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19 mai 2025
Par Boubacar Biro DIALLO
PROMOUVOIR L’ENTREPRENAIT AFRICAIN, DÉFIS ET PERSPECTIVES
En tant que jeune professionnel africain, je me suis souvent trouvé à réfléchir sur les dynamiques complexes qui régissent le paysage entrepreneurial en Afrique.
En tant que jeune professionnel africain, je me suis souvent trouvé à réfléchir sur les dynamiques complexes qui régissent le paysage entrepreneurial en Afrique. Une observation qui m’a particulièrement interpellé est la disparité frappante entre les organisations fondées et dirigées par des Occidentaux prospérant sur le sol africain et la difficulté rencontrée par les initiatives africaines pour s’implanter et réussir en occident. Même en Afrique, les entreprises et organisations de développement créées par des Africains peinent souvent à impacter leur environnement de manière significative comparée aux initiatives occidentales.
Cette disparité soulève des questions profondes sur les barrières structurelles et systémiques auxquelles sont confrontés les entrepreneurs africains, ainsi que sur les perceptions et les préjugés qui persistent sur le continent africain et l’Homme africain d’une manière générale.
Premièrement, examinons la situation en Afrique. Malgré les vastes ressources et opportunités présentes sur le continent, de nombreuses entreprises africaines rencontrent des défis considérables pour prospérer. Des obstacles tels que l’instabilité politique, la corruption, les infrastructures sous-développées et les lacunes dans l’éducation et la formation professionnelle entravent souvent la croissance et le succès des entreprises locales. De plus, l’accès limité au financement, en particulier pour les entrepreneurs issus de milieux défavorisés ou pour les femmes entrepreneures, constitue un autre obstacle majeur.
D’autre part, les entreprises occidentales ou dirigées par «des Blancs» opérant en Afrique bénéficient souvent d’avantages tels qu’un accès plus facile aux financements, des réseaux de contacts établis, une expertise technologique avancée et une meilleure crédibilité auprès des investisseurs et des clients locaux et des préjugés positifs. Ces entreprises peuvent également bénéficier de politiques gouvernementales favorables ou de partenariats avec des entreprises étrangères qui leur donnent un avantage concurrentiel sur les entreprises locales.
En ce qui concerne l’expansion des entreprises africaines en dehors du continent, une série de défis se présente également. Les obstacles liés à la réglementation, aux visas et aux barrières commerciales compliquent souvent le processus d’entrée sur les marchés européens et américains. De plus, les perceptions négatives et les stéréotypes persistants sur l’Afrique et ses capacités entrepreneuriales peuvent limiter les opportunités de croissance à l’étranger pour les entreprises africaines.
Face à ces défis, il est impératif de prendre des mesures pour promouvoir et soutenir l’entrepreneuriat africain, à la fois sur le continent et à l’échelle internationale. Cela implique de créer un environnement propice aux affaires en Afrique en s’attaquant aux obstacles structurels tels que la corruption, en renforçant les infrastructures et en investissant dans l’éducation et la formation professionnelle. De plus, il est essentiel de promouvoir l’inclusion financière et de fournir un accès équitable au financement pour tous les entrepreneurs, indépendamment de leur origine ou de leur genre.
Sur la scène internationale, il est nécessaire de combattre les préjugés et les stéréotypes qui entravent la progression des entreprises africaines à l’étranger. Cela peut passer par des campagnes de sensibilisation visant à changer les perceptions sur l’entrepreneuriat africain, ainsi que par des initiatives visant à faciliter l’accès des entreprises africaines aux marchés mondiaux. Les États africains doivent aussi renforcer leur diplomatie économique et mieux soutenir les entrepreneurs nationaux.
En conclusion, en tant que jeune professionnel africain, je suis convaincu que l’entrepreneuriat africain a un potentiel immense pour stimuler la croissance économique, créer des emplois et promouvoir le développement durable. Cependant, pour réaliser pleinement ce potentiel, il est impératif de surmonter les obstacles structurels et les préjugés persistants qui entravent la réussite des entreprises africaines, tant sur le continent qu’à l’étranger.
