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20 juin 2025
BOCAR DIOP DOMINÉ ET ÉLIMINÉ D’ENTRÉE
Le taekwondoïste sénégalais Bocar Diop, inscrit dans la catégorie des 58 kg des combats de qualification des Jeux olympiques (JO) Paris 2024, a été dominé mercredi par le Serbe Lev Korneev, vice-champion d’Europe, vainqueur net et sans bavure...
Paris, 7 août (APS) – Le taekwondoïste sénégalais Bocar Diop, inscrit dans la catégorie des 58 kg des combats de qualification des Jeux olympiques (JO) Paris 2024, a été dominé mercredi par le Serbe Lev Korneev, vice-champion d’Europe, vainqueur net et sans bavure au bout de deux rounds.
Bocar Diop, crispé d’entrée, a perdu le premier round, 3-6, puis le deuxième, 5-0. Il n’a pu trouver la clé face à son adversaire serbe, plus petit de taille.
A 2-0 à l’issue des deux premiers rounds, l’aventure s’arrête pour Bocar Diop dont c’était la première participation aux Jeux olympiques. Il avait pourtant l’ambition de faire mieux que ses devanciers, en l’occurrence Binta Diédhiou (Pékin 2008 et Londres 2018) et Balla Dièye (Rio 2016), qui ont représenté le Sénégal dans cette discipline lors des derniers JO.
A 27 ans, l’actuel vice-champion d’Afrique de la catégorie des moins de 58 kg va désormais se projeter sur les compétitions à venir.
Les épreuves de taekwondo de JO se tiennent au Grand Palais à Paris, sous la forme d’un tournoi à élimination directe.
Les gagnants de chaque combat se qualifient pour le tour suivant et ainsi de suite jusqu’aux deux derniers vainqueurs qui s’affrontent en finale pour les médailles d’or et d’argent.
JORIS DUNKEL, DG DE PREMIER BET AU SÉNÉGAL ARRÊTÉ
Frank Attal, patron de Premier Bet condamné dans le dossier Bygmalion en France, tente de sauver la peau de son directeur général sénégalais via une médiation pénale
Le directeur général de la plateforme de paris en ligne Premier Bet Sénégal, Joris Dunkel, arrêté samedi dernier alors qu’il tentait de fuir le pays suite à un redressement fiscal de 12 milliards 160 millions notifié à sa société la Direction générale des impôts et domaines (DGID) est en position de retour de parquet ce mercredi. Hier il est resté pendant longtemps dans la cave du Tribunal de Dakar. Son sort dépendra de la médiation pénale ouverte par le Parquet à travers l’avocat de Premier Bet qui essaie de convaincre le patron de Joris Dunkel, un certain …Frank Attal condamné dans l’affaire Bygmalion de Sarkozy.
Premier Bet est-elle une entreprise douteuse ? Les faits délictuels reprochés à l’entreprise française de jeu en ligne qui a ouvert ses portes au Sénégal depuis 2021 et surtout les ramifications qui mettent en avant Frank Attal patron de Joris Dunkel condamné au même titre que l’ancien président français Nicolas Sarkozy dans l’affaire Bygmalion incitent à poser cette question.
Le directeur général de Premier Bet, prétextant qu’il bénéficiait des mêmes franchises que la Lonase, « oublie » pendant près de quatre ans à reverser principalement la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) pourtant encaissée auprès des parieurs ! Or rien qu’en 2021 et en plein confinement de la COVID, Le Témoin avait révélé que Premier Bet avait fait un chiffre d’affaires de 68 milliards de francs à cause d’un énorme engouement de nos compatriotes confinés au « Parifoot ».
L’entreprise connaîtra des chiffres d’affaires en hausse jusqu’à cette année 2024. Cependant, tout en s’acquittant des versements sur les retenues des salaires et autres, Joris Dunkel « oublie » de reverser la TVA. Un premier redressement fiscal de non déclaration de la TVA d’octobre 2021, d’un montant de 120 millions de frs, lui a été notifié. Joris Dunkel négocie un moratoire pour payer par tranches.
Poussant leur enquête, les services de la DGID constatent que Premier Bet a « oublié » pendant quatre années (2021, 2022, 2023, 2024) de reverser la TVA qu’elle prélevée. La sanction est lourde. La DGID inflige à Premier Bet une amende de 12 milliards 160 millions de frs. Ce qui représente des miettes pour une entreprise de jeu qui avait fait, en pleine pandémie de covid, en 2021 un chiffre d’affaires de 68 milliards de frs.
Le chef du Bureau du Recouvrement de la DGID, l’inspecteur des Impôts et des Domaines Pape Diouf confirme que c’est suite à la non déclaration de la TVA d’octobre 2021 que Premier Bet a reçu une première notification d’une taxation de 120 millions de frs. Pape Diouf ajoute qu’une nouvelle vérification de comptabilité débusque une fraude sur la TVA pendant 4 ans. Joris Dunkel reçoit une notification de redressement de 12 milliards 160 millions de frs.
« Pris de peur, le Dg de Premier Bet arrête le paiement de l’échéance du moratoire. Dans ce cas, le moratoire est caduc du moment qu’on reste un mois sans payer. Ensuite, à cause de la notification de redressement de 12 milliards 160millions de frs, le directeur général de Premier Bet Sénégal annonce la fermeture de l’entreprise. Il a envoyé des lettres de cessation d’activités à tous les partenaires, à la Sonatel, à tous les clients et fournisseurs de la société. Des droits ont été payés aux employés qui ont été informés que l’entreprise mettait la clef sous le paillasson le 31 juillet.
