Le rideau s’est baissé sur la 34e édition de la Coupe d’Afrique des nations dimanche 11 février avec la victoire magnifique de la Côte d’Ivoire sur le Nigeria (2-1). Une apothéose qui est venue boucler 30 jours de football, de fête, de suspense, et d’émotions. Bilan d’une compétition qui restera dans l’histoire, où la Côte Ivoire s'est taillée la part de l’Éléphant.
Le joueur: Haller éclipse Osimhen
Pendant longtemps, Victor Osimhen a paru être le facteur X du Nigeria, son guide vers le trophée, jusqu’à ce que Sébastien Haller en décide autrement en finale et remporte le duel entre les deux attaquants. Le joueur ivoirien, qui a manqué les trois premiers matches de la Côte d’Ivoire à cause d'urne blessure, a changé le destin des éléphants dès qu’il a pu mettre un pied devant l’autre. Passeur, presque décisif, sur le penalty de Nicolas Pépé qui allait changer le cours du huitième de finale contre le Sénégal, Haller a été décisif en demi-finale en inscrivant le seul but de la rencontre face à la RDC. Il conclut sa CAN de la plus belle des manières en marquant le but qui offre la Coupe à la Côte d’Ivoire. Alors que quelques instants avant, il pensait sortir à cause de sa cheville endolorie. D’autres joueurs ont également marqué cette CAN de leur empreinte : le défenseur nigérian Enert Troot Ekong, meilleur jour de la compétition, l’équato-Guinéen Emilio Nsue, meilleur buteur (5 buts), Le Sud-Africain Teboho Mokoena, le Congolais Chancel Mbemba ou encore l’Angolais Gelson Dala.
L’entraîneur: Fae qui d’autre ?
José Peseiro a failli réussir son coup et tenir sa promesse de remporter la CAN 2024, Hugo Broos aurait fait aussi un beau lauréat, mais Emerse Fae n’a aucun rival au moment de « voter » pour l’entraîneur de la CAN. La CAF ne s’y est pas trompée en le désignant meilleur entraîneur du tournoi. Fae restera certainement à jamais comme le sélectionneur qui a gagné la Coupe d’Afrique en quatre matches. L’ex-adjoint a réussi un exploit incroyable en reconstruisant une équipe à l’agonie pour la mener au sacre. Il a étalé ses qualités de meneurs d’hommes en construisant un groupe commando pour aller chercher la Coupe et la garder à la maison. énorme !
L’équipe : l’Afrique du Sud, la bonne recette locale
Personne ne les attendait à ce niveau. Eux qui étaient restés 24 ans sans poser le pied sur un podium de CAN. Les Sud-Africains peuvent se targuer d’être L’équipe de cette 34e édition tellement leur parcours force le respect. Dans une sélection où 20 des appelés évoluent au pays, dont 10 au sein de Mamelodi Sundowns, Hugo Broos, champion d’Afrique avec le Cameroun en 2017, a encore prouvé ses talents de technicien chevronné. La troisième place des Bafana Bafana porte grandement la marque de l’entraîneur belge de 71 ans. Belle mention aussi au Cap-Vert, à l’Angola ou la Mauritanie, véritables coups de cœur dans cette CAN.
Le stade : Ébimpé, des torrents de larmes à l’explosion de joie
Le stade de la paix de Bouaké avec ses rencontres de folie, Cameroun-Gambie (3-2), Côte d’Ivoire-Mali (2-1 a.p) et, Nigeria-Afrique du Sud (1-1, tab : 4-3), aurait pu décrocher la palme. Mais c’est bien le stade Ébimpé qui s’impose, étant le symbole du parcours fou de la Côte d’Ivoire. Sur la pelouse du stade Alassane-Ouatara, les éléphants avaient perdu contre le Nigeria (0-1) et s’étaient surtout fait humilier par la Guinée équatoriale (0-4). Les joueurs ont été conspués, insultés, et certains comme Diakité ou Adingra n’ont pu retenir leurs larmes après la débâcle face aux équato-Guinéens. Et pourtant, c'est à Ébimpé que la renaissance et la réconciliation va se faire entre les éléphants et le public. En demi-finale d’abord face à la RDC et puis en finale dans une ambiance indescriptible. Passer de l’enfer au paradis, Ébimpé sera à jamais le stade de la troisième étoile ivoirienne.
