LE PROJET LOGME II LANCÉ AU SÉNÉGAL
Après avoir dépassé de 75% ses objectifs initiaux avec 35 000 hectares restaurés, le programme s'étend à cinq pays sahéliens pour créer "un Sahel résilient, productif et durable"

L'Agence Sénégalaise de la Reforestation et de la Grande Muraille Verte (ASERGMV) a lancé hier le projet régional « Paysages sahéliens, une terre d'opportunités, élargir les sillons éprouvés (LOGMe II) ». La première phase du projet a permis de restaurer plus de 35 000 hectares de terres.
Le lancement du projet LOGMe II mis en œuvre avec l'appui du ministère italien de l'Environnement et de la Sécurité en collaboration avec la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), et l'UICN a regroupé les représentants des gouvernements partenaires, experts techniques, acteurs du secteur privé, universitaires et membres de la société civile.
Directeur général de l'agence sénégalaise de la reforestation et de la grande muraille verte (Asergmv) Sekouna Diatta estime que les premières attentes, c'est le partage d'expérience de la phase 1 qui s'est déroulée dans trois pays africains, et nous pouvons compter sur les acquis pour ensuite aller vers une mise à l'échelle et diversifier à travers d'autres actions pour mieux impacter les communautés locales. « Quand on parle de restauration des terres, il faut voir l'amélioration des conditions de vie des populations et pour améliorer les conditions de vie des populations, il y a des besoins de base, mais il y a aussi une harmonie avec la nature », soutient-il. Il ajoute que c'est pour cette raison-là que les terres seront restaurées, « pour restaurer les fonctions écosystémiques mais aussi pour pouvoir permettre aux populations de mener un certain nombre d'activités qui puissent leur apporter des revenus, et c'est pourquoi tout à l'heure, une des innovations quand on parle de la pisciculture, ça va dans la diversification des revenus mais aussi pour une meilleure alimentation des populations locales ».
Directeur général de l'Union internationale pour la conservation de la nature (Uicn), Aimé Nianogo soutient que cette activité marque la transition d'une phase pilote réussie (LOGMe I) vers une phase plus ambitieuse, régionale, inclusive et structurée. « Conduit de 2020 à 2024 grâce à la collaboration fructueuse entre les gouvernements du Burkina Faso, du Ghana et du Niger, le projet LOGMe I a démontré que la restauration des terres dégradées dans le Sahel est non seulement possible, mais peut aussi être un catalyseur de transformation pour les communautés rurales », explique-t-il. À l'en croire, ce moment marque une étape déterminante dans notre engagement commun pour un Sahel résilient, productif et durable.
Plus de 680 000 bénéficiaires dont 57% de femmes et plus d'un tiers de jeunes
« Le projet LOGMe II s'inscrit dans la continuité de la phase LOGMe I, qui a donné des résultats remarquables. Ensemble, nous avons restauré près de 35 000 hectares de terres soit 175% de l'objectif initial et touché plus de 680 000 bénéficiaires, dont 57% de femmes et plus d'un tiers de jeunes ». À l'en croire, nous avons vu, dans ces trois pays, des femmes, des jeunes, des agriculteurs, des autorités locales transformer des terres dégradées en espaces productifs, en sources d'opportunités économiques, sociales et environnementales. « C'est cette réussite que nous voulons aujourd'hui élargir et consolider, avec l'entrée de deux nouveaux pays le Sénégal et le Bénin dans la phase II de LOGMe », indique-t-il. Poursuivant son propos, il souligne que cette fois-ci, nous envisageons d'élargir à plus de terres, plus de pays, plus de commodités, de spéculation. « Nous pensons, par exemple, à la pisciculture, à la marichiculture. Donc, dans ce sens-là, nous pensons qu'on va atteindre plus de personnes, plus de populations, et qu'on va restaurer également une surface beaucoup plus importante », souligne-t-il.
En outre, le projet est prévu pour une durée de 3 ans avec un financement qui vient de l'Italie, « nous avons 5 pays, et les principaux acteurs dans ces pays ce sont les États, et ensuite un certain nombre de communes qui vont être définies par les acteurs durant cet atelier. Le coût global du projet est de 8 millions d'euros ».