« Lorsque nous avons été informés de la stratégie mise en place par les dirigeants de Premier Bet Sénégal, suite au redressement de 12 milliards 160millions, la Direction générale des impôts et domaines (DGID) a pris des mesures conservatoires. Nous avons pris un huissier, Me El Hadji Diouf Sarr, pour une saisie conservatoire des biens de Premier Bet Sénégal parce que les 12 milliards 160 millions n’avaient pas encore un titre exécutoire. En vertu de l’art 661 du Code général des impôts, on peut poser des actions de saisies conservatoires des biens. Nous avons saisi 6 voitures, un groupe électrogène, et certains biens meubles » explique le chef du Bureau de Recouvrement de la DGID.
Selon Pape Diouf, il fallait aussi s’opposer à la sortie du territoire national du Dg de Premier Bet Sénégal Joris Dunkel. « Nous avons pris les attaches d’un avocat, Me Ousseynou Ngom, qui a fait une plainte au niveau de la DIC non pas pour l’arrêter, mais pour qu’il ne sorte pas du territoire. Il a été entendu au même titre que moi au niveau de la DIC le jeudi 1er aout. Le vendredi 02, nous avons été confrontés. Dans la notification du redressement, il a eu un délai de réponse jusqu’au 09 août, il a reçu une convocation pour le 12 août prochain devant les enquêteurs de la DIC, ainsi que le chef du Bureau du Recouvrement de la DGID en l’occurrence ma personne. Un délai qui devait lui permettre de faire la réponse et que les Impôts confirment aussi. Avant le 12 août, nous avons eu des informations sur l’intention de Joris Dunkel de quitter en catimini le pays. Nous avons rapidement pris nos dispositions en informant la police des frontières sur la volonté de Dunkel de quitter le pays » souligne Pape Diouf.
Médiation pénale impliquant Frank Attal condamné dans l’affaire Bygmalion
Ce mardi, Joris Dunkel a passé toute la journée dans la cave du tribunal. Les parties impliquées, notamment Premier Bet et la DGID, se sont essayées à une médiation pénale. Nos sources indiquent que le conseil de Joris Dunkel a impliqué dans la médiation pénale (voir papier de Pape Ndiaye), le patron de Joris Dunkel, un certain … Frank Attal. Ce dernier a été au cœur du scandale dans l’affaire Bygmalion de financement illégal de la campagne présidentielle de 2012 de Nicolas Sarkozy. Mis en examen dans l’affaire du dépassement des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, Franck Attal fut un acteur-clef de l’affaire Bygmalion.
Dans l’entreprise de conseil et de communication fondée par Bastien Millot et Guy Alvès, il dirige la filiale chargée de l’événementiel. C’est dans ce contexte qu’il avait été engagé par l’ex-UMP pour organiser les meetings de campagne de Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle de 2012. En première instance, Franck Attal avait été condamné à deux ans de prison, dont un an avec sursis, pour « complicité de faux, usage de faux, escroquerie » et « financement illégal de campagne électorale ». En appel, sa peine a été allégée à un an de prison avec sursis, assortie d’une interdiction de gérer une entreprise pendant cinq ans. Nicolas Sarkozy a été condamné en appel à un an de prison dont six mois avec sursis.
Par Mbagnick Diop
PUISQUE DIEU RECONNAITRA LES SIENS, NE JUGEONS PAS !
Naguère menacée par l’acharnement politique, notre cohésion sociale est encore écorchée par une querelle sans intérêt sur le port du voile à l’école.
Naguère menacée par l’acharnement politique, notre cohésion sociale est encore écorchée par une querelle sans intérêt sur le port du voile à l’école. Des plaidoyers belliqueux sont largement diffusés et accentués, de part et d’autre part, par des partisans incapables de faire la part des choses et des parangons de vertu qui se croient investis par Dieu. Mais puisque Dieu tout puissant est au contrôle et reconnaîtra les siens, sachons raison garder et soyons sereins plutôt que de jouer à se faire peur.
Entre le voile et le foulard, la djellaba et la soutane, il n’est pas nécessaire d’instaurer un débat pour mettre en évidence la foi. Comme dit l’adage: « l’habit ne fait pas le moine »
A force de vouloir régenter la tenue de l’autre en fonction des croyances, on tombe facilement dans le subjectivisme susceptible d’entraîner des aspérités. Musulmans, chrétiens ou juifs, il ne nous revient pas de juger, à fortiori vouloir imposer à son prochain une camisole de force. Les croyants qui tirent leurs forces spirituelles des livres saints (la Bible, le Coran et la Torah) s’accordent sur la pudeur et le respect des différences qu’il ne faut surtout pas assimiler au désamour qui frise l’incompréhension voire la haine. Que Dieu nous en préserve.
Il est du devoir de tous de transcender les passions issues de notre orgueil. Si tant est que nous concevons l’école et son environnement comme un rempart contre le fanatisme et l’obscurantisme, nous devons veiller à son climat social qui doit être empreint de sérénité et convivialité.
Mbagnick Diop
LA CRISE DU SECTEUR DES MÉDIAS AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE MERCREDI
Plusieurs titres de la livraison de mercredi de la presse quotidienne s’intéressent à la “crise” dans le secteur des médias, constat qui a conduit le patronat du secteur à solliciter des pouvoirs publics
Dakar, 7 août (APS) – Plusieurs titres de la livraison de mercredi de la presse quotidienne s’intéressent à la “crise” dans le secteur des médias, constat qui a conduit le patronat du secteur à solliciter des pouvoirs publics des mesures devant favoriser la viabilité des entreprises concernées.
