SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
3 août 2025
MAMADOU LAMINE DIALLO PROMET D’INSTAURER LE DROIT DU SOL AU SÉNÉGAL
“Je vous promets qu’on va ramener ici le droit du sol”, a notamment déclaré Mamadou Lamine Diallo, relevant que si la France n’en veut pas, le Sénégal qui “devra diriger l’Afrique de l’Ouest” a besoin d’une telle législation.
Thiès, 19 mars (APS) – Le leader du mouvement Tekki et candidat à la présidentielle, Mamadou Lamine Diallo, a annoncé, mardi à Thiès, sa volonté d’instaurer le droit du sol au Sénégal, s’il venait à être porté à la tête du pays, à l’issue du scrutin de dimanche prochain.
“Je vous promets qu’on va ramener ici le droit du sol”, a notamment déclaré Mamadou Lamine Diallo, relevant que si la France n’en veut pas, le Sénégal qui “devra diriger l’Afrique de l’Ouest” a besoin d’une telle législation.
Le droit du sol est un principe juridique permettant à un enfant de se voir attribuer automatiquement la nationalité de son pays de naissance.
Il s’adressait à ses militants au quartier Mbambara de Thiès, ville qu’il considère comme un “creuset de l’Afrique de l’Ouest”.
“Il y a trop d’apatrides (personnes sans nationalité) au Sénégal, et ce n’est pas normal”, a-t-il déploré, estimant que cette situation doit changer, vu la vocation du pays à “être à la tête de l’Afrique de l’Ouest”.
Pour cette raison, il dit prendre en compte l’Afrique de l’Ouest dans tous les aspects de son offre programmatique, qu’il s’agisse de question de sécurité ou d’autres sujets.
“Nous devons diriger l’Afrique de l’Ouest, pour qu’en 2040- 2045, nous soyons parmi les 10 plus grandes économies du monde”, a-t-il insisté.
Se présentant comme un panafricaniste, Mamadou Lamine Diallo veut que “le Sénégal, avec l’Afrique de l’Ouest”, soit cité, dans 15 à 20 ans, parmi des puissances comme la Chine, l’Inde et la Turquie.
Il demande aux jeunes de se mobiliser pour la matérialisation de cette vision, convaincu que ces derniers ont “la capacité, la détermination, le talent et le courage”, pour “changer le pays, l’Afrique de l’Ouest et le monde”.
Le leader du mouvement Tekki revendique l’influence de la vision panafricaniste de figures musulmanes sénégalaises comme Baye Niass, fondateur de la Fayda Tijaniyya et qui comptait des disciples jusqu’au Nigeria et au Tchad, ainsi que de Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur du mouridisme et de l’historien Cheikh Anta Diop.
Mamadou Lamine Diallo a expliqué le choix porté sur Thiès, pour lancer ce type de message par le fait que cette ville est un “creuset en Afrique de l’Ouest”.
“Thiès est le socle de la liberté, de la résistance, poursuit-il, depuis la grève des cheminots, Thiès est à l’avant-garde des conquêtes des libertés démocratiques au Sénégal”.
La cité du rail, dit-il, “doit aussi être à l’avant-garde pour la rupture et la responsabilité”.
“Thiès aurait dû être un centre industriel”, a-t-il regretté, en rappelant dans cette ville de cheminots, on réparait des wagons, des locomotives.
Ces métiers ferroviaires qui ont aujourd’hui tous disparu, doivent revenir, selon Mamadou Lamine Diallo.
“Tout le monde sait qu’il n’y a pas d’industrialisation sans chemin de fer”, a-t-il poursuivi, promettant de “rétablir tout cela, et très rapidement”, s’il prend les rênes du pays.
Le chantre du “Tekki” (réussite, en langue wolof), entend aussi, dans le même sillage, implanter une usine de production de motos, pour qu’on n’ait plus à les importer dans cette ville où les moto-taxis occupent une bonne partie des jeunes.
Sur le plan institutionnel, Mamadou Lamine Diallo se targue d’être le seul candidat qui s’engage à réduire de 31%, les pouvoirs du président de la République. Ainsi pourra-t-on lutter contre la corruption et la mauvaise gouvernance, selon le candidat.
“Quand le président en personne sait qu’il peut être poursuivi en justice, les autres [membres de l’appareil d’État] le sauront aussi”, relève-t-il, laissant entendre qu’ils agiraient en connaissance de cause.
Accident de la coalition «Khalifa Président»
La coalition «Khalifa Président» a décidé de suspendre ses visites de proximité à Dakar, après avoir été impliquée dans un accident malheureux, entraînant cinq blessés qui sont actuellement pris en charge à l'hôpital de Pikine. D’après un communiqué, l'accident est survenu alors que les partisans de Khalifa Sall étaient en caravane dans la zone de Keur Massar-Malika Yeumbeul en vue de préparer activement l’élection présidentielle au Sénégal prévue pour ce dimanche 24 mars.
Mamadou Lamine Diallo tacle Macky
Le modèle économique de Macky Sall a atteint ses limites. C’est l’avis du candidat Mamadou Lamine Diallo qui a indiqué hier avoir constaté en direct dans cette campagne électorale le chômage massif des jeunes et des femmes. Il a également expliqué qu’il a vu des familles désemparées dans les communes urbaines et villages. Donc, pour Mamadou Lamine Diallo, la rupture avec le modèle économique du Président Macky Sall est une nécessité et il faut le faire de façon responsable. Pour lui, il est temps que Amadou Bâ explique aux Sénégalais pourquoi lui faire confiance alors qu’il a signé tous les actes de mal gouvernance et qu’il a participé activement à tous les actes de répression, de prédation de nos ressources financières et foncières. L’habitude est une seconde nature. Selon Mamadou Lamine Diallo, Amadou Ba est la photocopie réduite de Macky Sall et que par conséquent, il fera ce qu’il a appris. Mais en attendant la tenue du scrutin, précise-t-il, le peuple fait face à la cherté de la vie. Car Amadou Ba est sans solution et accumule plus de 1 500 milliards dus aux entreprises de ce pays. Pour lui, l’ex PM, devenu candidat «non désiré» de son mentor Macky Sall, doit assumer ses errements économiques et demander pardon au peuple.
Mouvement des «Doomu Daara Patriotes»
Dans un communiqué parvenu hier à «L’As», le Mouvement des Doomu Daara Patriotes (MODDAP) dit apprendre avec une profonde stupéfaction et une grande indignation l'attaque perpétrée hier nuit, 18 mars 2024, par des individus non identifiés, contre la caravane de Cheikh Bara Ndiaye à Darou Mouhty. Selon le texte, le MODDAP condamne fermement ces actes barbares commis par ceux qu’ils appellent les ennemis de la paix et de la stabilité, et exhorte les autorités sécuritaires à agir pour une bonne protection des caravanes électorales. Dans le document, le MODDAP réaffirme que les attaques lâches perpétrées par ces nervis n'entameront en rien la détermination des Doomu Daara à œuvrer à la mise en œuvre de ses activités de campagne électorale dans la quête du pouvoir par les moyens pacifiques aux côtés du candidat de leur coalition Bassirou Diomaye Diakhar Faye.
