65 TONNES DE SEMENCES DE PRÉ-BASE DE QUALITÉ ATTENDUS À MATAM

A travers une convention avec des opérateurs agricoles de la région, l’ISRA se déploie à augmenter les capacités de production de semences de pré-base de qualité pour la reconstitution du capital semencier de l’arachide. Dans la SIPA (Société d’Intensification de Production Agricole) de Boinadji où cet ambitieux programme est en exécution, on attend une production de 65 tonnes de la superficie de 20 hectares qui a été emblavée.
L’arachide reste de loin la principale source de revenus agricoles pour un bon nombre de paysans sénégalais. Pour apporter une solution à la baisse continue de la productivité, du fait de la mauvaise qualité des semences, l’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA), se déploie à augmenter les capacités de production de semences de pré-base de qualité pour la reconstitution du capital semencier. A partir d’une convention que l’institut a établie avec des opérateurs agricoles de la région, un projet de production de 65 tonnes de semences pré-base de qualité suscite déjà l’optimisme des acteurs.
Dans la SIPA (Société d’Intensification de Production Agricole) de Boinadji où cet ambitieux programme est en exécution, les 20 hectares de semence d’arachide qui ont été emblavés par la société Agro Astel en collaboration avec l’UNIS (l’Union Nationale Interprofessionnelle des Semences) restent une forte source de motivation au regard du bon comportement des cultures. Ce dont se réjouit d’ailleurs Momar Talla Seck, le Directeur de l’ISRA en visite sur le terrain qui note que cet important programme devrait à terme aider à la reconstitution du capital semencier de l’arachide. Le Directeur qui a rappelé que cette année, l’Isra s’est engagé à mettre 65 tonnes de semences pré-base à la disposition des multiplicateurs sénégalais, affirme, en s’appuyant sur le bon comportement des cultures, pouvoir mettre dans leurs mains des semences de bonne qualité.
L’autorité en chef de l’Isra qui a fait part de l’engagement de son institution à contribuer efficacement à la mise en œuvre du programme national de reconstitution du capital semencier, envisage à cet effet de parcourir tout le territoire national pour mettre en place des parcelles de cette nature. Avant d’indexer le projet de Boinadji comme un essai, voire une étape qui doit servir de vitrine aux autres zones agro écologiques.
Un point de vue que partage Amadou Thiam, le directeur de l’Union Nationale Interprofessionnelle des Semences (UNIS) qui apprécie le projet comme une innovation de taille qui cristallise un fécond partenariat entre le secteur public et le secteur privé. Pour plaider ainsi la vulgarisation de l’expérience au niveau de l’ensemble des SIPA (une quarantaine) qui peuvent être des espaces de production. Relevant à son tour le rôle prépondérant que la semence de qualité doit jouer dans la réalisation de l’ensemble des objectifs de l’agriculture, Docteur Ndiadé, le directeur manager de la société Agro-Astel, l’un des précurseurs de la culture de semence dans la région, décrypte le relèvement du capital semencier comme l’un des grands défis du Sénégal.
Engagé dans la production de semences, le producteur agricole a vivement plaidé pour « un actionnement de l’agriculture à travers une bonne politique agricole apte à susciter de bonnes productions ». « On applaudit cette expérience qui a pris forme dans la région de Matam, entièrement exécutée par des fils du terroir, suite à la confiance qui nous a été concédée par l’ISRA. De mon point de vue, l’agriculture demeure l’un des leviers qui peut développer notre pays. Nous avons les potentiels naturels, il suffit seulement de construire une bonne politique agricole... On n’a pas besoin de se bousculer pour scruter le ciel. On ne le dira jamais assez, la région de Matam qui regorge d’énormes potentialités peut aujourd’hui être un hub pour la reconstitution du capital semencier du Sénégal pour l’arachide, le mil, le maïs, le sorgho, riz et l’oignon. Parce que nous avons la terre, l’eau et le soleil pour asseoir une agriculture performante », a-t-il déclaré.