Baadoolo - Tey nguen dé !
Oscar et Diomaye seront libres dans les prochaines heures. Bon, toggou Atepa ak Alioune Tine bi moo nior rek. Logique puisque c’était l’objet de la loi d’amnistie. Disons un potentiel président et son potentiel vice-président. Lol. Mais Macky est le vrai directeur de campagne de ses «ennemis». Et ceux de son candidat. Cette libération à 10 jours du 1er tour augure une fin de campagne chaude pour Amadou Ba. Mais aussi pour les autres qui ne voulaient pas de l’amnistie. Nioom Khaf qui avaient refusé le «deal» et le «protocole de Cap Manuel». C’est comme si Macky avait lâché des hyènes sur des proies. Loolou mooy Tey nguen dé !
Guédiawaye Un nouveau-né ramassé dans un dépotoir d’ordures
Le Directeur de l’hôpital Dalal Jamm a annoncé que la police de Golf Sud a conduit un bébé de sexe féminin au service de gynécologie ce mardi 12 mars 2024, vers 9h. D’après un communiqué de l’hôpital, le nouveau-né a été abandonné et quasiment laissé pour mort. Il a été ramassé au dépotoir d’ordures de la Cité Aliou Sow de Guédiawaye, mais par chance, il a été pris en charge par les sages-femmes qui ont elles-mêmes enlevé le cordon ombilical avant de le nourrir. La Direction de l’hôpital invite les populations à «bien vouloir coopérer avec la police pour que l’on puisse
Podor Un jeune homme retrouvé mort par pendaison à Belly Thiowi
La localité de Belly Thiowi située dans l’Ile à Morphil (commune de Dodel) s’est réveillée, ce mercredi matin, dans la douleur. Un jeune homme, Mama Boukary, âgé entre 25 et 27 ans, a été retrouvé pendu sur un arbre. Perdu de vue un peu après le repas de l’aube, c’est après 7h que le jeune homme a été aperçu à l’entrée de la brousse, le cou attaché à une corde. Les premiers secours ayant constaté son décès, ont alerté la brigade de gendarmerie de Ndioum. Et ce sont les éléments de la brigade des sapeurs-pompiers de Podor qui ont retiré le corps sans vie pendu à l’arbre. D’après nos sources, la famille de la victime dit n’avoir été au courant ni de problèmes de santé de la victime ni d’une relation problématique avec une tierce personne.
Recours du Pds et de ses alliés du Fdpei - La Cour Suprême se prononce vendredi
Le Front démocratique pour une élection inclusive (Fdpei) connaitra l’issue de sa requête devant la Cour suprême, ce vendredi. Le Parti démocratique sénégalais et ses alliés avaient déposé trois recours, lundi dernier, pour casser le décret portant convocation du corps électoral le 24 mars 2024. Ce sera une audience publique spéciale selon Walfnet. Reste à savoir si ces recours seront déclarés recevables par la chambre administrative. Les avis sont partagés sur une éventuelle reprise du processus en cas d’annulation du décret.
Kédougou Un accident fait 7 morts et des blessés graves
Un accident de la route s’est produit ce mercredi matin vers les coups de 10h, à Massa Massa, localité située dans la commune Bembou dans le département de Saraya. Un véhicule «7 places» a violemment heurté un camion et le bilan fait état de 7 morts dont un bébé. On dénombre également plusieurs blessés dont 4 graves. Selon les informations recueillies sur place par le Correspondant de EMedia, les corps et les blessés ont été acheminés à Kédougou.
Keur Massar 110 kg de drogue découverts dans un champ, 4 dealers arrêtés
La brigade de recherches de la compagnie de Keur Massar a encore frappé fort avec la saisie de 110 kg de chanvre indien dans un champ. Selon Seneweb, les hommes du major Abdou Aziz Kandji ont arrêté quatre dealers, dont un ressortissant guinéen. En tenue civile, ils ont débarqué sur les lieux indiqués où ils ont procédé à la saisie de 90 kg de drogue. Ayant senti le coup, les dealers formellement identifiés avaient déjà pris la fuite. La deuxième descente effectuée dans le champ s’est soldée par la saisie d’un pistolet. La poursuite des investigations a permis aux hommes du Major Abdou Aziz Kandji de mettre fin à la cavale de trois dealers. Et suite à un renseignement, les gendarmes ont saisi 20 kg de drogue dans le champ, après une troisième perquisition.
Ufr Santé de l’Université Iba Der Thiam de Thiés Les étudiants contre la programmation des examens du 25 au 28 mars
L’Amicale des étudiants de l’Unité de formation et de recherche des sciences de la santé (Ufr Santé) de l’université Iba Der Thiam de Thiès déplore la décision de l’administration de programmer les examens du 25 au 28 mars 2024. Dans un communiqué, ils font constater qu’ils vont «composer le lendemain des élections», ce qu’ils refusent. Se voulant rassurante, l’amicale des étudiants dit être en train de travailler pour «trouver un moment propice pour passer les examens».
LE PDS CRIE À LA FORFAITURE
Le parti libéral évoque des audios compromettants, preuve selon lui, de "tractations visant à évincer son candidat Karim Wade" de la course présidentielle. Il jure que son engagement pour le respect des règles démocratiques demeurera inébranlable
SenePlus publie ci-dessous, la déclaration du PDS, daté du 13 mars 2024, disqualifiant le Cour constitutionnel du processus électoral en cours.
"Dès le début de cette crise institutionnelle, le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) s'est dressé en rempart pour la défense des valeurs fondamentales de notre démocratie. La scandaleuse décision du Conseil constitutionnel du 20 janvier 2024, qui a exclu notre candidat, Karim Wade, de la prochaine élection présidentielle nous a contraints à proposer la création d'une commission d'enquête parlementaire. Notre engagement pour le respect des règles démocratiques au Sénégal demeurera inébranlable.
Actuellement, des audios qui circulent sur les réseaux sociaux confirment nos craintes et mettent en lumière des échanges entre l'ex-premier ministre Amadou Ba et des membres du Conseil constitutionnel, en l'occurrence son président Mamadou Badio Camara et le juge Cheikh Tidiane Coulibaly dans le but d'éliminer notre candidat Karim Wade. Ces enregistrements prouvent l'existence de tractations financières visant à acheter des membres du Conseil constitutionnel, dont son président, pour évincer Karim Wade.
Pourquoi les acteurs de la société civile, habituellement vigilants sur les questions de corruption, de bonne gouvernance et de malversations, les médias et les institutions judiciaires du pays se sont abstenus de chercher à vérifier la teneur de ces enregistrements et à mettre en évidence des preuves irréfutables de tentatives de violations de notre système démocratique ?
Puisque la commission parlementaire est bloquée par le dépôt de plaintes judiciaires qui avaient pour seul but d'entraver ses recherches, le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) prend la responsabilité de saisir la justice afin de faire toute la lumière sur ces faits, qui nous donnent raison sur le degré de la corruption qui frappe le Conseil constitutionnel. Nous n'accepterons pas que le Sénégal se dirige vers des échéances électorales marquées par des suspicions et des doutes, sous la gouvernance d'un organe dont l'intégrité des membres est sérieusement mise en question.
