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21 mai 2025
LEVEE DE BOUCLIERS DES POPULATIONS DE POINTE SARENE CONTRE LA SAPCO !
A Pointe Sarène, un village côtier de la commune de Malicounda, la population se dit victime d’une spoliation foncière qui ne dit pas son nom de la part de la Société d’aménagement et de promotion des côtes et zones touristiques (Sapco)
Etienne NDIAYE (Correspondant permanent à Mbour) |
Publication 06/03/2024
A Pointe Sarène, un village côtier de la commune de Malicounda, la population se dit victime d’une spoliation foncière qui ne dit pas son nom de la part de la Société d’aménagement et de promotion des côtes et zones touristiques (Sapco) qui l’a érigé en station balnéaire, la deuxième sur la Petite côte après celle de Saly Portudal. Ceux des habitants qui ont accepté de céder leurs terres depuis une décennie pour les besoins de l’aménagement de cette station, expriment aujourd’hui leurs regrets de l’avoir fait. Ils se disent convaincus que la Sapco, au lieu de faire dans l’aménagement, est plutôt tournée vers le business foncier.
Un vent de révolte souffle à Pointe Sarène où une structure dénommée « Collectif pour la lutte contre l’injustice à Pointe Saréne » a sonné la mobilisation le weekend dernier pour, dit-elle, dénoncer les méthodes de la Sapco tenue pour responsable de tous les problèmes fonciers que connaît le village. Lors d’une réunion de bureau suivie d’une visite de terrain, cette structure qui a reçu le soutien de l’Association des Jeunes de Pointe Saréne, a déversé sa bile sur la société dirigée par Souleymane Ndiaye qui s’est tapé récemment 140 ha dans la localité.
« À Pointe Saréne nous sommes confrontés à des problèmes fonciers extraordinaires qui émanent de la SAPCO. Cette société a déjà occupé 110ha de notre plage, l’actuel hôtel RIU Baobab y est installé avec une zone résidentielle dont le bailleur est SABLUX. Maintenant, le problème qui se pose est que 140 ha viennent d’être octroyés de nouveau à la SAPCO dans le domaine national. Il se trouve qu’à Pointe Sarène il n’y a plus de zone d’extension du village en dehors de cette assiette foncière de 150 ha. À présent, la SAPCO cherche encore à déguerpir plus de 30 familles dans ce qu’elle appelle une Zone Tampon. Nous soupçonnons que la SAPCO cherche à créer une zone où il y aura une nette séparation entre les structures hôtelières et le village. C’est à cause de tous ces problèmes là que la population de Pointe Saréne est debout comme un seul homme pour leur barrer la route », ont tonné les villageois.
« Ce sont les étrangers qui occupent les postes privilégiés à l’hôtel… »
En plus de ces problèmes, la Sapco ferait la sourde oreille aux maux de la population, selon le collectif. « Elle (la Sapco) n’investit rien dans le village, elle n’a même pas respecté le protocole d’accord signé avec la population de Pointe Saréne. Il n’y a aucune infrastructure dans le village, ni de bonnes écoles ni un bon endroit d’épanouissement pour les jeunes etc.... Par ailleurs, un cahier de doléances a été déposé à la SAPCO par l’association des Jeunes de Pointe Saréne, pour le compte d’un protocole d’accord signé entre la SAPCO et la population de Pointe Saréne, mais cela est resté sanssuite, juste des promesses non tenues. Ce que nous voulons c’est que ces terres reviennent à la population de Pointe Saréne. Si ces problèmes persistent, nos frères et sœurs, nos enfants et même nos fils et filles risquent d’être des locataires dans leur propre village. Ce sont des étrangers qui viendront s’y installer. D’ailleurs ça a commencé car ce sont uniquement des étrangers (des Guinéens, des CapVerdiens etc…) qui occupent des postes privilégiés dans l’hôtel RIU BAOBAB de Pointe Saréne » a martelé le président du collectif, Khaly Aïdara.
La question de l’employabilité des jeunes à l’aune de la responsabilité sociétale des entreprises est revenue dans tous les discours. « En parlant de l’hôtel RIU Baobab de Pointe Saréne, ça fait bientôt trois ans(Mars 2022 - Mars 2024) que cette société est installée dans le village, aucune Responsabilité Sociétale d’Entreprise (RSE) dans le village. Le village est sale, des écoles laissées en rade, aucun édifice public réalisé par RIU et cela est vraiment honteux dans un village qui abrite un hôtel cinq (5) étoiles. Par rapport à l’employabilité à l’hôtel RIU Baobab, sur 400 à 500 employés, Pointe Saréne n’a bénéficié que 20 à 25 employés » conclut le porte-parole du collectif, Atoumane Sène.
Par Ameth Ndiaye
LA PERTINENCE D’UNE LOI D’AMNISTIE A L’EPREUVE DE L’ARTICLE 9 DE LA CONSTITUTION
Une lecture constitutionnaliste du décret n° 2024-683 ordonnant la présentation à l’Assemblée nationale du projet de loi portant amnistie autorise de soulever deux remarques majeures
Mes amis pénalistes me pardonneront certainement cette incursion furtive dans leur pré carré. Cependant, une lecture constitutionnaliste du décret n° 2024-683 ordonnant la présentation à l’Assemblée nationale du projet de loi portant amnistie autorise de soulever deux remarques majeures.
