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22 juin 2025
THIAROYE 1944, LA FRANCE RECONNAÎT SES MORTS
Le destin tragique des tirailleurs sénégalais, abattus en 1944 pour avoir réclamé leur dû, refait surface 80 ans après. La reconnaissance de six d'entre eux comme "Morts pour la France" est un premier pas vers la vérité sur ce lourd contentieux mémoriel
(SenePlus) - "Mort pour la France." Quatre mots lourds de sens que Biram Senghor, 86 ans, attendait depuis près de huit décennies pour son père M'Bap Senghor, exécuté avec des dizaines d'autres tirailleurs sénégalais le 1er décembre 1944 à Thiaroye, au Sénégal, sur ordre de l'armée française. Selon des informations exclusives du journal Le Monde, la mention honorifique "Mort pour la France" vient enfin d'être octroyée à titre posthume à six d'entre eux, dont M'Bap Senghor, dans un document discret de l'Office national des anciens combattants daté du 18 juin.
"C'est l'aboutissement de tant d'efforts contre l'injustice que ma famille a subie", a confié Biram Senghor au Monde. Après des décennies de combat acharné pour la mémoire de ces tirailleurs, cette reconnaissance tardive est une "grande victoire" selon lui, même s'il regrette d'avoir été "confronté aux silences et à la lâcheté de l'Etat" français pendant toutes ces années.
Le drame de Thiaroye, une ville proche de Dakar, remonte au 1er décembre 1944. Des dizaines de tirailleurs africains (35 selon les autorités militaires françaises, mais jusqu'à 10 fois plus selon plusieurs historiens) fraîchement libérés des camps nazis où ils avaient été détenus comme prisonniers après la défaite française de 1940, ont été froidement exécutés par leurs frères d'armes pour avoir réclamé le paiement de leur solde et primes de démobilisation.
Comme le rappelle Le Monde, "ces soldats originaires des colonies françaises avaient été mobilisés lors de la Seconde Guerre mondiale, avant d'être faits prisonniers en 1940 par les nazis". À leur libération en 1944, "plus de 1300" d'entre eux furent rapatriés à Dakar depuis la France. Mais à leur arrivée, l'attente interminable du versement de leurs salaires et primes les a poussés à manifester pacifiquement à Thiaroye. La réponse fut d'une violence inouïe : "Au petit matin du 1er décembre 1944, lors du salut au drapeau, des coups de feu éclatent. Des dizaines d'entre eux tombent sous les balles de frères d'armes ayant reçu l'ordre de les abattre."
Ce massacre, passé sous silence pendant des décennies, a longtemps été un sujet douloureux entre la France et ses anciennes colonies. Les fosses communes où reposent les corps de ces tirailleurs exécutés pour une revendication légitime illustrent un lourd contentieux mémoriel que la reconnaissance de ces six "Morts pour la France", aussi tardive soit-elle, pourrait commencer à apaiser.
"J'avais 6 ans lorsque j'ai appris dans quelles conditions mon père était mort. Depuis, je cours derrière la France pour obtenir réparation", a témoigné Biram Senghor, qui dit attendre désormais "impatient" de recevoir le document officiel par la voie diplomatique. Une attente de 80 ans bientôt récompensée, qui montre qu'il reste encore beaucoup à faire pour comprendre les circonstances exactes de ce drame oublié, et panser les plaies de la colonisation.
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YASSINE FALL DÉNONCE DES ATTRIBUTIONS OPAQUES DE PASSEPORTS DIPLOMATIQUES
Selon les propres mots de la ministre des Affaires étrangères, pas moins de 150 passeports diplomatiques auraient été attribués dans la période pré-électorale sans aucune orthodoxie par l'ancien régime
Selon les révélations de la ministre des Affaires étrangères Yassine Fall, pas moins de 150 passeports diplomatiques ont été confectionnés dans les semaines précédant l'élection présidentielle de 2024. Une situation qui soulève de sérieux questionnements quant aux critères d'attribution de ce précieux sésame.
"Beaucoup de personnes n'étaient pas habilitées à détenir le passeport diplomatique", a dénoncé Mme Fall, remettant en cause les attributions massives opérées sous l'ancien régime. "Le détenteur du passeport diplomatique représente le Sénégal là où il va, il peut être un homme d'affaire ou un ministre", a-t-elle rappelé, soulignant les conditions strictes que requiert sa détention.
