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11 juin 2025
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CALCULS RÉNAUX, TRAITEMENT D'UNE TRÈS DOULOUREUSE MALADIE
Au Sénégal, nombreux sont nos concitoyens qui souffrent de calculs rénaux. Une maladie extrêmement douloureuse que l’urologue, le Pr Lamine Niang, décortique ici.
iGFM - (Dakar) Au Sénégal, nombreux sont nos concitoyens qui souffrent de calculs rénaux. Une maladie extrêmement douloureuse que l’urologue, le Pr Lamine Niang, décortique ici. Il explique, dans cet entretien avec iGFM, les causes de la maladie, ses conséquences et les traitements possibles ici au Sénégal.
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CAN 2023, GROSSE TENSION ENTRE JOURNALISTES SÉNÉGALAIS ET GUINÉENS
Le derby Guinée-Sénégal a été lancé, ce lundi à la salle de conférence de presse de veille de match, où les journalistes des deux pays étaient presque venus aux mains.
iGFM (Yamoussoukro) Le derby Guinée-Sénégal a été lancé, ce lundi à la salle de conférence de presse de veille de match, où les journalistes des deux pays étaient presque venus aux mains après une question d'un confrère sénégalais adressée au sélectionneur du Syli, Kaba Diawara, qui a dérangé ses voisins guinéens. Les voix se sont levées jusqu'à ce qu'un agent de la CAF retire l'accréditation d'un journaliste guinéen. Vivez ci-dessous la scène.
RADIES DES AEROPORTS DU SENEGAL, DES EX-EMPLOYES RECLAMENT LEURS INDEMNITES A L’AIBD
Limogé de l’Aéroport international Blaise Diagne, Mahib Hane court en vain après ses indemnités. Le directeur général de l’Aibd, Abdoulaye Dièye, malgré les directives du ministre des Transports aériens à l’époque, Doudou Ka, refuse de s’exécuter.
Limogé de l’Aéroport international Blaise Diagne, Mahib Hane court en vain après ses indemnités. Le directeur général de l’Aibd, Abdoulaye Dièye, malgré les directives du ministre des Transports aériens à l’époque, Doudou Ka, refuse de s’exécuter.
Le Dg de l’Aibd fait fi des instructions de son ministre
L’affaire dure presque dix ans. Licencié et radié de ses fonctions de chef de protocole des aéroports du Sénégal, le 15 décembre 2014, Mahib Hane réclame toujours ses indemnités à l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd). Mais le directeur général, Abdoulaye Dièye, refuse de s’exécuter alors que son ancien ministre de tutelle, Doudou Ka, actuel ministre de l’Economie, lui avait demandé de payer à Mahib Kane et Saliou Kebé leur argent. Dans le courrier adressé à Abdoulaye Dièye et dont Bés Bi détient copie, Doudou Ka dit : «Le médiateur de la République m’a fait parvenir la réclamation de l’avocat conseil des exemployés de l’Ads (Agence des aéroports du Sénégal) cités en objet, et par laquelle il sollicite un règlement à l’amiable du dossier de ses clients qui relève de la société Aibd SA à la suite de sa fusion avec l’Ads. En effet, Messieurs Kebé et Hane ont obtenu des décisions définitives condamnant l’Ads à leur payer des sommes d’argent aux titres de diverses indemnités. A ce propos, vous voudrez bien me communiquer, sans délai, l’entier dossier ou toutes pièces ou informations y afférentes. Je vous invite également à prendre les dispositions nécessaires pour recevoir en audience Maitre Ciré Clédor Ly, en vue d’un règlement à l’amiable du dossier.» Non seulement le directeur général de l’Aibd refuse de recevoir l’avocat mais traine les pieds. Et dire, que le courrier de Doudou Ka date du 10 juillet 2023.
Plusieurs rebondissements
Cette affaire a connu plusieurs rebondissements. En effet, elle a été évoquée le 10 février 2021 par la chambre de la Cour d’appel de Dakar après une procédure d’appel initiée par les Ads contre le jugement rendu le 20 juin 2018 par le tribunal du travail de Dakar. La Cour d’appel avait confirmé le jugement d’instance en toutes ces dispositions et condamné l’Ads à lui payer différentes indemnités. A la date du 8 mars 2023, Me Ciré Clédor Ly a saisi le Médiateur de la République lui soumettant la situation, toujours dans l’optique de trouver une solution à l’amiable. Le 12 juin 2023, l’avocat a saisi le ministre des transports aériens M. Doudou Ka, lui rappelant la correspondance qu’il lui avait adressée le 5 Octobre 2022 et qui était sans réponse.
