L'AUDIT DE LA FONCTION PUBLIQUE DÉMARRE MARDI
Le ministre entend rompre avec les pratiques clientélistes du passé et geler tout recrutement jusqu'à la fin de l'opération

Le ministre de la Fonction publique a fait savoir hier, lors de son passage à l’Assemblée nationale, pour défendre l'examen du budget de son département, que l'audit de la Fonction publique va démarrer mardi prochain. C'était un engagement. Le gouvernement va passer à l'acte.
L'audit de la Fonction publique va démarrer mardi prochain. L'annonce a été faite hier, devant l'Assemblée nationale, par le ministre de la Fonction publique, du Travail et du Renouveau du service public, Olivier Boucal, lors de l'examen du budget 2026 de son département. « Tous les organes sont mis en place. Tous les éléments sont constitués sur le plan technique et sur le plan humain pour démarrer l'audit de la Fonction publique », a assuré le ministre.
Selon lui, l'audit poursuit deux objectifs clairs. Il s'agit de maîtriser les effectifs et la masse salariale. Dans ce sens, l'administration va se doter d'un Système de gestion intégré des ressources humaines. L'absence de ce système constitue, dit-il, une aberration. D'autant que, des bruits de couloir font état d'emplois fictifs au sein de l'administration et des postes vacants.
En dehors des recrutements effectués dans le domaine de l'Éducation et de la Formation pour combler le déficit d'enseignants, d'après Olivier Boucal, le nouveau régime n'a encore effectué aucun recrutement dans aucun autre secteur. « On aurait pu faire comme les précédents régimes et recruter des militants du parti arrivé au pouvoir sans tenir compte des besoins et des profils dont a besoin l'administration. Le Pastef est largement soutenu par la jeunesse et beaucoup parmi elle n'ont pas encore de travail. On aurait pu les recruter. Mais, on ne peut pas être dans la logique du Jub, Jubal, Jubanti et se permettre certaines choses. Nous devons être les premières victimes de cette doctrine », a-t-il déclaré devant les députés.
Dans la foulée, il ajoute pour s'en convaincre : « Avant, un ministre de la Fonction publique, personne ne traîne dans son village. Tout le monde est recruté. Ce sont des choses qui ne peuvent plus exister. Ça ne marche pas. Il faut d'abord un audit des effectifs de la Fonction publique. Le gouvernement veut absorber le taux de chômage mais nous n'allons pas le faire pour un simple plaisir ».
« Tant que l'audit n'est pas bouclé, nous n'allons procéder à aucun recrutement »
Le ministre de la Fonction publique, qui fait la part entre les frontières des promesses des partis politiques et les besoins de l'État, se veut clair. « Tant que l'audit n'est pas bouclé, nous n'allons procéder à aucun recrutement », a martelé Olivier Boucal. Car, pour lui, un recrutement doit répondre à un besoin de l'administration. « Le recrutement se fait sur la base des gap de compétences de l'administration. On ne peut pas décréter un recrutement. Ce qui fait que dans certains corps, il y a des profils qui ne répondent même pas aux besoins du service dans lequel ils sont recrutés. C'est un manque à gagner de l'État. Parce que des individus sont payés sans aucune charge de travail », a-t-il soutenu.