Arrestation des cinq membres de Pastef à Nioro
Guy Marius Sagna demande la libération des cinq membres de l’ex PASTEF, arrêtés avant-hier à Nioro. Selon le député, ils sont toujours au commissariat de police de Nioro. Parmi eux, précise-t-il, figure le coordonnateur départemental de l’ex PASTEF Nioro, Massamba DIENG, qui a des blessures, selon lui. Guy Marius invite ainsi le ministre de l'Intérieur à encadrer et assurer la sécurité de chaque candidat et caravane. C'est la meilleure manière, pour lui, de savoir qui agresse, violente et provoque qui.
Abdou Mbengue, Modou Touré et Babacar Sèye libres
Arrêtés lors des émeutes de novembre dernier dans la commune de Mbacké après le meeting départemental de la coalition Yewwi Askan wi, Abdou Mbengue (commerçant), Modou Touré (vendeur de voitures) et Babacar Sèye (marchand ambulant) sont désormais libres après cinq mois de détention à la maison d'arrêt et de correction (Mac) de Diourbel. Inculpés pour les chefs d'association de malfaiteurs, acte de nature grave à compromettre la sécurité publique et participation à des manifestations non autorisées, ces trois patriotes ont comparu hier devant la barre du tribunal correctionnel de Diourbel. Mais l'audience n'aura duré que le temps d'une rose. En effet, il n'y a même pas eu de débat. Parce qu'après l'identification des prévenus, le président du tribunal leur a notifié qu'ils allaient bénéficier de la toute nouvelle loi d'amnistie. Après le réquisitoire du procureur Pape Khalil Fall invitant le tribunal à prendre en compte ladite loi, le président du tribunal a fait constater l'extinction de l'action publique. Ainsi, Abdou Mbengue, Modou Touré et Babacar Sèye ont tous été relaxés devant leurs proches et amis venus assister au procès.
Accidents de la route pendant la campagne électorale
L'association des cavaliers de la sécurité routière du Sénégal (A.C.S.R.S) attire l'attention des candidats à l'élection présidentielle sur les accidents lors des caravanes. Selon le président de ladite association, Cheikh Tidiane Sarr, les campagnes électorales endeuillent de nombreuses familles à cause, notamment, des accidents de la route. Face à ce phénomène, il invite les candidats à respecter et faire respecter le Code de la route. M. Sarr plaide pour un meilleur respect du code de la route tout en déplorant les morts sur les routes lors des campagnes électorales. Il estime que la quête de l’émergence requiert un changement de mentalité voire une rupture avec les comportements qui sont aux antipodes des règles de base de la vie en communauté. Selon lui, le non-respect du code de la route doit être banni par ces leaders politiques ou candidats qui aspirent à gouverner le pays. Il les invite à inclure dans leurs programmes le respect du code de la route et les surcharges dans le transport.
Le CNRA tape sur la SEN TV
Après plusieurs plaintes et récriminations concernant la série «Bété Bété» que diffuse actuellement la SEN TV, le CNRA, après avoir visionné des extraits de certains épisodes de ladite série, a pu constater plusieurs manquements à la réglementation, selon un communiqué. Dans la série, précise le document, sont régulièrement notés des propos, comportements et images injurieux ou déshonorants à l’endroit d’une partie de la communauté. Selon Babacar Diagne et Cie, la diffusion d’une telle production constitue une violation du cahier des charges relatif à l’établissement et l’exploitation d’un service de télévision privée commerciale, notamment en son article 12. Ainsi, après avoir délibéré en sa séance du 19 mars 2024, le CNRA enjoint à la SEN TV de veiller à ce que des propos, comportements et images malveillants ou injurieux à l’endroit d’une quelconque partie de la communauté ne soient plus diffusés dans la série «Bété Bété». L’organe de régulation appelle donc la SEN TV à prendre les mesures appropriées pour se conformer à la présente observation.
Caravanes à Saint-Louis
A soixante-douze heures de la fin de la campagne électorale, les coalitions multiplient les descentes. Si au début du mois de Ramadan, les animateurs des coalitions menaient leurs activités la nuit, ce n’est plus le cas. Toutes les heures sont occupées. Il n’y a plus de vide. Toutes les heures sont mises à profit avec plusieurs équipes. La coalition Benno Bokk Yaakaar avec à sa tête Mansour Faye, a fait une parade dans les quartiers des Hlm, Léona, Diamaguène avec à ses côtés l’honorable député Aminata Guèye non moins responsable de la zone. Les populations sont sorties massivement et ont écouté minutieusement les explications des flyers et des catalogues où les réalisations du Président Macky Sall sont étalées. Cette descente dénote de la présence de la mouvance présidentielle. Les autres responsables étaient aussi présents. Étant une zone avec un important électorat, Mansour Faye va y retourner ce mercredi pour essayer de convaincre davantage les ««citoyens «indécis».
Caravanes à Saint-Louis (bis)
Restons à Saint-Louis pour dire qu’une autre coalition qui était aussi sur le terrain, c’est celle de «Déthié Fall 2024» qui était dans les différents quartiers de Pikine avec à sa tête Dr Pape Moustapha Fall leader du Mouvement national patriotique Gaal-Gi qui soutient la candidature de Déthié Fall. Ce dernier a mené de main de maître la caravane à Pikine où les populations comptent soutenir le seul candidat originaire de la vieille ville. Elles ont salué le courage, l’engagement, la loyauté et surtout la personnalité de Déthié Fall dont le père a eu à «assister beaucoup de démunis». Pour le moment, les programmes sont présentés aux populations qui sont bien «fréquentées» présentement par les politiques à la pêche de leurs voix.
Caravanes à Saint-Louis (ter)
Ne quittons pas la vieille ville sans évoquer les activités de la coalition Diomaye Président. Cette fois-ci, c’est le superviseur régional, Pr Mary Teuw Niane, qui est allé à la rencontre de Me Moussa Diop, de Thierno Seydou Niane. Ils se sont retrouvés à Taredji pour entamer une caravane qui va les mener à l’Ile A morphil. Selon certaines sources, la caravane nationale n’ira pas dans cette zone enclavée du département de Podor. Les trois soutiens du candidat Bassirou Diomaye FAYE ont été tour à tour à Ndiayène Pendao, Podor, Ndioum, Méri, Mboumba, Pété et Galoya. Pour Pr Mary Teuw NIANE, il s’agissait «d’inviter les militants et sympathisants à rallier ces villes carrefour pour accueillir le leader du Pastef» qui est attendu ce mercredi dans la matinée dans le département de Podor.
