unanimité le monde musulman a célébré la Korité, ce contrairement aux divisions d’antan, on pourrait dire comme les astrologues que les astres sont parfaitement alignés pour « Le Témoin » quotidien. Pourvu que ça dure. A nos lecteurs, donc, et à nos annonceurs, nous disons : mille fois merci !