La cheffe de la diplomatie a vivement déploré que certains obtiennent ce document officiel sur la base de simples faveurs accordées par d'anciens présidents.
Cette révélation choc fait souffler un vent de polémique, jetant une lumière crue sur la légèreté avec laquelle les passeports diplomatiques ont pu être distribués à la veille d'un scrutin majeur.
Face au tollé suscité, la ministre Yassine Fall semble désormais bien décidée à remettre de l'ordre dans cette affaire. Un vaste chantier de révision des critères et des attributions l'attend, pour garantir l'intégrité et la crédibilité du passeport diplomatique sénégalais.
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PLAIDOYER POUR LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE RÉGIONALE
Dans un discours improvisé, le ministre Mabouba Diagne a énoncé la dépendance à l'aide étrangère et appelé à une révolution dans la gestion agricole ouest-africaine. Son cri du cœur : "Notre problème n'est pas l'argent, c'est l'organisation"
Dans une sortie fracassante lors d'une réunion de la CEDEAO consacrée aux crises alimentaires et nutritionnelles, mardi 16 juillet dernier, Mabouba Diagne, ministre sénégalais de l'Agriculture, a secoué les consciences en délivrant un message sans filtre sur l'état de l'agriculture en Afrique de l'Ouest.
Abandonnant son discours officiel, le ministre a choisi de parler "en tant qu'Africain", dénonçant la dépendance chronique à l'aide étrangère comme un signe de faiblesse. "Notre problème n'est pas l'argent, c'est l'organisation", a-t-il martelé, pointant du doigt les erreurs répétées année après année.
Chiffres à l'appui, le Dr Diagne a dressé un tableau alarmant des importations alimentaires dans la région. "Le Sénégal importe pour 1070 milliards de francs CFA en denrées alimentaires", a-t-il révélé, soulignant que ces importations massives équivalentes à "exportateur des emplois".
Le ministre a appelé la CEDEAO à "revoir sa méthode de faire", exhortant l'organisation à prendre ses responsabilités face aux défis actuels, notamment la sécurité alimentaire et l'emploi des jeunes. Il a proposé des solutions concrètes, comme la construction de magasins de stockage et l'investissement dans l'élevage laitier.
"Nous avons l'eau, les terres arables, la jeunesse. Qu'est-ce qui manque ?", a notamment déclaré M. Diagne, rejetant l'argument du manque de financement. Il a appelé à une meilleure gouvernance et à une collaboration plus étroite avec le secteur privé pour stimuler le développement agricole.
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YASSINE FALL BRISE LE SILENCE SUR LA NOMINATION DE SA FILLE
"Je n'y suis pour rien" : c'est par ces mots que la ministre des Affaires étrangères a répondu à la polémique entourant la nomination de sa fille Sophie Nzinga Sy à la tête de l'APDA. Un démenti destiné à faire taire les accusations de passe-droit
La nomination de Sophie Nzinga Sy à la tête de l'Agence pour la promotion et le développement de l'Artisanat (APDA) a suscité une vive polémique, certains y voyant un cas de favoritisme. Face à ces accusations, sa mère, la ministre de l'Intégration africaine Yassine Fall, a tenu à apporter un démenti cinglant.
"Croire que je peux influencer le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko pour qu'ils nomment ma fille, c'est mal les connaître", a martelé Mme Fall dans un entretien avec Papé Alé Niang sur la RTS. Et d'ajouter avec fermeté: "J'étais à Accra quand ma fille a été nommée, je n'étais même pas au courant. Chacun est libre de me croire ou pas."
La cheffe de la diplomatie sénégalaise a insisté sur le fait que sa fille a décroché ce poste sur la base de ses compétences avérées dans le domaine de l'artisanat. "On a présenté ma fille à son ministre de tutelle à mon insu, ils ont échangé. Elle a été nommée et je n'y suis pour rien", a-t-elle soutenu.
"Ma fille a été nommée au ministère de l'Artisanat parce qu'ils ont vu ses compétences en la matière, comme c'est le cas avec Mabouba Diagne dans l'Agriculture", a poursuivi Yassine Fall, rejetant ainsi toute supposition d'interventionnisme de sa part.
REPRISE DES AFFRONTEMENTS ENTRE L'ARMÉE ET DES SÉPARATISTES DANS LE NORD DU MALI
L'offensive dans le nord du pays a donné lieu à de nombreuses allégations d'exactions commises à l'encontre de la population civile par les forces maliennes et leurs alliés russes depuis 2022, que les autorités démentent.