Le 17 juillet 2023, le Médiateur de la République relance le ministre des transports aériens lui transmettant la demande de médiation de l’avocat Me Ly qui sollicitait son intercession pour un règlement à l’amiable du contentieux de ses clients Saliou Kébé et Mahib Hane, ex-employés de l’agence des Aéroports du Sénégal, structure désormais fusionnée avec l’Aibd. Le 31 août 2023, le Médiateur de la République répond à l’avocat Ciré Clédor Ly lui transmettant sa correspondance ainsi que la réponse du ministre des Transports aériens et du développement des infrastructures Aéroportuaires. «D’après mon analyse de cette situation, tout a été fait entre mon avocat, le Médiateur de la République et le ministre des Transports aériens. S’agissant à n’en pas douter d’un regrettable oubli ou d’un refus de payer, ceci constitue à mes yeux, un manquement inacceptable aux fonctions et obligations du Directeur général de l’Aibd. Je tiens également à informer par ce message, Son Excellence Macky Sall, président de la République, l’opinion nationale et internationale afin que ce dossier puisse être classé avec une suite à notre avantage», a dit M. Hane.
Bés Bi a tenté d’avoir la version du directeur général de l’Aibd, Abdoulaye Dièye sans succès. Les nombreux appels ainsi que les messages qui lui ont été envoyés n’ont pas eu de réponse
DGE, CE QU’IL FAUT RETENIR DE LA SÉANCE D’INFORMATIONS À L’ENDROIT DES MANDATAIRES
les mandataires des candidats retenus pour l’élection présidentielle du 25 février 2024 ont tenu ce lundi, une réunion d’information, portant sur les modalités de l’impression des bulletins de vote, les documents de propagande...
Comme annoncé par la Direction générale des élections (Dge) à travers un communiqué, les mandataires des candidats retenus pour l’élection présidentielle du 25 février 2024 ont tenu ce lundi, une réunion d’information, portant sur les modalités de l’impression des bulletins de vote, les documents de propagande et l’arbitrage sur les éventuels conflits sur les couleurs choisies pour chaque candidat. Mais, sur 20 mandataires convoqués, 15 ont pu assister à la réunion.
« Tout s’est passé dans les règles de l’art parce que la Dge nous a convoqué pour faire l’arbitrage sur le choix des couleurs. Il y a des difficultés au niveau des candidats qui ont déposé leur bulletin dont le fond est bleu, d’autres en blanc donc la Direction des élections va prendre l’initiative de convoquer ces différents mandataires afin de trouver un terrain d’entente », a déclaré le mandataire de la coalition Diao 2024
A l’en croire, il y’a trois autres documents en charge de l’Etat à savoir la précession de foi qui est un document de propagande, une affiche et le programme, sensibles pour essayer de les dupliquer afin de les mettre à disposition des différents candidats. « Ils ont aussi parlé du processus électoral et du consensus qui doit l’entourer afin que les sénégalais puissent choisir dans la paix et la tranquillité le prochain élu, au soir du 25 février 2024 », a-t-il ajouté.
Le mandataire du candidat Boubacar Camara a, pour sa part, expliqué : il y a des absences c’est ça qui fait qu’on n’a pas pu nous finaliser et on espère d’ici mardi ce sera fait. S’il y’a eu confusion des couleurs on doit faire recours auprès du ministère de l’Intérieur où on doit déposer les récépissés de partis et selon l’ordre de dépôt pour pouvoir départager les candidats. Maintenant s’il s’agit de candidat indépendant, on va tenir compte de l’ordre dépôt des dossiers de candidature ».
La Direction générale des élections a informé qu’à partir du 27 janvier tous les mandataires auront en quelque sorte les bulletins et ce n’est qu’à partir du 9 février, qu’ils recevront le fichier électoral.