LA CANDIDATURE DE AMADOU BA ET LA RÉINTÉGRATION D’OUSMANE SONKO SUR LES LISTES ÉLECTORALES AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE MERCREDI
Les quotidiens reçus mercredi 13 mars s’intéressent à la candidature d’Amadou Ba, qui a dû écourter sa campagne, mardi, pour rencontrer Macky Sall, et la perspective de la réintégration de l’opposant Ousmane Sonko sur les listes électorales.
Dakar, 13 mars (APS) – Les quotidiens reçus mercredi à l’APS s’intéressent largement à la candidature d’Amadou Ba, qui a dû écourter sa campagne, mardi, pour rencontrer Macky Sall, et la perspective de la réintégration de l’opposant Ousmane Sonko sur les listes électorales.
‘’Entre mystère, doute et cacophonie, le déroulement de la campagne du candidat officiellement désigné par le pouvoir a fini de semer un autre suspense dans le suspense de cette Présidentielle. Mieux, Amadou Ba, en pleine mobilisation à l’intérieur du pays, hier, a été invité à rappliquer d’urgence à Dakar pour une rencontre avec le Président Macky Sall. Une audience qui suscite des commentaires les plus fous’’, rapporte le quotidien Bës Bi qui affiche à la Une : ‘’Campagne de déstabilisation’’.
‘’Amadou se Ba seul’’, dit Le Quotidien, soulignant que le candidat, lâché par l’Alliance pour la République (APR) a été rappelé à Dakar ‘’pour concertation avec Macky Sall’’. En conséquence, les étapes de sa campagne à Louga et Saint-Louis ont été annulées.
EnQuête parle de ‘’fortes pressions sur Amadou Ba’’. ‘’Amadou Ba a écourté hier sa campagne pour rallier la capitale. Il a eu une entrevue avec le chef de l’Etat, dans la nuit. Le candidat fait face à un boycott des responsables de l’APR qui ne mouillent pas le maillot. Des audios vicient l’atmosphère’’, écrit le journal.
Le Témoin précise que ‘’contrairement à ce qui a été dit hier, Amadou Ba n’a pas été convoqué par le président de la République. C’est lui qui a demandé à être reçu par ce dernier pour solliciter son soutien’’.
Vox Populi parle de ‘’vent de dégel entre Macky Sall et Amadou Ba’’’’ et annonce que ‘’le président va siffler la fin de la récréation et renouveler son soutien’’ au candidat de Benno Bokk Yaakaar.
L’Observateur relève que ‘’la journée d’aujourd’hui sera décisive dans les relations entre Macky Sall et son candidat (…)’’. ‘’Un tête à tête entre les deux hommes devrait faire tourner la page de la crise. Dans un sens ou dans un autre. Pour le moment, le président fait face à une défiance ouverte de la part des cadres de son parti et d’alliés de la coalition’’, rapporte L’Obs.
Les quotidiens ont également mis l’accent sur la décision de l’Etat du Sénégal de renoncer à son pourvoi devant la Cour suprême contre la décision du Tribunal d’instance de Dakar sur la radiation de Ousmane Sonko des listes électorales.
‘’L’Etat renonce à son pourvoi’’, indique le Soleil qui écrit : ‘’L’Etat du Sénégal s’est désisté de son pourvoi devant la Chambre administrative de la Cour suprême, relatif à la décision du Tribunal hors Classe de Dakar, ordonnant l’annulation de la radiation de Ousmane Sonko et sa réintégration dans les listes électorales’’.
Le journal estime que ”cet acte posé par l’Agent judicaire de l’Etat (AJE) est un grand pas pour la réhabilitation de Ousmane Sonko dans ses droits civiques et politiques’’.
Pour Les Echos, le régime ‘’poursuit sa dynamique de pardon et de réconciliation’’. ‘’Après la loi d’amnistie votée à l’Assemblée nationale. Il restait le pourvoi de l’Agent judiciaire de l’Etat par rapport à l’ordonnance du juge d’instance de Dakar, Ousmane Racine Thione qui avait ordonné la réinscription du nom de Ousmane Sonko sur les listes électorales’’, rapporte le journal.
Selon Libération, ‘’l’Agent judicaire de l’Etat abdique’’.