Le combat, que nous menons depuis l'origine, est celui de la démocratie, du respect des droits et de la volonté des citoyens sénégalais. Nous devons agir face à cette grave forfaiture qui porte atteinte au fondement même de notre démocratie.
Le Conseil constitutionnel est définitivement discrédité pour la prochaine élection présidentielle. Le président de la République est tenu d'en tirer, sans délai, les conséquences : nous exigeons la dissolution immédiate du Conseil constitutionnel.
Nous appelons l'ensemble des forces vives de la nation, les acteurs politiques, la société civile, et tous les citoyens épris de justice et de transparence, à se rassembler avec tous les militants du PDS dans cette exigence de vérité et de justice.
Nous continuerons sans relâche notre combat pour que la justice soit faite, pour que notre candidat Karim Wade puisse participer à l’élection présidentielle, pour que chaque Sénégalais puisse choisir librement ses dirigeants sans la moindre manipulation.
Nous demandons à toutes les fédérations du parti, à tous les responsables, aux militants et alliés de rester mobilisés et à l'écoute du programme d'actions du parti qui sera mis en œuvre dans les prochains jours."
LA PÊCHE FRUCTUEUSE DE CHEIKH TIDIANE DIEYE À SINTHIOU MALEM
le candidat de « Avenir Senegaal Bi Nü Begg » Cheikh Tidiane Dieye s’est rendu dans la commune de Sinthiou Malem, à Tambacounda, afin d’obtenir le soutien de son maire, Abdou Samath Sakho.
Pour ce mercredi 13 Mars, le candidat de « Avenir Senegaal Bi Nü Begg » Dr Cheikh Tidiane Dieye s’est rendu dans la commune de Sinthiou Malem, à Tambacounda, afin d’obtenir le soutien de son maire, Abdou Samath Sakho.
Le Dr Cheikh Tidiane Dieye a partagé sur sa page officielle le soutien du Maire de Sinthiou Malem en déclarant: « Heureux de vous accueillir dans votre famille. Votre choix nous honore et nous rassure sur le fait que notre pays regorge d’hommes et de femmes compétents, intègres et patriotes, capables de se retrouver autour d’un projet commun pour l’intérêt de notre peuple. Avenir Senegaal Bi Nu Begg vous ouvre ses bras ».
« Ensemble avec nos amis et alliés de la coalition Diomaye Président et toutes les sénégalaises et sénégalais qui aspirent au changement véritable, nous irons vers la victoire des forces patriotiques et démocratiques au soir du 24 mars 2024 », s’est-il exclamé.
Cette nouvelle est née d’un communiqué du maire de la municipalité, Abdoul Samath Sakho qui a affirmé qu' "après consultation auprès des différents responsables politiques de la Commune, après une longue étude de l’absence de réalisations ou de considération des filles et fils diplômés dans la commune de Sinthiou Maleme de 2012 à nos jours, il a décidé de quitter la coalition Benno Bokk Yaakaar pour rejoindre le candidat Cheikh Tidjane Dieye pour la présidentielle de 2024".
Pour rappel, depuis son passage à l’antenne de la RTS, ce 10 Mars, Cheikh Tidiane Dieye n’a pas perdu de temps et a tout de suite attaqué sa campagne électorale en commençant par une visite des entreprises du textile pour promouvoir l’accompagnement des entreprises privées avant de faire sa tournée à Pikine pour aborder dans un forum, un sujet portant sur « la construction civique et citoyenne et le patriotisme chez les jeunes ».
Le candidat de « Avenir Senegaal Bi Nü Begg » s’est ensuite rendu à Tivaouane pour discuter des nombreux problèmes liés à « la mal gouvernance des ressources naturelles et des solutions » en espérant gagner le coeur de sa population.
HUIT MORTS DANS UN TRAGIQUE ACCIDENT DE LA ROUTE
Un camion de transport de marchandises est entré en collision avec un véhicule sept places.
Un accident de la circulation survenu ce mercredi à Kédougou a entraîné la mort de huit personnes sur la route de Sabodala. Un camion de transport de marchandises est entré en collision avec un véhicule sept places.
L’accident, qui s’est produit aux environs de 10 h à sept kilomètres du village de Bembou, sur la route de Sabodala, dans le département de Saraya, a fait huit morts, dont un nourrisson, et quatre blessés, selon des sources sécuritaires et hospitalières.
Les sapeurs-pompiers se sont rendus sur les lieux pour transférer les blessés à l’hôpital régional Amat Dansokho.
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RECOURS DU FDPEI, LE SORT DE LA PRÉSIDENTIELLE SE JOUERA LE 15 MARS À LA COUR SUPRÊME
La Cour suprême se penchera le vendredi 15 mars prochain sur le recours en excès de pouvoir du Front démocratique pour une élection inclusive (Fdpei).
iGFM - (Dakar) La Cour suprême se penchera le vendredi 15 mars prochain sur le recours en excès de pouvoir du Front démocratique pour une élection inclusive (Fdpei).
Le cabinet du premier président de la Cpur suprême vient de publier l’ordonnance. La requête déposée par le Front démocratique pour une élection inclusive sera finalement examinée le vendredi prochain.
En effet, le Parti démocratique sénégalais et ses alliés avaient introduit un recours pour attaquer le décret de Macky Sall convoquant le corps électoral pour faire annuler l’actuel processus électoral. À présent, l’audience de référé aura lieu le vendredi 15 mars prochain à partir de 9h et 30 minutes, lit-on dans l’ordonnance signé Jean Aloise Ndiaye. Il est conseiller délégué, substitut du premier président de la Cour suprême. De l'issue de l'audience dépendra l'actuel processus électoral.
À ZIGUINCHOR, LA CAMPAGNE ÉLECTORALE NE DRAINE PAS LES FOULES
Cinq jours après le début de la campagne démarrée samedi 9 mars, les populations de Ziguinchor semblent plus préoccupées par le coût de la vie, dans un contexte marqué par le carême et le jeûne musulman.
Ziguinchor, 13 mars (APS) – La campagne pour le scrutin présidentiel du 24 mars prochain semble avoir du mal à décoller dans la région de Ziguinchor (sud), dont les populations ne manifestent apparemment pas grand intérêt pour ces joutes électorales.
Cinq jours après le début de la campagne démarrée samedi 9 mars, les populations de Ziguinchor semblent plus préoccupées par le coût de la vie, dans un contexte marqué par le carême et le jeûne musulman.
Beaucoup de personnes interrogées par l’APS disent ne pas être intéressées par cette élection présidentielle initialement prévue le 25 février dernier avant d’être reportée au 15 décembre 2024 et finalement arrêtée pour le 24 mars.
Comme si cette indécision avait lassé, dans la commune de Ziguinchor, rien ne laisse penser à une véritable campagne électorale, ni méga-meetings, ni caravanes ne sont organisés pour intéresser les citoyens.