“La presse à l’épreuve”, affiche à sa une le quotidien Enquête, selon lequel les entreprises de média sont plongées “dans une crise sans précédent, exacerbée par les réclamations financières colossales de la Télédiffusion du Sénégal (TDS)”.
“Depuis le samedi 3 août, la situation s’est encore détériorée, menaçant même l’existence de plusieurs organes de presse”, écrit le journal. Il note que ces difficultés ont amené la coordination des associations de presse (CAP) à demander “des mesures immédiates après la suspension de la publication” des quotidiens sportifs Stades et Sunu Lamb.
Les Echos annoncent que les patrons de presse se réuniront après-demain vendredi autour de cette problématique, alors même que la CAP “prédit la fermeture prochaine d’autres médias et demande l’ouverture de discussions” avec les pouvoirs publics.
“La presse, au bord de l’asphyxie !”, s’exclame Sud Quotidien, comme alarmé par une situation tellement difficile que “le risque est grand de voir pas mal d’organes de presse mettre la clé sous le paillasson”.
Sud Quotidien ne se fait pas prier pour lister ces difficultés qui plombent “depuis quelques mois” les médias, entre “blocage de comptes bancaires, réclamation de paiement des dettes fiscales […] suspension de conventions liant des départements et structures étatiques à des médias”.
L’Etat doit savoir que me secteur des médias est ”en danger”
Cette crise, marquée par des pressions multiformes sur les entreprises de presse […], a déjà conduit à la fermeture de Stades, Sunu Lamb, ainsi que la non-parution de Vox Populi hier [mardi] et la perte d’emplois dans le secteur”, relève le journal Le Quotidien.
Suffisant pour que le secrétaire général du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (SYNPICS) alerte les autorités publiques. “Il faut que l’Etat sache que son secteur médiatique est en danger”, déclare Bamba Kassé dont les propos sont à la une du quotidien L’As.
Certains journaux reviennent sur un autre débat, celui relatif à la déclaration de politique générale du Premier ministre Ousmane Sonko. “Si près si loin”, titre Bès Bi Le Jour, en laissant entendre que la perspective du face-à-face entre le chef du gouvernement et les députés s’éloigne un peu plus.
“La saisine annoncée du Conseil constitutionnel par le président de la République pour un avis sur la date de dissolution de l’Assemblée nationale semble éloigner une DPG de Sonko”, explique le journal.
Il ajoute qu’en dépit de la mise à du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, condition posée par le chef du gouvernement pour faire sa déclaration de politique générale, “le pouvoir prend son temps pour ne pas faire face à la majorité” Benno Bokk Yaakaar de l’opposition.
Kritik aussi voit le Premier ministre prendre “la voie de contournement” sur cette question. “Pour éviter de prêter le flanc face à une Assemblée nationale hostile et tuer l’œuf d’une motion de censure certaine, analyse-t-il, le PM snobe la quatorzième législature”.
Une brigade pour contrôler les activités sylvopastorales
Le chef du gouvernement, “pas tenu par les délais, compte dérouler son programme de gouvernance devant de nouveaux députés reflétant la trajectoire impulsée par l’électorat sénégalais. Un coup politique inégalant mais opportun en ces temps de realpolitik”, analyse Kritik’.
D’ici là, certains députés, dont Guy Marius Sagna, sont décidés à demander des comptes au gouvernement sur certaines questions dont l’attribution d’un marché de 9000 logements à des entrepreneurs chinois.
”Fidèle à sa dynamique de +député du peuple+, Guy Marius Sagna a adressé, hier [mardi], pas moins de 24 questions au gouvernement, sur autant de faits et problématiques que vivent les populations”, rapporte L’info.
”Parmi ces questions, précise le journal, la réalisation de 9.000 logements sociaux confiée à des Chinois. Il demande au gouvernement d’expliquer le choix d’une entreprise chinoise, au lieu d’une entreprise sénégalaise”.
Sur cette question pouvant relever de la ”préférence nationale”, L’Observateur énonce une ”dure réalité”, selon laquelle les entreprises sénégalaises ”sont trop petites” pour se voir attribuer certains marchés, sans compter qu’elles ne sont pas toujours guidées par ”l’esprit de solidarité”.
Le député Abdou Mbow, de son côté, ”s’empare de l’affaire du limogeage de Cheikh Dieng à la tête de l’Office national de l’assainissement (ONAS)”, en demandant au ministre de tutelle, Cheikh Tidiane Dièye, ”des explications sur plusieurs allégations, relatives notamment à de présumées surfacturations, marchés par entente directe”, rapporte encore L’info.
Le groupe Benno Bokk Yaakaar (BBY) de l’opposition ”veut éventer le scandale”, titre sur cette question le quotidien L’As. Abdou Mbow, président dudit groupe, demande à être édifié sur certaines insinuations de Cheikh Dieng, démis de ses fonctions environ trois mois après sa nomination à la tête de l’ONAS.
Le député veut savoir ”si, effectivement, comme l’insinue” M. Dieng, le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement ”a pris la décision de suspendre la procédure de passation des marchés attribués provisoirement aux entreprises Tawfekh Taysir et Delgas et de privilégier en lieu et place une entente directe avec des entreprises de son choix”.