Libération de Me Ngagne Demba Touré
Me Ngagne Demba Touré a bénéficié de l’amnistie des événements de mars 2021 à 2024. Le greffier qui a été envoyé récemment en prison a retrouvé les siens hier. Le président de la JPS nationale a été accueilli à sa sortie de prison par ses compagnons de Pastef. Sans doute ne va-t-il pas perdre de temps pour s’engager dans la campagne électorale pour les deux jours qui restent. D’autres sympathisants de Ousmane Sonko ont aussi humé l’air de la liberté, notamment Mohamed Guèye ainsi que Yaya Cissé et Mor Guèye de Rufisque.
Macky Sall avertit les candidats
Un homme averti en vaut deux. Dans une interview accordée hier à Bloomberg, le Président Macky Sall a lancé un avertissement aux candidats à la présidentielle en ce qui concerne le débat sur le FCFA et les contrats pétroliers. Le chef de l’État estime qu’il n’est vraiment pas approprié « de parler de quitter le CFA ». Pour ce qui est des contrats pétroliers, le Président précise qu’ils peuvent toujours être améliorés mais déclare que « franchement, penser que nous pouvons modifier les contrats déjà signés avec les entreprises n'est pas possible ». Selon lui, ce serait un tournant désastreux pour le Sénégal.
FATICK, AMADOU BA PROMET LA DÉSALINISATION DES TERRES
“La terre de Fatick a un taux important en sel. C’est pourquoi je compte mettre en place un programme de désalinisation qui va redonner à la terre sa force pour de meilleures productions agricoles”, a-t-il dit.
Le candidat de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY), Amadou Bâ, a promis de mettre en place, s’il est élu, un programme de désalinisation de terres pour permettre aux agriculteurs de Fatick de disposer davantage de surfaces cultivables.
“La terre de Fatick a un taux important en sel. C’est pourquoi je compte mettre en place un programme de désalinisation qui va redonner à la terre sa force pour de meilleures productions agricoles”, a-t-il dit lors d’un meeting tenu dans la soirée de mardi à mercredi.
Amadou Ba dit vouloir implanter des usines dans la région afin que les produits issus de l’agriculture soient transformés et commercialisés par les Fatickois.
“Nous allons soutenir les hommes d’affaires afin qu’ils disposent d’entreprises prêtes à employer les jeunes de Fatick. Ils ont l’expertise et la volonté, il ne leur manque que l’accompagnement et je m’engage à le faire”, a-t-il déclaré.
Le candidat de la coalition BBY a également promis d’exécuter toutes “les mesures prises” par le gouvernement lors du Conseil présidentiel tenu en novembre dernier dans cette région.
PREMIERS POINTS DE LA CAMPAGNE ÉLECTORALE AUX MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE MERCREDI
Les quotidiens parus ce mercredi tentent pour la plupart de mesurer les forces en présence dans la campagne électorale pour le scrutin présidentiel de ce dimanche, après plus d’une semaine d’engagement des différents candidats sur le terrain.
Dakar, 20 mars (APS) – Les quotidiens parvenus mercredi à l’APS tentent pour la plupart de mesurer les forces en présence dans la campagne électorale pour le scrutin présidentiel de ce dimanche, après plus d’une semaine d’engagement des différents candidats sur le terrain à la conquête des électeurs.
Les journaux essaient surtout de rendre compte des programmes des candidats et de la mobilisation de leur camp sur le terrain, histoire d’y voir un peu plus clair pour leurs lecteurs, au besoin en s’attelant à décortiquer les discours des protagonistes.
“Un quintet se dégage”, à 72 heures du scrutin, soutient le quotidien Kritik’. “Entre discours prometteurs et bonnes intentions, analyse ce quotidien, les programmes les plus éprouvés par les électeurs ont surfé sur les insuffisances du régime sortant”.
Les candidats “ont affiché de fortes ambitions pour diriger le pays. Seulement, entre le discours et le profil des candidats, le fossé s’est élargi au fil des jours de campagne. Des favoris qui creusent l’écart et prennent des longueurs d’avance et des outsiders qui trainent le pied au risque de miser tout leur électorat sur un second tour probable”, écrit Kritik’.
Sur ce registre, L’Observateur prévient que la foule est un “baromètre en trompe-l’œil”. Le journal interroge un spécialiste selon lequel il n’est “jamais évident de faire une corrélation entre les foules que l’on voit et l’électorat réel”.
“Le déferlement de populations qui suit les candidats à la présidentielle de ce 24 mars durant la campagne électorale pourrait prêter à confusion ou induire en erreur les observateurs”, relève à ce sujet L’Observateur.
Karim Wade, fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, dont la candidature a été invalidée par le Conseil constitutionnel, pour sa part, se projette d’ores et déjà sur le second tour. “Les tendances montrent clairement qu’il y aura un second tour”, dit-il dans des propos relayés par le quotidien Libération, se posant en faiseur de roi.
“Karim fait monter les enchères”, affiche L’As, ce quotidien rappelant qu’il y a deux jours, le candidat recalé du Parti démocratique sénégalais avait demandé à “ses partisans et alliés de rester mobilisés pour la suite du combat qui sera déterminée en rapport avec le secrétaire général national du PDS, Me Abdoulaye Wade”.
“En attendant que le pape du Sopi se prononce, indique le journal, +Wade fils+ est sorti hier pour faire monter les enchères tandis que certains de ses frères libéraux sont partagés entre Idrissa Seck et Amadou Ba”.
Le journal Le Quotidien rapporte que “10 députés et 20 responsables de fédérations [du PDS] décident de rejoindre le candidat de Benno [Bokk Yaakaar]”, à savoir l’ancien Premier ministre Amadou Ba, pendant que Sud Quotidien revient sur la thématique de la réforme des institutions et du renforcement de l’Etat de droit, abordée sous l’angle de “l’hyperprésidentialisme”.
“Les candidats mis au défi” de “l’hyperprésidentialisme”, système “marqué par la trop grande concentration des pouvoirs entre les mains du chef de l’Etat” et qui se trouve “de plus en plus décrié par des organisations de la société civile et des universitaires”.
Alors que selon le quotidien Libération, la campagne électorale se poursuit “entre piques, engagements et scènes de violence”, L’Info rapporte que le F24, plateforme regroupant les “forces vives” du Sénégal, “engage la bataille de la sécurisation du vote”.
Le quotidien Enquête s’intéresse aux potentielles Premières dames. “On ne les découvre pour la plupart qu’après l’élection de leur mari”, écrit ce journal, en tentant de décrypter les styles, méthodes et pouvoirs des Premières dames, de Senghor à Macky Sall.