RADIES DES AEROPORTS DU SENEGAL, DES EX-EMPLOYES RECLAMENT LEURS INDEMNITES A L’AIBD
Limogé de l’Aéroport international Blaise Diagne, Mahib Hane court en vain après ses indemnités. Le directeur général de l’Aibd, Abdoulaye Dièye, malgré les directives du ministre des Transports aériens à l’époque, Doudou Ka, refuse de s’exécuter.
Limogé de l’Aéroport international Blaise Diagne, Mahib Hane court en vain après ses indemnités. Le directeur général de l’Aibd, Abdoulaye Dièye, malgré les directives du ministre des Transports aériens à l’époque, Doudou Ka, refuse de s’exécuter.
Le Dg de l’Aibd fait fi des instructions de son ministre
L’affaire dure presque dix ans. Licencié et radié de ses fonctions de chef de protocole des aéroports du Sénégal, le 15 décembre 2014, Mahib Hane réclame toujours ses indemnités à l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd). Mais le directeur général, Abdoulaye Dièye, refuse de s’exécuter alors que son ancien ministre de tutelle, Doudou Ka, actuel ministre de l’Economie, lui avait demandé de payer à Mahib Kane et Saliou Kebé leur argent. Dans le courrier adressé à Abdoulaye Dièye et dont Bés Bi détient copie, Doudou Ka dit : «Le médiateur de la République m’a fait parvenir la réclamation de l’avocat conseil des exemployés de l’Ads (Agence des aéroports du Sénégal) cités en objet, et par laquelle il sollicite un règlement à l’amiable du dossier de ses clients qui relève de la société Aibd SA à la suite de sa fusion avec l’Ads. En effet, Messieurs Kebé et Hane ont obtenu des décisions définitives condamnant l’Ads à leur payer des sommes d’argent aux titres de diverses indemnités. A ce propos, vous voudrez bien me communiquer, sans délai, l’entier dossier ou toutes pièces ou informations y afférentes. Je vous invite également à prendre les dispositions nécessaires pour recevoir en audience Maitre Ciré Clédor Ly, en vue d’un règlement à l’amiable du dossier.» Non seulement le directeur général de l’Aibd refuse de recevoir l’avocat mais traine les pieds. Et dire, que le courrier de Doudou Ka date du 10 juillet 2023.
Plusieurs rebondissements
Cette affaire a connu plusieurs rebondissements. En effet, elle a été évoquée le 10 février 2021 par la chambre de la Cour d’appel de Dakar après une procédure d’appel initiée par les Ads contre le jugement rendu le 20 juin 2018 par le tribunal du travail de Dakar. La Cour d’appel avait confirmé le jugement d’instance en toutes ces dispositions et condamné l’Ads à lui payer différentes indemnités. A la date du 8 mars 2023, Me Ciré Clédor Ly a saisi le Médiateur de la République lui soumettant la situation, toujours dans l’optique de trouver une solution à l’amiable. Le 12 juin 2023, l’avocat a saisi le ministre des transports aériens M. Doudou Ka, lui rappelant la correspondance qu’il lui avait adressée le 5 Octobre 2022 et qui était sans réponse.
Le 17 juillet 2023, le Médiateur de la République relance le ministre des transports aériens lui transmettant la demande de médiation de l’avocat Me Ly qui sollicitait son intercession pour un règlement à l’amiable du contentieux de ses clients Saliou Kébé et Mahib Hane, ex-employés de l’agence des Aéroports du Sénégal, structure désormais fusionnée avec l’Aibd. Le 31 août 2023, le Médiateur de la République répond à l’avocat Ciré Clédor Ly lui transmettant sa correspondance ainsi que la réponse du ministre des Transports aériens et du développement des infrastructures Aéroportuaires. «D’après mon analyse de cette situation, tout a été fait entre mon avocat, le Médiateur de la République et le ministre des Transports aériens. S’agissant à n’en pas douter d’un regrettable oubli ou d’un refus de payer, ceci constitue à mes yeux, un manquement inacceptable aux fonctions et obligations du Directeur général de l’Aibd. Je tiens également à informer par ce message, Son Excellence Macky Sall, président de la République, l’opinion nationale et internationale afin que ce dossier puisse être classé avec une suite à notre avantage», a dit M. Hane.
