QUAND DES DEPUTES DEFIENT OUVERTEMENT LES REGLES INTERNES !
Absentéisme répété à l’assemblée nationale, El Malick Ndiaye annonce une mesure

L’absence chronique de nombreux députés, aussi bien en commissions qu’en séances plénières, s’installe comme une habitude au sein de l’hémicycle. Malgré les sanctions prévues par le règlement intérieur, certains élus continuent de briller par leur absence, suscitant indignation et appels au respect des obligations parlementaires.
Élus au suffrage universel pour représenter la Nation et participer activement à l’élaboration des lois, les députés sont tenus d’assumer un rôle essentiel au fonctionnement démocratique du pays. Pourtant, une frange d’entre eux multiplie les absences volontaires, désertant commissions et plénières au mépris des règles qui encadrent strictement leur participation. Ce comportement, devenu trop fréquent, fragilise le travail législatif et interroge sur la responsabilité réelle de certains parlementaires.
Pour Alioune Souaré, spécialiste des questions parlementaires, les outils juridiques existent bel et bien pour sanctionner ces manquements. Il invoque à ce niveau deux dispositions qui sont dans le règlement intérieur de l’Assemblée nationale, à savoir l’article 42 pour les réunions de commissions et l’article 117 pour les plénières. S’agissant de l’article 42 qui impose une présence obligatoire des commissaires (Ndlr-les députés membres des commissions permanentes) le spécialiste des questions parlementaires indique qu’« Une liste de présence est tenue. Tout député absent sans justification valable à trois réunions successives et non représenté selon l’article 40 est convoqué pour s’expliquer avant toute sanction. » Les mesures prévues vont du simple rappel à l’ordre jusqu’à la démission d’office de la commission concernée, même si le mandat parlementaire, lui, n’est pas remis en cause.
A son tour, l’article 117 se montre encore plus ferme pour les séances plénières. « Sans excuse légitime admise par l’Assemblée, l’indemnité parlementaire est immédiatement suspendue. En cas de récidive, le député est considéré comme démissionnaire d’office», rappelle M. Souaré. Ces absences répétées ne laissent pas indifférents les responsables du Parlement. Dans une déclaration sans détour, le premier vice-président de l’Assemblée nationale, Ismaila Diallo, s’est ainsi insurgé contre « des collègues qui choisissent de boycotter les travaux prévus par le règlement », alors qu’ils ont été élus pour représenter la population. Il appelle à l’application rigoureuse de l’article 104, qui encadre les sanctions en cas d’absence injustifiée, afin de préserver la crédibilité de l’institution.
EL MALICK NDIAYE ANNONCE UNE MESURE CONTRE L’ABSENTEISME
La députée de la majorité, Coumba Ndiaye, a vivement dénoncé hier, mardi, l’absentéisme et les retards répétés de plusieurs parlementaires, principalement de l’opposition. Devant le président de l’Assemblée nationale, elle a exprimé son ras-le-bol face à des comportements qu’elle juge « indignes » du mandat confié par le peuple. Selon elle, certains députés de l’opposition ne respectent ni l’institution ni les citoyens qui les ont élus. « Soit ils ne viennent pas, soit ils arrivent que pour prendre la parole avant de repartir. Quand la séance démarre à 9 h, ils arrivent à 11 h. Et le soir, ils ne sont jamais là, pendant que les députés de la majorité siègent de 9 h à minuit », a-t-elle fustigé. Elle a qualifié ces pratiques d’inadmissibles, invitant le bureau de l’Assemblée nationale à prendre des mesures fermes pour mettre fin à ces dérives. Interpellé sur la question, le président du Parlement, El Malick Ndiaye, a assuré que les instructions générales du bureau sont déjà prêtes et qu’elles seront appliquées afin de mieux encadrer la discipline, la présence et le fonctionnement interne de l’institution.