Le jeune : Simon Adingra, tout d’un grand
Sauveur de la Côte d’Ivoire en quart de finale face au Mali, alors qu’il aurait pu rater la CAN pour blessure, le jeune attaquant Simon Adingra a été un des hommes de la finale avec deux passes décisives sur les buts de Franck Kessié et de Sébastien Haller. Absent lors des deux premières rencontres de la Côte d’Ivoire, jeté dans le naufrage face à la Guinée équatoriale à la 87e minute, Adingra a été l'un des symboles de la renaissance ivoirienne et de la jeunesse triomphante des éléphants avec son ami Oumar Diakité.
L’image : les Congolais pour leur pays
Il y a en eu plusieurs dans cette CAN, mais la plus forte restera certainement le geste des footballeurs congolais en demi-finale contre la Côte d’Ivoire pour dénoncer les exactions dans leur pays. Main droite sur la bouche, deux doigts de la main gauche, symbolisant une gâchette sur la tempe, les Léopards ont fait passer un message en direct dans cette CAN. On retiendra également, l’image d’éric Chelle sonné, à la limite du malaise après le but à la 120eminute de la Côte d’Ivoire qui éliminait le Mali. Sans oublier les pleurs de Kaba Diawara, submergé par l’émotion d’avoir qualifié sa Guinée face à la Guinée équatoriale.
Le fiasco : le Maroc, la douche froide
C’était le grand favori du tournoi. Mais le Maroc, demi-finaliste lors de la Coupe du monde 2022, s’est piteusement fait sortir de la CAN en huitièmes de finale par l’Afrique du Sud (2-0). Les hommes de Walid Regragui ont eu tout faux dans cette compétition, surtout dans leur volonté de s’isoler du reste du monde. Hôtel privatisé, route fermée, barbelés sur la plage... pour se couper de tout. Le Maroc a peut-être oublié que l’essentiel se jouait sur la pelouse d’abord. Une victoire facile devant la Tanzanie, une première alerte face à la RD Congo (1-1) et une petite formalité (1-0) face à la Zambie, pour qualifier la Côte d’Ivoire, ont certainement caché aux Lions de l’Atlas la réalité sur le contient après être monté si haut au niveau mondial.
Le gardien : Rowen Williams, M. Penalty
La CAF l’a logiquement désigné gardien du tournoi et c’est mérité pour Rowen Williams. Le gardien sud-africain a été un pilier de la sélection des Bafana Bafana. Son exceptionnelle performance avec quatre arrêts sur cinq tirs au but en quart de finale face au Cap-Vert restera l’une des images de la CAN. C’est grâce à lui aussi que l’Afrique du Sud a décroché sa troisième place avec ses arrêts décisifs devant les Congolais Chancel Mbemba et Elia Meschak pendant les tirs au but du match ce classement. Le gardien de Mamelodi Sundowns s’est désormais fait un nom à la CAN, comme son collègue du championnat sud-africain, le Nigérian Stanley Mwabali qui évolue au Chippa United.
LES LEADERS DE «KHALIFA PRESIDENT» METTENT LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL DEVANT SES RESPONSABILITES
La coalition Khalifa président se dit déterminée à rester dans une dynamique d’aller aux élections et de continuer sa campagne électorale sur le terrain avec les populations.
Face à la presse, hier, les membres de la conférence des leaders de la coalition « Khalifa président » ont dit leur détermination à ne pas laisser passer la loi constitutionnelle reportant l’élection présidentielle au 15 décembre prochain et prolongeant par la même occasion le mandat du président de la république Macky Sall jusqu’à l’élection de son successeur. Répondant à l’invitation de la plateforme de la société civile ‘Aar Sunu Election’, la coalition Taxawu sénégal appelle les populations à rester mobilisées pour défendre leurs intérêts et aspirations.
« La coalition Khalifa président se dit déterminée à rester dans une dynamique d’aller aux élections et de continuer sa campagne électorale sur le terrain avec les populations. La coalition Khalifa Président n’est mêlée ni de près ni de loin à une quelconque dictature ni forfaiture orchestrée par le pouvoir et le président Macky Sall », a d’emblée déclaré Khalifa Sall, le leader de la coalition Taaxawu Sénégal. « Nous sommes en train de ternir l’image de notre pays. Ces images de brutalités et de violences des forces de l’ordre sur des femmes et des journalistes gazés en direct sont des images de honte pour notre démocratie en 2024. Ceux qui prennent certaines décisions doivent en mesurer toute la portée. La mort est devenue ordinaire dans nos manifestations politiques. On doit respecter la sacralité de la vie humaine et elle doit être hors de portée de notre combat politique », a soutenu à cette occasion Moussa Tine, une des figures de proue de cette coalition.