Ils sont nombreux, les citoyens qui se disent “plus préoccupés par l’inflation galopante”, dans un contexte où les fidèles chrétiens et musulmans ont entamé le carême et le ramadan, alors que le coût de la vie continue de préoccuper.
“Je n’ai jamais pensé que ces élections auront lieu. Et jusqu’à présent je suis pessimiste. C’est la campagne électorale la plus morose qu’on ait jamais connue. Actuellement, on est préoccupé par le ramadan”, dit Boubacar Diallo, un jeune conducteur de vélo-taxi.
“Les gens sont fatigués et ne croient plus aux politiciens”, tranche Boubacar Diallo.
“La vie est très chère. Financièrement, ça ne va pas. Le ramadan est là. Et d’ailleurs, on ne sent pas la campagne à Ziguinchor. À cette heure, les choses devraient bouger pour les vélos-taxis, mais rien”, se désole le jeune conducteur de moto “Jakarta”.
“À Ziguinchor, seuls les partisans d’Ousmane Sonko sont parfois visibles sur le terrain”, fait observer un autre conducteur de vélo taxi, trouvé dans son arrêt en train de laver sa vélo taxi.
Il assure toutefois qu’il va voter si le scrutin se tient. Mais en attendant, au lieu de “passer la journée avec des politiques, je préfère travailler et subvenir à mes besoins”.
“Nous sommes fatigués, très fatigués. Tous les prix des denrées alimentaires ont augmenté. Je cherche quoi apporter à la maison durant ce mois béni. Jamais je ne suivrais les politiciens même si je vais voter le jour du scrutin”, lance Aissatatou Diabang, une jeune fille vendeuse de poisson au marché Boucotte de Ziguinchor.
Pour Lamine Badiane, à Ziguinchor, “les gens ont déjà en tête leur candidat”.
“On attend juste le jour-J pour aller voter et faire triompher notre candidat. Il n’est pas nécessaire de suivre cette campagne très morose. Nous préférons travailler et faire nourrir nos familles. Les temps sont durs”, dit Joseph Sagna, un docker trouvé au marché de Boucotte.
“On ne sent pas pour l’instant la campagne à Ziguinchor. Et d’ailleurs on est fatigué de cette politique politicienne. Moi, je préfère travailler et suivre dans la beauté ce mois béni. Je suis préoccupé par le ramadan”, déclare Fallou Kane.
M. Kane reste dans l’incertitude et le doute, estimant qu’il n’est sûr que ce scrutin se tiendra à la date indiquée.
Au total donc, la campagne a timidement débuté dans la commune de Ziguinchor, où aucun des dix-neuf candidats à ce scrutin n’a encore foulé le sol de la ville.
Il est toutefois à signaler quelques initiatives par-ci, par-là, comme la caravane organisée mardi soir par des partisans de l’opposant Ousmane Sonko.
Ces inconditionnels du maire de Ziguinchor, détenu depuis fin juillet dernier et dont la candidature n’a pas été validée par le Conseil constitutionnel, arboraient des tee-shirts sur lesquels on peut lire : “Sonko mooy Diomaye”.
Le célèbre opposant a en effet appelé à voter Bassirou Diomaye Faye, son lieutenant lui aussi détenu mais autorisé à briguer le suffrage de ses compatriotes par le Conseil constitutionnel.
PIT, SAMBA SY RÈGLE SES COMPTES
Le ministre sortant brise le silence. Dans un entretien accordé à L’Observateur, l’allié du président Macky Sall réaffirme son ancrage au sein de la mouvance présidentielle.
Le Secrétaire général du Parti de l’indépendance et du travail (PIT), membre du gouvernement depuis 2017, n’a pas été reconduit dans le nouvel attelage ministériel formé par Me Sidiki Kaba, nommé en remplacement du Premier ministre Amadou Ba.
Le ministre sortant brise le silence. Dans un entretien accordé à L’Observateur, l’allié du président Macky Sall réaffirme son ancrage au sein de la mouvance présidentielle.
Il dit : « Nous sommes de BBY (Benno Bokk Yakaar). C’est une ligne de congrès qui date de bien longtemps. Nous avons été de BBY bien avant que la coalition ait fini de prendre le pouvoir. Je rappelle que nous sommes les artisans de Benno Siggil Sénégal, qui est devenu BBY entre les deux tours de la présidentielle de 2012. »
Samba Sy souligne que « la participation au gouvernement n’a été qu’une sorte d’aboutissement, et notre ancrage dans BBY a été réaffirmé jusqu’au dernier Congrès du PIT qui date d’avril 2023. »
Par contre, l’ancien ministre du Travail a saisi l’occasion pour solder ses comptes avec Amath Camara, qui s’est présenté comme un membre du bureau politique du PIT.
Selon ce dernier, Samba Sy s’est exprimé sur la loi d’amnistie, avec «une déclaration sans mandat, faite avec une rare violence, qui défie l'élégance et la retenue républicaines, et qui n’est qu’une position individuelle qu'il a attribuée à notre parti. »
Ainsi, assène-t-il, « en cohérence avec sa logique personnelle du moment et au nom de la dignité et de la loyauté républicaines, pour recouvrer sa liberté de ton, le ministre Samba Sy aurait dû proposer à nos dernières instances nationales du BP et du CC sa démission du gouvernement et notre départ de BBY au lieu de verser dans le populisme, et d'étaler en plein jour sa déloyauté à l'égard d'un chef de l’État, qui a eu confiance en notre parti depuis 12 ans. »
Voici la réponse de Sg du PIT : « Cela nous montre un peu dans quelle séquence historique nous vivons. Un individu singulier peut prendre la plume, produire un texte et lui donner une tournure retentissante, qui vient à contrario des décisions du parti. La personne qui a eu cette réaction (un certain Amath Camara) avait brigué le poste de Sg du parti au dernier Congrès, ce qui n’a pas abouti. Et depuis, il n’a pas mis les pieds dans les instances du parti alors que nous avons des réunions régulières. »
Samba Sy soutient mordicus que sa position exprimée lors du dialogue national et selon laquelle, revendique-t-il, « l’amnistie ne doit pas être suivie de l’amnésie », est « est un point de vue largement partagé » au sein du PIT.
LE PDS EXIGE LA DISSOLUTION DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL
Le Parti démocratique sénégalais a réagi suite à la mise en ligne d’éléments audios qui relateraient des enregistrements de conversation entre le candidat de BBY Amadou Ba et des juges du Conseil constitutionnel.
Le Parti démocratique sénégalais (PDS) ne lâche pas l’affaire, comme on dit. En conférence de presse ce mercredi, le parti de l’ancien président Abdoulaye Wade, a demandé la dissolution du Conseil constitutionnel. Ce après la mise en ligne d’éléments audios qui relateraient des enregistrements de conversation entre le candidat de BBY Amadou Ba et des juges du Conseil constitutionnel, dont son président Mamadou Badio Camara. Lesquels éléments sonores ne sont jusqu’ici pas authentifiés.