Les affrontements opposant l'armée malienne et ses alliés russes à des groupes rebelles séparatistes ont repris samedi dans le nord du Mali, ont indiqué à l'AFP un porte-parole des séparatistes et une source humanitaire.
Des combats, d'une ampleur inédite depuis des mois, ont éclaté jeudi entre armée et séparatistes dans la localité de Tinzaouatene, près de la frontière avec l'Algérie, après que l'armée a annoncé avoir pris le contrôle de In-Afarak, un carrefour commercial situé à 122 km au nord-ouest de Tessalit, dans la région de Kidal.
Les militaires au pouvoir depuis 2020 au Mali ont fait de la reconquête du territoire national une de leurs priorités.
Les groupes armés séparatistes ont perdu depuis la fin 2023 le contrôle de plusieurs localités du Nord après une offensive de l'armée malienne qui a culminé par la prise de Kidal, bastion de la revendication indépendantiste et enjeu de souveraineté majeur pour l'Etat central.
"Je confirme la reprise des combats ce samedi vers Zakak", a déclaré à l'AFP Almou ag Mohamed, l'un des porte-paroles d'une alliance de groupes armés séparatistes à dominante touareg (CSP-DPA), qui assure que "l'ennemi est en débandade".
"Les affrontements ont recommencé ce samedi à Zakak sur la route de Kidal entre les rebelles du CSP et les militaires de Wagner et maliens", a aussi indiqué une source humanitaire dans le nord.
"Tout ce que je peux dire c'est que ce samedi, les forces armées maliennes continuent à défendre l'intégrité territoriale dans la région de Kidal", a pour sa part réagi une source militaire malienne.
L'armée malienne a par ailleurs communiqué sur un "atterrissage d'urgence" d'un hélicoptère après avoir rencontré "des difficultés", sans faire de victimes. Selon un porte-parole du CSP, ce sont les séparatistes qui ont "touché un hélicoptère" qui a fini par s'écraser.
L'offensive dans le nord du pays a donné lieu à de nombreuses allégations d'exactions commises à l'encontre de la population civile par les forces maliennes et leurs alliés russes depuis 2022, que les autorités maliennes démentent.
Le Mali est en proie depuis 2012 aux agissements des groupes affiliés à Al-Qaïda et à l'organisation Etat islamique et aux violences des groupes communautaires et crapuleux.
La junte dirigée par le colonel Assimi Goïta a depuis 2022 multiplié les actes de rupture. Ils ont rompu l'alliance ancienne avec la France et ses partenaires européens pour se tourner militairement et politiquement vers la Russie.
BIRAHIM SECK DÉNONCE LA LENTEUR DANS LA PUBLICATION DES RAPPORTS DE L’IGE
“M. le président Diomaye, la publication des rapports de l’Inspection générale d’État se fait trop attendre. Vous aviez pris l’engagement, devant le peuple sénégalais, de faire publier lesdits rapports”, a-t-il écrit.
Le coordonnateur du Forum civil n’apprécie guère les lenteurs notées dans la publication des rapports de l’Inspection Générale d’Etat (IGE) sur la gestion des finances publiques et de certains fonds, sous l’ancien régime.
Dans un post sur X, Birahim Seck a mis un coup de pression sur le Président Bassirou Diomaye Faye. Selon lui, il prend trop son temps.
“M. le président Diomaye, la publication des rapports de l’Inspection générale d’État se fait trop attendre. Vous aviez pris l’engagement, devant le peuple sénégalais, de faire publier lesdits rapports, moyen de prévention des flux financiers illicites”, a écrit le coordonnateur de la filiale senegalaise de Transparency International.
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YASSINE FALL EXAMINE LES ENJEUX DIPLOMATIQUES, LES REFORMES ET LES DÉFIS DE SON MINISTÈRE
La cheffe de la diplomatie sénégalaise a révélé que le régime précédent avait délivré un nombre exceptionnel de passeports diplomatiques en moins de trois semaines avant l’élection présidentielle de 2024.
Yassine Fall, ministre de l’Intégration Africaine et des Affaires Étrangères, a abordé, vendredi, lors de son passage sur le plateau de l’émission « Entretien avec… » diffusée sur RTS1, plusieurs sujets d’actualité concernant la politique étrangère et les réformes en cours au Sénégal.