Le Conseil Constitutionnel doit prendre son courage à deux mains
Selon lui, le Conseil constitutionnel ne peut pas se déclarer incompétent par rapport à la loi constitutionnelle reportant la présidentielle, il y a un rôle éminent attendu des sages comme arbitres du jeu politique. D’après Moussa Tine, le peuple interpelle et demande au Conseil constitutionnel de prendre son courage à deux mains comme il l’avait fait pour sa décision rendue en 2016 sur la réduction du mandat du président de la République. Le Conseil constitutionnel, a-t-il dit, est compétent pour tout ce qui est opérations électorales. « Nous ne pouvons pas accepter que le Conseil constitutionnel, après nous avoir fait le coup de 2016, revienne aujourd’hui nous dire qu’il n’a pas compétence pour juger sur le mandat. C’est le décret que Macky Sall a pris (Ndlr, annulant la convocation du corps électoral) qui a installé le pays dans la crise actuelle. Nous sommes dans une République. Tout ce qui nous intéresse c’est l’établissement de l’ordre constitutionnel », a dit M. Tine, dénonçant le fait que des dispositions intangibles de la Constitution soient agressées. « 14 députés ont déposé un recours en inconstitutionnalité de la loi reportant l’élection présidentielle. Nous mettons le Conseil constitutionnel devant sa responsabilité historique. Le problème le plus dangereux aujourd’hui est que le conseil constitutionnel décide qu’il n’est pas compétent. Le 02 avril, Macky Sall ne sera plus être président de la république et le Conseil constitution sera obligé de constater la vacance du pouvoir et de prendre les dispositions nécessaires pour assurer la continuité de la République et la sauvegarde du Sénégal », a conclu le conseiller politique de l’ancien maire de la capitale. Quant au député maire de Dakar et directeur de campagne de la coalition Khalifa Président, Barthelemy Diaz, il a soutenu que l’Assemblée nationale n’est ni outillée, ni habilitée à prolonger le mandat du président de la République. Selon lui, l’institution législative ne se rend pas compte de la gravité de l’acte qu’elle vient de poser mais dans tous les cas, estime-t-il, leur coalition et tous les démocrates sont obligés de se dresser contre cette forfaiture pour défendre les principes constitutionnels.
Le président de la coalition, Khalifa Sall, estime quant à lui qu’il faut que le pays se rassemble malgré les divergences de ses composantes. « Ceux qui ont perdu leurs vies sont des martyrs, ils sont des héros de la démocratie sénégalaise. De 2021 à nos jours, on a enregistré beaucoup de morts qui luttaient pour leur droit et la démocratie. Il n’y a pas un régime plus liberticide que ce pouvoir qui est unique dans les annales de ce pays », a fusillé Khalifa Sall tout en saluant les sacrifices des journalistes pour le triomphe de la démocratie. Selon lui, la coalition Taxawu Sénégal ne cautionne pas le dialogue auquel appelle le président de la République et ne saurait y prendre part. La position du candidat de la coalition Khalifa Président, c’est qu’« il faut lutter pour qu’on n’ait pas un report car nous, nous ne parlons pas de dialogue ».
DAKAR ET LE PAYS REDOUTENT UN MARDI DE VIOLENCES
Une semaine après les violences ayant éclaté lors de la première manifestation contre le report de l'élection, le climat reste tendu. Malgré l'interdiction du Préfet de Dakar, le mouvement Aar Sunu Elections maintient son appel à une marche silencieuse
Va-t-on vers une remake ce mardi des violences du vendredi 09 février à Dakar et à l’intérieur du pays. Le F24 a appelé ce mardi à une mobilisation populaire de l’initiative de AAR SUNU ELECTIONS, à une manifestation silencieuse pour le respect du calendrier électoral et surtout le départ du pouvoir du président Macky Sall le 02 avril. Dakar et le reste du pays retiennent leur souffle pour ce qui pourrait être une nouvelle journée de violences. Surtout qu’au moment du bouclage, le préfet de Dakar a interdit la marche silencieuse.
La marche silencieuse appelée ce mardi par AAR SUNU ELECTIONS a été interdite par le Préfet de Dakar. Chérif Mouhamadou Blondin Ndiaye indique aux dirigeants d’AAR SUNU ELECTIONS que l’itinéraire rond-point Jet d’Eau jusqu’à la Fastef (Ex ENS) sis sur l’Avenue Bourguiba aux horaires retenus (15h-19h) risque de perturber gravement la libre circulation des personnes et des biens au regard des problèmes de mobilité notés actuellement. Les séquelles sont encore béantes des manifestations du vendredi 09 février à l’appel de Aar Sunu Election.