Première remarque, une relecture rassérénée de la Constitution sénégalaise du 22 janvier 2001 offre une nouvelle grille d’analyse relativement à la loi d’amnistie. Son article 9 est, à plus d’un titre, illustratif d’une certaine évolution. Présent dans notre Constitution depuis 1959, l’article 9 actuel est passé par différentes étapes. On retrouve sa substance, déjà, dans les dispositions de l’article 2 du Titre II de la Constitution de 1959 (Loi n° 59-003 du 24-01-1959 adoptée à Saint-Louis par l’Assemblée constituante). A partir de 1960, à la faveur de la Loi du 26 août 1960 (Loi n° 60-045 A.N. du 26 août 1960 portant révision de la Constitution de la République du Sénégal), ces dispositions trouvent leur Siége à l’article 6, alinéa 4, de la Constitution. La révision de la Constitution de 1963 (Loi n°63-22 du 7 mars 1963 portant révision de la Constitution de la République du Sénégal) laissera inchangées les dispositions de l’article 6, alinéa 4. Le texte de la Constitution du 22 janvier 2001 aménagera un nouvel article 9 ainsi libellé : « alinéa 1 : Toute atteinte aux libertés et toute entrave volontaire à l’exercice d’une liberté sont punies par la loi. » ; « alinéa 2 : Nul ne peut être condamné si ce n’est en vertu d’une loi entrée en vigueur avant l’acte commis. La défense est un droit absolu dans tous les Etats et à tous les degrés de la procédure ».
Jusqu’au 07 août 2008 la possibilité de voter une loi d’amnistie, de plein droit, souffrait difficilement la contradiction. A partir de cette date l’économie de cette situation va être bouleversée par le rajout à l’article 9 d’un troisième (3e) alinéa. Dans cet alinéa le constituant dérivé, ici le Congrès (Assemblée nationale et Sénat) va disposer : « alinéa 3 : Toutefois, les dispositions de l’alinéa précédent ne s’opposent pas à la poursuite, au jugement et à la condamnation de tout individu en raison d’actes ou omission qui, au moment où ils ont été commis, étaient tenus pour criminels d’après les règles du droit international relatives aux faits de génocide, crimes contre l’humanité, crime de guerre ». L’emploi de l’adverbe coordonnant ‘’Toutefois’’ semble désormais empêcher qu’on ne généralise trop la portée de l’alinéa 2 de l’article 9 sus indiqué. Indéniablement, il apporte une limitation et une restriction. La radicalité attachée à la loi d’amnistie en prend un coup sérieux.
Deuxiéme remarque, c’est le lieu de souligner que le Sénégal peut se vanter d’être le 1er pays au monde à ratifier le Statut de Rome, le traité fondateur de la Cour pénale internationale (CPI). En effet, notre pays a procédé à la signature du Statut de Rome le 18 juillet 1998, sous l’impulsion du Président Abdou Diouf. Le 2 février 1999, l’Etat du Sénégal déposait son instrument de ratification. Cela lui a valu l’insigne honneur de présider l’Assemblée des Etats-Parties au statut de Rome de la Cour pénale internationale (2014-2017).
Cependant, cette adhésion n’en emporte pas moins des conséquences juridiques substantielles. D’abord, la CPI, juridiction permanente, peut exercer sa compétence à l’égard des personnes pour les crimes les plus graves ayant une portée internationale. La Cour est complémentaire des juridictions pénales nationales (Article 1). Dès lors, rien empêche la CPI, en cas de carence des juridictions pénales nationales, de mettre en branle sa compétence, de plein droit. Ensuite, l’article 7 du Statut de Rome semble saisir opportunément la situation sénégalaise. Les crimes contre l’humanité évoqués dans ledit article présente un intérêt singulier. Ils permettent, ces crimes, de pointer, entre autres, le curseur sur le meurtre, la torture, la persécution de tout groupe ou de toute collectivité identifiable pour des motifs d’ordre politique, les disparitions forcées de personnes, etc. L’acuité et l’actualité de telles préoccupations ne sont plus à démontrer. Enfin, faut-il le rappeler, c’est fort de toutes ces préoccupations que le Sénégal en accord avec l’Union africaine (UA) a créé en 2013 les Chambres africaines extraordinaires (CAE). Ce tribunal africain avait en charge de juger les crimes internationaux commis au Tchad pendant le règne de Hissène Habré, du 07 juin 1982 au 1er décembre 1990.
A la lumière de toutes ces considérations, il appert que le vote d’une loi d’amnistie au Sénégal n’engage nullement le Droit international des droits de l’homme. En effet, la loi d’amnistie, depuis le 07 août 2008, n’absout plus les personnes reconnues coupables de crimes contre l’humanité. La révision de 2008 réduit drastiquement la portée de la loi d’amnistie en préparation. Rien n’interdirait demain à la Cour pénale internationale, une fois retenue la qualification de crimes contre l’humanité, de déclarer sa compétence dans certaines affaires sénégalaises, commises entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024, soumises à son office. Et, peu importe que celles-ci soient commises au Sénégal ou à l’étranger !
L'AMNISTIE AU VOTE
Adopté en commission la veille, le projet de loi portant amnistie politique arrive en séance plénière ce mercredi 6 mars. Entre soutien du gouvernement et critiques de l'opposition, le texte devrait animer les débats
La plénière devant examiner le projet de loi portant amnistie générale des faits commis entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024, en lien avec des manifestations ou ayant des motivations politiques, a démarré à l’Assemblée nationale, a constaté l’APS.
Ce projet de loi adopté mardi par la commission des lois, de la décentralisation, du travail et des droits humains de l’Assemblée nationale sera défendu par la garde des Sceaux, ministre de la Justice, Aïssata Tall Sall, au nom du gouvernement.
Le ministre du Travail, du Dialogue social et des Relations avec les institutions, Samba Sy, va également prendre part à cette séance plénière, aux côtés de sa collègue chargée du département de la Justice.
Macky Sall, dans un décret du 1er mars, a ordonné à la garde des Sceaux de présenter aux députés le projet de loi portant amnistie, qui vise notamment à apaiser le climat politique et social, selon le gouvernement.
Il vise également ‘’le renforcement de la cohésion nationale et la consolidation du dialogue national, tout en permettant à certaines personnes qui ont eu maille à partir avec la justice de participer pleinement à la vie démocratique’’.
‘’Le projet de loi survient pour amnistier les infractions commises tant au Sénégal qu’à l’étranger et couvrant une période allant de 2021 à 2024 […]. Il permettra à des personnes privées de leurs droits civiques et politiques d’être rétablies dans leurs droits’’, lit-on dans l’exposé des motifs du projet qui sera soumis aux députés.