Sur un sujet totalement différent, Le Soleil annonce la création d’une Brigade de sécurité alimentaire appelée à ”davantage contrôler les activités sylvopastorales et renforcer les mesures contre le vol de bétail sur toute l’étendue du territoire national”.
LOUIS FRANÇOIS MENDY SORT DE SA BULLE
Pas un mot. Pas une seule déclaration depuis sa brillante prestation le 4 août dernier. Louis François Mendy vise l’olympe. «Je veux être la deuxième athlète à apporter une médaille au Sénégal », aime répéter le champion d’Afrique en titre.
(PARIS, France) -Louis François Mendy redescend sur les pistes après 72 heures d’isolement pour les besoins d’une bonne préparation. Le hurdler sénégalais, champion d’Afrique en titre, va tenter de rejoindre la finale du 110 mètres prévue demain 8 août à partir de 19h 45. Après une tonitruante entrée en lice dimanche dernier, le porte- drapeau de la délégation sénégalaise va tenter de confirmer en demies ce soir (17 h 05 GMT).
Pas un mot. Pas une seule déclaration depuis sa brillante prestation le 4 août dernier. Louis François Mendy vise l’olympe. «Je veux être la deuxième athlète à apporter une médaille au Sénégal », aime répéter le champion d’Afrique en titre. Et d’ajouter, «ce n’est pas de la prétention. J’ai les moyens de le faire ».
Dimanche dernier, il avait réalisé un chrono de «ouf», avec de 13 secondes 31, sa meilleure performance de la saison. Avant que les journalistes ne rejoignent la zone mixte, la coqueluche de l’athlétisme sénégalais avait déjà quitté les lieux. Tel Usain Bolt, il avait fini de rejoindre le village olympique. Next Step, les demi-finales prévues ce soir au stade de France à partir de 17h 05 GMT. Le Sénégalais sera aligné au couloir numéro 4.
S’il a fait un faux départ aux championnats du monde d’athlétisme (19 au 27 août 2023), à Budapest, en Hongrie, le hurdler a appris à maîtriser ses courses. Aligné au couloir 9 (couloir dit aveugle), lors des séries aux JO Paris 2024, au stade de France, il a presque couru seul, ce qui confirme sa détermination. Il avait terminé premier devant le Jamaïcain Orlando Bennetto (13’’35) et le Belge Micheal Obasuyi (13’’41). Quant à l’Américain Crittenden, auteur pourtant d’un chrono de 12’’93 aussi bien sa meilleure performance de la saison et de l’année, il a terminé à la dernière place avec 18’’27 et contraint de passer par le repêchage pour composter son ticket pour les demies. Au classement général, le Sénégalais occupe la 7eme place.Les deux premiers des trois séries et les deux meilleurs temps suivants se qualifient pour la finale. A noter que le record du monde sur 110 mètres haies est détenu par l’Américain Aries Merritt (12 secondes 80) et le record olympique par le Chinois Xiang Liu (12 secondes 91).
GORA KHOUMA S’OFFUSQUE CONTRE LES TRACASSERIES ET BRANDIT LE BOYCOTT
La Trans-gambienne sous tension, le Sg des transporteurs routiers se braque. La tension ne faiblit toujours pas aux frontières entre le Sénégal et la Gambie
La tension ne faiblit toujours pas aux frontières entre le Sénégal et la Gambie. Au chevet de ses camarades l’après-midi d’hier, mardi 6 août 2024, le secrétaire général de l’Union nationale des transporteurs routiers du Sénégal a dénoncé avec impétuosité les nombreuses tracasseries policières et douanières en Gambie et interpellé les autorités des deux pays. Gora Khouma n’écarte pas l’option de boycotter cette trans-gambienne, si la situation reste en l’état.
Le secrétaire général de l’Union nationale des transporteurs routiers du Sénégal s’est montré très ferme face aux multiples tracasseries de la Police et de la Douane de la Gambie. Hier, mardi 6 août 2024, il a rendu visite à ses camarades en détresse à Keur Ayib et à Sénoba. «Nous ne transportons pas des marchandises sous douane ; nous faisons du transport dans notre pays via la Gambie qui est une route de la CEDEAO. Nous quittons notre pays pour aller dans notre pays, en transitant par la Gambie. Si cette balise de la Douane est indispensable, mais qu’elle soit gratuite et sans frais, car nous souffrons des charges financières de trop en Gambie. Nous souffrons aussi d’un problème de prélèvement illicite ; c’est ce qu’on appelle le VISA à 4000 F CFA», a fait observer Gora Khouma.
Se prononçant sur les chicanes et déboires vécus au quotidien, Gora Khouma déclare qu’ «il y a beaucoup de postes de contrôle sur cette trans-gambienne, avec des tracasseries à n’en plus finir. Nous avons énuméré tous ces problèmes que nous avons déposés sur le bureau de l’autorité. Le Directeur général de la Douane a pris la décision d’annuler les prélèvements des 4.000 FCFA sans reçu. Mais quant au coût des balises, la Douane ne peut pas se prononcer sur la question pour le moment car elle est sous la tutelle du ministère des Finances».