Trois jeunes l’étudiant de l’Université Gaston Berger Yéro Tounkara, Landing Camara de Ziguinchor et Modou Guèye de Guinaw Rail partagent le fait d’avoir été tués par des balles des forces de sécurité. Dakar et quelques régions du pays ont subi la violence de jeunes manifestants, ce qui a occasionné des dégâts matériels importants, mais des arrestations nombreuses au niveau des manifestations. Les désagréments ont été notés aussi dans la circulation des biens et des personnes. Alors ce mardi, une autre organisation F24 a appelé à une manifestation silencieuse. A moins qu’elle soit autorisée par les autorités administratives, cette nouvelle manifestation va connaître des débordements et ce qui sera redouté c’est encore le risque de voir de nouvelles morts.
Dans une déclaration, F24 appelle tous les Sénégalais à répondre à l’appel de Aar Sunu Elections à la marche silencieuse prévue le Mardi 13 février à 15 H. « Ensemble, nous continuerons à soutenir le peuple sénégalais dans sa lutte pour la justice, la liberté et la démocratie. F24 reste solidaire avec tous ceux qui résistent pacifiquement aux tentatives de restreindre les droits fondamentaux et interpelle la communauté internationale à rappeler à l’ordre le Président putschiste Macky Sall à revenir à la raison pour que la paix revienne au Sénégal » indique le F24.
Ladite organisation a tenu à exprimer sa solidarité et son soutien à tous les citoyens sénégalais qui se sont mobilisés pacifiquement pour exprimer leur désaccord face à la décision du président Macky Sall de reporter l’élection présidentielle. « La participation massive des Sénégalais, tant sur le territoire national que dans la diaspora, témoigne de leur engagement envers la démocratie et de leur refus catégorique des manœuvres qui menacent l’intégrité du processus électoral. F24 condamne fermement l’utilisation excessive de la force par les forces de défense et de sécurité sur les manifestants. Leur rôle est de protéger les citoyens et de garantir leur sécurité, pas de réprimer violemment leur droit légitime à la protestation. F24 s’incline devant la mémoire des décès tragiques survenus à Dakar, St Louis et Ziguinchor sont inacceptables, et exhorte le gouvernement à enquêter et à sévir rapidement pour que de telles pratiques ne se reproduisent plus jamais. F24 exige la relaxe immédiate des manifestants kidnappés lors cette de cette journée et réitère son exigence de la libération de tous les détenus politiques » note F24.
Elle a tenu à exprimer sa solidarité aux camarades kidnappés : Daouda Gueye de Pikine membre du comité exécutif, des membres de F24 Thiès dont le coordinateur départemental Saliou Souleye Ndiaye. F24 appelle la communauté internationale à exiger du gouvernement putschiste Sénégalais le respect des conventions signées pour la préservation des droits de l’homme et des libertés. F24 encourage vivement les citoyens sénégalais à maintenir la pression sur le gouvernement putschiste en organisant des comités locaux de lutte et en diversifiant les modes de protestation.
Appeler à une mobilisation continue, y compris des journées mortes, est crucial pour faire entendre la voix du peuple dont le seul combat est le rétablissement de la démocratie. F24 appelle le Patronat à se solidariser aux manifestants afin d’abréger les conséquences manifestes que subit le monde de l’entreprise à cause de troubles politiques occasionnés par ce report.
Par KACCOOR BI
FOLIE CONTAGIEUSE
Une dose de folie s’est répandue, ce weekend, dans ce charmant pays des paradoxes. Des forces de défense et de sécurité qui tirent sur des manifestants à mains nues et torturent avec une violence qui frise la stupidité.
Une dose de folie s’est répandue, ce weekend, dans ce charmant pays des paradoxes. Des forces de défense et de sécurité qui tirent sur des manifestants à mains nues et torturent avec une violence qui frise la stupidité. Qui s’acharnent sur des femmes sans défense ou des personnes vulnérables comme cet individu en situation de handicap que ses tortionnaires ont rudoyé de façon presque jouissive avant de l’arracher de son fauteuil. C’est comme si on leur avait donné le permis de violenter et tuer !
Et plutôt que de dénoncer, instruire des enquêtes pour faire la lumière sur ces bavures devenues récurrentes et traitées avec banalité, l’Autorité ferme les yeux ou regarde ailleurs en adoptant la politique de la dénégation.