Le journal signale aussi qu’en cas de victoire de la candidate Anta Babacar Ngom, dont le mari est un colonel de la gendarmerie nationale, le Sénégal se doterait d’un “Premier monsieur”.
BASSIROU DIOMAYE FAYE SE POSE EN CHANTRE DE LA RUPTURE
Le candidat de substitution affirme qu'Ousmane Sonko "n’est pas dans l’attente d’un retour sur investissement personnel". Il met en avant un projet de changement et revendique un "ADN politique" différent de celui des précédents dirigeants du pays
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 20/03/2024
À quelques jours du premier tour de l'élection présidentielle du 24 mars, le candidat Bassirou Diomaye Faye se présente comme le porteur du changement nécessaire au Sénégal. Dans un entretien accordé au Monde, l'opposant de 43 ans, favori du scrutin, a détaillé ses propositions pour "apporter la rupture" dans le pays.
Sorti de prison le 14 mars après 11 mois de détention, Bassirou Diomaye Faye remplace Ousmane Sonko comme candidat de la coalition "Diomaye président", composée du Parti des patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité (Pastef), dissout par les autorités. Il mène depuis une campagne "accélérée" à travers le pays dans un contexte de crise préélectorale.
Interrogé sur la validité de ce scrutin après les tensions, le candidat estime qu'"il aura une valeur plus élevée que toutes les précédentes, car les électeurs [...] s’interrogent avec inquiétude sur l’avenir de ce pays". Selon lui, "les Sénégalais ont soif de justice".
Concernant ses 11 mois d'incarcération, Bassirou Diomaye Faye reconnaît que cette détention a perturbé sa campagne : "Ça a été des mois difficiles. Je n’ai pas pu contribuer comme je le souhaitais [...] alors que mon rôle devait être crucial". Il précise néanmoins avoir pu échanger à quatre reprises avec Ousmane Sonko durant leur détention commune.
Interrogé sur sa place de "plan B", il martèle que "nous n’avons jamais mis en avant les individus dans notre formation politique". S'il était élu, il assure qu'il ferait "les consultations nécessaires" pour nommer un Premier ministre et qu'Ousmane Sonko "n’est pas dans l’attente d’un retour sur investissement personnel".
Sur la remise en cause de son manque d'expérience, Bassirou Diomaye Faye répond : "C’est avec un président [Macky Sall] à qui l’on n’a pas reproché son manque d’expérience que la démocratie sénégalaise a subi le plus de balafres". Il affirme vouloir "apporter la rupture" car il n'a "pas le même ADN politique" que les autres dirigeants sénégalais.
Dans son programme, le candidat propose une sortie du franc CFA au profit d'une monnaie nouvelle communautaire ouest-africaine. Il déclare aussi vouloir "renforcer les liens avec les pays limitrophes" comme le Mali, tout en maintenant des "relations équilibrées, respectueuses et gagnant-gagnant" avec la France.
LE POISON DE MOUSSA BOCAR DANS LA CAMPAGNE DE AMADOU BA
Il y a de ces faits et gestes qui peuvent tout chambouler dans une élection. La sortie de Moussa Bocar Thiam est mal prise jusque dans le camp du candidat de Benno bokk yaakaar. Même s’il a tenté de repréciser ses propos.
La sortie de Moussa Bocar Thiam contre les wolofs de Ourossogui qui voteraient contre Amadou Ba pourrait desservir son candidat. Des membres de son directoire de campagne ont cette crainte. Et parce qu’il y a eu des précédents similaires comme les menaces de Wade, en 2012, contre les populations de Podor et de Matam qui ne voteraient pas pour lui. Le vote-sanction était massif.
Il y a de ces faits et gestes qui peuvent tout chambouler dans une élection. La sortie de Moussa Bocar Thiam est mal prise jusque dans le camp du candidat de Benno bokk yaakaar. Même s’il a tenté de repréciser ses propos. Lors d’un meeting tenu dans la commune de Ourossogui dont il est le maire, le ministre de la Communication n’a rien trouvé de mieux que de s’attaquer aux commerçants et autres ouvriers qui travaillent dans sa commune. Dans une déclaration faite en Wolof, il dit : «Je ne m’adresse pas à ceux qui sont du côté d’Amadou Ba. Mais plutôt à mes parents Wolof, les commerçants, les menuisiers, les maçons, qui sont à Ourossogui et qui sont déterminés à voter contre Amadou Ba. Vous n’avez pas le droit de voter pour quelqu’un d’autre que Amadou Ba à cette élection. Si vous votez pour l’opposition, c’est faire reculer la localité.» En effet, depuis cette communication, des membres de ces corps de métiers ont fait des sorties au vitriol contre le ministre. Cette vidéo devenue virale parce que jugée grave ne laisse pas indifférent le Directoire de campagne de son candidat. Parce que justement, au-delà cette gravité, ces propos peuvent desservir Amadou Ba. Et à regarder dans le rétroviseur, il y a bien eu des cas similaires.
Les menaces de Wade contre Podor et Matam au 2nd tour de 2012
Abdoulaye Wade, acculé et affaibli par sa décision de faire, contre vents et marées, un 3e mandat, avait pété un câble au 2nd tour de 2012. Le 21 mars, à 3 jours du scrutin, devant affronter Macky Sall, avait menacé les localités qui ne voteraient pas en sa faveur. «Je ne vais plus aider des gens qui ne votent pas pour moi. J’ai beaucoup fait pour Podor et Matam, s’ils veulent que je continue mes projets, il faut qu’ils votent pour moi. Il faut que les gens de Matam et Podor me disent s’ils veulent que je continue la construction d’infrastructures. Sinon, je vais remettre les projets à Macky Sall qui n’a pas de programme», avait-il déclaré lors d’un meeting tenu à Tivaouane Peul, une localité de la région de Dakar. Le même Abdoulaye Wade avait aussi menacé de ne plus consentir des investissements en Casamance. Alors, ces localités du nord et du sud y avaient vu du chantage. Résultat : il a subi un vote-sanction massif qui a contribué à sa chute.
Me Moussa Diop et Ilaa Touba
Dans la soirée même de la réélection de Macky Sall en 2019, Me Moussa Diop, non content de la lourde défaite de son candidat à Touba et dans le département de Mbacké en général, n’avait pu se retenir. «Ils se prennent pour le centre du monde, ici au Sénégal. Au référendum, ils ont fait la même chose. Ils ont fait perdre Macky ici (à Touba). Ils ont saboté le vote, détruit tout, et on les a laissés faire. Le président Macky Sall n’a même pas fait un recours. Aujourd’hui, quand je me suis réveillé, j’ai eu une seule envie, aller louer un bulldozer, enlever Ila Touba (autoroute) et aller en faire Ila Fouta», avait-il fulminé. Soulevant ainsi une grosse colère de la communauté mouride et de l’opinion en général. Beaucoup réclamaient d’ailleurs son limogeage de la Directeur générale de Dakar Dem Dikk en vain. Cette sortie n’avait fait qu’accentuer l’impopularité de Macky Sall à Touba.