SAINT-LOUIS : MUPHO, UN MUSÉE MULTI-SITES CENTRÉ SUR LA PHOTOGRAPHIE
Classée patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2000, l’île de Saint-Louis (nord), au-delà de son imposante architecture coloniale, regorge d’importants trésors à l’image du Musée de la photographie (MuPho), dont l’initiateur, Amadou Diaw
Saint-Louis, 11 mars (APS) – Classée patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2000, l’île de Saint-Louis (nord), au-delà de son imposante architecture coloniale, regorge d’importants trésors à l’image du Musée de la photographie (MuPho), dont l’initiateur, Amadou Diaw, citoyen de la ville tricentenaire, est un militant de la culture et de l’éducation.
Niché sur la pointe sud de l’île dénommée “Sindoné”, le MuPho se présente, plus que jamais, comme un “archipel d’images” au service de l’art mais également de toute une histoire, indique son promoteur.
“Le musée de la photographie, c’est d’abord Saint-Louis, une ville classée patrimoine mondial. Je suis Saint-Louisien, j’ai souhaité apporter ma contribution en veillant à ce que l’on respecte les normes de l’UNESCO. Ça, c’est un combat que je mène depuis toujours”, déclare-t-il dans un entretien avec l’APS.
Collectionneur depuis bien des années, l’homme d’affaires Amadou Diaw semble avoir pris le temps nécessaire pour murir le projet MuPho, officiellement lancé en novembre 2017.
“Lorsque j’ai pris ma première retraite en tant qu’édupreneur, parce que suis entrepreneur de l’éducation, j’ai décidé de me concentrer sur Saint-Louis en récupérant, en rachetant ou en louant de vieilles maisons, dans le quartier sud, il y a quelques-unes dans le nord”, confie-t-il.
Après avoir restauré les différentes maisons acquises, il y a “déposé” ses œuvres. “Je suis collectionneur depuis très longtemps, essentiellement de photos, d’art en général et de sculpture. Et donc, dans ces différentes maisons, j’ai posé mes collections en les organisant et en les ouvrant au grand public”, explique-t-il.
Plusieurs sites pour un circuit de découverte de Saint-Louis
Pour créer un environnement propice à la promenade dans cette île, le MuPho est éclaté en différentes branches sur plusieurs endroits de l’île de Saint-Louis. C’est à cet éclatement qu’il doit son surnom d'”archipel de musées”.
“On aurait tout pu mettre sur un même lieu. Mais d’abord, il y a beaucoup d’œuvres. En éclatant, ça permet de créer une sorte de promenade. Ça existe ailleurs. Je n’ai rien inventé. Ça existe à Florence (Italie). Quand vous arrivez dans cette ville-là, vous la visitez par le parcours des musées”, explique M. Diaw.
“Non seulement vous visitez des bâtiments, vous avez accès aux œuvres que je veux partager, mais vous découvrez la ville. Vous vivez pleinement la ville. Et c’était ça la démarche, d’où l’archipel des dix musées”. La conséquence, c’est qu’on appelle aujourd’hui Saint-Louis, “la ville aux dix musées”.
Les dix musées, centrés principalement autour de la photographie, sont éparpillés sur l’île, essentiellement sur la pointe sud dénommée “Sindoné”.
La Villa
C’est le point 0 de la visite, là où l’on achète son billet. A travers l’art primitif africain et l’histoire des indépendances des pays d’Afrique de l’Ouest, ce centre culturel polyvalent est une introduction à la découverte des autres musées.
Les Comptoirs
C’est une galerie d’expositions temporaires, qui sert également de résidence privée du promoteur. Un hangar transformé en maison moderne offrant des vues imprenables sur le fleuve. C’est aussi le point de départ de la visite de l'”archipel de musées”.
Kër Repentigny
Cet espace replonge les visiteurs dans les débuts de la photographie à Saint-Louis, à travers des photos rares de Meïssa Gaye (1892-1982), un natif de Saint-Louis considéré comme étant le “père” de la photographie au Sénégal.
Kër Ameth Gora
Zoom sur la littérature et sur les écrivains sénégalais, dans cette maison saint-louisienne rénovée. On y retrouve, entre autres, les poèmes de l’écrivain Birago Diop (1906-1989), les Lettres du Sénégal. Ce musée porte le nom d’un riche traitant saint-louisien, Ameth Gora Diop.
Kër Thiane
Ce grand hangar sis au sud de l’île est dédié à la sculpture, à la peinture, aux portraits et autoportraits et à la photographie contemporaine. Il est également appelé “L’école de Saint-Louis”.