Dans un pays où la liberté de marche est consacrée par la Constitution, policiers et gendarmes répriment aveuglément les citoyens qui usent de ce droit. Au Sénégal, les manifestations pacifiques se terminent dans le sang non pas du fait des marcheurs mais de celui des gens censés faire respecter l’ordre et que l’on lâche comme des chiens affamés sur des citoyens désarmés.
Rien que dans les manifestations de ce vendredi il y a eu trois morts. Bien avant cela, des dizaines de jeunes sont tombés depuis 2021 sous les balles des forces dites de l’ordre mais ça n’a semblé émouvoir personne.
Pendant que des familles pleurent leurs morts ou pansent les blessures de leurs fils, le Chef distille insidieusement l’idée que des forces organisées pourraient prendre le pouvoir. On aimerait bien lui demander ce qu’il adviendrait dans ce cas de son intégrité physique. A moins qu’il se soit entendu d’abord avec ces forces organisées. Une erreur de communication dans un instant de perte de lucidité face certainement à des condamnations qui fusent de partout depuis qu’il a décidé de prolonger son mandat. Ça la fiche mal assurément pour un président qui caresse l’idée de créer une fondation de… la paix après avoir quitté le pouvoir. Sauf s’il s’agit, bien sûr, d’une paix des cimetières pour nos jeunes gens.
Des jeunes qui, par milliers, fuient ce pays pour un ailleurs meilleur. Un pays qui se porterait mieux si on cessait de penser que ceux qui s’opposent à leurs gouvernants sont manipulés par des forces obscures qui n’existent que dans l’imagination des gens du pouvoir.
LE CUD EXIGE LE RESPECT DU CALENDRIER REPUBLICAIN ET LE DEPART DU PRESIDENT MACKY SALL DES LE 3 AVRIL PROCHAIN
Face à la presse hier, lundi 12 février, le collectif des Universitaires pour la démocratie entend mener ce combat aux côtés de toutes les forces vives de la nation en appelant à la mise en place d’un Front républicain.
Face à la presse hier, lundi 12 février, ces Universitaires qui disent s’engager résolument dans la lutte pour la restauration de la République entendent mener ce combat aux côtés de toutes les forces vives de la nation en appelant à la mise en place d’un Front républicain.
Face à la presse hier, lundi 12 février, les Universitaires disent s’engager résolument dans la lutte pour la restauration de la République en dénonçant une tentative de conservation du pouvoir par des voies anti-démocratiques et anticonstitutionnelles qui vident de toute sa substance notre Charte fondamentale. A ce titre, le CUD « exige principalement deux choses à ce stade de la crise: le respect du calendrier républicain et le départ du Président Macky Sall à la tête du pays dès le 3 avril prochain comme le prévoit la Constitution. »
Toutefois, dans le cadre de ce combat, les universitaires disent se mettre à la disposition des initiatives en cours pour fusionner toutes les forces engagées dans cette lutte cruciale pour la République.
Ainsi, parallèlement aux actions collectives auxquelles il sera amené à prendre part, « le CUD envisage de déployer la riche et diverse expertise de ses membres pour faire la lumière sur tous les aspects de cette crise dans l’optique de permettre à l’opinion publique nationale et internationale de comprendre la situation que traverse le Sénégal et les graves enjeux que celle-ci implique. » Il faut souligner que dans ce sillage, le CUD a mis en place un ensemble d’observatoires qui auront pour objet les questions politiques, celles liées à la légalité : les questions économiques et sociales, à travers lesquels les universitaires, chacun(e) dans sa spécialité, produiront des contenus (vidéos dans les langues nationales notamment, articles de presse, etc.). Le CUD a également créé un Bureau du citoyen dont la mission est d’apporter une assistance multidimensionnelle à nos concitoyens en difficultés dans le contexte de la crise.
DEBRAYAGE ENCORE LE MARDI 13 ET LE MERCREDI 14 FEVRIER A 10H
Dans le cadre de leur protestation contre le report de l’élection présidentielle, les syndicats d’enseignants poursuivent leur plan d’actions dans le secteur de l’éducation.
Dans le cadre de leur protestation contre le report de l’élection présidentielle, les syndicats d’enseignants poursuivent leur plan d’actions dans le secteur de l’éducation. Dans un communiqué rendu public hier, lundi 12 février, le Cadre de concertation des syndicats de l’enseignement (Saemss, Cusems, Cusems/A, Sept, Seppi, Sudes, Ues, Cdefs, Sadef, Odes, Sels/A) a annoncé un débrayage à 10h suivi d’Assemblée générale d’établissements ce mardi 13 février et le lendemain, mercredi 14 février 2024, à la même heure.