Mamadou Lamine Thiam, porte-parole du jour et président du groupe parlementaire Wallu, a également fait savoir qu’ils allaient engager des poursuites judiciaires contre Amadou Ba ces juges du Conseil constitutionnel. Il annonce également un plan d’actions dans les prochains jours et un mot d’ordre en gestation à l’endroit des militants du PDS pour acter la participation de Karim Wade à la Présidentielle.
par Ndiaga Gueye
UNE CARTE ÉLECTORALE EN QUESTION
Au moins 826 bureaux de vote fictifs, 1856 non localisables et 1998 abris provisoires. Ces chiffres alarmants pourraient impacter jusqu'à 2 359 587 électeurs, soit près d'un tiers de l'électorat
«En tant que découpeur de carte électorale, je peux avoir plus d’impact sur une élection que la campagne électorale… plus d’impact qu’un candidat. Quand, en tant que découpeur de carte électorale, j’ai plus d’impact sur une élection que les électeurs… le système est détraqué. » David Winston, consultant politique américain.
Le redécoupage de la carte électorale, selon les objectifs et la méthodologie utilisée, peut affecter d’une manière significative la participation et l’égalité, et in fine le résultat final d’une élection. Autrement dit, le redécoupage électoral peut être réalisé pour favoriser l’expression d’un résultat en façonnant le nombre de lieu de vote (LV) ou centre de vote et de bureaux de vote (BV) de chaque commune ainsi que leur périmètre et localisation dans une élection à une circonscription unique telle que l’élection présidentielle. Un redécoupage électoral réalisé selon des objectifs politiques partisans est qualifié de « Gerrymandering » ou « Charcutage électoral ».
Il est donc crucial, en perspective de la présidentielle de 2024, de s’assurer que le redécoupage de la carte électorale a été effectué de manière transparente en respectant des principes d’équité mais surtout du cadre légal.
Dans cette perspective, l’objectif de cette étude est d’une part identifier les éventuelles biais et distorsions de la carte électorale de l’élection présidentielle du 24 mars 2024, et d’autre part, évaluer ses effets sur le résultat final. Enfin, elle vise à attirer l’attention de l’opinion publique sur cet enjeu crucial pour que les citoyens s’en emparent et se mobilisent pour contrôler la cohérence et l’objectivité de la carte électorale afin que les résultats du scrutin, soient le reflet de la volonté de la majorité des Sénégalais.
La carte électorale a ainsi été réalisée uniquement en fonction des projections des résultats de l’élection présidentielle de 2019 par la coalition politique au pouvoir pour la gagner au 1er tour. A cet effet, elle fut modélisée à partir des résultats issus des élections législatives de 2017. L’objectif de réélire son candidat pour un 2eme mandat présidentiel constituait ainsi le fondement majeur de son action dans le redécoupage de la carte électorale.
En définitive, le résultat de l’action du Ministre chargé des élections dans le processus de redécoupage a été la production d’une carte électorale d’au moins 701 bureaux de vote fictifs, 1837 non localisables et 2102 abris provisoires impactant au moins 2 262 462 électeurs. En outre, 3550 bureaux de vote de moins de 300 électeurs dont 364 de moins de 100, ont été créés. Cette carte électorale a eu un impact significatif sur les résultats de l’élection présidentielle de 2019.
Il est donc à conclure que la carte électorale pour l’élection présidentielle de 2024 n’a pas été publiée. Une violation de la loi électorale mais aussi un manque de transparence qui suscitent légitimement des interrogations sur un document dont le contenu a un impact capital sur l’issue de l’élection présidentielle du 24 mars 2024.
Il est à rappeler que l’article L.66 du code électoral qui encadre le redécoupage de la carte électorale donne une liberté totale au Ministre chargé des Élections de la réaliser selon ses propres critères et choix. En outre, il n’existe pas dans le Code Electoral de contraintes qui pourraient restreindre et limiter l’action du Ministre chargé des élections, si toutefois, il serait tenté par un « Gerrymandering ». Il est tenu tout au plus de recueillir l’avis consultatif des comités électoraux via les préfets, sous-préfets et les informer de ses décisions. Des avis qui ne le lie pas, ainsi, le Ministre chargé des Élections décide en toute discrétion de la carte électorale à réaliser.
En considérant tout ce qui précède, il est à s’interroger sur une éventuelle « gerrymandering » ou « charcutage électoral » de la carte électorale de l’élection présidentielle de 2024 par le Ministre chargé des élections afin de faire gagner le candidat de sa coalition politique au 1er tour.
Cette étude aborde, ainsi, la question de recherche suivante: « La carte électorale, initialement prévue pour l’élection présidentielle du 25 février 2024, désormais pour le 24 mars 2024, a-t-elle fait l’objet d’un «charcutage électoral» qui pourrait affecter l’intégrité du scrutin ? »
Méthodologie
Afin d’investir cette problématique, pour pouvoir répondre à notre question de recherche, la méthodologie mise en œuvre en examinant la carte électorale de la présidentielle de 2019, est adoptée. Toutefois, l’analyse des données collectées est effectuée en fonction des résultats des élections législatives du 31 juillet 2022 en vue de pouvoir sonder ses effets sur l’issue probable de l’élection présidentielle du 24 mars 2024.
Résultats
Inclusion des acteurs du redécoupage électoral
La réalisation de la carte électorale est encadrée par l’article L.66 du Code Electoral qui dispose: «Dans chaque commune, le nombre et la localisation des BV sont proposés au Ministre chargé des Élections par les préfets et les sous- préfets, compte tenu des circonstances locales et du nombre des électeurs, et après avoir recueilli l’avis consultatif du comité électoral.
Les demandes de suppression, de modification et de création de LV doivent être dûment motivées et recevoir le visa obligatoire de la C.E.N.A.
Le comité électoral est tenu informé du sort réservé aux propositions de modification de la carte électorale.»
Il ne ressort pas de l’analyse des données médiatiques collectées, des données probantes sur la consultation ou non des comités électoraux par le Ministre chargé des élections. Il n’en apparait pas non plus, de données qui permettent de confirmer ou d’infirmer que les modifications de la carte électorale ont été approuvées par la CENA.
Il appert donc de ce qui précède, que le processus de redécoupage qui a produit la carte électorale nationale et étrangère qui ont été transmis aux candidats en vue de l’élection présidentielle, initialement prévue le 25 février 2024, sont le résultat de la mise en œuvre du pouvoir discrétionnaire du Ministre chargé des Élections conféré par l’article L.66 du code électoral.
Analyse des données empiriques
La carte électorale nationale et étrangère de l’élection présidentielle de 2024, ont été collectés auprès de membres de coalitions politiques ayant des candidats et d’acteurs de la société civile impliqué dans le processus électoral. Aussi, même si les cartes électorales ne sont pas disponibles par une publication officielle du Gouvernement du Sénégal, il est à estimer qu’elles sont des copies des versions officielles.