Le texte affirme que ‘’sont amnistiés, de plein droit, tous les faits susceptibles de revêtir la qualification d’infraction criminelle ou correctionnelle, commis entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024, tant au Sénégal qu’à l’étranger, se rapportant à des manifestations ou ayant des motivations politiques, y compris celles faites par tous les supports de communication, que leurs auteurs aient été jugés ou non’’.
‘’L’amnistie entraîne, sans qu’elle ne puisse jamais donner lieu à restitution, la remise totale de toutes les peines principales, accessoires et complémentaires, ainsi que la disparition de toutes les déchéances, exclusions, incapacités et privations de droits attachés à la peine’’, lit-on dans le document.
De nombreuses voix se sont élevées au sein de l’opposition et de la société civile pour désapprouver cette initiative.
IL EST IMPOSSIBLE QUE MACKY SOIT REMPLACE PAR LE PRESIDENT DE L’ASSEMBLEE
Le professeur Samba Traoré revient dans une contribution publiée dans le site ceracle.com sur le débat autour de la fin de mandat du président Macky Sall.
Le professeur agrégé de Droit et sciences politiques, Samba Traoré, donne son avis sur la nomination d’un président intérimaire. Dans une contribution publiée sur le site ceracle.com, il affirme qu’il n’y aura pas de vide juridique pour autant puisque le Conseil constitutionnel aura la latitude et la prérogative de faire nommer un intérimaire, y compris l’actuel chef de l’Etat.
Le professeur Samba Traoré revient dans une contribution publiée dans le site ceracle.com sur le débat autour de la fin de mandat du président Macky Sall. D’emblée, il écrit : «On entend et on lit tous les jours des discussions, des controverses, des prises de position, des avis et même des injonctions sur le sort du Sénégal à partir du 2 avril. Cela fait peur. Normal que l’on soit inquiets, car toute fin de règne et de cycle est une période de doute. Le droit s’écrase ou est écrasé. La loi est tournée en marionnette, les politiques tombent en syncope schizophrénique. Le peuple se lève et attend. Il y a des solutions, mais on ne sait pas où est le problème. Le Sénégal tourne à vide. On ne lit plus la Constitution, on ne sait plus ce que c’est que la République, on accuse l’Etat et on le dédouane. On défend mal l’Etat car on confond ses propres intérêts partisans et corporatistes, voire familiaux, claniques et tribaux avec ceux de la République.»
«Il ne doit pas démissionner la veille de l’expiration de son mandat»
Et le retraité des universités, membre de la Commission nationale de réforme des institutions (Cnri) de constater qu’on évoque la Constitution et la loi sans aller jusqu’au bout. «Une loi, on l’interprète en fonction d’une réalité du moment, une loi est collée à l’instant, à l’état actuel d’une société, à son univers mental. Nous sommes le 3 mars, à moins d’un mois du 2 avril. Le mandat du président de la République expire dans moins d’un mois. Autant le Président n’était pas bienvenu à reporter une élection la veille d’une campagne électorale, autant il ne peut pas ou ne doit pas démissionner la veille de l’expiration de son mandat. En outre, autant une démission n’est pas valable et recevable la veille ou le jour de l’expiration du mandat, autant il est impossible qu’il soit remplacé par le Président de l’Assemblée nationale parce qu’on est hors des cas et situations prévus par la constitution elle-même», a dit Pr Traoré.
«Si le Président part le 2 avril, il n’y aura pas de vide juridique»
C’est un scénario inédit que le Sénégal pourrait vivre dans un mois. Un pays sans chef d’Etat. Puisque Macky Sall a déclaré irrévocable sa décision de quitter le pouvoir le 2 avril, sauf si le Conseil constitutionnel en décide autrement. «Si le Président partait le 2 avril sans organiser les élections, il n’y aura pas de vide juridique pour autant puisque le Conseil Constitutionnel aura la latitude et la prérogative de faire nommer un intérimaire, n’importe qui, y compris le Président sortant lui-même s’il accepte, pour organiser les élections à une date impartie par le Conseil, car l’administration demeure intangible tant qu’il y a l’Etat. On se complique trop les choses dans ce pays. Nos grands-pères auraient réglé cette question rapidement autour de quelques noix de cola et d’un pot de tabac à chiquer. Arrêtons de nous compliquer la vie et cessons de mettre ce pays en danger. Le Sénégal vaut plus que nous tous», a-t-il conclu.
JE SOUFFRE, DONC JE DIVORCE !
De nos jours, les cas de divorce sont nombreux dans notre pays. Les principales causes vont de l’infidélité au défaut d’entretien en passant par l’adultère, la stérilité, la violence conjugale. Des femmes divorcées ont poussé leur cri de détresse.
De nos jours, les cas de divorce sont nombreux dans notre pays. Les principales causes vont de l’infidélité au défaut d’entretien en passant par l’adultère, la stérilité, la violence conjugale. Des femmes divorcées ont poussé leur cri de détresse.
Rokhaya : «J’ai divorcé parce que mon mari était violent»
Rokhaya est une jeune femme. Pourtant, elle est à son deuxième divorce. Actuellement elle vit seule avec ses trois petits enfants, abandonnés par leur père, qui ne s’acquitte pas de son devoir de les nourrir. «Je peux dire que je ne suis pas vraiment chanceuse. Mon premier mari est un commerçant. Nous avons divorcé parce qu’il était violent. Il me battait tout le temps. Il m’aimait bien et s’occupait bien de moi, mais son problème est qu’il était impulsif. Et quand il se mettait en colère, il l’exprimait par des actes de violence insupportables», confie la charmante Rokhaya, assez mince. «Maintes fois, il a juré à mes parents qu’il ne lèverait plus la main sur moi. Mais une fois que le problème est réglé, c’est comme s’il n’avait pas appris la leçon. Franchement, c’est seulement la violence conjugale qui posait problème. Et finalement, j’ai dû divorcer», ajoute la jeune dame physiquement éprouvée par le calvaire mais rieuse.