Il exige le respect de la Constitution et du calendrier républicain, la libération des élèves et enseignants «arbitrairement» détenus, le respect des accords signés avec le gouvernement du Sénégal. «Les syndicats condamnent avec la dernière énergie les arrestations multiples qui ont été opérées sur des citoyens, parmi lesquels des enseignants, dans l’exercice d’un droit constitutionnel, le droit de marcher pour exiger le retour à la légalité constitutionnelle», rapporte la note.
La même source d’ajouter : «Les syndicats condamnent fermement ces dérives liberticides qui contribuent à aggraver la tension sociale qui sévit ans notre pays depuis quelques jours. Ils exigent par conséquent la libération sans délai et sans conditions de tous les citoyens arbitrairement arrêtés et plus particulièrement des enseignants et des élèves dont la place n’est point la prison mais l’école».
Pour rappel, dans le cadre de leur lutte, les syndicats d’enseignants avaient décrété un débrayage vendredi dernier. Les syndicats d’enseignants n’ont pas manqué d’inviter «tous les enseignants à respecter strictement les plan d’actions et à participer massivement à la marche silencieuse prévue le mardi 13 février».
LA LOI D’AMNISTIE, SOUS ECLAIRAGE
Selon Me Amath Thiam, consultant en droit pénal, l’amnistie est une mesure d’oubli qui fait disparaitre l’infraction. Elle ne peut résulter que d’une loi
L’amnistie est une mesure d’oubli qui fait disparaitre l’infraction. Elle ne peut résulter que d’une loi. Dans le Code Pénal, il n’existe aucune disposition générale sur l’amnistie. Chaque loi d’amnistie se suffit à elle-même. L’amnistie intervient surtout après les périodes de trouble pour faire taire les rancœurs et apaiser les esprits. Elle intervient aussi chaque fois qu’un Président de la République est nouvellement élu.
LES CONDITIONS DE L’AMNISTIE
L’amnistie est accordée par l’Assemblée Nationale conformément à l’article 67 de la Constitution. Si le législateur accorde l’amnistie en énumérant les infractions concernées sans désigner les personnes qui en bénéficient, on dit que l’amnistie a un caractère réel. Par contre, si le législateur énumère les infractions amnistiées en indiquant que seuls bénéficieront de l’amnistie, les auteurs de ces infractions qui seront désignés par décret, on est alors en présence d’une grâce amnistiante. Cette mesure est une grâce, car par son caractère personnel, elle ne profite qu’aux individus désignés par décret. Mais elle produit les effets de l’amnistie.
L’AMNISTIE FAIT DISPARAITRE L’INFRACTION, MAIS LA MATERIALITE DES FAITS SUBSISTE.
Pour bien comprendre l’effet extinctif de l’amnistie, il faut s’attacher au moment de l’intervention de la loi d’amnistie. Si la loi d’amnistie survient avant que les poursuites ne soient encore engagées, celles-ci ne pourront plus l’être. On dit que l’action publique est éteinte. Si l’amnistie intervient avant qu’une condamnation ait été prononcée, les poursuites doivent être abandonnées. On dit que l’action publique est éteinte. Si l’amnistie intervient après qu’une condamnation a été prononcée, la condamnation est alors rétroactivement effacée. Dans ce cas, la fiche est retirée du casier judiciaire, la condamnation prononcée ne compte plus pour la récidive et elle ne fait pas obstacle en cas de nouvelle condamnation à l’octroi du sursis. L’effet extinctif ne joue pas cependant pour les mesures de sureté à moins que la loi d’amnistie en dispose autrement.
LA MATERIALITE DES FAITS SUBSISTE
L’amnistie enlève à l’infraction son caractère délictueux. Mais la matérialité des faits subsiste. La victime de l’infraction amnistiée peut par conséquent agir en réparation. L’action en dommages-intérêts de la victime est toujours rappelée par les lois d’amnistie lorsqu’elles emploient la formule : « l’amnistie ne saurait préjudicier aux droits des tiers ». De même, le fait amnistié peut entrainer l’application d’une mesure disciplinaire sauf si la loi d’amnistie en dispose autrement.