L’OPTION DU CONTOURNEMENT TOUJOURS ACTUELLE
Face à ses camarades et sous des ovations nourries, le secrétaire général de l’Union des transporteurs routiers du Sénégal a indiqué que «le Premier ministre du Sénégal et son ministre des Affaires étrangères sont informés de la situation via le ministre des Transports et le Vice-président de la Gambie. Celui-ci déclare n’avoir pas été au courant de cette situation, mais rassure que dès son retour en Gambie, il va régler ce problème une bonne fois pour toutes. Le Sénégal et la Gambie sont un même peuple».
Et Gora Khouma de rester sur ses gardes : «les conducteurs sont campés sur leur position de poursuivre la grève jusqu’à l’annulation du système de paiement de balise. Et si le Vice-président arrive en Gambie et que le problème reste entier, nous allons faire demi-tour et contourner la Gambie, en passant par le corridor Tambacounda/Dakar ; c’est tout», dit-il. Avant de rappeler aux deux parties que la réciprocité dans l’application des mesures lourdes et superflues ne profite à personne.
LES CAMIONNEURS SENEGALAIS DENONCENT UN EXCES DE ZELE
Sédhiou - Crise persistante de la balise douanière à la frontière sénégalo-gambienne - C’est le statu quo à hauteur de Sénoba
La journée d’hier, mardi 6 août 2024, a bouclé la semaine d’une crise en zone de frontière entre le Sénégal et la Gambie. Tout est parti d’une nouvelle mesure de la Gambie d’instaurer un tarif à l’acquittement d’une balise de la CEDEAO destinée au transit des gros porteurs. Ce que ces derniers trouvent exubérant sur un chemin déjà truffé de tracasseries policières et douanières sans cesse croissantes. Ils redoutent des conditions de plus en plus pénibles d’approvisionnement en nourritures et l’accès aux sanitaires.
C’est le statu quo à la frontière entre le Sénégal et la Gambie, à hauteur de Sénoba. La longue file des camions en stationnement depuis sept (7) jours s’est davantage allongée et sans aucune idée de leur sort. Pour rappel, leur arrêt fait suite à la décision de l’administration douanière de la Gambie d’appliquer des tarifs de balise sur les camions en transit dans les deux sens de la Trans-gambienne, alors que la mesure ne concernait que le sens Dakar/Casamance. En outre, les transporteurs se plaignent également des formes multiples de zèle assorties de paiements indéfinis à chaque point de contrôle et sans document qui atteste des sommes versées.
Avant-hier lundi, les oreilles étaient tendues vers Dakar où le Premier ministre, Ousmane Sonko, recevait le vice-président de la Gambie, Mohamed Jallow ; une visite qui s’inscrit dans le cadre du renforcement de l’amitié et de la coopération entre les deux pays, indique le Bureau de la vice-présidence de la Gambie. Manifestement, rien n’a filtré de cette rencontre traitant de cette crise à la frontière, aussi bien sur la partie sud (Sénoba) que nord, vers Keur Ayib.
Les nombreux camionneurs commencent déjà à souffrir de ce long arrêt. En plus des charges de subsistance alimentaire, ils disent craindre des maladies en cette période de saison des pluies, surtout qu’ils sont sans abris ni sanitaire adéquats. Si certains agitent l’option de faire demi-tour et engager le corridor Tambacounda/Dakar, d’autres qui déclarent n’avoir pas été préparés à cela restent profondément inquiets.
LES DESSOUS DE LA CRISE
Survie de la presse sénégalaise - Les nouvelles autorités sont-elles en train d’exécuter leur «agenda» pour «assainir», à leur manière, la presse sénégalaise ?
Les nouvelles autorités sont-elles en train d’exécuter leur «agenda» pour «assainir», à leur manière, la presse sénégalaise ? Présidant, le mardi 25 juin 2024, la Journée de réflexion avec les acteurs des médias sur «L’intégrité de l’information face à la désinformation et aux discours de haine», à l’initiative conjointe de la Convention des jeunes reporters du Sénégal (CJRS), le Haut-commissariat des Nations unies et la tutelle, Alioune Sall, le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, avait dévoilé un pan de ce projet.
Intervenant sur la crise des médias sénégalais et les principaux problèmes qui minent ce secteur, Moustapha Diop, Directeur de Walf TV, a expliqué que les nouvelles autorités au pouvoir veulent d’abord s’attaquer et élucider l’origine des financements des médias sénégalais. Pour lui, dans un pays normal, les financements des médias doivent être transparents et obéir à des règles pour éviter toute influence néfaste, source de déstabilisation. Sur ce, relève-t-il, la presse sénégalaise, du moins une certaine presse, est gangrénée par des subventions et financements occultes et peu transparents. Il s’y ajoute que des hommes politiques notamment proches du pouvoir sont souvent derrières des médias. Et la chute de ces bailleurs n’est pas sans répercussions directes sur cette presse qu’ils soutiennent. «Des journaux, radios, télévisions et sites internet sénégalais ne sont pas bâtis sur de modèles économiques viables. Ce qui fait que la dépendance financière de ces médias vis-à-vis de certaines figures politiques constitue un problème majeur». Pis, «quand ces politiciens perdent le pouvoir, les financements cessent, mettant ces médias en difficulté», a-t-il dit, en Wolof.
En guise de solution à cette gangrène, le Directeur de Walf TV en appelle à la définition de chartes claires pour le financement des médias et une meilleure organisation de la publicité entre les médias privés et publics. Gage d’une viabilité économique des entreprises de presse et de la fin de la pratique du «tabataba», du «dëb debël» ou autre rafistolage qui minent le secteur. Aussi milite-t-il pour la fin des aides allouées à la presse, et la mise en place de «règles strictes» garantissant la transparence et la durabilité des financements dans le secteur des médias au Sénégal.