«Mon second mari n’aimait pas mes enfants issus de mon 1er mariage»
Elle pensait avoir fait un beau choix en la personne de son second mari. Il n’en est rien. «C’est le père de ce bébé de huit mois que j’ai sur le dos. Lui, ce qui nous a opposé c’est qu’il n’aime pas du tout les enfants issus de mon premier mariage. Il ne veut pas les voir. Or, il y a un proverbe wolof qui dit : ‘’Quand on aime une poule, on ne doit pas haïr ses poussins.’’», a expliqué Rokhaya. La jeune femme loue une chambre dans un quartier populeux de Mbour. En effet, sa propre maman ne veut pas l’héberger dans la maison familiale. «Mon père est décédé en 2004. Il était très attaché à moi. S’il était encore vivant, je ne vivrais pas un tel calvaire. Il nous a laissé une maison, mais ma mère n’accepte pas que j’y loge. Il n’y a que les frères qui vivent avec elle alors qu’il y a dans la maison des chambres louées», raconte cette jeune fille au bord des larmes. «Bien que ma mère n’ait aucune compassion pour moi, je lui voue un amour filial. Je ne peux pas me passer d’elle, même si je me rends compte qu’elle ne s’occupe que de ses affaires. Chaque semaine, je lui fais le linge, j’y vais avec ses petits-enfants», ajoute Rokhaya d’une voix triste.
Fatoumata : «Je n’en pouvais plus de partager mon mari avec une amie»
Fatoumata est une jeune femme âgée d’une trentaine d’année. «C’est à Saly que j’ai connu celui qui allait être mon mari. Il était très gentil avec moi. Les choses se sont passées très vite. Malheureusement, j’ai découvert son vrai visage d’un véritable coureur de jupons, un homme d’une grande infidélité. Anta, mon amie intime venait me voir. Comme mon mari était d’humeur taquine et compte tenu de la solidité des relations d’amitié qui me liaient à Anta, je ne savais pas ce qui se tramait sous mes yeux», se souvient-t-elle. «J’appris par la suite que mon mari sortait avec elle. Je n’en revenais pas. J’étais tombée des nues. Je ne pouvais pas m’imaginer que Anta allait me faire ce coup, ni que mon mari était capable d’une telle ignominie. Mon ménage était devenu un cauchemar. Mon mari multipliait ses virées nocturnes. Je n’en pouvais plus de partager mon mari avec une amie», se souvient Fatoumata. Actuellement, elle vit dans la maison familiale à Saly et travaille comme domestique chez un Français qui fait la navette entre l’Hexagone et le Sénégal.
Seynabou trouve du travail et abandonne son mari
Si Seynabou a été recrutée comme enseignante, elle le doit à son mari, grâce à ses entregents. Samba, sachant ses revenus de gardien modestes pensait devoir aider sa femme à trouver du travail afin d’avoir plus de revenus et bien s’occuper de leurs enfants. Quoi de plus normal. Mais avec le temps, l’enseignante, de teint clair, la quarantaine, commence à pousser des ailes. Elle fait des pieds et des mains pour se séparer de l’homme à qui elle doit son nouveau statut social. Une attitude qui a des relents de trahison. Et depuis ce divorce, comme si elle subissait une punition divine, elle n’arrive pas à trouver chaussure à ses pieds.
GAZ DU SENEGAL : QUEL ARBITRAGE ENTRE LE CASH DES EXPORTATIONS ET LES BESOINS DOMESTIQUES ?
Les rideaux viennent d’être tirés sur le Forum des pays exportateurs de gaz (Gecf) à Alger, avec l’admission du Sénégal et de la Mauritanie comme membres de cette organisation.
Les rideaux viennent d’être tirés sur le Forum des pays exportateurs de gaz (Gecf) à Alger, avec l’admission du Sénégal et de la Mauritanie comme membres de cette organisation. Fondée en 2001 et regroupant 12 pays, le Gecf revendique 70% des réserves prouvées de gaz et plus de la moitié des exportations mondiales de Gaz naturel liquéfié (Gnl), à l’aune de la transition énergétique.
Selon les données de l’Agence internationale de l’énergie (Aie), d’ici 2050, la demande de gaz naturel devrait croitre de manière soutenue, de l’ordre de +34 %, faisant considérablement augmenter sa part dans le mix énergétique mondial, cela même dans le contexte de volatilité sur les marchés du gaz depuis le déclenchement de la guerre russo-ukrainienne. Ce trend haussier du gaz place nombre de pays africains, parmi lesquels le Sénégal, devant le dilemme d’un arbitrage. Un choix est à opérer entre, d’une part, des exportations rémunératrices sur les prochaines décennies ; et, d’autre part, le nécessaire réarmement industriel en relevant les défis en termes de réduction des facteurs de production comme l’accès équitable à une énergie bon marché (électrification rurale, baisse du coût des importations de fuel, gaz-to-power). Dit de manière plus triviale : doit-on utiliser notre gaz pour le vendre à l’étranger et profiter ainsi d’un marché haussier en engrangeant de substantielles devises, rééquilibrant au passage notre commerce extérieur, structurellement déficitaire ? Ou alors, doit-on utiliser notre gaz pour accélérer l’accès à une énergie bon marché pour tous les Sénégalais.es, partout sur le territoire national, en atteignant par exemple un taux d’électrification de 100% des villes et villages ?
Cet arbitrage est hautement stratégique dans le sens où se dessine ainsi une amorce de l’industrialisation qui manque tant à l’économie duale du Sénégal – un secteur primaire très peu compétitif et productif, mais qui emploie près de 70% de la main d’œuvre ; un secteur tertiaire boursoufflé, dominé par les services et l’informel (97% de l’économie selon l’Ansd) ; un secteur secondaire encore embryonnaire, alors qu’il demeure le gisement légitime de l’emploi massif. Cet arbitrage se fera également sur l’opportunité d’investissement dans les infrastructures de transport du gaz, véritable nœud gordien du secteur gazier. En effet, le besoin en infrastructures gazières pour l’Afrique est estimé à 250 milliards US ; rien que le coût des gazoducs, ces énormes pipelines transportant le gaz, est de 90 milliards US, sachant que la mobilisation de financements pour des projets fossiles reste ardue. Pour le Sénégal, dans le cadre du projet Grand Tortue Ahmeyim (Gta), partagé à moitié avec le voisin mauritanien, il est prévu une production de 2,5 millions de tonnes de mètre cube de Gnl dans la première phase. Celle-ci serait entièrement dédiée à l’exportation. En revanche, le projet de la Centrale à Gaz du Cap des Biches de 350 millions de USD justement ambitionne de baisser le coût de l’électricité en convertissant les centrales de la Senelec au gaz. On attend de voir les prochains pions avancés pour décrypter où le curseur sera placé.