Kër Messaoud
Cette maison marocaine bien conservée accueille des expositions temporaires ainsi que la collection personnelle du promoteur.
Kër Lahlou
Installé dans une autre maison marocaine, le musée retrace tous les moments forts qui ont marqué le Sénégal à son accession à l’indépendance. L’histoire de la presse, les premiers journaux, les premiers journalistes, entre autres, sont partagés dans cette maison qui recrée l’ambiance des maisons saint-louisiennes ; “Sunu Kër Mame +les maisons de nos grand-mères+”.
Kër Farah
Les cultures urbaines occupent une place de choix dans cette maison.
Kër Guillabert
Située sur la partie nord de l’île, autrefois propriété de Louis Guillabert (1866-1932), cette maison à l’architecture coloniale est dédiée à la peinture sous-verre, dont on découvre l’évolution et la technique à travers les œuvres de Gora Mbengue, Mbida, Anta Germaine Gaye, entre autres.
Origines
Le tout-dernier de l’archipel de musées est entièrement consacré aux arts classiques africains avec 2 000 pièces exposées. Une galerie qui était à Dakar et mise en avant à Saint-Louis.
Le regard des visiteurs
Le MuPho reçoit la visite de touristes, d’étudiants mais également de jeunes écoliers.
“Les visites préférées sont celles des jeunes écoliers. Quand ils voient cette photo de Senghor et Pompidou à l’école ensemble, devenus présidents de la République après. Ça peut faire rêver”, explique Amadou Diaw, selon qui le regard de l’écolier est très important.
Il estime qu’il faut maîtriser l’histoire pour bâtir le futur. Ce n’est certes pas une chose aisée, mais il suffit d’y croire, selon lui.
“Quand on ne sait plus où aller, il faut maîtriser l’histoire pour bâtir le futur ; pour rêver du futur, pour avoir une vision. Je me bats pour aider les gens à avoir les outils, pour rêver et construire des visions”, a-t-il fait valoir.
Amadou Diaw, fondateur du groupe de l’Institut supérieur de management (ISM), est par ailleurs le président du Forum de Saint-Louis, une plateforme promouvant les créativités africaines sous toutes leurs formes et expressions.
Par Félix NZALE
QUELS PROGRAMMES POUR QUEL SENEGAL ?
Il serait nécessaire et impératif de rappeler aux différents candidats à la présidentielle que les Sénégalais ont assez souffert de l’incurie et de l’ochlocratie dans lesquelles on les a sans cesse plongés
La campagne électorale est lancée sur fond de promesses tous azimuts. Au cas où ils l’ignoreraient ou feraient semblant de l’ignorer, il serait alors nécessaire et impératif de rappeler aux différents candidats à la présidentielle que les Sénégalais ont assez souffert de l’incurie et de l’ochlocratie dans lesquelles on les a sans cesse plongés. Parce qu’aux yeux des «élus» et d’après une certaine conception de la démocratie bien de chez nous, le peuple n’est rien moins qu’une fiction utile.
Le Sénégal, avec l’exploitation imminente de ses ressources gazières et pétrolières, s’engage dans une nouvelle ère. Ces richesses, assurément, vont susciter des convoitises et alimenter des crises. L’éducation, la santé, la bonne gouvernance, l’enseignement supérieur… les chantiers sont nombreux et vastes qui ont souvent été lassé en jachère par nos dirigeants successifs. Parce qu’une fois qu’ils sont installés, ils lambinent. Oubliées les promesses plus tôt paraphées ; les magouilles et la politique politicienne prennent le dessus et s’imposent comme mode de gouvernance. Nos chers élus ne se cassent alors même plus la tête à se poser des questions sur les choix stratégiques, sur la trajectoire que devrait prendre notre pays, sur les actes à poser. On n’est plus dans l’inquiétude éthique, mais dans une éthique inquiétante.
Ils nous disent tous qu’ils ont de bons programmes. En quatre jours de campagne, les populations en sont encore à entendre des promesses. Un programme, c’est tout autre chose. En l’occurrence, il tient à un ensemble de projets à gérer de façon groupée en vue de réaliser des économies d’échelle. Le cas échéant, à quoi sert un «bon programme» s’il est porté par des têtes pourries ? On attend des candidats des exposés clairs et détaillés des principes et des différents objectifs dans la perspective d’un Sénégal uni, libre, fier et prospère. Mais ils en sont encore à vendre du vent et à ergoter sur des vétilles. Sauf que maintenant les populations sont averties.