D’emblée, Yassine Fall a souligné abordé la question du règlement intérieur de l’Assemblée national invitant les députés à se conformer au respect des textes.
La cheffe de la diplomatie sénégalaise a rappelé que la déclaration de politique générale du Premier ministre appelait à une stricte conformité aux règles établies pour assurer une gouvernance transparente et efficace.
Concernant les passeports diplomatiques, Yassine Fall a révélé que le régime précédent avait délivré un nombre exceptionnel de ces documents en moins de trois semaines avant l’élection présidentielle de 2024.
Cette pratique, jugée excessive, a conduit à une révision nécessaire des conditions d’obtention des passeports diplomatiques.
« Sur instruction du Chef de l’État, nous allons réviser les conditions d’obtention du passeport diplomatique », a-t-elle affirmé.
Selon, Yassine Fall, « cette décision vise à prévenir les abus et à garantir que les passeports diplomatiques soient attribués conformément aux normes et besoins diplomatiques réels. »
Sur le plan diplomatique, Yassine Fall a exposé la vision du Chef de l’État concernant les relations internationales du Sénégal.
Elle a précisé que le gouvernement privilégiait la proximité géographique, accordant une priorité particulière aux pays limitrophes et aux membres de la CEDEAO.
« Le Chef de l’État privilégie la proximité géographique, en accordant la priorité aux pays limitrophes et à ceux de la CEDEAO », a-t-elle déclaré, soulignant ainsi une volonté d’approfondir les relations régionales et de renforcer la coopération au sein de l’Afrique de l’Ouest.
En réponse à la polémique entourant la nomination de sa fille, Sophie Nzinga Sy, à la tête de l’Agence pour le Développement de l’Artisanat (APDA), Yassine Fall a évoqué le mérite de la nouvelle directrice et a affirmé qu’il n’était pas au courant des tractations ayant mené à cette décision.
Elle a défendu la nomination en mettant en avant les compétences et le mérite de Sophie Nzinga Sy pour le poste.
Yassine Fall a également déploré les couacs observés lors du pèlerinage 2024, soulignant les difficultés rencontrées au cours de l’événement.
Elle a promis une meilleure organisation pour l’année prochaine, en collaboration avec les différents ministères concernés, afin d’assurer une gestion plus efficace et satisfaisante de cet événement important pour les fidèles.
Lors de cet entretien, Yassine Fall a également abordé d’autres sujets cruciaux liés à la politique étrangère et aux réformes en cours, marquant ainsi une volonté de transparence et de responsabilité dans la gestion des affaires internationales du Sénégal.
La cheffe de la diplomatie sénégalaise a conclu en réaffirmant son engagement envers l’amélioration continue des services et des processus administratifs pour répondre aux attentes des Sénégalais.
JO PARIS 2024, L’ESCRIMEUSE NDÈYE BINTA DIONGUE ÉLIMINÉE DÈS LE PREMIER TOUR
La Sénégalaise a été dominée par l’Égyptienne Aya Hussein au premier tour de la compétition individuelle féminine d’escrime samedi 27 juillet, sous la verrière du Grand Palais.
Paris, 27 juil (APS) – La Sénégalaise Ndèye Binta Diongue a été éliminée par l’Égyptienne Aya Hussein au premier tour de la compétition individuelle féminine d’escrime des Jeux olympiques (JO) Paris 2024, samedi 27 juillet, sous la verrière du Grand Palais.
Il y a eu un partage équitable des points entre Diongue et Hussein avant la pause, 6-6.
L’athlète sénégalaise a ensuite été dominée d’un point lors du second round, 14 à 13, durant les dernières secondes de son duel.
Comme à Tokyo en 2021, Ndèye Bineta Diongue, médaillée des Championnats d’Afrique d’athlétisme et des Jeux africains, s’arrête au premier tour.
JO PARIS 2024, OUMY DIOP ÉLIMINÉE EN SÉRIES DU 100 MÈTRES PAPILLON FEMMES
Alignée dans la série 1, la nageuse sénégalaise vivant aux États-Unis d’Amérique a pris la quatrième place, avec un chrono d’1 mn 1 s 82’, derrière une Danoise, une Espagnole et une Arménienne.
La nageuse sénégalaise Oumy Diop a été éliminée aux séries féminines du 100 mètres papillon des Jeux olympiques (JO) Paris 2024, samedi 27 juillet.