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ASSEMBLEE NATIONALE - SUIVEZ LE VOTE DE LA LOI D’AMNISTIE
Malick Gakou invite les députés de Yewwi à voter si…
Le leader du Grand parti s’est exprimé hier sur le passage, ce matin, de la loi sur l’amnistie. Tout en se disant contre le vote de la loi sur l'amnistie avec les crimes de sang, Malick Gakou dit militer fortement pour le vote de la loi sur l'amnistie sans les crimes de sang. Par conséquent, écrit le candidat à l’élection présidentielle, si cette loi doit nécessairement conduire à la libération immédiate d'Ousmane Sonko, de Bassirou Diomaye Faye et de tous les prisonniers politiques, nous devons la voter à Yewwi et en assumer toutes les responsabilités.
Khalifa assimile l’amnistie à une honte
Non à l’amnistie ! Vérité, justice. Ce sont les trois hashtag de Khalifa Sall sur ses pages sur les réseaux sociaux pour dénoncer la loi sur l’amnistie. Le leader de la plateforme Taxawu Senegaal se dit contre la loi d'amnistie qui passera en plénière, ce mercredi, à l’Assemblée nationale. Cette loi, en plus de heurter notre morale collective, souille la mémoire des victimes des événements dramatiques que l'on cherche à effacer, a indiqué le candidat à l’élection présidentielle. Il se dit pour le pardon et la réconciliation, lorsqu'elles sont précédées par la vérité. Car de l’avis de l’ancien maire de Dakar, le peuple sénégalais ne saurait cautionner une entente honteuse sur son dos.
Mamadou Lamine Diallo refuse de cautionner l’amnistie
«Quelle urgence y a-t-il à voter une loi d’amnistie ? s’interroge Mamadou Lamine Diallo. Pour le leader de Tekki, l’urgence est bien de finaliser l’élection présidentielle en cours bloquée par la seule volonté de Macky Sall. Cette loi d’amnistie est sans doute un contre-feu à la protestation populaire contre le coup d'État constitutionnel, a dit le candidat à l’élection présidentielle. «Je ne saurais la cautionner», a déclaré le parlementaire pour qui, par respect pour les députés, il n’a jamais accepté de voter une loi en procédure d’urgence. Selon Mamadou Lamine Diallo, les familles des victimes ont leur mot à dire pour le moins. Ainsi, il les a appelés à s’organiser avec le soutien du peuple pour défendre leurs intérêts.
Fatou Kiné Cissé recouvre la liberté
Le vent des libérations a soufflé chez la directrice générale de la société Tahar Projects. Fatou Kiné Cissé qui a été placée sous mandat de dépôt le 26 décembre 2023 par le juge d'instruction du 2e cabinet Mamadou Seck a humé hier l’air de la liberté. Selon son avocat, Me Cheikh Khoureychi Ba, sa cliente est libre après 70 jours de galère. Son concurrent et plaignant Thierno Ndom Bâ n’a pas daigné se présenter au juge, déclare la robe noire. Ce dernier avait porté plainte contre la directrice générale de la société Tahar Projects pour accusations sur l’achat d’armes pour le compte de l’Etat du Sénégal.
Lutte contre l’effet de serre
Une centaine de techniciens en froid viennent d’être formés au Lycée technique et professionnel François Xavier Ndione de Thiès, sur la manipulation des réfrigérants naturels et l’efficacité énergétique des appareils de refroidissement. La formation est initiée par le projet ROCA, cofinancé par l’Union Européenne et le ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement (BMZ) de l’Allemagne. Selon Souleymane Touré, proviseur du Lycée technique et professionnel François Xavier Ndione de Thiès, le projet a permis de former des formateurs, mais aussi des apprenants et des apprenantes à l’utilisation des gaz naturels, des réfrigérants naturels et à l’efficacité énergétique. Il entre dans le cadre de la lutte contre l’effet de serre et à la préservation de la couche d’ozone. Les techniciens formés proviennent des entreprises et d’autres structures qui travaillent dans le formel et même l’informel. Il s’agit d’une anticipation sur toutes les mesures assurant une manipulation en toute sécurité des systèmes frigorifiques fonctionnant avec ces frigorigènes alternatifs.
Me Moussa Diop sous contrôle judiciaire
La décrispation du landerneau politique en marche. Ce ne sont pas seulement les jeunes de l’ex-Pastef qui en ont bénéficié. Le leader du mouvement Ag Jotna, Me Moussa Diop, a obtenu hier une liberté provisoire assortie d’un contrôle judiciaire. Le dossier de l’avocat était en instruction. Le procureur de la République s’était autosaisi après la conférence de presse de l’ancien directeur général de Dakar Dem Dikk accusant le chef de l’Etat et l’ancien ministre, Aly Ngouille Ndiaye d’avoir signé des contrats miniers pour le groupe Mimran.
Le Cnra veille sur les contenus des sketches et émissions ramadan
Le Conseil national de Régulation de l'Audiovisuel prend les devants pour éviter la diffusion de sketches offensants pendant le ramadan. Le président du Cnra, Babacar Diagne, attire l'attention des médias et les invite à davantage de vigilance dans le choix des programmes à diffuser pendant le mois de ramadan. Dans un communiqué rendu public, le CNRA rappelle l'interdiction de diffusion de contenus de nature à constituer une menace sur la stabilité nationale et la cohésion sociale; tourner en dérision la religion ; entraîner ou provoquer une confrontation entre les religions, les confréries ou les communautés. Par ailleurs, ajoute le communiqué, dans ce contexte préélectoral, le Cnra met en garde contre l'utilisation des sketches et émissions ramadan pour la diffusion de contenus politiques, notamment ceux faisant la propagande en faveur de candidats ou s'attaquant à d'autres.