Par PAPA MOCTAR SARR
OPTIMISATION DE L’INFRASTRUCTURE ENERGETIQUE AU SENEGAL
Le bon sens commun conclut toujours que la diversité nourrit la possibilité du choix et que celui-ci n’est jamais neutre dans ses conséquences
La recherche de l’accès à une énergie optimale - au sens que ce prédicat prend quand appliqué à un facteur de production essentiel - demeure plus que jamais un thème central du programme politique des candidats à l’exercice du pouvoir dans les pays du monde où la sanction démocratique à cet égard résulte des choix faits par la population concernée. Le Sénégal propose un exemple de ce contexte institutionnel et - plus singulièrement - le Sénégal possède le privilège de connaitre un « embarras du choix » en matière d’approvisionnement énergétique par la diversité des sources d’énergie industriellement accessibles à l’économie nationale.
Le bon sens commun conclut toujours que la diversité nourrit la possibilité du choix et que celui-ci n’est jamais neutre dans ses conséquences.
Le privilège de pouvoir choisir implique le devoir de s’organiser pour faire le meilleur choix possible.
Avec l’objectif de susciter une réflexion et une action relativement aux voies et moyens d’une politique de l’optimum énergétique je pense opportun, en ma qualité d’investisseur industriel dans le secteur de l’énergie, de résumer dans cet article les attendus autant que les exigences d’une telle politique dont les bénéfices à notre portée sont de magnitude considérable propre à promouvoir la croissance économique et le pouvoir d’achat au Sénégal.
En premier lieu, la richesse du portefeuille énergétique du Sénégal demande à être mise en exergue pour constituer une spécificité majeure à plusieurs égards. Dans cette perspective le portefeuille en question est rappelé ci-après :
• Ressources pétrolières dans les eaux territoriales prévues d’entrer en exploitation prochainement dans un cadre contractuel dit de partage de production. La raffinerie de Dakar est en mesure de traiter le pétrole brut pour produire du gaz, des carburants, des combustibles et un résidu en vue d’alimenter le marché national et/ou de fournir à l’exportation.
• Ressources gazières importantes exploitables pareillement au gisement de pétrole brut et destinées à alimenter localement la filière dite « gas to power » ou de trouver un exutoire sur d’autres marchés. Cette dernière éventualité peut s’avérer un facteur critique de l’économie du gisement.
• Ressources voltaïques accessibles efficacement en conséquence de l’ensoleillement du territoire national et de la disponibilité de périmètres fonciers de premiers choix à savoir sans emploi alternatif pour des activités agricoles ou pour une viabilisation en terrains constructibles. Outre la limite en termes de sites éligibles -limite théorique au moins à cette étape - qui s’impose à la croissance de la ressource voltaïque doit aussi être fait mention de l’inconvénient inhérent à cette technologie de la nécessité économique du stockage de l’énergie électrique au moyen de batteries pour surmonter le chômage des installations en période d’obscurité.
• La ressource du turbinage éolien reste peu utilisée au Sénégal notamment dans sa version récente qui prend la forme d’un champ d’éoliennes marines en haute mer pour bénéficier de vents réguliers peu affectés par la séquence diurne-nocturne et pour faire un plein usage d’une implantation loin des côtes pour recourir à des moulins de grande taille capables d’entrainer des générateurs très puissants. La situation géographique du Sénégal laisse présager de conditions éoliennes favorables à la mise en œuvre du dispositif ici sommairement mentionné.
• La ressource hydraulique demeure celle dont la technicité a beaucoup évolué en termes de rendement et de flexibilité de fonctionnement. Par ailleurs la politique du « partage de l’eau » s’est généralisée particulièrement pour les cours d’eau assurant par ailleurs l’irrigation des cultures vivrières. La ressource hydraulique consacrée à un seul emploi énergétique tend à se raréfier.