Dans la forme, les documents sont difficilement exploitables car non seulement ce sont des fichiers en format «Pdf» de 783 pour la carte nationale et 69 pages pour celle étrangère, mais en outre, les cartes électorales communales des 46 départements sont présentées de manière désordonnés. Ainsi, de la page 1 à 14 sont présentées celles du département de Bakel dans la région de Tambacounda, tandis que celles du département de Tambacounda de la même région, se trouvent de la page 680 à 695.
Malgré que les cartes électorales, ne soient pas sous format «Excel» pour faciliter leur exploitation, le traitement nécessaire a été fait pour extraire les données et ainsi procéder à leur analyse. Nous avons dans un premier temps généré les statistiques sur le nombre d’électeurs, par communes, par départements et par régions, et dans un second temps, nous avons fait un examen approfondi afin d’identifier les biais et distorsions pour pouvoir évaluer leurs conséquences sur les résultats de la présidentielle 2024.
Par rapport aux élections législatives du 31 juillet 2022, il y a une augmentation du nombre d’électeurs de 335 428. Sur le territoire national, il y en a eu 306 095 et à l’étranger 29 333.
Le nombre total de bureau de vote (BV) de la carte électorale est de 16 440. Dans le territoire national, il y a 15 633 bureaux de vote et 807 à l’étranger.
Sur le territoire national, 8 régions sur 14 constituent 80% de l’électorat avec 5 930 293 électeurs: Dakar 26.01% (1,829,823 électeurs), Thiès 14.26% (1,003,310 électeurs), Diourbel 9.04% (635,793 électeurs), Saint Louis 8.01% (563,642 électeurs), Kaolack 6.60% (464,438 électeurs), Louga 6.55% (460,639 électeurs), Fatick 4.95% (348,525 électeurs), Matam 4.49% (315,863 électeurs) et Ziguinchor 4.38% (308,260 électeurs).
Tandis que 24 départements avec 5 646 312 électeurs décident du scrutin parmi lesquels les 11 suivants: Dakar, Thiès, Pikine, Mbacké, Mbour, Rufisque, Tivaouane, Kaolak, Keur Massar, Podor, Guédiawaye qui ont plus de 200 000 électeurs. DAKAR se distingue nettement avec plus de 700 000 électeurs.
A l’étranger, les pays qui ont le plus d’électeurs sont3 pays Européens, France 22,68% (76 502 électeurs), Italie 15,30% (51 617 électeurs), Espagne 11,75% (39 616). Ils sont suivis de 3pays africains: Mauritanie 7,88% (26 590), Cote D'Ivoire 5,98 (20 177 électeurs) et Gabon 4,74% (15 996 électeurs).
Biais et distorsions
L’article L.66 du code électoral préconise qu’on peut affecter jusqu’à 600 électeurs par BV et qu’on peut affecter au dernier BV d’un LV, 650 électeurs pour éviter de créer un nouveau LV. Le nombre total de 16 440 BV ont été créés pour un électorat de 7 371 894. En vertu de la disposition précitée, on peut à estimer 3 910 le nombre de BV supplémentaires créés. Ce chiffre pourrait, cependant, être tempéré par les réalités géographiques.
Néanmoins, le résultat de l’analyse de la carte électorale indique des pratiques qui visent à ne pas atteindre le maximum de 600 d’électeurs, encore moins 650 par BV. Par exemple, dans la commune de Touba Mosquée (département Mbacké), au LV «UNIVERSITE TOUBA DAROU KHOUDOSS», 95 BV de 250 électeurs ont été créés contrairement aux préconisations de l’article L.66 du code électoral. Ainsi, plutôt que 49 BV au maximum, ce sont 95 qui sont créés.
Ainsi, avec de telles pratiques, 314 BV avec moins de 100 électeurs et 2736 de moins de 300 ont été créés sur le territoire national et tandis qu’à l’étranger, ce sont 5 BV de moins de 10 électeurs, 72 de moins de 100 électeurs, et 128 de moins de 300 électeurs.
Sur un nombre total de 7 371 894 électeurs, 7 033 854 sont sur le territoire national, donc l’issue du scrutin du 24 mars 2024 est déterminé par le vote national. Aussi, notre recherche de biais et distorsions pouvant impacter significativement les résultats de la présidentielle se focalise sur la carte électorale nationale.
Il ressort de l’examen de la carte électorale nationale que la nouvelle donnée électorale intitulée «Implantation» qui avait été introduite par le Ministre chargé des élections lors de l’élection présidentielle de 2019, y est toujours présente.
Pour rappel notre étude sur la carte électorale de l’élection présidentielle de 2019 a démontré que cette rubrique est utilisée pour créer des BV que le Ministre chargé des élections avait qualifiés de BV délocalisés. En réalité, ce sont des BV qui apparaissent dans 2 lieux de vote différentsdans la carte électorale: Une première fois dans la rubrique «Lieu de vote» et une deuxième fois dans la rubrique «Implantation». Pour y parvenir, ils sont délocalisés d’un lieu de vote vers un autre, sans les supprimer du bureau de vote de départ.
Il est à noter que non seulement la création de cette donnée électorale «Implantation» n’est pas prévue par l’article L.53 du code électoral, mais en outre, les informations qui y figurent sont invisibles aussi bien aux électeurs qu’aux candidats.
En effet, elles ne sont pas mentionnées ni dans les cartes d’électeurs, ni dans aucun des documents relatifs aux opérations électorales. Ce dernier constat est confirmé par la lettre de saisine du Préfet du département de Dakar, daté du 22 janvier 2024, ayant pour objet la désignation des représentants des candidats dans les bureaux de vote. Il n'y est pas fait référence à la rubrique «Implantation» dans le canevas qui leur est donné comme modèle par le Préfet pour désigner leurs représentants. En conséquence, les candidats à la présidentielle du 24 mars 2024 n’auront pas de représentants dans aucun des BV qui se trouve dans la rubrique «Implantation» de la carte électorale.
Il appert donc que ce sont des BV qualifies de délocalisés, qui peuvent aussi être étiquetés de fictifs, dupliqués ou parallèles. Mais quelle que soit la désignation, ils renvoient à la même réalité: Des bureaux de vote créés illégalement et introuvables par les électeurs et les candidats. Des lors, il est possible de fabriquer des procès-verbaux de résultats fictifs qui pourrait fausser les résultats de la présidentielle 2024. Il est donc fondamental de les déceler et identifier des réponses immédiates à implémenter.
Dans cette perspective, nous avons effectué une étude approfondie de la carte électorale. Et nous présentons nos résultats en commençant par quelques exemples tirés du département de Dakar.
Commune de Biscuiterie:
Les bureaux de vote (BV) № 20 à 24 sont aussi bien dans le lieu de vote (LV) « ECOLE BISCUITERIE »que dans « ECOLE NIANG » de la rubrique «Implantation». Pour rappel, a l’élection présidentielle de 2019 ces mêmes BV étaient délocalisés au LV « ECOLE OUAGOUNIAYES 1 ».
Commune de Cambérene
LV «ECOLE CAMBERENE 3»
En 2019, les BV № 13 à 16, soit 4 étaient délocalisés au LV « CEM CAMBERENE ». En 2024, les BV № 14 à 17, soit 4, ont été délocalisés au LV «CEM CAMBERENE 2».