S’exprimait, en juin dernier, lors de la Journée de réflexion organisée conjointement par la Convention des jeunes reporters du Sénégal (CJRS), le Haut-commissariat des Nations Unies et la tutelle, le ministre Alioune Sall a révélé que le gouvernement reste à l’écoute de la presse pour mettre, avec les acteurs, en pratique la vision du président de la République. Non sans rassurer quant à la volonté du chef de l’État, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, de «soutenir une presse libre, diversifiée et responsable». «Je tiens à rappeler que le nouveau gouvernement, en collaboration avec les associations présentes ici, ainsi que nos partenaires techniques des Nations Unies et de la société civile, s'engage à garantir une transparence accrue dans la gouvernance du secteur des médias… Cela implique la publication de la liste des médias officiellement reconnus par nos services, mais aussi la divulgation des véritables propriétaires de ces entreprises de presse. Il est essentiel que chacun soit informé afin que les médias ne soient pas perçus comme des outils d'influence ou de lobbying», a-t-il promis. Seulement, la sorte d’assainissement furtif engagé par l’Etat a des contrecoups néfastes sur certains acteurs de la presse qui ne sont en rien concernés par les financements dits occultes, nébuleux et/ou politiciens et qui parvenaient à survivre dans le contexte global de crise des médias, grâce à leurs conventions commerciales avec les structures publiques. Des conventions aujourd’hui arrêtées sur décision des autorités.
LA PRESSE AU BORD DE L’ASPHYXIE
Blocage de comptes bancaires, pressions fiscales, suspension des conventions commerciales…Tant les dégâts collatéraux de cette sorte de «mortal kombat» avec la presse, dans sa globalité, sont lourds
Entre blocage de comptes bancaires, réclamation de paiement des dettes fiscales par la Direction générale des impôts et des domaines, suspension de conventions liant des départements et structures étatiques à des médias, menace de coupure de signal de télévision pour retard de paiement de redevance, moult entreprises et organes de presse sont au bord de l’asphyxie depuis quelques mois. Face à cette situation, le risque est grand de voir pas mal d’organes de presse mettre la clé sous le paillasson. Tant les dégâts collatéraux de cette sorte de «mortal kombat» avec la presse, dans sa globalité, sont lourds !
«Il n’y a pas de société démocratique sans une presse libre et pluraliste», déclarait l’ancien Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), Kofi Annan, lors de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le 2 mai 1997, au siège de l’ONU à New York. Précisant qu’à travers cette journée qui venait d’être instaurée il y a quatre (4) ans sur décision de l'Assemblée générale de l’ONU, «nous célébrons le droit des peuples du monde à la liberté d’opinion et d’expression. Nous réaffirmons qu’il ne peut y avoir de société démocratique sans une presse libre, indépendante et pluraliste».
Cette déclaration semble faire écho à une autre faite plus de deux siècles auparavant, par Thomas Jefferson, homme d'État américain et principal rédacteur de la Déclaration d'indépendance des États-Unis, en 1776. Celui qui est devenu le troisième président des États-Unis d’Amérique (USA - de 1801 à 1809) avait déclaré qu’il n’y avait pas d'alternative à la liberté de la presse. «Notre gouvernement est fondé sur l’opinion de notre peuple», avait-il écrit en 1787, ajoutant que «le tout premier objectif devrait viser à maintenir ce droit. Et si on me demandait de décider si nous devons avoir un gouvernement sans journaux ou des journaux sans gouvernement, je n'hésiterais pas un moment à choisir la deuxième option».
Une opinion qui est toujours d’actualité. Mais, au Sénégal, la presse, qui a toujours été au cœur de la vie démocratique du pays, vit des moments difficiles depuis quelques mois. Une situation intenable qui risque de mener certaines entreprises de presse vers la faillite, si les nouvelles autorités continuent sur leur dynamique. En atteste, déjà le weekend dernier, le groupe de presse «Africaine Communication Edition» (AFRICOME) a annoncé la suspension de la parution des quotidiens «Sunu Lamb» et «Stades».
COUP DUR POUR LA PRESSE SENEGALAISE
Un coup dur pour la presse sénégalaise. «Depuis deux ans, AFRICOME connaît des exercices déficitaires, des dettes colossales vis-à-vis de ses fournisseurs (particulièrement étrangers pour son approvisionnement en intrants), des retards de paiement des salaires, l’arrêt du paiement des cotisations sociales et des frais pour la couverture maladie», a fait savoir le Directeur de publication des quotidiens sportifs Stades et Sunu Lamb, Mamadou Ibra Kane, dans un communiqué. Non sans manquer d’alerter que «cette crise économique et sociale n’est pas propre à AFRICOME et les entreprises sénégalaises du secteur des médias risquent de tomber comme des mouches».
En effet, depuis quelques mois, avec l’arrivée du nouveau régime, moult entreprises de presse sont confrontées à une accentuation de la crise qu’elles vivaient déjà, d’abord à cause de la pression fiscale. Les nouvelles autorités sont en effet décidées à recouvrer 13 milliards de dette fiscale et 25 milliards pour les redevances dues à l’Agence de régulation des télécommunications et de la poste (ARTP), auprès des entreprises de presse. Il s’en est suivi des mises en demeure et des blocages des comptes bancaires de certains groupes de presse. Une situation qui avait poussé les patrons de presse, notamment le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse (CDEPS), à monter au créneau afin de trouver des solutions. A la pression fiscale que subissent actuellement les entreprises de presse, s’ajoutent la suspension de toutes les conventions avec les médias, signées par les structures publiques, jusqu’à nouvel ordre. Ce qui a contribué à aggraver la situation déjà jugée précaire de certains médias, si l’on sait que l’essentiel des revenus des médias vient des publicités et en partie de ces accords de partenariat.