MACKY SALL RÉFUTE FERMEMENT LES CRITIQUES
"Je n'ai pas d'excuses à faire puisque je n'ai commis aucune faute", se défend le président sortant dans une interview accordée à la BBC
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 20/03/2024
Dans une interview accordée à la BBC ce mercredi 20 mars 2024, le président Macky Sall s'est défendu face aux accusations concernant le report de la présidentielle initialement prévue pour le 25 février dernier.
Interrogé sur d'éventuelles excuses à faire suite aux critiques, le chef de l'État a été catégorique : "Je n'ai pas d'excuses à faire puisque je n'ai commis aucune faute", a-t-il déclaré. Le président assure avoir agi "dans le cadre de la loi et du règlement" et rappelé qu'aucune institution juridique ou judiciaire sénégalaise n'a remis en cause les actions posées.
Selon Macky Sall, "le débat est mal posé, ce n'est pas une affaire de pardon". Citant le vote de la loi de report du scrutin par le Parlement, il a estimé que "le président qui est le chef de l'exécutif doit tenir compte de ce fait et c'est ce qui a été fait". Pour lui, "tout ce qui a été fait, là, était dans le respect strict de la Constitution du Sénégal", document qu'il dit toujours conserver sur lui.
Interrogé sur le fait que les opposants qui défient Macky Sall se retrouvent systématiquement dans le collimateur de la loi, le président a répondu : "Ce n'est pas parce qu'on est politiciens, qu'on ne doit pas répondre de ces actes devant la loi. Ça, c'est ce qu'on raconte dans la rue et qu'on veut me coller à la peau."
Macky Sall a par ailleurs indiqué qu'il passera le témoin au prochain président élu le 24 prochain ou, au plus tard, le 2 avril à la fin de son mandat, réfutant toute intention de rester au pouvoir après cette date.
A LA DECOUVERTE DU COUPLE MUSICIEN FAYE
Paix et unité pour l’Afrique : un point central des thèmes que l’African Joy Group inculque aux mélomanes et populations, par le biais de sonorités mêlant musique traditionnelle africaine et musique moderne.
Paix et unité pour l’Afrique : un point central des thèmes que l’African Joy Group inculque aux mélomanes et populations, par le biais de sonorités mêlant musique traditionnelle africaine et musique moderne. Au gouvernail de ce groupe qui a pris source, en 2005, à la Patte d’oie Bulders, on retrouve le couple Moussa Faye, un guitariste, et Fabienne, une chanteuse passionnée de musique depuis sa tendre enfance. Avant qu’il ne devienne trio avec le concours du guitariste Mass, en 2010.
Fondé en 20O5, le Groupe African Joy est en effet le résultat d’un travail très ardu des époux Faye. Moussa et Fabienne Kantoussa Faye, passionnés parla musique. African joy(la joie africaine), « est un groupe unique qui combine des rythmes et les mélodies africaines traditionnelles avec la musique moderne » soutient ainsi le guitariste fondateur du groupe, Moussa Faye. Le groupe a produit plusieurs singles et un album intitulé : « Life story (histoire de vie), composé de 8 titres, vendu à plus 1000200 exemplaires dans le monde », nous révèle par ailleurs le lead vocal et guitariste, Moussa Faye. Le producteur du Groupe African Joy, Moustapha Faye, est basé en Belgique. C’est ce dernier qui a pris en charge la totalité du financement pour la sortie de l’album. Les thèmes évoqués ont pour but de conscientiser les populations des dangers qui guettent notre planète. Il s’agit entre autres de la violence et du réchauffement climatique et ce, d’autant que sans la paix, aucun développement n’est possible. Selon le guitariste Moussa Faye, « l’art a pour finalité la paix et le développement, des leviers essentiels pour la stabilité de toute société»
Fort de cette conviction, le couple-artiste Faye invite les Africains à s’unir et à s’inspirer des hommes de valeur que furent Cheikh Anta Diop, Patrick Lumbumba, Thomas Sankara etc. Et sans verser dans l’autoglorification, l’artiste moussa Faye se dit d’avis que le Sénégal doit servir d’exemple aux autres Etats du continent. « Dans notre pays les communautés vivent en parfaite intelligence, malgré leur appartenance ethnique, culturelle, confrérique et religieuse ». Avant de préciser que « c’est ce que nous avons essayé de montrer dans notre single : « diamou Sénégal »
Life story : histoire de la vie, en langue locale « diar diarou adouna » compte 8 titres parmi lesquels on peut citer: I remember, je me rappelle (Mme Faye y rend hommage à son père), Love in the whole word Africa ou l’amour dans toute l’Afrique. Une chanson qui exhorte les Africains à s’unir dans la mesure où les défis qui les interpellent sont immenses. Très soucieux par ailleurs de la question infantile, le couple musicien invite les familles et les pouvoirs publics à accorder plus d’importance à la cause de l’enfance. En respectant leurs droits, leur droit au bien-être, à l’éducation mais aussi à bannir toute forme de violence à l’encontre des tout-petits. « Nous avons créé ce groupe pour conscientiser et sensibiliser les populations sur la nécessité de préserver les acquis que nous avons hérités de nos aïeux : l’amour de l’autre, la solidarité.
Le Groupe African joy a eu à se produire sur plusieurs scènes : au Sénégal, lors du Fest femme et dans la sous-région. Il a été invité au Cameroun à l’occasion du Festival International Roots and beauty africa (Firba) et a participé à la célébration de la journée que les artistes de renom ( Hortense Aquassa, Salif Keita, Tiken jah FaKoli, Morgan Héritage) ont dédiée à l’Afrique. Seul revers de la médaille : le manque de moyens financiers. Les nombreux projets peinent à être réalisés même si la volonté existe. A l’instar du projet environnement mis en place en collaboration avec le ministère de la Culture et de l’environnement en 2020 et dont le but est de sensibiliser la population sur les dangers que représente l’utilisation des sachets et tasses en plastique. « Jusqu’à nos jours, malgré tout ce que nous avons abattu comme travail dans le domaine environnemental, nous n’avons pas été récompensés comme cela se doit. Nous avons produit beaucoup de choses pour sensibiliser les populations », déplore le musicien Mousssa Faye qui n’entend cependant pas baisser les bras. Même si le chemin à parcourir est parsemé d’embûches.