LV «ECOLE SEYDINA ISSA LAYE»
En 2019, 18 des 26 BV délocalisés aux LV «SEYDINA I. LAYE A» et «SEYDINA I. LAYE B». En 2024, la même délocalisation est effectuée. Tandis que, les BV № 25, 26 et 27 sont délocalisés au LV «CEM SEYDINA ISSA LAYE».
Tous ces 18 BV auraient dû disparaitre du LV «ECOLE SEYDINA ISSA LAYE» et de nouveaux LV créés, à savoir «SEYDINA I. LAYE A» et «SEYDINA I. LAYE B».
Commune Fann Point E Amitié
LV «BUREAU DE COORDINATION TECHNIQUE» les 6 BV délocalisés au LV «ETSHOS IMED». Aux législatives de 2022, ils étaient délocalisés au LV «ITECOM CANAL 4».
Commune Grand Dakar
LV «ECOLE ISSA KANE (BASSAM GOUMBA)» 17 des 30 BV ont été délocalisés. Les 3 BV № 14, 15 et16 délocalisés au LV «ECOLE MAGUETTE C SARR (TAIBA G D)» tandis que les BV 17 à 30, soit 14, ont été délocalisés au LV «ECOLE PRIVEE LIMAMOULAYE».
Cette modification est effectuée depuis les législatives de 2022 car en 2019, les 3 BV № 14, 15 et 16 étaient délocalisés au LV «CEM ALIOUNE DIOP» et les BV 17 a 20 au LV «ECOLE MAGUETTE C.SARR» tandis que les BV 21 et 22 au LV «CENTRE SOCIOCULTUREL».
Commune Grand Yoff
LV «ECOLE MOR FALL (GRAND YOFF) » le BV № 13 délocalisé au LV «ECOLE KALIDOU SY ».
Les BV № 21 à 24 du «LV ECOLE KHAR YALLA » qui étaient délocalisés au LV «M.S. KER MAMADOU DRAME» en 2019, deviennent des abris provisoires en sus de 2 nouveaux BV créés (25 et 26).
En définitive, nous avons pu découvrir la création de 826 bureaux de vote fictifs dans les quels sont rattachés 469 291 électeurs.
Les régions qui comptent le plus de bureaux de vote fictifs sont Dakar 394 (240 535 électeurs), Thiès 111 (59 408 électeurs), Diourbel 43 (20 983 électeurs). Ce sont les 3 régions qui ont le plus d’électeurs au Sénégal, respectivement 26.01%, 14,26%, 9,04%. Elles déterminent donc l’issue de la présidentielle 2024.
Les régions qui comptent le moins de BV fictifs sont: Kolda 2, Ziguinchor 3, Sedhiou et Matam 4. La seule région qui n’a pas de BV fictifs est celle de Kédougou.
Les 8 communes qui ont le plus de bureaux de vote fictifs: Keur Massar Nord (38), MBour (36), Parcelles Assainies (34), Medina (33), Wakhinane Nimzat (33), Yeumbeul Nord (33), Diamaguene Sicap Mbao (32), Touba Mosquée (31).
L’examen de la carte électorale, nous a aussi permis de constater que le LV de certains BV sont identiques au nom de la commune et non le nom d’un édifice communal comme par exemple une école ou un collège d’enseignement moyen (CEM). Ainsi, la description du LV ne permet pas de localiser le BV contrairement aux dispositions de l’article L.66 du Code électoral. Ils sont ainsi des BV dont on ne sait où ils se trouvent dans la commune.
La commune de Saly Portudal (département de Mbour) dispose de 16 BV ayant comme LV «Saly Portudal». Dans le département de Tivaouane, la commune de Pire Goureye, 14 BV sont implantés dans le LV «Pire Goureye». La commune de Fanaye (département de Podor),11 BV ont comme lieu d’implantation le LV «Fanaye».
Au total, 1054 BV non localisables ont été identifiés dans la carte électorale nationale dans lesquels sont affectés 529 203 électeurs. Les régions qui en disposent le plus sont: Thiès (176), Saint Louis (125), Louga (116), Fatick 102. Et celles qui en ont le moins sont: Kedougou (23), Kaffrine (49), Ziguinchor (31), Matam (52). Il est à noter qu’il n’y a pas de BV non localisables dans la région de Dakar.
Dans la carte électorale étrangère aussi, le lieu d’implantation de chaque BV n’est pas précisément indiqué conformément aux dispositions de l’article L.66 du code électoral. Dans la carte électorale nationale, le nom de la commune est utilisé comme lieu d’implantation, dans celle étrangère c’est le nom de la ville qui est indiquée comme LV pour rendre le BV non localisable.
En faisant un décompte sur la base de ce constat, nous avons découverts que sur 807 BV, il n’y que 5 qui sont localisables : 1 BV à Tunis (Tunisie) et 4 BV à Banjul (Gambie). Ainsi, il y a 802 BV non localisables, par conséquent, à l’étranger sur les 338 040 électeurs, il n’y en a que 2032 dont le droit de vote est garanti car ils peuvent retrouver facilement leurs BV.
Quant au vote des 336 008 électeurs de l’étranger dont les BV ne sont pas localisables, soit, l’information sur le LV qui abrite le BV dans lequel le nom de l’électeur figure sur les listes électorales leur est donné officieusement, soit, c’est faire le tour de tous les LV de la ville pour le trouver. Cette dernière éventualité est impossible.
Donc, l’exclusion du scrutin d’un électeur rattache à un BV non localisable est assuré. Ainsi, on peut trier, choisir qui peut voter ou non, selon que son opinion politique est favorable ou défavorable. A cet effet, il suffit juste créer son propre fichier électoral (base de données) sur ses électeurs potentiels.
La carte électorale ne contient pas que des BV fictifs et non localisables, il a été aussi constaté la création de 1998 abris provisoires dans lesquels doivent voter 1 025 085 électeurs. Les régions ou il y a le plus d’abris provisoires sont: Diourbel (691), Kaffrine (212), Tambacounda (210), Thiès (197) et Louga (169).
Ce travail de recherche sur les biais et distorsions de la carte électorale de l’élection présidentielle du 24 mars 2024 a permis de découvrir 826 BV fictifs, 1054 non localisables et 1998 abris provisoires mais aussi un nombre excessif de BV évalué à 3910. Aussi, la tendance qui se dégage de ces résultats indiquent qu’il y aurait certainement beaucoup plus de BV fictifs et non localisables à découvrir. Ne disposant pas de connaissances géographiques précises sur toutes les communes, cette recherche est inachevée.
Ainsi donc, ce travail n’est pas exhaustif. En effet, pour pouvoir identifier tous les BV fictifs et non localisables, il faut une bonne connaissance de la géographie et des infrastructures de chaque commune. Un tel travail demande des ressources humains et financières dont nous ne disposons pas.