Les séries auxquelles participait Diop ont eu lieu à Paris La Défense Arena.
Alignée dans la série 1, la nageuse vivant aux États-Unis d’Amérique a pris la quatrième place, avec un chrono d’1 mn 1 s 82’, derrière une Danoise, une Espagnole et une Arménienne.
Même si Oumy Diop est éliminée, elle a amélioré d’une seconde son record personnel à l’occasion de sa première participation aux JO.
Quelques heures avant elle, sa compatriote Ndèye Binta Diongue a été éliminée par l’Égyptienne Aya Hussein au premier tour de la compétition individuelle féminine d’escrime des Jeux olympiques, sous la verrière du Grand Palais.
Il y a eu un partage équitable des points entre Diongue et Hussein avant la pause, 6-6.
L’athlète sénégalaise a ensuite été dominée d’un point lors du second round, 14 à 13, durant les dernières secondes de son duel.
Comme à Tokyo en 2021, Ndèye Bineta Diongue, médaillée des Championnats d’Afrique d’athlétisme et des Jeux africains, s’arrête au premier tour.
Par Diagne Fodé Roland
GUY MARIUS SAGNA SORT LE PARLEMENT DE LA CEDEAO DE LA CLANDESTINITÉ
Ignoré jusque dans son existence, le parlement de la CEDEAO né en 1975 vient d’être découvert par les peuples africains. Guy Marius, député du Parti Pastef de Sonko = Diomaye, a révélé l’inféodation totale de cette institution parlementaire
Bés Bi le Jour |
Diagne Fodé Roland |
Publication 27/07/2024
Ignoré jusque dans son existence, le parlement de la CEDEAO né en 1975 vient d’être découvert par les peuples africains. Guy Marius, député du Parti Pastef de Sonko = Diomaye, a révélé l’inféodation totale de cette institution parlementaire censée contrôler l’action commune d’intégration des États balkanisés de la sous-région ouest africaine.
Mettant le pied dans les plats, celui à qui est de plus en plus attribué le titre de député des peuples a pointé dans ses interventions :
- les atteintes liberticides dans des pays comme la Guinée Conakry, la Guinée Bissau, le Togo, le Bénin, la Côte d’Ivoire, etc. pour y exiger le respect des Constitutions et des libertés collectives et individuelles ;
- la nécessité d’une solidarité souveraine de la CEDEAO avec les pays confrontés au terrorisme et au double jeu de la françafrique, de l’eurafrique et de l’usafrique ;
- les privilèges indus que s’octroient le parlement et les institutions de la CEDEAO alors que les populations sont jetées dans la misère;
- les donneurs de leçons sur les «droits de l’homme» d’ONG financées par les impérialistes qui dénoncent «la paille dans l’œil des Africains et se taisent sur la poutre liberticide dans leurs pays les USA fondés sur «le génocide des Amérindiens et l’esclavage des Noirs» et l’UE colonialiste et néocolonialiste pour exiger le respect du parlement de la CEDEAO pour les «experts» africains tout aussi capables ;
- la notion «d’Afrique pauvre» à laquelle il oppose celle de «l’Afrique appauvrie» ;
- l’exigence de souveraineté de la CEDEAO vis à vis des bailleurs de fonds spoliateurs de l’Afrique.
Jouant à fond son rôle de député élu pour porter la voix des sans voix, la voix des peuples, Guy Marius vient ainsi de donner au parlement tout son sens au contraire de l’insignifiance servile dans laquelle le club des chefs d’États néocoloniaux l’avaient jusqu’ici maintenu.
Cette servilité a été exprimée clairement par le communiqué du Bureau de ce parlement croupion qui crie «au respect des présidents» sans jamais dire en quoi protester contre les atteintes liberticides autocratiques serait un «manque de respect».
La contestation populaire anti-impérialiste confinée à la rue, à la grève dans les lieux de travail, puis à la tête des États de la «Confédération de l’Alliance des Etats du Sahel» déborde maintenant dans les parlements nationaux et le parlement de la CEDEAO en attendant d’arriver au parlement de l’UE. Il faut maintenant travailler à donner une suite par le Congrès du parti Pastef/Les Patriotes qui doit préparer les législatives pour envoyer le plus grand nombre possible de Guy Marius à l’Assemblée nationale dans la marche vers la souveraineté nationale et panafricaine.