Par Pierre SANé
UNE FEUILLE DE ROUTE POUR EN FINIR DÉFINITIVEMENT AVEC LE CFA/ECO
Lettre ouverte aux militants anti-Cfa à l’occasion de l’élection présidentielle sénégalaise de 2024. 2025 marquera le 65e anniversaire de l’accès à l’indépendance des colonies françaises d’Afrique. Beaucoup de commémorations et de réjouissances à venir
Lettre ouverte aux militants anti Cfa à l’occasion de l’élection présidentielle sénégalaise de 2024
L’année 2025 marquera le 65e anniversaire de l’accès à l’indépendance des colonies françaises d’Afrique. Beaucoup de commémorations et de réjouissances à venir!.
Sauf que tout au long de l’année, l’incongruité de la permanence du franc colonial (rebaptisé eco avant sa naissance !) continuera à susciter des controverses et des exigences visant à mettre fin au statut quo. Nous avons en 2024 l’opportunité d’écrire une nouvelle page de notre histoire contemporaine de la décolonisation. Ou de rester bloqués sur notre ligne de départ de 1960 ou pire de prendre un faux départ avec l’eco français.(qui peut littéralement être qualifié de non-événement).
Battre monnaie est un droit régalien qui relève de la compétence exclusive de notre Assemblée nationale, c’est à dire du peuple souverain. Le Cfa, même dans la version “eco” que se “seraient appropriée” certains chefs d’Etats africains n’en serait pas moins une violation continuelle de notre Constitution.(1).
Il faudrait donc commencer par se “réapproprier” notre droit souverain de battre notre propre monnaie au cas où il aurait été délégué par une convention quelconque. La souveraineté ne se délègue pas. A la limite, elle se partage dans un schéma d’intégration régionale (monnaie unique ou commune d’abord, forces de défense, commerce extérieur etc.). Après tout, près de 150 pays ont leur propre monnaie nationale, y compris 40 pays africains. Qu’on ne vienne surtout pas me dire que le Sénégal ne dispose pas des compétences économiques et techniques pour gérer une monnaie nationale alors que la Mauritanie et la Gambie en disposent. Ce n’est pas un problème technique mais politique.
Le subterfuge de l’Eco français
Le subterfuge de l’Eco français a été rapidement débusqué pour ce qu’il représente un leurre! La garantie accordée par la France lui donne un droit de regard sur les transactions internationales des pays de la zone Cfa/Eco et sur une dévaluation éventuelle, l’arrimage exclusif à l’Euro continuera à alimenter les transferts libres de capitaux et l’évasion fiscale et à plomber la compétitivité de nos économies, l’arrêt du compte d’opérations n’empêchera pas le “libre” dépôt des réserves ou de l’or auprès de la Banque de France ou de la Banque européenne (même si comme l’a souligné le Président français, cela ne devient plus... “obligatoire “). Quant au retrait des administrateurs français, cela ne réduit en rien la capacité à exercer la tutelle cette fois-ci par “le biais de relations plus informelles “ dixit le Président Macron dans son discours d’Abidjan. C’est la définition même du néocolonialisme : Indirect rule ! On connaît.
Mais l’élément le plus nocif c’est que la “garantie” de la France lui ouvre la possibilité d’influer sur les étapes suivantes dans la construction d’un espace monétaire commun en Afrique de l’Ouest et de le dérailler durablement. Ainsi le Président Macron dans son discours d’Abidjan du 21 décembre 2019 (disponible sur YouTube) fait-il appel au Ghana, à la Guinée, à la Gambie, à la Sierra Leone pour qu’ils se joignent à l’initiative française/UEMOA et ne mentionne pas une seule fois le Nigeria! Pas une seule fois! Tout est dit.
Mais cela dit dans ce débat, je pense que deux perspectives manquent à l’appel:
Mettre fin au franc CFA -ECO : Un débat de “nous dans nous
La discussion avec les chefs d’Etat africains des ex colonies françaises ou avec les responsables de l’Etat français ne doit pas absorber toute notre énergie. Ils nous entendent mais ils n’écoutent pas.
Alors je le redis haut et fort :
Le fait qu’une monnaie française (2) continue de circuler dans l’ancien espace colonial africain, 65 ans après les indépendances est tout simplement une aberration politique sociale et économique.
Tout simplement ...et le débat devrait être clos.
Cela a assez duré, l’immobilisme (pardon la”stabilité !) n’est pas consistant avec les besoins du développement et de l’éradication de la pauvreté. Parité fixe alors que tout bouge autour de nous? Après 65 ans on devrait savoir. Non?
Les arguments d’un Ouattara portant sur la stabilité, la garantie et l’inflation maîtrisée n’invalident en aucune manière la mise en place d’une alternative qui intègre ces critères (si tel est notre choix) tout en nous permettant d’exercer pleinement les attributs de notre souveraineté économique et monétaire indispensables à toute entreprise sérieuse de développement. Que ce soit au niveau national ou régional.
Mr Ouattara, on connaît son parcours. Après avoir dirigé la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest et porté un titre ronflant au FMI, il a été littéralement porté au pouvoir par les chars de l’armée française diligentés par l’Etat français et alliés à des gangs de rebelles surgis du Burkina Faso. (Ce que Guillaume Soro a récemment confirmé). L’allégeance de Alassane Dramane Ouattara à la Françafrique est indiscutable. Il n’est donc pas crédible.
Qui d’ailleurs en Afrique l’écoute?
L’état français quant à lui n’a jamais été respectueux et encore moins généreux avec ses ex-colonies, nonobstant la soit disant aide au développement. L’Etat français n’a jamais été “l’ami”des peuples africains. Jamais. Il suffit de relire les ouvrages d’histoire: déportations massives de nos ancêtres pour ravitailler les marchés d’esclaves outre atlantique, conquêtes coloniales d’une violence inouïe, expropriations arbitraires, travail forcé, balkanisation, pacte colonial....(5). Ce n’est pas pour rien que le colonialisme a été qualifié de crime contre l’humanité par les Nations Unies.
Vous avez dit “amis”?
Quant au Cfa, l’Administration française a quand même réussi la prouesse de rendre la BCEAO indépendante des Etats africains tout en maintenant sa tutelle à travers différents mécanismes administratifs et bureaucratiques. Prouesse d’autant plus remarquable que cette tutelle s’exerce hors de tout contrôle parlementaire français efficace bien qu’il s’agisse d’une monnaie éminemment française. In fine, le CFA est sous la seule tutelle du Ministre français des finances libre par ailleurs de toute supervision démocratique et qui, à travers la zone franc, contrôle l‘économie de tout un groupe de pays.