• La ressource de la biomasse ne justifie d’être citée que par souci de complétude car ladite ressource ne s’inscrit pas significativement dans le cycle économique que connait le Sénégal. Des initiatives locales restent néanmoins possibles Le tableau ainsi dressé des ressources énergétiques du Sénégal se limite à faire mention de celles susceptibles « d’entrer en concurrence pour de bonnes raisons » en conséquence de priorités économiques légitimes et de la contribution nécessaire à la coopération internationale de préservation de l’environnement. Ainsi la ressource charbonnière est-elle exclue bien que disponible commercialement et extensivement sollicité dans des économies comparables à celle du Sénégal.
Il n’est certainement pas neutre de noter que ces sources primaires présentent une caractéristique commune à savoir celle d’impliquer un facteur énergétique initial -hydrocarbures géologiques, lumière solaire, mouvements atmosphériques -en libre accès tel un bien public dont le coût se résume aux dépenses engagées pour le capter et le distribuer. Il n’en reste pas moins vrai que ces sources d’énergie primaire affichent des coûts d’exploitation différents qui demandent à être établis en tenant compte de tous les facteurs de production et en excluant les subsides promotionnels sans contrepartie quantifiable. Par ailleurs une hypothèse doit être faite et justifiée sur le coût des facteurs énergétiques initiaux en particulier dans le cas des hydrocarbures géologiques et notamment pour ceux-ci en fonction de leur valeur intrinsèque à long terme.
Une telle comptabilité se doit d’avoir tous les mérites de la transparence. Cette condition semble « aller de soi » si l’ambition affichée est de se rapprocher d’un objectif permanent d’optimum énergétique. La transparence en question génère la crédibilité indispensable à la crédibilité même de l’optimisation entreprise dans la mesure où les conditions ci-après résumées sont réunies :
¥ Les comptes ne s’entendent pas comme des comptes d’entreprises mais comme des comptes typiques d’une filière énergétique telle que celle de « gas to power » ou celle de « sun to power or wind to power » ou bien celle également critique de « oil to products ».
¥ Ces comptes - comme les autres « données de contexte » -doivent être rigoureusement explicites sur toutes les dispositions particulières pertinentes au regard de l’exercice d’optimisation dont ceux qui suivent : subside et contrepartie, garantie gouvernementale sur les recettes ou les emprunts, régime d’amortissement favorable, dette auprès du Trésor, accès au foncier, politique de dividende, dépenses par sous-traitance de services, valeur du stock de matériel, montant des achats en devises étrangères. Dans le cadre d’une pratique régulière de l’exercice d’optimisation d’autres qualifications de nature comptable peuvent s’avérer utiles.
Secondement le sens commun nous enseigne la nécessité de se donner des critères objectifs dans toute entreprise multidisciplinaire qui aspire à identifier parmi les choix possibles celui qui mérite d’être qualifié d’optimal compte tenu des contraintes qui s’imposent aux décideurs. S’agissant de la recherche d’un optimum énergétique les matériels, équipements et modes opératoires impliqués ressortissent à une infrastructure dédiée et à ce titre plusieurs critères d’évaluation s’avèrent pertinents dont ceux qui suivent sans ordre hiérarchique.
¥ La prudence qui doit présider à toute démarche qui vise à choisir une technologie et une technique industrielles pour le long terme.
¥ La fiabilité des procédés techniques et gestionnaires impliqués inclusivement
¥ La sûreté de l’accès à l’assistance et aux pièces de rechange
¥ L’impact sur l’environnement à court et long terme
¥ Le coût économique réel hors fiscalité et/ou subsides Ces critères sont d’application courante et ils peuvent être complétés selon le besoin. Par ailleurs l’expérience acquise nationalement et internationalement renseigne sur les valeurs de référence à associer à de tels critères.
En possession des choix qui nous échoient et des principaux critères d’évaluation technique et gestionnaire des infrastructures énergétiques considérées il s’avère nécessaire, en troisième lieu, de s’assurer de la pertinence - ou son contraire-des paramètres de contexte déterminant à bien des égards de la structure technico-économique du secteur de l’énergie. Parmi ces paramètres sont à mentionner particulièrement - et selon les différentes sources -les prix publics hors taxes à la consommation, la fiscalité sous ses différentes formes, les prix de revient réels de chaque fluide, les modalités d’exploitation des gisement nationaux d’hydrocarbures et bien évidemment la prévision de la demande énergétique. Concernant la production de l’électricité une hypothèse de travail - par sources - doit être retenue relativement à la capacité de production de réserve gardée disponible. Pour permettre leur utilisation efficace ces données quantitatives du contexte énergétique ainsi brièvement précisées doivent bénéficier d’une garantie de sincérité et de transparence.