En définitive, il est à constater que d’une part, il en a résulté de ce «Charcutage électoral» de la carte électorale un nombre de bureaux de vote excessifs de 3910. En conséquence, un tel nombre 16 440 BV pourrait empêcher les candidats d’observer le déroulement du scrutin le 24 mars 2024, donc un frein à leur capacité à garantir l’intégrité du scrutin.
En outre, l’existence dans la carte électorale de BV fictifs, non localisables et d’abris provisoires auront pour conséquence la désorientation et la confusion des électeurs impactés qui pourraient ainsi être privés de vote mais surtout amène la possibilité de créer des procès-verbaux de résultats fictifs.
Ces résultats de l’étude de la carte électorale nous permettent de tirer des conclusions qui seront les fondements de note évaluation de ses impacts éventuels sur les résultats de la présidentielle du 24 mars 2024.
Impacts éventuels sur les résultats et réponses préconisées
Un nombre excessif de BV ont été créés ce qui pourrait altérer les capacités des candidats à faire un travail de « police électorale » pour s’assurer que les adversaires ne trichent pas. La difficulté de mobiliser des représentants dans les 16 440 BV concerne surtout les candidats de l’opposition, en considérant leurs moyens en ressources humaines et financières limitées. La réponse serait une mutualisation des ressources. A défaut, ils ne pourront pas contester les résultats des BV dans lesquels ils ne sont pas présents.
Une carte électorale truffée de bureaux de vote fictifs, non localisables et d’abris provisoires peut permettre, d’une part de priver de vote à des centaines de milliers d’électeurs, et d’autre part, de fabriquer des procès-verbaux fictifs.
Les 469 291 électeurs affectés par la délocalisation de leurs bureaux de vote doivent avoir leurs cartes d’électeurs réédites pour pouvoir voter. Il est à considérer qu’ils ne voteront pas car rien n’indique que ce travail a été fait, en outre, il n’y a aucune campagne de communication des autorités afin de les informer d’une telle situation et les inciter à aller récupérer leur nouvelle carte d’électeurs. A 10 dix jours du scrutin, il est à considérer qu’ils ne pourraient pas participer au scrutin du 24 mars 2024, à moins que les autorités ne prennent la décision de les autoriser à voter dans le dernier LV dans lequel ils ont voté.
Une telle mesure avait été prise à la présidentielle de 2019 quand des milliers d’électeurs ne parvenaient pas à trouver leurs bureaux de vote. Toutefois, une telle solution ouvre la voie à des fraudes électorales par des votes multiples pour tout électeur qui a en sa possession plus d’une carte d’électeur. Donc, c’est une solution risquée qui pourrait éventuellement saper l’intégrité du scrutin.
Les électeurs dont les BV sont délocalisés ne sont les seuls à être sous la menace d’être exclus de la présidentielle 2024. Il y a aussi 865 211 électeurs, répartis dans 1856 BV dont 1054 sur le territoire national et 802 à l’étranger, qui sont affectés par les BV non localisables et qui risquent de ne pas voter car n’arrivant pas à trouver leur BV.
La solution à ce risque est d’amener les autorités à publier immédiatement le fichier électoral avec le lieu d’implantation exact de chaque bureau de vote. Des lors, une intense campagne de communication peut être mise en œuvre pour inciter les électeurs à vérifier leur situation électorale. Ainsi, ces électeurs pourront avoir la possibilité de jouir de leur droit de vote.
Enfin, il y a la question des BV qui peuvent être des sources de procès-verbaux fictifs de résultats.
A la lumière de notre étude sur la carte électorale de la présidentielle de 2019, les bureaux de vote fictifs pourraient avoir un impact significatif sur l’issue de la présidentielle 2024.
Pour trouver une réponse à ce risque, il est d’abord question de savoir et comprendre, comment de tels procès-verbaux peuvent être acheminés dans les commissions départementales de recensement des votes et ainsi être décomptés dans les résultats provisoires qu’elles publient.
Des lors, se posent d’abord les questions cruciales relatives à l’encadrement légal du plan de ramassage des procès-verbaux et de la compilation des suffrages.
L’article L.87 du code électoral dispose:«Un plan de ramassage des plis destinés à la commission départementale de recensement des votes est établi par l’autorité administrative. Il est mis en œuvre, sous le contrôle des délégués de la Cour d’Appel. Il est porté à la connaissance des représentants des candidats ou liste de candidats et est transmis à la C.E.N.A, pour visa, au moins soixante-douze heures avant le jour du scrutin. En cas de modification, la C.E.N.A, est immédiatement saisie.»
Le premier était conforme aux dispositions de l’article L.87 du code électoral. Quant au second, il est libellé comme suit: «Si le président du bureau de vote est lui-même désigné par l’autorité administrative pour transmettre le procès-verbal original, il doit se conformer au plan de ramassage et ne pas prendre des initiatives qui risquent d’entraîner la perte du précieux document. Il doit, notamment, attendre sur place l’arrivée du véhicule mis à sa disposition par l’administration pour déposer directement l’enveloppe à la commission départementale de recensement des votes.»
Il ressort de ce qui précède que dans le 1er plan de ramassage, l’autorité administrative envoie une équipe pour collecter les procès-verbaux et dans le second, elle demande au président du BV d’amener en personne le procès-verbal à la commission départementale de recensement des votes.
En vertu, des dispositions de l’article L.87 du code électoral, le deuxième plan de ramassage est illégal. Et c’est ce plan de ramassage qui permet de faire parvenir à la commission départementale des votes des procès-verbaux fictifs. Aussi, il est fondamental qu’un tel plan de ramassage ne soit pas mis en œuvre à nouveau.
A cet effet, il faut que les autorités publient dès à présent le guide pratique d'organisation et de fonctionnement du bureau de vote de l'élection présidentielle du 24 mars 2024, afin que les parties prenantes au scrutin, les candidats en particulier, s’assurent que ce plan de ramassage n’est pas prévu.
Le travail de compilation des procès-verbaux, aussi bien a la commission départementale qu’a la commission nationale est encadre par l’article LO.143 du code électoral. Il en appert que ce sont 3 magistrats qui délibèrent sur les procès-verbaux de résultats. Toutefois, ils n’ont pas le pouvoir de les annuler. En cas de doutes, ils ne peuvent tout au plus que faire des observations sur les procès-verbaux de la commission départementale.
Ainsi donc, ces magistrats dans leur travail de compilation des résultats, ils ne peuvent faire que des opérations d’additions et non de soustractions. Autrement dit, tout procès-verbal fictif qui arrive dans la commission départementale de recensement des votes est ajouté au décompte.
Enfin, en cas de destruction, de substitution, de perte ou de vol des originaux des procès-verbaux, les exemplaires détenus par les deux tiers (2/3) des représentants de candidats ou de listes de candidats feront foi au même titre que celui du représentant de la C.E.N.A.
En considérant tout ce qui précède, tout procès-verbal fictif acheminé à la commission départementale de recensement des votes est validé.
Enfin, il est à noter que dans les procès-verbaux des commissions départementales de recensement des votes le nombre de procès-verbaux de BV traités n’est pas mentionnés. Donc, il est impossible de savoir si leur nombre dépasse celui qui est fixé par la carte électorale.