AFRICOME, L’ARBRE QUI CACHE LA FORET !
Il faut également dire que la Société de télédiffusion du Sénégal (TDS.SA) est également à couteaux tirés avec Excaf Télécom qui a tellement investi dans le projet de la Télévision numérique terrestre (TNT) au point de se retrouver dans sa situation de vulnérabilité actuelle. Dans un communiqué, TDS.SA a annoncé le retrait de l’exploitation commerciale et technique multiplex dont Excaf Télécom avait la charge de la gestion privée depuis 2014. Sauf que ledit groupe persiste et signe «qu’il n’existe aucune relation juridique entre les deux parties dans le cadre des deux (2) multiplex» et «se réserve d’user de tous les moyens légaux pour défendre son droit». Et comme si cela ne suffisait pas, la TDS.SA menace de couper le signal de Walf TV sur la TNT et d’autres chaînes de télé.
Dans une lettre adressée au Président Directeur général (PDG) du Groupe Walfadjri, la nouvelle Directrice générale de TDS.SA demande à l’entreprise de presse de régler une ardoise de 10.820.000 de francs CFA, représentant la contrepartie financière de la diffusion de sa chaîne télé, Walf TV, sur la TNT, révèle Walf Quotidien. «Si le paiement n’intervient pas dans un délai d’une semaine, TDS-SA sera obligée de saisir l’organe de régulation, en l’occurrence le CNRA, afin de procéder à la suspension ou la cessation de la diffusion, comme stipulé à l’article 9 alinéa 4 du contrat», ajoute la source. C’est pour ainsi dire que la presse est en train d’être asphyxiée. Aucune entreprise et même organe de presse notamment du privé ou presque n’est mieux loti. Et, à ce rythme, certaines entreprises risquent de mettre la clé sous le paillasson. Ce qui a d’ailleurs commencé. Avec comme conséquence direct des licenciements de travailleurs et pères de famille, dans un pays où le chômage surtout des jeunes, qui sont 200 à 300 mille à débarquer sur le marché de l’emploi chaque année, inquiète plus d’un.
Par Henriette Niang KANDE
LA KERMESSE DES VANITÉS
Depuis peu, ce pays succombe à un singulier manichéisme qui sape les fondements de notre vivre-ensemble. On ne peut dégager un avenir en s’imaginant que gouverner c’est passer son temps à dénoncer les autres et fixer sa propre histoire en dogme
La première génération de notre élite nationale, très largement promue grâce à une logique socioprofessionnelle initiée par la France, était essentiellement constituée à partir du mouvement syndical largement dominé par les enseignants et «les médecins africains». La deuxième génération est arrivée avec sa vague d’administrateurs civils, mettant en œuvre les politiques de développement exigées par l’aide bi-ou-multilatérale ou les organismes internationaux
Puis, elle s’est mise à faire de la politique. Avec la troisième génération constituée de techno-économistes, c’est la transnationalité qui devient signe et repère de l’excellence, tout en n’ayant pas les moyens d’investissements économiques et financiers des politiques qu’ils prônaient. Ce fut une période de « leurres et lueurs » durant laquelle l’élite dirigeante ne disposait que d’un pouvoir virtuel, avec des sens et des postures plus exogènes qu’endogènes. Une troisième alternance arrivée en mars 2024, propulse des inspecteurs des Impôts et des Domaines entrés en politique, opposants farouches puis vainqueurs de l’ancien régime, monopolise tous les débats, des plus graves aux plus futiles sur une scène politique qui ressemble de plus en plus à un vaudeville, une grande kermesse des vanités.
De ces vagues générationnelles il ressort que notre élite politique, depuis l’indépendance, a toujours été confrontée à des crises profondes qui ne sont pas seulement économiques puisqu’elles affectent y compris les ressources imaginaires de son identité, du fait qu’elles n’ont jamais disposé à proprement parler, des moyens de leurs promesses. Les crises sont souvent des moments de basculement. C’est le cas de notre vivre ensemble. Il est est en train d’être très dangereusement menacé. Des fragilités éclatent au grand jour, des innovations s’accélèrent, des mouvements de fond émergent soudain en surface. Sans doute sommes-nous à l’un de ces tournants. Dans de nombreux domaines, les évolutions s’exacerbent, et observateurs ou analystes s’accordent à reconnaître que l’hérésie est au fondement et à l’origine de ce nouvel ordre sociopolitique, économique, culturel, idéologique. C’est dans ce cadre, que notre commun vouloir de vivre ensemble est de plus en plus mis à l’épreuve. Il apparaît comme une remise en question radicale de sens et/ou postures jusque-là plus ou moins efficaces, dans l’espace social sénégalais. De ses effervescences surgissent individuellement ou en masse, des troupes, composées d’incendiaires bas de gamme. Ils jettent leur huile sur le feu, dont on finit par se demander s’il cela ne les réjouit pas. D’autre part, il y les incendiaires de luxe, qui, certains de leur importance, emblèmes médiatiques contestables, mais perçus irremplaçables projettent une réalité qu’ils divisent sciemment : les lumières pour leur camp, les ombres contre les autres, considérés comme un soufre dévastateur. C’est le côté fascinant et quelques fois horrible de la politique.