Chapeau! La France! Et l’Eco n’y changera rien
Soyons clairs: Si l’Etat français continue d’imposer la circulation de sa monnaie dans son ancien espace colonial, c’est tout simplement parce qu’il y trouve son intérêt et ce à notre détriment, sinon il y a longtemps qu’il y aurait mis fin. Sans état d’âme. Comme lors de sa décision unilatérale de dévaluer le CFA en 1994. Sans compter celle qui pourrait advenir ....par surprise (?)
Amplifier la campagne contre le Cfa-Eco français
Donc le débat n’est pas avec eux. Ou du moins, ce n’est pas le plus important. Ce que nous devons établir maintenant, c’est un rapport de force en portant le débat au sein de l’opinion publique et des organisations populaires. La question est la suivante: En quoi et à quelles conditions le remplacement du CfaEco par une monnaie nationale puis régionale serat-il bénéfique aux pêcheurs, aux éleveurs, aux producteurs d’arachides, de cacao, ‘aux femmes associées dans des groupements de production, aux PMEs et aux acteurs du secteur dit informel ..?
Le problème est donc politique. Et il relève du Parlement et de la société.
Pour chaque secteur, il faudrait en fait entreprendre de sérieuses recherches d’impacts futurs, développer les argumentaires et donner des réponses objectives car il s’agit de la vie des gens et il faut cesser de prendre des décisions à leur place. C’est eux qu’il faut convaincre car c’est à eux qu’il appartiendra de mener le combat (s’ils sont convaincus qu’il y va de leur intérêt) et de déclencher un processus de ruptures véritables visant in fine à mettre fin au pacte colonial, décoloniser le pays, l’Etat et les mentalités. On entame la décolonisation par quelque bout que l’on peut saisir. L’effondrement du système s’accélérant au fur et à mesure de sa déconstruction.
Mais au-delà des abstractions et autres théories macroéconomiques, il faut travailler sur des scénarios et des études de cas concrets. C’est ce qui est attendu des économistes.
Qu’ils aillent parler aux commerçants de Sandaga, futurs industriels potentiels de notre pays, et plancher sur des alternatives crédibles. Tout en faisant émerger le 1er député déterminé à soumettre à ses collègues une proposition de loi annonçant la fin du Cfa. Faire bouger les lignes. Tout le temps
Quant aux Ongs et partis politiques progressistes, ils doivent impérativement articuler leur mobilisation avec leurs alter egos français et européens pour plus d’efficacité.
Je pense notamment aux organisations italiennes et allemandes qui ont une capacité d’influence auprès de leurs gouvernements respectifs, gouvernements qui sont déjà sensibilisés sur ce sujet. Si le Cfa/Eco est un piètre pendant tropicalisé de l’Euro, les Européens devraient avoir leur mot à dire et se solidariser avec les peuples africains pris en otage par une Françafrique prédatrice qui bafoue les valeurs européennes. Mais commençons par exclure l’Etat français de la conversation.
Par quoi on remplace le Cfa?
L’Eco français est une diversion. Notre futur partagé, c’est la monnaie CEDEAO en passant éventuellement par nos monnaies nationales respectives. Le Cfa ne peut pas être réformé, il doit disparaître et la tutelle française avec, et être remplacé par les diverses monnaies nationales indépendantes puis on s’attèlera sereinement à la mise en place de la monnaie régionale tout en demeurant vigilants face aux futures tentatives de sabotage.
La CEDEAO a, sur papier du moins, changé de paradigme et remplacé l’approche institutionnelle de l’intégration régionale par une nouvelle approche dite de “l’intégration des peuples par les peuples et pour les peuples”. Néanmoins, la diplomatie des sommets continue avec sommets des chefs d’Etats précédés par des Conseils de ministres qui examinent des propositions et recommandations venant d’experts de la région et de consultants de la Banque mondiale et de la Commission Européenne porteurs du néolibéralisme ambiant. D’où le mimétisme observé dans l’évolution de la CEDEAO. On copie l’Union Européenne et on continue à faire une intégration sans les peuples
Une approche de l’intégration parles peuples voudrait que l’on parte des populations plutôt que des Etats. D’où ma question. En 2018 sur les 350 millions d’habitants de la CEDEAO, 196 millions utilisent le naira (monnaie du Nigeria). Qu’est-ce qui empêche qu’on en étende l’utilisation au reste de la population de notre région? Le CFA -ECO en Afrique de l’Ouest est utilisé par 120 millions de ressortissants des 8 ex colonies françaises. Pourquoi une monnaie française, minoritaire de surcroît devrait-elle servir de référant même sous sa nouvelle appellation? Pourquoi le Nigeria ou le Ghana devraient-ils choisir de s’assujettir à cette “servitude volontaire “? Non. Qu’on aille autour de la table chacun avec son drapeau et avec sa propre monnaie pour bâtir ensemble quelque chose de nouveau. Ensemble et sans tutelle.
Maintenant, nous savons tous que la référence pour l’Euro lors de sa mise en œuvre était le Deutsche Mark adossé à l’économie la plus puissante d’Europe. Et que le dollar américain, monnaie de référence mondiale, est adossé à l’économe la plus puissante de la planète. Le Nigeria est la 1ere puissance économique africaine. Son PIB s’élevait en 2018 à 398 milliards de dollars américains sur 614 milliards pour l’ensemble de la CEDEAO (15 pays) et 291 milliards pour les 8 pays de l’Uemoa pris ensemble. Ne serait-il pas logique que le naira soit une option sur la table lors des discussions sur le remplacement du CFA ? Et nous savons aussi que le naira est indubitablement géré de manière souveraine par la Banque du Nigeria. Une nouvelle Banque Centrale de la CEDEAO pourra bénéficier du panafricanisme sourcilleux de nos compatriotes du Nigéria, Ghana, Gambie, Guinée, pour faire du naira nouveau un outil de développement dégagé de toute tutelle coloniale. Vous imaginez l’administration française décidant de dévaluer le naira? Et nous avons assez d’or dans cette région pour constituer des réserves majestueuses pour notre nouvelle monnaie, réserves qui pourraient être centralisées en attendant l’unité monétaire.
Qui a peur du Nigeria ?
Ceci étant, il est de notoriété publique que le Nigeria souffre d’une gouvernance que nul ne saurait qualifier de performante. Mais si la monnaie devient régionale par la volonté des Parlements nationaux et sans interférence extérieure, elle sera nécessairement gouvernée par un nouveau dispositif régional à mettre en place y compris par une nouvelle Banque Centrale qui relèvera de l’autorité des 15 Etats partenaires se fixant comme priorités, enfin, le développement et l’accélération de l’intégration politique éléments qui sont exclus des fameux critères de convergence autre vulgate du dogme néolibéral s’il en est.