Il ressort de cette analyse que l’un des points de vigilance maximal du scrutin est l’acheminement des procès-verbaux à la commission départementale de recensement des votes.
La réponse à toutes menaces sur la sincérité du scrutin, est d’abord, de s’assurer dès à présent qu’un plan de ramassage parallèle n’est pas prévu, et ensuite, de communiquer sur l’existence de BV qui pourraient être éventuellement transformés en BV fictifs.
En définitive, il apparait que les procès-verbaux ne sont pas traitées au niveau départemental mais national. Cependant, la commission nationale de recensement des votes, ainsi que les représentants des candidats, vu le temps imparti pour délibérer et publier les résultats, ne peuvent pas assurer ce travail titanesque.
En effet, il y aura à l’élection présidentielle du 24 mars 2024, 16 440 procès-verbaux de résultats. Et vu le temps imparti pour publier les résultats provisoires et officiels, la Commission nationale de recensement des votes ainsi que le Conseil constitutionnel, n’ont ni le temps, ni les ressources humaines pour considérer et traiter les observations sur tous les procès-verbaux. Ils n’ont pas le temps de reprendre un à un, les 16 440 procès-verbaux pour délibérer sur les observations. Il ne faut donc pas tomber dans le piège du «faites vos observations pour pouvoir ensuite saisir le juge électoral» pour ne pas assurer un contrôle rigoureux depuis le ramassage des procès-verbaux vers la commission départementale de recensement des votes.
Des menaces sur l’intégrité du scrutin ont été identifiés dans cette étude de la carte électorale et des préconisations ont été formulées pour y répondre. A défaut de leur mise en œuvre, les résultats définitifs de l’élection présidentielle du 24 mars 2024 pourraient ne pas refléter la volonté de la majorité des Sénégalais.
Après le 2 avril, nous aurons enfin le Sénégal dont tous les Sénégalais rêvent. C’est du moins ce dont on peut se convaincre à lire les programmes des différents candidats à la présidentielle
Après le 2 avril, nous aurons enfin le Sénégal dont tous les Sénégalais rêvent. C’est du moins ce dont on peut se convaincre à lire les programmes des différents candidats à la présidentielle. Une lecture revigorante, qui permet de se convaincre, si besoin en était, que le Sénégal est un pays aussi riche en ressources humaines que naturelles. Tous les candidats nous promettent un développement endogène, autocentré, mais ouvert sur les pays africains. Certains de ces programmes ne sont pas très détaillés, et on ne sait pas s’il s’agit juste d’ébauches ou si les concepteurs se sont retrouvés subitement à court d’idées et ne pouvaient produire plus.
Je n’ai pas non plus lu tous les programmes de tous les 19 candidats, je dois l’avouer. Ainsi, celui de Amadou Ba, le candidat officiel de la Coalition Benno, m’a semblé tellement tiré du Plan Sénégal émergent dont le candidat a d’ailleurs été le principal maître d’œuvre et défenseur, qu’il ne m’a pas semblé nécessaire de tout parcourir. D’autant plus que ce fameux Pse a été la cible des attaques dans certains autres de ces programmes rivaux. Normal aussi, si l’on se dit que chacun des candidats se positionne par rapport à l’existant. Et sur ce point, il y aurait beaucoup à dire.
Entre le candidat qui nous promet dans les deux années de son accession à la magistrature suprême, un accès quasi généralisé à l’eau potable, à l’électricité, à l’éducation et à la santé, ou l’autre qui nous assure une baisse de plus de la moitié des prix des denrées de première nécessité, sans oublier l’autre qui veut garantir aux paysans un prix plancher de commercialisation de l’arachide à 500 francs le kilo, il y a de quoi avoir l’embarras du choix.
Quand on ose se poser la question de savoir où le pays va trouver les moyens de mettre tout cela en musique, certains nous promettent à terme, notre propre monnaie, avec notre banque centrale nationale.
Il ne faut pas non plus oublier l’apport attendu des recettes tirées de l’exploitation des hydrocarbures. L’intérêt de ces programmes, c’est de montrer que l’on a jusqu’ici eu à la tête du pays, des personnes soit incapables, soit vraiment pas intéressées par les intérêts du pays. Ainsi, quand ce candidat dit par exemple : «nous développerons nos capacités de production et nos produits locaux pour mieux répondre à la demande intérieure en tenant compte des exigences liées à la protection de l’environnement. Nous développerons, professionnaliserons et moderniserons le commerce de proximité. Nous développerons les infrastructures routières, ferroviaires et maritimes pour faciliter le transport des matières premières et des produits agricoles, et l’accès aux zones agricoles. Nous renforcerons la promotion de la consommation locale et des produits de nos terroirs par : - La valorisation de notre identité culinaire en revisitant les recettes sénégalaises et en innovant ou réinventant nos plats locaux ou africains ; - La labellisation et la production de nos produits locaux et leur protection (ex. Aoc).
Nous mettrons en place une politique de priorité nationale réservant à nos entrepreneurs et producteurs locaux une proportion des marchés de la commande publique», on doit pouvoir se dire que si les politiques mises en œuvre à ce jour, qui étaient tout à fait similaires, n’ont pas produit les résultats escomptés, c’est que les personnes chargées de leur mise en œuvre n’ont pas fait montre de bonne volonté.
D’ailleurs, la preuve est que même la seule véritable agence des statistiques de ce pays n’est pas vraiment fiable. C’est pourquoi, dit ce candidat : «Nous doterons l’Ansd de moyens financiers et humains suffisants, pour lui permettre de fournir des données statistiques fiables.» Là, il n’a pas tort, quand on se dit qu’une bonne partie du budget de l’Ansd provient des ressources des bailleurs étrangers, qui lui imposent des règles strictes de fiabilité pour pouvoir continuer à en bénéficier. Ce qui fait qu’il est difficile pour le gouvernement de contrôler les données publiées par cet organisme.
Il y a aussi la volonté de développement du secteur privé. Ce candidat veut : «Formaliser la participation du privé national par le système d’actionnariat dans les sociétés de droit sénégalais ; mettre en place un titre foncier agro-industriel et responsabiliser le privé national dans la création de l’emploi ; institutionnaliser la préférence nationale permettant de disposer de points de bonification pour accéder à la commande publique et à l’investissement industriel (discrimination positive).» Macky Sall et, avant lui, Abdoulaye Wade et Abdou Diouf ont buté sur la participation du privé dans les politiques économiques pensées et imaginées par l’Etat. Souhaitons aux nouveaux venus d’avoir de meilleurs résultats. On imagine que s’ils réussissent, c’est le pays et le Peuple sénégalais qui en bénéficieront. A condition que certains d’entre eux reconnaissent qu’ils ne partent pas sur un terrain vierge. A moins qu’ils ne veuillent que ces jeunes qu’ils entraînent derrière leurs cortèges leur posent la question : «Avons-nous une place dans ce monde futur ?»