Bés Bi a tenté d’avoir la version du directeur général de l’Aibd, Abdoulaye Dièye sans succès. Les nombreux appels ainsi que les messages qui lui ont été envoyés n’ont pas eu de réponse
ÉLIMINATION DE SONKO, SES ALLIÉS FACE À LA PRESSE
Les Leaders Alliés du Candidat Ousmane Sonko (LACOS) font face à la presse, cet après-midi à Dakar, suite à la publication de la liste définitive des candidats devant participer à la présidentielle du 25 février 2024.
Les Leaders Alliés du Candidat Ousmane Sonko (LACOS) font face à la presse, cet après-midi à Dakar.
Même si l’ordre du jour de la rencontre n’est pas mentionné dans le communiqué parvenu à la rédaction, on peut aisément comprendre qu’il sera question de l’élimination de Sonko, par le Conseil constitutionnel, samedi lors de la publication de la liste définitive.
Le cas du candidat-prisonnier, Bassirou Diomaye Faye, va sans doute s’inviter aux débats. Les patriotes et Cie veulent sa libération, maintenant que sa participation à l’élection présidentielle du 25 février 2025 est confirmé.
VIE MOINS CHERE, HOSPITALITE DOUCEURS IVOIRIENNES
Les Ivoiriens gâtent leurs hôtes venus de plusieurs pays pour la Can. Ici, on tient à appliquer à la lettre, plus qu’une philosophie et une culture, l’esprit de Papa Houphouët qui tenait à cette hospitalité légendaire. Yamoussoukro vend aussi ce produit.
Bés Bi le Jour |
Lamine Mandiang DIEDHIOU, Adama AIDARA , Saikou SEYDI, Cheikh DIOP, Papa Madiakhaté SARR, Serigne Saliou Déme et Gorgui Diaw Thiam, envoyés spéciaux à Yamoussoukro. |
Publication 22/01/2024
Les Ivoiriens gâtent leurs hôtes venus de plusieurs pays pour la Can. Ici, on tient à appliquer à la lettre, plus qu’une philosophie et une culture, l’esprit de Papa Houphouët qui tenait à cette hospitalité légendaire. Yamoussoukro vend aussi ce produit.
Abidjan est doux. Eh oui, c’est doux hein ! «Hospitalité» n’est pas un vain mot. Il arrive de voyager dans un pays et d’être dépaysé. Tel n’est pas le cas de la Côte d’Ivoire, notamment la ville de Yamoussoukro où l’équipe nationale du Sénégal joue ces matchs de groupe de la Can. Ici, la vie n’est pas du tout chère. Avec 600 francs, on mange très bien. Pour le transport, le trajet en taxi et très abordable. Entre 200 et 2000 francs. Il y a certes d’autres moyens de transport tels que les «baka», les «woro-woro», des noms donnés à ces taxis qui s’en foutent de la manière de conduire, un peu comme les cars rapides à Dakar. Mais il y a aussi les bus du transport public. Bon, pour revenir à notre hospitalité ivoirienne, on ne paye pas le manger, comme le constate une journaliste sénégalaise qui vit sa première compétition africaine.
Trouvée dans un maquis, la Guinéenne Salimatou ne dit pas le contraire. «Franchement, je suis agréablement surprise par la générosité des Ivoiriens. Ils sont courtois, très généreux», se délecte-t-elle, tout en dégustant son plat de Athiéké au poulet braisé, le jus d’ananas naturel à côté. Sur la route principale qui mène au plus grand maquis de Yakro, diminutif de Yamoussoukro, la gare grouille de monde. Elle est très animée. La musique à fond. Des tables sont dressées à perte de vue. La fumée monte dans le ciel. L’odeur du poisson et du poulet titille les narines. Nous sommes autour d’une table, attendant notre commande de Athieke poulet braisé. Tout d’un coup, un monsieur lance : «Vous êtes Sénégalais ?»
La réponse est oui. Il nous félicite. Il est ivoirien, mais dit supporter les Lions de la Teranga. Sur ces entrefaites, au moment de régler la note, on se fait dire qu’elle a été déjà réglée par notre ami ivoirien. «C’est normal, vous êtes nos hôtes. Ici, c’est la terre de l’hospitalité. C’est ce que papa Houphouë-tBoigny nous a appris. On doit respecter les invités», explique Désiré Kouakou.