Les diverses réactions suscitées la semaine dernière par la sortie du Premier ministre devant ses hôtes-cracks qu’il invitait pour magnifier leurs performances scolaires en sont une preuve. « On n’acceptera plus que le voile soit interdit dans certaines écoles ». Ce week-end, tout s’est accumulé : l’arrivée légitime du nouveau régime aux affaires, l’implication présidentielle minimaliste, les phrases provocatrices, des attitudes frôlant l’arrogance du Premier ministre et une étrange atmosphère de cour où il semble qu’une solitude impérieuse dissimule quelque dessein, dont il n’arrive pas à se défaire parce qu’il tient plus à ce qu’il est qu’à ce qu’il accomplit ou non. Peut-être faut-il chercher à appréhender l’influence de ses obscurités et le poids de son histoire personnelle pour comprendre la foudre et la violence de cette personnalité qu’on dit brillante mais vindicative, où se glisse un récit d’offenses intimes et de frustrations personnelles ? Dans un article publié dans les colonnes de Sud Quotidien le 19 septembre 2019, suite à ce qu’il est convenu d’appeler «l’affaire Jeanne D’arc», Vieux Savané fait observer que « sur un effectif de plus de 1700 élèves, 23 d’entre elles sont d’origine libano-syrienne, d’obédience chiite, soutenue par le Hezbollah et l’Iran». Ces élèves, passant outre le règlement intérieur de l’institution, avaient décidé qu’elles ne partageraient plus le même table-banc avec des camarades garçons et n’iraient plus au cours de gymnastique pour cause de présence masculine. C’était la raison essentielle de leur renvoi.
Le Premier ministre ignorait-il qu’un accord avait été trouvé, qui réintégrait en classe les élèves voilées à condition de porter l’uniforme obligatoire assorti d’un voile qui ne le cacherait pas et suivre tout autant obligatoirement tous les cours. Cet accord, obtenu après un dialogue pour dégager toute confusion et toute manipulation, est la preuve du respect à la fois de la liberté religieuse, et d’un vivre-ensemble, malgré les différences. Comme pour dire que c’est à l’école qu’on apprend le vivre-ensemble, que la cohésion et le lien social vivent en son sein. Cet environnement, telle une éponge naturelle, absorbe le savoir-vivre et s’en nourrit inlassablement. Car la vie a toujours été assise sur les bancs scolaires, même si l’école est marquée par le temps, les époques, les crises, les générations, les controverses, les polémiques. C’est cette approche qui a rendu féconde notre école.
Que s’est-il donc passé entre 2019 et le week-end dernier pour que le pays tremble ou fait mine de trembler face au voile ? La « question du voile », qui fait tant s’agiter la société, témoigne à n’en plus douter de ce nouveau phénomène qu’est le délitement de notre vivre-ensemble, particularisme si sénégalais ! Les polémiques donnent à voir une inquiétude nouvelle sur le devenir collectif au sein d’un Sénégal lui-même incertain de son identité.
C’est quand une élite est au pouvoir que le peuple se rend compte que derrière l'apparence des conduites et des décisions se cache l’humus des caractères, la subjectivité souvent débridée et perturbée de certaines personnalités. Comment peut-on croire qu’en interdisant l’expression d’idées différentes, ou en « interdisant d’interdire », dans une brutalité atavique un certain port vestimentaire qu’on se mettra à l’abri du pire ? Depuis un certain temps, ce pays succombe à un singulier manichéisme qui sape les fondements de notre vivre-ensemble qui est son identité. On ne peut dégager un avenir en s’imaginant que gouverner c’est passer son temps à dénoncer les fautes des autres et fixer sa propre histoire en dogme. Malgré de nombreuses promesses, une grande frange de la population est au bord du gouffre à pauvreté, dans un Etat dans l’angoisse de ce qui l’attend, face à des identités imaginaires bâties à la hâte pour exiger une reconnaissance comme un dû, dans un climat de crispations et de méfiance qui rejoint, chez certains le sentiment d’une accélération de leur marginalisation.
Pour gouverner un pays, il faut connaitre au minimum sa conscience historique et sa moralité communes. Parce qu’on ne peut réaménager une conscience collective, ceux qui nous gouvernent ne sauraient être ignorants du travail de la mémoire, du dialogue continué avec le passé qui est indissociable de notre vivre ensemble, de l’exercice de nos libertés (je ne parle pas de licence). Dans le cas contraire, ce sont la liberté, le civisme, la vérité qui sont perdants, pasteurisant ainsi, la démocratie gagnée suite à des luttes épiques face à des élites politiques de toutes sortes qui se sont accordé le droit de penser, de parler, d’écrire, de choisir et d’exclure, quelque fois dans un délire si ce n’est des hérésies et des partialités assumées avec bonne conscience, qui sont loin d’expliquer les coups de dés erratiques, prenant des préjugés favorables ou pas pour des vérités révélées donc absolues.
La polémique née depuis le week-end dernier doit nous faire savoir raison garder pour revenir à cette intelligence qui nous unit au lieu de nous confronter à cet ébranlement conjoint dans lequel nous pensons aujourd’hui, les rapports du privé au public, de l’individuel au collectif, du corps et des croyances de chacun, au corps social. Là est notre salut.