UNE MESURE A LA FOIS D’APAISEMENT ET DE PEINE POUR LES FAMILLES
Loi d’amnistie sur les émeutes de mars 2021, mars et juin 2023 - Le président de la République est-il en train de jouer le tout pour le tout pour essayer de sauver sa face et sortir idem de cette crise politique
La loi d’amnistie sur des émeutes de mars 2021, mars et juin 2023, annoncée dans le cadre du processus de matérialisation du dialogue appelé par le chef de l’Etat, sonne comme un véritable coup de massue sur la mémoire des dizaines de victimes dénombrées lors de ces manifestations. En effet, l’adoption de cette loi va défensivement anéantir l’espoir des familles qui attendent d’être éclairées sur les conditions de décès des leurs.
Le président de la République est-il en train de jouer le tout pour le tout pour essayer de sauver sa face et sortir idem de cette crise politique qu’il a lui-même alimentée par sa décision unilatérale d’annuler le processus électoral pour la présidentielle du 25 février prochain, prise le samedi 3 février dernier, à quelques heures de l’ouverture de la campagne électorale. En effet, alors que son appel au dialogue à toute la classe politique « afin de réunir les conditions d’une élection libre, transparente et inclusive » peine encore à trouver un écho favorable chez la plupart des vingt candidats autorisés par le Conseil constitutionnel à prendre part à cette élection, nos confrères du journal « Le quotidien » révèlent dans leur édition d’hier, lundi, un projet de loi d’amnistie générale dans le circuit .
Préparé par le gouvernement sur instruction du chef de l’Etat, ce texte sera présenté au Conseil des ministres de demain si on en croit nos confrères qui précisent que cette loi va couvrir les évènements ayant conduit aux émeutes de mars 2021 et de juin 2023. Avec cette loi d’amnistie, le président Macky Sall qui est fragilisé par le refus des acteurs politiques et de la société à tout report de la présidentielle et la pression des Etats-Unis et l’Union européenne qui continuent de réclamer le respect de la Constitution et la tenue de l’élection présidentielle dans les délais constitutionnels, semble vouloir montrer sa bonne foi.
A QUI PROFITE CETTE LOI D’AMNISTIE ?
Même si la situation actuelle commande des mesures d’apaisement, cette loi d’amnistie générale envisagée par le chef de l’Etat, Macky Sall sur les évènements de mars 2021 et de juin 2023 suscite des interrogations. En envisageant cette loi qui va passer l’éponge sur tout ce qui est arrivée lors des émeutes de mars 2021, mars et juin 2023, Macky Sall cherche-t-il en train d’anticiper sur les risques de poursuites judiciaires qui pèsent sur la tête de certains de ses partisans dont la responsabilité est pointée dans la mort de plus de 50 manifestants lors de ces émeutes de mars 2021, mars et juin 2023.
En effet, alors que les rapports d’autopsie de la plupart de ces victimes indiquent clairement qu’elles ont été tuées par balle, aucune enquête n’a été diligentée pour situer les responsabilités sur ces morts. Au contraire, on voyait plutôt l’ancien ministre de l’Intérieur, Antoine Felix Diome, son collègue de la Justice, Ismaila Madior Fall et des Forces armées, Sidiki Kaba, s’empresser de monter au créneau pour nier l’implication des forces de défense et de sécurités (Fds) dans ces morts en évoquant d’autres pistes que les médecins légistes démentent après leur travail. Il en est de même de la question des individus non identifiés qui opéraient aux côtés des Fds lors de leurs interventions de maintien de l’ordre et qui sont accusés d’être à l’origine de la plupart des violences et des tirs à bout portant sur des manifestants.
Dans son rapport sur les émeutes, Amnesty international dit avoir constaté la présence, dans plusieurs localités du pays, d’individus en civil armés de bâtons, de matraques et de fusils en train de frapper des manifestants sous les yeux des forces de sécurité.
Dans son rapport sur la répression meurtrière lors des manifestations, Amnesty International dit avoir dénombré au moins 23 personnes tuées durant les dernières manifestations du 1er juin, à Dakar et Ziguinchor, et 390 personnes blessées. Mais aussi d’avoir constaté la présence d’hommes armés, habillés en civil, aux côtés des forces de l’ordre. Une autre interrogation autour de cette loi d’amnistie porte sur les accusations de liens entre le maire de Ziguinchor avec les forces occultes ou forces spéciales très souvent évoquées par l’ancien ministre de l’Intérieur et actuel ministre du Pétrole.
Par Dr Emile Victor Coly
POUR UNE RESOLUTION APAISEE DE LA SUPPOSEE CRISE INSTITUTIONNELLE
L’idée d’un dialogue national prônée par le président de la république me paraît être une issue plausible. Cependant, il faudrait agir vite et sans calcul politicien. Mode d’emploi...