LES LIBERTÉS BAFOUÉES À L'APPROCHE DE LA PRÉSIDENTIELLE
Refus de la liberté provisoire, accusations fantaisistes, conditions carcérales inhumaines: dans son rapport, HRW étrille la répression politique du régime et met en garde contre le risque d'un scrutin non libre ni équitable
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 22/01/2024
A moins d'un mois de la présidentielle du 25 février, la tension monte au Sénégal où les autorités sont accusées d'intensifier la répression contre l'opposition, réduisant drastiquement l'espace démocratique, selon un rapport publié lundi par l'ONG Human Rights Watch (HRW).
Suite à des mois d'enquête dans le pays, HRW dresse un sombre tableau de la situation des droits humains, pointant du doigt une "vague d'arrestations" qui vise opposants politiques, journalistes et activistes. "Près de 1.000 membres et militants de l'opposition ont été arrêtés depuis mars 2021", affirme l'organisation.
Parmi les cibles privilégiées figure l'opposant Ousmane Sonko, leader du parti Pastef récemment dissous. "Plus récemment arrêté en juillet, il est accusé d'incitation à l'insurrection et atteinte à la sûreté de l'Etat", rapporte HRW. Son bras droit Bassirou Diomaye Faye croupit en prison depuis avril pour des motifs similaires.
Selon les avocats interrogés par HRW, les accusations sont souvent "inventées de toutes pièces" et visent uniquement à écarter les opposants politiques. Ils dénoncent également le recours "abusif" à la détention provisoire, le refus systématique de la liberté provisoire et le manque d'accès à un avocat pendant les interrogatoires.
Les conditions carcérales sont elles-mêmes décrites comme "inhumaines", du fait de la surpopulation régnant dans les lieux de détention surpeuplés comme la prison de Rebeuss à Dakar. Plus de 3.000 détenus s'entassent dans cet établissement aujourd'hui saturé, dont 700 personnes incarcérées pour des raisons politiques selon HRW.
Au-delà des arrestations individuelles, c'est la restriction généralisée des libertés démocratiques qui inquiète. "Depuis 2021, les autorités rejettent presque toutes les demandes de manifestation des partis politiques et de la société civile", déplore Moundiaye Cissé de l'ONG 3D.
Dans ce contexte pré-électoral tendu, HRW exhorte le pouvoir sénégalais à enquêter sur les violences policières, libérer les prisonniers d'opinion et garantir la liberté d'expression à l'approche du scrutin. Mais pour de nombreux observateurs, le trouble semé depuis des mois fait planer l'ombre du doute sur la transparence du processus électoral. La communauté internationale surveillera de près la tenue du vote dans ce pays ouest-africain réputé pour sa stabilité démocratique.
LES CONJURES DU REPORT DE L’ELECTION PRESIDENTIELLE
On ne dira jamais assez que si la folie gagnait les Sénégalais jusqu’à faire acter un report de l’élection présidentielle, les militaires par exemple seraient eux aussi bien en droit de nous imposer leurs volontés. Que Dieu en préserve le Sénégal !
Ils étaient presque trois cents à annoncer leur ambition de devenir président de la République du Sénégal en 2024. Vingt d’entre eux ont finalement été retenus dans la liste rendue publique par le Conseil constitutionnel, comme déclarés qualifiés pour la compétition électorale du 25 février prochain. C’est sans doute beaucoup, car jamais dans l’histoire politique du Sénégal, autant de candidats ne s’étaient alignés pour une élection présidentielle. Mais ce nombre pléthorique n’en est pas moins une bonne chose. On peut considérer que cette élection présidentielle est partie pour être la plus inclusive possible. Pour rappel, en 2019, seuls cinq candidats avaient été en lice, contre quatorze en 2012, quinze en 2007, huit en 2000, encore huit en 1993, quatre en 1988, cinq en 1983, deux en 1978. Un seul candidat, Léopold Sédar Senghor, sous le régime du parti unique, était en lice pour les présidentielles de 1973, 1968 et 1963. En 2024, en dépit du système de parrainage qui constitue un premier filtre permettant de recaler les candidats les plus farfelus, on aura quatre fois plus de candidats que lors de la dernière élection présidentielle. Plus que jamais, c’est la réponse définitive que le système du parrainage se révèle être absolument nécessaire pour réguler la compétition électorale et préserver le sérieux qui doit l’entourer.