La quatrième étape de cette démarche se trouve naturellement consacrée aux enjeux qu’une politique de l’optimum énergétique permet de saisir dans leurs fondements et de trancher favorablement à l’intérêt général. Ces enjeux sont multiples et pour en illustrer la dimension socio-économique très significative plusieurs d’entre eux se voient rappelés ci-après dans les termes simplifiés de leurs tenants et aboutissants.
• Assurer la pleine exploitation des gisements nationaux d’hydrocarbures en accédant à des débouchés régionaux en synergie avec le Sénégal tel le Maroc ou en participant au marché mondial du gaz naturel liquéfié. Une alternative possible peut consister à rejoindre un réseau d’oléoducs existant ou bien à produire et exporter de l’électricité. Le choix de promouvoir la distribution du gaz naturel nationalement peut s’avérer un levier de croissance.
• Remembrer la production nationale d’électricité dans le but de bénéficier des économies d’échelle. Dans cette perspective la capacité de production d’électricité éventuellement en surplus momentanément doit alors trouver un débouché régional. La filière photovoltaïque demeure techniquement morcelée et donc inéligible à une fin de remembrement.
• Évaluer en détail suffisant les avantages et les inconvénients des sources renouvelables d’énergie ainsi que les contreparties bénéfiques éventuellement accessibles hors du secteur de l’énergie. Selon les circonstances le choix d’une source d’énergie renouvelable peut résulter en une moindre - ou beaucoup plus tardive -récupération du potentiel des gisements d’hydrocarbures donc en une perte majeure de revenus.
¥ Promouvoir la filière éolienne notamment sous la forme de parc maritime de moulins peu sensible à l’alternance diurne nocturne et permettant d’atteindre une capacité de production élevée.
¥ Dresser un nouveau périmètre de régionalisation des échanges de fluides énergétiques en exploitant les synergies latentes et/ou les complémentarités patentes. Dans cette perspective le rôle du site de raffinage de Dakar peut s’accroître significativement et justifier l’installation de nouveaux procédés à faible niveau de résidu lourd peu commerçable.
Les enjeux présentés ci-dessus sous le format d’une description sommaire ne constituent pas une liste complète mais ils mettent en évidence l’ambition que peut se donner une politique de l’optimum énergétique.
En dernier lieu il apparaitra à beaucoup que la question de la mise en œuvre d’une politique de l’optimum énergétique mérite d’être abordée avec beaucoup de sens pratique. L’organisation chargée de mener à bien les travaux devant « aider à prendre la bonne décision » doit satisfaire à plusieurs exigences dans son fonctionnement dont celles porteuses des qualités organisationnelles suivantes :
¥ Compétente de premier rang pour l’évaluation générale des dispositifs industriels d’infrastructure énergétique en rassemblant les spécialités d’ingénierie technico-économique nécessaire au sein d’une équipe sous une autorité dirigeante charismatique.
¥ Indépendante fonctionnellement pour proscrire toute forme de conflit d’intérêt ou de prévarication en prévoyant une tutelle administrative par une autorité non partie prenante à la décision ultime.
• Renouvelée fréquemment dans le but de prévenir une bureaucratisation sous différentes formes et promouvoir la modernité des savoirs et des méthodes.
Les ressources humaines de profils satisfaisant à ces exigences demeurent mobilisables au Sénégal et l’expérience internationale d’une telle initiative reste accessible.
L’optimisation de l’infrastructure énergétique trouve donc un champ d’application riche d’opportunités accessibles dans un délai le meilleur compte tenu de la nature des équipement et matériels impliqués autant que de la demande d’énergie dans le contexte régional. Les travaux de l’optimisation de l’infrastructure énergétique viennent en complément directe de ceux qui s’intéressent aux leviers de la croissance économique. Nous disposons d’un consensus sur ce qu’il faut faire au mieux avec tout ce dont on dispose. Tel est en effet le propos que je tiens dans cette courte contribution sous la rubrique de la politique de l’optimum énergétique. J’espère que le thème de la recherche de l’optimum énergétique s’inscrira parmi ceux de notre prochain débat et je me joins à tous ceux qui l’appellent de leurs vœux pour le bénéfice de nos concitoyens.