Marche des familles des victimes des manifs de mars 2021
Alors que les députés examinent aujourd’hui dans la matinée le projet de loi portant amnistie des faits liés aux manifestations politiques de 2021 à 2024, les familles des victimes des événements de mars 2021 organisent une marche pacifique samedi prochain pour réclamer justice. Elles sont soutenues par la section sénégalaise d’Amnesty international. D’ailleurs, ce sont les responsables de l’organisation de défense des droits humains qui ont déposé la lettre d’information pour une manifestation pacifique. Ils ont choisi l’itinéraire : rond-point jet d’eau-terminus liberté 5.
Frapp rejette le projet de loi d'amnistie
Le secrétariat exécutif national de Frapp rejette le projet de loi d'amnistie proposé par Macky Sall. Selon les activistes, alors que le peuple sénégalais, depuis trop longtemps, a enduré les affres d'une gouvernance marquée par la violence, la répression et des politiques liberticides, des crimes économiques à travers la spoliation de ses ressources naturelles et financières, il est aujourd'hui confronté à un nouvel affront : celui de l'amnistie. A les en croire, ce projet de loi est une tentative d’effacement des actes criminels et correctionnels commis au détriment de la dignité humaine et des ressources publiques. Ainsi Frapp affirme sans ambages sa farouche opposition à cette amnistie qui vise à effacer ces crimes perpétrés depuis plus de trois ans. Les activistes rappellent que des milliers de Sénégalais ont été victimes d'arrestations arbitraires, d’emprisonnements injustes et de violences policières, mais aussi des crimes économiques de Macky Sall et de ses ouailles. La vérité précède le pardon, et il est impératif que la lumière soit faite sur toutes les exactions commises à l'encontre de nos concitoyens, mais aussi sur les crimes économiques, déclare le secrétariat exécutif national. Il exige que justice soit rendue, que les coupables soient jugés et punis. Aucune loi d'amnistie ne saurait faire obstacle à cette quête de justice et de vérité, prévient Frapp. L’organisation appelle tous les députés à voter non à ce projet de loi d'amnistie.
LA PLÉNIÈRE DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE SUR LA LOI D’AMNISTIE À LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE MERCREDI
Les quotidien de ce mercredi évoquent les suspicions et l’absence de consensus entourant le débat sur le projet de loi d’amnistie, jusqu’au sein des députés appelés à voter ce texte portant sur des faits commis entre le 1er février 2021 et le 25 février.
Dakar, 6 mars (APS) – L’édition de mercredi de la presse quotidienne constate les suspicions et l’absence de consensus entourant le débat sur le projet de loi d’amnistie, jusqu’au sein des députés appelés à voter ce texte portant sur des faits commis entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024, au Sénégal comme à l’étranger, en lien avec des manifestations ou ayant des motivations politiques.
“Vote aujourd’hui du projet d’amnistie : polémiques, tensions et calculs”, résume Vox Populi. “Le pays est divisé, les députés de l’ex-Pastef dos au mur”, souligne Les Echos, en allusion au fait que ce projet, s’il est voté, devrait bénéficier à l’opposant Ousmane Sonko, en détention depuis juillet dernier et empêtré dans des affaires judiciaires qui assombrissent son horizon politique.
De fait, s’ils disent n’avoir pas été demandeurs d’une amnistie pour leur leader, les députés de l’ex-Pastef se sont abstenus lors de l’examen du texte en commission parlementaire, alors que les députés membres de Taxawu, l’autre pôle de l’opposition, ont voté non à ce projet.
“De la radicalité à la neutralité”, relève Walfquotidien en revenant sur la situation de l’ex-Pastef, dont les députés ”se sont abstenus à la surprise générale”, lors de l’examen du texte par la commission des lois de l’Assemblée nationale.
Walfquotidien ne se fait pas prier pour enfoncer le clou : “Neutralité suspecte de Pastef”, alors même que les députés sont mis “face à leurs responsabilités”, selon Sud Quotidien. Cette loi proposée par le chef de l’Etat “est fortement décriée par des familles des victimes des manifestations politiques de mars 2021 à nos jours qui parlent de stratagèmes pour soustraire de la justice des personnes qui ont tué ou commis des bavures”, écrit le journal.
“Un vote sur fond de suspicion”, note le quotidien L’As, Source A faisant remarquer que le ”paradoxe” des députés de l’ex-Pastef peut s’expliquer “raisons inavouées”. Le journal ajoute que le vote de ce projet de loi “est une aubaine pour les détenus politiques qui ont assez souffert dans les prisons”.
Il n’empêche que le président Macky Sall, à l’initiative de ce projet de loi dans une perspective de “réconciliation” et de “pacification” de l’espace politique sénégalais, se retrouve “seul contre tous”, selon le journal Le Quotidien.
”Un rejet du projet de loi d’amnistie par l’Assemblée. Un tel cas de figure pourrait se produire aujourd’hui, si les députés du PDS s’alignent sur une proposition de rejet du texte par leurs collègues de Yewwi Askan Wi et de Taxawu, en plus de l’absence d’un bloc soudé et favorable à la loi au sein du groupe BBY” regroupant le pouvoir et ses alliés, écrit Le Quotidien.
”La séance plénière de ce mercredi clarifiera les positions”, note L’Observateur, tablant sur des “heurts de vérité” à l’Assemblée nationale. Les députés, censés représenter le peuple, ”brillent pour leur positionnement politique, et cette législature en cours n’échappe pas à la logique du vote de la majorité mécanique”, analyse Tribune.
“Naguère applaudisseurs et obligés de porter à l’aveuglette les instructions politiques du palais [de la République], les parlementaires sont désormais réduits aux tâches sombres, à la sale besogne quand il s’agit de poser des actes contre la volonté populaire”, ajoute le même journal.
Par Mansour GUEYE
POURQUOI UN HOMMAGE A PAPE FALL ?