Karim Wade et Ousmane Sonko, candidats sans illusions recalés
Tous les deux savaient parfaitement qu’ils ne sauraient et ne pourraient être candidats à cette élection présidentielle de 2024. Karim Meïssa Wade le sait si bien qu’il n’a pas daigné, depuis plus de sept ans, fouler le sol du pays qu’il prétendait diriger ; encore qu’à moins d’un mois du rendez-vous électoral, il continue à donner des consignes à travers les réseaux sociaux, annonçant son inéluctable retour. Je n’ai jamais pris de telles annonces au sérieux, considérant que c’était un simple jeu de dupes et que Karim Wade souhaitait, au fond de lui-même, être recalé pour pouvoir dire à ses soutiens qu’il avait voulu venir mais que la permission ne lui a pas été accordée. Franchement, si Karim Wade voulait être candidat, il se serait délesté depuis longtemps de sa nationalité française qui, fatalement, l’aurait empêché de participer à l’élection présidentielle. Mais attendre qu’un recours en invalidation contre sa candidature soit déposé, pour s’empresser de se faire confectionner un décret en mode «fast track», apparaît plus comme une pièce de théâtre ; d’autant plus qu’un tel décret est postérieur au dépôt des candidatures. On n’a pas besoin d’être un grand juriste pour savoir que si le Conseil constitutionnel avait accepté cette pièce tardive fournie par Karim Wade, que constitue le décret de renonciation à son allégeance à la République française, les sept «Sages» auraient dû alors autoriser tous les autres 40 candidats dont les dossiers avaient déjà été rejetés, à pouvoir les régulariser. La même question de double nationalité ne devrait plus se poser pour lui en 2029, si jamais Karim Wade n’aurait pas d’autres nationalités étrangères, comme espagnole et libanaise.
Ousmane Sonko s’était lui-même disqualifié pour ce qui concerne la fonction de président de la République, élu démocratiquement au suffrage universel, dès l’instant qu’il appelle de manière répétée à l’insurrection contre les institutions républicaines et surtout à faire un putsch militaire pour renverser le chef de l’Etat démocratiquement élu. Le Conseil constitutionnel aurait pu valablement se suffire simplement de ces déclarations pour rejeter sa candidature. Ousmane Sonko semble d’ailleurs en avoir eu bien conscience pour avoir désigné plusieurs candidats, représentant chacun un pôle particulier ou une obédience de son parti dissous, l’ex-Pastef. On ne le dira jamais assez, ce parti politique était apparu comme un conglomérat de forces et de pôles politiques divers, antagonistes et parfois même réfractaires les uns aux autres. Ousmane Sonko, comme tous les leaders populistes et démagogues, pouvait continuer de servir de figure de proue, pour fédérer tout le monde et promettre à chaque coterie ce qu’elle pouvait espérer ou attendre. La supercherie ne pouvait pas durer davantage.