N’ayons pas peur du Nigeria! Ce sont nos voisins et nos frères. Nous sommes dans le même camp. Nous partageons les mêmes ambitions et faisons face aux mêmes défis contrairement à l’ancienne puissance coloniale qui nous enserre dans une dépendance structurelle mortifère
Rappelons-nous que l’ambition de l’Etat français depuis les années 60 a toujours été de fragiliser et si possible démembrer le Nigeria qu’il considérait (et considère toujours) comme un rival en Afrique de l’Ouest. Il a fourni armes mercenaires et soutiens logistiques aux rebelles du Biafra tout en instrumentalisant le soutien politique de Houphouet Boigny et Omar Bongo. Une guerre (1967-1970) qui a causé plus de 2 millions de morts et 4.500.000 déplacés et qui a plombé les ambitions de développement du Nigeria pendant des décennies. Délibérément. Quel camp choisissons nous? L’UEMOA porte-voix de la France ou la CEDEAO avec le Nigeria et nos voisins?
Sortir du pré carré
Car la vraie question est de savoir si nous avons confiance en nous et entre nous et si nous sommes après 65 ans d’indépendance prêts à prendre en mains ensemble les leviers de notre destinée commune? Sans tuteur. Comme 40 autres pays africains ayant une monnaie indépendante dont certaines sont bien gérées et d’autres pas. Pourquoi une rupture de tutelle devrait-elle d’ailleurs plonger la BCEAO dans une mauvaise gestion de notre future monnaie? Au contraire, cela donnerait la latitude aux chefs d’Etats de déterminer la vision et les stratégies qui permettront à la Banque Centrale de jouer le rôle historique que les populations sont en droit d’attendre d’elles à savoir rendre possible le développement et l’intégration régionale. Les élites françaises informées vous confirmeront sans ambages que l’Afrique, c’est l’avenir de la France. Elles le répètent à l’envi. Il convient donc pour elles de maintenir les liens coloniaux, quitte à les “faire évoluer”(sic).
Les élites africaines conscientes vous diront spontanément que la France c’est le passé de l’Afrique et que le passé, ça suffit, le futur nous appartient. Décoloniser le futur passe par la récupération de notre autonomie intellectuelle et culturelle. Sans quoi nous ne serons jamais en mesure de nous défendre dans cette guerre économique mondiale qu’on appelle globalisation. Nous serons tout au plus des auxiliaires et tirailleurs d’un camp ou de l’autre.
Sounds familiar?
Il est donc impératif que tous les candidats à l’élection présidentielle du Sénégal nous disent catégoriquement et sans faux fuyants où ils se situent.
1-L’Article 67 de la Constitution sénégalaise stipule qu’il relève de la prérogative de l’Assemblée nationale de déterminer “ le régime d’émission de la monnaie “.
2. Le F Cfa a été créé par décret de l’Etat français le 26 décembre 1945, il est géré par une Banque Centrale établie par la France et dont le siège n’a déménagé de Paris qu’en 1979. Le taux de change de la monnaie est décidé par le Ministre français des Finances de même que le montant de la masse monétaire et donc du crédit disponible. Sans parler de sa fabrication. Le Cfa est une monnaie française utilisée par le pré carré. La France en demeure le propriétaire légal.
3. Pour mémoire, ce sont les chefs d’Etat africains qui ont décidé ! Un fusil sur la tempe ! Comme au bon vieux temps !
4. Il se dit que ce serait une exigence du FMI avant le passage à l’Eco.
EN FINIR AVEC L'HYPERPRÉSIDENTIALISME
Personnalisation du pouvoir, dérive présidentialiste, culte de la fonction... Le modèle senghorien montre ses limites. Il est temps pour le Sénégal de se doter d'un régime original, selon Jean Charles Biagui, enseignant-chercheur en sciences politiques
« Le Sénégal a connu un régime parlementaire en 1960. Les événements de 1962 ont entraîné l'adoption de la Constitution du 7 mars 1963 qui consacre un régime à caractère présidentiel. La Constitution du 22 janvier 2021 s'inscrit dans cette même perspective. Cela dit, si nous observons les faits, c'est-à-dire la réalité politique au Sénégal depuis au moins 1963, nous constatons que nous sommes bien loin d'un régime présidentiel dont l'idéaltype serait le régime présidentiel américain dans lequel il existe une séparation stricte des pouvoirs. Dans le cas du Sénégal, nous sommes depuis 1963 dans un régime présidentialiste. Autrement dit, un régime où l'équilibre des pouvoirs est rompu au profit d'un président de la République hégémonique C'est ce type de régime que certains appellent au Sénégal hyper-présidentialisme ».
Un régime dangereux pour la démocratie
« J'estime qu'il s'agit d'un régime dangereux pour la démocratie. Il explique dans une certaine mesure la personnalisation à outrance du pouvoir. Il donne un rôle central et unique à l'institution du président de la République. Ce dernier ressemble beaucoup à un monarque. Sa marge de manœuvre est incompatible avec un système qui se réclame de la démocratie contemporaine. Il est sollicité même pour baptiser un édifice public comme un stade. Les présidents sénégalais conjuguent beaucoup trop souvent la première personne du singulier. L'exacerbation des tensions dans la perspective des élections présidentielles est aussi liée au type de régime que nous avons. Les acteurs politiques en particulier, les candidats comprennent bien qu'ils auront un immense pouvoir en accédant à la magistrature suprême. Les Sénégalais auraient dû refuser de poursuivre dans cette dynamique lors du référendum constitutionnel de 2001. Malheureusement, ce dernier a consolidé le caractère présidentialiste du régime. Il est impératif de limiter les pouvoirs d'un seul individu si nous voulons arriver à une démocratie substantielle ».
Le choix n'est pas forcément entre un régime parlementaire et un régime présidentiel
« D'un point de vue institutionnel, le Sénégal est malheureusement toujours dans un mimétisme incompréhensible pour un pays qui célèbre souvent avec une grande fierté son indépendance. Il est urgent de prendre des initiatives pour avoir un régime original. Le nom de ce régime importe peu. Le choix n'est pas forcément entre un régime parlementaire et un régime présidentiel. Le plus important de mon point de vue est d'aller vers un équilibre ou un aménagement institutionnel qui tienne compte de l'exigence de la séparation des pouvoirs. Les pouvoirs actuels du président de la République pourraient être partagés entre le gouvernement et l'Assemblée nationale dans le cadre d'une révision constitutionnelle. Je pense à la nomination à certains emplois civils et militaires, à certains postes dans la haute administration, au choix des ambassadeurs... Dans le même ordre d'idées, il faut donner la possibilité à la Justice, à l'Assemblée nationale, aux citoyens de destituer le Président de la République pour des faits graves à travers des mécanismes qui prévoient les possibles cas d'abus. Aucun individu ne devrait être au-dessus des lois ».