Voici 12 ans que notre ami Pape Fall nous a quittés à l’âge de 58 ans !
Voici 12 ans que notre ami Pape Fall nous a quittés à l’âge de 58 ans !
Né le 24 Septembre 1953, Pape Abdoulaye FALL, de son vrai patronyme, est l’ainé d’une grande famille de six enfants (4 garçons et 2 filles). Son père Bassirou Fall, normalien, était un grand éducateur. Plusieurs fois directeur d’école à Wassadou (région de kolda), Taïba Ndiaye, Biscuterie, Ecole Médina, il est devenu, au début des indépendances, directeur du CFP (Centre de Formation Pédagogique) l’école qui formait les instituteurs dont le Sénégal avait besoin pour face à l’afflux et au besoin d’éducation des enfants, dans un Sénégal nouvellement indépendant.
C’est ainsi que M. Bassirou Fall a été affecté comme directeur du CFP à Sébi Ponti, tout près de Diamniadio. C’est là-bas que Pape Fall a fait sa classe de CM2
L’année suivante, le CFP a été transféré à Rufisque au Camp Xavier Lelong, un camp militaire colonial, récupéré par l’Etat du Sénégal, pour y installer 3 écoles primaires à côté du Centre de Formation Pédagogique. Il s’agit des écoles primaires Application, Cité Radio et une annexe de l’école Fass.
M. Fall, fût un grand directeur du CFP à Rufisque
Malheureusement parti trop jeune à l’âge de 38 ans, M. Bassirou Fall laissa dernière lui une femme formidable et courageuse, Adja Dieumbe Ndiaye, et six enfants à bas âge qu’il fallait encadrer.
C’est suite au décès du père que la famille Fall, a déménagé en 1967 à la Sicao Baobab, dans la maison que les parents, tous les deux fonctionnaires, venaient d’acquérir.
Au Lycée Abdoulaye Sadji de Rufisque où Pape Fall a fait son entrée en 6ème et sa 5ème , et où sa maman était l’assistante du Proviseur, on se souvient du brillant élève qu’était Pape Fall.
La fin des classes de6ème et5ème , Pape Fall a raflé tous les 1er prix de français, de lettres modernes, de lettres classiques, d’histoire et de géographie
Lorsque la famille a déménagé à Dakar en 1967, Pape Fall, comme beaucoup de gamins à l’époque, a été confié à un ami de son père Ismaïla Mbaye qui était proviseur du lycée Gaston Berger à Kaolack.
C’est ainsi que Pape Fall, s’est retrouvé à l’Internat du Lycée Gaston Berger pour entamer la classe de 4ème secondaire.
Kaolack est une étape importante dans la vie de Pape Fall !
On peut dire que c’est à Kaolack que s’est forgé en Pape Fall, un esprit rebelle.
A l’Internat, Pape Fall ne supportait pas l’attitude des surveillants qui, pour lui, se comportaient comme de véritables roitelets.
Notamment les sieurs M. Diokhané et H. Fall qui lui ont mené la vie dure.
Un régime quasiment militaire, diner à 18h00, coucher et extinction des lumières à 19h00, réveil à 5h30, autant dire que pour l’enfant Pape Fall, épris de liberté, ça ne pouvait pas passer.
Régulièrement, Pape Fall faisait alors le mur et se retrouvait « collé » le week-end.
Sa relation avec les surveillants était tellement tendue qu’au milieu de l’année scolaire, son oncle maternel, Mandikou Sall, est venu le sortir de l’Internat pour l’installer chez lui au quartier Casenac.
Après la 3eme, l’ami de son père, le proviseur Ismaïla Mbaye est affecté au Lycée Blaise Diagne, à Dakar. C’est donc tout naturellement qu’il ramenât avec lui, Pape Fall, qui pouvait alors retrouver le cocon familial à la Sicap Baobab, avec sa maman et ses frères et sœurs qui commençaient à grandir et qui étaient tous heureux d’avoir avec eux, leur grand frère. Enfin !
En classe de seconde, au Lycée Blaise Diagne, Pape Fall fît la rencontre d’autres élèves déjà très politisés. A cette époque le Lycée Blaise Diagne était un réservoir de talents où la gauche maoïste, recrutait beaucoup.
Pour Pape Fall, jeune contestataire venant du Lycée Gaston Berger de Kaolack, le terreau était déjà favorable. C’est donc, naturellement qu’il s’est lié d’amitié avec une bande de lycéens, tous maoïstes.
Rapidement, avec la traque du régime socialiste de Senghor, Pape Fall est entré dans la clandestinité et militait à AJMRDN. Leur maison à Baobab était alors, un lieu de repli avec des camarades de la même obédience. Sa chambre, que la famille avait surnommée « POUKOUS BI » ne désemplissait pas.
Cette bande de jeunes révolutionnaires, en quête de liberté et grand changement politique au Sénégal, en Afrique et dans le Monde où les masses prolétaires auraient toute leur place sinon seraient à la tête, avait quasiment élu domicile à Baobab chez Pape Fall.
Bien entendu le régime réactionnaire de Senghor veillait au grain et Pape Fall s’est ainsi retrouvé plusieurs fois en prison, du fait de son implication dans les piquets de grève au Lycée et plus tard à l’UCAD, à la faculté d’histoire et géographie.
En terminal, Pape Fall s’est retrouvé en prison au Camp pénal et n’a pas pu passer son Bac, en juin. C’est à la session d’octobre en 1974, qu’il a pu passer et obtenir son Baccalauréat.
Les années à la faculté d’histoire et de géographie à l’UCAD n’étaient pas de tout repos non plus. Co-leader de la contestation étudiante dans cette faculté, le doyen Ndaw s’est finalement résolu à les dénoncer et Pape Fall a été de nouveau arrêté mais cette fois-ci l’Etat du Sénégal a voulu frapper fort.
Son procès fût expéditif. Il s’est tenu dans un Tribunal spécial où officiait Christian Valentin et Samba Ndiaye qui siégeait au nom du gouvernement de Senghor.
La sentence fût très sévère !