Pour rappel, le chef de l’État avait signé le décret n°2023-2283 du 29 novembre 2023 portant convocation du corps électoral pour le 25 février 2024, date de l’élection présidentielle. Cela a permis aux parties prenantes du processus électoral (le ministère de l’Intérieur avec ses démembrements, le Conseil constitutionnel, la CENA, l’Administration territoriale, les partis politiques, la Société civile, entres autres) de démarrer les opérations devant aboutir à une élection régulière, libre, ouverte, inclusive et transparente.
Au cours du déroulement du processus électoral, divers dysfonctionnements ont été relevés par les parties prenantes et les observateurs : la non mise à disposition du fichier électoral aux concernés sur la base duquel la quête de parrains devait être faite, la « non fiabilité » de ce fichier décriée par les candidats lors de la vérification des fiches de parrainage, les interdictions systématiques de manifestations servies aux partis politiques de l’opposition et à la société civile, une restriction des données mobiles, foulant au pied la liberté des populations à s’informer. Aucun contrôle, aucune vérification des faits rapportés n’a semble-t-il été fait pour confirmer ou infirmer les dysfonctionnements constatés et dénoncés tout haut.
Pendant que les états-majors des partis politiques se préparaient à démarrer la campagne électorale le samedi 03 février 2024 à minuit, coup de tonnerre ! Monsieur le Président de la République, dans une allocution non planifiée et inhabituelle, quant à l’heure de sa diffusion en date du samedi 03 février 2024, annoncée à 12H00 et tenue à 14H00, informe ses concitoyens qu’il a signé le décret n°2024-106 du 3 février 2024 portant abrogation du décret n°2023-2283 du 29 novembre 2023. Le motif déclaré en sourdine lors de l’allocution est la saisine de l’Assemblée nationale par les membres de la coalition Wallu sur des « faits supposés de corruption » de membres du Conseil constitutionnel pour l’invalidation de la candidature de monsieur Karim Wade. Le peuple dans l’expectative, devra avaler la « pilule amère » qui lui a été servie. En effet, comment comprendre que l’Exécutif n’ait pu s’autosaisir suite aux errements constatés par tous dans le processus électoral afin de les corriger à temps et permettre une libre expression du vote le 25 février 2024. On ne peut qualifier ce comportement, car pouvant ouvrir les portes à une instabilité politique pouvant réveiller tous les démons.
Maintenant que la chose indicible a été commise, comment préserver la paix et la stabilité dans notre pays ? Que faut-il faire alors? Cette interrogation d’un homme politique célèbre prend ici tout son sens.
Profitant de la baisse de tension observée depuis le mardi 6 février 2024 dans les rues de nos différentes capitales régionales et départementales, malgré quelques soubresauts notés en fin de semaine dernière, l’idée d’un dialogue national prônée par Monsieur le Président de la république me paraît être une issue plausible. Cependant, il faudrait agir vite et sans calcul politicien. Mode d’emploi :
1. Le Président de la République doit convoquer rapidement les partis politiques, la société civile et l’ensemble des forces vives de la nation, pour s’entendre sur le choix d’une personnalité neutre et pouvant être acceptée par tous pour conduire à son terme le dialogue national prôné et dans un délai raisonnable.
2. Le dialogue devra cependant être sincère et républicain pour le bien de notre pays et de nos enfants à qui nous devrons léguer un pays stable, démocratique où il fait bon vivre, sans distinction d’appartenance politique, religieuse, d’idéologie et de couche sociale.
3. Le dialogue national devra revisiter tous les points liés au processus électoral, de la déclaration de candidature à la vérification des listes au niveau du Conseil constitutionnel jusqu’à la proclamation de la liste définitive des candidats. En effet, l’acte posé par le Chef de l’Etat le 03 février dernier nous renseigne qu’il s’agit bien d’une annulation de l’élection présidentielle et non d’un report. Tout le processus électoral devant être repris depuis le début.
4. Les limites du nouvel agenda électoral devront être fixées, en se référant au Conseil constitutionnel afin de tenir au plus vite le scrutin, sans tirer en longueur.
5. Les conclusions de ce dialogue, prises sur la base de décisions consensuelles et respectant à la lettre notre Constitution, devront être parafées et signées par les parties prenantes et applicables immédiatement par l’Exécutif.
Ainsi, seront certainement trouvées des solutions consensuelles aux dysfonctionnements constatés cette année. Vive le Sénégal ! Vive la République !