Mimi Touré et compagnie s’essaient au putsch institutionnel
Le fait est trop grave pour qu’on le ravale à un banal débat de salons dakarois. Un groupe de candidats, qui n’ont pu satisfaire aux exigences du parrainage, se sont mis ensemble pour prôner l’arrêt du processus électoral et le report de l’élection présidentielle. Il va de soi qu’ils n’ont pour cela, aucun argument de droit ou de fait, sinon que leur égoïsme. Mais ils sont si prétentieux qu’ils apparaissent les plus incohérents possibles. Il y a moins d’un mois, quand des voix sorties de nulle part évoquaient l’idée d’un report de l’élection présidentielle, pour permettre un nouveau dialogue autour du processus électoral, Aminata Touré, Abdoul Mbaye, Bougane Guèye Dany et Abdourahmane Diouf étaient les plus en alerte pour s’insurger contre une telle hérésie. «Bëg bëré, bañ bëré» (l’affrontement aura lieu de gré ou de force), disaient-ils en chœur. Ce quarteron soupçonnait le camp du Président Macky Sall de chercher des subterfuges pour rester à la tête du pays. Les mêmes accusations avaient d’ailleurs été portées, pendant de longs mois et de façon insistante contre Macky Sall et son régime, jusqu’à ce que ce dernier s’obligeât à rappeler l’évidence du respect scrupuleux du calendrier électoral. Il apparaît alors curieux que ces personnes, farouchement opposées à toute idée velléitaire de toucher au calendrier électoral, veuillent désormais engager le Sénégal dans une aventure on ne peut plus périlleuse. Quelle légitimité donneraient-ils aux autorités de l’Etat qui resteraient en place, au-delà de la période de renouvellement du mandat du président de la République ? Diantre, pourquoi entonner subitement un discours qui risque de faire un précédent jamais connu au Sénégal, du report d’une élection présidentielle ? Ironie du sort, jamais le contexte de la publication de la liste des candidats qualifiés à l’élection présidentielle n’a été aussi calme et serein, qu’il ne l’est en ce mois de janvier 2024. Qui ne se rappelle pas des échauffourées et des morts enregistrés habituellement à ce stade du processus électoral ? Justement, en 2012, il y avait tellement de violences et de morts que l’ancien Président nigérian Olusegun Obasanjo, dépêché à Dakar, par la Cedeao pour travailler à calmer la situation de tensions politiques au Sénégal, avait préconisé le report de l’élection présidentielle en accordant un rabiot de deux ans au Président Abdoulaye Wade dont la candidature était fortement contestée. Aminata Touré ainsi que tout l’état-major politique du candidat Macky Sall avaient opposé un fin de non-recevoir ferme à une telle idée qu’ils considéraient comme «dangereuse, subversive et anti-démocratique».
Pour la petite histoire, Sidy Lamine Niasse, patron du Groupe de presse Walfadjri, était appelé à monter au créneau pour contrecarrer le funeste projet. Il a ainsi animé une conférence de presse fatale à cette idée, le 21 février 2012. Le texte liminaire, écrit par Abou Abel Thiam, avait été validé préalablement par Macky Sall, alors en tournée électorale, à l’étape de Guinguinéo. Macky Sall avait désigné Alioune Badara Cissé et Samba Diouldé Thiam pour le représenter à cette conférence de presse. Olusegun Obasanjo reprit alors immédiatement son avion pour retourner à Lagos et laisser les Sénégalais avec leurs «sénégalaiseries».
En tout état de cause, on ne dira jamais assez que si la folie gagnait les Sénégalais jusqu’à faire acter un report de l’élection présidentielle, les militaires par exemple seraient eux aussi bien en droit de nous imposer leurs volontés. Que Dieu en préserve le Sénégal ! En 2022, des violences politiques avaient endeuillé le pays et pourtant, l’idée de reporter les élections locales de janvier 2022 et des Législatives de juillet 2022 avait été battue en brèche par les mêmes acteurs qui aujourd’hui tiennent un autre discours. Au demeurant, si d’aventure, un Karim Wade ou quelques officines du camp présidentiel opposées à toute idée de devoir souffrir la candidature de Amadou Ba, ou encore même des candidats déjà qualifiés pour la Présidentielle finissent par être convaincus de joindre leurs voix à celles des théoriciens du report, cela ne devrait pas pour autant autoriser un saut aussi périlleux dans l’illégalité et le forfait démocratique. Encore une fois, cela ouvrirait la boîte de Pandore en ce qu’il ne serait qu’un coup d’Etat.
21-1= VIN
En classe ! Ce sera finalement un effectif de 20 candidats dont 2 dames. Le maitre du jeu, le Conseil constitutionnel, a fait un calcul ni mental ni sentimental. Les 7 «sages» ont décompté des bâtonnets : 21-1 = 20.
En classe ! Ce sera finalement un effectif de 20 candidats dont 2 dames. Le maitre du jeu, le Conseil constitutionnel, a fait un calcul ni mental ni sentimental. Les 7 «sages» ont décompté des bâtonnets : 21-1 = 20. Karim Wade a été le «mauvais élève». Il redouble la classe comme en 2019. Ce serait un «cartouchard» si c’était à l’université dans l’ancien système. Il ne reste qu’à savoir les œuvres au programme. Le vingt est tiré, il faut le boire. Avec modération.