Pape Fall a été condamné à être enrôlé, sans délai, dans l’armée nationale et transféré à la frontière bissau-guinéenne où la guerre d’indépendance faisait rage entre le PAIGC de Cabral et les Portugais.
Ce fût alors la stupeur dans la famille Fall et dans tout le quartier à Baobab
Mais, 48 heures après le jugement, une clameur s’est emparée du quartier, lorsque les gens ont vu Pape Fall ramené à la maison par les Forces de Défense et de Sécurité. Il venait alors d’être réformé car Pape Fall était sourd d’une oreille, à cause d’otites à répétition lorsqu’était enfant.
Quel soulagement pour la famille et surtout pour la maman qui prît aussitôt la décision de l’exfiltrer et de l’envoyer à Lyon ou vivait un de ses oncles.
A Lyon, l’exilé Pape Fall, comme il se considérait, s’est inscrit à la faculté d’histoire où il fait de brillantes études. Mais Pape est resté avec ses convictions et son idéal de vie. Il adhéra alors à l’AESF (Association des Etudiants Sénégalais decFrance) / section Lyon, dont il devient assez rapidement un des piliers dans cette ville universitaire
Les étudiants sénégalais passés par Lyon à la fin des années 70 et début 80, peuvent en témoigner
Pape a été de tous les combats pour les défenses des intérêts des étudiants étrangers et des travailleurs immigrés en France.
Les foyers Sonacotra n’avaient pas de secrets pour lui. Pape a été en premier dans le combat pour l’alphabétisation des immigrés adultes qui étaient paumés face à une administration française sans concession.
Sa vocation d’éducateur et ses qualités de pédagogue, Pape Fall les tient certainement de son père Bassirou Fall, normalien, et grand éducateur.
Son jeune frère Zacaria, le benjamin de la famille, vit à Londres et a emprunté le même chemin, celui d’enseignant.
La générosité de cette famille, s’est irriguée jusqu’à ce dernier de la fratrie, Zac, qui n’a pas connu son père, arraché à l’affection de la famille, l’année de sa naissance, en 1967. Cette générosité a conduit Zac, durant la période du COVID 19, à s’inscrire à Londres parmi les enseignants volontaires, chargés de donner des cours particuliers aux enfants des parents travaillant à l’hôpital. C’est ainsi aussi qu’il a chopé 4 fois le Covid, mais a toujours réussi à s’en débarrasser. Respect Zac !
L’affection de la famille de Lyon, en région parisienne, Pape Fall au Lycée d’Aubervilliers en Seine Saint-Denis (93) et son épouse Martine Fall à l’INSSEP à Vincennes, coïncide avec la création du Forum Res Publica Disso, à Paris.
Une Association de la Société Civile sénégalaise en France, créée 3 ans après la première alternance démocratique en 2000, au Sénégal.
C’est donc naturellement que Pape Fall a intégré cette association dont il fût le trésorier jusqu’à la fin de ses jours.
En fin2007, au moment des discussions à Dakar entre les partis d’opposition (PS, AFP, LD, PIT, RTA/S, TEKKI, MDRS, RND etc… ) et la Société Civile, pour élaborer les Termes de Références des Assises Nationales du Sénégal, feu Mohamed Mbodji, alors Président du Forum Civil s’est rapproché du Forum Res Publica-Disso.Sa démarche avait pour but, d’associer la Diaspora sénégalais à la rédaction des TDR des AN et plus tard à ses travaux
C’est ainsi que le Forum Res Publica-Disso fût la première organisation de la Diaspora à être partie prenante des ANS, ayant elle-même participé à la rédaction des TDR et à toutes les étapes du processus.
Pape Fall, a été le Trésorier du Comité France des Assises Nationales avec une rigueur absolue dans la gestion des fonds collectés et un engagement total.
Malgré sa maladie que très peu d’entre nous savait, Pape a été un artisan important du Comité France des Assises Nationales du Sénégal et un pilier indispensable.
Entre juin 2008 en Décembre 2008, date de production et de remise du rapport du comité France des Assises Nationales, Pape Fall a été présent à toutes nos réunions et consultations citoyennes.
Depuis Paris, en passant par les différentes villes de banlieue comme Saint-Denis, Mantes-LaJolie, Cergy Pontoise etc, Pape a sillonné la France avec nous, du Nord au Sud, d’Est en Ouest.
A Lille, Rouen, Bordeau et Marseille avec souvent un ou deux membres du Bureau National des Assises au premier desquels le Doyen Amadou Mahtar Mbow, Général Mansour Seck, Général Keita, feu Mansour Kama ou Mohamed Mbodji etc, Pape a toujours été là, discret, espiègle, mais oh combien pertinent dans ses prises de parole.
Régulateur des débats lorsqu’il sentait que ça pouvait partir en vrille, Pape avait cette expérience de la gestion des dynamiques de groupe.
En 2012, après avoir pris connaissance des résultats du 1er tour de l’élection présidentielle de février 2012 qui a qualifié Abdoulaye Wade et Macky Sall pour le 2eme tour, Pape Fall nous confiait, le 3 mars 2012, à l’hôpital Saint Antoine à Paris : “Les gars, ils nous ont eus.”. Il s’est ensuite retourné avec son drap le visage face au mur.
Sa maladie avait alors pris le dessus et malgré qu’il gérait tout ça avec courage, beaucoup de pudeur et de dignité, Pape Fall savait certainement qu’il nous voyait pour la dernière fois.
Trois jours après, le 6 mars 2012, Pape Fall s’est éteint laissant dernière lui une famille aimante avec Martine, son épouse, Nguiraan son fls ainé et Rémy, le benjamin.
Puisse la Terre de Yoff, lui soit légère et qu’Allah SWT l’accueille au Paradis Firdawsi. Amine
A travers, les témoignages qui suivent, vous pourrez juger de la dimension de l’Homme, Pape Fall. Vous verrez combien il était aimé et respecté.
Tout cela méritait, que nous lui rendions un vibrant hommage, en ce 6 mars 2024, 12ème anniversaire de son décès et où le Sénégal vit des moments incertains, comme en 2012.